Louer un bien immobilier à long terme en Islande : guide pratique pour s’installer durablement

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

S’installer en ISLANDE pour plusieurs mois ou plusieurs années ne s’improvise pas, surtout lorsqu’il s’agit de trouver un logement à long terme. Marché tendu, loyers élevés, règles juridiques très encadrées mais plutôt favorables aux locataires : le pays combine protections solides et concurrence féroce pour chaque appartement disponible.

Bon à savoir :

Ce guide détaille les étapes pour louer un bien immobilier à long terme en Islande, couvrant la recherche de logement, la gestion du loyer et du dépôt de garantie, ainsi que les droits et obligations des locataires et propriétaires jusqu’à la fin du bail.

Comprendre le contexte du marché locatif en ISLANDE

L’ISLANDE est un petit pays d’environ 390 000 habitants, dont près des deux tiers vivent dans la région de la capitale. Le marché du logement est marqué par une forte tension entre l’offre et la demande, avec une pénurie de logements dans la plupart des régions, particulièrement autour de Reykjavik.

Attention :

Les autorités et les études pointent plusieurs facteurs convergents : croissance démographique, hausse de l’immigration, prix d’achat très élevés, développement massif des locations touristiques et coûts de construction importants. En conséquence, trouver un logement de longue durée, particulièrement dans la capitale, exige du temps, de la réactivité et une bonne information.

D’un point de vue légal, la situation est différente de nombreux pays européens. L’ISLANDE n’applique pas de plafonds de loyers stricts, mais la loi sur la location (Rent Act n° 36/1994) est jugée globalement favorable aux locataires, avec un arsenal complet de droits, de protections et de procédures de recours.

Où et comment chercher un logement à long terme

La grande majorité des locations à long terme sont proposées par des propriétaires privés. Le logement social existe via les municipalités, mais il est rare, très demandé et associé à de longues listes d’attente. La plupart des nouveaux arrivants passent donc par le secteur privé.

Astuce :

La recherche de logement se fait principalement en ligne via les sites spécialisés, les petites annonces des médias et les groupes Facebook dédiés. Cependant, dans les petites villes et les zones rurales, il est crucial de ne pas négliger les méthodes locales : contacter la mairie ou activer le bouche-à-oreille auprès des employeurs, collègues et voisins, car de nombreuses locations ne sont jamais publiées sur internet.

Il faut garder en tête un élément clé : chaque annonce reçoit de très nombreuses réponses. Il est fréquent qu’un appartement soit loué en quelques jours. Anticiper, préparer une présentation claire de sa situation et répondre rapidement sont essentiels pour avoir une chance d’être retenu.

Les zones où chercher : capitale, villes régionales et campagne

L’ISLANDE est très centralisée. Reykjavik et sa région concentrent la majorité des emplois, des services et des universités. Mais les loyers y sont aussi les plus élevés du pays. Autour de la capitale, plusieurs communes – Kópavogur, Hafnarfjörður, Garðabær, Mosfellsbær, Reykjanesbær – forment un bassin résidentiel bien connecté par la route et les transports publics.

Bon à savoir :

À Akureyri, au nord, les loyers sont moins chers qu’à Reykjavik, mais l’offre reste limitée. Dans les petites villes et les zones rurales, les loyers sont encore plus bas, mais l’offre est très réduite et certains emplois peuvent nécessiter de longs trajets vers les centres urbains.

Le tableau suivant résume les loyers moyens mensuels observés pour des appartements de différentes tailles selon le type de zone.

Zone géographiqueStudio / 1 chambre (ISK/mois)2 chambres (ISK/mois)3 chambres et + (ISK/mois)
Région de la capitale (ensemble)160 000 – 260 000200 000 – 280 000260 000 – 370 000+
Grandes villes (ex. Akureyri)130 000 – 210 000190 000 – 270 000250 000 – 350 000
Zones rurales et petites localités90 000 – 160 000160 000 – 250 000190 000 – 300 000

Ces fourchettes restent des moyennes : loyer, état du logement, emplacement précis, taille réelle et durée du bail peuvent faire varier les prix à la hausse comme à la baisse.

Niveaux de loyers : ce qu’il faut prévoir concrètement

Les chiffres récents confirment le caractère coûteux du marché islandais. À Reykjavik, un appartement d’une chambre au centre coûte généralement autour de 250 000 à 340 000 ISK par mois, tandis qu’un trois pièces dépasse facilement 350 000 ISK.

Un relevé moyen pour l’ensemble du pays, basé sur de nouveaux contrats enregistrés, donne une idée assez précise des niveaux actuels.

Type de logement (nouveaux baux)Loyer moyen (ISK/mois)
1 pièce186 861
2 pièces241 645
3 pièces284 042
Tous logements confondus263 318

Rapporté à la surface, la moyenne nationale tourne autour de 3 639 ISK par m² et par mois, avec des écarts marqués selon les villes.

Ville / régionLoyer moyen (ISK/m²/mois)
Reykjavik4 041
Kópavogur3 810
Hafnarfjörður3 646
Akureyri3 026
Reykjanesbær3 462
Moyenne nationale3 639

Pour un appartement de 60 m² à Reykjavik, ces montants se traduisent par un loyer de l’ordre de 240 000 ISK mensuels, ce qui correspond bien aux ordres de grandeur constatés sur le terrain.

11,4

L’indice des loyers de la région capitale a progressé de 11,4 % sur un an début 2025, soit une hausse bien supérieure à l’inflation générale.

Intégrer les charges dans son budget mensuel

Au-delà du loyer, il faut prévoir les charges courantes. En ISLANDE, la plupart des appartements ne comprennent pas l’électricité ni le chauffage dans le loyer, même si certains propriétaires préfèrent proposer une somme « tout inclus ». L’usage majoritaire du chauffage géothermique limite les factures de chauffage à des niveaux contenus, mais le coût de l’électricité reste notable, surtout en hiver.

Les estimations récentes donnent les ordres de grandeur suivants pour un appartement standard : les ordres de grandeur suivants pour un appartement standard.

Poste de dépenseCoût moyen (ISK/mois)
Électricité + chauffage (appartement moyen)10 000 – 25 000
Internet fixe haut débit7 900 – 16 000
Téléphonie mobile (appels + données)2 600 – 10 000
Pass mensuel transports publics à ReykjavikEnviron 10 800 – 11 200

Ces montants viennent s’ajouter au loyer. Un locataire qui paye 250 000 ISK de loyer peut facilement atteindre 280 000 à 300 000 ISK de dépenses mensuelles liées au logement une fois tous les postes pris en compte.

537000

C’est le salaire net moyen en Islande, un montant souvent insuffisant pour couvrir le coût de la vie à Reykjavik, notamment le logement.

Le cadre légal : la loi sur la location et les types de baux

Les locations résidentielles de longue durée en ISLANDE sont régies par la loi sur la location d’habitation (Rent Act n° 36/1994). Ce texte fixe des droits et obligations minimaux pour les locataires comme pour les propriétaires. Les clauses d’un contrat ne peuvent pas réduire les droits garantis par la loi : si une disposition est moins favorable au locataire que le minimum légal, elle est susceptible d’être annulée en cas de litige.

Deux formes de baux coexistent :

Exemple :

Il existe principalement deux types de baux. Le bail à durée déterminée est conclu pour une période précise (par exemple, six mois, un an, deux ans) et prend fin automatiquement à la date prévue. À l’inverse, le bail à durée indéterminée n’a pas de terme fixé ; il reste en vigueur jusqu’à sa résiliation par l’une des parties, moyennant le respect du préavis légal.

En pratique, les baux à durée indéterminée sont considérés comme la forme « normale » de location d’habitation. Lorsque aucun contrat écrit n’est signé, la loi présume l’existence d’un bail à durée indéterminée aux conditions que le propriétaire peut prouver (montant du loyer, charges, etc.), ce qui illustre l’importance de tout formaliser par écrit.

Un élément particulier du droit islandais mérite d’être souligné : si un locataire continue d’occuper le logement plus de huit semaines après la fin d’un bail à durée déterminée, sans que le propriétaire ne demande son départ, le contrat est alors considéré comme transformé en bail à durée indéterminée.

Contenu du contrat de location : ce qui doit absolument y figurer

La loi énumère les informations qui doivent obligatoirement apparaître dans un bail d’habitation. Le ministère des Affaires sociales met d’ailleurs à disposition des modèles de contrats standard, traduits dans plusieurs langues.

Un bail conforme comprend notamment :

Éléments essentiels d’un bail de location

Informations obligatoires et clauses importantes à inclure dans un contrat de location pour assurer la clarté et la sécurité juridique des deux parties.

Identité et description

L’identité complète du propriétaire (ou de son représentant) et du locataire, ainsi qu’une description précise du logement (adresse, surface, nombre de pièces, nature).

Loyer et révision

Le montant du loyer, la date de paiement (généralement le 1er du mois, à l’avance) et les modalités de révision éventuelle (indexation, augmentation annuelle).

Dépôt de garantie

Les modalités du dépôt de garantie, le type de garantie retenu et la banque où il est placé s’il s’agit d’un dépôt en espèces.

Répartition des charges

La répartition exacte des charges (eau, électricité, chauffage, taxes foncières, charges de copropriété) entre le propriétaire et le locataire.

Durée et résiliation

La durée du bail et, le cas échéant, les conditions et motifs permettant une résiliation anticipée.

État des lieux

Un état des lieux détaillé à l’entrée, incluant l’état général, les éventuels défauts constatés et la conformité aux exigences de sécurité incendie.

Toutes les signatures doivent être apposées, soit en version papier avec témoins, soit de manière électronique reconnue par les services islandais. En l’absence de bail écrit, le locataire est encore protégé par la loi, mais se retrouve en position de faiblesse pour prouver les détails de l’accord initial.

Enregistrement du bail : la base pour les aides et la fiscalité

L’ISLANDE a mis en place un registre officiel des locations, géré par l’Autorité du logement et de la construction (HMS). Enregistrer le bail dans ce registre n’est pas seulement une formalité administrative : c’est une condition pour accéder à certaines aides publiques, et un outil qui sécurise la relation entre propriétaire et locataire.

L’enregistrement présente plusieurs avantages concrets :

– Il permet au locataire de déposer une demande d’aide au logement (housing benefit).

– Il permet au propriétaire de préremplir sa déclaration de revenus en y intégrant les loyers.

– Il formalise la durée et les principales conditions du bail, ce qui peut servir de preuve en cas de litige.

– Il alimente des statistiques publiques qui servent de base au calcul de l’indice des loyers.

Actuellement, les propriétaires qui louent plus de deux appartements sont légalement tenus d’enregistrer leurs baux dans les 30 jours suivant la signature. À partir du 1er janvier 2026, tous les bailleurs, y compris ceux qui ne louent qu’un seul bien, devront obligatoirement effectuer cet enregistrement.

L’enregistrement électronique via le système officiel de l’HMS est gratuit pour les deux parties. Des prestataires privés existent pour la rédaction et la gestion des contrats, mais leurs services sont à la charge du propriétaire s’il y fait appel. Un bail sur support papier peut aussi être enregistré en l’envoyant à l’HMS, moyennant des frais et un délai de traitement d’environ une semaine.

Droit au logement et aides au loyer

De nombreux locataires remplissent les conditions pour obtenir une aide au logement. Ce dispositif, géré par l’HMS, prend la forme d’un versement mensuel destiné à alléger le poids du loyer pour les ménages à faibles ou moyens revenus.

Pour y prétendre, il faut notamment :

Disposer d’un bail enregistré.

Avoir établi son domicile officiel (lögheimili) à l’adresse du logement loué.

Respecter des critères de revenus, de composition du foyer et de montant de loyer.

Bon à savoir :

Les locataires peuvent estimer le montant de l’aide via le calculateur sur le site de l’HMS. Cependant, le nombre de bénéficiaires a significativement baissé récemment, et le montant des aides, souvent non revalorisé au rythme de l’inflation des loyers, perd en pouvoir d’achat réel.

Parallèlement aux aides nationales, certaines municipalités proposent des dispositifs complémentaires : aides au dépôt, subventions pour l’équipement de base (meubles, électroménager) ou compléments d’aide au logement pour les personnes en grande difficulté.

Le dépôt de garantie : montants, formes et récupération

Les propriétaires islandais demandent presque systématiquement une garantie avant l’entrée dans les lieux. La loi encadre cette pratique de manière assez stricte.

Le montant total ne peut pas dépasser l’équivalent de trois mois de loyer. En pratique, la plupart des bailleurs exigent une somme variant entre un et trois mois. Ce dépôt peut prendre plusieurs formes :

Types de garanties locatives acceptables

Différentes formes de garanties financières pouvant être proposées par un locataire pour sécuriser un bail, selon les conditions définies par le propriétaire.

Caution bancaire

Engagement écrit d’une banque de se porter garante du paiement du loyer et des charges en cas de défaillance du locataire.

Garantie personnelle d’un tiers

Engagement solidaire pris par une personne physique (comme un proche) de payer à la place du locataire en cas d’impayés.

Contrat d’assurance spécifique

Souscription à une assurance loyers impayés (GLI) auprès d’un organisme assureur pour couvrir les risques de non-paiement.

Dépôt de garantie

Somme d’argent versée par le locataire et placée sur un compte bancaire séparé, non bloqué, au meilleur taux disponible.

Contribution à un fonds mutuel

Participation à un fonds d’assurance collectif pour bailleurs, souvent proposé par certains propriétaires institutionnels.

Autre garantie acceptable

Tout autre type de garantie proposé par le locataire et jugé recevable et suffisamment sécurisant par le propriétaire.

Point important : le locataire a le droit de refuser un dépôt en espèces s’il propose une autre forme de garantie jugée satisfaisante. Le propriétaire ne peut pas mélanger ce dépôt avec ses fonds personnels, ni l’utiliser librement pendant la durée du bail. Les intérêts générés reviennent de droit au locataire au moment de la restitution.

Attention :

À la fin du bail, le propriétaire a quatre semaines pour réclamer par écrit une retenue sur le dépôt de garantie (pour loyers impayés ou dégradations). Passé ce délai, il doit intégralement le restituer, majoré des intérêts. Si le locataire conteste la retenue, le propriétaire dispose alors de quatre semaines supplémentaires pour saisir la commission de recours ou les tribunaux, sans quoi sa demande risque d’être rejetée.

L’état des lieux et la condition du logement

La loi islandaise impose que le logement loué soit habitable, propre et conforme aux exigences de sécurité, notamment en matière d’hygiène, de réseaux d’eau et d’évacuation, et de protection incendie. À la remise des clés, le locataire a intérêt à examiner très attentivement l’appartement ou la maison, à signaler toute anomalie par écrit et à consigner ces éléments dans le contrat ou dans un document annexe.

Bon à savoir :

Une inspection détaillée est obligatoire à l’entrée et à la sortie des lieux. Elle peut être réalisée conjointement par le propriétaire et le locataire, ou par un tiers indépendant. Si une partie demande un expert indépendant, l’autre ne peut refuser. Les frais des inspections d’entrée et de sortie par un expert sont alors partagés à parts égales.

Ce rapport d’inspection joue un rôle central en fin de bail, puisqu’il permet de distinguer l’usure normale d’éventuelles dégradations imputables au locataire. Il est d’ailleurs recommandé de compléter l’inspection par des photos datées envoyées au propriétaire, afin de disposer d’une preuve objectif de l’état initial.

Bon à savoir :

Le locataire doit signaler par écrit tout défaut constaté à l’emménagement dans un délai de 4 semaines. Pour un problème apparaissant ultérieurement, le délai de notification est de 14 jours après sa découverte. Si le propriétaire n’engage pas les réparations dans les 4 semaines suivant l’alerte, le locataire peut, après expertise, faire réaliser les travaux et déduire le coût du loyer. En l’absence de solution après 8 semaines pour un défaut grave, une résiliation anticipée du bail peut être envisagée.

Entretien, réparations : qui doit faire quoi ?

La règle générale en ISLANDE est simple : le propriétaire prend en charge l’entretien structurel et les réparations importantes, à l’intérieur comme à l’extérieur, tandis que le locataire assume les petits travaux du quotidien et doit réparer ce qu’il a lui-même endommagé.

Relèvent normalement du propriétaire :

Les travaux de structure (murs, toiture, menuiseries extérieures).

– Le remplacement des revêtements de sol et des peintures à intervalles raisonnables.

– L’entretien des installations de chauffage, d’électricité et de plomberie.

– Les réparations majeures liées à l’usure normale ou à un vice caché.

– Les taxes foncières, l’assurance de l’immeuble et les charges de copropriété de base.

Relèvent normalement du locataire :

Astuce :

Le locataire est tenu d’effectuer l’entretien courant du logement. Cela inclut le remplacement des ampoules, les petits travaux de maintenance comme le débouchage des siphons ou le resserrage de vis, ainsi que le nettoyage régulier du logement dans le respect des règles d’hygiène. Il est également responsable de la réparation ou de l’indemnisation de tout dégât causé par lui-même, les membres de son foyer ou ses invités.

Il est possible de déroger à cette répartition classique, par exemple en confiant au locataire certains travaux d’intérieur contre une réduction de loyer. Mais ces aménagements doivent être décrits précisément dans le bail, faute de quoi ils risquent de devenir source de litige.

En cas de dégâts imputés au locataire, le propriétaire doit lui notifier les problèmes par écrit et lui laisser un délai de quatre semaines pour agir. Passé ce délai, il peut organiser lui-même les réparations aux frais du locataire, à condition de faire valider au préalable le devis par un expert indépendant.

Droits et devoirs du locataire

La loi islandaise confère aux locataires un socle de droits non négociables. Parmi les principaux :

Le droit à un contrat écrit conforme à la loi.

Le droit de connaître l’identité du propriétaire ou de son représentant.

– Le droit de jouir paisiblement du logement, sans intrusion injustifiée.

– Le droit à un logement sûr, salubre et correctement entretenu.

– La protection contre les hausses de loyer injustifiées et les expulsions illégales.

– Le droit au remboursement du dépôt de garantie dans les délais prévus, si aucune dette ni dégradation n’est constatée.

En contrepartie, le locataire a des obligations claires :

Attention :

Le locataire doit notamment : payer le loyer à la date convenue même en cas de conflit, entretenir le logement et signaler rapidement les problèmes, régler ses factures (électricité, eau, etc.), permettre l’accès au propriétaire pour les réparations avec préavis, ne pas sous-louer sans accord explicite, et respecter les règles de bon voisinage.

En cas de désaccord sur le caractère « raisonnable » d’un loyer ou sur le respect des obligations légales, le locataire peut s’adresser à la commission de recours (Housing Appeals Committee) ou à des services de soutien gratuits comme la ligne d’aide aux locataires gérée par l’Association des consommateurs.

Droits et devoirs du propriétaire

Du côté des propriétaires, la loi impose également un certain nombre de responsabilités, qui ne peuvent pas être évitées par contrat :

Fournir un bail conforme à la législation.

Livrer et maintenir le logement en bon état d’usage.

– Payer les taxes foncières, l’assurance et les charges communes, sauf accord contraire explicite.

– Respecter les procédures légales de résiliation, de révocation et, le cas échéant, d’expulsion.

– Annoncer ses visites avec un préavis raisonnable et ne pas pénétrer dans les lieux en l’absence du locataire sans son accord explicite.

Le propriétaire dispose néanmoins de plusieurs leviers :

Bon à savoir :

Le propriétaire peut demander une révision du loyer en cas d’augmentation significative des coûts d’exploitation, dans le respect de la loi et du contrat. En cas de retard de paiement, une mise en demeure écrite doit être envoyée ; l’absence de régularisation sous sept jours peut constituer un motif de résiliation anticipée du bail. Pour des dégradations ou une violation grave des clauses, il est possible de saisir la justice ou la commission de recours.

Une expulsion ne peut jamais être réalisée par le propriétaire lui-même (changement de serrure, retrait des effets personnels du locataire, etc.) : ces pratiques sont illégales et peuvent tomber sous le coup du code pénal islandais. L’éviction passe obligatoirement par une décision judiciaire ou un ordre d’exécution du commissaire de district.

Résiliation, non-renouvellement et fin de bail

En ISLANDE, la durée du préavis dépend du type de bail et de la nature du bien loué. Pour les baux d’habitation à durée indéterminée, la règle générale est de six mois de préavis, aussi bien pour le locataire que pour le propriétaire, le délai courant à partir du premier jour du mois suivant la notification.

Pour des situations particulières, la loi prévoit des délais différents :

Une chambre seule en location à durée indéterminée : trois mois de préavis.

Un local de stockage : un mois de préavis.

Bon à savoir :

Un bail à durée déterminée (DDD) se termine automatiquement à la date d’échéance prévue au contrat, sans obligation de préavis. Cependant, une résiliation anticipée est possible uniquement si le contrat le prévoit explicitement. Dans ce cas, elle doit être motivée par des raisons précises et respecter un délai de préavis d’au moins trois mois.

Un point important concerne le « droit de priorité » du locataire à la fin d’un bail. Dans la plupart des cas, si le logement reste disponible à la location pour au moins un an, le locataire sortant a un droit préférentiel pour conclure un nouveau bail. Pour exercer ce droit, il doit notifier le propriétaire par écrit au moins trois mois avant la fin du bail. Le propriétaire a alors 14 jours pour répondre et justifier un éventuel refus. Ce droit ne s’applique toutefois pas dans certaines situations : logement occupé par le propriétaire lui-même, projet de vente dans les six mois, travaux lourds rendant les lieux inhabitables, logement meublé dans certains cas, ou manquements graves du locataire au bail.

Bon à savoir :

À la fin du bail, le locataire doit restituer le logement propre et dans un état comparable à l’entrée, compte tenu de l’usure normale. Il est également de sa responsabilité de résilier ou de transférer les contrats d’énergie et de services en informant les fournisseurs concernés.

En cas de conflit : recours et assistance

Malgré un cadre juridique détaillé, les conflits locatifs existent. Ils peuvent porter sur le montant d’un loyer, la restitution d’un dépôt, l’exécution de travaux, la validité d’une résiliation ou les conditions d’une expulsion.

En ISLANDE, plusieurs acteurs peuvent intervenir :

Recours et soutien pour locataires

En cas de litige locatif, plusieurs organismes et voies de recours sont à votre disposition pour vous conseiller, défendre vos droits ou trancher un conflit.

Commission des réclamations logement

Rend des décisions administratives contraignantes sur les litiges. Ces décisions peuvent être contestées devant un tribunal dans un délai de huit semaines.

Ligne d’aide aux locataires

Service gratuit géré par l’Association des consommateurs. Offre des conseils juridiques, aide à orienter les démarches et à préparer un dossier pour la commission.

Associations de locataires

Militent pour une meilleure protection des ménages et le développement de logements abordables à but non lucratif. Peuvent offrir soutien et conseils.

Tribunaux

Saisis en dernier recours, notamment pour les procédures d’expulsion ou pour contester une décision administrative de la commission.

Dans tous les cas, la loi insiste sur l’importance d’échanger par écrit : notifications de défauts, mises en demeure, préavis, contestations. Les courriels peuvent être assimilés à des envois recommandés s’ils permettent de prouver la date de réception et le contenu transmis.

Tension du marché, location saisonnière et perspectives

Les données de l’Autorité du logement montrent une pression persistante sur le marché locatif islandais. L’indice des loyers a augmenté plus vite que l’ensemble des prix à la consommation depuis plusieurs années, et le pays fait partie de ceux où la charge liée au logement est la plus lourde par rapport aux revenus.

20

C’est la proportion d’appartements dans certains quartiers centraux de Reykjavik désormais consacrés à la location touristique de courte durée.

Malgré ces ajustements, les prévisions convergent : sans augmentation significative de l’offre de logements résidentiels et sans mesures plus fortes sur les loyers, il est probable que les prix de location continuent à rester élevés à moyen terme, même si les taux d’intérêt commencent à se détendre et que le marché immobilier dans son ensemble ralentit légèrement.

Louer à long terme en ISLANDE : un équilibre entre protections fortes et réalité chère

Louer un bien immobilier à long terme en ISLANDE, que ce soit dans la région de Reykjavik, à Akureyri ou dans une petite ville de province, implique de composer avec un paradoxe : d’un côté, un cadre légal très structuré, souvent favorable aux locataires, qui encadre les contrats, les dépôts, les réparations, les préavis et les expulsions ; de l’autre, un marché extrêmement tendu, des loyers élevés par rapport aux revenus, et une concurrence vive pour chaque appartement mis sur le marché.

Astuce :

Pour un projet d’installation durable, il est utile de garder en tête quelques idées forces issues de l’ensemble des données disponibles.

Préparer en amont un budget réaliste, intégrant à la fois le loyer, les charges et le niveau des salaires locaux.

– Commencer les recherches plusieurs mois à l’avance, en utilisant à la fois les sites islandais, les groupes Facebook et les réseaux personnels.

– Refuser toute demande de paiement à distance sans visite physique ou virtuelle du logement, afin d’éviter les arnaques.

– Exiger un contrat écrit et veiller à ce qu’il respecte les exigences minimales de la loi sur la location.

– Faire enregistrer le bail auprès de l’HMS pour sécuriser sa situation et ouvrir droit aux aides éventuelles.

– Documenter soigneusement l’état du logement à l’arrivée pour limiter les litiges à la sortie.

– Conserver par écrit toutes les communications importantes avec le propriétaire.

Bon à savoir :

Il est possible de louer en Islande avec plus de sécurité en respectant certains principes et en utilisant les dispositifs publics existants : le HMS (service de logement), les lignes d’aide aux locataires et la commission de recours, même dans un marché où le coût au mètre carré est élevé.

Pourquoi il est préférable de me contacter ? Voilà un exemple concret :

Un chef d’entreprise français d’environ 50 ans, avec un patrimoine financier déjà bien structuré en Europe, souhaitait diversifier une partie de son capital dans l’immobilier résidentiel en Islande pour chercher du rendement locatif et une exposition à la couronne islandaise. Budget alloué : 400 000 à 600 000 dollars, sans recours au crédit.

Après analyse de plusieurs marchés (Reykjavík, Kópavogur, Hafnarfjörður), la stratégie retenue a consisté à cibler un appartement ou une petite maison de ville dans un quartier dynamique de la capitale, combinant rendement locatif brut cible de 6–7 % (plus le rendement est grand, plus le risque est important) et potentiel de valorisation à moyen terme, avec un ticket global (acquisition + frais + éventuels travaux) d’environ 500 000 dollars. La mission a inclus : sélection du marché et du quartier, mise en relation avec un réseau local (agent immobilier, avocat, fiscaliste), choix de la structure la plus adaptée (propriété directe ou société locale) et définition d’un plan de diversification pluriannuel intégrant fiscalité française et islandaise.

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A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Expert en gestion de patrimoine internationale depuis plus de 20 ans, j’accompagne mes clients dans la diversification stratégique de leur patrimoine à l’étranger, un impératif face à l’instabilité géopolitique et fiscale mondiale. Au-delà de la recherche de revenus et d’optimisation fiscale, ma mission est d’apporter des solutions concrètes, sécurisées et personnalisées. Je conseille également sur la création de sociétés à l’étranger pour renforcer l’activité professionnelle et réduire la fiscalité globale. L’expatriation, souvent liée à ces enjeux patrimoniaux et entrepreneuriaux, fait partie intégrante de mon accompagnement sur mesure.

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