Les avantages fiscaux pour les investisseurs immobiliers aux Maldives

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

Les Maldives font partie de ces juridictions où la fiscalité est devenue un véritable outil d’attraction des capitaux, en particulier dans l’immobilier touristique et les grands projets intégrés. Entre absence d’impôts sur certaines catégories de revenus, régimes de faveur pour les zones économiques spéciales et dispositifs sur mesure pour les investisseurs étrangers, l’archipel s’est construit une image de place “pro‑investisseur”. Mais derrière ce discours marketing se cache un cadre fiscal précis, avec des subtilités qu’il faut maîtriser avant de s’engager.

Bon à savoir :

Les investisseurs immobiliers peuvent bénéficier de plusieurs avantages fiscaux aux Maldives. Ces avantages sont définis par la législation récente, des régimes spéciaux et les pratiques de l’administration fiscale maldivienne. Il est essentiel de se référer à ces cadres pour comprendre les bénéfices applicables.

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Un cadre général taillé pour attirer l’investissement immobilier

La politique maldivienne repose sur une idée simple : compenser les contraintes structurelles du pays (archipel isolé, dépendance au tourisme, vulnérabilité climatique) par un environnement fiscal et réglementaire particulièrement favorable aux investisseurs, notamment étrangers.

Le cœur de ce dispositif, pour l’immobilier, se trouve dans l’Income Tax Act (Loi n° 25/2019), dans la loi sur les zones économiques spéciales (Special Economic Zone Act), les régimes d’exemptions discrétionnaires décidés par le Président, et dans une série de mesures spécifiques au tourisme et à la construction.

Attention :

Les autorités ont mis en place une organisation claire : le Ministère des Finances élabore la politique de recettes, la MIRA administre l’impôt intérieur et la GST, et le Ministère du Développement économique et du Commerce, via ‘Invest Maldives’, sert de guichet unique pour les projets d’investissement.

Une fiscalité pensée pour corriger le coût d’entrée

L’immobilier maldivien, en particulier haut de gamme, est cher à développer : infrastructures à construire sur des îles parfois vierges, importation massive de matériaux, dépendance énergétique, contraintes logistiques. Pour compenser ces surcoûts, l’État a officiellement fait le choix de recourir à des exemptions ciblées (droits de douane, impôt sur les bénéfices, GST, retenues à la source), plutôt qu’à des subventions directes, dans l’objectif d’orienter le capital vers certains secteurs jugés stratégiques comme les resorts, les “sustainable townships” ou les projets en zone économique spéciale.

Régime de propriété : la logique du bail de long terme

Un élément clé pour comprendre la fiscalité de l’immobilier aux Maldives tient au fait que les étrangers ne peuvent pas détenir le foncier en pleine propriété. Ils accèdent à l’immobilier par des baux de long terme, généralement de 50 à 99 ans, souvent dans le cadre de projets touristiques ou de programmes résidentiels intégrés.

Bon à savoir :

Ces baux, souvent structurés en copropriété (villa, appartement, unité de resort), sont transférables (cession, transmission, garantie) sous réserve d’agrément des autorités. Fiscalement, ils sont assimilés à des droits immobiliers et traités comme des actifs immobiliers pour l’impôt sur le revenu et les plus-values.

Des zones spécifiquement dédiées à l’immobilier de luxe

Pour les investisseurs qui ciblent les résidences haut de gamme, le gouvernement a balisé plusieurs zones dédiées, notamment près de Malé, dans l’atoll de Kaafu, comme Gaafaru, Fushidhiggaru ou Ras Mala. Ces sites sont au cœur de la stratégie de montée en gamme et sont souvent éligibles à des régimes d’incitation renforcés (via les SEZ ou les “sustainable townships”), ce qui se traduit directement en avantages fiscaux sur la phase de construction comme sur l’exploitation.

La réforme de la fiscalité immobilière : de la taxe sur le prix à l’impôt sur la plus-value

Jusqu’au 1er janvier 2020, les cessions d’immeubles et de terrains étaient soumises à une taxe de 15 % sur le prix total de vente – un système de “land sales tax” lourd et peu nuancé. L’entrée en vigueur de l’Income Tax Act a totalement refondu ce régime : la taxe proportionnelle au prix a été abrogée, remplacée par une imposition basée sur le gain net, dans le cadre d’un impôt sur les plus-values (CGT) intégré à l’impôt sur le revenu.

Un basculement majeur en faveur des projets patrimoniaux

Ce changement a été déterminant pour l’attractivité de l’immobilier :

Bon à savoir :

L’impôt ne s’applique plus sur le prix de vente brut, mais uniquement sur la plus-value (différence entre le prix de cession et la base de coût). Cette réforme bénéficie aux investisseurs de long terme, qui ne sont taxés que sur leur gain économique réel, et aligne le traitement fiscal sur les standards internationaux, facilitant ainsi les transactions transfrontalières et l’intégration des impôts dans les modèles financiers.

Comment se calcule la plus-value imposable ?

La “base de coût” d’un bien immobilier inclut l’ensemble des dépenses directement liées à l’acquisition, à l’amélioration et à la cession :

Composante de la base de coûtDescription fiscale
Prix d’acquisitionSommes versées pour obtenir le bail / droit immobilier
Frais d’intermédiairesCommissions d’agents, frais de commercialisation
Frais juridiquesHonoraires d’avocats, frais de rédaction des contrats, enregistrement
Travaux et améliorationsCoûts de rénovation, agrandissement, modernisation de la propriété
Coût d’obtention du titreMontants payés à l’État pour le titre, droits liés à la sécurité foncière
Frais directs de cessionHonoraires, frais administratifs ou commissions payés pour conclure la vente

Pour les biens acquis avant le 1er janvier 2020, le législateur a prévu une règle de transition favorable : la valeur d’acquisition retenue est la valeur de marché au 1er janvier 2020. Autrement dit, toute revalorisation intervenue avant cette date échappe en pratique à l’impôt sur la plus-value. C’est un avantage important pour les investisseurs historiques qui ont acquis des baux ou des unités plusieurs années auparavant.

Traitement fiscal chez le vendeur : personne physique vs société

La plus-value immobilière n’est pas taxée à un taux autonome : elle est intégrée au revenu imposable du contribuable.

2400000

Le taux supérieur de l’impôt sur le revenu pour un particulier s’applique au-delà de 2,4 millions de MVR de gains annuels.

Cela signifie qu’un investisseur qui organise ses projets via une société peut optimiser la charge fiscale en jouant sur la structuration et la répartition des revenus dans le temps, notamment en combinant pertes et plus-values.

Exemptions clés : résidences principales, héritages, logements sociaux

Pour compléter ce régime de plus-values, le législateur a prévu plusieurs exonérations ciblées, qui peuvent concerner directement les investisseurs ou leurs clients finaux.

Vente de la résidence principale

La cession de la résidence principale d’un individu est explicitement exemptée de Capital Gains Tax. Dans le contexte maldivien, cette exemption joue surtout pour les résidents locaux, mais peut aussi concerner certains étrangers installés de longue durée, à condition de respecter les critères de résidence fiscale et de “principal private residence”.

Biens reçus par succession

Les biens immobiliers transmis par héritage ne sont pas soumis à l’impôt au moment de la transmission. Ce n’est que lorsque l’héritier revend ultérieurement le bien que la plus-value potentielle est imposable. Là encore, l’exonération est ciblée sur l’événement successoral, ce qui limite les frottements fiscaux sur les transmissions familiales.

Logements sociaux et projets à vocation sociale

En matière de GST, le législateur a prévu que la vente de logements (flats, terrains, bâtiments) par le gouvernement ou par un tiers dans le cadre d’un programme de logement social approuvé est exemptée de GST. C’est un élément clé pour les investisseurs qui participent à ce type de programme : le prix de vente final pour l’acquéreur n’est pas grevé de GST, ce qui améliore la compétitivité du produit.

Astuce :

Dans le cadre de ces programmes, les développeurs ne peuvent pas déduire la GST payée sur leurs dépenses. En pratique, des arrangements de remboursement sont souvent mis en place, où l’État compense la charge de GST supportée par le constructeur.

TVA locale (GST) : impact sur ventes, locations et tourisme

La Goods and Services Tax fonctionne comme une TVA à deux vitesses : un taux général pour l’économie “classique”, et un taux spécifique pour les activités touristiques, au cœur du modèle maldivien.

Deux taux principaux, deux secteurs

Secteur concernéTaux de GST applicableDevise de paiement
Secteur général (hors tourisme)8 %Rufiyaa maldivien (MVR)
Secteur touristique17 % (TGST, à partir de la date prévue par la loi)Dollar américain (USD)

Pour l’immobilier, cela signifie : une analyse approfondie du marché, des tendances d’achat, la demande et l’offre, ainsi que les prix qui influencent les décisions d’investissement.

– Qu’un projet résidentiel classique ou un immeuble commercial hors circuit touristique relève en principe du taux général de 8 %.

– Qu’un resort, une integrated tourist resort, un hôtel ou une résidence incluse dans une structure touristique (où les services d’hébergement sont vendus à des visiteurs) relève du taux spécifique de 17 %.

Location immobilière : quand le loyer devient une “supply” taxable

Le droit maldivien considère la perception de loyers sur un immeuble comme une fourniture de biens ou services, donc en principe soumise à GST si le bailleur est enregistré à la GST. Sont inclus dans la notion de “rent” :

Exemple :

Les revenus locatifs imposables incluent plusieurs catégories spécifiques : les loyers périodiques classiques, les dépôts de garantie utilisés ou absorbés par le bailleur, les avances de loyers consommables par le propriétaire, les paiements pour des éléments fixés à la propriété, les indemnités d’assurance reçues pour non‑paiement de loyers, ainsi que les pénalités pour rupture de bail. Ces éléments constituent tous des revenus fonciers soumis à imposition.

Un investisseur qui met en location des villas, des appartements ou des surfaces commerciales doit donc intégrer la GST dans ses prévisions de cash-flow, en fonction de son statut (tourisme ou non) et de son volume d’activité (le seuil d’enregistrement est fixé à 1 million de MVR de fournitures taxables sur 12 mois pour le secteur général).

Délais, facturation et sanctions

Le régime maldivien impose aux personnes enregistrées à la GST :

Attention :

L’émetteur d’une facture de taxe doit respecter trois obligations principales : émettre la facture dans les trois jours suivant la livraison, déclarer et payer la GST au plus tard le 28 du mois suivant la période taxable, et tenir une comptabilité distincte conservée au moins cinq ans.

Les retards de déclaration, de paiement ou d’enregistrement donnent lieu à des pénalités, ce qui en pratique incite les investisseurs à confier la gestion comptable à des équipes locales familières du portail MIRAconnect.

Taxes de transfert, retenues à la source et autres prélèvements

Au‑delà de l’impôt sur le revenu et de la GST, l’investisseur immobilier doit composer avec une mosaïque de taxes spécifiques qui affectent les flux liés aux propriétés.

Property Transfer Tax : 10 % sur les transferts, 4 % dans certains SEZ

Un Property Transfer Tax de 10 % s’applique aux transferts de biens immobiliers, en principe à la charge de l’acquéreur. Ce prélèvement vient s’ajouter à la GST et aux éventuels frais d’enregistrement, et doit être intégré dans le coût total d’acquisition.

Bon à savoir :

Dans les Zones Économiques Spéciales (SEZ), les ventes de droits de longue durée sur des villas ou chambres en format ‘strata’ dans des resorts sont soumises à une Property Transfer Tax de 4 % sur la valeur totale. Cette taxe unique est généralement compensée par des exonérations plus substantielles sur les autres impôts applicables à ces projets.

Retenue à la source sur loyers et plus‑values des non‑résidents

Les paiements versés à des non‑résidents sont soumis à un régime de retenue à la source structuré autour d’un taux de 10 %. Sont notamment concernés :

Les loyers payés pour des biens immobiliers situés aux Maldives.

Les plus‑values réalisées par un non‑résident lors de la vente d’un bien immobilier maldivien (ou d’actions dont la valeur provient majoritairement d’immeubles situés dans le pays).

– Les redevances, intérêts, dividendes, commissions ou honoraires techniques versés par une entité maldivienne à un prestataire étranger.

Bon à savoir :

Lors de la vente d’un bien immobilier à Maurice, l’acheteur est tenu de retenir 10% du prix de vente brut et de le verser à la MIRA (Capital Gains Withholding Tax). Pour le vendeur, cette retenue est un acompte imputable sur l’impôt définitif sur la plus-value, calculé dans sa déclaration annuelle de revenus. Si le montant retenu dépasse l’impôt finalement dû, le vendeur peut demander un remboursement du trop-perçu.

Ce système sécurise les intérêts du fisc maldivien vis‑à‑vis des non‑résidents, tout en laissant une marge de récupération via les conventions fiscales (lorsqu’elles existent) et le mécanisme de crédit d’impôt dans l’État de résidence du vendeur.

Disparition des droits de timbre

La suppression de la Stamp Duty Act en juillet 2021 a fait disparaître les droits de timbre sur les transactions, y compris immobilières. Pour l’investisseur, c’est un coût de friction en moins dans la structuration des acquisitions (contrats, hypothèques, baux de longue durée).

Revenus locatifs : règles de déduction et retenues

Les revenus de location d’immeubles sont pleinement imposables dans le cadre de l’impôt sur le revenu. Toutefois, le législateur a prévu un mécanisme simplifié de déduction des charges pour certains bailleurs.

Déduction forfaitaire de 20 % pour les bailleurs en comptabilité de caisse

Les entreprises qui tirent principalement des revenus de location et qui tiennent leur comptabilité selon la méthode de trésorerie peuvent opter pour une déduction forfaitaire de 20 % de leurs loyers bruts au titre des dépenses, au lieu de déduire les coûts réels. Ce dispositif présente un double avantage :

Bon à savoir :

Ce mode de gestion simplifie l’administration en évitant les arbitrages complexes sur la nature des charges. Il peut également être fiscalement avantageux, notamment lorsque les charges réelles sont inférieures à 20 % des loyers, ce qui est typique pour des propriétés peu endettées et gérées de manière légère.

Pour un investisseur individuel ou une structure légère qui exploite quelques villas ou appartements, cette option peut représenter un avantage fiscal concret.

Retenue sur les loyers payés à des non‑résidents

Lorsqu’un bailleur non‑résident perçoit des loyers d’un bien situé aux Maldives, le locataire ou l’agent de gestion doit appliquer une retenue de 10 % sur les paiements bruts, à reverser à la MIRA. Là encore, la charge fiscale finale dépendra de la situation du bailleur dans son pays de résidence et de l’existence ou non d’une convention fiscale avec les Maldives.

Zones économiques spéciales : le levier fiscal le plus puissant

Le Special Economic Zone Act (Loi n° 24/2014) est sans doute l’outil fiscal le plus percutant pour les grands projets immobiliers et touristiques. Il crée des espaces juridiques où les développeurs et investisseurs bénéficient, pour une durée limitée, d’un régime fiscal radicalement allégé.

Types de zones et secteurs ciblés

La loi identifie plusieurs types de zones : parcs industriels, zones de transformation pour l’export, free ports, zones d’entreprise, parcs technologiques, centres financiers offshore, etc. À cette liste classique vient désormais s’ajouter une catégorie directement liée à l’immobilier : les “sustainable townships”.

100

Seuil d’investissement minimal en millions de dollars pour qu’un projet soit reconnu comme zone économique spéciale.

L’autonomie énergétique (au moins 60 % d’énergie renouvelable).

– La gestion durable des déchets.

– La production alimentaire locale pour renforcer la sécurité alimentaire.

Avantages fiscaux offerts en SEZ

Les investisseurs et développeurs reconnus en SEZ peuvent bénéficier d’un package d’incitations, généralement garanti pendant les dix premières années d’exploitation :

Type d’avantageContenu pour les développeurs / investisseurs en SEZ
Exonération de droits d’importationSur les biens d’équipement, matériaux de construction et équipements liés au projet
Exonération d’impôt sur le revenu / BPTDispense d’Income Tax / Business Profit Tax pendant une période pouvant aller jusqu’à 10 ans
Exonération de GSTSur certaines transactions liées au développement et à l’exploitation de la zone
Exonération de Withholding TaxSur certains paiements transfrontaliers liés au projet (dividendes, intérêts, services)
Exonération d’impôts sur ventes/achats de terresSur les opérations foncières au sein de la zone
Libre rapatriation des capitauxAucune restriction sur le rapatriement de capitaux et de bénéfices

Pour un investisseur immobilier, ces exemptions changent radicalement la donne : les flux de construction sont allégés des taxes à l’importation et de la GST, les profits dégagés sur les ventes de villas ou chambres peuvent être exonérés, et les distributions vers l’étranger ne subissent pas de retenues.

Cas particulier des “sustainable townships”

L’amendement récent au SEZ Act introduit en plus un régime de taux d’impôt préférentiel pour les développeurs de “sustainable townships” :

Bon à savoir :

Un régime fiscal avantageux s’applique pendant 20 ans : un taux d’impôt sur le revenu de 5 % est appliqué pendant les dix premières années, suivi d’un taux de 10 % pour les dix années suivantes. Au-delà de cette période de 20 ans, le régime de droit commun de l’Income Tax Act s’applique à nouveau.

De plus, les plus‑values réalisées sur la vente de villas ou de chambres résidentielles à l’intérieur de ces townships peuvent être exemptées d’impôt, tandis que les biens d’équipement nécessaires à leur développement bénéficient d’une exonération de droits d’importation.

Ce type de régime est clairement pensé pour les méga‑projets intégrés mêlant hébergement touristique, résidences de luxe, écoles, cliniques, commerces et infrastructures de loisirs – un format très prisé des grands groupes hôteliers et des promoteurs internationaux.

Exonérations discrétionnaires : le “sur‑mesure” fiscal

Au‑delà des SEZ, le Président dispose, depuis la première modification de l’Income Tax Act, du pouvoir d’accorder des exemptions d’impôt sur le revenu à des projets ou secteurs spécifiques. La procédure, encadrée par un règlement (R‑59/2022), passe par :

Exemple :

Une demande émanant d’un ministère de tutelle est adressée au Ministère des Finances. Elle fait ensuite l’objet d’un examen approfondi portant sur son impact sur les recettes publiques, ses bénéfices socio‑économiques et sa pertinence stratégique. La décision finale est prise par le Président, après consultation et avis d’un sous‑comité du Cabinet.

Les projets éligibles doivent souvent être logés dans des entités dédiées, ne réalisant aucune autre activité que celle visée par l’exemption, avec des obligations renforcées de comptabilité et d’audit. La liste des bénéficiaires et la durée des exemptions sont publiées dans le Journal officiel.

Pour l’investisseur immobilier, ce canal permet potentiellement d’obtenir un régime dérogatoire, y compris en dehors des SEZ, pour des projets considérés comme prioritaires (logement abordable, renouvellement urbain, infrastructures critiques, etc.).

Double imposition : les conventions comme filet de sécurité

Pour l’instant, le réseau conventionnel des Maldives reste limité mais progresse. Des accords de non‑double imposition sont en vigueur avec des États comme les Émirats arabes unis, l’Inde ou le Bangladesh, et d’autres (Malaisie, Hong Kong) ont été signés mais pas encore pleinement appliqués.

Ces conventions jouent sur plusieurs leviers :

Astuce :

Les conventions fiscales internationales, comme celle avec les Maldives, prévoient une diminution des taux de retenue à la source sur les dividendes, intérêts, redevances et parfois les loyers. Elles attribuent principalement le droit d’imposer les revenus immobiliers à l’État où le bien est situé (ici, les Maldives), sécurisant ainsi l’assiette fiscale locale. Enfin, elles instaurent des mécanismes de crédit d’impôt dans l’État de résidence de l’investisseur, permettant d’éviter une double imposition économique sur ces revenus.

Pour un investisseur venant d’un pays signataire, ces traités peuvent réduire le coût fiscal de sortie (dividendes, intérêts de prêts actionnaires, management fees) et améliorer la rentabilité nette après impôts mondiaux.

Autres prélèvements liés au tourisme et à l’exploitation immobilière

Même si ces prélèvements ne sont pas, à proprement parler, des “avantages fiscaux”, il est essentiel de les connaître pour mesurer l’effet net des incitations.

Green Tax : un coût répercuté sur le client final

Le Green Tax est une taxe environnementale perçue par nuitée dans les établissements touristiques. À partir de 2025, la grille est la suivante :

Type d’établissementGreen Tax par personne et par nuit
Resorts, integrated resorts, resort hotels, grands hôtels, tourist vessels, grandes guesthouses12 USD
Hôtels et guesthouses ≤ 50 chambres sur îles habitées6 USD
Enfants de moins de 2 ansExonérés

Ce prélèvement est supporté en pratique par le touriste, mais influe sur le “prix tout compris” de la destination. Les opérateurs l’intègrent dans leur structure tarifaire et doivent le déclarer mensuellement sur MIRAconnect.

Tourism Land Rent et autres frais récurrents

Les terres affectées à des établissements touristiques sont soumises à un Tourism Land Rent, calculé en fonction de la superficie et de l’atoll. Cette redevance annuelle peut peser significativement sur le compte de résultat d’un resort, mais elle s’analyse comme un élément du coût foncier, distinct de l’impôt sur le revenu.

2000

Frais annuels d’enregistrement d’une société privée aux Maldives, en rufiyaa maldiviennes.

Gouvernance fiscale : sécurité juridique et contrôle

La fiscalité maldivienne repose sur un régime d’auto‑déclaration. Les contribuables – y compris les investisseurs étrangers – doivent :

S’enregistrer auprès de la MIRA et obtenir un TIN.

– Déposer des déclarations d’impôt sur le revenu en trois temps (deux acomptes, puis solde).

Tenir une comptabilité conforme aux normes internationales (IFRS, IAS ou AAOIFI).

– Conserver leurs justificatifs pendant au moins cinq ans.

Attention :

En cas de litige fiscal, un circuit d’appel indépendant est prévu (MIRA, Tax Appeal Tribunal, High Court, Cour suprême). Parallèlement, l’existence de règles anti-abus générales, de mécanismes de prix de transfert et d’obligations de déclaration pays par pays vise à offrir un cadre attractif tout en empêchant les montages artificiels.

Synthèse : un environnement fiscal attractif, mais technique

Pour un investisseur immobilier, les Maldives combinent plusieurs atouts fiscaux :

Bon à savoir :

Le nouveau régime fiscal abandonne une taxe lourde sur le prix de vente au profit d’une imposition sur la plus-value réelle. Il prévoit un large panel d’exonérations, notamment dans les zones économiques spéciales (comme les ‘sustainable townships’), pour les résidences principales, les héritages et certains logements sociaux. Des mécanismes simplifiés de déduction pour les revenus locatifs et des exemptions ‘sur mesure’ accordées par le Président pour des projets stratégiques sont également instaurés. Enfin, les droits de timbre sont supprimés et un cadre clair est défini pour les retenues à la source sur les non-résidents.

Ces avantages doivent cependant être mis en perspective avec :

Les taxes spécifiques au secteur touristique (Green Tax, Tourism Land Rent, GST touristique élevée).

– Les retenues obligatoires sur les flux vers l’étranger, partiellement atténuées par les conventions fiscales.

L’obligation de naviguer dans un environnement réglementaire dense (SEZ Act, Income Tax Act, GST Act, Tourism Act, Foreign Investment Act, etc.).

Bon à savoir :

Pour les grands projets intégrés (resorts, résidences de luxe, SEZ), les Maldives proposent des packages fiscaux avantageux. Pour les investissements plus modestes, l’attractivité repose sur un régime de plus-value raisonnable, des options de déduction forfaitaire et une TVA locale structurée, soutenue par une forte demande en tourisme haut de gamme.

Pour tirer pleinement parti de ces avantages, un accompagnement par des fiscalistes et juristes locaux demeure indispensable : le potentiel est réel, mais il se joue dans le détail des lois, des règlements d’application et des décisions discrétionnaires des autorités.

Pourquoi il est préférable de me contacter ? Voilà un exemple concret :

Un chef d’entreprise français d’environ 50 ans, avec un patrimoine financier déjà bien structuré en Europe, souhaitait diversifier une partie de son capital dans l’immobilier aux Maldives pour combiner rendement locatif saisonnier haut de gamme et exposition à une destination touristique en forte demande. Budget alloué : 400 000 à 600 000 dollars, sans recours au crédit.

Après analyse de plusieurs atolls (Malé Nord, Malé Sud, Ari), la stratégie retenue a consisté à cibler une villa ou une guesthouse haut de gamme sur une île disposant d’un bon accès depuis Malé, avec un rendement locatif brut cible autour de 8–10 % – en gardant en tête que plus le rendement est élevé, plus le risque est important – et un potentiel de valorisation lié au développement touristique, pour un ticket global (acquisition + frais + aménagements) d’environ 500 000 dollars. La mission a inclus : sélection de l’atoll et de l’île, mise en relation avec un réseau local (agent, avocat, fiscaliste), choix de la structure (propriété directe ou société locale) et définition d’un plan de diversification internationale dans le temps.

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A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Expert en gestion de patrimoine internationale depuis plus de 20 ans, j’accompagne mes clients dans la diversification stratégique de leur patrimoine à l’étranger, un impératif face à l’instabilité géopolitique et fiscale mondiale. Au-delà de la recherche de revenus et d’optimisation fiscale, ma mission est d’apporter des solutions concrètes, sécurisées et personnalisées. Je conseille également sur la création de sociétés à l’étranger pour renforcer l’activité professionnelle et réduire la fiscalité globale. L’expatriation, souvent liée à ces enjeux patrimoniaux et entrepreneuriaux, fait partie intégrante de mon accompagnement sur mesure.

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