Immobilier à Chypre : état du marché, perspectives et meilleurs emplacements pour investir

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

Le marché immobilier à Chypre aborde 2026 dans une phase rarement aussi intéressante pour les investisseurs : les prix ont fortement progressé depuis 2019, l’activité reste soutenue, mais la hausse commence à se modérer. Autrement dit, on sort de l’euphorie pour entrer dans une dynamique plus saine, portée par une économie solide, des taux d’intérêt qui refluent et une demande locative qui ne faiblit pas.

Bon à savoir :

Chypre présente plusieurs avantages pour l’investissement locatif : une fiscalité attractive, un cadre juridique basé sur le droit britannique, son appartenance à l’UE et à la zone euro, une fréquentation touristique annuelle dépassant 4 millions de visiteurs, et des rendements locatifs généralement supérieurs à ceux des autres pays méditerranéens. Ces atouts concernent aussi bien l’achat d’un appartement pour expatriés, d’une villa en location saisonnière que l’acquisition d’un bien neuf pour obtenir un titre de séjour.

Reste à comprendre où en est précisément le marché, ce qu’on peut raisonnablement attendre pour 2026, et surtout où il est le plus pertinent de se positionner selon son profil. C’est ce que l’on détaille ici, en s’appuyant sur les données les plus récentes des banques, instituts et acteurs du secteur chypriote.

Un marché en phase de stabilisation plutôt que de surchauffe

Les chiffres montrent un marché très dynamique sur les cinq dernières années, mais qui entre désormais dans une phase de croissance plus mesurée. Entre 2020 et 2025, les prix résidentiels ont progressé en moyenne de 5 à 8 % par an, avec un pic à près de 7,8 % de hausse annuelle de l’indice des prix résidentiels (RPPI) au début de 2024. En parallèle, le volume des transactions a atteint 5,71 milliards d’euros en 2024, dont 67 % de biens résidentiels.

L’année 2024 marque cependant un tournant : la hausse des prix reste nette (+5,6 % environ), mais l’accélération ralentit. L’indice RPPI, qui gagnait encore plus de 7 % en rythme annuel début 2024, n’augmentait plus “que” de 6,51 % en glissement annuel au troisième trimestre, avec une progression de 8,8 % pour les appartements et 6 % pour les maisons. En 2025, la hausse annuelle oscille entre 1,95 % et 4,8 % selon les trimestres, en deçà de la moyenne de l’UE.

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Nombre de contrats de vente déposés entre janvier et septembre 2025, en hausse de 13% sur un an.

L’essentiel, pour un investisseur, est que le marché n’est pas considéré comme “en bulle” et que les fondamentaux restent solides : inflation sous 2,2 %, croissance du PIB autour de 3 %, chômage faible, flux touristiques records, et surtout, un afflux constant d’expatriés, de retraités et de télétravailleurs étrangers qui dynamisent la demande locative.

Des prévisions 2026 orientées à la hausse, mais plus raisonnables

Les projections convergent : en 2026, les prix devraient continuer de progresser, mais à un rythme plus sain. La plupart des scénarios crédibles évoquent une hausse moyenne de 3 à 7 % sur l’ensemble de l’île, avec une fourchette de 5 à 8 % souvent citée comme scénario central. Les zones les plus recherchées et les programmes neufs en bord de mer pourraient même encore afficher des hausses proches de 10 %.

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Paphos est la ville chypriote avec la plus forte anticipation de croissance immobilière, pouvant atteindre jusqu’à 12 %.

Ce ralentissement relatif de la hausse des prix est en partie lié à un léger recul des achats étrangers en 2024 (–10 % de transactions de non-résidents), alors qu’ils avaient littéralement dopé le marché en 2022–2023. Il est aussi lié à l’arrivée de nouveaux programmes sur le marché, qui relâchent un peu la tension sur l’offre, sans toutefois provoquer d’excès : la pénurie de biens de qualité dans les zones prisées reste un thème récurrent.

Pourquoi Chypre attire autant les investisseurs étrangers

Plusieurs facteurs structurels expliquent la résilience du marché et son attrait pour les capitaux internationaux, notamment en vue de 2026.

Le premier tient à la combinaison rare entre un environnement macroéconomique plutôt vert (croissance du PIB entre 2,5 et 3,7 %, dette publique en baisse, stabilité politique), une fiscalité douce (absence d’impôt sur la fortune et sur l’héritage, fiscalité réduite sur les revenus de capitaux, impôt sur les sociétés à 12,5 %) et un cadre légal rassurant, fondé sur le droit britannique, avec des droits de propriété bien encadrés.

Bon à savoir :

Chypre, membre de l’Union européenne et de la zone euro, offre aux investisseurs un actif sécurisé en euros et un accès facilité au marché européen. L’adhésion à l’espace Schengen est prévue pour 2026. Le pays bénéficie également d’un climat méditerranéen très ensoleillé, avec plus de 300 jours de soleil par an, ce qui en fait une destination attractive.

Le troisième levier est la possibilité d’obtenir une résidence permanente par l’investissement. Un achat d’au moins 300 000 € (hors TVA) dans un bien neuf donne accès à un permis de résidence permanent, à condition de justifier d’au moins 50 000 € de revenus annuels provenant de l’étranger, majorés pour le conjoint et les enfants. Cette “golden visa” chypriote, plus accessible que certains dispositifs voisins, alimente une demande soutenue sur le segment des programmes neufs, surtout dans les villes côtières.

Exemple :

La région accueille plus de 4 millions de visiteurs annuels, avec une saison touristique étendue de mars à novembre. Cette demande est renforcée par une croissance forte des expatriés, des nomades numériques et des étudiants attirés par les universités anglophones. Ces facteurs créent une demande locative structurelle, soutenant les loyers tant pour les locations long terme que pour les locations saisonnières.

Les grands chiffres : combien coûte un bien à Chypre aujourd’hui ?

Les prix restent très disparates selon les villes, les quartiers et le type de bien. On peut néanmoins dresser un panorama à partir des données de 2024–2025.

Panorama des prix médians et au mètre carré

Type de bien / IndicateurPrix médian approximatifPrix médian au m²
Appartement (ensemble de Chypre)478 000–510 000 €4 000–4 050 €/m²
Maison / villa (ensemble de Chypre)725 000–850 000 €3 350–3 770 €/m²
Prix moyen “classique” appart. (hors prime)≈ 250 000 €2 500–2 600 €/m²
Prix moyen “classique” maison / villa≈ 320 000 €2 500–2 600 €/m²

Ces médianes élevées reflètent le poids des transactions haut de gamme dans les destinations phares comme Limassol et Paphos. Dans la pratique, l’entrée de gamme pour un investisseur particulier se situe plutôt autour de 150 000 € pour un petit appartement, notamment dans certains quartiers de Larnaca ou de Nicosia.

Attention :

Les propriétés en front de mer à Limassol, notamment les appartements spacieux dans des résidences modernes, ont des prix de départ autour de 700 000 €, et les penthouses de très haut standing peuvent atteindre plusieurs millions d’euros.

Des écarts forts entre districts

La carte des prix par district confirme un contraste net entre les deux pôles “premium” côtiers et le reste de l’île.

DistrictPrix médian maison/appart.Commentaire synthétique
Limassol≈ 660–710 000 €Marché le plus cher, très tourné vers le haut de gamme
Paphos≈ 574–600 000 €Forte demande touristique et retraités
Famagusta≈ 419–455 000 €Fortement saisonnier, dépendant du tourisme estival
Nicosia≈ 300–350 000 €Capitale intérieure, orientée vers la demande locale
Larnaca≈ 297–307 000 €District le plus abordable parmi les grands marchés

À l’intérieur des districts, les prix au mètre carré varient également beaucoup. Limassol peut afficher en moyenne 3 500 à 5 000 €/m², voire plus de 6 000–8 000 €/m² pour certains projets en première ligne de mer. Paphos se situe plutôt entre 2 000 et 3 500 €/m², tandis que Larnaca navigue autour de 2 200–3 000 €/m², avec des pointes à 4 000 €/m² pour les nouveaux programmes en front de mer. Nicosia reste globalement en dessous, avec des appartements entre 1 800 et 2 500 €/m², et des zones plus périphériques encore moins chères.

Rendements locatifs : 2026 s’annonce porteur pour les bailleurs

Le marché locatif chypriote est en pleine transformation. Après une période de croissance très rapide des loyers en 2022–2023, la hausse s’est nettement calmée en 2024, mais les niveaux restent élevés, surtout dans les grandes villes. Pour un bailleur, l’enjeu n’est plus tant la flambée des loyers que la capacité à maintenir un bon taux d’occupation, ce qui reste le cas dans la plupart des zones attractives.

Les indices publiés par RICS et d’autres acteurs convergent vers une moyenne de rendement brut de 4 à 6 % pour la plupart des biens résidentiels, avec des pointes plus élevées sur certaines niches.

Rendements moyens par type de bien et zone

Segment / LocalisationRendement brut typique
Appartements (moyenne nationale)≈ 5–5,5 %
Maisons / villas (moyenne nationale)≈ 3–3,5 %
Appartements à Limassol≈ 5–7 %, parfois 7,8 % sur petits lots
Appartements à Paphos≈ 5–6 % (locations classiques)
Villas à Limassol≈ 6,5–8 % (surtout haut de gamme)
Off-plan livrés à Larnaca≈ 7–9 %
Zones touristiques (Airbnb, côte)Jusqu’à 9–10 % en haute saison

En pratique, les petits appartements (une à deux chambres) proches des universités, des centres d’affaires ou du front de mer surperforment souvent, avec un bon équilibre entre loyer et budget d’acquisition. Les villas de luxe, surtout sur la côte, offrent des loyers élevés mais exigent une gestion plus sophistiquée (saison haute/saison basse, gestion conciergerie, marketing touristique).

L’essentiel est que la demande locative ne montre pas de signe de faiblesse structurelle. Les grandes villes enregistrent des taux d’occupation élevés, et les experts ne s’attendent pas à une baisse significative en 2026, même si le rythme d’augmentation des loyers va rester modéré.

Experts du marché immobilier

Zoom par ville : où acheter selon son profil d’investisseur ?

Chaque région de Chypre a sa personnalité immobilière. Pour choisir où investir, mieux vaut réfléchir à son objectif principal : rendement locatif, plus-value, résidence permanente, ou combinaison des trois.

Limassol : le “golden mile” de l’immobilier chypriote

Limassol occupe le haut du panier sur presque tous les indicateurs. C’est la ville la plus chère, le cœur économique du pays, et le marché le plus liquide. Les prix au mètre carré y sont les plus élevés, notamment pour les projets de marina et les tours résidentielles de luxe qui ont redessiné le front de mer. En 2024, on y mesure des niveaux moyens autour de 6 485 €/m² sur certains segments, bien au-dessus des autres districts.

La clientèle type comprend des cadres de multinationales, des entrepreneurs, des professionnels de la finance et des armateurs, mais aussi de nombreux expatriés fortunés originaires de Russie, du Royaume-Uni, d’Israël ou du Moyen-Orient. Les appartements y sont très recherchés, en particulier dans des quartiers comme Agios Tychonas ou Germasogeia, proches du front de mer et des nouveaux projets de marina.

Pour un investisseur, l’intérêt principal de Limassol réside dans le couple “plus-value + sécurité de revente”. Sur les cinq dernières années, la progression annuelle moyenne des prix dans le district se situe entre 6 et 10 %, et les prévisions pour 2026 misent encore sur +6 à +8 %. Les biens bien placés s’écoulent en quelques mois avec une prime de revente de 10 à 15 % par rapport aux niveaux d’origine.

Les loyers sont à l’avenant : un deux-pièces se loue souvent entre 1 200 et 1 500 € par mois, parfois davantage pour les résidences très haut de gamme. Les rendements bruts pour les appartements modérément chers tournent autour de 5 à 7 %, tandis que les villas de prestige pouvant accueillir une clientèle corporate ou touristique haut de gamme peuvent générer 6,5 à 8 % de rendement brut.

Astuce :

Limassol nécessite un capital d’investissement important pour l’entrée sur son marché immobilier. Cette destination s’adresse principalement aux investisseurs disposant de fonds conséquents, prêts à payer une prime pour ses atouts : une localisation attractive, des infrastructures de haute qualité (comme des écoles internationales, des cliniques modernes et des commerces de luxe), ainsi qu’un marché locatif profond et dynamique.

Paphos : championne de la plus-value récente et du short-term rental

Paphos est l’autre grande star de l’immobilier chypriote. En 2024, la ville a enregistré une hausse spectaculaire des prix, de l’ordre de 21,4 % en moyenne, avec des hausses de plus de 13 % pour les maisons et 12 % pour les appartements selon certaines sources. Le prix moyen au mètre carré y avoisine 4 700 €/m² sur les meilleurs emplacements, avec des fourchettes générales entre 2 000 et 3 500 €/m².

La dynamique repose sur plusieurs piliers : une image de destination balnéaire paisible, très prisée des retraités britanniques et d’autres Européens ; un aéroport international pratique ; et un marché du tourisme de vacances très développé, notamment dans des zones comme Kato Paphos et Coral Bay. Les locations saisonnières de type Airbnb y sont florissantes, avec des taux d’occupation élevés sur la grande majorité de l’année.

Les rendements locatifs y sont particulièrement attractifs pour les investisseurs orientés “short-term rentals”. Sur certains programmes, les yields bruts annoncés se situent entre 7 et 9 %, avec 5–8 % couramment atteints sur les locations vacances. Pour les locations longue durée, on peut raisonnablement viser 5 à 6 % sur un bon emplacement, ce qui reste très correct compte tenu du potentiel de plus-value.

Pour 2026, Paphos fait partie des marchés où la hausse des prix pourrait rester la plus forte, avec des prévisions entre +8 et +12 %. Pour autant, les niveaux de prix restent globalement inférieurs à ceux de Limassol, ce qui en fait une destination intéressante pour un investisseur recherchant un compromis entre budget d’entrée, rendement et perspective de hausse des prix.

Larnaca : la “rising star” pour l’investissement de valeur

Larnaca a longtemps été considérée comme la petite sœur moins glamour de Limassol et Paphos. Mais c’est peut-être là que se trouvent aujourd’hui les meilleures opportunités “value for money”. Les prix y restent les plus abordables parmi les grands centres urbains, avec un prix médian de l’ordre de 297 000–307 000 €, et des appartements parfois accessibles dès 150 000–200 000 €.

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C’est le montant, en euros, des investissements consacrés au vaste projet de rénovation du port et de la marina de Larnaca.

En termes de rendement, Larnaca affiche des chiffres très compétitifs. Les appartements offrent en général entre 5 et 6,5 % de rendement brut, avec des estimations allant jusqu’à 7–9 % sur certains projets off-plan une fois livrés. Pour un investisseur qui vise la location longue durée à des expatriés, des jeunes actifs ou des familles locales, c’est un marché à regarder de près.

Les prévisions de hausse des prix à Larnaca pour 2026 situent la croissance dans une bande de +5 à +7 %. Rien d’explosif, mais une trajectoire régulière et soutenue par les infrastructures en cours (port, marina, axes routiers, nouveaux quartiers résidentiels). En clair, le candidat idéal pour un premier investissement locatif avec une mise de fonds raisonnable.

Nicosia : stabilité et flux locatifs toute l’année

Nicosia, la capitale intérieure, n’a pas les plages de Limassol ou de Paphos, mais elle offre ce que les autres ne peuvent pas garantir avec la même stabilité : une demande locative domestique, moins saisonnière, nourrie par les administrations, les entreprises, les ambassades, les universités et les institutions internationales.

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Le prix médian d’un logement à Chypriote se situe entre 300 000 et 350 000 euros, en faisant l’entrée la plus accessible pour un investisseur dans un grand centre urbain.

Les rendements bruts oscillent entre 4,5 et 6 % sur les appartements, légèrement moins pour les maisons. Le marché ne promet pas de flambée des prix, mais plutôt une progression régulière, à la faveur de la hausse des revenus et de la relative rareté des nouveaux projets de standing dans des quartiers recherchés comme Engomi ou Strovolos.

Nicosia s’impose comme une destination de choix pour un investisseur qui privilégie la stabilité et la visibilité sur ses flux de loyers plutôt que le “coup” de plus-value sur une zone balnéaire.

Autres emplacements à surveiller

Plusieurs localités offrent des profils bien spécifiques.

Les villages côtiers comme Pissouri, à mi-chemin entre Limassol et Paphos, attirent une clientèle de retraités et de propriétaires de résidences secondaires, séduits par la tranquillité et les vues mer. Les villages de montagne comme Platres, dans les monts Troodos, se positionnent sur le créneau du tourisme “quatre saisons”, avec des projets de boutiques-hôtels et d’écotourisme.

Sur la côte est, Ayia Napa et Protaras se distinguent par leur dépendance marquée au tourisme estival, avec des rendements très élevés en haute saison mais de fortes périodes de vacance le reste de l’année. C’est un marché de niche, qui peut convenir à des investisseurs prêts à accepter plus de volatilité en échange d’un rendement saisonnier élevé.

Enfin, la région de Famagusta montre une dynamique plus fragile, avec un nombre de transactions plus faible et un environnement politique moins lisible, sans parler des risques juridiques dans la partie nord de l’île, non reconnue par l’UE. Pour un investisseur prudent, il est généralement conseillé de se concentrer sur la République de Chypre au sud.

Quel type de bien choisir : appartement, villa, neuf ou revente ?

Au-delà de la localisation, le profil du bien pèse lourd sur la performance de l’investissement.

Les appartements constituent le segment le plus liquide et le plus dynamique. Ils concentrent la majorité des transactions et affichent les meilleures performances en termes de hausse des prix et de rendement locatif. Entre 2020 et 2025, leur valorisation a systématiquement surpassé celle des maisons, culminant à +8,8 % de hausse annuelle en 2025 sur certains indices. Pour 2026, les prévisions situent leur appréciation entre +6 et +10 %.

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L’indice de rendement moyen des maisons sur l’ensemble de l’île de Chypre est d’environ 3 %.

Le choix entre neuf et revente est aussi structurant. Les programmes neufs (off-plan) offrent souvent des remises de l’ordre de 5 à 15 % par rapport à la valeur escomptée à la livraison, et les projections évoquent jusqu’à 15 % d’appréciation entre le lancement et la remise des clés, ce qui peut générer 15 à 25 % de retour sur investissement en deux à trois ans pour les opérations bien calibrées. Ils permettent aussi de remplir les conditions de résidence permanente (seuls les biens neufs à partir de 300 000 € sont éligibles au programme).

Attention :

L’investissement en VEFA comporte des risques, notamment des délais de construction, une possible fragilité financière de certains promoteurs, et des délais parfois importants pour l’obtention des actes de propriété définitifs. Les statistiques indiquent qu’une part significative des nouveaux projets connaît des retards dans l’émission des titres de propriété.

Les biens de revente, en revanche, échappent à la TVA de 19 % qui s’applique au neuf (sauf taux réduit de 5 % pour certains primo-accédants en résidence principale). Ils sont souvent moins chers au mètre carré, offrent un historique et permettent de vérifier plus facilement l’existence de titres de propriété clairs. En revanche, ils ne donnent généralement pas accès aux dispositifs de résidence permanente par investissement.

Combien coûte réellement un investissement ? Taxes, frais et charges

Au-delà du prix affiché sur l’annonce, l’investisseur doit intégrer une enveloppe supplémentaire de 8 à 10 % du prix d’achat pour couvrir les frais annexes, sous peine de sous-estimer son besoin de financement.

Les principaux postes sont la TVA sur les biens neufs (19 % ou 5 % sous conditions pour une résidence principale), les droits d’enregistrement (0,15 à 0,20 % du prix, plafonnés), les droits de mutation (entre 3 et 8 % du prix selon les tranches, réduits si la TVA a déjà été payée), les honoraires d’avocat (en général 1 à 2 % du prix), plus les éventuels frais d’expertise, de branchements, d’assurance et de copropriété.

Structure indicative des coûts de transaction

PosteOrdre de grandeur typique
Droits de timbre0,15 % jusqu’à 170 000 €, 0,20 % au-delà (plafond 20 000 €)
Droits de mutation3–8 % du prix (barème progressif)
TVA (bien neuf)19 % standard, 5 % sur 130 m² pour primo-accédant en RP
Honoraires d’avocat1–2 % du prix
Frais divers (expertise, enregistrement)Quelques centaines à quelques milliers d’euros
Coût total de transactionEnviron 8–10 % du prix du bien

Sur la durée, les charges de détention restent relativement contenues. L’impôt foncier annuel a été aboli en 2017, il n’y a pas d’impôt sur la fortune ni de droit de succession. Les taxes municipales annuelles sont modestes (souvent 100 à 300 €), les charges de copropriété varient généralement entre 500 et 2 000 € par an selon le standing de la résidence, et l’assurance habitation standard coûte dans une fourchette de 150 à 400 € par an.

Bon à savoir :

Les premiers 19 500 € de revenus locatifs annuels sont exonérés d’impôt. Les contribuables non-résidents ne sont imposés que sur leurs revenus de source chypriote. La plus-value immobilière est généralement taxée à 20 %, mais des abattements existent, notamment pour la résidence principale sous conditions.

Stratégies d’investissement adaptées à Chypre

Dans ce contexte, plusieurs stratégies se dessinent pour 2026.

L’investissement locatif longue durée (“buy-to-let”) convient bien aux grands centres urbains comme Nicosia, Larnaca et certains quartiers de Limassol. Il offre des loyers réguliers, des rendements de 4,5 à 6,5 % et une vacance modérée, alimentée par les salariés, les fonctionnaires, les étudiants, les expatriés à long terme.

Les locations saisonnières de vacances constituent la stratégie reine à Paphos, Ayia Napa, Protaras, ainsi que dans certains quartiers de Limassol. Le rendement brut peut approcher voire dépasser les 8 à 10 % pour des biens bien gérés, au prix d’un besoin plus important en gestion (ménage, check-in, marketing sur les plateformes, gestion des avis, etc.).

Bon à savoir :

Cette stratégie s’adresse à des investisseurs avertis, capables de sélectionner des projets de qualité dans des emplacements à fort potentiel et d’en mesurer les risques. En conjoncture favorable, elle peut générer des plus-values de 20 à 30 % sur la mise initiale en quelques années, particulièrement dans les zones de renouvellement urbain ou sur des programmes emblématiques.

L’acquisition de villas de luxe en bord de mer vise moins la rentabilité brute immédiate que la valorisation patrimoniale à long terme et la possibilité de cibler une clientèle haut de gamme internationale. Limassol, Paphos et certaines zones de Larnaca s’y prêtent particulièrement.

Enfin, pour les investisseurs capables d’engager des tickets plus importants, l’immobilier commercial (bureaux, commerces, entrepôts) peut offrir des rendements supérieurs, autour de 7 à 10 %, au prix d’un marché plus technique et d’un besoin de capital plus élevé (souvent 500 000 € et plus).

Ce qui peut encore changer d’ici 2026 : régulation, Schengen, résidences

Un point de vigilance pour les investisseurs non-européens concerne l’évolution possible du cadre réglementaire. Des projets de lois ont été déposés pour mieux encadrer les acquisitions de biens par des ressortissants de pays tiers, notamment en ce qui concerne la taille des terrains, la localisation près de zones sensibles (frontière, infrastructures critiques) et la définition de ce qu’est une société “contrôlée par des étrangers”.

L’objectif affiché des autorités est de trouver un équilibre entre l’attraction d’investissements étrangers, la sécurité nationale et la préservation de l’accès au logement pour les résidents locaux, alors que la flambée des prix rend l’accession difficile pour de nombreux Chypriotes.

Les atouts stratégiques de Chypre

Les piliers de l’attractivité économique et géopolitique de Chypre, renforcés par son ancrage européen.

Ouverture aux capitaux internationaux

Politique économique maintenue visant à attirer les investisseurs étrangers grâce à un environnement favorable.

Statut d’État membre de l’UE

Appartenance à l’Union européenne, garantissant stabilité, cadre réglementaire et accès au marché unique.

Régime fiscal avantageux

Système fiscal compétitif conçu pour soutenir les investissements et la croissance des entreprises.

Position géographique stratégique

Carrefour entre l’Europe, l’Asie et l’Afrique, offrant un hub logistique et commercial unique.

Perspective d’entrée dans Schengen

Future adhésion à l’espace Schengen, simplifiant les flux et renforçant l’accès au marché européen.

Sur le front des résidences par investissement, le programme de résidence permanente à partir de 300 000 € d’investissement immobilier reste la pièce maîtresse de l’offre chypriote. Les enquêtes menées par les instances européennes sur les anciens programmes de citoyenneté ont certes poussé le gouvernement à renforcer les contrôles, mais il n’est pas question, à ce stade, de renoncer à cet outil, qui joue un rôle important dans le financement des programmes neufs de qualité.

En résumé : une fenêtre d’opportunité raisonnable pour 2026

Pour l’investisseur francophone qui s’intéresse à l’immobilier à Chypre, le paysage qui se dessine pour 2026 est celui d’un marché arrivé à maturité, moins euphorique qu’en 2022–2023, mais toujours orienté à la hausse, avec une demande locative structurellement forte et une fiscalité parmi les plus favorables de la Méditerranée.

Astuce :

Les zones côtières premium comme Limassol et Paphos resteront probablement les locomotives de la hausse des prix et concentreront les projets emblématiques, mais avec des budgets d’entrée élevés. Larnaca offre un point d’entrée plus accessible avec un fort potentiel d’appréciation, tiré par les rénovations du port et de la marina. Nicosia, enfin, se pose en valeur refuge pour des revenus locatifs stables toute l’année.

Le choix du type de bien et de la stratégie (location longue durée, courte durée, revente à terme, programme neuf éligible à la résidence permanente) doit s’appuyer sur une analyse fine des chiffres : rendement brut visé, horizon de détention, budget, sensibilité aux risques réglementaires. Mais les données convergent : dans un contexte de croissance modérée mais durable, Ancrer une partie de son patrimoine immobilier à Chypre en 2026 apparaît, pour beaucoup de profils, comme un pari raisonnable et potentiellement très rentable à moyen terme, à condition d’être sélectif sur l’emplacement et de travailler avec des professionnels sérieux sur place.

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A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Cyril Jarnias est un expert indépendant en gestion de patrimoine internationale avec plus de 20 ans d'expérience. Expatrié, il se consacre à aider les particuliers et les chefs d'entreprise à construire, protéger et transmettre leur patrimoine en toute sérénité.

Sur son site cyriljarnias.com, il développe son expertise sur l’immobilier international, la création de société à l’étranger et l’expatriation.

Grâce à son expertise, il offre des conseils avisés pour optimiser la gestion patrimoniale de ses clients. Cyril Jarnias est également reconnu pour ses interventions dans de nombreux médias prestigieux tels que BFM Business, les Français de l’étranger, Le Figaro, Les Echos ou encore Mieux vivre votre argent, où il partage ses connaissances et son savoir-faire en matière de gestion de patrimoine.

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