Voyager en transports en commun au Royaume-Uni peut sembler intimidant la première fois : multitude d’opérateurs, billets aux noms obscurs, cartes magnétiques, applis à télécharger, règles différentes entre Londres et le reste du pays… En réalité, le réseau est très dense, globalement fiable, et souvent plus simple qu’il n’y paraît dès qu’on en comprend les mécanismes.
Ce guide pratique en français fournit les informations essentielles pour utiliser efficacement les transports publics au Royaume-Uni. Il se concentre sur Londres, mais couvre également les trains nationaux, les cars longue distance et les aspects d’accessibilité. Son objectif est de vous aider à payer le juste prix, éviter les pièges courants et optimiser votre séjour.
Comprendre les grands types de transports au Royaume-Uni
Le paysage des transports publics britanniques se divise en plusieurs grandes familles. Londres a son propre système intégré, tandis que le reste du pays fonctionne sur un modèle plus fragmenté.
En simplifiant, on retrouve :
Le système de transport britannique est un exemple d’offre multimodale intégrée. À Londres, Transport for London (TfL) gère un réseau complet comprenant le métro, les bus, les trams, l’Overground, le DLR, l’Elizabeth line, les bateaux-bus et le téléphérique. Ce réseau urbain est complété par les trains nationaux (National Rail) pour les liaisons interurbaines, ainsi que par des cars longue distance (National Express, Megabus) et des réseaux de bus régionaux. Enfin, des modes de transport complémentaires comme les taxis, VTC, vélos en libre-service et trottinettes (dans les zones autorisées) achèvent cette offre de mobilité.
La bonne nouvelle : la plupart de ces systèmes sont aujourd’hui largement numérisés, avec des applications pour planifier, payer et suivre ses trajets en temps réel.
Londres : le royaume de la carte sans contact et de l’Oyster
À Londres, presque tout tourne autour du paiement sans contact, que ce soit via une carte bancaire, un smartphone ou une carte Oyster. Les billets papier deviennent progressivement marginaux, et le paiement en espèces est fortement découragé, voire impossible sur certains modes (les bus n’acceptent plus le cash par exemple).
Payer avec carte sans contact ou mobile
Dans la plupart des cas, surtout si votre banque ne facture pas de frais à l’étranger, utiliser directement une carte bancaire sans contact (Visa, Mastercard, Amex, Maestro, V Pay) ou un portefeuille mobile (Apple Pay, Google Pay, Samsung Pay…) est l’option la plus simple.
En pratique, le système est très fluide :
– vous “touchez” le lecteur jaune avec votre carte ou votre téléphone au début et à la fin du trajet (tap in / tap out) ;
– sur les bus et trams, un seul passage à la montée suffit ;
– le montant total de vos déplacements est débité généralement le lendemain, en livres sterling ;
– les tarifs et plafonds (capping) sont identiques à ceux de l’Oyster en mode “pay as you go”.
Toutefois, quelques points de vigilance s’imposent. Certaines cartes étrangères, notamment quelques Mastercard/Maestro nord-américaines ou néerlandaises, ainsi que certaines Visa hors Royaume-Uni, peuvent ne pas fonctionner. Il est donc prudent :
– d’avoir une deuxième carte en secours ;
– de vérifier les éventuels frais de votre banque (souvent 1 à 3 % par transaction internationale) ;
– de conserver la même carte ou le même appareil pour entrer et sortir, faute de quoi le système vous facturera deux trajets séparés, souvent au tarif maximal.
À partir de 11 ans, chaque voyageur doit posséder son propre moyen de paiement pour franchir les tourniquets. Un même support physique (comme une carte) ne peut pas être utilisé par plusieurs personnes simultanément. Cependant, pour les couples, une astuce permet de contourner cette règle : si l’un utilise la carte physique, l’autre peut utiliser la même carte mais sous sa forme virtuelle, via une application sur smartphone ou une montre connectée. Le système les reconnaît alors comme deux moyens de paiement distincts.
La carte Oyster et la Visitor Oyster : la solution “physique”
La carte Oyster est la carte à puce emblématique de Londres. Rechargeable, bleue, elle se comporte comme un porte-monnaie électronique pour les trajets en mode “pay as you go”, avec possibilité d’y charger aussi des abonnements type Travelcard.
On distingue :
– la carte Oyster standard, achetable sur place dans la plupart des gares de métro et de train, ainsi que dans de nombreux kiosques ;
– la Visitor Oyster card, destinée aux touristes, à commander avant le voyage en ligne, avec un coût d’activation spécifique et des crédits préchargés.
La carte Visitor Oyster est intéressante si vous aimez tout préparer à l’avance. On peut par exemple la commander avec 10, 15, 20, 25, 30, 35, 40 ou 50 £ de crédit prépayé, la carte coûtant 10 £ plus les frais d’envoi. Ce crédit n’expire pas, ce qui permet de la réutiliser ultérieurement.
À l’usage, Oyster et contactless sont traités de la même façon par les valideurs. La grande différence se joue sur :
– les frais bancaires : pas de micro-débits internationaux avec une Oyster, puisque vous la rechargez en livres ;
– les réductions : certaines remises (Railcard, Young Visitor Discount, tarifs étudiants…) ne sont accessibles que sur Oyster, pas sur carte bancaire sans contact ;
– la gestion du budget : certains préfèrent charger une somme fixe sur Oyster pour contrôler leurs dépenses transports sans toucher au compte courant.
Il faut toutefois payer un coût de carte non remboursable (7 £ pour une Oyster classique récente, 10 £ pour une Visitor Oyster). Seul le crédit non utilisé peut être récupéré, parfois via un remboursement par chèque en livres, peu pratique pour les visiteurs étrangers.
Travelcard, capping et structure tarifaire à Londres
Londres est découpée en zones tarifaires concentriques, de 1 (hypercentre) à 6, voire jusqu’à 9 pour certains services périphériques. Que vous utilisiez une carte sans contact ou une Oyster, le principe est le même : à chaque trajet, un tarif est calculé selon :
– les zones parcourues ;
– l’heure (heures de pointe ou heures creuses) ;
– le mode de transport.
C’est le nombre de plafonds automatiques appliqués par jour pour limiter les dépenses dans les transports en zones 1-2.
| Zone(s) couvertes | Plafond journalier (pay as you go) |
|---|---|
| 1–2 | 8,90 £ |
| 1–3 | 10,50 £ |
| 1–4 | 12,80 £ |
| 1–5 | 15,30 £ |
| 1–6 | 16,30 £ |
Un plafond spécifique s’applique aux bus et trams uniquement : 5,25 £ par jour, et 24,70 £ à la semaine, quel que soit le nombre de trajets.
En parallèle, il existe toujours les Travelcards papiers ou chargées sur Oyster, valables pour une journée ou 7 jours (ou plus). Une 7-Day Travelcard sur Oyster revient au même prix que le plafond hebdomadaire contactless pour les mêmes zones, mais avec un avantage : elle peut débuter n’importe quel jour, contrairement au plafonnement hebdomadaire par carte bancaire, calculé du lundi au dimanche. Pour quelqu’un qui arrive un jeudi et reste une semaine, une 7-Day Travelcard peut donc être plus rentable.
Quand privilégier Oyster plutôt que contactless
Pour un visiteur muni d’une carte bancaire compatible, payer en sans contact reste généralement la solution la plus simple. Mais la carte Oyster garde de vrais atouts dans plusieurs situations :
Plusieurs réductions significatives sont applicables en associant des cartes spécifiques à une Oyster : une Railcard nationale offre 1/3 de réduction sur certains trajets hors pointe ; le Young Visitor Discount accorde 50% de réduction pendant 14 jours aux 11-15 ans ; la 18+ Student Oyster permet jusqu’à 30% de réduction sur les abonnements. Pour limiter les frais bancaires, il est conseillé de réduire le nombre de transactions.
Le cas particulier des enfants à Londres
L’une des forces du système londonien est la générosité des tarifs enfants :
– les moins de 11 ans voyagent gratuitement sur la quasi-totalité des transports TfL (bus, métro, DLR, Overground, Elizabeth line…), dès lors qu’ils sont accompagnés d’un adulte payant. Ils n’ont pas besoin de ticket ni de carte, mais doivent passer par les portillons larges ;
– de 5 à 10 ans, il existe aussi la Zip Oyster photocard, qui donne droit à la gratuité ou à des tarifs enfant sur certains services ;
– de 11 à 15 ans, la Zip Oyster photocard permet de voyager aux tarifs enfants, sinon on peut charger sur une Oyster classique le Young Visitor Discount, valable deux semaines pour une réduction de 50 %.
Ces dispositifs rendent le métro londonien très attractif pour les familles, mais demandent de s’y prendre un peu à l’avance pour certaines cartes (les Zip Oyster pour enfants nécessitent des démarches administratives et des frais de dossier).
TfL Go et autres applis utiles à Londres
Pour tirer pleinement parti du réseau, l’application TfL Go joue un rôle central. Elle permet de :
– planifier ses itinéraires en combinant bus, métro, DLR, Overground, Elizabeth line, câble, bateaux ;
– consulter l’état du trafic et les temps d’attente en temps réel ;
– filtrer les trajets pour privilégier les itinéraires accessibles en fauteuil (carte des stations step-free, ascenseurs, etc.) ;
– associer son compte Oyster / contactless pour suivre son historique de trajets et ses dépenses.
En complément, Citymapper est particulièrement apprécié pour ses itinéraires détaillés, sa capacité à vous dire dans quel wagon vous placer pour sortir plus vite, et son mode “rues principales” pour éviter les ruelles sombres la nuit.
En dehors de Londres : trains, billets Off-Peak et Advance
Dès que l’on sort de l’orbite londonienne, ce ne sont plus TfL mais une multitude de compagnies ferroviaires qui se partagent le réseau national (National Rail). Les règles de base restent communes, mais chaque opérateur applique ses propres subtilités.
Les grandes familles de billets de train
Le système britannique repose sur une mosaïque de types de billets, aux noms parfois trompeurs. Les plus importants à connaître sont :
– les billets Advance ;
– les billets Off-Peak et Super Off-Peak ;
– les billets Anytime (pleine flexibilité, les plus chers) ;
– les abonnements (Season Tickets, Flexi Season, etc.) .
Les Advance sont des allers simples vendus en quantité limitée, généralement à partir de 8 à 12 semaines avant le départ, et parfois jusqu’à la veille ou quelques minutes avant le train. Ils sont très bon marché, mais valables uniquement pour un train précis et quasi non remboursables. En cas de changement d’heure ou de jour, il faut racheter un billet (avec, souvent, 10 £ de frais de modification et la différence de tarif).
Découvrez les billets Off-Peak et Super Off-Peak, idéaux pour voyager à moindre coût en dehors des périodes de forte affluence.
Moins cher qu’un billet ‘Anytime’ et plus flexible qu’un ‘Advance’, il n’est pas lié à un train spécifique mais à une plage horaire. Les heures creuses débutent généralement vers 9h ou 9h30 en semaine.
Offre tarifaire la plus avantageuse pour voyager en heures creuses. Valable toute la journée le week-end et pendant les plages horaires les moins fréquentées en semaine.
Un schéma courant est le suivant :
| Type de billet | Quand l’utiliser | Flexibilité principale |
|---|---|---|
| Advance | Réservation très anticipée, train précis | Peu flexible, modifiable avec frais |
| Off-Peak | En dehors des heures de pointe | Date figée, horaires flexibles hors restrictions |
| Super Off-Peak | Heures les plus calmes | Encore moins cher, créneaux plus limités |
| Anytime | Besoin de totale flexibilité | Très flexible, très cher |
Chaque billet dispose d’un “code de restriction” qui détaille les heures exactes valables. Les sites comme Trainline, EMR, LNER ou Railsmartr indiquent désormais clairement si un train est accessible avec un Off-Peak ou un Super Off-Peak, et filtrent les résultats en conséquence.
Économiser avec les billets Advance et les Railcards
Pour un voyageur qui peut s’organiser, les Advance sont l’un des meilleurs leviers d’économies. Pour certains trajets, réserver plusieurs semaines à l’avance peut réduire la facture de plus de 60 % par rapport à un achat le jour même, parfois avec des billets à moins de 10 £ l’aller.
Ces tarifs sont cumulables avec les Railcards, ces cartes de réduction nationales (16-25, 26-30, Senior, Two Together, Family & Friends, Disabled Persons, Veterans, etc.), qui retirent en général un tiers du prix des billets Standard ou First, y compris sur les Advance. Les jeunes de 5 à 15 ans bénéficient automatiquement de 50 % de réduction, et les porteurs de la 16-17 Saver profitent aussi de -50 % sur les billets Advance standard.
Réserver tôt, voyager en dehors des heures de pointe, combiner Off-Peak et Railcard, ou encore pratiquer le ‘split-ticketing’ (diviser un long trajet en segments moins chers) via des outils comme TrainPal ou Railsmartr, sont autant de stratégies désormais bien rodées pour faire baisser la note.
Conseils pour économiser sur les billets de train
Off-Peak, Super Off-Peak : horaires et avantages
Si l’on veut retenir une idée simple, c’est que : le succès dépend de la persévérance et de la passion.
– les heures de pointe se concentrent en semaine avant environ 9 h 30 et entre 16 h et 19 h ;
– tout le reste (milieu de matinée, début d’après-midi, soirée, week-end, jours fériés) est globalement considéré comme Off-Peak.
En pratique, chaque opérateur affine ces plages horaires. Par exemple :
– certains grands axes vers Londres imposent des arrivées en gare après 10 h ou 11 h pour être admissible au tarif Off-Peak ;
– certains réseaux régionaux, comme Northern ou South Western Railway, limitent aussi le retour du soir entre 16 h et 18 h 30 avec des Off-Peak locaux ;
– en Écosse, un essai tarifaire rend la plupart des trajets Off-Peak toute la journée jusqu’à l’automne 2024.
Voyager en Off-Peak présente plusieurs avantages :
Les billets en heures creuses offrent des tarifs jusqu’à 50 % moins chers qu’en heure de pointe. Les trains sont généralement moins bondés, ce qui augmente vos chances d’obtenir une place assise. Ils procurent également une plus grande flexibilité : avec un billet Off-Peak Return, vous pouvez souvent prendre n’importe quel train en heures creuses le jour de l’aller, puis revenir à une date de votre choix dans le mois.
Compensation en cas de retard : le système “Delay Repay”
Le Royaume-Uni dispose d’un mécanisme national de compensation des retards, appelé Delay Repay, appliqué par la plupart des compagnies ferroviaires. Le principe est clair : plus le retard à l’arrivée est long, plus la proportion du billet remboursée est élevée.
Sur de nombreuses lignes, la version “Delay Repay 15” offre déjà une compensation pour un retard de 15 minutes seulement. Un barème typique ressemble à ceci :
| Durée du retard (aller simple) | Compensation indicative sur le prix du billet simple |
|---|---|
| 15–29 minutes | 25 % |
| 30–59 minutes | 50 % |
| 60–119 minutes | 100 % |
| 120 minutes et plus | 100 % (sur certains aller-retours aussi) |
Pour les billets aller-retour, la compensation se calcule souvent sur 12,5 %, 25 %, 50 % ou 100 % du prix global selon la durée et le nombre de trajets impactés. Les abonnements, eux, donnent lieu à des calculs prorata du type “1/464 du prix annuel” par jour fortement perturbé.
Les demandes se déposent rapidement en ligne, via le site de la compagnie ou son application. Il faut généralement : suivre les étapes indiquées pour compléter la demande correctement.
– fournir la référence du billet ou une copie/ photo ;
– préciser le train prévu et l’heure d’arrivée réelle ;
– déposer la demande dans un délai typique d’environ 28 jours.
Les voyageurs réguliers sous-estiment souvent l’argent qu’ils laissent filer en ne réclamant jamais : des estimations évoquent jusqu’à 100 millions de livres de compensations potentielles non réclamées chaque année.
Les cars longue distance : l’alternative économique avec National Express
Pour les budgets serrés ou les trajets mal desservis par le rail, les cars longue distance constituent une option crédible. Le leader du secteur, National Express, se présente comme la première compagnie de cars du pays, avec un réseau impressionnant de plus de 900 destinations et plus de 540 routes, opérant des milliers de départs chaque jour.
Quand choisir le car plutôt que le train
Les cars interurbains rattrapent souvent des trains :
– lorsque les billets Advance sont épuisés ou trop chers ;
– pour des liaisons directes entre villes secondaires ;
– pour rejoindre les grands aéroports à toute heure, avec des services dédiés vers Heathrow, Gatwick, Stansted, Luton ou East Midlands, assurés 24 h/24.
Fréquence des liaisons assurées par National Express entre Londres et les aéroports sur les axes très fréquentés.
Les prix, souvent attractifs, sont modulés en fonction du degré de flexibilité du billet :
| Type de billet car National Express | Conditions principales |
|---|---|
| Restricted | Non remboursable, non échangeable |
| Standard | Modifiable (avec frais d’environ 5 £) jusqu’à 1 h avant départ |
| Fully Flexible | Remboursable et échangeable jusqu’à 72 h avant départ |
Des réductions supplémentaires existent via des Coachcards (jeunes 16–26 ans, seniors, voyageurs handicapés) permettant un tiers de réduction sur de nombreux tarifs.
Confort et services à bord
Le car moderne britannique n’a plus grand-chose à voir avec le car scolaire. La flotte de National Express mise sur :
– des sièges en cuir inclinables avec un bon espace pour les jambes ;
– le Wi-Fi gratuit (avec une qualité variable selon la zone) ;
– des prises électriques ou ports USB à chaque rangée ;
– des toilettes à bord ;
– la climatisation et des systèmes de sécurité avancés ;
– un accès pour fauteuil roulant via un élévateur à l’entrée, avec un emplacement dédié.
La politique bagages est également intéressante : en général, un ou deux bagages en soute jusqu’à 20 kg chacun plus un bagage à main, sans supplément, ce qui peut rendre le car très compétitif pour les familles ou les longs séjours.
Réservation et applis partenaires
Les billets se réservent :
– sur le site ou l’application de National Express ;
– via des plateformes comme Busbud, Omio ou Trainline, qui comparent train, car et bus ;
– auprès d’agences tierces et guichets, parfois même (jusqu’à récemment) via le réseau des Post Office.
Les billets électroniques (à présenter sur smartphone) sont largement acceptés, et la réservation de siège peut se faire pour un petit supplément autour de 2 £.
Intégrer vélo et transports en commun : l’exemple de Londres
Pour ceux qui souhaitent combiner vélo et transports publics, Londres est à la fois avancée et très encadrée. Transport for London (TfL) gère non seulement bus, métro et trains urbains, mais aussi le service de vélos en libre-service Santander Cycles.
Ce qui est autorisé avec un vélo
Les règles distinguent plusieurs catégories :
Les vélos pliants (électriques inclus) sont généralement acceptés à toute heure. Les vélos non pliants classiques sont autorisés hors heures de pointe sur certaines lignes. Les vélos non pliants électriques sont interdits sur la plupart des services. Les trottinettes électriques sont totalement interdites, même pliées.
Les bus et trams n’acceptent pas les vélos non pliants. À l’inverse, la plupart des services fluviaux et le téléphérique IFS Cloud Cable Car les acceptent sans difficulté.
Stationnement vélo et intermodalité
TfL a adopté une stratégie volontariste en matière de stationnement pour vélos. Des audits ont recensé environ 145 000 emplacements sur voirie, plus de 7 000 places en hangars résidentiels sécurisés, et près de 21 000 points d’attache sur les stations du système Santander Cycles. Les plans prévoient plusieurs dizaines de milliers de places supplémentaires pour répondre à la hausse de la pratique.
L’idée centrale est de faciliter le “bike and ride” : laisser son vélo près d’une gare ou d’une station, puis poursuivre en train ou en bus. Les exigences portent sur :
– la sécurité (arceaux solides, surveillance, parfois vidéosurveillance) ;
– la proximité immédiate des entrées de gare ;
– la protection contre les intempéries (abris, garages) ;
– la capacité d’accueil des vélos non standards (cargos, tricycles, etc.).
La logique est similaire à l’étranger : Cambridge a ouvert un parking à vélos géant à sa gare (près de 3 000 vélos), les Pays-Bas ont des garages de 11 000 à 12 500 places à Amsterdam et Utrecht, et le Royaume-Uni s’en inspire dans sa stratégie nationale de développement du vélo.
Accessibilité : aides, droits et outils
Le Royaume-Uni dispose d’un arsenal juridique et opérationnel conséquent pour faciliter les déplacements des personnes handicapées ou à mobilité réduite, tant dans les trains que sur les bus, métros ou cars.
Droits et obligations légales
Plusieurs textes encadrent les transports accessibles :
– Equality Act 2010 (discrimination et obligation d’aménagement raisonnable) ;
– normes spécifiques pour les véhicules ferroviaires (RVAR, PRM-TSI) ;
– Public Service Vehicles Accessibility Regulations pour les bus et cars ;
– licences d’exploitation soumises à l’existence d’une Accessible Travel Policy validée par le régulateur (Office of Rail and Road).
Concrètement, les opérateurs sont tenus :
– d’offrir une assistance adaptée (embarquement, changement de train, orientation, port des bagages sous certaines conditions) ;
– d’informer clairement sur l’accessibilité des gares et des véhicules ;
– de mettre en place des équipements (rampe portative, espace fauteuil, toilettes accessibles sur de nombreuses rames ferroviaires, etc.), même si tous les trains ne sont pas encore au même niveau.
Réserver une assistance ou voyager en “turn up and go”
Sur le rail, deux options coexistent :
Pour bénéficier d’une assistance dans les gares, deux options sont possibles : la réservation préalable via le système national Passenger Assist (en gare, par téléphone, en ligne ou via l’application) ou le ‘turn up and go’, qui permet de faire une demande d’aide spontanée à l’arrivée en gare, sans préavis.
La plupart des compagnies recommandent, lorsque c’est possible, de réserver l’assistance au moins 24 heures à l’avance, parfois 2 heures avant le départ, afin de s’assurer de la disponibilité du personnel, surtout dans les petites gares. Il est conseillé d’arriver environ 20 minutes avant le train réservé.
Les types d’aide couvrent :
L’assistance en gare SNCF peut inclure l’aide pour l’embarquement et la descente du train (par exemple via une rampe), l’orientation dans la gare et les changements de quai, l’achat et la validation des billets, le port de bagages si prévu à la demande, et une communication adaptée aux handicaps invisibles (comme les lanyards Sunflower ou les interprètes en langue des signes).
À Londres, TfL propose un service “turn up and go” sur tout son réseau, ce qui signifie qu’il n’est pas nécessaire de réserver à l’avance pour bénéficier d’une aide sur le métro, l’Overground ou le DLR. En pratique, la réalité varie selon la fréquentation et les stations, moins d’un tiers des stations du Tube disposant de l’accessibilité “step-free” jusqu’au quai.
Cartes de réduction et avantages spécifiques
Pour les voyageurs en situation de handicap, plusieurs dispositifs permettent de réduire le coût des déplacements :
Plusieurs dispositifs existent au Royaume-Uni pour faciliter et réduire le coût des déplacements des personnes en situation de handicap.
Offre un tiers de réduction sur la plupart des billets de train pour le titulaire et un accompagnant.
Tarifs spécifiques pour les utilisateurs de fauteuil roulant ou les personnes malvoyantes voyageant avec un accompagnateur, même sans carte.
Réduit d’un tiers de nombreux tarifs de cars.
Comme la Freedom Pass à Londres, donnant accès gratuit ou à tarif réduit à certains réseaux de transport.
En complément, des outils comme AccessAble détaillent l’accessibilité des lieux et itinéraires (marches, rampes, largeurs de portes, etc.), utile autant pour les fauteuils que pour les familles avec poussette.
En cas de dysfonctionnement de l’assistance
Lorsque l’assistance promise n’est pas fournie (rampe absente, absence de personnel, correspondance manquée faute d’aide), plusieurs types de recours sont possibles :
– transport alternatif arrangé par l’opérateur (taxi, train ultérieur, bus) pris en charge ;
– compensation financière, parfois sous forme de remboursement partiel ou complet du billet, voire prise en compte dans les systèmes Delay Repay ;
– réclamation formelle auprès de la compagnie, puis, si nécessaire, auprès de l’Ombudsman ferroviaire (Rail Ombudsman) ou des instances de médiation pour bus et cars.
Le tout s’inscrit dans le cadre plus large du Consumer Rights Act, qui impose que les services soient fournis avec une “reasonable care and skill” (soin et compétence raisonnables), faute de quoi le client peut exiger réparation.
Billets, passes et attractions : penser global
Pour un séjour touristique, il ne suffit pas de comparer un ticket de métro à un billet de train. Le Royaume-Uni est champion des passes combinant transports et visites.
Combiner transports londoniens et visites
Autour de Londres, plusieurs produits articulent transports et attractions :
Plusieurs options existent pour les visiteurs : la Visitor Oyster Card, qui offre des réductions sur la télécabine IFS Cloud et les Uber Boats, est parfois vendue avec un transfert depuis les aéroports. La London Day Travelcard, un ticket papier valable une journée sur tout le réseau, peut être incluse dans des forfaits d’excursion. Enfin, des offres ‘2 pour 1’ sur des attractions sont accessibles avec un billet de train National Rail.
Les grands pass touristiques comme le London Pass ou le London Explorer Pass permettent, en plus des entrées aux monuments, d’intégrer parfois une journée de bus touristique hop-on hop-off, ou un trajet en bateau sur la Tamise. Il faut cependant garder à l’esprit que ces bus à arrêts multiples privés n’acceptent ni Oyster ni cartes sans contact TfL.
Les passes ferroviaires nationaux (BritRail)
Pour un voyageur non résident qui compte enchaîner les trajets en train à travers l’Angleterre, l’Écosse et le pays de Galles, les passe BritRail peuvent valoir le coup. Ils donnent, selon la formule :
– un accès illimité pendant un certain nombre de jours consécutifs ;
– ou un nombre défini de jours au choix sur une période d’un mois (Flexi).
Ces passes couvrent la majorité des trains National Rail, y compris certaines navettes aéroportuaires comme Heathrow Express, Gatwick Express ou Stansted Express, mais ne sont pas valables sur le métro londonien ni sur les bus urbains. Des réductions sont prévues pour les groupes, les seniors, les jeunes et les enfants, ce qui peut rendre les calculs favorables pour des itinéraires très denses.
Applis indispensables pour se déplacer au Royaume-Uni
La révolution numérique a profondément facilité la vie des voyageurs au Royaume-Uni. Quelques applications se détachent nettement :
Une sélection d’applications essentielles pour planifier vos déplacements en transports en commun, en train, en car ou en taxi, ainsi que pour organiser des randonnées.
TfL Go et Citymapper pour la planification, les informations en temps réel et l’accessibilité des transports londoniens.
National Rail Enquiries pour consulter les horaires, les cartes et le suivi en direct des trains en Grande-Bretagne.
Trainline, Omio, Rail Europe ou les applications des compagnies (LNER, EMR, ScotRail) pour réserver et trouver les tarifs Advance.
Busbud, Omio ou l’application National Express pour réserver des trajets en car interurbains.
Uber, Bolt, Free Now ou les applications de black cabs (Gett, Taxiapp) pour des courses porte-à-porte.
OS Maps, AllTrails ou Komoot pour planifier une randonnée et prolonger votre voyage à pied.
La plupart de ces applis permettent désormais de stocker les billets sous forme numérique, d’être notifié automatiquement en cas de retard présumé éligible à compensation, ou d’acheter même des surclassements de dernière minute.
Bien choisir son moyen de paiement : quelques scénarios concrets
Pour finir, quelques scénarios illustrent comment tirer parti des règles décrites sans tomber dans les pièges.
Pour un court séjour à Londres (zones 1-2), le paiement sans contact (carte bancaire ou Apple/Google Pay) est optimal, avec un plafond journalier automatique de 8,90 £. Pour une famille avec des ados, combinez des cartes Oyster avec la réduction Young Visitor Discount (50% pour les 11-15 ans) pour les enfants, et le paiement sans contact pour les adultes. Pour un circuit en train entre plusieurs grandes villes, évaluez l’intérêt d’un pass BritRail par rapport à l’achat de billets Advance ou Off-Peak, éventuellement avec une Railcard. Enfin, pour les petits budgets, comparez systématiquement les tarifs des cars National Express (parfois moins de 20 £ pour un trajet de nuit) avec ceux des trains Advance.
En résumé
Les transports en commun au Royaume-Uni forment un écosystème mêlant tradition ferroviaire, innovations tarifaires (capping, contactless) et foisonnement d’applis. Ce qui peut paraître opaque au premier abord devient très rationnel dès qu’on garde en tête quelques principes :
À Londres, privilégiez le paiement sans contact avec le plafonnement automatique des tarifs (capping), et gardez une carte Oyster en réserve pour bénéficier d’éventuelles réductions spécifiques. Pour les trajets ferroviaires nationaux, réservez tôt, voyagez si possible en heures creuses et combinez avec une carte de réduction (Railcard). N’oubliez pas que vous pouvez être indemnisé pour les retards via le système Delay Repay, souvent dès 15 minutes. Envisagez l’autocar longue distance, notamment avec National Express, comme une alternative économique. Enfin, sachez que l’accessibilité est une priorité, avec des droits établis et de multiples dispositifs d’assistance disponibles.
Avec ces repères, se déplacer en transports en commun au Royaume-Uni devient non seulement faisable, mais souvent la manière la plus efficace, économique et durable de découvrir le pays.
Un retraité de 62 ans, disposant d’un patrimoine financier de plus d’un million d’euros bien structuré en Europe, souhaitait changer de résidence fiscale vers le Royaume-Uni pour optimiser sa charge imposable, bénéficier du régime des resident non-domiciled (non-dom) et diversifier ses investissements, tout en conservant un lien fort avec la France. Budget alloué : 10 000 euros pour l’accompagnement global (conseil fiscal international, formalités d’immigration, structuration patrimoniale), sans vente forcée d’actifs.
Après étude de plusieurs destinations (Royaume-Uni, Grèce, Chypre, Portugal), la stratégie retenue a consisté à cibler le régime remittance basis au Royaume-Uni, absence d’impôt sur la fortune, environnement financier de premier plan (Londres) et conventions fiscales FR‑UK limitant la double imposition. La mission a inclus : audit fiscal pré‑expatriation (exit tax, plus-values latentes), choix du statut non‑dom, obtention du visa adapté, installation (location/achat résidence principale), transfert de résidence bancaire, plan de rupture maîtrisée des liens fiscaux français, mise en relation avec avocats et fiscalistes locaux, et intégration patrimoniale. L’accompagnement permet de capter les gains (réduction forte de l’imposition sur revenus étrangers, transmission optimisée) tout en maîtrisant risques de requalification et contrôles croisés FR‑UK.
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