Le marché des résidences secondaires ISLANDE : eldorado nordique ou pari risqué ?

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

Longtemps réservée à quelques initiés amoureux de volcans, de fjords et de solitude, ISLANDE est en train de changer de statut sur la carte de l’immobilier international. Entre boom touristique, essor du travail à distance et appétit croissant pour les maisons de vacances en pleine nature, le marché des résidences secondaires y devient un véritable laboratoire des tensions contemporaines : forte demande, offre limitée, pression environnementale et cadre réglementaire serré.

Bon à savoir :

L’achat d’une résidence secondaire en Islande, qu’il s’agisse d’un chalet, d’un cottage ou d’un appartement à Reykjavik, est un investissement complexe. Le marché est cher, technique et très réglementé, car ces biens se situent à l’intersection des enjeux de logement, de tourisme et d’aménagement du territoire, au-delà des simples paysages idylliques.

Sommaire de l'article masquer

Un marché immobilier sous tension, mais encore porteur

ISLANDE affiche depuis plusieurs années une hausse significative des prix immobiliers. Le pays compte environ 390 000 habitants, dont plus des deux tiers vivent dans la région capitale. Cette concentration, combinée à une croissance démographique portée par l’immigration, crée un socle de demande structurellement élevé, y compris pour les résidences secondaires et les maisons de vacances.

L’indice national des prix résidentiels progresse encore de 7,94 % sur un an (février 2025), soit 3,58 % en termes réels après inflation. Entre 2018 et 2023, la hausse annuelle moyenne a oscillé entre 6 et 8 %. Autrement dit, le marché a ralenti mais reste clairement haussier.

Des prix élevés, surtout autour de Reykjavik

Pour un acheteur étranger habitué aux marchés européens, la première surprise est le niveau des prix. L’exemple des biens de 100 m² est particulièrement parlant.

Ville / RégionType de bienPrix moyen pour 100 m² (2023)
ReykjavikRésidentiel500 000 €
AkureyriRésidentiel300 000 €
ÍsafjörðurRésidentiel280 000 €
SelfossRésidentiel320 000 €
HúsavíkRésidentiel260 000 €

En 2025, le prix moyen d’un logement dans la région capitale avoisine 87 millions ISK, soit environ 620 000 dollars. Pour un simple ordre de grandeur, le prix moyen d’une maison dans le pays tourne autour de 550 000 dollars. Dans Reykjavik, on parle généralement de plusieurs milliers d’euros par mètre carré pour les appartements, avec une moyenne autour de 5 000 €/m² en 2023.

620000

Le prix moyen au mètre carré dans le sud de l’Islande, soit près du double de celui des régions du nord-ouest et de l’est.

Résidences principales, secondaires, maisons de vacances : un même marché

Les statistiques officielles ne distinguent pas toujours clairement résidence principale et résidence secondaire, d’autant que beaucoup de maisons de vacances sont utilisées à la fois par leurs propriétaires et en location touristique saisonnière. On peut néanmoins se faire une idée des ordres de prix pour une petite maison de vacances de 50 à 60 m².

Zone (environs de…)Type de bienPrix moyen 50–60 m² (2023)
ReykjavikMaison de vacances350 000 €
AkureyriMaison de vacances250 000 €
ÍsafjörðurMaison de vacances220 000 €
SelfossMaison de vacances240 000 €
HúsavíkMaison de vacances200 000 €

Ces montants illustrent bien l’arbitrage classique : plus on s’éloigne de la région capitale et des grands pôles touristiques, plus le ticket d’entrée pour une résidence secondaire diminue, au prix d’un accès plus difficile et d’une liquidité moindre à la revente.

Où s’implantent les résidences secondaires en ISLANDE ?

Le marché des résidences secondaires ISLANDE n’est pas uniforme. Il reflète à la fois les flux touristiques, la géographie du pays, les infrastructures et l’essor du télétravail. Plusieurs zones se démarquent.

Région capitale et Golden Circle : cher mais ultra liquide

La région de Reykjavik, qui concentre près de 59 % des transactions nationales, attire une partie des acheteurs de résidences secondaires, notamment ceux qui veulent combiner pied-à-terre urbain et location saisonnière à forte demande. Les appartements du centre-ville se louent facilement, alimentés par le tourisme et la population étudiante et expatriée.

Autour de la capitale, les zones proches du fameux “Golden Circle” (Þingvellir, Geysir, Gullfoss) sont extrêmement convoitées pour les cottages et chalets. Ces secteurs réunissent deux atouts majeurs : accessibilité depuis Reykjavik et fréquentation touristique massive, ce qui en fait des emplacements de choix pour une maison de vacances rentable quelques mois par an.

Sud et côte sud : résidences de week-end et bases touristiques

Le sud de l’île, notamment Selfoss, Hella, Hvolsvöllur ou Þorlákshöfn, est une destination privilégiée pour les résidences secondaires des Islandais. Ces secteurs, accessibles en voiture depuis Reykjavik, permettent un usage “maison de week-end” tout en captant une partie des flux touristiques vers les glaciers et les plages de sable noir.

Exemple :

Les prix de l’immobilier en Islande, même en dehors de la capitale Reykjavik, restent élevés selon les standards européens. Par exemple, une petite maison de vacances d’environ 50 à 60 m² située près de Selfoss peut coûter aux alentours de 240 000 €, ce qui illustre un marché où les prix, bien qu’inférieurs à ceux de la capitale, demeurent significatifs.

Akureyri et le nord : compromis entre prix, nature et rendement

Akureyri, la “capitale du nord”, s’impose comme une alternative crédible pour un second logement. La ville offre un écosystème complet (services, culture, université), un trafic touristique en hausse et des prix inférieurs à ceux de Reykjavik. Dans ses environs, une maison de vacances de 50–60 m² tourne autour de 250 000 €, avec un potentiel de location intéressant, notamment l’été et en hiver pour le ski et l’observation des aurores boréales.

Attention :

Plus à l’est, Húsavík, renommée pour l’observation des baleines, attire des investissements dans les petites maisons et appartements exploités en location touristique. Le niveau de prix y est plus doux qu’à Reykjavik, autour de 200 000 € pour un petit cottage.

Péninsule de Snæfellsnes, Westfjords et Est : la carte de la nature brute

La péninsule de Snæfellsnes est un cas emblématique : à deux heures de route de Reykjavik, elle concentre de nombreux chalets, cottages et résidences secondaires. Certaines municipalités, comme Stykkishólmur, voient leur population doubler à certaines périodes de l’année sous l’effet des propriétaires de résidences de vacances. La pression sur les services locaux (eau, routes, commerces) est réelle, mais l’attrait de ces paysages spectaculaires reste un puissant moteur d’achat.

Dans les Westfjords et l’Est, les prix sont plus abordables encore, parfois deux fois moindres que dans la capitale. Ces régions séduisent une clientèle en quête de tranquillité absolue, de nature sauvage et de projets de tourisme responsable : écolodges, gîtes, fermes rénovées. En contrepartie, l’accès est plus difficile, la saison touristique plus courte et la revente potentiellement plus lente.

Des prix dopés par le tourisme et les locations de courte durée

Le moteur silencieux du marché des résidences secondaires ISLANDE s’appelle tourisme. Ce secteur pèse près de 9 à 10 % du PIB et les arrivées de visiteurs dépassent largement la population du pays. En 2024, les dépenses touristiques totales ont frôlé les 870 milliards ISK, dont plus d’un quart rien que pour l’hébergement.

Airbnb, maisons de vacances et flambée des prix

La multiplication des logements loués sur des plateformes type Airbnb a profondément modifié l’équilibre du marché, notamment à Reykjavik et dans les principales zones touristiques. Une étude a montré que la croissance d’Airbnb avait contribué à elle seule à une hausse réelle d’environ 2 % par an des prix immobiliers sur trois ans, soit environ 15 % de la hausse totale.

Le mécanisme est connu : plus de touristes signifie plus de demande d’hébergement, ce qui incite propriétaires et investisseurs à convertir des logements en locations meublées de courte durée. Ce mouvement réduit l’offre disponible pour les résidents, pousse les loyers à la hausse et, par ricochet, augmente la valeur des biens. L’effet est particulièrement marqué dans la région capitale, où près de 43,6 % des appartements se vendent au-dessus du prix demandé lors des périodes de forte tension.

Analyse du marché immobilier

Rendements locatifs : un vrai argument pour les acheteurs de résidences secondaires

Pour un acquéreur de résidence secondaire, ces hausses ne sont pas que des contraintes : elles soutiennent aussi les rendements locatifs. Les données disponibles indiquent des rendements bruts moyens autour de 5,2 % pour l’ensemble des logements, et environ 4,9 % à Reykjavik. En pratique, cela se traduit par un équilibre délicat entre prix élevés à l’achat et loyers élevés à la location.

263000

En février 2025, le loyer mensuel moyen pour un nouveau contrat en Islande était d’environ 263 000 ISK, avec une inflation locative annuelle de 10 %.

L’offre de locations de vacances courte durée, qu’il s’agisse d’appartements, de cottages ou de villas, complète ce tableau. Sur les principales plateformes, les maisons de vacances se louent en moyenne entre 265 et 422 dollars la nuit, avec un tarif hebdomadaire autour de 1 800 dollars et mensuel proche de 7 800 dollars. Ces niveaux de prix permettent à certains propriétaires de résidences secondaires de couvrir une partie significative de leurs coûts.

Qui achète une résidence secondaire en ISLANDE ?

Le marché des résidences secondaires ISLANDE ne se limite pas aux touristes de passage séduits par un coup de cœur. Il repose sur plusieurs profils d’acheteurs bien distincts.

Les Islandais : maisons de campagne et refuges ruraux

Dans la tradition nordique, une proportion importante de ménages a accès à un second logement, souvent sous forme de “summerhouse” ou cabane à la campagne. En ISLANDE, les citadins de Reykjavik et des grandes villes se tournent de plus en plus vers des cottages en milieu rural, à quelques heures de route, pour les week-ends ou les vacances.

Astuce :

Les migrations saisonnières massives, comme celles vers des municipalités telles que Grímsnes og Grafningshreppur en Islande où de nombreux propriétaires louent leurs maisons l’été, stimulent l’économie locale via les résidences secondaires. Cependant, elles créent des défis de planification : les habitants temporaires consomment des services publics (routes, soins, police) sans toujours contribuer via l’impôt sur le revenu local, déséquilibrant ainsi les finances municipales.

Les étrangers : investisseurs, expatriés, amoureux de la nature

Les acheteurs étrangers sont de plusieurs types : citoyens de l’EEE/AELE, expatriés vivant déjà sur place, investisseurs purement patrimoniaux ou personnes entretenant un lien affectif fort avec le pays.

Investir en Islande

Pour beaucoup, l’objectif n’est pas de vivre à l’année en Islande, mais d’y acquérir un pied-à-terre ou un actif locatif, attirés par sa stabilité, sa sécurité, son fort potentiel touristique et son environnement naturel unique.

Stabilité et sécurité

Un pays jugé politiquement stable et sécurisé, offrant un cadre de confiance pour les investisseurs.

Potentiel touristique

Une destination à fort potentiel touristique, valorisant les actifs immobiliers locatifs.

Environnement unique

Bénéficier d’un environnement naturel exceptionnel et préservé, atout majeur du pays.

Résilience économique

Un marché résilient, confirmé par la notation ‘A’ du pays par l’agence Fitch Ratings.

Les investisseurs privés privilégient bien sûr les secteurs où la demande locative est assurée : Reykjavik et sa région, Akureyri, la côte sud, les zones proches des grands sites touristiques. D’autres, plus sensibles à l’écologie et au calme, explorent les Westfjords, le nord-est ou les fjords de l’Est pour développer des projets d’écolodges, de fermes de vacances ou de retraites de yoga.

Un cadre juridique et fiscal très spécifique pour les non-résidents

L’un des points les plus déterminants pour le marché des résidences secondaires ISLANDE concerne le droit de propriété des étrangers. Contrairement à d’autres destinations de villégiature, l’accès n’est ni totalement libre ni totalement fermé.

Qui peut acheter ?

Les citoyens islandais et les résidents légalement domiciliés dans le pays peuvent acquérir des biens sans restriction particulière. Les ressortissants de l’Espace économique européen (EEE) et de l’AELE peuvent eux aussi acheter, à condition de remplir certaines obligations de domicile ou de lien économique.

Pour les non-EEE, la règle est nettement plus stricte : l’achat d’un bien nécessite une autorisation du ministre de la Justice. Cette dérogation, accordée au cas par cas, s’appuie sur deux grands types de situations : la nécessité du bien pour une activité professionnelle (par exemple un hôtel, une entreprise touristique) ou l’existence d’un “lien étroit” avec le pays (mariage avec un Islandais, séjours répétés sur de longues années, attaches familiales, etc.).

Dans le cas d’une résidence secondaire de loisirs, le bien doit généralement être situé sur un terrain clairement classé comme zone de loisirs par la municipalité, et la superficie ne peut pas dépasser 3,5 hectares. L’autorisation, lorsqu’elle est basée sur un lien personnel, porte en principe sur un seul bien : impossible donc de constituer un portefeuille de résidences secondaires sans passer par des montages plus complexes.

Une procédure administrative lourde mais claire

L’obtention de cette autorisation suppose de constituer un dossier complet : acte de vente, copie de passeport, éventuelle procuration, justificatifs du lien avec l’ISLANDE ou du projet d’exploitation, traductions officielles si nécessaire. Le traitement peut prendre plusieurs semaines, voire quelques mois.

Une fois l’autorisation obtenue, la transaction suit le circuit classique : signature du “kaupsamningur” (contrat de vente), intervention d’un notaire public, enregistrement au cadastre et au registre foncier national. La transparence de ce registre constitue un point fort du marché islandais : les droits réels, charges, hypothèques ou servitudes y sont clairement consignés.

Fiscalité : quelles charges pour une résidence secondaire ?

Le régime fiscal applicable aux résidences secondaires est un autre paramètre clé pour tout projet d’achat.

Coûts et charges en fonctionnement

Résumé des principaux coûts de transaction et charges liés au fonctionnement d’une activité.

Coûts de transaction

Frais liés aux échanges économiques, comme les commissions, les frais bancaires ou les coûts de négociation.

Charges d’exploitation

Dépenses courantes nécessaires au fonctionnement quotidien de l’activité (loyer, salaires, énergie).

Charges administratives

Frais généraux de gestion, de comptabilité, de communication et de services administratifs.

Coûts de conformité

Dépenses engagées pour se conformer aux réglementations et obligations légales en vigueur.

Poste de coûtNiveau indicatif
Droit de mutation / stamp dutyEnviron 0,8 % (jusqu’à 1,6 %) du prix
Frais de notaireEnviron 0,1 % du prix
Honoraires d’avocat (acheteur)0 à 1 % du prix (souvent forfait en ISK)
Commission d’agence (vendeur)1,5 à 3 % du prix
Coût total “aller-retour” estimé2,4 à 5,2 % du prix

En matière de fiscalité locale, les municipalités prélèvent une taxe foncière annuelle calculée sur la valeur officielle du bien. Pour les résidences à usage d’habitation, le taux standard tourne autour de 0,18 %, mais il peut monter bien plus haut pour les biens classés comme commerciaux (par exemple des immeubles exploités en location touristique professionnelle, taxés autour de 1,6 %).

L’impôt sur le revenu locatif est de 22 %, mais un régime avantageux s’applique à la location résidentielle longue durée : 50 % du loyer brut est exonéré, ce qui ramène le taux effectif à 11 % sur les loyers. Pour les locations touristiques de courte durée, la TVA réduite (11 %) s’ajoute aux obligations traditionnelles.

Enfin, la plus-value réalisée lors de la revente est en principe taxée à 22 %, sauf exception pour les résidences principales détenues suffisamment longtemps. Une résidence secondaire purement de loisir ne bénéficie pas de cette exonération.

Locations touristiques, résidences secondaires et fiscalité locale : un équilibre délicat

Les maisons de vacances et résidences secondaires se situent fréquemment à la frontière entre usage privé et activité économique. Un même chalet peut accueillir une famille propriétaire l’hiver, être loué sur des plateformes une partie de l’été, et être considéré par la municipalité comme un établissement d’hébergement touristique si l’activité devient professionnelle.

Bon à savoir :

Une réforme récente distingue fiscalement les locations touristiques commerciales (classe II) des hébergements occasionnels chez l’habitant. Les premières doivent être établies dans un immeuble enregistré en propriété commerciale et sont soumises à la taxe foncière de catégorie C (1,60%). L’hébergement chez l’habitant occasionnel reste, quant à lui, assimilé à un usage résidentiel.

Ces changements ne sont pas anodins pour le marché des résidences secondaires ISLANDE : ils limitent les effets de bord, dissuadent certains excès spéculatifs et incitent les propriétaires à clarifier leur stratégie (maison de week-end familiale, location saisonnière ponctuelle, véritable business hôtelier).

Un marché structuré par la rareté foncière et la protection de la nature

L’un des traits les plus singuliers du marché islandais tient au carcan environnemental et urbanistique. Le pays a fait le choix assumé de préserver ses paysages, quitte à limiter fortement l’offre bâtie, y compris pour les résidences secondaires.

Zoning strict, procédures complexes, lenteur des permis

Le cadre législatif repose sur une série de lois et de règlements, notamment la loi sur l’aménagement (Planning Act), la loi sur la construction (Building Act) et les textes sur l’évaluation environnementale. Chaque projet doit se plier à une planification locale minutieuse et à des procédures de permis de construire réputées longues : études préalables, réunions avec les municipalités, contrôles techniques, inspections, etc.

Attention :

Les promoteurs pointent des délais d’instruction imprévisibles, une pénurie de terrains, des frais municipaux élevés et des exigences réglementaires parfois inadaptées à la demande du marché, comme l’obligation de construire de grands logements alors que la tendance est aux surfaces modestes.

Cette friction se traduit directement sur l’offre disponible. En 2024, 3 486 logements ont été achevés, soit une hausse de 13 %, mais le nombre de logements en construction a reculé en 2025, et les prévisions tablent sur une baisse des mises en chantier en 2026 avant un léger rebond en 2027.

Objectif 2030 : un bâtiment bas carbone

À cette contrainte quantitative s’ajoute une exigence qualitative : la transition écologique du secteur de la construction. Un nouveau règlement impose à partir de septembre 2025 la réalisation d’analyses de cycle de vie (LCA) pour les nouveaux bâtiments de certaines catégories, avec pour objectif de fixer des valeurs limites d’émissions en 2027 et de réduire de 43 % les émissions du secteur d’ici 2030.

Astuce :

Les maisons de vacances et ‘summerhouses’ sont actuellement exclues de certaines obligations, mais la politique islandaise vise à maintenir un parc immobilier limité, qualitatif et durable. Pour les projets de résidences secondaires neuves, cela se traduira à terme par des exigences accrues en matière de choix des matériaux et de conception, ce qui pourrait entraîner des coûts de construction plus élevés.

Télétravail, fibre optique et résidences semi-principales

Un autre moteur discret du marché des résidences secondaires ISLANDE est la généralisation de l’internet très haut débit sur l’ensemble du territoire, même dans des zones rurales. Le programme national Ísland Ljóstengt a relié des milliers de fermes, hameaux et petites communes à la fibre ; aujourd’hui, 97,5 % des foyers disposent d’un accès FTTH et l’objectif officiel est d’atteindre quasiment 100 % d’ici 2026.

Bon à savoir :

Grâce aux abonnements data-only 4G/5G, aux solutions satellitaires comme Starlink et au développement d’espaces de coworking dans des régions comme le Vesturland ou à Stykkishólmur, un chalet isolé peut désormais pleinement servir de bureau à distance pour des périodes de quelques jours à plusieurs semaines par mois.

Pour les municipalités rurales, ce mouvement représente une opportunité : transformer les propriétaires de résidences secondaires en résidents à temps partiel, voire à temps plein, capables de créer de l’activité économique locale sans s’installer dans une logique agricole classique. Pour les acheteurs étrangers, cela ouvre la perspective d’une résidence semi-principale en ISLANDE, où vie professionnelle et vie de villégiature se combinent.

Financement et taux d’intérêt : un frein majeur pour les nouveaux entrants

Malgré ce tableau globalement attractif, l’accès au crédit reste un frein conséquent, y compris pour les ménages islandais désireux d’acquérir une résidence secondaire.

7,75

Taux directeur maintenu par la banque centrale au début de l’année 2025.

Pour un étranger, obtenir un crédit local est souvent compliqué : les banques demandent une domiciliation, des revenus en couronne islandaise et un historique de crédit. Les financements provenant du pays d’origine, en euro ou en dollar, restent fréquents, avec des quotités de financement généralement limitées (50–70 %). Beaucoup d’achats de résidences secondaires se font dès lors en grande partie en fonds propres.

Pressions sociales, volcans et risques spécifiques

Parler de résidences secondaires en ISLANDE sans évoquer les tensions sociales et les risques naturels serait incomplet. Les éruptions récentes de la péninsule de Reykjanes et l’évacuation de la ville de Grindavík ont montré la vulnérabilité de certains territoires. Une société publique, Þórkatla, a même été créée pour racheter des logements devenus inhabitables, entraînant des centaines de relogements dans les municipalités voisines.

Attention :

Pour un acheteur de résidence secondaire, le risque volcanique est réel et peut entraîner le reclassement de zones, la déclaration de quartiers impropres à l’habitation et des difficultés à obtenir une assurance. La sélection de l’emplacement et l’étude des cartes de risques géologiques sont donc cruciales.

Par ailleurs, la hausse des prix et la transformation d’une partie du parc en locations touristiques alimentent un débat vif sur l’accessibilité au logement pour les jeunes Islandais. La part d’adultes locataires a augmenté, passant d’environ 13 % en 2020 à potentiellement près de 29 % si l’on tient compte des populations mal comptabilisées, essentiellement étrangères. Dans ce contexte, les résidences secondaires – surtout lorsqu’elles restent vides une grande partie de l’année – sont parfois perçues comme un luxe socialement coûteux.

Comment se positionner sur le marché des résidences secondaires ISLANDE ?

Pour un acheteur qui envisage un projet dans ce pays, plusieurs lignes de force se dégagent.

D’abord, le marché reste structurellement tendu, mais pas déconnecté de la réalité économique : la croissance ralentit, les taux sont élevés, l’offre de logements neufs augmente par vagues et certaines zones connaissent même un stock de logements vacants important (jusqu’à 15–20 % dans des régions comme Múlaþing, Borgarbyggð ou Skagafjörður). Il ne s’agit donc pas d’un marché unidirectionnel, mais d’un paysage fragmenté où Reykjavik et ses environs coexistent avec des petites villes en déprise.

Bon à savoir :

La rentabilité dépend du modèle d’exploitation choisi : un usage strictement privé (logique patrimoniale), une location en longue durée (rendement stable, fiscalité avantageuse) ou une exploitation touristique intensive (rendement élevé mais plus volatile et réglementé).

Enfin, l’ISLANDE assume un choix politique clair : protéger son environnement, encadrer l’urbanisation et réguler les excès de la location de courte durée. Pour un investisseur, cela signifie moins de liberté qu’ailleurs, mais aussi un environnement juridique solide, des infrastructures de haute qualité et un potentiel de valorisation à long terme soutenu par la rareté.

Conclusion : une résidence secondaire en ISLANDE, pour qui et à quelles conditions ?

Le marché des résidences secondaires ISLANDE n’est ni un paradis spéculatif ni un territoire fermé. C’est un marché exigeant, cher, très encadré, mais aussi remarquablement solide, porté par un tourisme puissant, une économie relativement stable et un choix fort en faveur de la durabilité.

Il s’adresse avant tout à trois profils :

Exemple :

L’acquisition d’une maison en Islande attire principalement trois types d’acteurs : des Islandais perpétuant la tradition nordique de la « maison de campagne » et bénéficiant d’infrastructures rurales modernisées ; des étrangers ayant un lien fort avec le pays, acceptant des démarches administratives complexes et un investissement initial élevé pour obtenir un bien rare et sécurisé dans un environnement exceptionnel ; et des investisseurs avertis, qui manœuvrent entre réglementations, fiscalité spécifique et cycles touristiques pour développer des projets de location saisonnière à haute valeur ajoutée, souvent durables et intégrés au territoire.

À l’heure où de nombreuses destinations touristiques se banalisent, ISLANDE fait figure d’exception assumée : ici, acquérir une résidence secondaire n’est pas seulement acheter des murs et un paysage, c’est accepter un contrat implicite avec un territoire exigeant, où nature, société et économie doivent rester en équilibre. Pour ceux qui s’y engagent en connaissance de cause, ce pari peut se révéler aussi singulier que durable.

Pourquoi il est préférable de me contacter ? Voilà un exemple concret :

Un chef d’entreprise français d’environ 50 ans, avec un patrimoine financier déjà bien structuré en Europe, souhaitait diversifier une partie de son capital dans l’immobilier résidentiel en Islande pour chercher du rendement locatif et une exposition à la couronne islandaise (ISK). Budget alloué : 400 000 à 600 000 euros, sans recours au crédit.

Après analyse de plusieurs marchés (Reykjavík, Kópavogur, Hafnarfjörður), la stratégie retenue a consisté à cibler un appartement ou une petite maison dans un quartier dynamique de Reykjavík, combinant rendement locatif brut cible d’environ 6–7 % – en gardant en tête que « plus le rendement est grand, plus le risque est important » – et potentiel de valorisation à moyen terme, avec un ticket global (acquisition + frais + éventuels travaux) d’environ 500 000 euros.

La mission a inclus : sélection du marché et du quartier, mise en relation et prise en charge par un réseau local (agent immobilier, avocat, conseiller fiscal islandais), choix de la structure la plus adaptée (propriété directe ou via société locale) et définition d’un plan de diversification dans le temps, afin d’intégrer cet actif dans une stratégie patrimoniale globale.

Vous recherchez de l'immobilier rentable : contactez-nous pour des offres sur mesure.

Décharge de responsabilité : Les informations fournies sur ce site web sont présentées à titre informatif uniquement et ne constituent en aucun cas des conseils financiers, juridiques ou professionnels. Nous vous encourageons à consulter des experts qualifiés avant de prendre des décisions d'investissement, immobilières ou d'expatriation. Bien que nous nous efforcions de maintenir des informations à jour et précises, nous ne garantissons pas l'exhaustivité, l'exactitude ou l'actualité des contenus proposés. L'investissement et l'expatriation comportant des risques, nous déclinons toute responsabilité pour les pertes ou dommages éventuels découlant de l'utilisation de ce site. Votre utilisation de ce site confirme votre acceptation de ces conditions et votre compréhension des risques associés.

RETROUVEZ-MOI RÉGULIÈREMENT DANS LA PRESSE

Découvrez mes dernières interventions dans la presse écrite, où j'aborde divers sujets.

A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Expert en gestion de patrimoine internationale depuis plus de 20 ans, j’accompagne mes clients dans la diversification stratégique de leur patrimoine à l’étranger, un impératif face à l’instabilité géopolitique et fiscale mondiale. Au-delà de la recherche de revenus et d’optimisation fiscale, ma mission est d’apporter des solutions concrètes, sécurisées et personnalisées. Je conseille également sur la création de sociétés à l’étranger pour renforcer l’activité professionnelle et réduire la fiscalité globale. L’expatriation, souvent liée à ces enjeux patrimoniaux et entrepreneuriaux, fait partie intégrante de mon accompagnement sur mesure.

Retrouvez-moi sur les réseaux sociaux :
  • LinkedIn
  • Twitter
  • YouTube
Nos guides :