Investir dans la pierre en Belgique reste, chiffres à l’appui, une stratégie solide. Marché immobilier mature, croissance économique modérée mais régulière, forte demande locative, pénurie structurelle de logements et cadre juridique stable: tous les ingrédients sont réunis pour un investissement patrimonial de long terme.
Les marchés immobiliers diffèrent significativement d’une ville à l’autre en Belgique, que ce soit en termes de prix, de loyers ou de rendements. Cette disparité concerne les grandes villes comme Bruxelles, Anvers, Gand, Liège, Namur et Charleroi, ainsi que les villes côtières et les capitales régionales plus petites. La question clé pour un investisseur n’est donc plus de savoir s’il faut investir en Belgique, mais bien d’identifier la localisation la plus pertinente.
Ce guide s’appuie sur des données récentes (prix au m², rendements, croissance sur 5 à 10 ans, vacance locative, projets d’infrastructure) pour passer en revue les villes et surtout les quartiers les plus prometteurs pour un investissement locatif en Belgique.
Un marché belge structurellement porteur pour l’investisseur
Le marché résidentiel belge coche plusieurs cases que recherchent les investisseurs prudents: stabilité macroéconomique, cycles immobiliers modérés, absence de bulle manifeste et forte urbanisation.
La Belgique compte environ 11,6 millions d’habitants dont 98 % en zone urbaine. Le PIB dépasse 578 milliards de dollars, avec une croissance attendue autour de 1,5 à 2 % par an jusqu’en 2028. Le pays bénéficie d’un rating AA avec perspective stable, ce qui se reflète dans un système bancaire solide et des conditions de financement relativement attractives.
Sur le plan immobilier, l’évolution des prix illustre cette progression sans emballement:
| Période | Hausse annuelle moyenne des prix résidentiels |
|---|---|
| 2010–2016 | +2 à 3 % |
| 2016–2020 | +3 à 4 % |
| 2020–2022 (post-Covid) | +4 à 6 % |
| 2023–2025 | +2 à 4 % |
Les appartements belges ont vu leur prix médian grimper de près de 60 % entre 2010 et 2025, soit environ 3,6 % par an. Ajustés de l’inflation et des taux, la plupart des grandes institutions (banques, NBB, KBC, etc.) considèrent aujourd’hui que le marché est globalement équilibré: les excès de valorisation identifiés il y a quelques années se sont en grande partie résorbés grâce à un refroidissement en 2022–2023.
La Belgique devrait manquer près de 375 000 logements à l’horizon 2030 en raison d’un déficit de construction neuve et d’une demande soutenue.
À l’échelle nationale, le rendement locatif brut moyen tourne autour de 4,2 %, avec des pointes nettement supérieures dans certaines villes secondaires ou quartiers en reconversion. Net de charges, les investisseurs obtiennent généralement entre 2,5 et 4 %.
Pour un investissement locatif, il est crucial de cibler les biens qui offrent un bon équilibre entre un rendement locatif immédiat (le cash-flow) et un potentiel de plus-value à moyen ou long terme. Cela implique d’analyser des marchés dynamiques, souvent en périphérie des grandes villes ou dans des villes secondaires en croissance, où la demande locative est forte et les prix d’acquisition permettent une rentabilité correcte, tout en bénéficiant de projets d’aménagement ou d’axes de transport futurs.
Capitale du pays et de facto de l’Union européenne, Bruxelles reste la locomotive du marché immobilier belge. Elle concentre les institutions européennes, l’OTAN, près de 90 000 entreprises (dont 2 000 multinationales), une population extrêmement internationale (plus de la moitié des actifs nés à l’étranger) et une demande locative quasi ininterrompue.
Un marché cher mais liquide, dopé par l’international
Les prix moyens à Bruxelles se situent dans le haut du panier belge:
| Type de bien (Bruxelles) | Prix moyen au m² (2024–2025) |
|---|---|
| Appartement | ≈ 3 400–3 520 €/m² |
| Maison | ≈ 3 240–3 300 €/m² |
Les disparités entre communes sont toutefois énormes. À Ixelles ou Etterbeek, le mètre carré d’appartement dépasse souvent 4 500 €, tandis que des communes comme Schaerbeek ou Forest affichent plutôt 3 000–3 500 €/m². Du côté des maisons, Uccle dépasse largement 750 000 € de prix moyen, quand Anderlecht ou Molenbeek tournent autour de 350 000 €.
Côté loyers, la médiane bruxelloise a explosé ces dernières années: +10,6 % en 2023, plus de 15 % sur deux ans, pour atteindre environ 1 100 € de loyer médian et 1 249 € en moyenne tous types de logements confondus. La hausse est encore plus marquée dans certains quartiers en tension: Saint-Gilles a vu ses loyers bondir de plus de 17 % en un an. Woluwe-Saint-Pierre, Uccle, Ixelles et Woluwe-Saint-Lambert figurent en tête des loyers, largement au-dessus de 1 300 € mensuels.
Pour l’investisseur, les rendements locatifs bruts sur appartements se situent autour de 5,5 % en moyenne, avec une fourchette d’environ 4,9 à 6 % selon le type de bien et le quartier. Net de charges et fiscalité, on retombe plutôt entre 3,5 et 4,5 %, ce qui reste très correct pour un marché aussi liquide et international.
Quartier Européen, Etterbeek, Ixelles : la sécurité par la demande institutionnelle
Pour un profil cherchant avant tout la sécurité locative et la valorisation à long terme, le cœur idéal reste le périmètre “Quartier Européen – Etterbeek – Ixelles”.
Ce quartier, centré sur la place Schuman et le parc Léopold, bénéficie d’une localisation stratégique à proximité immédiate des institutions européennes. Il concentre des bureaux de haut standing, d’excellentes infrastructures de transport, des parcs et des services. Le marché est caractérisé par des loyers parmi les plus élevés de Bruxelles, un taux de vacance extrêmement faible et une demande soutenue par des fonctionnaires européens, lobbyistes, consultants et diplomates aux budgets conséquents. La pérennité de l’écosystème est renforcée par de récents gros contrats de prélocation, comme ceux de la Commission et du Parlement dans des projets tels que LOOM ou Monterra.
Etterbeek, commune résidentielle bordant ce noyau européen, profite directement de ce voisinage: parc immobilier varié, écoles internationales, commerces, excellentes connexions. Le marché locatif y est très tendu, avec peu de vacance et des loyers solides. Les rendements y sont modérés (autour de 4–4,5 % brut) mais la perspective de plus-value est robuste.
Ixelles, enfin, combine ce socle institutionnel avec une dimension “lifestyle” très marquée: bars, restaurants, boutiques, art et vie nocturne autour de Flagey, du cimetière d’Ixelles ou de la chaussée d’Ixelles. Les prix y sont parmi les plus élevés de Bruxelles, mais les hausses sont régulières: +1,5 % sur trois mois et +2,2 % sur un an récemment, sur une base déjà élevée. C’est un choix typique d’investisseur patrimonial: cher à l’achat, solide à la revente, risque locatif très faible.
Saint-Gilles, Schaerbeek, Forest : les paris “value” au sein de la ville dense
À quelques stations de tram ou de métro du Quartier Européen, d’autres communes affichent un profil plus “value”: prix encore abordables relativement à Bruxelles-Ville ou Ixelles, mais fortes dynamiques de rattrapage.
Le quartier de Saint-Gilles a connu une hausse des loyers de plus de 17% en un an, illustrant une forte tension locative. Ce secteur dense et bien desservi, qui mélange populations modestes, artistes, jeunes actifs et nouvelles commerces, présente un rendement brut élevé et un fort potentiel de plus-value, attirant un nombre croissant d’investisseurs.
Schaerbeek profite d’un double mouvement: d’un côté, ses beaux boulevards arborés et ses maisons bourgeoises connaissent un regain d’intérêt, de l’autre, de grands projets comme la reconversion du site Josaphat ou le développement de nouveaux quartiers renforcent l’attractivité globale. Architecture variée, parcs, connexion facile vers le centre et l’aéroport: les ingrédients sont là pour une montée progressive, sur des niveaux de prix encore inférieurs aux communes “premium”.
Forest, enfin, est typiquement une commune de “rattrapage”: prix moyens inférieurs à la moyenne bruxelloise, proximité du centre, présence de grands projets (transformation de l’abbaye de Forest pour 22 millions d’euros, lien avec la requalification de la zone de l’Ouest ou du Mediapark), ambiance mixte résidentielle et créative. Les investisseurs y trouvent un meilleur rendement brut et une probabilité élevée de plus-value si la dynamique se poursuit.
Anderlecht, Molenbeek, Laeken, Evere, Jette : les fronts de la reconversion
Plus en périphérie ou le long du canal, plusieurs communes conjuguent prix d’entrée attractifs et grands programmes d’urbanisme. C’est là que se trouvent certains des meilleurs rapports “prix / potentiel” de la région.
– Anderlecht profite de vastes projets de renouvellement (CityDox, Key West dans la zone canal, requalification de places, création d’espaces verts) et d’un accès facilité aux autoroutes. Les prix y restent significativement inférieurs à la moyenne bruxelloise, avec des maisons aux alentours de 350 000 €. Pour un investisseur prêt à accepter un environnement encore en transition, le rendement est supérieur à la moyenne, avec une marge de revalorisation importante.
La commune de Molenbeek-Saint-Jean, malgré une réputation encore délicate, connaît une transformation rapide de certains quartiers, notamment le long du canal. Portée par des projets urbains ciblés et une forte pression démographique, la demande locative y est soutenue. Contrairement aux paris de plus-value douce d’Ixelles ou Uccle, l’investissement à Molenbeek est considéré comme plus spéculatif. Il offre cependant des rendements bruts déjà élevés, autour de 4,2 %, avec une marge de progression supplémentaire si les opérations de renouvellement urbain aboutissent.
– Laeken bénéficie de grands projets d’infrastructure et d’urbanisme, ainsi que de sa position stratégique vers le nord de Bruxelles. La combinaison de prix encore abordables, de logements souvent plus grands et de connexions améliorées (tram, rail, route) offre un bon terrain pour un investisseur medium/long terme.
– Evere, adossée à l’OTAN et à des sièges de multinationales, prend de plus en plus de place dans les radars. Les prix au m² (environ 3 055 € pour les appartements) restent légèrement inférieurs aux communes centrales, alors que la population a crû de 19 % en dix ans. C’est un spot logique pour cibler les expatriés de l’Alliance atlantique et des grands employeurs, avec une bonne profondeur de demande.
– Jette attire surtout les familles en quête de verdure tout en restant dans la ville. Ses loyers restent en dessous de 1 000 € en moyenne, mais la demande est constante et l’occupation élevée, y compris en location courte durée. L’investisseur y trouve plus de stabilité que de rendement spectaculaire, mais avec un risque limité.
En résumé, Bruxelles se prête à deux grandes stratégies: sécuriser du patrimoine dans les communes “blue chip” (Quartier Européen, Etterbeek, Ixelles, Uccle) ou viser un meilleur rendement et un potentiel de rattrapage dans les communes en reconversion (Saint-Gilles, Schaerbeek, Forest, Anderlecht, Molenbeek, Laeken, Evere, Jette).
Anvers : la ville de la surperformance, avec des quartiers stars comme ‘t Zuid
Anvers est la grande gagnante de la décennie écoulée: les prix immobiliers y ont bondi de plus de 50 % en dix ans, performance inégalée en Belgique. Deuxième agglomération du pays, deuxième port d’Europe, capitale du diamant et de la mode, la ville conjugue poids économique, attractivité internationale et dynamisme culturel.
Prix et rendements : un compromis encore favorable
Les prix moyens à Anvers restent, malgré cette hausse, inférieurs à ceux de Bruxelles:
| Indicateur (Anvers) | Valeur approximative |
|---|---|
| Prix moyen appart. au m² | ≈ 2 930 € |
| Prix moyen maison au m² | ≈ 2 600 € |
| Rendement brut moyen appartements | ≈ 5,1 % |
| Fourchette de rendement brut | ≈ 3,3 à 6,0 % |
Les studios offrent des rendements particulièrement élevés, autour de 6 % brut, tandis que les maisons familiales tournent plutôt autour de 5 %. Net de charges, les rendements restent solides (4–5 % dans les bons quartiers), avec une marge appréciable de plus-value si la tendance de long terme se poursuit.
‘t Zuid et Nieuw Zuid : cœur culturel et quartier en plein boom
S’il ne fallait citer qu’un quartier emblématique pour investir à Anvers, ce serait ‘t Zuid. Ce secteur, au sud du centre-ville, cumule musées phares (Musée d’Art contemporain M HKA, Musée de la Photographie FOMU), restaurants et bars branchés, galeries et concept stores. Il figure régulièrement dans les médias comme l’un des endroits les plus “hype” de Belgique.
Le quartier atteint des rendements locatifs bruts intermédiaires, estimés entre 4 et 5 %.
Juste à côté, Nieuw Zuid, vaste projet de réaménagement sur une ancienne emprise ferroviaire, ajoute une composante “nouvelle génération”: bâtiments basse énergie, services de proximité (restaurants, supermarché, galerie), logements ciblant cadres et expatriés. Le programme, lancé au début des années 2010, affiche des taux d’occupation autour de 98 % pour la location, ce qui en fait une machine à cash relativement prévisible pour l’investisseur orienté long terme.
Eilandje, Zurenborg, Berchem : les autres pôles attractifs
D’autres quartiers d’Anvers méritent une attention toute particulière.
Ancien quartier portuaire transformé en zone résidentielle et culturelle dynamique, offrant des biens modernes avec vue sur l’eau et un accès privilégié à la vie culturelle.
Appartements neufs ou rénovés, souvent avec vue sur l’eau, dans un quartier entièrement métamorphosé.
À proximité du musée MAS et d’espaces publics modernes, dans un quartier à l’ambiance à la fois résidentielle et culturelle.
Prix plus élevés que la moyenne, compensés par des taux de vacance très faibles, indiquant une forte demande.
– Zurenborg, célèbre pour ses maisons Belle Époque autour de la Cogels-Osylei, attire un public sensible au patrimoine architectural. Le quartier, avec sa place Dageraadplaats très conviviale, fonctionne comme un “village dans la ville” où la demande est forte et stable.
– Berchem conjugue maisons de maître, parcs et vie de quartier familiale. Bon compromis pour un investisseur visant des familles à revenu médian ou aisé, avec des loyers réguliers.
– Des quartiers comme Borgerhout, Den Dam ou Hoboken offrent encore des tickets d’entrée plus bas, mais s’inscrivent eux aussi dans des logiques de gentrification partielle et de renouvellement urbain.
Au global, Anvers représente une ville idéale pour qui cherche à combiner rendement locatif au-dessus de la moyenne (souvent autour de 5,5 % brut) et plus-value potentielle, à condition de sélectionner des quartiers bien connectés et portés par les grands projets (ring, port, “diamond district”, nouveaux bureaux).
Gand : le combo idéal étudiants + tech + croissance des prix
Gand est souvent présentée comme la ville offrant le meilleur équilibre entre rendement locatif et appréciation du capital. Les chiffres confortent cette réputation.
Sur cinq ans, les prix y ont progressé d’environ 21 %. Pour la seule année 2023, l’augmentation a atteint 12,5 %, et des analystes anticipaient encore autour de 10 % en 2024 sur certains segments. Dans le même temps, le marché locatif est dopé par plus de 65 000 étudiants et une scène tech en plein essor (croissance de 20 % du nombre de start-ups en un an, financement d’accélérateurs, soutien gouvernemental aux hubs d’innovation).
C’est le rendement net de charges capté par les investisseurs sur des studios ou petits deux-pièces bien situés.
Quartiers à cibler à Gand
Même si la ville est relativement compacte, certains secteurs se détachent:
– Les quartiers proches de l’université et du centre historique concentrent l’essentiel de la demande étudiante et des jeunes actifs. La pénurie chronique de kots et studios maintient les taux de vacance très bas (autour de 4 % seulement pour la ville) et tire les loyers vers le haut.
– Des secteurs comme Watersportbaan, autour de la zone sportive et du canal, ont affiché de fortes hausses de prix historiques et gardent un bon potentiel, entre habitat étudiant, jeunes ménages et transformation urbaine.
Les zones résidentielles bien connectées, comme Ledeberg ou le ‘quartier des arts’ (situé entre le centre historique et la gare de Saint-Pierre), offrent un bon équilibre entre le prix au m² et la demande locative.
À noter également: les politiques municipales de mobilité douce (pistes cyclables, piétonnisation) ont déjà provoqué des hausses de prix de l’ordre de 10 % à proximité des aménagements, ce qui souligne l’importance de tenir compte des projets urbains dans la sélection du quartier.
Pour un investisseur, Gand est ainsi une place de choix pour du logement étudiant (studios, kots, colocation) mais aussi pour des petits appartements destinés à de jeunes professionnels de la tech et de la recherche. Le risque locatif y est très contenu, tout comme la probabilité de baisse des prix à long terme.
Liège : rendements au sommet et boom d’infrastructures
Souvent considérée comme l’outsider des grandes villes belges, Liège est en train de changer d’image. C’est aujourd’hui la grande ville la plus abordable à l’achat, tout en offrant les meilleurs rendements locatifs parmi les métropoles du pays.
Prix bas, rendements élevés
| Indicateur (Liège) | Valeur approximative |
|---|---|
| Prix moyen appart. au m² | ≈ 2 426 € |
| Prix moyen maison au m² | ≈ 1 790 € |
| Rendement net moyen (appartements) | ≈ 5–6 % |
| Rendement brut moyen (appartements) | ≈ 4,7–5,4 % |
Autrement dit, on achète 30 à 40 % moins cher qu’à Bruxelles ou Anvers, tout en encaissant des loyers proportionnellement élevés. Les studios et petits logements y surperforment, avec des rendements nets pouvant dépasser 6 %.
La ville a connu une hausse de 12 % des loyers sur une période récente, dopée par les étudiants, les travailleurs de la santé et les navetteurs transfrontaliers.
Outremeuse et quartiers en reconversion
Au sein de Liège, certains secteurs se distinguent particulièrement, à commencer par Outremeuse, quartier situé sur une île au milieu de la Meuse. Celui-ci a enregistré des rendements annuels de l’ordre de 8,4 % sur la dernière période mesurée, grâce à un mix de logements abordables, vie de quartier animée, proximité du centre et flux touristique/culturel.
D’autres zones profitent des grands projets d’infrastructure:
La mise en service imminente de la nouvelle ligne de tram va durablement structurer la hiérarchie des valeurs immobilières le long de son tracé. Selon des études belges sur d’autres villes, les biens situés à proximité des stations voient traditionnellement leur prix augmenter de 15 à 20 %.
– Le projet Citygate II et des opérations de renouvellement des berges de la Meuse modernisent l’image de la ville et créent de nouveaux quartiers résidentiels attractifs.
Pour un investisseur cherchant du rendement pur tout en pariant sur un effet de rattrapage à moyen terme, Liège propose donc une équation rarement égalée: ticket d’entrée bas, revenus locatifs importants, projets d’infrastructure lourds, peu de vacance et dynamisme croissant.
Namur et Charleroi : le retour en force de la Wallonie centrale
Longtemps en retrait par rapport à la Flandre et à Bruxelles, la Wallonie connaît un regain d’intérêt, notamment depuis la baisse spectaculaire des droits d’enregistrement pour l’habitation propre (ramenés de 12,5 % à 3 % en 2025) – mesure qui a indirectement tiré les prix vers le haut en attirant de nouveaux acheteurs. Au-delà de cet effet fiscal, deux villes se distinguent pour l’investisseur: Namur et Charleroi.
Namur : capitale régionale en montée en gamme
Namur, capitale de la Région wallonne, voit son rôle administratif se renforcer avec l’autonomie fiscale accrue des régions et le développement de nouveaux sièges politiques et administratifs. Sa population dépasse désormais plus d’un demi-million à l’échelle de l’entité élargie, et les transactions immobilières y augmentent.
Sur cinq ans, les prix ont progressé d’environ 18 %, avec des rendements locatifs moyens autour de 6 % et une croissance démographique de 1,5 %.
Pour un investisseur, cibler des appartements proches des administrations, des gares et des équipements (hôpitaux, université, commerces) permet de capter une demande stable de fonctionnaires, de jeunes actifs et d’étudiants, tout en profitant de la montée en gamme progressive de la ville.
Charleroi : reconversion industrielle et rendement “turbo”
Charleroi symbolise sans doute le mieux la mutation des anciennes villes industrielles wallonnes. Les indicateurs récents sont impressionnants: hausse d’environ 15 % des prix sur cinq ans, +7,1 % pour le prix médian des maisons en 2024, rendements locatifs bruts flirtant avec 7,2 % en moyenne, et plus de 70 % des nouveaux projets immobiliers axés sur la durabilité.
Le Charleroi District Créatif et un Plan de mobilité FEDER redessinent le centre-ville par la piétonnisation et de nouveaux transports, tandis que le secteur HealthTech attire startups et investisseurs internationaux.
Pour un investisseur, Charleroi est clairement un pari rendement: prix encore très abordables, flux locatifs élevés, mais image toujours contrastée et dépendance à la réussite des projets de reconversion. Bien choisi, un bien près du centre, des axes de transport ou des pôles de santé peut toutefois offrir un couple rendement/plus-value difficile à trouver ailleurs dans le pays.
Louvain (Leuven) et Heverlee : la force tranquille de l’immobilier étudiant
Avec plus de 64 000 étudiants en 2024, dont plus de 15 000 internationaux, Louvain est la quintessence de la ville universitaire. KU Leuven, université de rang mondial, attire chaque année davantage d’étudiants et de chercheurs, ce qui soutient durablement la demande de logements.
L’offre, elle, peine à suivre. Les autorités reconnaissent un besoin accru de logements étudiants, et la vacance est quasiment inexistante dans les secteurs proches du campus.
Les rendements locatifs bruts se situent entre 4 et 5,5 %, avec des rendements nets estimés autour de 2,5 à 3,5 % pour les produits bien gérés.
Le quartier de Heverlee, juste au sud de la ville, attire particulièrement l’attention: proximité immédiate des facultés, grands espaces verts (parc d’Arenberg), bonne desserte en transports. L’amélioration des liaisons publiques a encore accru son attractivité. Investir dans de petits appartements ou des unités de colocation dans ce secteur permet de miser sur un flux régulier de locataires étudiants et jeunes chercheurs, avec de très faibles risques de vacance.
Pour un investisseur en quête d’un actif quasi obligataire indexé à l’inflation, Louvain constitue une option de premier plan.
Bruges et Ostende : la logique “tourisme” et résidences secondaires
Les villes touristiques ont un profil d’investissement différent: rendements locatifs souvent volatils en fonction de la saison, forte exposition aux plateformes de location courte durée, mais potentiel de valorisation porté par la rareté du foncier et la renommée internationale.
Bruges : centre historique sous tension, rendement modéré
Patrimoine mondial de l’UNESCO, Bruges attire plus de 8,3 millions de visiteurs par an, dont près de 90 % d’étrangers. Le centre historique est saturé: l’offre immobilière y est très limitée, ce qui entretient un niveau de prix élevé (près de 3 000 €/m² pour les appartements) et une hausse continue, même si modérée (environ +3 % attendus sur certaines projections annuelles).
Taux d’occupation élevé des locations touristiques à Bruges sur certaines années de référence.
Ostende : la côte, les chiffres de l’Airbnb et la résilience du balnéaire
Ostende profite pleinement de l’engouement pour les séjours en bord de mer. Les prix ont progressé d’environ 2,2 à 2,6 % récemment pour maisons et appartements, tandis que les locations touristiques affichent des résultats remarquables: environ 219 nuits louées par an en moyenne avec un taux d’occupation de l’ordre de 60 %, et un tarif journalier avoisinant 132 €.
Sur le segment résidentiel classique, les rendements bruts autour de 4,2 % restent honorables. Pour un investisseur acceptant la complexité de la location de courte durée (gestion, réglementation, saisonnalité), Ostende peut offrir un mix intéressant de cash-flow élevé en haute saison et valorisation long terme liée à la rareté du foncier côtier.
Villes secondaires flamandes : Malines, Hasselt, Courtrai
Au-delà des grands pôles, plusieurs villes moyennes flamandes se révèlent très intéressantes pour qui cherche un bon équilibre entre prix d’entrée, rendement et potentiel de croissance.
Malines (Mechelen) : entre Bruxelles et Anvers, la montée fulgurante
Située à égale distance de Bruxelles et d’Anvers, Malines a vu son prix au mètre carré bondir de 2 744 € fin 2023 à près de 3 916 € en 2024. Cette hausse impressionnante s’explique par une combinaison de très bonne connectivité (liaisons ferroviaires rapides, projet de contournement à 170 millions d’euros améliorant la mobilité) et d’attractivité résidentielle croissante pour les jeunes ménages travaillant dans les deux grandes métropoles.
La ville a gagné plus de 8 000 habitants entre 2010 et 2024, passant de 80 940 à plus de 89 000 résidents.
Hasselt : capitale bon marché, rattrapage en cours
Hasselt, capitale de la province du Limbourg, est la capitale la plus abordable du pays: en 2023, le prix moyen d’un appartement y tournait autour de 256 500 €, légèrement au-dessus de la moyenne provinciale (≈ 245 900 €). Sur dix ans, les prix y ont pourtant grimpé d’environ 37 %, et les analystes anticipent une nouvelle hausse de l’ordre de 3 % en 2025.
La ville d’Hasselt, grâce à son réseau de transport efficace et sa taille humaine, attire de plus en plus de ménages. Pour un investisseur, elle représente une opportunité d’entrée à des prix encore modérés sur un marché en phase de rattrapage, avec l’objectif de rendements corrects et d’une progression lente mais régulière des valeurs.
Courtrai (Kortrijk) : la ville des travailleurs transfrontaliers
Courtrai profite fortement des flux de travailleurs frontaliers venant de France. Cette demande transfrontalière stimule les besoins en logements, tandis que des investisseurs français s’intéressent au marché local. Les rendements bruts sur appartements tournent autour de 3,7 à 4 %, avec un prix au m² et un niveau de loyer restant raisonnables.
La ville se situe ainsi dans une zone d’équilibre: ni rendements exceptionnels comme à Charleroi, ni valorisation déjà très élevée comme à Bruxelles, mais un marché porteur, tiré par la réalité économique des navettes quotidiennes.
Comment choisir son quartier selon son profil d’investisseur
Face à cette mosaïque de villes et de quartiers, la question centrale est celle de l’adéquation entre votre profil et la typologie de marché.
On peut résumer les grandes familles de stratégies de la manière suivante:
| Stratégie principale | Villes / quartiers types | Profil d’investisseur adapté |
|---|---|---|
| Capitalisation long terme “premium” | Quartier Européen, Ixelles, Etterbeek, Uccle, ‘t Zuid, Bruges centre | Patrimonial, aversion au risque, horizon 10–20 ans |
| Rendement élevé + pari de rattrapage | Liège (Outremeuse, zones tram), Charleroi centre, Saint-Gilles, Schaerbeek, Forest, Molenbeek, Anderlecht | Plus offensif, prêt à accepter un environnement en transition |
| Sécurité locative “student-proof” | Gand (zones campus), Louvain & Heverlee, Namur centre | Long terme, tolérant à des rendements modérés, recherche de vacance quasi nulle |
| Mix rendement / croissance équilibré | Anvers (‘t Zuid, Eilandje, Zurenborg, Berchem), Gand (Watersportbaan, Ledeberg), Namur, Malines | Équilibré, cherche à la fois cash-flow et plus-value |
| Positionnement tourisme / saisonnier | Bruges, Ostende | Acceptant volatilité des revenus et contraintes réglementaires |
Dans tous les cas, les facteurs à vérifier au niveau micro-quartier sont similaires:
Les éléments suivants, issus d’études de marché, influencent significativement la demande et la valeur des biens immobiliers à moyen et long terme.
Proximité d’une gare, d’un arrêt de tram ou de métro (impact potentiel de +15 à +20 % sur la valeur à long terme).
Accessibilité routière et qualité des voiries (+10 % en moyenne sur la demande).
Présence d’écoles, hôpitaux, centres commerciaux (+12 % sur les valeurs observées dans plusieurs études).
Développement ou requalification de parcs et espaces verts (+8 % typiques autour de ces aménagements).
Politique locale en matière de rénovation énergétique (impact sur la valeur future et les possibilités d’indexation des loyers).
Conclusion : la Belgique, un terrain de jeu rationnel pour l’investisseur patient
À l’inverse de certains marchés européens hyper spéculatifs, la Belgique offre un environnement où la performance immobilière s’explique surtout par des fondamentaux: rareté du foncier dans les grandes villes, sous-production de logements, dynamisme économique de pôles comme Bruxelles, Anvers ou Gand, montée en puissance de villes wallonnes en reconversion, et attractivité durable des grandes universités.
Les données du marché immobilier belge indiquent une valorisation globale correcte, sans braderie ni bulle. Les meilleures opportunités d’investissement se situent dans les poches d’inefficience locale, comme les écarts de prix entre communes voisines (Ixelles et Forest à Bruxelles) ou entre quartiers d’une même ville (‘t Zuid et Borgerhout à Anvers, Outremeuse et certains quartiers délaissés de Liège ou Charleroi).
En combinant lecture fine des données (prix, rendements, vacance, démographie, projets d’infrastructure) et compréhension du terrain (ambiance de quartier, image, trajectoire politique locale), l’investisseur peut bâtir en Belgique un portefeuille diversifié, alliant placements très sécurisés et paris raisonnablement offensifs.
La clef du succès ne réside pas seulement dans le choix de la ville, mais bien dans le choix du quartier – et parfois, de la rue ou de la station de tram – où l’on décide d’ancrer son capital pour les quinze prochaines années.
Un chef d’entreprise français d’environ 50 ans, avec un patrimoine financier déjà bien structuré en Europe, souhaitait diversifier une partie de son capital dans l’immobilier résidentiel en Belgique pour rechercher du rendement locatif et une exposition à un marché stable de la zone euro. Budget alloué : 400 000 à 600 000 euros, sans recours au crédit.
Après analyse de plusieurs marchés (Bruxelles, Anvers, Gand), la stratégie retenue a consisté à cibler un immeuble résidentiel de rapport ou un grand appartement dans un quartier dynamique de Bruxelles ou Anvers, combinant rendement locatif brut cible de 6–7 % – « plus le rendement est grand, plus le risque est important » – et potentiel de valorisation à moyen terme, avec un ticket global (acquisition + frais de notaire + éventuels travaux) d’environ 500 000 euros.
La mission a inclus : sélection de la ville et du quartier, mise en relation et prise en charge par un réseau local (agent immobilier, notaire, fiscaliste), choix de la structure la plus adaptée (propriété directe ou via société patrimoniale belge) et définition d’un plan de diversification dans le temps.
Ce type d’accompagnement permet à l’investisseur de bénéficier des opportunités du marché belge tout en maîtrisant les risques juridiques, fiscaux et locatifs et en intégrant cet actif dans une stratégie patrimoniale globale.
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