Acheter un bien immobilier en Papouasie-Nouvelle-Guinée est tout sauf une formalité, surtout pour un non‑résident. Le pays reste l’un des derniers marchés frontaliers de la région Asie‑Pacifique, avec un potentiel de rendement élevé, mais un système foncier unique au monde, une réglementation complexe et des risques bien réels. Comprendre ce cadre est indispensable avant de signer le moindre contrat.
Un marché immobilier à fort potentiel, mais difficile d’accès
Le marché immobilier en Papouasie-Nouvelle-Guinée combine plusieurs caractéristiques rarement réunies ailleurs. L’économie est tirée par les secteurs extractifs – mines, pétrole, gaz – ainsi que l’agriculture, avec de grands projets qui créent une forte demande ponctuelle de logements, notamment dans les centres urbains comme Port Moresby et Lae ou à proximité des sites miniers.
Les rendements locatifs peuvent dépasser 18 % pour des hébergements en zone de projets de ressources en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
L’évolution des prix illustre ce caractère cyclique et volatil, très lié aux grands projets gaziers ou miniers.
Évolution indicative du marché immobilier
| Période | Contexte économique (projets majeurs) | Variation annuelle moyenne des prix |
|---|---|---|
| 2010 – 2015 | Boom LNG (gaz naturel liquéfié) | +15 % à +20 % |
| 2015 – 2019 | Après-boom, ajustement | –2 % à +3 % |
| 2020 – 2022 | Pandémie, ralentissement | –5 % à 0 % |
| Depuis 2023 | Reprise progressive | +5 % à +8 % |
Pour un investisseur étranger, ce potentiel ne peut être exploité qu’en maîtrisant le cadre foncier, car la quasi‑totalité des terres n’est pas accessible à un achat classique de type « pleine propriété » comme en Europe ou en Amérique du Nord.
Comprendre le système foncier : coutumier, aliéné, bail d’État
La première réalité à intégrer est la structure de la propriété foncière. Il ne s’agit pas d’un détail, mais du socle de toute stratégie immobilière en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Les trois grands types de terres
Le pays reconnaît essentiellement trois catégories foncières.
| Type de terre | Part estimée du territoire | Propriétaire de base | Accès pour les étrangers |
|---|---|---|---|
| Coutumière | Environ 90 % à 97 % | Clans, tribus, groupes familiaux | Achat direct interdit |
| Aliénée (État/privé) | Environ 3 % | État ou particuliers, titrée | Accessible via bail d’État |
| Freehold (pleine propriété) au sein de l’aliéné | Part infime de l’aliéné | Personnes physiques ou morales (citoyens PNG, quelques cas historiques) | Interdite aux non‑citoyens |
La terre coutumière, détenue collectivement selon les règles traditionnelles, domine largement. Elle n’est pas enregistrée dans les registres fonciers nationaux et son usage se transmet de génération en génération. La terre dite « aliénée » correspond aux parcelles qui ont été acquises par l’État auprès de ces propriétaires coutumiers, puis titrées. C’est sur cette faible proportion de territoire que les étrangers peuvent intervenir, via des droits de bail.
Interdiction de la pleine propriété pour les étrangers
La Constitution de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et la loi sur la propriété des freeholds posent un principe très clair : un non‑citoyen ne peut pas détenir de terre en pleine propriété. Autrement dit, un étranger ne peut pas posséder le sol à titre définitif.
Même réservés aux nationaux, les titres freehold comportent des restrictions importantes : location limitée à 25 ans sans accord du Land Board, limitations en cas de faillite, et sont peu acceptés comme garantie par les banques locales, qui leur préfèrent les baux d’État.
Pour un étranger, l’outil central est donc le bail foncier.
Le bail d’État, clé d’accès à l’immobilier pour les étrangers
Le pays a adopté un système d’enregistrement de type Torrens, inspiré de l’Australie : le titre inscrit au registre fait foi de manière quasi définitive. Dans ce cadre, le principal instrument accessible aux investisseurs étrangers est le bail d’État (State Lease).
Nature et durée des baux
Un bail d’État confère au titulaire un droit d’usage exclusif sur une parcelle de terre aliénée pour une durée déterminée, généralement jusqu’à 99 ans. Ce bail peut porter sur différentes vocations : résidentielle, commerciale, industrielle, agricole, mission, usage spécial ou développement urbain.
Les baux de développement urbain sont une catégorie spécifique, généralement limités à 5 ans, qui permettent la viabilisation et l’installation d’infrastructures avant l’octroi d’un bail de longue durée. Leur renouvellement à l’issue de cette période relève toujours de la discrétion de l’État.
Pour un étranger, la démarche typique consiste soit à se faire transférer un bail existant, soit à demander l’attribution d’un nouveau bail sur une parcelle d’État disponible.
Processus standard pour un bail d’État
Le Land Act de 1996 et le Land Registration Act de 1981 encadrent ce processus. Dans les grandes lignes, la séquence est la suivante :
L’exemple illustre les étapes clés pour obtenir un bail sur une terre d’État (State Lease) au Papua New Guinea. Le processus commence par l’identification d’une parcelle disponible et correctement zonée, publiée au National Gazette. Ensuite, une demande est déposée auprès du Department of Lands and Physical Planning. Le dossier est examiné par le Land Board, qui évalue les candidatures et fait une recommandation au Ministre des Terres pour la décision finale. Après attribution, un levé topographique est effectué et le bail est préparé par les services techniques. Enfin, l’enregistrement du bail auprès du Registrar of Titles lui confère une pleine validité et opposabilité juridique.
Ce processus peut prendre de 6 à 24 mois, voire davantage, en raison des lenteurs administratives et de la complexité de certains dossiers.
Autorisation spécifique pour les étrangers
Les personnes physiques étrangères et les sociétés à majorité étrangère doivent obtenir l’approbation du Ministre des Terres avant l’enregistrement de tout bail foncier ou de tout transfert de bail. Cette exigence s’ajoute aux obligations en matière d’investissement étranger gérées par l’Investment Promotion Authority (IPA).
Par ailleurs, un projet de réforme a déjà été évoqué, visant à réserver toute propriété foncière formelle aux nationaux et à limiter les étrangers à des sous‑baux ou à des joint‑ventures. Même si cette proposition n’est pas encore entrée en vigueur, elle illustre la sensibilité du sujet et la nécessité de suivre de près l’évolution législative.
Ne pas toucher à la terre coutumière : un risque quasi systémique
Sur le terrain, certains investisseurs sont tentés de contourner la complexité des baux d’État en négociant directement avec des propriétaires coutumiers. Les experts locaux mettent pourtant en garde de façon unanime contre cette pratique.
Pourquoi la terre coutumière est si risquée pour un étranger
La vente ou la location directe de terres coutumières présente plusieurs dangers majeurs.
D’une part, la propriété est collective : un membre d’un clan n’a pas forcément l’autorité pour engager tout son groupe. Une transaction conclue avec une seule personne peut être remise en cause plus tard par d’autres membres du clan, parfois des années après, y compris lorsque des constructions ont déjà été réalisées.
Les conflits liés aux limites de terrains et à la filiation sont fréquents et peuvent dégénérer en violences, concernant divers types de terrains (miniers, routiers, urbains). Il est crucial de considérer la forte « mentalité de compensation » locale : même après une cession légale, les descendants peuvent exiger des compensations supplémentaires, nécessitant une planification et une gestion des risques adaptées.
Plusieurs acteurs expérimentés du marché, comme Brian Hull de Century 21 Siule Real Estate ou encore des professionnels impliqués dans des projets industriels, martèlent le même message : pour un étranger, la seule voie véritablement sécurisée reste le bail d’État sur terre aliénée. Les arrangements informels sur terre coutumière exposent à des risques de réclamation, de blocage de chantier et de contentieux interminables.
L’option ILG : possible mais complexe
Pour des projets nécessitant l’accès à de grandes superficies coutumières (par exemple, un resort éco‑touristique ou un projet agro‑industriel), une voie plus formelle consiste à passer par un Incorporated Land Group (ILG). Ce statut, prévu par la loi sur l’incorporation des groupes fonciers, permet à un clan de se constituer en entité juridique.
L’ILG peut conclure divers accords, dont certains sont renforcés par un enregistrement officiel, pour structurer ses relations avec des investisseurs ou des entreprises.
L’ILG peut conclure ces accords avec un investisseur pour définir les termes de leur collaboration.
Dans certains cas, ces accords peuvent être enregistrés officiellement pour renforcer leur opposabilité et leur sécurité juridique.
Cette structure est fréquemment utilisée par les compagnies minières ou pétrolières pour organiser le versement de redevances.
Mais ce mécanisme reste délicat. L’identification de tous les ayants droit nécessite un travail de « cartographie sociale » approfondi. Les dissensions internes au clan et les revendications de générations futures demeurent possibles. Même dans ce cadre, une due diligence extrêmement poussée est indispensable, et l’intervention d’avocats familiarisés à la fois avec le droit écrit et les pratiques coutumières est vivement recommandée.
Le cadre légal : un empilement de textes à maîtriser
La Papouasie-Nouvelle-Guinée fonctionne sur un système mixte, combinant common law britannique et droit coutumier. Pour un étranger, l’immobilier se trouve au croisement de plusieurs législations.
Les lois foncières principales
Plusieurs textes sont centraux pour qui souhaite acheter ou louer un bien.
| Loi / Acte | Rôle principal dans l’immobilier |
|---|---|
| Land Act 1996 | Administration des terres, types de baux, rôle du Land Board |
| Land Registration Act 1981 | Procédures d’enregistrement des titres et transactions |
| Land (Ownership of Freeholds) Act | Interdiction de la pleine propriété pour les non‑citoyens |
| Land (Tenure Conversion) Act | Conversion de terres coutumières en titres freehold, régime des restrictions |
| Customary Land Recording Act 2000 | Formalisation de certains droits coutumiers |
| Land Dispute Resolution Act 2005 | Mécanismes de médiation et résolution des litiges fonciers |
| Wills, Probate, and Administration Act | Transmission successorale des terres aliénées |
Le Department of Lands and Physical Planning, basé à l’Eda Tano Haus à Port Moresby, pilote la gestion des terres de l’État. Le Registrar of Titles tient le registre foncier, tandis que la Land Titles Commission et la National Lands Commission interviennent sur les questions de conversion foncière, de titrage et de résolution de conflits.
Autorités économiques et investissement étranger
L’Investment Promotion Authority (IPA) joue un rôle charnière pour toute entreprise ou investisseur étranger. Créée par la loi de 1992 sur la promotion de l’investissement, elle délivre les Foreign Enterprise Certificates obligatoires pour toute activité économique à majorité étrangère.
Une « foreign enterprise » au Ghana peut être : une société incorporée à l’étranger, une société locale détenue à plus de 50% par des non-citoyens, ou un individu étranger agissant en son nom propre. Opérer sans le certificat requis constitue une infraction passible de très lourdes amendes.
Le schéma standard pour un étranger qui veut investir dans l’immobilier consiste donc souvent à :
– enregistrer une société locale selon le Companies Act 1997,
– obtenir un Foreign Enterprise Certificate auprès de l’IPA,
– puis engager les démarches d’acquisition de bail d’État via le Department of Lands.
Choisir le bon professionnel : agents, avocats, notaires
Dans un marché largement non régulé, le choix des intermédiaires est déterminant. Il n’existe pas de système structuré d’expertise immobilière, ni d’indice officiel des prix. Les portails comme Hausples.com.pg ou myPNGhome.com commencent à publier quelques données, mais le plus fiable reste l’avis croisé de plusieurs agences expérimentées.
Agences et plateformes
On trouve plusieurs réseaux importants sur place, parmi lesquels Century 21, Strickland Real Estate, Professionals, Ray White PNG, ou encore diverses enseignes locales plus petites. Hausples recense des dizaines d’agences et sert de point de départ utile pour cartographier l’offre.
Pour identifier une agence immobilière fiable, vérifiez qu’elle dispose d’un bureau physique, d’une équipe structurée, d’un compte de confiance (trust account) pour les dépôts, d’un site Internet à jour et de références vérifiables. Soyez particulièrement prudent en dehors des grands centres urbains, où de nombreuses personnes se présentent comme « agents » sans cadre professionnel clair.
Avocats et conseils juridiques
L’intervention d’un avocat est pratiquement incontournable, tant le système est complexe et la marge d’erreur faible. Plusieurs grands cabinets internationaux sont présents, comme Ashurst, Allens ou Gadens, auxquels s’ajoutent des cabinets locaux réputés (Posman Kua Aisi, Warner Shand Lawyers, entre autres).
Leur mission ne se limite pas à la rédaction du contrat de vente. Ils doivent aussi :
– vérifier le titre auprès du Registrar of Titles,
– analyser les conditions du bail d’État (durée, vocation du terrain, obligations de développement, loyers fonciers),
– identifier les charges ou sûretés (hypothèques, servitudes, litiges en cours),
– s’assurer de la conformité de l’opération avec les exigences de l’IPA et du ministère des Terres.
Dans la plupart des cas, ce sont également eux qui se chargent du dépôt du dossier de transfert au Department of Lands et du paiement des droits d’enregistrement.
Le déroulement concret d’un achat immobilier
Une fois le cadre compris et l’équipe réunie, le processus d’acquisition pour un étranger suit une trame assez similaire à celle d’autres pays, mais avec davantage d’étapes administratives.
Recherche, négociation et offre
L’investisseur commence par identifier un bien sur une terre aliénée, de préférence déjà couvert par un bail d’État clairement établi. Les portails en ligne comme Hausples ou Property PNG, les annonces de presse et les réseaux d’affaires jouent un rôle important.
Les offres se formalisent par écrit. L’acheteur peut ajouter des conditions suspensives, notamment l’obtention d’un financement, l’approbation de l’IPA ou encore la validation des vérifications juridiques. En pratique, les vendeurs demandent souvent un dépôt d’environ 10 % pour retirer le bien du marché, mais il peut être prudent de ne verser cette somme qu’une fois les grandes inconnues levées, et à condition que l’offre mentionne clairement le caractère « sous réserve de financement » ou d’approbations administratives.
Le dépôt de garantie doit être placé sur un compte séquestre géré par l’avocat ou l’agent immobilier. Il ne doit en aucun cas être versé directement au vendeur.
Due diligence et vérifications
La phase de due diligence est critique. Elle comporte au minimum :
– une recherche de titre (title search) au Bureau des titres, sur la base des références cadastrales de la parcelle (volume et folio ou numéros de lot et de section),
– la vérification de la nature exacte du droit (bail d’État, sous‑bail, freehold réservé au citoyen, etc.),
– l’identification des charges : hypothèques, baux secondaires, servitudes, litiges en cours,
– le contrôle de la durée restante du bail, de son usage autorisé (résidentiel, commercial, etc.) et des obligations imposées (développement dans un certain délai, loyer foncier annuel),
– l’examen des éventuelles réclamations de propriétaires coutumiers non réglées.
Une recherche de titre coûte autour de 100 kina par parcelle, hors frais de reproduction. Les litiges potentiels doivent être remontés à la Land Titles Commission, au besoin.
Une inspection physique du bâtiment est indispensable pour évaluer son état structurel, les réseaux (eau, électricité, assainissement) et les systèmes de sécurité. Cette vérification est particulièrement importante pour les résidences destinées à une clientèle expatriée.
Contrat de vente, financement et approbations
Sur la base des résultats de la due diligence, l’avocat du vendeur prépare un contrat de vente, amendé par l’avocat de l’acheteur jusqu’à accord sur les clauses essentielles : prix, calendrier, conditions suspensives, responsabilités en matière de réparations et de conformité.
Pour les étrangers, l’accès au crédit local reste limité. Les banques exigent souvent 30 % à 40 % d’apport, voire plus, avec des taux pouvant se situer entre 8 % et 15 % selon le produit, pour des durées plus courtes qu’en Occident (5 à 15 ans). De nombreux investisseurs étrangers paient donc comptant, parfois en refinançant des actifs dans leur pays d’origine.
En parallèle, l’investisseur doit s’assurer de disposer : d’un capital suffisant, de bonnes connaissances du marché, et d’une stratégie d’investissement claire.
– de la certification IPA si l’achat est fait via une société étrangère ou à participation étrangère,
– de l’approbation du Ministre des Terres pour l’enregistrement d’un bail au nom d’une personne ou entité étrangère,
– des enregistrements fiscaux nécessaires auprès de l’Internal Revenue Commission (obtention d’un Tax Identification Number, notamment si des revenus locatifs sont envisagés).
Clôture (settlement) et enregistrement
À la date de règlement convenue, les avocats échangent les documents signés et organisent le transfert des fonds, en coordination avec la banque si un financement est impliqué. Une fois le paiement effectué, le dossier de transfert (contrat, attestations de paiement du prix et des taxes) est déposé au Department of Lands pour enregistrement.
Le Registrar of Titles met alors à jour le registre et émet un nouveau certificat de bail d’État ou met à jour les mentions relatives au titulaire. Si un prêt a été consenti, la banque conserve en général le titre original jusqu’au remboursement intégral.
Dans la pratique, la durée totale entre l’offre initiale et l’enregistrement effectif varie souvent entre 3 et 6 mois, mais peut dépasser un an dans les dossiers complexes ou en cas de retards administratifs.
Coûts de transaction et fiscalité pour un étranger
Un calcul réaliste de la rentabilité doit tenir compte des frais initiaux et des charges récurrentes, qui peuvent être significatifs.
Droits de mutation et frais d’enregistrement
La Papouasie-Nouvelle-Guinée applique un système de droits de timbre (stamp duty) progressifs sur la valeur du bien. Pour les transactions immobilières, les taux se situent typiquement entre 2 % et 5 % de la valeur, selon les tranches de prix en kina, tandis que les droits d’enregistrement représentent environ 0,01 % de la valeur, auxquels s’ajoutent des frais fixes.
Les coûts totaux payés par l’acheteur se situent donc souvent entre un peu plus de 2 % et 5 % du prix rien que pour le volet fiscal et administratif. À cela s’ajoutent les honoraires de conseil (avocats, notaires, agents).
Échelle indicative de certains frais courants
| Poste de coût | Montant ou fourchette indicative |
|---|---|
| Stamp duty (transfert de propriété) | 2 % à 5 % de la valeur, selon la tranche de prix |
| Frais d’enregistrement foncier | Environ 0,01 % de la valeur, plus frais fixes |
| Honoraires juridiques (transaction) | Environ 10 000 à 30 000 kina |
| Frais IPA (certification entreprise étrangère) | Environ 2 000 à 10 000 kina |
| Frais de demande au Land Board | Environ 500 à 2 000 kina |
| Frais de levé topographique | Environ 5 000 à 15 000 kina |
Il faut ajouter l’éventuelle commission de l’agent immobilier, généralement entre 5 % et 10 % du prix de vente, souvent payée par le vendeur, ainsi que les coûts financiers (intérêts) si un prêt est utilisé.
Fiscalité sur les revenus et le capital
Pour un étranger, les revenus de location issus d’un bien en Papouasie-Nouvelle-Guinée sont imposables localement. Les principales règles sont les suivantes :
Taux maximal de l’impôt sur le revenu des personnes physiques pour les tranches supérieures.
Le pays ne prévoit pas de régime général de taxe sur les plus‑values immobilières distincte de l’impôt sur le revenu. Les gains dégagés lors d’une cession peuvent toutefois être considérés comme un revenu d’activité et taxés comme tel, en particulier si l’opération s’inscrit dans une démarche de promotion ou de spéculation professionnelle.
Le loyer foncier annuel pour un bail d’État est généralement calculé à ce pourcentage de la valeur non améliorée de la terre.
Après l’achat : gestion, conformité et sortie
L’acquisition ne marque pas la fin du parcours. Un investisseur étranger doit mettre en place une gestion rigoureuse et assurer le respect continu des engagements légaux.
Gestion locative et sécurité
La gestion immobilière complète (recherche et sélection des locataires, encaissement des loyers, suivi des travaux), gestion des prestataires de sécurité et de maintenance) est habituellement facturée entre 8 % et 15 % des loyers perçus. Pour des logements haut de gamme destinés à une clientèle expatriée ou corporate, ce taux peut être plus élevé si l’offre de services est étendue.
L’insécurité dans certaines zones urbaines incite de nombreux propriétaires à installer des dispositifs de sécurité et des systèmes de secours (comme des groupes électrogènes et des réservoirs d’eau de réserve). Ces équipements représentent un coût initial d’installation ainsi que des frais de fonctionnement continus, qui peuvent être significatifs.
Respect du bail d’État et des réglementations
Un bail d’État comprend souvent des obligations de développement (construction dans un certain délai) et d’usage (limitation à un usage résidentiel, commercial ou industriel). Le non‑respect de ces conditions peut entraîner des pénalités, voire, à terme, la résiliation du bail. Des rapports et déclarations périodiques peuvent aussi être exigés par l’Investment Promotion Authority, notamment pour les sociétés à capitaux étrangers.
Il est recommandé de conserver des registres complets pendant une période minimale de sept ans afin de pouvoir répondre à d’éventuels contrôles fiscaux ou administratifs.
Stratégies de sortie
En sortie d’investissement, plusieurs options existent : vente directe du bien, cession des parts de la société détentrice, transfert de bail à un tiers ou, pour les projets de plus grande ampleur, reconfiguration (subdivision, développement complémentaire) pour accroître la valeur.
Le processus de vente suit les mêmes étapes que l’achat, avec un délai moyen estimé entre 6 et 12 mois selon le type de bien et la conjoncture. Les cycles liés aux grandes opérations minières ou gazières, ainsi que les perspectives de change du kina, sont des paramètres majeurs à surveiller pour choisir le bon moment de sortie.
Pourquoi un investisseur étranger doit adopter une approche ultra prudente
Investir dans l’immobilier en Papouasie-Nouvelle-Guinée peut offrir des rendements supérieurs à ceux d’autres marchés émergents, mais le profil de risque est également plus élevé. L’absence d’encadrement rigoureux du marché, la domination de la terre coutumière, la lourdeur administrative et les tensions foncières exigent une approche très structurée.
Plusieurs écueils reviennent fréquemment :
Plusieurs écueils critiques sont à éviter : la sous-estimation du risque lié à la terre coutumière et aux revendications des clans ; la négligence des démarches obligatoires auprès de l’IPA et du ministère des Terres avant l’enregistrement d’un bail ; l’absence de vérification approfondie du titre et de ses charges ; une confiance excessive accordée à des intermédiaires non structurés ; et l’anticipation insuffisante des coûts opérationnels (sécurité, maintenance, conformité).
À l’inverse, ceux qui construisent patiemment un projet autour d’un bail d’État solidement établi, entourés d’un conseil juridique expérimenté, et qui acceptent la lenteur des procédures administratives, peuvent accéder à des opportunités que l’on ne trouve plus sur des marchés plus mûrs. À condition de considérer le temps, les frais de structuration et la gestion du risque politique et foncier comme partie intégrante du coût d’entrée.
En Papouasie-Nouvelle-Guinée, acheter un bien immobilier en tant qu’étranger n’est jamais un acte « standard ». C’est une opération juridique, politique et culturelle, à traiter comme telle du premier contact avec un agent jusqu’à l’enregistrement définitif du bail.
Un chef d’entreprise français d’environ 50 ans, avec un patrimoine financier déjà bien structuré en Europe, souhaitait diversifier une partie de son capital dans l’immobilier résidentiel en Papouasie-Nouvelle-Guinée pour chercher du rendement locatif et une exposition au kina (PGK). Budget alloué : 400 000 à 600 000 dollars, sans recours au crédit.
Après analyse de plusieurs marchés (Port Moresby, Lae, Kokopo), la stratégie retenue a consisté à cibler une maison individuelle sécurisée dans un quartier en développement de Port Moresby, combinant rendement locatif brut cible de 10 % – « plus le rendement est grand, plus le risque est important » – et potentiel de valorisation à moyen terme, avec un ticket global (acquisition + frais + travaux légers) d’environ 500 000 dollars.
La mission a inclus : sélection du marché et du quartier, mise en relation et prise en charge par un réseau local (agent immobilier, avocat, conseil fiscal, gestionnaire locatif), choix de la structure la plus adaptée (propriété directe, société locale) et définition d’un plan de diversification dans le temps.
Cet accompagnement permet à l’investisseur de profiter des opportunités de Papouasie-Nouvelle-Guinée tout en maîtrisant les risques juridiques, fonciers, fiscaux et locatifs.
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