Le marché des propriétés de luxe en Islande : entre pénurie, tourisme haut de gamme et écologie

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

Le marché des propriétés de luxe ISLANDE est entré dans une phase paradoxale. Les prix continuent de grimper, mais moins vite qu’au pic récent, l’offre reste structurellement insuffisante, tandis que le pays attire un flux record de visiteurs fortunés à la recherche d’expériences exclusives, de nature brute et de bien-être. Derrière les images de lagons laiteux et de maisons de bois perdues au milieu des champs de lave se cache un marché immobilier sophistiqué, très régulé, où les investisseurs étrangers doivent composer avec un cadre juridique strict, une monnaie volatile et une pression touristique qui reconfigure la carte du luxe.

Un marché étroit, cher et remarquablement résilient

ISLANDE compte environ 390 000 habitants, dont près des deux tiers concentrés dans la région de la capitale autour de Reykjavik. Cette géographie humaine explique déjà une partie de la dynamique immobilière : une population petite, mais très urbanisée, des contraintes de zonage fortes pour protéger les paysages, et donc une offre limitée face à une demande soutenue.

7.9

Progression annuelle de l’indice national des prix résidentiels, en ralentissement par rapport au pic précédent.

Dans la région de la capitale, qui concentre l’essentiel des transactions haut de gamme, les maisons individuelles prennent près de 9,2 % sur un an, tandis que les appartements se contentent d’un peu moins de 6 %. Sur deux décennies, l’indice des prix a été multiplié par sept, avec des envolées spectaculaires en 2005 puis autour de 2022, où la hausse nominale a frôlé 20 % en une année.

Ces tensions de prix sont alimentées par trois facteurs structurants : une offre foncièrement insuffisante, un afflux durable de population en âge d’acheter, et l’effet de la manne touristique, qui renchérit particulièrement les biens bien situés et transformables en hébergements de courte durée.

Reykjavik et les régions : cartographie des prix haut de gamme

Pour un investisseur ciblant le segment luxe, la géographie des prix en ISLANDE est très contrastée. Reykjavik et sa périphérie dominent largement, mais plusieurs régions touristiques offrent des opportunités à des niveaux de prix plus accessibles pour des projets de villas, lodges ou maisons de vacances.

Niveaux de prix par zone

On peut résumer les principaux ordres de grandeur (tous montants moyens, hors biens ultra-exceptionnels) de la manière suivante :

ZoneFourchette moyenne de prix au m² (€)Profil de marché
Centre de Reykjavik5 500 – 6 200Hyper-centre, commerces, vie culturelle, forte pression Airbnb
Reykjavik proche centre4 500 – 5 500Quartiers résidentiels recherchés, bons transports, immeubles récents
Périphérie de Reykjavik4 000 – 4 800Zones familiales, maisons individuelles, mix urbain-suburbain
Kópavogur / Garðabær4 000 – 5 000Périphérie aisée, projets neufs, vues mer ou montagne possibles
Hafnarfjörður / Mosfellsbær3 500 – 4 200Communes plus abordables du Grand Reykjavik
Akureyri (centre)3 000 – 3 800« Capitale du Nord », marché en montée, tourisme nature
Côte sud touristique2 800 – 3 500Propriétés de vacances, lodges, maisons avec vue
Fjords de l’Est2 000 – 2 800Marché plus calme, potentiel écotourisme
Westfjords1 500 – 2 500Très sauvage, forte niche luxe ultra-isolée
Péninsule de Reykjanes2 800 – 3 500Proximité aéroport, Blue Lagoon, tourisme intensif

À l’échelle du pays, le prix moyen au m² gravite autour de 4 400 €, soit environ 440 000 € pour un appartement de 100 m². Il y a cinq ans, un bien similaire se négociait plutôt 267 000 €, ce qui illustre l’ampleur de la revalorisation.

Bon à savoir :

À Reykjavik, un appartement de 100 m² coûte environ 500 000 €. Dans des villes comme Akureyri ou Ísafjörður, le prix pour la même surface est plus abordable, entre 280 000 et 300 000 €, offrant ainsi des opportunités pour des projets touristiques haut de gamme.

Exemple de biens haut de gamme

Les annonces illustrent ce positionnement premium. Dans la région de Borgarfjörður, une propriété en bord de mer de 100 m² sur un terrain de 4 600 m², avec quatre chambres et deux salles de bains, s’affiche autour de 980 000 €. À Grímenes, une maison de 221 m² sur 7 500 m² de terrain est proposée à environ 1,1 million d’euros. Un chalet de 132 m² à Húsafell, trois chambres, deux salles d’eau, sur 4 600 m², se situe près de 990 000 €. Dans le secteur de Grímsnes, un bien montagneux de 183,6 m² sur 9 000 m², avec quatre chambres et trois salles de bains, se négocie autour de 995 000 €.

Astuce :

Pour les acheteurs internationaux recherchant une propriété avec vue dégagée, un grand terrain et des prestations supérieures, ces niveaux de prix restent compétitifs en comparaison avec d’autres marchés nordiques ou alpins. Cet avantage est renforcé par le potentiel locatif touristique important que ces biens peuvent offrir.

Tourisme de masse, virage vers le haut de gamme et effet Airbnb

ISLANDE a connu un véritable choc touristique. Après l’éruption d’Eyjafjallajökull qui a braqué les projecteurs sur le pays, la dépréciation de la couronne islandaise à la suite de la crise de 2008 a rendu la destination plus abordable pour les étrangers. Le nombre de visiteurs est passé de 595 000 nuitées en 2000 à 4,4 millions en 2014, les arrivées internationales franchissant le cap du million en 2015 puis des deux millions en 2017.

Après le trou d’air du Covid (486 000 touristes en 2020), le rebond a été fulgurant : 1,8 million de visiteurs en 2022, 2,3 millions en 2024, soit environ six fois la population résidente. Le tourisme représente près de 8,7 % du PIB, environ 42 % des recettes en devises et près de 10 % des heures travaillées dans le pays.

Attention :

La massification du marché a eu plusieurs conséquences directes sur le segment résidentiel, impactant par ricochet le segment du luxe.

D’abord, un choc de demande locative : la forte croissance de l’hôtellerie, des guesthouses et des locations courte durée a conduit une partie du parc résidentiel, notamment à Reykjavik, à être convertie en hébergements touristiques. Les licences de type « homestay » ont bondi de 70 % en un an à un moment donné, et les nuitées vendues via Airbnb ont fini par représenter jusqu’à 20 % des nuitées hôtelières à Reykjavik, voire un tiers en pleine haute saison. Une étude estime que la montée d’Airbnb a, à elle seule, contribué à une hausse d’environ 2 % par an des prix immobiliers sur une période de trois ans, soit 15 % de la progression totale.

Exemple :

La conversion de logements vers le marché touristique à Reykjavik, notamment dans le centre-ville, réduit l’offre pour les habitants. Ceux-ci se retrouvent contraints de se loger dans des appartements plus petits, plus chers et parfois en mauvais état. La hausse des loyers et des prix de vente, corrélée à l’augmentation des nuitées touristiques, génère des tensions sociales et politiques autour de l’accès au logement.

Enfin, un glissement du modèle touristique vers le haut de gamme : la saturation de certains sites et les préoccupations environnementales incitent les acteurs à délaisser le « tourisme de masse » pour se positionner sur des expériences plus exclusives : éco-lodges, retraites bien-être, hôtels-boutiques, villas privées. Dans ce schéma, les propriétés de luxe – maisons de campagne isolées, villas face à l’océan, chalets design avec bain géothermique – deviennent des actifs stratégiques.

L’essor des éco-lodges et du luxe durable

Le segment le plus dynamique du luxe en ISLANDE se situe aujourd’hui à l’intersection de trois tendances mondiales : la quête de nature, la montée du bien-être et l’exigence de durabilité. Le marché global du voyage bien-être se chiffre à environ 1 à 1,1 billion de dollars, et près de 70 % des voyageurs déclarent que la dimension « durable » influence leurs choix de réservation. ISLANDE, alimentée presque entièrement par l’hydroélectricité et la géothermie, est idéale pour ce repositionnement.

Éco-Lodges d’Islande

Des hébergements de luxe emblématiques, alliant intégration paysagère, durabilité et services d’exception au cœur des paysages islandais.

ION Adventure Hotel

Architecture intégrée au paysage, utilisation d’énergies renouvelables et de matériaux locaux. Propose des programmes de randonnées guidées et d’observation des aurores boréales.

Torfhús Retreat

Utilise des matériaux traditionnels comme la tourbe pour ses toits. Offre une expérience authentique en harmonie avec la nature et des services de bien-être.

Panorama Glass Lodges

Cabanes avec murs de verre pour une immersion totale dans le paysage, idéales pour l’observation des aurores. Privilégie les matériaux locaux.

The Retreat at Blue Lagoon

Éco-lodge cinq étoiles avec spa thermal géothermique et gastronomie nordique. Exemplaire en matière d’utilisation d’énergie renouvelable.

Eleven Deplar Farm

Ancienne ferme convertie en lodge de luxe. Propose des activités comme le yoga, la méditation, la randonnée et l’observation des aurores dans un cadre préservé.

Ce modèle est extrêmement performant économiquement. Les taux d’occupation de ces structures tournent autour de 87 %, contre environ 72 % pour les hôtels classiques. Les prix nocturnes se situent fréquemment entre 550 et 1 200 dollars, et certaines adresses atteignent 2 500 dollars la nuit pour des suites ultra-exclusives avec spa privé. Les réservations pour ce type d’hébergement ont progressé de 35 à 40 % sur un an selon les sources, les réservations hivernales augmentant d’environ 22 %, preuve que la saisonnalité est plus lissée que pour le tourisme de masse.

Pour le marché des propriétés de luxe ISLANDE, ce basculement vers l’éco-lodge signifie que la valeur d’un bien ne tient plus seulement à sa surface ou à sa localisation brute, mais aussi à sa capacité à être transformé en produit hôtelier hautement rentable, aligné sur ces standards : autonomie énergétique, empreinte carbone limitée, immersion paysagère forte.

Un cadre juridique strict pour les acheteurs étrangers

L’un des aspects clés à comprendre pour quiconque veut investir dans le luxe immobilier en ISLANDE est la rigidité du cadre juridique en matière de propriété foncière pour les non-résidents. Le texte central est la loi sur le droit de propriété et d’usage des biens immobiliers (Act n° 19/1966, modifiée notamment par l’Act n° 74/2022).

Bon à savoir :

Les citoyens islandais et les étrangers légalement domiciliés en Islande peuvent acquérir des biens immobiliers sans restrictions particulières. Les ressortissants de l’EEE, de l’AELE et des îles Féroé bénéficient d’un régime similaire, sous réserve de respecter des critères de domiciliation spécifiques. Ils doivent déposer une déclaration avec l’acte d’achat pour enregistrement.

Pour les investisseurs issus de pays hors EEE, la situation est différente. Sans résidence en ISLANDE et sans être couverts par ces accords, ils doivent obtenir une autorisation du ministre de la Justice pour acquérir un bien. Cette autorisation est examinée au cas par cas et repose en pratique sur deux grands types de justifications : l’usage professionnel direct (par exemple, exploitation d’un hôtel, d’un lodge, d’une entreprise) ou l’existence d’un lien étroit avec le pays (mariage avec un Islandais, famille proche, relation de long terme avec ISLANDE).

Attention :

Même dans un cadre autorisé, l’acquisition est soumise à des règles strictes : la propriété ne doit pas excéder 3,5 hectares, l’acheteur ne doit posséder aucun autre bien dans le pays, et une exemption jusqu’à 25 hectares n’est possible que pour un projet économique justifié. De plus, la vente de terres agricoles aux étrangers est interdite, et les États étrangers ou organismes publics ne peuvent acquérir des biens, sauf pour un usage diplomatique (ex: ambassades).

Un investisseur non-EEE désireux d’acheter une résidence secondaire isolée ou de constituer un portefeuille de propriétés devra donc soit obtenir ce permis pour chaque acquisition, soit passer par des montages via des sociétés respectant des règles de nationalité et de résidence très strictes (par exemple, 80 % du capital détenu par des citoyens islandais dans le cas d’une société anonyme).

Processus d’achat : permis, kennitala et délais

Au-delà des règles d’éligibilité, l’achat d’une propriété de luxe en ISLANDE suit un parcours codifié qui peut prendre un à trois mois, voire davantage si une autorisation ministérielle est requise.

Bon à savoir :

L’acheteur doit d’abord obtenir un numéro d’identification islandais (kennitala). S’il est non-EEE et sans domiciliation locale, il doit ensuite déposer une demande de permis au ministère de la Justice, en ligne ou par courrier. Le dossier doit inclure l’acte d’achat original, une description du bien, le projet d’utilisation, une liste des autres propriétés, des preuves du lien avec l’Islande, et, le cas échéant, des détails sur l’usage professionnel ou la structure de propriété. Les documents en langue étrangère doivent être traduits par un traducteur assermenté.

Tant que le ministre n’a pas signé les documents originaux, l’acte de vente ne produit pas ses effets. Le ministère peut d’ailleurs rejeter un dossier jugé incomplet. Les délais de traitement pour ces autorisations peuvent s’étendre sur plusieurs semaines ou quelques mois.

Une fois le feu vert obtenu, le processus rejoint celui des résidents : négociation, promesse de vente (kaupsamningur), généralement assortie d’un dépôt de 5 à 10 %, vérifications juridiques et techniques, passage devant notaire (Notarius Publicus), inscription au registre foncier national (Þjóðskrá Íslands).

Pour les séjours de plus de trois mois, un investisseur non-EEE devra par ailleurs obtenir un permis de résidence via les procédures d’immigration classiques. Contrairement à d’autres pays, l’achat d’un bien immobilier n’ouvre pas droit à un « visa doré » ni à une naturalisation accélérée.

Coûts de transaction et fiscalité : un environnement relativement compétitif

Sur le plan des coûts de transaction, ISLANDE se situe plutôt dans la moyenne basse des marchés développés, ce qui est un point positif pour les investisseurs dans le segment haut de gamme.

Les honoraires d’agences immobilières se situent généralement entre 1,5 % et 3 % du prix de vente et sont à la charge du vendeur. Côté acquéreur, les frais directs se composent principalement :

Poste de coûtFourchette indicative (en % du prix)Observations
Taxe de mutation (stamp duty)0,8 – 1,6Payée par l’acheteur
Frais d’enregistrement~0,1Registre foncier
Frais de notaire~0,1Variable selon dossier
Honoraires juridiques0 – 1,0Conseils, due diligence
Autorisation ministérielle (non-EEE)Montant fixe en ISKEnviron 120 000 ISK signalés

Au total, le « roundtrip cost » (achat + revente) est estimé entre 2,4 % et 5,2 % du prix, ce qui est relativement modéré pour un marché aussi recherché.

1.6

Taux maximum de l’impôt foncier municipal, exprimé en pourcentage de la valeur officielle du bien.

Les revenus locatifs sont soumis à un prélèvement de 22 % ; pour les locations résidentielles de long terme, seulement 50 % du loyer brut est généralement considéré comme base imposable, ce qui réduit le taux effectif. Les locations touristiques de courte durée sont, elles, soumises à une TVA spécifique d’environ 11 %, avec en outre des exigences de licences commerciales.

Par ailleurs, des conventions fiscales existent avec de nombreux pays, dont les États-Unis et le Canada, pour éviter les doubles impositions.

Rendements locatifs et performances : un couple rendement/risque attractif

Dans ce contexte, les rendements offerts par le marché locatif islandais apparaissent solides, notamment en comparaison d’autres capitales européennes où les prix ont parfois déconnecté des loyers. Les études disponibles indiquent des rendements bruts d’environ 5 % au niveau national, avec une moyenne autour de 4,9 % à Reykjavik. Les petites surfaces (studios, une chambre) offrent souvent les meilleurs ratios, jusqu’à environ 6 % brut.

Les performances varient selon les segments :

appartements résidentiels en centre de Reykjavik : autour de 4,5 à 5,2 % brut ;

locations de vacances dans les zones touristiques (maisons, chalets, villas) : souvent 6 à 8 % brut, voire plus en cas de gestion optimisée ;

– guesthouses et petits hôtels de charme : 7 à 9 % brut selon le taux d’occupation et la structure de coût.

3.5-4.5

Les rendements nets locatifs restent fréquemment compris entre 3,5 % et 4,5 % pour des biens bien positionnés, malgré les frais de gestion.

Des projections de rendement total à cinq ans (appréciation + loyers) évoquent, selon les segments, des gains cumulés de l’ordre de 40 à 45 % pour des maisons de la région capitale et jusqu’à 55 à 65 % pour des biens mixtes (résidentiel + commercial/touristique) à Akureyri.

Financement : des taux élevés, mais un système solide

Le financement des acquisitions de luxe en ISLANDE repose sur un système hypothécaire spécifique, dominé par les prêts indexés sur l’inflation. Environ 60 % des encours de prêts logement sont indexés, ce qui signifie que le capital restant dû évolue avec l’indice des prix, en contrepartie de taux faciaux plus bas : autour de 4 à 5 % pour les offres récentes de prêts indexés, contre 8 à 10 % pour des prêts non indexés.

7.75

Le taux directeur de la banque centrale, après un cycle de baisse, qui devrait continuer à diminuer pour atteindre 5 à 6 % à moyen terme.

Pour les acheteurs étrangers, l’accès au financement local est possible mais nettement plus compliqué. Les banques demandent en général un historique de revenus en ISLANDE, une résidence et des garanties solides. Les ratios prêt/valeur (LTV) se situent souvent entre 50 % et 70 % pour les non-résidents, ce qui implique un apport significatif. De nombreux investisseurs préfèrent donc mobiliser des lignes de crédit ou hypothéquer un bien dans leur pays d’origine, afin d’éviter l’exposition directe à la couronne islandaise et aux taux locaux.

Une offre neuve qui peine à suivre la demande

Malgré la hausse des prix et la pression de la demande, la construction ne parvient pas à rattraper le retard accumulé. Les mises en service de logements ont certes progressé, avec environ 3 486 nouveaux logements livrés en 2024 (+13 % sur un an) et plus de 580 unités achevées sur les deux premiers mois de l’année suivante. Mais ces chiffres restent en deçà des besoins estimés par les autorités, qui évoquent la nécessité de livrer plus de 4 000 nouveaux logements par an pour accompagner la croissance démographique.

3100-3600

Les prévisions d’HMS tablent sur 3 100 à 3 600 unités achevées cette année, avant un repli l’année suivante.

Les promoteurs pointent plusieurs obstacles : des processus de planification imprévisibles, un manque de terrains constructibles disponibles, des délais d’instruction longs, une politique municipale jugée changeante, des redevances et contraintes qui renchérissent les coûts. S’y ajoutent des prescriptions sur les tailles minimales d’appartements qui ont conduit à produire trop de logements de grande surface, alors que la demande se concentre davantage sur des typologies plus compactes, notamment pour les jeunes actifs ou les investisseurs locatifs.

Pour le segment luxe, cette pénurie d’offre neuve en ville renforce l’attrait des projets situés en périphérie ou en régions touristiques, où l’obtention de permis reste parfois plus fluide et où la construction de lodges, villas ou ensembles modulaires permet de contourner la rareté foncière urbaine.

Risques : volcanisme, change et dépendance touristique

Investir dans le marché des propriétés de luxe ISLANDE n’est pas sans risques. Certains sont évidents, d’autres plus subtils mais tout aussi structurants.

Bon à savoir :

L’Islande est située sur la dorsale médio-atlantique, une zone d’activité volcanique et sismique soutenue. Des éruptions récentes sur la péninsule de Reykjanes, notamment près de Grindavík, ont rendu certaines zones inhabitables, entraînant le rachat de centaines de logements par la société publique Þórkatla. Bien que l’impact macroéconomique soit limité, l’emplacement exact d’une propriété (exposition aux coulées de lave, risques de glissements) est un paramètre crucial à vérifier. Les cartes de risques de l’office météorologique islandais sont dèsormais un document essentiel, au même titre que le cadastre.

Le second risque tient à la volatilité de la couronne islandaise. La devise a connu des mouvements amples, parfois violents, notamment lors de la crise bancaire de 2008. Pour un investisseur dont les revenus et le financement sont libellés en euros ou en dollars, la performance réelle dépendra autant du différentiel de prix immobiliers que de l’évolution du taux de change. Cette incertitude milite souvent pour un horizon de détention long et une diversification géographique du patrimoine.

Bon à savoir :

L’économie de certaines zones dépend fortement d’un tourisme haut de gamme, sensible aux chocs externes comme les pandémies, les récessions, les variations du coût des transports aériens ou les taux de change. Un déclin durable pourrait affecter les taux d’occupation des hébergements et la capacité des propriétaires à couvrir leurs charges.

Enfin, la dimension réglementaire évolue rapidement, notamment sur la location de courte durée : limitation du nombre de jours de location sans permis spécifique, obligation de licence commerciale, renforcement des contrôles. Les investisseurs doivent donc intégrer le risque de voir le cadre réglementaire se durcir, en particulier dans les zones où la population locale se mobilise contre la pression touristique sur le logement.

Qui investit, où et comment ?

Malgré ces contraintes, ISLANDE attire une clientèle internationale diversifiée sur son segment haut de gamme. Les acheteurs étrangers sont encore minoritaires dans la propriété foncière globale – environ 1,3 % des terres selon des chiffres antérieurs – mais très présents sur les biens premium et les projets touristiques. Les Américains représentent autour de 27 à 28 % des acquéreurs étrangers, suivis par les Britanniques (12,5 à 16 %), puis des Européens continentaux (France, Allemagne, Italie, Pologne), ainsi que des Canadiens et des Chinois.

Bon à savoir :

Reykjavik est le marché principal pour les appartements de luxe, avec une forte demande dans les quartiers prisés comme Laugavegur, le Vieux-Port, Hlíðar et les zones résidentielles proches du littoral. Les biens les plus recherchés incluent des villas historiques restaurées en centre-ville, des penthouses avec vue sur la baie et des résidences neuves haut de gamme, souvent pour un usage mixte : résidence personnelle et location événementielle ou corporate.

Hors de la capitale, plusieurs pôles se distinguent : Akureyri et le nord (avec des propriétés comme des villas autour du lac Mývatn), la côte sud (Selfoss, Hella, Vík), les Westfjords pour les projets de retraites ultra-privées, ou encore la péninsule de Snæfellsnes, où des hôtels et lodges comme Hótel Búðir constituent des vitrines du luxe rural islandais.

Sur la partie strictement « luxe résidentiel », des plateformes spécialisées comme LuxuryAbode ou PropGOLuxury référencent des villas océaniques, des chalets contemporains, des maisons de campagne à grande parcelle, mais aussi des cabanes vitrées et mini-lodges premium, très recherchés par une clientèle en quête d’isolement et d’architecture minimaliste.

Une nouvelle génération de constructions : bois, modularité et efficience énergétique

L’une des évolutions marquantes du marché des propriétés de luxe ISLANDE concerne la façon de construire. À la pression environnementale s’ajoutent les contraintes climatiques locales et sismiques, qui poussent promoteurs et architectes vers des solutions à la fois résistantes et bas-carbone.

Exemple :

Des entreprises comme Timberwalls développent des systèmes à ossature bois hautement isolés, conçus pour résister aux conditions météorologiques extrêmes tout en offrant une esthétique chaleureuse. Parallèlement, des acteurs tels que Nordic Homes créent des bâtiments modulaires multi-étages utilisant du bois lamellé-croisé (CLT) et de l’acier. Ces constructions sont optimisées pour la résistance sismique et une rapidité de montage accrue, les rendant particulièrement adaptées aux secteurs de l’hôtellerie et du tourisme.

Dans le segment luxe, ces technologies permettent de concevoir des lodges et villas modulaires dont la fabrication en atelier réduit les délais (environ deux mois de production pour certains modèles de maisons modulaires répertoriés), tout en offrant un haut niveau de personnalisation : baies vitrées panoramiques, poêles à bois, saunas, terrasses, puits de lumière. Les prix de base de ces unités peuvent démarrer autour de 30 000 à 50 000 euros, hors aménagements luxueux et livraison, ce qui laisse une marge significative pour une montée en gamme une fois intégrées dans un projet global (terrain, spa, décoration, services hôteliers).

Astuce :

La quasi-totalité des éco-lodges est déjà connectée aux réseaux géothermiques ou hydroélectriques. L’essor des bornes de recharge pour véhicules électriques permet d’offrir une expérience « carbone minimal » cohérente, de la mobilité à l’hébergement. L’utilisation de matériaux locaux (bois, pierre, basalte, toits de tourbe) renforce cette cohérence et constitue un argument marketing majeur auprès d’une clientèle sensibilisée aux enjeux climatiques.

Un marché luxueux, mais pas pour les spéculateurs impatients

En définitive, le marché des propriétés de luxe ISLANDE offre un profil singulier. Il ne se prête guère à la spéculation de court terme, en raison de la taille réduite du marché, de la réglementation sur les étrangers, de la volatilité de la devise et des risques spécifiques (volcanisme, bascule de la demande touristique). En revanche, pour un investisseur prêt à s’inscrire dans un horizon long, à accepter un cadre réglementaire exigeant et à mettre en place une gestion professionnelle – notamment pour l’exploitation locative – il propose un couple rendement / sécurité attirant, soutenu par :

Avantages de l’investissement immobilier en Nouvelle-Zélande

Un aperçu des principaux atouts structurels qui soutiennent le marché immobilier néo-zélandais, offrant des perspectives d’investissement robustes et différenciées.

Économie solide et stable

Croissance attendue autour de 2 à 3 % avec une note souveraine « A » et une perspective stable, offrant un environnement macroéconomique fiable.

Demande structurelle en hausse

Portée par une population jeune et croissante ainsi qu’un secteur touristique résilient qui continue de battre des records.

Offre foncière limitée

Restrictions dues aux politiques de protection des paysages, à une planification complexe et à des coûts de construction élevés, soutenant la valeur des actifs.

Rendements locatifs attractifs

Supérieurs à ceux de nombreuses grandes capitales, particulièrement dans le segment touristique haut de gamme (lodge, villa, éco-hôtel).

Image pays pionnière et durable

Positionnée à l’avant-garde de la transition énergétique, de l’architecture durable et du tourisme responsable, renforçant l’attractivité à long terme.

Dans ce paysage, les propriétés de luxe ne sont plus seulement des « maisons de vacances » pour quelques privilégiés, mais deviennent des actifs hybrides, à la croisée de l’hôtellerie de charme, de l’investissement immobilier et de la vitrine écologique. Acheter une villa face à l’océan dans les Westfjords, une maison de design sur la côte sud ou un penthouse surplombant la baie de Reykjavik, c’est autant miser sur la valeur de la pierre que sur la capacité singulière d’ISLANDE à incarner un certain futur du luxe : rare, discret, profondément ancré dans la nature, et de plus en plus durable.

Pourquoi il est préférable de me contacter ? Voilà un exemple concret :

Un chef d’entreprise français d’environ 50 ans, avec un patrimoine financier déjà bien structuré en Europe, souhaitait diversifier une partie de son capital dans l’immobilier résidentiel en Islande pour rechercher du rendement locatif et une exposition à la couronne islandaise (ISK). Budget alloué : 400 000 à 600 000 euros, sans recours au crédit.

Après analyse de plusieurs marchés (Reykjavík, Kópavogur, Hafnarfjörður), la stratégie retenue a consisté à cibler un appartement ou une petite maison de ville dans un quartier dynamique de Reykjavík, combinant un rendement locatif brut cible de 7–8 % – « plus le rendement est grand, plus le risque est important » – et un potentiel de valorisation à moyen terme, avec un ticket global (acquisition + frais + éventuels travaux légers) d’environ 500 000 euros. La mission a inclus : sélection du marché et du quartier, mise en relation avec un réseau local (agent immobilier, avocat, fiscaliste), choix de la structure la plus adaptée (propriété directe ou société locale) et définition d’un plan de diversification dans le temps, afin d’intégrer cet actif islandais dans une stratégie patrimoniale globale tout en maîtrisant les risques juridiques, fiscaux et locatifs.

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A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Expert en gestion de patrimoine internationale depuis plus de 20 ans, j’accompagne mes clients dans la diversification stratégique de leur patrimoine à l’étranger, un impératif face à l’instabilité géopolitique et fiscale mondiale. Au-delà de la recherche de revenus et d’optimisation fiscale, ma mission est d’apporter des solutions concrètes, sécurisées et personnalisées. Je conseille également sur la création de sociétés à l’étranger pour renforcer l’activité professionnelle et réduire la fiscalité globale. L’expatriation, souvent liée à ces enjeux patrimoniaux et entrepreneuriaux, fait partie intégrante de mon accompagnement sur mesure.

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