Tourisme et marché immobilier en Papouasie-Nouvelle-Guinée : une relation à haut potentiel

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

Le développement du tourisme en Papouasie-Nouvelle-Guinée transforme progressivement les dynamiques foncières et immobilières du pays. Pourtant, cette mutation s’opère dans un contexte très particulier : un marché immobilier encore émergent, une économie largement dominée par les ressources naturelles, et surtout un système foncier coutumier couvrant environ 97 % du territoire. Comprendre l’impact du tourisme sur le marché immobilier en Papouasie-Nouvelle-Guinée nécessite donc de croiser trois dimensions clés : la structure foncière, les politiques publiques de tourisme, et l’évolution concrète de la demande immobilière dans les zones touristiques et urbaines.

Un marché immobilier de frontière sous fortes contraintes foncières

Le marché immobilier papou-néo-guinéen est souvent décrit comme un « marché de frontière » en Asie-Pacifique. L’économie nationale reste portée par les mines, le pétrole et l’agriculture, avec un PIB estimé à 27,9 milliards de dollars US en 2024 et une croissance projetée entre 3 et 4,5 % par an jusqu’en 2028. Mais lorsque l’on regarde la structure foncière, on comprend immédiatement pourquoi le développement immobilier, y compris lié au tourisme, est si complexe.

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C’est la part, en pourcentage, des terres en Papouasie-Nouvelle-Guinée régies par la coutume et appartenant à des clans, tribus ou grandes familles.

Cette dualité crée une ligne de fracture nette. Les grands projets touristiques ou immobiliers, qu’il s’agisse d’hôtels, de marinas ou de complexes résidentiels pour expatriés, se concentrent sur ces 3 % de terres titrées, principalement en milieu urbain comme à Port Moresby ou Lae. Investisseurs et banques privilégient ces fonciers car le risque de litige y est jugé moindre, les droits mieux définis et les hypothèques plus simples à mettre en place. Sur le reste du territoire, toute initiative touristique nécessite de négocier avec les propriétaires coutumiers, souvent nombreux et parfois en conflit sur les limites ou l’héritage des terres.

Bon à savoir :

La rareté des terrains sécurisés et le déficit de logements, surtout dans les segments milieu de gamme et abordable, poussent une part importante de la population urbaine vers des quartiers informels. Dans ce contexte déjà tendu, les projets touristiques (hôtels, pensions, zones portuaires) exercent une pression supplémentaire sur le foncier.

Tourisme, pilier émergent de diversification économique

Pendant longtemps, la Papouasie-Nouvelle-Guinée a davantage misé sur les ressources extractives que sur les services. Le tourisme ne représente encore qu’environ 2 % du PIB, avec une contribution élargie estimée à 1,4 % de l’économie totale en 2020 (soit plus de 1,1 milliard de kina). Mais cette part reste modeste par rapport au potentiel du pays.

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Nombre de visiteurs accueillis en 2024, marquant la reprise après l’effondrement des arrivées internationales pendant la pandémie.

Cette croissance s’appuie sur des atouts singuliers : plus de 800 cultures et langues, une biodiversité exceptionnelle, la troisième plus grande forêt tropicale du monde, des récifs coralliens et de nombreux sites historiques de la Seconde Guerre mondiale. Les produits phares vont du trekking sur la Kokoda Track à la plongée à Madang ou Kimbe Bay, en passant par les festivals culturels de Goroka ou Rabaul. Chaque niche – aventure, culture, plongée, surf, observation d’oiseaux – engendre une demande d’hébergements, de commerces, de transport et donc, d’immobilier.

Attention :

Les documents stratégiques nationaux (Tourism Sector Development Plan 2022‑2026 et National Tourism Policy 2025‑2045) visent à faire du pays la destination leader du Pacifique pour des expériences authentiques, avec un secteur privé comme moteur. Cette ambition se traduit pour l’immobilier par : un élargissement de la demande dans les grands centres urbains, le développement de nouveaux pôles touristiques secondaires, et un besoin accru en infrastructures (routes, ports, aéroports, services) qui reconfigurera la valeur des terrains.

Quand le tourisme tire la demande immobilière : zones phares et marchés émergents

L’impact du tourisme sur l’immobilier se manifeste avec une intensité variable selon les régions. Port Moresby reste la principale porte d’entrée du pays, tant pour les voyageurs d’affaires que pour les touristes, ce qui en fait le centre névralgique du marché immobilier. La capitale concentre une forte demande locative, particulièrement pour les logements premium et les hébergements adaptés à une clientèle internationale : hôtels, résidences sécurisées, appartements meublés.

Des quartiers comme Paga Hill, Touaguba, Korobosea ou Boroko se sont imposés comme des micro-marchés de forte valeur, avec des biens pouvant dépasser les deux millions de kina et des loyers allant jusqu’à plusieurs dizaines de milliers de kina par mois pour des appartements de trois chambres bien situés. Ce mouvement s’est d’abord appuyé sur les cycles des grands projets énergétiques, en particulier le projet LNG qui a provoqué une flambée des loyers entre 2008 et 2012. Mais le développement touristique, notamment autour du MICE (réunions, congrès, expositions) et des évènements internationaux, vient désormais soutenir cette demande.

Exemple :

L’ouverture d’un hôtel Hilton de 212 chambres et la construction de centres de congrès comme l’APEC Haus ou le Kutubu Convention Centre à Port Moresby illustrent la convergence entre tourisme d’affaires et immobilier. Ces équipements ont des effets d’entraînement en justifiant de nouveaux projets résidentiels haut de gamme à proximité, le développement d’espaces de bureaux, et en encourageant l’aménagement de zones waterfront ou mixtes.

Le projet de développement du Port Moresby North Port Real Estate, une zone littorale de 280 hectares combinant hôtels, résidences et commerces, incarne cette logique. Pensé comme cœur d’un plan d’expansion urbaine, il cible explicitement une clientèle touristique et d’affaires, avec un investissement public dans les infrastructures de base. Ce type de projet crée une nouvelle géographie de la valeur foncière en bord de mer et renforce l’attractivité immobilière de la capitale.

35000

Alotau a accueilli près de 35 000 visiteurs internationaux en 2018, principalement des croisiéristes.

Cet afflux donne un coup de fouet à la demande de boutiques, restaurants, ateliers d’artisanat et petites structures d’hébergement. Dans un marché foncier où les prix restent 30 à 50 % inférieurs à ceux de Port Moresby, les investisseurs identifient Alotau comme une zone d’entrée plus abordable pour développer des lodges, des maisons d’hôtes ou des petits centres commerciaux.

Des dynamiques similaires se dessinent à Madang, Wewak ou Rabaul (East New Britain), toutes citées comme zones à fort potentiel touristique. Les activités de plongée, le surf, les festivals ou les visites de villages créent une demande pour des terrains bien situés : fronts de mer, abords des aéroports, proximités des ports de croisière. Ces localisations commencent à faire l’objet d’une spéculation modérée, notamment sur les rares parcelles titrées ou les portions de foncier coutumier en cours de sécurisation juridique.

Tableau 1 – Quelques zones clés où tourisme et immobilier se rencontrent

Zone / VilleRôle touristique principalEffets immobiliers observés ou attendus
Port MoresbyPorte d’entrée, MICE, évènements internationauxForte demande hôtelière et résidentielle haut de gamme, projets waterfront
Alotau (Milne Bay)Escale principale de croisières, plongée, îlesBesoin d’hébergements, commerces touristiques, hausse de valeur des terrains urbains et côtiers
Rabaul (East New Britain)Festivals culturels, croisières, patrimoine WWIIPression sur les terres proches du port, opportunités de zones touristiques spéciales
MadangPlongée, tourisme côtierPotentiel de développement hôtelier et de résidences de bord de mer
Wewak (East Sepik)Marché émergent, littoral, patrimoine culturelPrix d’entrée plus bas que la capitale, attrait pour investisseurs tolérant le risque

Ces tendances restent encore embryonnaires à l’échelle du pays, mais les projections d’appréciation immobilière de 5 à 10 % par an dans les zones à potentiel touristique, à condition d’améliorations d’infrastructures, indiquent une trajectoire de renforcement du lien entre tourisme et marché foncier.

Croisières : une locomotive discrète pour l’immobilier côtier

Le segment des croisières mérite une attention particulière. Globalement, les croisières constituent l’un des segments à la croissance la plus rapide du tourisme mondial, et la Papouasie-Nouvelle-Guinée en a capté une part croissante grâce à des stratégies ciblées. Le nombre d’escales de paquebots y a progressé, avec 136 escales recensées en 2015, puis plus de 51 000 arrivées de croisiéristes en 2019, niveau record avant la pandémie.

Un rapport économique commandité par l’Agence australienne de développement, Carnival Australia et la SFI (groupe Banque mondiale) a estimé l’impact économique total des croisières à 5,9 millions de dollars australiens pour les cinq ports étudiés en 2015, dont 5,7 millions en impact direct. Environ 89 % de cet impact se concentrait sur Alotau, Rabaul, Doini Island, Kitava et Kiriwina. Même si ces montants restent modestes à l’échelle macroéconomique (0,01 % du PIB), ils sont déterminants pour les économies locales.

Astuce :

Dans l’immobilier, les croisières agissent comme un catalyseur plutôt qu’un moteur unique. Leur impact réside dans la concentration des flux sur de courtes périodes, ce qui ne justifie pas à elle seule la construction de grands hôtels, mais encourage l’aménagement d’interfaces entre le port et la ville. Ces aménagements comprennent des terminaux, des jetées, des promenades, des marchés artisanaux, des restaurants et des points d’information, chacun nécessitant et valorisant un foncier à forte centralité.

À Alotau, recommandations et investissements se sont focalisés sur la mise à niveau du port (par exemple, alimentation en eau douce conforme aux standards internationaux, guichets automatiques près du quai). À Kitava, l’étude suggérait d’allonger la jetée, ce qui suppose un travail sur le domaine maritime et les rivages immédiatement adjacents, souvent coutumiers. À Madang, l’appel à développer le port pour accueillir de plus grands navires implique également de reconfigurer les abords urbains et donc la valeur foncière alentour.

Bon à savoir :

L’arrivée régulière de paquebots modifie la hiérarchie des prix des terrains, notamment ceux devenus stratégiques près des ports. Dans un contexte de foncier coutumier, cela peut déclencher des négociations de location, des ventes informelles ou la création de groupements fonciers (Incorporated Land Groups) pour capter la rente touristique.

Tableau 2 – Impact économique des croisières (cinq ports étudiés, année de référence 2015)

IndicateurValeur estimée
Nombre d’escales (5 ports)60 appels de navires
Impact économique total5,9 millions AUD
Impact direct national extrapolé≈ 6,3 millions AUD
Contribution au PIB (5 ports)1,1 million AUD (≈ 0,01 % du PIB)
Emplois soutenus (temps plein / partiel)203 postes
Part des recettes issues des opérateurs54 % (principalement redevances portuaires)
Part des recettes vers le gouvernement50 % de l’impact direct

En parallèle, l’augmentation de la taille moyenne des navires – 347 passagers en 2007, 705 en 2015 – et l’arrivée de grands paquebots comme le Pacific Dawn à Alotau ou le Pacific Jewel aux Conflict Islands traduisent la confiance des armateurs dans ces escales. À moyen terme, cette tendance pourrait justifier des investissements immobiliers plus lourds : complexes d’accueil, hôtels en front de mer, zones commerciales intégrées. Mais ces évolutions restent jusqu’ici contraintes par plusieurs facteurs : règles portuaires complexes, coûts de redevances élevés comparés à des voisins comme les Îles Salomon, et manque de coordination entre autorités maritimes, douanières et touristiques.

Une politique touristique ambitieuse qui redessine les priorités d’investissement

L’impact du tourisme sur l’immobilier ne découle pas seulement des flux de visiteurs, mais aussi des choix de politique publique. Avec le Tourism Sector Development Plan 2022‑2026 et la National Tourism Policy 2025‑2045, la Papouasie-Nouvelle-Guinée s’est dotée d’un cadre stratégique structuré. Ces documents articulent une vision de long terme : faire du tourisme un contributeur majeur de l’économie, tout en préservant l’environnement et les cultures, et en intégrant les communautés locales.

Bon à savoir :

Un vaste programme d’extension et de modernisation des aéroports, soutenu par la Banque asiatique de développement et l’agence japonaise JICA, est en cours. Il inclut la transformation de Lae Nadzab en deuxième aéroport international et l’amélioration de plusieurs aéroports régionaux. Ces développements augmentent le potentiel touristique des villes concernées et génèrent une demande accrue en hébergements, commerces et logements pour le personnel.

Un second axe réside dans la création envisagée de « Tourism Special Economic Zones », en commençant par Rabaul. Ces zones touristiques spéciales, si elles voient le jour concrètement, pourraient offrir des incitations fiscales renforcées, une meilleure sécurisation des droits fonciers et une coordination plus fluide entre propriétaires coutumiers, État et investisseurs privés. Pour l’immobilier, cela signifie la possibilité d’aménager des parcs hôteliers, des marinas ou des zones mixtes résidentiel‑commercial sous un régime plus lisible, ce qui pourrait faire monter les valeurs et attirer des capitaux étrangers.

Bon à savoir :

La politique touristique structure le développement autour de pôles principaux (Port Moresby, Rabaul, Milne Bay, Madang, Morobe) reliés à des destinations satellites. Les hubs concentrent les investissements lourds (grands hôtels, infrastructures), tandis que les ‘spokes’ reposent sur l’hébergement communautaire. Cette hiérarchisation crée deux dynamiques immobilières : hausse des prix et projets formels dans les centres, et formalisation progressive des droits d’usage dans les villages.

Tableau 3 – Leviers de politique touristique influençant directement l’immobilier

Levier de politiqueEffet potentiel sur le marché immobilier
Modernisation des aéroports et portsHausse de la demande hôtelière et commerciale autour des infrastructures
Zones touristiques spéciales (SEZ)Meilleure sécurité foncière, attractivité accrue pour projets intégrés
Développement de hubs touristiquesConcentration de projets immobiliers lourds dans quelques villes-pôles
Stratégie MICE (congrès & événements)Construction de centres de congrès, hôtels d’affaires, résidences de standing
Partenariats TPA–secteur privéCo-développement d’hébergements, centres de formation, équipements touristiques

L’annulation du grand projet de développement touristique financé par la Banque mondiale (20 millions de dollars US prévus pour Milne Bay et East New Britain) rappelle cependant que la mise en œuvre de ces politiques se heurte à des obstacles récurrents : capacités techniques limitées, coordination institutionnelle difficile, et déséquilibres budgétaires aggravés par la pandémie. Pour les investisseurs immobiliers, cela se traduit par une trajectoire prometteuse, mais discontinue, et par la nécessité d’anticiper les aléas politiques et administratifs.

Le foncier coutumier, verrou central de l’investissement touristique et immobilier

La question foncière reste au cœur des blocages. Dans un pays où la terre est indissociable de l’identité sociale, culturelle et spirituelle, la possibilité même de « mettre en marché » les terrains est controversée. Les mécanismes juridiques permettant de transformer une portion de terre coutumière en actif foncier utilisable dans un projet immobilier ou touristique existent – acquisition par accord, expropriation, enregistrement volontaire par le biais des Incorporated Land Groups –, mais leur application se heurte à plusieurs problèmes : gouvernance faible, coûts élevés, lenteur administrative et parfois fraudes (comme l’a montré le scandale des Special Agricultural and Business Leases, dont plus de 90 % ont été jugés illégaux).

Attention :

La pression du développement touristique crée à la fois des opportunités de revenus pour les communautés locales (via l’hébergement, la location de sites et les droits d’accès) et exacerbe les conflits concernant les limites territoriales, la légitimité des chefs coutumiers et le partage des bénéfices.

Sans titres bancables, les propriétaires coutumiers qui souhaitent développer des infrastructures touristiques sur leurs terres – écolodges, petits hôtels, centres culturels – ont très peu accès au crédit formel. Ils dépendent de leurs fonds propres, de partenariats avec des opérateurs extérieurs ou d’accords informels. Cela limite l’ampleur et la qualité des projets, alors même que la demande potentielle existe. Le paradoxe est net : un modèle de tourisme communautaire aurait toute sa place en Papouasie-Nouvelle-Guinée, mais les outils fonciers et financiers permettant à ces communautés de devenir des développeurs à part entière restent insuffisamment opérationnels.

La Commission nationale sur les terres, via le National Land Development Program, mise sur la création de titres coutumiers détenus collectivement par des groupes incorporés, à partir desquels des baux peuvent être consentis. Sur le papier, cette approche offrirait un compromis entre respect des traditions et intégration dans l’économie formelle. Mais sur le terrain, l’insécurité juridique perçue, les risques de captation des bénéfices par quelques élites locales et l’opposition d’organisations comme la Melanesian Indigenous Land Defense Alliance freinent sa diffusion.

Commission nationale sur les terres

Pour les investisseurs touristiques internationaux, ce contexte signifie qu’il est souvent plus simple – mais plus coûteux – de se positionner sur les rares terres déjà titrées ou sur des baux d’État de longue durée, plutôt que de s’aventurer dans des montages complexes sur terres coutumières. La conséquence pour le marché immobilier est une surconcentration de la valeur et des projets dans certains corridors urbains et littoraux, tandis que de vastes zones à haut potentiel touristique restent peu développées.

Immobilier touristique, logement des travailleurs et segmentation sociale

L’essor du tourisme a un autre effet indirect sur le marché immobilier : il renforce la segmentation entre différentes catégories de logements. D’un côté, les besoins en hébergement pour les visiteurs – hôtels, resorts, lodges, appartements en location courte durée – tirent vers le haut la demande de biens bien situés, sécurisés, avec des services modernes (électricité, eau, internet, sécurité 24h/24). De l’autre, l’emploi généré par ces activités (hôtellerie, restauration, transport, artisanat, activités connexes) crée une demande accrue de logements pour les travailleurs, souvent à revenus modestes.

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Plus de 40 % de la population de Port Moresby vit dans des quartiers informels ou non planifiés.

Cette situation crée un risque bien documenté dans d’autres destinations touristiques mondiales : celui de voir des zones d’hôtellerie ou de loisirs prospères entourées de poches de pauvreté urbaine, avec une forte pression sur les loyers des logements simples à proximité des hôtels ou des fronts de mer. À Port Moresby, les données indiquent déjà une perception massive d’« inaccessibilité » du marché immobilier, avec plus de la moitié des habitants considérant le logement comme « très cher » et environ 80 % dépendant d’un crédit hypothécaire pour acheter un logement, lorsque cela est possible.

8 à 12

Il s’agit du taux de rendement locatif élevé observé dans le segment résidentiel premium, encourageant les investisseurs à privilégier ce type de produits.

Infrastructures touristiques et revalorisation foncière

Chaque investissement dans les infrastructures touristiques – routes vers les sites, extension de jetées, rénovation d’aéroports, mise en place de systèmes de sécurité – agit comme un multiplicateur de valeur foncière. L’extension des pistes, la construction de nouveaux terminaux à Lae, Kavieng, Gurney ou Wewak, ou encore le projet Jacksons International à Port Moresby, ne se traduisent pas uniquement par un gain de capacités de transport. Ils repositionnent ces villes sur la carte des investisseurs.

Exemple :

Le programme de modernisation de l’aéroport Nadzab à Lae, le transformant en un deuxième aéroport international, illustre comment une amélioration de la connectivité peut amplifier les tensions sur le marché immobilier. Cette montée en gamme renforce le rôle de hub économique et logistique de la ville, bénéficiant au fret industriel et au tourisme. Cependant, Lae souffrant déjà d’une pénurie de foncier disponible pour l’immobilier commercial (entrepôts et bureaux souvent saturés), cette amélioration accentue la rareté. Elle conduit à une pression à la hausse sur les loyers commerciaux et à des arbitrages fonciers plus serrés entre les usages industriels, résidentiels et touristiques.

De façon similaire, les investissements dans les routes à East New Britain ou dans les équipements portuaires de Rabaul et Milne Bay facilitent l’accès aux sites de plongée, aux festivals ou aux villages côtiers. À mesure que ces destinations deviennent plus accessibles, des investisseurs locaux et étrangers s’intéressent aux terrains à proximité de ces axes, suscitant une revalorisation parfois rapide. Sans cadre d’aménagement solide et réglementations urbaines effectives, ce processus peut générer un urbanisme dispersé, avec des développements hôteliers isolés, mal connectés aux villages voisins et aux services publics.

Vers un tourisme immobilier plus durable et inclusif ?

Face à ces dynamiques, plusieurs pistes se dégagent pour faire du lien entre tourisme et immobilier un levier de développement durable plutôt qu’un facteur de tension.

Bon à savoir :

La reconnaissance des droits fonciers coutumiers et du capital social (systèmes de clans, solidarité) est un atout pour le tourisme. Elle permet de développer, avec l’accord des communautés, des hébergements (guesthouses, bungalows) sur leurs terres. Des modèles comme les centres culturels, à l’instar de Toimtop en East New Britain, encadrent et monétisent les ressources culturelles, évitant ainsi leur extraction par des opérateurs externes.

Ensuite, la mise en place de mécanismes plus clairs de sécurisation foncière spécifique aux projets touristiques – baux coutumiers enregistrés, contrats de partenariat entre land groups incorporés et investisseurs, systèmes de partage des revenus – permettrait d’améliorer l’accès au financement pour des projets sur terres coutumières. Si plus de 20 % des terres du pays devenaient accessibles à un développement sécurisé, des modèles économiques indiquent une possible hausse du PIB de plus de 50 % à l’horizon 2030. Dans ce scénario, une partie de cette croissance passerait nécessairement par un essor de l’immobilier touristique et associé.

Astuce :

Le développement d’infrastructures touristiques (hôtels, resorts, ports) doit être systématiquement accompagné de plans locaux de l’habitat. Ces plans doivent prévoir des quartiers bien desservis pour les travailleurs, avec des logements accessibles, connectés et dotés de services. Pour répondre à la demande croissante de maisons individuelles, de constructions durables (matériaux écologiques, énergie solaire) et d’espaces adaptés au télétravail, il est opportun de promouvoir des modèles d’urbanisation compacts et mixtes, bénéfiques à la fois aux habitants et aux visiteurs.

Conclusion : un levier puissant, mais encore bridé par la question des terres

L’impact du tourisme sur le marché immobilier en Papouasie-Nouvelle-Guinée est déjà visible, mais reste largement en deçà de son potentiel. Dans les grandes villes comme Port Moresby, le tourisme renforce la demande pour des hôtels, des résidences sécurisées et des bureaux, contribuant à des rendements locatifs élevés et à des projets d’aménagement ambitieux. Dans des zones émergentes comme Alotau, Rabaul, Madang ou Wewak, il amorce un repositionnement foncier des fronts de mer, des abords de ports et des axes menant aux sites naturels.

Attention :

La structure foncière coutumière, l’absence de titres bancables, la faiblesse administrative et les risques de litiges entravent le développement. L’avenir repose sur une réforme foncière pragmatique, des investissements en infrastructures et le renforcement des capacités communautaires.

Si la Papouasie-Nouvelle-Guinée parvient à consolider des mécanismes de sécurisation des droits coutumiers compatibles avec les exigences des investisseurs, à maîtriser l’urbanisation induite par la croissance touristique et à intégrer les besoins en logements des populations locales, le secteur touristique pourrait devenir l’un des principaux moteurs de transformation du marché immobilier national. À défaut, le risque est de voir persister une géographie à double vitesse : quelques enclaves de haut standing tournées vers les visiteurs et les expatriés, entourées d’un paysage de logements informels et de potentiels touristiques sous-exploités.

Bon à savoir :

Chaque nouveau projet touristique (aéroport, terminal de croisière, écolodge, grand resort) est un test pour évaluer la capacité du pays à articuler tourisme, foncier et immobilier en faveur d’un développement réellement inclusif.

Pourquoi il est préférable de me contacter ? Voilà un exemple concret :

Un chef d’entreprise français d’environ 50 ans, avec un patrimoine financier déjà bien structuré en Europe, souhaitait diversifier une partie de son capital dans l’immobilier résidentiel en Papouasie‑Nouvelle‑Guinée pour rechercher du rendement locatif et une exposition au kina papouan (PGK). Budget alloué : 400 000 à 600 000 dollars, sans recours au crédit.

Après analyse de plusieurs marchés (Port Moresby, Lae, Kokopo), la stratégie retenue a consisté à cibler une maison individuelle dans un quartier sécurisé de Port Moresby, combinant un rendement locatif brut cible de 10 %plus le rendement est élevé, plus le risque est important – et un potentiel de valorisation à moyen terme, avec un ticket global (acquisition + frais + travaux légers) d’environ 500 000 dollars. La mission a inclus : sélection du marché et du quartier, mise en relation avec un réseau local (agent immobilier, avocat, fiscaliste, gestionnaire locatif), choix de la structure d’investissement (propriété directe ou société locale) et définition d’un plan de diversification dans le temps, en intégrant les risques juridiques, fiscaux et locatifs propres à la Papouasie‑Nouvelle‑Guinée.

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A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Expert en gestion de patrimoine internationale depuis plus de 20 ans, j’accompagne mes clients dans la diversification stratégique de leur patrimoine à l’étranger, un impératif face à l’instabilité géopolitique et fiscale mondiale. Au-delà de la recherche de revenus et d’optimisation fiscale, ma mission est d’apporter des solutions concrètes, sécurisées et personnalisées. Je conseille également sur la création de sociétés à l’étranger pour renforcer l’activité professionnelle et réduire la fiscalité globale. L’expatriation, souvent liée à ces enjeux patrimoniaux et entrepreneuriaux, fait partie intégrante de mon accompagnement sur mesure.

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