Comment obtenir un financement immobilier en Belgique : guide complet et concret

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

Acheter un bien en Belgique, que l’on soit résident ou étranger, reste un projet accessible… à condition de bien maîtriser les règles du jeu bancaire et fiscales. Le marché immobilier belge est solide, les banques sont prudentes mais ouvertes, et les pouvoirs publics multiplient les mécanismes d’aide, surtout pour la résidence principale. En revanche, les exigences de fonds propres, les frais annexes et la complexité régionale peuvent vite surprendre un acheteur mal préparé.

Bon à savoir :

Cet article détaille les conditions des banques, les types d’emprunts disponibles et les spécificités pour les étrangers. Il aborde également les aides publiques, les coûts cachés à anticiper et propose des astuces pour optimiser son dossier de prêt.

Sommaire de l'article masquer

Comprendre le contexte du crédit hypothécaire en Belgique

Le système de financement immobilier belge ressemble à celui d’autres pays européens, mais avec quelques spécificités marquées. La première tient à la prudence des banques : les nouveaux crédits ont reculé d’environ 30 % en 2023 par rapport à l’année précédente, même si près de 180 000 nouveaux prêts hypothécaires ont encore été accordés cette année-là. Le marché n’est donc pas bloqué, mais les conditions se sont durcies.

3.6

Taux moyen des crédits hypothécaires en 2023, inférieur à la moyenne européenne de 4,7 %.

Les durées des prêts varient généralement entre 10 et 25 ans, avec un maximum autour de 30 ans. Les banques acceptent rarement qu’un crédit se termine au-delà de 65–70 ans de l’emprunteur, ce qui limite la durée possible pour les acheteurs plus âgés.

3

Le prix de l’immobilier affiche une croissance annuelle modérée d’environ 3 %.

Pour synthétiser ce contexte, on peut le résumer dans un premier tableau.

ÉlémentSituation récente (2023–2025)
Baisse des nouveaux crédits-30 % en 2023 vs 2022
Nombre de nouveaux prêts 2023≈ 180 000
Taux moyen hypothécaire 2023≈ 3,6 % (moyenne Belgique)
Taux directeur (BNB)1,49 % (04/2022) → 5,52 % (10/2023) → 3,52 % (06/2025)
Durée courante des prêts10 à 25 ans (max. typique 30 ans)
Type de taux le plus fréquentTaux fixe

Dans ce contexte, obtenir un financement immobilier en Belgique reste tout à fait possible, mais exige un dossier solide, une bonne compréhension des règles de solvabilité et une anticipation des frais d’achat.

Qui peut emprunter en Belgique ? Résidents, non-résidents et étrangers

La première bonne nouvelle est qu’aucune loi belge n’interdit aux étrangers d’acheter un bien ou de contracter un crédit hypothécaire. Que l’on soit citoyen de l’UE ou d’un pays tiers, résident ou non-résident, il est possible de solliciter un financement auprès des banques belges, voire auprès de certains prêteurs étrangers.

Les droits de propriété sont identiques pour les étrangers et les Belges : pas de limitation sur le nombre, la nature ou la valeur des biens détenus. En revanche, être propriétaire en Belgique ne donne ni droit automatique de séjour ni accès accéléré à la citoyenneté.

Ce qui change, c’est la façon dont les banques évaluent le risque.

Résidents belges ou assimilés

Un étranger disposant d’un permis de séjour valable (type A, B, carte bleue UE, permis de travail, regroupement familial, etc.) est généralement traité comme un résident. Il a alors accès au même éventail de produits que les Belges, à condition de présenter :

Astuce :

Pour augmenter vos chances d’obtenir un prêt hypothécaire en Belgique, il est essentiel de réunir plusieurs conditions : des revenus stables et réguliers (via un contrat à durée indéterminée ou une activité indépendante bien établie), un historique de crédit irréprochable, un apport personnel conséquent et, le cas échéant, une bonne intégration bancaire locale, comme détenir un compte belge ou y faire verser son salaire.

Un mariage avec un(e) Belge ou un résident bien implanté peut faciliter l’acceptation du dossier si le conjoint local est le demandeur principal ou co-emprunteur avec des revenus stables.

Non-résidents

Les non-résidents — par exemple une personne vivant et travaillant à l’étranger, sans permis de séjour belge — peuvent aussi obtenir un financement. Mais ils font face à plusieurs contraintes :

Attention :

Pour les non-résidents, l’obtention d’un crédit immobilier en France implique des conditions plus strictes : un apport personnel nettement plus élevé (souvent 20 à 30%, pouvant atteindre 40%), un ratio prêt/valeur limité à 70-80%, des vérifications de revenus complexes nécessitant des documents traduits et légalisés, ainsi que des délais de traitement allongés (4 à 10 semaines) en raison des procédures administratives comme FATCA.

Les banques évaluent avant tout la solidité financière (niveau de revenus, stabilité professionnelle, niveau d’endettement, épargne) et moins la nationalité en tant que telle. Certaines institutions peuvent toutefois exclure quelques pays jugés à risque sur le plan de la conformité.

Capacités d’emprunt : les règles générales

En pratique, quel que soit le statut, les banques appliquent un ensemble de règles assez homogènes. L’un des critères centraux est le taux d’endettement.

CritèreRègle courante appliquée par les banques
Taux d’endettement global (tous crédits)35–40 % du revenu net mensuel max.
Part des remboursements hypothécaires≈ 35 % du revenu mensuel net recommandés
Apport personnel habituel (résidents)10–20 % du prix de vente
Apport personnel habituel (non-résidents)20–30 %, voire plus selon le profil
LTV usuel (résidents)80–90 % du prix, parfois 90–95 % pour primo-accédants
LTV usuel (non-résidents)70–80 % du prix
Montant maximalJamais plus que le coût total du projet (prix + frais)

Les ménages très bien dotés en épargne, avec des revenus solides et réguliers, peuvent parfois dépasser légèrement ces seuils, mais les lignes directrices de la Banque nationale de Belgique poussent les banques à la prudence.

Types de crédits hypothécaires : comment choisir son financement

La Belgique propose un éventail assez classique de formules de prêt immobilier, avec trois grandes familles pour le taux d’intérêt : fixe, variable et combiné. La grande majorité des emprunteurs optent pour du fixe, perçu comme plus sécurisant.

Le taux fixe : stabilité avant tout

Le crédit à taux fixe permet de conserver la même mensualité pendant toute la durée du prêt. Cela protège contre les hausses de taux futures et facilite la planification budgétaire. En contrepartie, on renonce à bénéficier pleinement d’éventuelles baisses de taux ultérieures, sauf à refinancer son prêt, ce qui entraîne des coûts.

Les données du marché indiquent qu’en milieu de décennie :

Exemple :

Les taux hypothécaires proposés en France varient selon la durée et le profil de l’emprunteur. Pour un prêt à taux fixe, les meilleurs dossiers peuvent obtenir environ 3,2 % sur 5 à 10 ans, tandis qu’un taux fixe sur 20 ans se situe généralement entre 3,8 % et 4,2 %. Pour les emprunteurs étrangers bien profilés, les taux oscillent entre 3,2 % et 4,5 %, avec une prime additionnelle de 0,2 à 0,5 point généralement appliquée aux non-résidents.

Le taux variable : prendre un pari sur l’évolution des marchés

Le taux variable est moins populaire, mais il reste une option. Le principe : le taux est inférieur au fixe au départ, souvent de 0,3–0,5 point, mais il peut être révisé chaque année, ou tous les 5 ou 10 ans, selon les conditions prévues au contrat.

Les mensualités varient donc à la hausse ou à la baisse en fonction des taux du marché, avec des plafonds de variation prévus par la loi et le contrat. Ce type de produit convient plutôt aux emprunteurs disposant d’une marge de manœuvre financière suffisante et d’un horizon de revenus en croissance.

Les formules combinées et semi-fixes

Entre fixe et variable, plusieurs produits hybrides existent. Certains prêts proposent une période initiale à taux fixe (3, 5 ou 10 ans), puis un passage en variable. D’autres offrent des rabais conditionnels sur le taux si l’emprunteur souscrit en même temps un pack bancaire (compte courant, assurances, domiciliation de salaire, etc.).

Bon à savoir :

Ce montage peut réduire le taux nominal du prêt, mais il est essentiel de calculer le coût total. Il faut notamment vérifier le prix des assurances dites « liées » au crédit, qui sont parfois plus onéreuses que celles disponibles sur le marché libre.

Au-delà de la résidence principale : résidences secondaires, investissement, travaux

Le financement immobilier en Belgique ne se limite pas à la résidence principale. Les banques proposent aussi :

des prêts pour résidence secondaire (maison de vacances),

des crédits pour investissement locatif (buy-to-let),

des prêts hypothécaires pour immeubles commerciaux,

des financements de rénovation, y compris à taux préférentiels pour la rénovation énergétique.

Pour ces projets, l’apport exigé est souvent plus important (au moins 20 % pour la location, parfois 30 % ou plus), et le LTV plafonné autour de 70–80 %.

Enfin, certains établissements permettent de « recycler » du capital déjà remboursé sur un prêt existant (re-borrowing) pour financer des travaux. Cela évite parfois les coûts d’un nouveau crédit (notaire, inscription hypothécaire), dans certaines limites (par exemple jusqu’à 120 % du capital initial sur certains produits).

Combien pouvez-vous emprunter ? Calculer sa capacité et simuler son crédit

Pour déterminer combien une banque acceptera de vous prêter, trois éléments sont centraux :

votre capacité de remboursement (revenus – charges),

votre apport personnel et vos économies,

la valeur du bien et des garanties offertes.

Les banques recommandent généralement que l’ensemble de vos crédits ne dépasse pas 35–40 % de votre revenu net mensuel. Par exemple, un ménage gagnant 4 000 € nets devrait éviter de dépasser 1 400–1 600 € de remboursements mensuels tous crédits confondus.

Pour illustrer l’impact du taux et de la durée sur la mensualité, on peut se référer à une formule classique de calcul d’échéance.

Exemple de calculMontant
Montant emprunté200 000 €
Taux annuel fixe5 %
Durée30 ans (360 mois)
Mensualité théorique (hors assurances et frais)≈ 1 073,64 €

Cet exemple, issu d’une simulation type, montre que même un écart d’1 % sur le taux ou de quelques années sur la durée peut représenter des dizaines de milliers d’euros sur la vie du prêt. D’où l’importance d’utiliser des simulateurs (ceux des banques ou de courtiers) et de comparer plusieurs scénarios.

Simulateurs de prêt hypothécaire

De nombreux acteurs financiers proposent des outils en ligne pour estimer vos capacités d’emprunt et les conditions de votre futur prêt.

Banques traditionnelles

Des établissements comme ING Belgium, KBC ou CBC mettent à disposition des simulateurs complets sur leurs sites internet.

Courtiers spécialisés

Des intermédiaires experts en crédit offrent également leurs propres outils de simulation en ligne.

le montant emprunté,

la durée,

le taux,

– et parfois une estimation des frais (notaire, droits d’enregistrement, assurances).

Ces outils donnent une première idée, mais ne remplacent pas une analyse personnalisée, notamment pour intégrer la fiscalité régionale et les aides disponibles.

Apport, LTV et frais annexes : l’erreur à ne pas commettre

Le piège classique des acheteurs, surtout primo-accédants ou étrangers, consiste à sous-estimer massivement les coûts autres que le prix d’achat. En Belgique, ces frais sont élevés et rarement finançables à 100 % par la banque.

Apport et LTV : ce que les banques attendent

Il n’existe pas de plafond légal de LTV en Belgique, mais dans la pratique :

– les banques financent habituellement 80 à 90 % du prix du bien,

– elles exigent donc un apport minimal de 10–20 %,

– pour les non-résidents et investisseurs, l’apport monte souvent entre 20 et 30 %,

– very rarement, certains profils particuliers obtiennent des financements proches de 100 % du prix, mais pas des frais.

Bon à savoir :

Les recommandations de la Banque nationale limitent généralement le financement à 90 % du prix d’achat. Des exceptions existent pour les primo-accédants ou certains biens, permettant d’atteindre jusqu’à 95 % du prix, mais uniquement pour des dossiers solides, très bien structurés et souvent pour une première résidence.

Plus l’apport est élevé, meilleur sera en général le taux proposé, avec parfois une réduction de l’ordre de 0,2–0,3 point.

Frais de notaire, droits d’enregistrement, taxes : un poids lourd

En plus du prix de vente, il faut financer une série de coûts incontournables. Pour un bien existant, le total des frais de transaction tourne habituellement autour de 11–15 % du prix, et peut grimper jusqu’à 22 % pour une construction neuve soumise à la TVA à 21 %.

Les principaux postes sont :

12.5

Le taux maximum des droits d’enregistrement (ou TVA) lors de l’achat d’un bien immobilier, variant selon la région et la nature du bien.

Pour un investissement locatif ou une résidence secondaire, les taux régionaux peuvent être plus élevés (par exemple, 12,5 % de droits dans certaines situations en Wallonie ou à Bruxelles pour un second bien).

Un tableau permet de visualiser quelques ordres de grandeur.

Poste de coûtOrdre de grandeur typique
Droits d’enregistrement / TVA2–3 % pour résidence principale en Flandre/Wallonie (régime réduit) ; jusqu’à 12–12,5 % ou 21 % (neuf)
Notaire (acte d’achat)≈ 0,2–4 % du prix
Notaire (acte de prêt)forfait ≈ 250 € + petit pourcentage du montant
Droit d’inscription hypothécaire≈ 1 % du montant hypothéqué
Droit de mortgage0,3 % du montant garanti
Frais administratifs de la banquejusqu’à ± 350 €
Expertise200–800 €

La morale est simple : disposer d’un apport de 10–20 % du prix ne suffit pas, il faut aussi avoir de quoi régler les frais annexes. En pratique, nombreux sont les candidats acheteurs qui visent un apport global (apport + frais) proche de 20 % du prix du bien, voire davantage.

Les grandes étapes pour obtenir son financement

Une demande de crédit hypothécaire ne se limite pas au dépôt de quelques documents dans une agence bancaire. Le parcours suit un enchaînement assez standard, surtout important en Belgique où l’offre d’achat engage fortement l’acheteur.

Étape 1 : définir son budget et obtenir une pré-approbation

Avant même de se lancer dans les visites, il est préférable de clarifier sa capacité d’emprunt, ses économies disponibles et le budget global (achat + frais + éventuels travaux). Les simulateurs des banques et l’accompagnement d’un courtier aident à cerner une fourchette réaliste.

La pré-approbation (ou « pré-accord ») consiste à faire analyser son dossier par une banque qui délivre une confirmation indicative du montant maximal qu’elle est prête à financer, sous certaines conditions. Ce document rassure le vendeur, renforce la position de l’acheteur dans les négociations et permet de cibler les biens accessibles.

Étape 2 : recherche du bien, offre écrite, compromis

Une fois le budget cadré, vient la recherche du bien via des sites comme Immoweb, Zimmo, Immovlan, Biddit, Immoscoop ou par le biais d’agences. La localisation, l’état du bâtiment, la performance énergétique (EPC), les charges de copropriété et les taxes locales doivent être examinées attentivement.

Attention :

L’offre d’achat, faite par écrit, devient un compromis de vente juridiquement contraignant après acceptation. Elle inclut généralement une clause suspensive d’obtention de crédit et un acompte de 10%. Le non-respect du délai pour obtenir le prêt, sans motif valide, peut entraîner une pénalité pouvant atteindre 10% du prix de vente.

Étape 3 : constitution du dossier de crédit

C’est à ce moment que la banque (ou le courtier) demande un ensemble de documents détaillés, qui peuvent inclure :

pièce d’identité et justificatif de domicile,

– permis de séjour pour les résidents étrangers,

– fiches de paie récentes et contrat de travail (pour les salariés),

– derniers bilans et déclarations fiscales (pour les indépendants),

– relevés de comptes bancaires,

– aperçu des autres crédits en cours,

– compromis de vente,

– rapport d’expertise ou au minimum description détaillée du bien,

– preuve des fonds propres destinés à l’apport et aux frais,

– certificat PEB (EPC) du bien.

Pour les non-résidents, on ajoute souvent :

déclarations fiscales du pays de résidence,

attestations de revenus traduites et légalisées,

– parfois un rapport de crédit du pays d’origine.

La banque vérifie aussi que l’emprunteur n’est pas fiché négativement à la Banque nationale (registre des crédits) et que le projet respecte ses règles internes de risque.

Étape 4 : analyse, offre de prêt et délai de réflexion

Une fois le dossier complet, l’analyse interne dure en général de quelques jours à quelques semaines. Le délai global, entre le dépôt de la demande complète et l’émission de l’offre de prêt, se situe souvent autour de 2 à 4 semaines, mais peut s’allonger jusqu’à 8 semaines pour les dossiers complexes ou étrangers.

L’offre de prêt précise :

le montant,

le taux (fixe, variable ou mixte),

la durée,

le type de mensualités,

les assurances exigées,

les conditions de déblocage des fonds,

les pénalités en cas de remboursement anticipé.

Une fois l’offre signée, un délai légal de réflexion (d’environ 10 jours ouvrables) s’applique pour protéger l’emprunteur.

Étape 5 : acte notarié et déblocage des fonds

Le notaire coordonne la signature de l’acte d’achat et de l’acte de prêt. Il s’assure des formalités de publicité foncière et de l’inscription hypothécaire, puis enregistre l’acte auprès du bureau de Sécurité juridique.

Après la signature et l’enregistrement, la banque débloque les fonds : le prix est versé au vendeur, les droits et frais sont payés, et l’emprunteur commence à rembourser dès le mois suivant.

Pour les étrangers ne pouvant se déplacer, la quasi-totalité des étapes peut se faire à distance via procuration auprès du notaire.

Les banques et intermédiaires qui financent les achats immobiliers

La plupart des crédits hypothécaires en Belgique sont accordés par les grandes banques du pays, rejointes par certains assureurs et institutions spécialisées.

Parmi les acteurs fréquemment cités pour les emprunteurs belges et étrangers, on trouve notamment :

BNP Paribas Fortis (services dédiés aux clients internationaux),

KBC Bank et KBC Brussels (expertise en prêts transfrontaliers, outils en ligne poussés),

ING Belgium (départements spécialisés pour non-résidents),

– Belfius,

– Crelan,

– CBC (en Wallonie),

– Keytrade Bank, Hello bank!, Argenta, Beobank, etc.

Bon à savoir :

Des compagnies d’assurance, comme Elantis ou Allianz, proposent également des prêts hypothécaires. Ces offres sont souvent distribuées via le réseau des banques ou par l’intermédiaire de courtiers.

Pour les profils ayant plus de complexité (non-résidents, revenus internationaux, indépendants, plusieurs projets), recourir à un courtier peut simplifier la recherche de financement, car ces intermédiaires comparent des centaines de produits de plusieurs institutions et montent le dossier de A à Z. Des réseaux comme Immotheker Finotheker ou hypotheek.winkel sont devenus des références pour ce type d’accompagnement, souvent sans frais directs pour l’emprunteur (leur commission étant payée par la banque choisie).

Pour les clients à très hauts revenus ou patrimoniaux, certaines banques internationales présentes en Belgique (HSBC, Deutsche Bank, etc.) proposent des solutions sur mesure.

Aides publiques, fiscalité et spécificités régionales

La Belgique est un État fédéral, et la fiscalité immobilière est largement régionalisée. Flandre, Wallonie et Région de Bruxelles-Capitale appliquent leurs propres règles en matière de droits d’enregistrement, d’incitants fiscaux et de prêts sociaux.

Droits d’enregistrement et réductions principales

Les taux standards ont été progressivement allégés, surtout pour la résidence principale, et compensent en partie la disparition des anciennes déductions d’intérêts au niveau fédéral.

– En Flandre, la vente d’une habitation familiale bénéficie d’un droit réduit à 2 % dans certaines situations (contre 3 % auparavant), avec conditions, et de réductions supplémentaires en cas de travaux énergétiques.

– En Wallonie, les droits sur la résidence principale ont été abaissés à 3 % depuis 2025 (contre 12,5 % auparavant), tandis que les biens supplémentaires restent taxés à un taux plus élevé.

– À Bruxelles, le taux de base est de 12,5 %, mais un abattement important existe sur la première tranche du prix pour une première résidence. L’exonération peut porter sur 175 000 à 200 000 € de valeur (sous conditions de prix maximal du bien et d’occupation comme résidence principale pendant plusieurs années), ce qui représente des économies de plusieurs dizaines de milliers d’euros.

Bon à savoir :

Les anciennes réductions d’impôt sur les intérêts et le capital des prêts pour résidence principale ont été largement remplacées par des réductions de droits d’enregistrement. En Wallonie, un mécanisme de type ‘Chèque Habitat’ subsiste pour certains emprunteurs, offrant un avantage fiscal annuel calculé en fonction du revenu et de la composition du ménage.

Fin de la déductibilité fédérale pour certains investissements

Un élément important à connaître si vous financez un investissement locatif ou une résidence secondaire en Belgique : l’État fédéral a réformé la fiscalité des prêts immobiliers pour ces biens non-occupés à titre principal.

Les intérêts sur un prêt destiné à un second bien ou à un investissement restent déductibles des revenus immobiliers liés à ce bien, mais les anciennes réductions d’impôt sur le capital remboursé et sur les primes de certaines assurances vie liées au prêt ne sont plus accordées pour les nouveaux crédits conclus à partir de 2024 (pour les revenus 2025). Les anciens prêts, contractés avant la date de coupure, conservent leur régime.

Cette réforme renchérit le coût net de l’emprunt pour l’investissement et oblige les acheteurs à recalculer la rentabilité de leurs projets.

Prêts sociaux, garanties et aides spécifiques

Pour les ménages aux revenus modestes ou les candidats exclus du marché bancaire classique, plusieurs dispositifs publics existent.

Aides au financement pour l’accession à la propriété en Belgique

Découvrez les dispositifs régionaux et garanties publiques qui facilitent l’obtention d’un prêt hypothécaire pour les primo-accédants et les ménages à revenus limités.

Région de Bruxelles-Capitale

Le Fonds du Logement propose des prêts hypothécaires à taux fixes modérés (environ 3,25 à 5 %) pour les personnes ne pouvant obtenir un crédit bancaire standard.

Région wallonne

La Société wallonne du Crédit social et d’autres organismes offrent des prêts à conditions avantageuses, avec des taux réduits et une prise en charge partielle des frais de notaire.

Région flamande

La « Vlaamse Woonlening » et divers mécanismes de garantie publique permettent un accès à la propriété avec un apport réduit pour les primo-accédants et ménages à revenus limités.

Garanties publiques

Des garanties régionales ou fédérales couvrent une partie du risque pour la banque, autorisant parfois des ratios LTV plus élevés (jusqu’à 90 % ou plus) pour certains profils.

Enfin, sur le volet énergétique, les trois régions multiplient les primes et prêts à taux zéro ou très bas pour la rénovation (isolation, chauffage, fenêtres, etc.), comme le « Brussels Green Loan Scheme » pour la Capitale. Les banques, de leur côté, proposent parfois des « green mortgages » ou prêts verts bonifiés pour les biens affichant un certificat PEB (EPC) A ou B, ou pour des travaux permettant d’atteindre ces niveaux.

Assurances : ce que les banques exigent vraiment

La loi belge n’impose pas de souscrire une assurance habitation ou une assurance solde restant dû pour obtenir un crédit. Mais dans la pratique, la quasi-totalité des prêteurs les exigent comme conditions d’octroi.

Trois grandes familles d’assurances sont concernées :

Astuce :

Lors d’un prêt immobilier, trois types d’assurances sont généralement concernés : l’assurance bâtiment (incendie, dégâts des eaux, etc.), obligatoire pour protéger la valeur du bien servant de garantie à la banque ; l’assurance contenu (mobilier, effets personnels), qui est facultative mais largement souscrite ; et l’assurance solde restant dû (ou assurance décès liée au prêt), qui rembourse tout ou partie du capital restant dû en cas de décès ou parfois d’invalidité de l’emprunteur.

Les banques proposent naturellement leurs propres produits, parfois en les intégrant dans des packs qui donnent droit à une réduction sur le taux. Cependant, l’emprunteur peut en principe choisir un assureur externe, à condition que la couverture respecte les exigences de la banque.

En Flandre, il existe en outre une assurance logement garantie gratuite qui prend en charge une partie des mensualités en cas de chômage involontaire ou d’incapacité de travail, sous conditions de revenus et de type de prêt.

Que se passe-t-il en cas de difficulté ou de renégociation ?

Les accidents de parcours existent : perte d’emploi, séparation, maladie… Les prêteurs belges, encouragés par les autorités, disposent de plusieurs leviers pour éviter d’aboutir à une vente forcée.

En cas de difficultés, il est crucial de prévenir rapidement sa banque. Les solutions possibles incluent :

une période de pause sur le remboursement du capital (intérêts seuls pendant un temps),

une réduction temporaire des mensualités,

– un allongement de la durée du prêt pour diminuer la charge mensuelle,

– un passage d’un taux variable à un taux fixe ou inversement, via une renégociation.

Bon à savoir :

Si les impayés de crédit s’accumulent, la banque peut engager une action en justice. En Belgique, la loi interdit à la banque de s’approprier directement le bien (pratique dite de « foreclosure »). À la place, le bien immobilier doit être vendu, généralement par enchères publiques supervisées par le tribunal. Le montant de la vente est ensuite utilisé pour rembourser les créanciers, selon l’ordre de priorité légal de leurs garanties.

La renégociation pure et simple du prêt pour profiter d’un meilleur taux (refinancement) est également possible. Cela peut se faire :

soit auprès de la même banque (modification du contrat contre indemnité),

soit via un rachat de crédit par une autre institution.

L’opération a un coût (indemnités de remboursement anticipé, nouveaux frais de notaire, droits d’inscription, frais bancaires), et doit donc être étudiée finement, avec l’aide éventuelle d’un courtier, pour vérifier si l’économie d’intérêts dépasse les frais initiaux.

Particularités et défis pour les étrangers

Pour un étranger, l’obtention d’un financement immobilier en Belgique suit les mêmes principes de base que pour un Belge, mais plusieurs spécificités peuvent compliquer la démarche.

Les non-résidents, notamment, font fréquemment face à : des difficultés administratives.

– un LTV limité (rarement plus de 80 % du prix, parfois 70 %),

– un apport plus élevé exigé (20–30 %, voire 40 % pour certaines nationalités ou projets d’investissement),

– des primes d’assurance plus importantes,

– des taux d’intérêt légèrement supérieurs (0,2 à 0,5 point) par rapport à un résident comparable,

– des demandes de justificatifs plus lourds (documents fiscaux étrangers, traductions, légalisations),

– des délais de traitement rallongés.

Bon à savoir :

Les citoyens américains font face à des contraintes spécifiques en raison de la réglementation FATCA, qui impose des obligations déclaratives aux banques. Certaines institutions financières refusent même les clients soumis à cette réglementation, ce qui peut limiter leurs options et prolonger leur recherche de financement.

Pour mettre toutes les chances de son côté, un candidat étranger a intérêt à :

ouvrir un compte dans une banque belge bien avant le projet, y faire transiter ses revenus liés à la Belgique si possible,

– constituer une épargne visible et facilement mobilisable en Belgique ou en zone euro,

– rassembler très tôt tous les documents nécessaires (fiscalité, revenus, patrimoine),

– solliciter l’aide d’un courtier habitué aux dossiers internationaux.

Il est enfin essentiel de comprendre que la propriété en Belgique, même destinée à être occupée, ne donne aucun droit migratoire direct. La démarche de séjour se fait via les canaux d’immigration classiques, indépendamment du crédit ou du bien.

Comment maximiser ses chances d’obtenir un bon financement ?

Obtenir un prêt est une chose, l’obtenir dans de bonnes conditions en est une autre. Plusieurs leviers concrets permettent de peser sur la décision et sur le taux.

Les banques regardent de près :

la stabilité professionnelle (CDI, ancienneté, statut de fonctionnaire, entreprise solide),

le niveau de revenus et leur régularité,

– le taux d’endettement et la gestion du compte (pas d’incidents de paiement, pas de découverts répétés),

– l’existence d’un patrimoine financier ou immobilier,

– la qualité du bien financé (localisation, performance énergétique, état général).

Astuce :

Un dossier de prêt ordonné et complet, présenté avec tous les justificatifs dès le départ, fait gagner du temps et renvoie l’image d’un emprunteur sérieux. Il est ensuite conseillé de multiplier les offres, en sollicitant plusieurs banques et/ou en passant par un courtier. Cette démarche permet de jouer la concurrence, non seulement sur le taux d’intérêt, mais aussi sur d’autres conditions du prêt.

les frais de dossier,

la flexibilité du prêt (possibilité de moduler les mensualités, de rembourser anticipativement sans pénalités excessives),

le prix et les conditions de l’assurance solde restant dû,

les éventuels packs bancaires imposés.

Augmenter son apport, viser un bien énergétiquement performant ou prévoir des travaux d’amélioration du PEB dans les premières années peuvent également ouvrir droit à des réductions de taux ou à des aides complémentaires.

En résumé

Obtenir un financement immobilier en Belgique repose sur un ensemble de règles assez cohérentes : un apport en général compris entre 10 et 20 % (souvent davantage pour les étrangers et les investisseurs), un taux d’endettement idéalement inférieur à 35–40 % du revenu net, des frais d’acquisition pouvant représenter 10–15 % du prix, et un marché bancaire qui privilégie les taux fixes sur des durées de 20 à 25 ans.

Bon à savoir :

Le système d’accession à la propriété est accessible aux non-résidents, mais ils doivent fournir un apport financier plus important et davantage de documents justificatifs. Les régions jouent un rôle central en offrant des avantages tels que des droits d’enregistrement réduits, des prêts sociaux et des incitants financiers pour la rénovation énergétique.

En préparant soigneusement son budget, en utilisant les simulateurs et en s’entourant des bons professionnels (notaire, courtier, agent immobilier), il est possible de naviguer ce paysage dense et d’obtenir un financement adapté à son projet, que ce soit pour se loger, investir ou rénover en Belgique.

Pourquoi il est préférable de me contacter ? Voilà un exemple concret :

Un chef d’entreprise français d’environ 50 ans, avec un patrimoine financier déjà bien structuré en Europe, souhaitait diversifier une partie de son capital dans l’immobilier résidentiel en Belgique pour chercher du rendement locatif et une exposition à un marché voisin mais différent du marché français. Budget alloué : 400 000 à 600 000 euros, sans recours au crédit.

Après analyse de plusieurs marchés (Bruxelles, Anvers, Louvain-la-Neuve), la stratégie retenue a consisté à cibler un appartement ou un petit immeuble de rapport dans une ville en croissance comme Bruxelles ou Anvers, combinant rendement locatif brut cible de 6 à 7 % – plus le rendement est grand, plus le risque est important – et potentiel de valorisation à moyen terme, avec un ticket global (acquisition + frais de notaire + éventuels travaux légers) d’environ 500 000 euros. La mission a inclus : sélection du marché et du quartier, mise en relation avec un réseau local (agent immobilier, notaire, expert-comptable/fiscaliste), choix de la structure la plus adaptée (propriété directe ou via société patrimoniale belge) et définition d’un plan de diversification dans le temps, permettant de maîtriser les risques et d’intégrer cet actif dans une stratégie patrimoniale globale.

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A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Expert en gestion de patrimoine internationale depuis plus de 20 ans, j’accompagne mes clients dans la diversification stratégique de leur patrimoine à l’étranger, un impératif face à l’instabilité géopolitique et fiscale mondiale. Au-delà de la recherche de revenus et d’optimisation fiscale, ma mission est d’apporter des solutions concrètes, sécurisées et personnalisées. Je conseille également sur la création de sociétés à l’étranger pour renforcer l’activité professionnelle et réduire la fiscalité globale. L’expatriation, souvent liée à ces enjeux patrimoniaux et entrepreneuriaux, fait partie intégrante de mon accompagnement sur mesure.

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