Investir dans l’immobilier aux Maldives : guide complet pour comprendre un marché aussi paradisiaque que complexe

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

Investir dans l’immobilier aux Maldives fait rêver : plage de sable blanc, villas sur pilotis, résidences ultra‑luxe gérées par de grandes marques hôtelières, fiscalité avantageuse et rendements locatifs élevés. Mais derrière la carte postale, le cadre juridique, fiscal et environnemental est très spécifique. Sans repères solides, un investisseur étranger peut facilement se perdre entre baux emphytéotiques, modèles intégrés de tourisme, taxes sectorielles, risques climatiques et programmes de résidence par investissement.

Bon à savoir :

Cet article fournit un panorama détaillé du marché immobilier maldivien basé sur des données de recherche. Il vise à aider les investisseurs francophones à comprendre le fonctionnement du marché, les types d’actifs accessibles, les fourchettes de prix, les rendements observés, les risques majeurs et les démarches indispensables avant tout engagement.

Sommaire de l'article masquer

Un marché immobilier de niche, porté par le tourisme haut de gamme

Les Maldives sont un archipel de près de 1 200 îles coralliennes groupées en 26 atolls. Le pays est l’un des symboles mondiaux du tourisme de luxe, avec plus de 130 resorts, souvent installés chacun sur leur propre île. L’économie repose massivement sur ce secteur : environ 28 % du PIB provient directement du tourisme, et jusqu’à 70 % en incluant les effets indirects. Les autres piliers, comme la pêche et une agriculture limitée, restent secondaires.

2000000

Le tourisme a rebondi après la pandémie, dépassant les niveaux de 2019 et franchissant la barre de deux millions de visiteurs par an.

L’immobilier suit naturellement cette dynamique. Le marché se distingue par trois caractéristiques fondamentales : une offre foncière extrêmement limitée, une forte concentration dans le segment luxe, et une dépendance étroite au tourisme international. L’ensemble en fait un marché de niche très recherché, mais aussi très particulier pour un investisseur étranger.

Propriété foncière : pourquoi le freehold n’existe pas pour les étrangers

Avant même de parler de prix ou de rendements, il faut comprendre la règle de base : aux Maldives, un étranger ne peut pas être propriétaire en pleine propriété (freehold) d’un terrain. La Constitution réserve la détention foncière en freehold aux citoyens maldiviens. L’État est propriétaire ultime de toutes les terres, et l’accès pour les investisseurs étrangers passe presque exclusivement par des baux de longue durée.

Ce cadre repose sur plusieurs textes clés : la Constitution, la Land Act (loi foncière), le Tourism Act pour tout ce qui touche au secteur touristique, le Maldives Investment Act (ou Foreign Investment Act), ainsi qu’un ensemble de règlements spécifiques, notamment sur la location longue durée en régime de « strata leasing » pour villas et chambres dans les resorts. Le système juridique mélange droit islamique (Sharia), droit commun et lois statutaires.

Attention :

Pour un investisseur, le schéma d’achat d’une villa « à vie » n’existe pas. L’acquisition porte sur des droits de jouissance, généralement de 50 à 99 ans, adossés à un bail principal détenu par un opérateur. À l’échéance, le terrain retourne à l’État, sauf si le bail est renégocié, ce qui n’est jamais automatique.

Leasehold, strata, joint‑venture : les formes d’investissement possibles

Concrètement, plusieurs structures permettent à un étranger d’investir :

– Le leasehold classique : l’État loue une île entière ou une parcelle à un opérateur (souvent un groupe hôtelier ou un développeur), pour une durée allant typiquement de 50 à 99 ans. L’investisseur étranger peut entrer dans ce bail, par exemple en finançant le développement du resort ou en devenant actionnaire de la société titulaire du bail.

Astuce :

Le bail strata est la formule d’acquisition la plus courante pour un particulier dans un resort. Il consiste à acheter une fraction (villa, appartement, bungalow sur pilotis, suite) d’un grand projet. L’acquéreur obtient un droit d’utilisation et de percevoir des revenus locatifs pour la durée restante du bail principal du resort. Juridiquement, il s’agit d’un droit de location à long terme sur une unité définie, et non d’un achat du terrain lui-même.

– La joint‑venture avec un partenaire local : pour certains projets, notamment hors des zones touristiques classiques, la loi impose une participation minimale maldivienne (par exemple 5 % du capital), le reste pouvant être détenu par l’investisseur étranger (jusqu’à 95 %). Cette structure est fréquente pour les grands complexes hôteliers, les projets d’infrastructures ou certains développements urbains.

Les projets intégrés de tourisme (Integrated Tourism Model) : depuis 2019, ce modèle autorise des développements mixtes mêlant composantes hôtelières, résidentielles et commerciales. Les étrangers peuvent y acquérir des unités en strata‑title (villas, appartements) tant que le projet est dans une zone approuvée.

Chaque structure implique des droits et des risques différents, notamment en cas de non‑renouvellement du bail principal, de litige avec l’opérateur ou de modification du cadre réglementaire.

Cadre juridique et réglementaire : un environnement ouvert mais très encadré

Si les Maldives interdisent la propriété foncière aux étrangers, elles encouragent en revanche l’investissement international, surtout dans le tourisme. Le Foreign Investment Act permet la détention à 100 % du capital d’une entreprise dans tous les secteurs, sous réserve d’obtenir une licence d’investissement délivrée par le ministère compétent, principalement le Ministry of Economic Development.

Les autorités évaluent chaque projet en fonction de plusieurs critères : capacité financière de l’investisseur, création d’emplois locaux, transfert de technologie, impact environnemental, contribution aux objectifs de développement (notamment la Vision 2040). L’approbation est obligatoire : sans elle, un investissement immobilier par un étranger n’est pas valable.

Cadres et incitations pour le secteur touristique

Le secteur bénéficie de procédures accélérées et de cadres réglementaires spécifiques offrant divers avantages pour le développement de projets.

Procédures accélérées et cadre légal

Une procédure plus rapide est mise en place, notamment via des appels d’offres pour la location d’îles à développer, encadrée par une réglementation dédiée dans le Tourism Act.

Zones économiques spéciales

Les Special Economic Zones offrent des incitations telles que des allègements fiscaux, des régimes douaniers favorables et des procédures administratives allégées.

Zones touristiques intégrées

Ces zones spécifiques fournissent également des incitations supplémentaires pour attirer et faciliter les investissements dans le secteur du tourisme.

En parallèle, le pays a récemment modernisé son droit des investissements étrangers, introduisant notamment une évaluation plus poussée de la capacité financière des investisseurs, et un encadrement renforcé des opérations en devises via un Foreign Currency Act qui consacre le rôle central du rufiyaa (MVR) tout en prévoyant des exceptions pour les transactions liées au tourisme et aux investissements internationaux.

Où investir : atolls clés, zones émergentes et marché urbain

L’archipel est vaste, mais l’immobilier d’investissement se concentre dans quelques zones bien identifiées. Leur localisation, leur niveau d’accessibilité et leur degré de maturité influencent fortement les prix et les rendements.

Atolls les plus prisés

Autour de la capitale, les deux atolls de Malé (Nord et Sud) constituent le cœur historique du tourisme maldivien. Leur proximité avec l’aéroport international Velana réduit les transferts en hydravion ou en speedboat, ce qui plaît autant aux touristes qu’aux investisseurs. Les villas sur pilotis ou en front de mer s’y négocient à des niveaux élevés.

Exemple :

Plus au nord, Baa Atoll, classé réserve de biosphère par l’UNESCO, est devenu un hotspot du très haut de gamme, avec des marques emblématiques comme Soneva. Les prix y reflètent cette notoriété, en particulier pour les villas brandées.

Lhaviyani, Raa, Dhaalu, Noonu ou encore Addu Atoll au sud offrent des opportunités de croissance, avec des valorisations encore en phase d’ascension, surtout sur des projets intégrés ou des îles encore peu développées.

Quelques repères de prix par région illustrent ces écarts.

Région / AtollType de bienFourchette indicative de prix (USD)
North Malé AtollVilla sur pilotis haut de gamme1 800 000 – 3 500 000
North Malé AtollBeach villa1 500 000 – 4 000 000
South Malé AtollVilla sur pilotis1 200 000 – 2 800 000
South Malé AtollRésidence de resort800 000 – 1 800 000
Baa AtollVilla de marque luxe1 500 000 – 3 200 000
Baa AtollBail d’île privée8 000 000 – 25 000 000
Lhaviyani AtollOverwater residence900 000 – 2 200 000
Lhaviyani AtollVilla jardin / lagon700 000 – 1 500 000
Addu AtollVillas d’investissement500 000 – 1 500 000
Greater Malé (urbain)Appartement250 000 – 900 000

Dans la capitale Malé elle‑même, la rareté du foncier fait exploser les prix : ils varient généralement entre 5 000 et 10 000 dollars le mètre carré, soit nettement plus que dans le reste du pays. Dans certains quartiers recherchés, on évoque même un coût moyen proche de 11 000 euros par mètre carré.

Marché urbain vs immobilier de resort

Le marché urbain de Greater Malé (Malé, Hulhumalé, régions voisines) n’a pas du tout la même logique que l’immobilier de resort. On y trouve des appartements destinés à la population locale, aux expatriés, ou à un usage mixte. Les loyers y sont plus « classiques », avec par exemple :

7,43

Le rendement locatif brut moyen pour un appartement en centre-ville aux Maldives est d’environ 7,43 %.

À l’inverse, les villas de resort ciblent un tourisme très haut de gamme, avec des tarifs à la nuit qui peuvent se chiffrer en milliers de dollars. Les rendements et les modèles économiques y sont radicalement différents, puisque l’investisseur s’inscrit dans un programme locatif intégré, géré par un opérateur hôtelier.

Quels types de biens pour un investisseur étranger ?

Aux Maldives, l’éventail de biens accessibles à un étranger est large, mais fortement orienté vers l’hôtellerie et le séjour de luxe. On peut distinguer plusieurs grandes catégories.

Villas sur pilotis et beach villas dans les resorts

C’est l’image emblématique des Maldives : la villa sur pilotis avec accès direct au lagon. Dans les atolls de Malé, Baa ou Noonu, ces unités sont souvent proposées dans le cadre de résidences brandées par des enseignes internationales. On retrouve aussi des beach villas ultra‑spacieuses posées directement sur la plage.

Les prix démarrent généralement autour du million de dollars pour une villa de qualité dans un resort bien positionné, et peuvent dépasser largement les 5 à 10 millions de dollars pour des propriétés très grandes ou signées par des marques iconiques.

Résidences intégrées et appartements de resort

Certains projets, comme les Coral Residences à Kandima (Dhaalu Atoll), proposent des appartements de plage et des résidences de deux ou trois chambres, gérées comme un resort mais avec une logique résidentielle plus marquée. Les prix d’entrée se situent autour de 1,2 million de dollars pour un appartement de haut standing en bord de mer.

Bon à savoir :

Dans certains projets intégrés, des appartements ou suites de resort sont proposés à la vente pour environ un million de dollars. Ces offres incluent généralement des programmes de location clés en main, où la gestion locative est prise en charge.

Îles privées et baux d’îles

Pour des investisseurs institutionnels ou des fortunes très élevées, il est possible de prendre en bail une île entière, souvent pour 50 à 99 ans, en vue d’y développer un resort. Les montants varient selon la taille, la localisation et le potentiel touristique, mais il n’est pas rare de voir des tickets compris entre 5 millions et plus de 25 millions de dollars uniquement pour le droit de bail sur l’île, auxquels s’ajoutent les coûts de construction et d’exploitation.

8 à 10

Il s’agit du loyer annuel en dollars par mètre carré dû à l’État pour les baux d’îles.

Appartements urbains et projets d’extension

Enfin, l’investisseur peut s’intéresser aux développements urbains de zones comme Hulhumalé, une île artificielle agrandie par remblaiement, destinée à absorber une partie de la croissance démographique et à accueillir des projets mixtes (logements, zones d’affaires, centres de services). Certaines réglementations spécifiques encadrent la participation étrangère dans ces projets, mais des fenêtres existent pour des investissements immobiliers ou d’infrastructure.

Performance du marché : appréciation du capital et rendements locatifs

Les données historiques montrent que l’immobilier maldivien a, globalement, bien performé sur la durée, malgré les crises. Entre 2010 et 2015, la valorisation annuelle moyenne se situait entre 4 % et 5 %. De 2016 à 2020, cette hausse s’est accélérée pour atteindre 6 % à 8 % par an. La période 2020‑2022, marquée par la pandémie, a légèrement ralenti la cadence à 3‑5 % d’augmentation annuelle. Depuis 2023, le marché est reparti vigoureusement, avec des progressions de 8 % à 10 % par an observées sur de nombreux segments.

Les projections à moyen terme tablent sur une progression moyenne autour de 5 % par an, avec des disparités selon les régions et les types de biens :

Segment / LocalisationAppréciation annuelle estimée (5 ans)
Propriétés de marque premium6 – 8 %
Atolls de Malé (Nord & Sud)5 – 7 %
Baa Atoll7 – 9 %
Atolls émergents (Lhaviyani, Raa, etc.)8 – 10 %
Zone urbaine du Grand Malé4 – 6 %
Baux d’îles non développées (avec projet)10 – 15 %

Pour les achats sur plan dans des resorts premium, on observe assez fréquemment des hausses de 15 % à 20 % entre le prix de lancement et la livraison du projet, ce qui peut constituer une première source de gain en capital, avant même l’exploitation locative.

Rendements locatifs : entre 4 % net pour les villas de plage et plus de 10 % pour certaines opérations

En matière de rendement, les chiffres varient considérablement en fonction du positionnement de l’actif, de la marque, du taux d’occupation et du modèle de gestion. Il est utile de distinguer les rendements bruts des rendements nets après coûts opérationnels et taxes.

Les données sectorielles indiquent, à titre indicatif, les fourchettes suivantes pour les rendements nets :

Type de bienRendement net annuel indicatif
Villas sur pilotis de marque premium5 – 7 %
Villas de plage4 – 6 %
Résidences intégrées de resort6 – 8 %
Appartements urbains (Grand Malé)7 – 10 %
Guesthouses et petits hôtels locaux8 – 12 %

À l’échelle brute, certains resorts annoncent des performances spectaculaires : des villas Soneva, par exemple, peuvent générer jusqu’à 12 % de rendement locatif annuel en phase de croisière selon certaines sources sectorielles, même si ces chiffres doivent être nuancés par les frais de gestion et d’entretien élevés.

Comment se construit un rendement type sur une villa de resort

Les exemples chiffrés aident à se faire une idée concrète. Imaginons une villa de plage achetée 2 millions de dollars. Avec un taux d’occupation de 65 % sur l’année et un tarif moyen à la nuit de 1 200 dollars, le revenu brut annuel avoisine 285 000 dollars. Si l’on déduit 30 % de coûts opérationnels (personnel, marketing, gestion, énergie, entretien lourd) et environ 2,5 % de réserve pour gros travaux, le revenu net tourne autour de 175 000 dollars, soit un rendement proche de 8,75 % sur le capital investi, hors effet de levier.

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Il s’agit du revenu net annuel, après charges, généré par la location d’une villa de luxe, représentant un retour sur investissement d’environ 18 %.

En pratique, la plupart des villas se situent plutôt dans les fourchettes de 4 % à 8 % net annuel, ce qui reste très compétitif par rapport à de nombreux marchés résidentiels matures, surtout en Europe ou en Amérique du Nord, où les rendements bruts dépassent rarement 5 % pour des biens prime.

Fiscalité : peu ou pas d’impôt sur la personne, mais des taxes sectorielles importantes

L’un des attraits majeurs des Maldives pour les investisseurs fortunés tient à leur fiscalité personnelle. Pour les personnes physiques, il n’y a ni impôt sur le revenu de type « global » dans la vie courante de la plupart des non‑résidents, ni impôt sur les plus‑values spécifiquement dédié à l’immobilier, ni droits de succession ou d’ISF. En revanche, sur le plan des entreprises et des opérations immobilières, un ensemble de taxes et de prélèvements s’appliquent qu’il convient de bien intégrer dans son modèle financier.

Transaction et détention : ce qu’il faut anticiper

Sur l’achat d’une propriété ou d’un droit de bail, la principale taxe est la Goods and Services Tax (GST), fixée à 6 % pour les biens immobiliers. À cela s’ajoutent les frais de notaire et d’avocat (souvent 1 à 1,5 % du prix pour l’assistance juridique), les frais d’enregistrement (autour de 0,1 à 0,2 %) et éventuellement des frais d’agence ou de change. Au total, les coûts d’acquisition pour un étranger se situent en général entre 8 % et 12 % du prix d’achat.

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Taxe verte quotidienne par touriste dans les établissements de taille standard pour financer la protection de l’environnement aux Maldives.

Au niveau des entreprises, le Business Profit Tax ou corporate tax s’applique à un taux de 15 % sur les bénéfices au‑delà de 500 000 MVR (environ 32 500 dollars). En dessous de ce seuil, le taux est de 0 %. Certains paiements vers l’étranger (dividendes, intérêts, redevances) peuvent être soumis à un prélèvement à la source de 10 %, sauf application d’un accord de non‑double imposition, actuellement limité à quelques pays comme les Émirats arabes unis ou le Bangladesh.

Rendements nets : l’impact des coûts de gestion et de maintenance

Au‑delà des impôts, la structure de coûts opérationnels est cruciale, surtout dans l’environnement marin agressif des Maldives. Entre le personnel, l’énergie, la logistique (hydravions, bateaux), la maintenance des structures sur pilotis, les inspections sous‑marines et les actions de protection des récifs, les opérateurs estiment que 25 % à 35 % des revenus bruts peuvent partir en charges courantes. Beaucoup de resorts affectent en plus une enveloppe annuelle de 2 % à 3 % de la valeur du bien à l’entretien structurel.

Attention :

Dans les programmes de gestion intégrée, les frais de gestion et de marketing, souvent compris entre 40 % et 60 % du chiffre d’affaires locatif, expliquent la différence significative entre le rendement brut annoncé et le rendement net effectivement perçu par le propriétaire.

Résidence, visas et programmes pour investisseurs

L’acquisition d’un bien immobilier aux Maldives n’ouvre pas automatiquement droit à la citoyenneté, ni même à la résidence permanente. Le pays ne propose pas de « passeport contre investissement ». En revanche, plusieurs dispositifs offrent des facilités de séjour ou de résidence temporaire aux investisseurs immobiliers ou aux entrepreneurs.

Un Special Resident Visa est accessible aux acheteurs d’une propriété d’au moins 250 000 dollars dans un développement approuvé. Ce titre de séjour, renouvelable, est délivré pour 5 ans et peut inclure certains membres de la famille. Il donne le droit de résider aux Maldives, sans pour autant constituer un titre vers la naturalisation.

250000

Montant minimum en dollars à investir dans une entreprise locale pour bénéficier d’un Investor Visa.

Il existe également un programme de type « retraite », accordant un visa de 5 ans à toute personne déposant au moins 250 000 dollars sur un compte bancaire maldivien, sans obligation d’activité. Enfin, les séjours de courte durée restent couverts par le visa touristique gratuit à l’arrivée (30 jours, prolongeable jusqu’à 90 jours) et par des visas d’affaires d’une durée maximale d’un an.

Plus récemment, un programme de résidence par investissement a été mis en avant en partenariat avec Henley & Partners, avec des niveaux de contribution très élevés pour certaines catégories (entre 5 et 10 millions de dollars pour les gros investisseurs) mais aussi des seuils d’entrée autour de 250 000 dollars pour l’achat de biens dans des projets éligibles. L’ensemble s’inscrit dans la stratégie Vision 2040 de diversification de l’économie.

Qui achète et pourquoi ?

Le profil des acheteurs reflète l’orientation très internationale du marché. Les données disponibles indiquent que les Européens représentent environ la moitié des acquéreurs (Français, Suisses, Britanniques, Allemands en tête), les Asiatiques environ 30 % (Indiens, Chinois, Singapouriens) et les Nord‑Américains et investisseurs du Moyen‑Orient les 20 % restants.

Bon à savoir :

Les investisseurs sont attirés par les Maldives pour diverses raisons : la recherche d’un refuge personnel ou d’une résidence secondaire exclusive, l’investissement locatif pour générer des revenus élevés grâce à un marché touristique dynamique, ou encore la diversification de patrimoine, soutenue par un secteur du tourisme de luxe résilient et une offre foncière limitée.

La montée en puissance des groupes et développeurs venus des Émirats arabes unis illustre ce positionnement : plus de 3 milliards de dollars de projets maldiviens sont portés par des capitaux du Golfe d’ici 2030, avec des programmes gigantesques comme Zamani Islands (huit îles, marina pour super‑yachts, résidences vendues jusqu’à 25 millions de dollars) ou Samana Ocean Views, conçu avec le créateur Elie Saab.

Risques majeurs : environnement, dépendance au tourisme et complexité juridique

L’image idyllique ne doit pas masquer des risques bien réels. Le premier est environnemental. Les Maldives sont le pays le plus plat du monde, avec une altitude moyenne d’environ 1,5 mètre et un point culminant à 2,4 mètres. Plusieurs projections internationales estiment que de nombreuses îles pourraient devenir difficilement habitables d’ici la fin du siècle si le niveau de la mer continue de monter au rythme actuel. Le gouvernement consacre déjà près de 30 % de son budget national à l’adaptation climatique.

Bon à savoir :

Les actifs côtiers sont exposés à un risque physique (érosion, submersions, tempêtes) et à un risque réglementaire croissant (exigences environnementales renforcées, relocalisations, évolution des priorités nationales). Les investisseurs privilégient désormais les sites bénéficiant d’une meilleure élévation naturelle et de systèmes de protection renforcés.

Le deuxième risque majeur tient à la dépendance au tourisme international. Une chute brutale du nombre de visiteurs, comme lors de la pandémie, impacte immédiatement l’occupation des resorts et donc les revenus locatifs. Même si le marché a démontré une capacité de rebond, ce facteur doit être pris en compte dans les projections, notamment pour les projets fortement endettés.

Attention :

Le cadre légal, bien que transparent, évolue constamment. Les risques incluent les alternances gouvernementales, les ajustements de taxes (comme la Green Tax), les changements dans les règles de change et un encadrement plus strict des investissements, notamment concernant les flux de devises et la transparence des bénéficiaires effectifs.

Enfin, la structure fondamentalement locative (leasehold) du marché induit un risque propre : plus on s’approche de la fin du bail, plus la valeur de l’actif tend à s’éroder si aucune prolongation n’est négociée. La renégociation ou l’extension d’un bail principal auprès de l’État n’est pas garantie et dépend de décisions politiques et administratives. Les investisseurs doivent donc examiner avec attention la durée restante du bail, les conditions d’extension prévues, et la capacité du développeur à défendre ces intérêts auprès des autorités.

Financement, structure des deals et rôle des professionnels

La majorité des transactions impliquant des acheteurs internationaux sont réalisées en cash : plus de 70 % des acquéreurs paient sans recours à un crédit local. Le financement bancaire pour les étrangers est rare et souvent peu attractif, avec des taux d’intérêt élevés (au‑delà de 10 % pour certains prêts à long terme) et des exigences de garanties complexes.

Dans la pratique, les options de financement passent souvent par :

Astuce :

Les investisseurs disposent de plusieurs solutions pour financer leur acquisition immobilière à l’étranger. Les développeurs proposent souvent des plans de paiement avec un apport initial de 30 % à 50 %, suivi de versements échelonnés jusqu’à la livraison, pouvant être assortis d’intérêts de 5 % à 8 %. Il est également possible d’obtenir un financement dans son pays de résidence, adossé à d’autres actifs. Enfin, la mise en place de structures corporate, parfois domiciliées dans des juridictions avantageuses sur le plan fiscal ou offrant une plus grande flexibilité bancaire, constitue une autre option.

Le processus d’achat suit généralement plusieurs étapes : réservation du bien avec un dépôt, période de due diligence, signature d’un contrat de vente (Sales & Purchase Agreement), obtention de l’approbation gouvernementale, paiements par tranches, enregistrement des droits au Land Registry, mise en place d’un contrat de gestion locative, et enfin enregistrement fiscal auprès des autorités maldiviennes si le bien génère des revenus.

Attention :

Dans le contexte de l’immobilier de resort aux Maldives, le recours à un avocat spécialisé n’est pas une option mais une nécessité, notamment pour procéder aux vérifications légales requises.

le bail principal de l’île ou du terrain (durée restante, conditions de renouvellement, obligations de développement),

les autorisations environnementales et touristiques,

– la conformité du régime de strata‑title,

– la répartition des responsabilités entre propriétaire, opérateur et développeur,

– les modalités de sortie (revente, droits de préemption, revente à des étrangers ou à des Maldiviens).

Beaucoup d’investisseurs choisissent également de s’appuyer sur un partenaire local ou un consultant maldivien, ne serait‑ce que pour naviguer les procédures administratives, la langue et les usages.

Conclusion : un marché d’exception, exigeant une préparation minutieuse

Investir dans l’immobilier aux Maldives offre un cocktail quasiment unique : un cadre naturel parmi les plus spectaculaires au monde, un positionnement très haut de gamme, une offre foncière limitée, une fiscalité personnelle légère et des rendements locatifs potentiellement très attractifs, en particulier dans les resorts de marque bien gérés.

Bon à savoir :

Le cadre juridique interdit la propriété foncière en freehold aux étrangers, imposant des baux de 50 à 99 ans. Il nécessite de maîtriser les structures en strata-title, les joint-ventures, les taxes spécifiques au tourisme et les risques climatiques à long terme. Le marché de la revente est étroit, le financement local limité, et la rentabilité dépend fortement de la santé du secteur touristique mondial.

Pour un investisseur averti, capable de mobiliser des conseils juridiques spécialisés, de mener une due diligence approfondie et d’accepter la logique d’un actif locatif haut de gamme plutôt que d’une pierre « patrimoniale » au sens européen du terme, les Maldives peuvent constituer un ajout puissant à un portefeuille international, à la fois comme source de revenus et comme actif plaisir.

Astuce :

La clé d’un investissement immobilier réussi aux Maldives repose sur trois piliers essentiels. Premièrement, il faut comprendre que l’on achète un droit de jouissance et non un terrain en pleine propriété. Deuxièmement, il est crucial d’analyser en détail la solidité financière et juridique de l’opérateur du projet ainsi que les termes du bail principal. Enfin, il est impératif d’intégrer dès le départ les enjeux climatiques et les évolutions réglementaires qui façonneront l’archipel dans les décennies à venir. Respecter ces conditions permet à cet investissement rare de concilier luxe, tourisme mondial et défis environnementaux.

Pourquoi il est préférable de me contacter ? Voilà un exemple concret :

Un chef d’entreprise français d’environ 50 ans, déjà doté d’un patrimoine financier solide en Europe, souhaitait diversifier une partie de son capital dans l’immobilier locatif aux Maldives pour capter des revenus en devises fortes (dollar/roupie maldivienne) et profiter du dynamisme touristique. Budget alloué : 400 000 à 600 000 dollars, sans recours au crédit.

Après analyse de plusieurs atolls (Malé Nord, Malé Sud, Ari Nord), la stratégie retenue a consisté à cibler une villa ou guesthouse dans une île bien desservie par speedboat ou hydravion, combinant un rendement locatif brut cible de 10 % – avec la règle « plus le rendement est grand, plus le risque est important » – et un potentiel de valorisation lié à la montée en gamme touristique, pour un ticket global (acquisition + frais + aménagements) d’environ 500 000 dollars. La mission a inclus : sélection de l’atoll et de l’île, mise en relation avec un réseau local (agent, avocat, conseil fiscal), choix de la structure d’investissement (propriété directe, société locale ou partenariat avec opérateur hôtelier) et plan de diversification échelonné dans le temps.

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A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Expert en gestion de patrimoine internationale depuis plus de 20 ans, j’accompagne mes clients dans la diversification stratégique de leur patrimoine à l’étranger, un impératif face à l’instabilité géopolitique et fiscale mondiale. Au-delà de la recherche de revenus et d’optimisation fiscale, ma mission est d’apporter des solutions concrètes, sécurisées et personnalisées. Je conseille également sur la création de sociétés à l’étranger pour renforcer l’activité professionnelle et réduire la fiscalité globale. L’expatriation, souvent liée à ces enjeux patrimoniaux et entrepreneuriaux, fait partie intégrante de mon accompagnement sur mesure.

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