Investir dans l’immobilier dans la ville de Fukuoka : le marché le plus dynamique du Japon régional

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

Au moment où une grande partie du Japon lutte contre le vieillissement de la population et la déflation immobilière, la ville de [Fukuoka] fait figure d’exception. Capitale de Kyushu, considérée comme la « porte du Japon vers l’Asie », elle combine croissance démographique, explosion des prix, rendements locatifs solides et grands projets urbains. Résultat : son marché immobilier est aujourd’hui l’un des plus actifs et des plus surveillés du pays, aussi bien par les investisseurs japonais que par les capitaux étrangers.

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Fukuoka compte une population d’environ 1,6 million d’habitants, ce qui en fait un marché attractif pour l’investissement immobilier.

Cette analyse propose un tour d’horizon complet du marché immobilier de pour un investisseur francophone : dynamique démographique, prix, rendements, quartiers, fiscalité, risques, sans oublier les spécificités pour les étrangers.

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Un marché immobilier en surchauffe contrôlée

La première caractéristique de , c’est la vigueur de sa hausse de prix. Alors que le Japon sort à peine de décennies de stagnation, la ville aligne les records.

Entre 2015 et 2025, les prix fonciers publics y ont bondi de près de 200 %, passant d’environ 120 500 ¥/m² à 239 800 ¥/m². Plus récemment, les données montrent une augmentation annuelle des valeurs résidentielles d’environ 9 % en 2025, la plus forte parmi les grandes villes japonaises pour la deuxième année consécutive. Au niveau de la préfecture, les prix moyens des terrains grimpent encore de 5,5 % par an, avec des hausses de 4,9 % pour le résidentiel et 6,5 % pour le commercial.

Bon à savoir :

Les nouveaux appartements en copropriété se négocient en moyenne entre 56 et 60 millions de yens (environ 400 000 $), avec une augmentation de plus de 40% en un an pour certains types. Dans les quartiers les plus prisés de l’hypercentre, les résidences de plus de 100 m² et de moins de dix ans dépassent facilement les 100 millions de yens.

On peut résumer ainsi l’état des lieux des prix moyens dans la ville :

IndicateurValeur approximative
Prix moyen d’un bien (2025)56 M¥
Prix foncier moyen239 800 ¥/m²
Prix moyen condo d’occasion 70 m² (centre)37–38 M¥
Prix condo d’occasion similaire (périphérie/préfecture)~23 M¥
Prix maison individuelle récente (ville)40–60 M¥
Prix maison individuelle (périphérie)30–50 M¥

On est donc loin des niveaux tokyoïtes : dans la capitale, un simple deux-pièces dépasse souvent les 50 millions de yens, quand un appartement équivalent à [Fukuoka] se trouve encore autour de 30 millions ou moins. À l’achat, le coût au mètre carré en centre-ville (environ 785 000 ¥/m²) reste inférieur de plus de moitié à celui de Tokyo (environ 1,62 M¥/m²).

Les projections pour 2025–2027 tablent malgré tout sur une poursuite de la hausse, dans une fourchette plus modérée de 1 à 3 % par an. Autrement dit, la phase de rattrapage violent commence à se tasser, mais la tendance reste clairement haussière.

Démographie, économie, qualité de vie : les trois moteurs de la demande

La hausse des prix à [Fukuoka] n’est pas uniquement spéculative : elle repose sur des fondamentaux que peu de villes japonaises peuvent revendiquer.

Une ville qui gagne des habitants… jeunes

Alors que la population du Japon décline, Fukuoka fait figure de rare oasis démographique. La ville gagne plus de 10 000 habitants par an depuis plusieurs années, et a enregistré entre 2015 et 2020 l’une des plus fortes progressions du pays (plus de 73 000 habitants supplémentaires en cinq ans). Elle est fréquemment citée comme la grande ville japonaise avec l’âge moyen le plus bas.

La proportion de nouveaux arrivants âgés de 20 à 29 ans est particulièrement élevée, ce qui nourrit une demande locative dynamique : étudiants, jeunes actifs, travailleurs de la tech, familles en début de parcours. Le taux de propriétaires occupants y atteint 62 %, légèrement au-dessus de la moyenne nationale (61 %), signe d’un marché résidentiel solide.

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Environ 18 % des nouveaux locataires en 2024 sont des étrangers selon certaines agences locales.

Un hub économique et technologique

Sur le plan économique, Fukuoka est un centre régional majeur : PIB d’environ 154 milliards de dollars, emploi solide (taux de chômage autour de 4,6 %), tissu diversifié (services, industrie, santé, logistique, tourisme). La ville a obtenu le statut de « Global Startup City » et de zone spéciale nationale pour les start-up, avec allègements fiscaux et dispositifs de visa pour entrepreneurs étrangers.

Le résultat est visible : plus de 100 start-up locales, des acteurs mondiaux comme Softbank, Line, Microsoft ou Amazon présents sur place, un écosystème d’innovation structuré autour de projets comme Fukuoka Growth Next (incubateur installé dans une ancienne école de Tenjin). Kyushu concentre en outre un cluster puissant de semi-conducteurs et d’industries de pointe, avec plus de 400 entreprises liées à ce secteur dans la seule préfecture.

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Le taux de vacance dans le tertiaire de premier plan, illustrant une demande continue de bureaux.

Une qualité de vie qui attire

Sur le plan du quotidien, Fukuoka cumule plusieurs atouts souvent mis en avant dans les classements internationaux des villes où il fait bon vivre : climat relativement doux (18 °C de moyenne annuelle, 67 % d’humidité), mer et montagnes à proximité, réseau de transports denses mais compacts, hôpitaux modernes, universités reconnues, forte densité de restaurants et de commerces.

La ville est qualifiée de « compact city » : l’aéroport est relié au centre en une dizaine de minutes de métro, Tenjin et Hakata ne sont séparés que d’environ cinq minutes de train, et la plupart des trajets pendulaires restent inférieurs à 35 minutes, record national parmi les grandes agglomérations.

La cerise sur le gâteau pour les investisseurs et les résidents : un coût de la vie environ 35 à 40 % inférieur à Tokyo, aussi bien pour les loyers que pour les dépenses courantes. L’estimation de budget mensuel pour une personne tourne autour de 1 100 dollars à Fukuoka, contre plus de 1 700 dollars dans la capitale.

Rendements locatifs : meilleurs qu’à Tokyo, avec une demande bien réelle

Pour un investisseur, la question clé reste le couple prix/loyers. De ce point de vue, [Fukuoka] se distingue nettement de Tokyo.

Des rendements supérieurs à la moyenne nationale

Les données agrégées indiquent un rendement locatif brut moyen autour de 4,2 % à 4,3 % pour l’ensemble de la ville en 2024–2025, un niveau déjà supérieur à celui de Tokyo (souvent entre 3 et 4 %). En centre-ville, les fourchettes montent à 4,5–5,8 % sur le résidentiel, et certains produits ciblés (studios, petits 1K, immeubles entiers) dépassent 7 à 8 %, voire 10 % dans des cas bien choisis.

On peut résumer ainsi les rendements bruts selon la taille des logements, pour l’ensemble de Fukuoka :

Type d’appartementRendement brut moyen (toutes zones)
Studio~3,80 %
1 chambre~3,79 %
2 chambres~3,87 %
3 chambres~4,14 %
4 chambres et +~5,52 %

En centre-ville (zones comme Chuo-ku / Tenjin ou Hakata), la hiérarchie se renforce :

Type (centre-ville)Rendement brut moyen
1 chambre~3,25 %
2 chambres~4,01 %
3 chambres~4,34 %
4 chambres et +~6,58 %

Les rendements nets, une fois intégrés les charges de gestion, taxes, entretien et copropriété, se situent en général 1,5 à 2 points en dessous des rendements bruts. Un rendement brut de 7 % se traduit ainsi fréquemment par 5–5,5 % net, ce qui reste très compétitif dans un grand marché développé.

Exemple :

Un exemple théorique illustre la différence de rendement net selon le prix d’un bien immobilier au Japon : un bien à 20 millions de yens avec un rendement brut de 7% génère environ 6% de rendement net, tandis qu’un bien à Tokyo à 50 millions de yens avec un rendement brut de 3,5% ne laisse qu’environ 3% de rendement net après déduction des frais.

Des loyers en hausse et un taux de vacance maîtrisé

Les loyers à Fukuoka sont sur une pente ascendante depuis plusieurs années. Selon Savills, le niveau moyen a progressé d’environ 17 % entre 2016 et 2021, tandis que les taux d’occupation restaient supérieurs à 96 %. En 2024, le taux de vacance locative résidentielle sur l’ensemble du marché est d’environ 4,9 %, et encore moins dans les quartiers centraux.

Les fourchettes de loyers mensuels typiques se présentent ainsi :

Type de logementFourchette de loyer moyen mensuel
Studio42 000 – 65 000 ¥
1 chambre80 000 – 120 000 ¥
2 chambres120 000 – 180 000 ¥
3 chambres180 000 – 250 000 ¥

Dans un ward central comme Chuo-ku, un studio tourne autour de 58 000 ¥, un 2LDK plutôt vers 140 000 ¥. Dans des secteurs très recherchés comme Tenjin et Hakata, un 1LDK ou un 1K confortable se loue généralement entre 60 000 et 120 000 ¥.

Attention :

La demande locative est principalement portée par trois segments : les étudiants (proximité universitaire), les salariés en mutation (services et tech) et les jeunes familles (cadre de vie). S’y ajoutent deux autres segments significatifs : les expatriés (près de 20% des nouveaux locataires) et les voyageurs (locations de courte durée).

Le cas des locations courte durée

Le cadre réglementaire de la location saisonnière est relativement souple à Fukuoka, même si les opérateurs doivent respecter le droit national (loi sur les « minpaku ») ou les régimes hôteliers spécifiques. Dans la pratique, les performances Airbnb de la ville sont solides : revenu mensuel médian autour de 1 678 dollars, avec un taux d’occupation médian de 61 % et des journées à plus de 100 dollars en prix moyen.

Les meilleurs biens — bien situés, bien gérés, ciblant la clientèle internationale — atteignent parfois plus de 5 400 dollars de revenu mensuel, un taux d’occupation supérieur à 90 % et des tarifs journaliers dépassant 270 dollars pendant les périodes de pointe (sakura en mars, Golden Week en mai, fêtes de fin d’année).

Pour un investisseur, ces chiffres confirment l’intérêt des quartiers centraux ou proches des attractions (Tenjin, Hakata, Nakasu, Ohori Park, Momochi) pour des stratégies hybrides long/court terme, sous réserve de respecter les cadres juridiques applicables.

Des quartiers aux profils très contrastés

L’un des atouts de Fukuoka pour l’investisseur est la lisibilité de sa carte urbaine. Les sept grands wards de la ville (Chuo, Hakata, Minami, Sawara, Jonan, Nishi, Higashi) présentent chacun un positionnement distinct en termes de prix, de locataires cibles et de potentiel d’appréciation.

Chuo-ku : cœur haut de gamme et laboratoire urbain

Chuo Ward, qui englobe Tenjin, Daimyo, Ohori Park, Yakuin, Hirao ou encore Maizuru, concentre une part majeure de la valeur immobilière de [Fukuoka]. Les prix des condos d’occasion y ont bondi de 25,7 % en 2023 pour atteindre en moyenne 36,8 millions de yens, et certains segments dépassent largement ce seuil.

Les sous-quartiers se distinguent nettement :

Sous-zone de Chuo-kuPrix moyen au m² (approx.)Positionnement
Maizuru~800 000 ¥Ultra haut de gamme
Ropponmatsu~650 000 ¥Familial aisé, culturel
Yakuin~580 000 ¥Très central, branché
Hirao~550 000 ¥Résidentiel convivial
Hakozaki*~500 000 ¥En mutation, abordable

Hakozaki appartient administrativement à Higashi-ku mais se compare, en termes de prix, à certains secteurs de Chuo-ku en mutation.

Tenjin et Daimyo forment le « poumon » commercial et nocturne de la ville. Tenjin est même présenté comme la plus grande zone commerçante de l’ouest du Japon (hors Kansai). Les loyers y sont les plus élevés de [Fukuoka], mais restent inférieurs à ceux des quartiers comparables de Tokyo. Côté rendement, les studios et 1K sont très demandés, avec des loyers mensuels de 80 000 à 120 000 ¥ et des rendements bruts pouvant atteindre 6–8 % sur certains produits ciblés. En location de courte durée, les nuits se facturent fréquemment 5 000 à 8 000 ¥, voire plus pour les biens bien situés.

Astuce :

Le quartier d’Ohori Park à Chuo-ku incarne le segment résidentiel luxueux, alliant calme, verdure et proximité du centre-ville. Il se caractérise par de grands appartements offrant une vue sur le parc et des maisons familiales. Les biens immobiliers récents, d’une surface supérieure à 100 m² et de moins de dix ans, y atteignent régulièrement des prix dépassant les 100 millions de yens (¥).

Hakata-ku : hub de transport et centre d’affaires

Hakata Ward est l’autre pilier du marché. Autour de la gare de Hakata — nœud ferroviaire majeur (Shinkansen, lignes JR, métro) — les projets de requalification se multiplient, dans le cadre du programme « Hakata Connected ». Land prices y ont augmenté de 11,5 % sur une année, avec un prix moyen qui dépasse désormais 1,25 M¥/m² pour le foncier dans les secteurs les plus recherchés.

La zone attire une clientèle de salariés de grandes entreprises, de voyageurs d’affaires, d’expatriés, avec un profil un peu plus mûr que Tenjin. Les loyers pour des appartements modernes se situent souvent entre 100 000 et 150 000 ¥ par mois, pour des rendements de l’ordre de 5 à 7 % selon le standing et l’emplacement exact. La proximité de grands complexes commerciaux (Canal City, JR Hakata City) renforce encore l’attrait pour les investisseurs visant la location longue durée ou des formats de serviced apartment.

Périphérie proche et quartiers résidentiels

Au-delà du binôme Tenjin/Hakata, plusieurs secteurs offrent un équilibre intéressant entre prix d’entrée et rendement :

Quartiers de Fukuoka pour l’investissement locatif

Présentation des principaux quartiers de Fukuoka, leurs atouts et leur potentiel pour différents types d’investissements immobiliers locatifs.

Akasaka & Ohori-koen

À l’ouest du centre, allie praticité (métro, commerces) et nature (grand parc d’Ohori). Idéal pour des locations familiales ou des séjours de moyenne durée.

Yakuin & Hirao

Au sud immédiat de Tenjin, hyper connectés (Nishitetsu, métro). Prisés des jeunes actifs et petites familles. Prix au m² élevés mais accessibles vs Tokyo, avec une demande locative continue.

Ropponmatsu & Befu

Ropponmatsu affiche un profil cossu (musée d’art, grandes résidences). Befu marque la transition vers le suburbain. Bonne desserte, rythme de vie plus lent, nombreux logements.

Tojinmachi & Nishijin

Plus à l’ouest, zones un peu moins chères, ambiance plus traditionnelle et proximité de l’université (Seinan Gakuin). Intéressantes pour la colocation étudiante ou les petits appartements à rendement.

Au sud, Minami et Jonan sont des wards plus résidentiels, essentiellement plats, avec des prix plus doux, des maisons individuelles et des immeubles de faible hauteur. L’extension de la ligne de métro Nanakuma a amélioré l’accessibilité de Jonan, ce qui ouvre des perspectives de revalorisation progressive.

Littoral et nature : Momochi, Meinohama, Itoshima, Nishi

Sur la côte, le quartier de Momochi aligne tours résidentielles de standing, vue mer, Fukuoka Tower et nouveaux hôtels de luxe (un Prince Hotel de 20 étages doit y ouvrir en 2026). Les loyers pour les grands appartements et maisons familiales s’y situent entre 150 000 et 250 000 ¥ mensuels, avec des rendements d’environ 4–6 %. Le public cible : familles japonaises aisées, cadres expatriés, retraités recherchant un cadre balnéaire tout en restant à 30 minutes du centre.

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Prix au mètre carré moyen à Meinohama, largement inférieur aux valeurs des quartiers centraux de Fukuoka.

Les zones en devenir

Plusieurs quartiers se transforment et devraient intéresser les investisseurs à moyen terme :

Hakozaki (Higashi Ward) : longtemps perçu comme éloigné, avec un parc de logements ancien, ce secteur — qui abrite le célèbre sanctuaire Hakozaki — voit arriver cafés, petites boutiques et projets immobiliers. Les prix autour de 500 000 ¥/m² en font un candidat sérieux pour des opérations de rénovation/valeur ajoutée.

– Ancien campus de Kyushu University à Higashi : un consortium piloté par Sumitomo a acquis le site pour développer 2 000 logements et équipements d’ici la prochaine décennie, ce qui devrait redessiner la hiérarchie des valeurs dans l’est de la ville.

Globalement, les hausses de prix par ward illustrent bien cette géographie des opportunités :

Ward / DistrictHausse annuelle 2025Prix moyen au m² (approx.)
Hakata+11,55 %~1 259 200 ¥
Chuo (central)+10,30 %~1 547 000 ¥
Sawara+10,15 %~321 000 ¥
Nishi (ouest)+8,73 %~285 000 ¥
Minami+8,71 %~299 744 ¥
Jonan+8,09 %~211 673 ¥
Higashi+7,85 %~195 000 ¥

Pour un investisseur à la recherche de plus-value, la question est donc de choisir entre premium (Chuo, Hakata, Momochi) où les hausses sont déjà matérialisées mais devraient se poursuivre, et zones plus abordables (Sawara, Nishi, Jonan, Higashi) où l’effet « rattrapage » peut offrir un levier additionnel.

Grands projets urbains : Tenjin Big Bang, Hakata Connected et compagnie

La frénésie de grue dans le ciel de Fukuoka n’est pas un hasard : la municipalité a misé sur une stratégie agressive de renouvellement urbain, en laissant l’initiative au secteur privé, tout en accordant des « bonus » réglementaires.

Tenjin Big Bang : reconfigurer le centre-ville

Autour de l’axe Tenjin, dans un rayon de 500 mètres, le projet « Tenjin Big Bang » vise au remplacement d’une quarantaine, voire d’une soixantaine de bâtiments par des immeubles neufs, plus hauts, plus sûrs et plus performants. Plutôt que subventionner directement, la ville a négocié des relèvements de hauteurs (via des assouplissements de la réglementation aérienne) et des augmentations de coefficient d’occupation des sols (COS) pour les promoteurs qui remplissent certains critères : qualité architecturale, espaces publics, verdure, accessibilité universelle, résistance sismique.

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L’effet économique annuel global estimé du projet est de l’ordre de 850 milliards de yens à terme.

Parmi les opérations emblématiques, on peut citer :

Tenjin Business Center, premier projet livré, connecté directement à la station Tenjin, doté d’une structure antisismique avancée, d’espaces de bureaux flexibles, et ayant coûté plus de 50 milliards de yens.

ONE FUKUOKA BLDG., nouvel ensemble de 19 étages en surface (23 avec les sous-sols), regroupant commerces, bureaux, hôtel, espaces de coworking et hub pour start-up (CIC Fukuoka), conçu avec des architectes internationaux, et accueillant des milliers d’emplois et plus d’une centaine de commerces.

Ces développements boostent la valeur du foncier environnant, contribuent à la rareté relative de l’offre résidentielle centrale (les terrains étant absorbés par le tertiaire) et renforcent la perception de Tenjin comme « capitale » économique de Kyushu.

Hakata Connected : densifier autour de la gare

Sur la rive Hakata, le dispositif jumeau « Hakata Connected » applique la même logique dans un rayon de 500 mètres autour de la gare. Relèvement des coefficients, obligation de créer des espaces publics, projets piétonniers, nouveaux plots de bureaux et de commerces. Les projections indiquent une hausse de 1,5 fois des surfaces de plancher et de 1,6 fois du nombre d’employés dans la zone, avec un investissement total estimé à 260 milliards de yens et un impact annuel de 500 milliards.

Bon à savoir :

La métropole renforce sa position stratégique avec plusieurs grands projets : l’extension de la ligne de métro Nanakuma jusqu’à Hakata, la requalification de parcs comme le Meiji Park, l’agrandissement du terminal international de l’aéroport et la mise en service d’une seconde piste prévue pour 2025.

Pour un investisseur, ces méga-projets signifient deux choses : une pression à la hausse sur les prix dans les périmètres de requalification, et un renforcement durable de l’attractivité auprès des entreprises, donc des ménages.

Investir en tant qu’étranger : règles du jeu, financements, fiscalité

Le Japon, et Fukuoka en particulier, se distinguent par une ouverture assez rare en Asie sur la propriété immobilière étrangère. Il n’existe pas de restrictions de nationalité : un non-résident peut acheter en pleine propriété, terrain et bâtiment, sans limite de surface ni obligation de résidence.

Financer son achat

Les banques japonaises prêtent aux étrangers, mais la pratique reste plus exigeante qu’avec un résident japonais.

En règle générale, un apport de 20 à 30 % est la norme. Pour un non-résident ou un résident non permanent, certaines banques exigent des apports encore plus élevés (30–50 %) et un historique assez long de revenus stables au Japon (3 ans et plus). Les grands noms comme SMBC Prestia, Suruga Bank, SBI Shinsei ou Tokyo Star Bank ont développé des offres spécifiques pour les étrangers, avec des taux qui peuvent rester très attractifs à l’échelle internationale : autour de 1–1,5 % pour des prêts à taux variable, 1,5–3 % pour des fixes.

Pour beaucoup d’investisseurs internationaux, la solution la plus simple consiste toutefois à acheter cash, en transférant les fonds via des plateformes de change ou leurs banques locales, ce qui évite la complexité documentaire.

Coûts d’acquisition et de détention

Au-delà du prix facial, il faut intégrer la fiscalité et les frais liés au système japonais :

Bon à savoir :

L’achat d’un bien immobilier au Japon engendre plusieurs frais obligatoires : les frais d’agence (jusqu’à 3 % du prix + 60 000 ¥ + TVA), les droits d’enregistrement (0,4 % pour un bâtiment neuf, 2 % pour un bien existant, avec parfois des taux réduits pour le foncier), la taxe d’acquisition (environ 3–4 % de la valeur fiscale, avec des taux réduits pour les biens résidentiels), le droit de timbre (variable selon le prix) et les honoraires du juriste pour l’inscription foncière (souvent 100 000–150 000 ¥).

Au total, les frais de transaction s’établissent couramment entre 8 et 12 % du prix, parfois jusqu’à 15 % sur certaines opérations complexes.

Ensuite, chaque année, le propriétaire acquitte :

La taxe foncière (environ 1,4 % de la valeur fiscale)

La taxe d’urbanisme (0,3 % dans les zones d’urbanisation)

– Les charges de copropriété (kanrihi) et le fonds de réserve pour travaux (tsumitate shūzenhi) pour les appartements, qui représentent souvent 300–400 ¥/m² et par mois.

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Taux de prélèvement à la source applicable sur les loyers pour un propriétaire non-résident en France.

En cas de revente, la plus-value est taxée à un taux différent selon la durée de détention : environ 39 % (national + local) si le bien a été possédé cinq ans ou moins (plus-value court terme), environ 20 % au-delà.

Gestion locative et pratique opérationnelle

Pour un investisseur vivant à l’étranger, la gestion est généralement confiée à une agence locale. À Fukuoka, les frais de gestion résidentielle se situent dans une plage de 5 à 8 % des loyers collectés (3–5 % pour le commercial, 8–12 % pour des logements étudiants).

Le contrat couvre typiquement la sélection des locataires, la perception des loyers, la gestion des travaux courants et la conformité réglementaire. À ces frais s’ajoutent souvent une commission de mise en location (équivalente à un mois de loyer lors de la signature d’un nouveau bail) et des coûts de remise en état entre deux occupants (la réfection complète d’une petite unité peut coûter 100 000–150 000 ¥, la pose de nouveaux papiers peints de 4 000 à 6 500 ¥ par pièce).

Attention :

Pour les grandes copropriétés, il est crucial d’examiner le plan à long terme de maintenance et l’état du fonds de réserve. Certaines réparations majeures (ascenseurs, étanchéité) peuvent atteindre plusieurs dizaines de millions de yens, ce qui est susceptible d’entraîner des appels de fonds exceptionnels de la part des copropriétaires.

Visa, résidence et business

Posséder un bien au Japon n’ouvre pas automatiquement droit à un visa ou à la résidence permanente. Il n’existe pas de « golden visa » basé sur l’investissement immobilier seul. En revanche, l’immobilier peut entrer dans la structuration d’un projet d’entreprise pour un visa de type « Business Manager ».

Ce visa, principal instrument pour les investisseurs, requiert généralement un capital d’au moins 5 M¥ (seuil en cours de révision possible vers 30 M¥), l’existence d’un bureau commercial distinct du domicile, et la présentation d’un business plan solide. De nombreux étrangers créent ainsi des sociétés de gestion locative, de location de courte durée, de rénovation d’akiya (maisons vacantes) ou d’hôtellerie pour entrer dans ce cadre. L’investissement immobilier sert alors de base d’actifs au business.

Fukuoka dispose en outre d’un dispositif de « Startup Visa » qui allège temporairement certaines conditions d’installation pour les entrepreneurs étrangers, ce qui peut intéresser ceux qui combinent implantation professionnelle et achat immobilier.

Pour quel profil d’investisseur Fukuoka est-elle intéressante ?

Au vu de tous ces éléments, la ville de Fukuoka se prête à plusieurs stratégies.

Investisseur « rendement » sur petites unités

Les studios, 1R, 1K et petits 1DK de moins de 20 m², souvent situés dans des immeubles datant des années 80–90, affichent des prix d’acquisition très abordables (certains en dessous de 5 M¥) et des loyers compatibles avec des rendements bruts élevés, parfois au-delà de 8–9 %, notamment dans des quartiers comme Hakata, Nishijin, une partie de Minami ou Jonan.

Un cas type : un deux-pièces de 42,6 m² proposé à 4,5 M¥ avec un loyer de 50 000 ¥ par mois. Même en intégrant des charges de copropriété d’environ 13 300 ¥ mensuels, la rentabilité reste intéressante, à condition de maîtriser la vacance et les coûts futurs de rénovation.

Investisseur « mixte » rendement + valorisation

Pour qui accepte des prix plus élevés mais vise à la fois le flux de revenu et la plus-value, des secteurs comme Yakuin, Hirao, Ropponmatsu ou Hakozaki, encore en cours de revalorisation, semblent pertinents. Les prix au mètre carré y sont inférieurs à ceux de Tenjin ou Maizuru, mais les liaisons de transport, la présence de commerces et les tendances de gentrification (cafés, commerces indépendants, écoles) laissent présager une appréciation supérieure à la moyenne de la ville sur 10–15 ans.

Investisseur « patrimonial » haut de gamme

Pour des patrimoines plus importants — ou des familles cherchant une base à long terme au Japon —, les condos de luxe autour d’Ohori Park, Maizuru, Momochi ou les grandes maisons de quartiers résidentiels prisés offrent un profil plus patrimonial. Le rendement locatif y est souvent plus modeste (4–5 % brut), mais la qualité des locataires, la résilience de la demande et la rareté de l’offre (surtout pour les grands logements) en font des actifs de long terme dans une ville où la pression foncière centrale monte.

Investisseur « opportuniste » sur la location courte durée

Entre l’aéroport à dix minutes du centre, la montée en puissance du tourisme (retour à 80 % des volumes 2019 au niveau national, hausse des dépenses des visiteurs) et un environnement de régulation des minpaku jugé relativement souple, [Fukuoka] bénéficie d’un réel potentiel en courte durée.

Astuce :

Pour un investissement locatif à Fukuoka, privilégiez les zones de Tenjin, Hakata, Nakasu, Momochi et les secteurs proches des grands parcs ou attractions. La rentabilité dépend fortement du taux d’occupation, de la qualité de la gestion, de la saisonnalité et des évolutions réglementaires futures. Ce segment, très profitable pour les opérateurs expérimentés, nécessite cependant une approche prudente.

Risques et points de vigilance

Le dynamisme de Fukuoka ne doit pas masquer les risques inhérents à tout investissement immobilier, ni certains signaux de surchauffe partielle.

Sur le plan macro, la ville sort d’une période de fortes hausses (+40 % sur certains segments en un an) ; une normalisation ou un palier des prix, voire des corrections sur des produits très spéculatifs, est tout à fait possible, surtout si l’économie mondiale ralentit ou si les taux d’intérêt japonais montent.

L’offre de condos neufs se raréfie, ce qui soutient les prix, mais les ventes de maisons individuelles ont reculé de près de 18 % en 2024 dans la préfecture, signe que la capacité des ménages à suivre la hausse des valeurs n’est pas illimitée.

Les risques spécifiques incluent également :

La volatilité du yen, qui peut amplifier ou rogner les gains pour un investisseur en devise étrangère.

– La concentration sectorielle (semi-conducteurs, tech, tourisme) : attractive mais potentiellement cyclique.

– Les aléas naturels (typhons, séismes), même si [Fukuoka] est considérée comme moins exposée que d’autres régions et renforce ses normes anti-sismiques via les grands projets.

– Des ajustements éventuels de la réglementation sur les locations de courte durée, comme on l’a vu dans d’autres villes japonaises.

La meilleure réponse reste la diversification (par quartiers, par types de biens), une sélection rigoureuse des immeubles (structure, année de construction, plan de maintenance) et le recours à des professionnels locaux expérimentés, notamment pour la gestion et les questions fiscales.

Conclusion : une fenêtre encore ouverte, mais plus étroite

En une décennie, Fukuoka est passée du statut de « marché régional abordable » à celui de locomotive des prix et des rendements dans le Japon non métropolitain. Les chiffres sont éloquents : 13 années consécutives de hausse résidentielle, un foncier quasi doublé depuis 2015, des rendements supérieurs à Tokyo, un taux de vacance bas, une économie en expansion et une population qui continue de croître, portée par les jeunes et les étrangers.

Pour un investisseur francophone à la recherche d’exposition au Japon, la ville offre un compromis rare : un environnement urbain dynamique, un coût d’entrée plus faible que Tokyo ou Osaka, une demande locative profonde, des projets urbains massifs, une fiscalité claire et une totale ouverture aux non-résidents.

Bon à savoir :

Le marché immobilier de Fukuoka est désormais bien connu. Les meilleures opportunités ne sont plus les mêmes qu’il y a cinq ou dix ans. Il est essentiel d’être sélectif en identifiant les micro-secteurs, les typologies de biens et les stratégies de gestion adaptés pour combiner un rendement net décent avec une appréciation réaliste à long terme, plutôt que de se précipiter sur un bien simplement parce qu’il est moins cher qu’à Tokyo.

Dans cette perspective, Fukuoka conserve de sérieux atouts. Sa jeunesse démographique, son rôle de hub asiatique, ses politiques pro-startup et ses grands programmes de requalification urbaine en font plus qu’un simple relais de croissance : une véritable métropole d’investissement à l’échelle japonaise, où l’immobilier n’est plus seulement une alternative à Tokyo, mais un choix stratégique à part entière.

Pourquoi il est préférable de me contacter ? Voilà un exemple concret :

Un chef d’entreprise français d’environ 50 ans, avec un patrimoine financier déjà bien structuré en Europe, souhaitait diversifier une partie de son capital dans l’immobilier résidentiel à Fukuoka, Japon, afin de rechercher du rendement locatif et une exposition au yen. Budget alloué : 400 000 à 600 000 dollars, convertis en yens, sans recours au crédit local.

Après analyse de plusieurs marchés (Tokyo, Osaka, Sapporo), la stratégie retenue a consisté à cibler un immeuble résidentiel de petite taille ou un ensemble de studios dans un quartier en croissance de Fukuoka (Hakata, Tenjin), combinant un rendement locatif brut cible proche de 8–10 % – plus le rendement est élevé, plus le risque est important – et un potentiel de valorisation à moyen terme, avec un ticket global (acquisition + frais + rafraîchissement léger) d’environ 500 000 dollars. La mission a inclus : sélection du quartier, mise en relation avec un réseau local (agent, avocat, fiscaliste, gestionnaire), choix de la structure (propriété directe ou via société japonaise) et définition d’un plan de diversification dans le temps, en intégrant cet actif dans une stratégie patrimoniale globale.

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A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Expert en gestion de patrimoine internationale depuis plus de 20 ans, j’accompagne mes clients dans la diversification stratégique de leur patrimoine à l’étranger, un impératif face à l’instabilité géopolitique et fiscale mondiale. Au-delà de la recherche de revenus et d’optimisation fiscale, ma mission est d’apporter des solutions concrètes, sécurisées et personnalisées. Je conseille également sur la création de sociétés à l’étranger pour renforcer l’activité professionnelle et réduire la fiscalité globale. L’expatriation, souvent liée à ces enjeux patrimoniaux et entrepreneuriaux, fait partie intégrante de mon accompagnement sur mesure.

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