Longtemps perçue comme un marché de niche, l’ISLANDE est pourtant l’un des pays européens où la fiscalité immobilière est la plus structurée… et parfois la plus favorable, à condition d’en maîtriser les règles. Entre remboursement massif de TVA sur les travaux, taxation douce des loyers et exonération totale sur certaines plus-values, le cadre fiscal islandais réserve plusieurs avantages concrets aux investisseurs, qu’ils soient résidents ou non.
Cet article détaille, en langage clair, les principaux mécanismes fiscaux à connaître pour investir dans l’immobilier en Islande. Il s’appuie sur les dispositions légales les plus récentes et sur des données chiffrées actualisées pour offrir un panorama complet de la situation.
Un environnement fiscal globalement compétitif pour l’immobilier
Avant d’entrer dans le détail des dispositifs spécifiques à l’immobilier, il est utile de situer le cadre général. En ISLANDE, la fiscalité repose sur quelques piliers simples.
Pour les sociétés détenant ou développant de l’immobilier en Islande, l’impôt sur les sociétés est de 20 % pour les sociétés de capitaux (comme les SARL) et de 37,6 % pour certaines formes de partenariats. Les entreprises résidentes sont imposées sur leurs revenus mondiaux, tandis que les sociétés non résidentes ne sont taxées que sur leurs revenus islandais, tels que les loyers ou les plus-values immobilières locales.
Pour les particuliers, les revenus du travail sont soumis à un barème progressif, mais ce qui intéresse directement l’investisseur immobilier, ce sont les revenus classés en « revenus de capital » : intérêts, dividendes, plus-values… et, dans certains cas, loyers. Ces revenus sont, en régime normal, taxés au taux fixe de 22 %.
Ce cadre relativement lisible est agrémenté de plusieurs aménagements importants en faveur de l’immobilier : remboursement de TVA sur les travaux, régime privilégié des loyers résidentiels, exonération de plus-value sur la résidence principale, accords de non–double imposition et instruments spécifiques pour les non‑résidents. C’est cet assemblage qui, au final, façonne l’attractivité fiscale de l’ISLANDE pour les investisseurs immobiliers.
TVA sur les travaux : un levier majeur pour réduire le coût de l’investissement
L’un des dispositifs les plus puissants – et les moins connus hors du pays – est le remboursement de TVA accordé aux propriétaires d’immeubles résidentiels pour les travaux effectués « sur site ».
Un remboursement jusqu’à 35 %… voire 100 % selon les périodes
En temps normal, un propriétaire de logement peut obtenir le remboursement de 35 % de la TVA acquittée sur les travaux réalisés directement sur le bien : construction neuve, rénovation lourde, entretien courant. Cela concerne les prestations effectuées sur place, et non celles réalisées en atelier ou via certains engins mobiles.
La TVA standard étant de 24 % en 2025, ce remboursement représente une réduction très sensible de la facture de travaux. Lorsque la TVA est calculée « en dedans » (à partir d’un prix TTC), le taux effectif est d’environ 19,35 %, ce qui donne une idée de l’économie potentielle.
De manière exceptionnelle, l’Islande a, pour certaines périodes, porté ce remboursement à des niveaux beaucoup plus élevés afin de soutenir l’activité du secteur et la transition énergétique.
| Période des travaux sur site | Taux de remboursement de TVA | Délai pour déposer la demande |
|---|---|---|
| Du 1ᵉʳ mars 2020 au 31 août 2022 | 100 % de la TVA payée | 6 ans à compter de la naissance du droit |
| Du 1ᵉʳ septembre 2022 au 30 juin 2023 | 60 % de la TVA payée | 6 ans |
| Régime général (hors périodes spéciales) | 35 % de la TVA payée | 6 ans |
Pour un investisseur ayant mené de gros chantiers pendant ces fenêtres temporelles, la possibilité de récupérer 60 % voire 100 % de la TVA est un avantage massif qui améliore directement la rentabilité nette des projets.
Des conditions strictes mais prévisibles
Pour bénéficier de ces remboursements, quelques conditions clefs s’imposent :
– l’entreprise qui réalise les travaux doit être inscrite au registre TVA islandais et disposer d’un numéro de TVA actif au moment de l’exécution ;
– le propriétaire doit conserver des factures valides et des preuves de paiement ;
– les travaux doivent être effectués sur place, sur l’immeuble résidentiel concerné.
Les autorités fiscales recommandent aux propriétaires de vérifier, avant tout paiement, que le prestataire est bien enregistré à la TVA.
Administration fiscale islandaise, Iceland Revenue and Customs
Les demandes peuvent être déposées pendant six années à compter de la naissance du droit, ce qui laisse une marge de manœuvre confortable, à condition de conserver une documentation complète.
Bonus pour les bornes de recharge de voitures électriques
Dans la même logique d’incitation, l’ISLANDE a mis en place un remboursement intégral de TVA (100 %) sur l’achat et l’installation de bornes de recharge pour véhicules électriques, lorsqu’elles sont implantées dans ou sur des bâtiments résidentiels. Pour les installations réalisées entre le 1ᵉʳ janvier 2020 et le 31 décembre 2023, les propriétaires peuvent encore déposer une demande pendant le délai de six ans.
Ce traitement fiscal très favorable réduit fortement le coût net d’équipement et peut être intégré dans la stratégie de valorisation d’un immeuble résidentiel, notamment dans les copropriétés ou résidences destinées à une clientèle sensible aux enjeux environnementaux.
TVA, location et hébergement : un régime nuancé mais exploitable
Comprendre le fonctionnement de la TVA sur les loyers et prestations liées à l’hébergement est essentiel pour quiconque envisage location courte durée, exploitation de résidences de tourisme ou développement hôtelier en ISLANDE.
Deux taux de TVA et une exonération majeure pour la vente d’immeubles
Le système islandais de TVA repose sur :
– un taux standard de 24 % ;
– un taux réduit de 11 % pour une série de biens et services, dont la location de chambres d’hôtel et d’hébergements, certains produits alimentaires, livres, accès à des infrastructures routières, électricité et eau chaude pour le chauffage, services d’agences de voyages, transport de passagers, entrée dans des spas et saunas.
La vente d’immeubles est généralement exonérée de TVA, ce qui est un point crucial pour les investisseurs. Ainsi, l’achat ou la revente d’un logement ne supporte pas la TVA. Cependant, il est important de noter que l’exploitation locative peut, elle, être soumise à la TVA dans certains cas spécifiques, comme pour l’hébergement touristique.
Longue durée exonérée, courte durée soumise au taux réduit
Les locations de logements à long terme sont considérées comme des opérations exemptées de TVA. Cela signifie qu’un bailleur résidentiel classique ne facture pas de TVA sur ses loyers de longue durée et n’a pas, par principe, le droit de déduire la TVA sur ses coûts liés à cette activité.
Taux réduit de TVA applicable à l’hébergement touristique en France, incluant hôtels, locations meublées et terrains de camping.
Pour ces activités, la TVA due est la suivante :
| Type de prestation liée à l’hébergement | Soumission à la TVA | Taux applicable |
|---|---|---|
| Location longue durée d’un logement résidentiel | Exonérée | 0 % |
| Location de chambres d’hôtel / guesthouse | Taxable | 11 % |
| Emplacements de camping / caravanes | Taxable | 11 % |
| Accès à spas et saunas | Taxable | 11 % |
Cet environnement est particulièrement important pour les investisseurs positionnés sur la location courte durée tournée vers le tourisme : le fait de bénéficier d’un taux réduit plutôt que du taux standard atténue le poids de la TVA sur le modèle économique, tout en permettant la récupération de la TVA amont sur une partie des coûts.
Loyer résidentiel : une fiscalité personnelle étonnamment douce
Du point de vue des particuliers, la taxation des revenus locatifs constitue l’un des plus grands atouts fiscaux de l’ISLANDE.
50 % des loyers totalement exonérés d’impôt
Lorsque les loyers proviennent de logements résidentiels et que le bailleur ne loue pas plus de deux biens relevant de la législation islandaise sur la location résidentielle, ces revenus sont considérés comme des revenus de capital, avec un traitement très spécifique :
– 50 % des loyers bruts sont purement et simplement exonérés de tout impôt ;
– les 50 % restants sont taxés au taux fixe de 22 %, sans aucune déduction de charges.
Le régime fiscal de la location meublée non professionnelle (LMNP) offre un avantage significatif sur l’imposition des loyers.
La moitié du loyer encaissé n’entre jamais dans l’assiette de l’impôt sur le revenu.
L’autre moitié du loyer est imposée au taux forfaitaire de 22% pour les prélèvements sociaux.
L’effet combiné du dispositif revient à taxer seulement environ 11% du loyer brut encaissé.
Cette mécanique s’applique aussi bien aux résidents qu’aux non‑résidents, dès lors que les conditions (maximum deux propriétés, logement résidentiel) sont remplies.
On peut résumer ce régime de la façon suivante :
| Élément | Valeur |
|---|---|
| Nombre maximal de logements loués pour bénéficier du régime | 2 propriétés |
| Part du loyer exonérée | 50 % |
| Taux d’imposition sur la partie taxable | 22 % |
| Taux effectif sur le loyer brut | 11 % |
| Déduction de charges | Aucune (sur ce régime spécifique) |
Pour l’investisseur, l’avantage est triple : simplicité déclarative, taux effectif très modéré et prévisibilité de la charge fiscale, quel que soit le niveau de loyer.
Location temporaire et imputation de ses propres charges de logement
Un mécanisme complémentaire permet, lorsque le propriétaire loue son logement pour une durée limitée, d’imputer les coûts de son propre logement sur les revenus de location perçus, en les compensant avec ses dépenses de logement personnel. Ce dispositif, plus technique, peut offrir des optimisations ponctuelles, notamment lors de locations de courte ou moyenne durée de la résidence principale.
Traitement des loyers dans le cadre du couple
Lorsque des conjoints mariés ou cohabitants font l’objet d’une imposition conjointe, les revenus de capital, y compris les loyers résidentiels sous ce régime, sont affectés au conjoint ayant les revenus d’activité les plus élevés. Le principe de l’exonération de 50 % reste applicable, mais la charge d’impôt se concentre sur le foyer fiscal le mieux doté en revenus salariaux.
Plus-values immobilières : un régime dur sur le papier, très favorable en pratique
Sur le plan formel, la fiscalité islandaise des plus-values est simple : pour les particuliers, les gains sur cessions d’actifs (y compris des immeubles) entrent dans la catégorie des revenus de capital, imposés au taux de 22 %.
Mais dans le domaine immobilier, plusieurs aménagements transforment ce taux facial en véritable avantage.
Exonération totale sur la résidence principale détenue plus de deux ans
Le mécanisme le plus attractif concerne la résidence principale. Lorsqu’un contribuable cède un logement qu’il a utilisé comme résidence principale et qu’il en est propriétaire depuis plus de deux ans, la plus-value réalisée peut être totalement exonérée d’impôt, sous réserve de certaines limites de taille du bien.
Cela signifie qu’un résident islandais qui achète, occupe pendant au moins deux ans puis revend sa résidence principale peut, dans de nombreux cas, ne payer aucun impôt sur le gain réalisé, même si celui‑ci est substantiel.
Pour les investisseurs qui s’installent en ISLANDE ou qui y vivent déjà, cette disposition est stratégique dans la construction d’un patrimoine résidentiel, notamment lorsqu’on anticipe une appréciation significative du marché immobilier.
Rollover : report et réinvestissement de la plus-value
Lorsque la résidence principale est détenue depuis moins de deux ans, la plus-value ne bénéficie pas automatiquement de l’exonération. Cependant, la législation permet, sous conditions, de reporter cette imposition en la « roulante » dans le prix de revient d’un nouveau logement.
Concrètement, le propriétaire peut réduire le coût d’acquisition d’une nouvelle résidence du montant de la plus-value réalisée, ce qui décale la taxation à une date ultérieure. Ce mécanisme de report est possible pendant deux ans à compter de la fin de l’année de la vente et le réinvestissement peut avoir lieu dans un État de l’EEE, de l’EFTA ou aux Îles Féroé, en plus de l’ISLANDE.
Les pertes subies lors de la vente de biens privés ne sont généralement pas déductibles. Toutefois, il est possible de les compenser avec des gains de même nature réalisés au cours de la même année.
Pour les sociétés : neutralité sur certains gains et intégration au résultat courant
Du côté des sociétés, les plus-values sont généralement traitées comme un revenu ordinaire et imposées au taux de l’impôt sur les sociétés (20 % pour les sociétés de capitaux). Néanmoins, la fiscalité islandaise offre un traitement particulièrement favorable pour les plus-values sur actions :
– les gains provenant de la vente de titres de sociétés islandaises peuvent être entièrement déductibles, aboutissant à une imposition effective nulle ;
– la même logique vaut pour les gains sur actions de sociétés étrangères, si ces dernières sont situées dans des pays de l’OCDE, de l’EEE, de l’EFTA ou aux Îles Féroé et soumises à une imposition comparable à celle de l’ISLANDE.
Pour les véhicules qui détiennent des participations immobilières via des sociétés, cette neutralité sur les plus-values de titres peut donc être un avantage important dans la structuration de l’investissement.
Fiscalité locale : taxes foncières et droits d’enregistrement
Comme dans la plupart des pays, l’investissement immobilier en ISLANDE entraîne des taxes récurrentes et des coûts de transaction. L’intérêt réside dans leur niveau relativement modéré et leur prévisibilité.
Taxe foncière municipale : un coût récurrent raisonnable
La taxe foncière est prélevée par les communes sur la base de la valeur officielle de l’immeuble. Chaque municipalité fixe ses taux, avec une borne supérieure à 1,65 % de cette valeur.
Taux d’imposition de base appliqué à Reykjavik pour les logements résidentiels.
En réalité, la facture annuelle regroupe plusieurs éléments municipaux (taxe foncière, redevances pour les ordures, centres de recyclage, redevances foncières), mais reste, dans la plupart des cas, modérée au regard des valeurs immobilières.
On peut illustrer cet ordre de grandeur :
| Type de bien à Reykjavik (exemple) | Base de calcul | Taux indicatif |
|---|---|---|
| Logement résidentiel (catégorie A) | Valeur foncière | ≈ 0,18 % |
| Immeuble commercial / industriel (catégorie C) | Valeur foncière | ≈ 1,60 % |
Des réductions ou exonérations peuvent être accordées aux personnes âgées à faibles revenus ou aux personnes handicapées, ce qui peut jouer pour certains propriétaires occupants mais intéresse moins l’investisseur locatif pur.
Droits d’enregistrement et timbre : un coût d’entrée contenu
Lors de l’acquisition d’un bien immobilier, l’ISLANDE applique un droit de timbre (stamp duty) sur les actes constatant le changement de propriété. Le taux dépend du profil de l’acquéreur :
– 0,8 % de la valeur officiellement enregistrée pour les personnes physiques ;
– 1,6 % pour les personnes morales (sociétés, fonds, etc.).
Le droit de préemption ne s’applique pas dans le cadre de certaines restructurations comme les fusions ou scissions de sociétés. Son exercice implique des frais d’enregistrement modérés et peut engendrer des honoraires juridiques et notariaux.
En pratique, le « coût d’entrée » à l’achat (hors commission de l’agent, généralement supportée par le vendeur) se situe dans une fourchette large de l’ordre de 0,9 % à 2,7 % du prix du bien pour l’acquéreur, et le coût « aller‑retour » (achat + revente) atteint typiquement entre 2,4 % et 5,2 %.
Non-résidents : traitement fiscal, accords de non–double imposition et remboursement de TVA
Pour un investisseur étranger, la question clé est de savoir comment ces règles s’appliquent lorsqu’on n’est pas résident fiscal islandais.
Revenus immobiliers de source islandaise : imposition locale ciblée
Les personnes non résidentes, c’est‑à‑dire qui ne remplissent pas les conditions de résidence fiscale en ISLANDE (notamment présence inférieure à 183 jours sur 12 mois), sont soumises à une « responsabilité fiscale limitée ». Elles ne sont taxées que sur leurs revenus de source islandaise, ce qui inclut :
– les loyers issus de biens situés en ISLANDE ;
– les plus-values sur la vente de ces biens ;
– certains revenus financiers liés à des placements islandais.
Pour les loyers résidentiels, lorsque les conditions sont remplies (maximum deux logements relevant du droit locatif résidentiel), le régime de faveur de 50 % d’exonération et 22 % sur le reste s’applique également aux non‑résidents. De même, les plus-values sont, en principe, soumises au taux de 22 %, avec la possibilité de bénéficier des règles d’exonération sur la résidence principale si les conditions sont réunies.
Dividendes, intérêts et redevances : rôle des retenues à la source
Pour les revenus versés à des non‑résidents, le système islandais recourt aux retenues à la source :
Taux de retenue à la source applicable aux dividendes versés à des personnes physiques non résidentes en France.
Toutefois, de nombreux investisseurs sont protégés par les conventions de non–double imposition signées par l’ISLANDE avec plus d’une quarantaine de pays (États-Unis, France, Allemagne, Royaume‑Uni, Canada, pays nordiques, etc.). Ces accords peuvent réduire, voire annuler, la retenue à la source, ou permettre au contribuable de récupérer via crédit d’impôt ou remboursement la part d’impôt islandais excédentaire.
Pour bénéficier des avantages conventionnels, un investisseur doit généralement :
Pour bénéficier d’une exonération, d’un taux réduit ou d’un remboursement d’impôt en Islande, vous devez être résident fiscal d’un pays partenaire et déposer la demande appropriée auprès de l’administration islandaise. Utilisez le formulaire RSK 5.42 pour une exonération ou un taux réduit à la source, et le formulaire RSK 5.43 pour demander le remboursement d’impôts déjà prélevés.
Remboursement de TVA pour entreprises étrangères
Les entreprises étrangères sans établissement stable en ISLANDE peuvent, dans certains cas, obtenir le remboursement de la TVA supportée sur des biens ou services acquis pour des besoins professionnels en ISLANDE, à condition qu’elles auraient été tenues de s’enregistrer à la TVA si elles y exerçaient une activité locale similaire.
Ce droit au remboursement exclut certains secteurs, comme les agences de voyages, les compagnies d’assurance ou les banques, mais peut concerner des sociétés étrangères impliquées dans des projets immobiliers (acquisition de matériaux, prestations de services techniques facturées localement, etc.), dès lors qu’elles ne réalisent pas elles‑mêmes de ventes taxables en ISLANDE pendant la période considérée.
Les personnes domiciliées à l’étranger peuvent par ailleurs obtenir un remboursement partiel de la TVA sur des biens achetés en ISLANDE et emportés dans leurs bagages, si certaines conditions sont réunies (montant minimum de 4 000 ISK, sortie du territoire dans un délai de trois mois, présentation des biens et documents à la douane ou à une société de remboursement).
Structuration et sociétés immobilières : impôt sur les sociétés, amortissements et pertes
Au‑delà de la détention en direct, de nombreux investisseurs structurent leurs acquisitions via une société de capitaux, souvent pour faciliter la gestion, la transmission ou l’entrée de partenaires.
Impôt sur les sociétés et amortissement des immeubles
Les sociétés résidentes sont soumises à l’impôt sur les sociétés au taux de 20 % pour les formes juridiques les plus courantes. Les revenus de loyers y sont intégrés aux résultats, mais la grande différence par rapport à la détention en nom propre est la possibilité de déduire l’ensemble des charges nécessaires à la génération du revenu, notamment :
– intérêts d’emprunt liés au financement du bien ;
– frais de gestion, de personnel, de maintenance ;
– amortissements de l’immeuble.
Les règles d’amortissement pour les bâtiments imposent généralement une méthode linéaire avec des taux annuels variables. Par exemple, les bâtiments résidentiels, commerciaux et de bureaux peuvent être amortis entre 1 % et 3 % par an, les bâtiments industriels, garages et entrepôts entre 3 % et 6 %, et certains ouvrages spécifiques comme les serres, quais ou forages à des taux plus élevés.
La base d’amortissement est la valeur d’acquisition diminuée des amortissements déjà pratiqués, avec une règle de plancher qui empêche de descendre en dessous de 10 % de la valeur initiale.
Pour apprécier l’intérêt économique de la structuration via société, il faut donc comparer :
Deux principaux régimes fiscaux s’appliquent aux revenus locatifs. Le régime dit « simple » pour les particuliers impose les loyers bruts à un taux de 11 %, sans possibilité de déduire les charges. En société, la taxation s’effectue à un taux de 20 % sur le bénéfice net (loyers moins charges réelles et amortissements). Une fiscalité supplémentaire peut ensuite s’appliquer lors de la distribution des dividendes aux actionnaires.
Report des pertes et consolidation fiscale
Les pertes fiscales subies par une société peuvent être reportées et imputées sur les bénéfices futurs pendant une durée de dix ans. Aucun report en arrière n’est possible.
Lorsqu’un groupe détient au moins 90 % d’une filiale, un régime de consolidation fiscale permet de compenser les profits et pertes entre sociétés membres, ce qui peut être intéressant pour des groupes immobiliers diversifiés (développement, exploitation, prestations de services).
Autres paramètres fiscaux à considérer
Même si l’essentiel des avantages pour un investisseur immobilier se concentre sur les points déjà évoqués, d’autres éléments du système islandais méritent d’être intégrés dans une analyse globale.
Les employeurs, y compris ceux qui gèrent en interne des équipes de maintenance, de conciergerie ou de gestion locative, sont soumis à une contribution de sécurité sociale de 6,35 % sur les salaires, ainsi qu’à une contribution obligatoire de 0,1 % au fonds de réhabilitation VIRK. Les cotisations de retraite totalisent au moins 15,5 % du salaire (4 % à la charge du salarié, 11,5 % à la charge de l’employeur).
Montant total des contributions spécifiques pour les personnes physiques en Islande, incluant la redevance audiovisuelle et la cotisation au fonds des personnes âgées.
Accords internationaux et sécurité juridique
Sur le plan international, l’ISLANDE est intégrée aux principaux dispositifs multilatéraux : membre de l’Espace économique européen et de l’AELE, participante active à l’OCDE, signataire de la Convention multilatérale contre l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices (BEPS) et du cadre CRS d’échange automatique d’informations.
Elle entretient un réseau étendu de conventions de non–double imposition (plus de 40 États), parmi lesquels la plupart des grands pays d’origine des investisseurs. Ces accords, combinés à la transparence de l’administration fiscale islandaise et à la possibilité d’obtenir des rescrits (rulings) sur des opérations envisagées, constituent un élément important de sécurité juridique pour l’investisseur international.
Synthèse : pourquoi la fiscalité islandaise séduit les investisseurs immobiliers avisés
En apparence, la fiscalité de l’ISLANDE ne semble pas particulièrement « low tax » : un taux de 22 % sur les revenus de capital, un impôt sur les sociétés à 20 %, une TVA à 24 %. Pourtant, dans le détail, plusieurs mécanismes convergent pour rendre l’investissement immobilier attractif, surtout pour ceux qui savent les exploiter :
Un aperçu des principaux dispositifs fiscaux avantageux pour les propriétaires et investisseurs immobiliers en France.
Remboursement substantiel de TVA sur les travaux résidentiels, avec des périodes ayant permis des remboursements de 60 % voire 100 %.
Régime ultra simplifié et très avantageux pour les loyers des particuliers (50 % d’exonération, taux effectif de 11 % sans plafond de loyer).
Exonération de plus-value sur la résidence principale détenue depuis plus de deux ans, avec possibilités de report en cas de détention plus courte.
Grandes marges d’optimisation via les sociétés (déduction des charges réelles, amortissements, neutralité des plus-values sur certaines participations).
Niveau raisonnable des taxes foncières et des coûts de transaction, comparé à d’autres marchés développés.
Accès à un réseau dense de conventions de non-double imposition et procédures claires de remboursement ou de réduction des retenues à la source.
Dispositifs ciblés en faveur de la transition énergétique (bornes de recharge 100 % remboursées en TVA sur certaines périodes, incitations à l’investissement vert).
Ce cadre, associé à un marché immobilier relativement transparent, une économie stable et une forte demande locative soutenue notamment par le tourisme et la rareté de l’offre, place l’ISLANDE dans la catégorie des destinations à haut potentiel pour les investisseurs qui acceptent de s’approprier un système fiscal moins connu, mais riche en opportunités.
La clé pour un investisseur averti consiste à articuler intelligemment les instruments fiscaux en Islande. Cela implique de choisir la bonne structure de détention, de synchroniser les travaux avec les fenêtres de remboursement de TVA, et d’optimiser la combinaison entre location longue durée résidentielle et hébergement touristique soumis à TVA. Pour les non-résidents, il est crucial d’exploiter pleinement les conventions fiscales et les mécanismes de remboursement. Ainsi, la fiscalité immobilière islandaise peut devenir un véritable avantage concurrentiel.
Un chef d’entreprise français d’environ 50 ans, avec un patrimoine financier déjà bien structuré en Europe, souhaitait diversifier une partie de son capital dans l’immobilier résidentiel en Islande pour rechercher du rendement locatif et une exposition à la couronne islandaise. Budget alloué : 400 000 à 600 000 euros, sans recours au crédit.
Après analyse de plusieurs marchés (Reykjavík, Kópavogur, Hafnarfjörður), la stratégie retenue a consisté à cibler un appartement ou une petite maison de ville dans un quartier dynamique de la capitale, combinant rendement locatif brut cible de 6 à 8 % – plus le rendement est élevé, plus le risque est important – et potentiel de valorisation à moyen terme, avec un ticket global (acquisition + frais + éventuelle rénovation légère) d’environ 500 000 euros. La mission a inclus : sélection du marché et du quartier, mise en relation avec un réseau local (agent immobilier, avocat, fiscaliste), choix de la structure la plus adaptée (propriété directe ou société islandaise) et définition d’un plan de diversification patrimoniale dans le temps.
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