Les quartiers les plus prisés par les expatriés au Royaume-Uni

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

S’installer au Royaume-Uni, ce n’est plus seulement choisir une ville entre Londres, Manchester ou Edinburgh. Pour la plupart des expatriés, la vraie décision se joue à l’échelle du quartier. C’est là que se construisent la vie quotidienne, le réseau social, l’accès aux écoles, aux parcs, aux transports et à l’emploi. Dans un pays où plus d’un tiers des foyers sont locataires et où la population étrangère pèse lourd dans les grandes métropoles, certains quartiers sont devenus de véritables aimants à talents venus du monde entier.

Bon à savoir :

Cet article compare les quartiers les plus demandés par les expatriés dans plusieurs villes britanniques, dont Londres, Édimbourg, Manchester, Bristol et Birmingham. Il fournit des données clés sur les loyers, le coût de la vie, la démographie, ainsi que les infrastructures scolaires et culturelles pour faciliter une décision éclairée.

Londres, capitale des expatriés et mosaïque de quartiers

Avec près de 9 millions d’habitants, un tiers de résidents nés à l’étranger et l’intégralité des grandes écoles internationales du pays, Londres reste le cœur battant de la vie expat au Royaume-Uni. La ville est aussi l’une des plus chères du pays, avec des loyers moyens autour de 2 343 £ par mois en Greater London, mais les écarts d’un quartier à l’autre sont considérables.

Ouest londonien : prestige, écoles internationales et vie de village chic

Dans l’Ouest, certains quartiers figurent systématiquement sur les listes des expatriés les plus fortunés. Chelsea, Knightsbridge et South Kensington forment un triangle doré ultra prisé, notamment par les familles françaises, espagnoles, italiennes, américaines et moyen-orientales. La proximité du Consulat de France, de l’Institut français et du Lycée Français Charles de Gaulle y joue un rôle clé, de même que la présence d’autres établissements comme La Petite École Bilingue ou le campus South Kensington de Southbank International School.

Le cadre de vie y est très urbain, sophistiqué, avec une offre inépuisable de restaurants, de bars et de clubs, mais aussi une desserte exemplaire par le métro et les bus. Le revers de la médaille, ce sont des prix parmi les plus élevés du pays, comparables aux quartiers les plus exclusifs de New York ou Paris.

Un peu plus au nord, Notting Hill attire une autre frange de la population expat, plus bohème et créative. Le quartier, rendu célèbre par son carnaval et son esthétique de carte postale, séduit beaucoup de jeunes Américains et Australiens, mais aussi des familles à la recherche d’un esprit « village » au cœur de la capitale. Les maisons colorées, les cafés indépendants, les boutiques de créateurs et les espaces verts généreux donnent au secteur une atmosphère à la fois branchée et familiale. La proximité de Paddington, avec accès rapide à Heathrow via le Heathrow Express et l’Elizabeth Line, en fait aussi une base stratégique pour les voyageurs fréquents.

Dans le prolongement, Fulham joue le rôle d’extension résidentielle chic de Chelsea. Les rues calmes bordées de maisons victoriennes, les parcs comme Bishop’s Park et les cafés animés en font une valeur sûre pour les jeunes couples et les familles de classe moyenne supérieure. On y retrouve une forte présence d’expatriés européens, mais aussi de nombreux Britanniques qui quittent le centre pour plus d’espace, sans renoncer à un accès rapide à la City.

Exemple :

De l’autre côté de la Tamise, Putney est devenu un repère pour les communautés australienne, néo-zélandaise et sud-africaine. L’ambiance y est plus détendue, quasi provinciale, avec des avenues arborées, des pubs en bord de fleuve et un marché de centre-ville très vivant. Les loyers y sont légèrement plus abordables que ceux de Chelsea, tout en bénéficiant d’une liaison directe vers Waterloo en une quinzaine de minutes.

Hammersmith et Shepherd’s Bush complètent ce paysage de l’Ouest londonien. Souvent choisis par des nouveaux arrivants irlandais, français ou australiens, ces secteurs restent centraux tout en offrant des loyers un peu inférieurs à ceux des quartiers les plus huppés. Les transports y sont excellents, la qualité du bâti généralement bonne, et l’on y trouve de nombreux établissements scolaires bien notés, ce qui attire autant les familles que les jeunes actifs.

Plus au sud-ouest encore, Richmond (Richmond upon Thames) incarne le rêve suburbain de nombreux expatriés avec enfants. Bordé par la Tamise et dominé par Richmond Park, le plus vaste parc royal de Londres – trois fois la taille de Central Park à New York –, le quartier marie remarquablement nature, ambiance de petite ville et connexions rapides au centre. Le niveau de sécurité y est parmi les meilleurs de la capitale, les écoles publiques et privées sont très bien classées, et la présence d’établissements internationaux comme la German School London renforce son attractivité internationale. En contrepartie, les loyers pour un simple appartement d’une chambre oscillent fréquemment entre 1 600 et 2 500 £ par mois.

Nord londonien : vie de village, intellectuels et familles internationales

Au nord, deux noms reviennent systématiquement dans les conversations d’expatriés : Hampstead et Islington. Hampstead offre un mélange rare de campagne et de grande ville, avec ses rues pavées, ses librairies indépendantes, ses cafés de quartier et surtout Hampstead Heath, immense parc naturel ponctué d’étangs de baignade et offrant des vues spectaculaires sur Londres. Le secteur séduit depuis longtemps les familles américaines et internationales, notamment grâce à l’accès à des écoles réputées, dont une antenne primaire du Lycée Français Charles de Gaulle et l’American School in London à proximité. Les loyers, eux, reflètent cette demande : pour un appartement d’une chambre, il faut souvent compter 1 800 à 1 900 £ minimum, avant même les charges locales.

Islington, de son côté, attire une clientèle plus urbaine et cosmopolite, très présente dans la finance, la tech et les industries créatives. Upper Street et ses environs alignent bars, restaurants, cinémas indépendants et théâtres, dans un décor de maisons géorgiennes bien restaurées. Sa proximité avec la City, l’accès rapide à St Pancras et donc à l’Eurostar, ainsi que la présence de nombreuses crèches et écoles préparatoires en font un choix de premier plan pour les actifs internationaux qui veulent vivre « au cœur de la ville » sans sacrifier entièrement l’espace ni la qualité de vie.

Astuce :

Camden est réputé pour son ambiance alternative et exubérante, très prisée des étudiants, musiciens, artistes et jeunes expatriés. On y trouve une vie nocturne dynamique et une grande diversité culturelle, incarnées par le Camden Market, les bars en bord de canal et des salles de concert mythiques comme le Roundhouse ou l’Electric Ballroom. Pour un cadre plus calme et des logements légèrement plus abordables tout en restant proche de l’animation, les quartiers voisins de Chalk Farm ou Kentish Town offrent une ambiance plus résidentielle.

Wembley, plus au nord-ouest, illustre l’autre versant du nord londonien : un vaste secteur multiculturel, plus accessible financièrement, très apprécié des expatriés asiatiques, notamment indiens. Les infrastructures commerciales y sont nombreuses, les transports multiples et les rénovations autour du stade ont profondément transformé le visage du quartier. Pour les nouveaux arrivants sensibles au budget mais souhaitant rester à Londres, Wembley constitue souvent un compromis intéressant.

Est londonien : créativité, fintech et quartiers en pleine métamorphose

Depuis une décennie, l’Est de Londres s’est imposé comme le terrain de jeu favori des jeunes professionnels, des créatifs et des start-up. Shoreditch et Hoxton symbolisent ce basculement. Anciennes zones industrielles, ces quartiers ont été colonisés par les agences de publicité, les entreprises de médias et les start-up tech. Les lofts réhabilités, les bars à cocktails, les cafés spécialisés et les galeries d’art forment un environnement urbain ultra vivant, très recherché par les expatriés dans le numérique ou les industries culturelles.

Bermondsey, qui s’étire à l’est de London Bridge, connaît une dynamique similaire avec une nuance plus résidentielle. Bermondsey Street aligne restaurants contemporains, galeries et cafés indépendants, tandis que les anciens entrepôts le long de la Tamise ont été transformés en appartements de standing. Les marchés de Bermondsey et Maltby Street renforcent l’attractivité du quartier le week-end. Sa position stratégique, à équidistance de la City et de Canary Wharf, séduit particulièrement les cadres de la finance et du conseil.

Plus à l’est, Stratford et Leyton représentent l’autre visage de l’Est : celui de la grande rénovation urbaine liée aux Jeux olympiques de 2012. Ces secteurs offrent des loyers plus raisonnables que les hyper-centres, tout en disposant d’un centre commercial géant (Westfield Stratford City), de nombreuses infrastructures sportives et d’une excellente desserte en métro, bus et trains de banlieue. Les expatriés jeunes et mobiles y trouvent un bon compromis entre budget, modernité et connectivité.

Attention :

Les anciennes friches industrielles de Hackney Wick ont été transformées en ateliers, studios, micro-brasseries et espaces de coworking. Les programmes de régénération y créent de nouveaux logements et des espaces publics plus accueillants, attirant une population internationale en quête d’une vie de quartier créative.

Sud londonien : quartiers verts, familles expats et nouveaux pôles branchés

Au sud de la Tamise, plusieurs poches se détachent nettement dans les choix des expatriés. Wimbledon demeure un classique : à la fois connu mondialement pour son tournoi de tennis et apprécié des familles pour son environnement très vert, ses grandes maisons et ses jardins. Les écoles privées comme Wimbledon High School ou King’s College School renforcent son statut de bastion des classes moyennes supérieures internationales, notamment en provenance d’Afrique du Sud, d’Inde, de Pologne ou d’Australie.

Clapham, avec son immense common et sa gare de Clapham Junction – la plus fréquentée du Royaume-Uni pour les correspondances – a longtemps été le point de chute favori des jeunes actifs étrangers. On y partage volontiers des grands appartements ou des maisons divisées, avec des loyers pour un une-pièce souvent compris entre 1 300 et 1 600 £. La ligne Northern et la concentration de bars, restaurants et clubs comme le Clapham Grand nourrissent une ambiance jeune et très festive.

Battersea est, ces dernières années, l’exemple le plus spectaculaire de montée en gamme au sud de la Tamise. La reconversion de Battersea Power Station en quartier résidentiel et commercial de prestige, l’extension de la Northern Line et l’arrivée d’immeubles de standing avec conciergerie, salles de sport, espaces de coworking et roof terraces ont radicalement changé son profil. De nombreux expatriés travaillant à Chelsea, dans la City ou à Canary Wharf y ont emménagé, séduits par un mix rare de modernité, de parcs (Battersea Park reste un atout majeur) et d’accès à de bonnes écoles.

Plus à l’est, Greenwich offre un décor totalement différent, fait d’histoire maritime, de monuments classés comme l’Observatoire royal ou le Cutty Sark, et d’un immense parc surplombant la Tamise. L’ambiance familiale, la qualité des écoles, la relative tranquillité du secteur et l’accès aisé au centre via le DLR, les trains ou les bateaux sur la Tamise en font un havre apprécié des familles expatriées.

Dans le sud-ouest élargi, des quartiers comme Balham, Barnes, Chiswick ou Dulwich complètent l’éventail des « villages urbains » recherchés par les familles internationales. Ils partagent des caractéristiques communes : abondance d’espaces verts, bon niveau d’écoles, criminalité relativement faible, forte présence de familles, tout en restant à portée raisonnable du centre par le métro ou le train.

Londres en chiffres pour les expatriés

Le marché londonien est très segmenté, mais quelques ordres de grandeur permettent de se situer.

IndicateurValeur indicative
Part de résidents nés à l’étranger37 % à Londres (tous quartiers confondus)
Loyer moyen Greater London~2 343 £/mois (toutes surfaces)
Loyer moyen hors Londres (GB)~1 162 £/mois
Prix moyen maison Londres (global)~735 000 £
Prix moyen maison Barking & Dagenham~345 000 £ (exemple de banlieue plus abordable)
Part de population non blanche (10/33 boroughs)Majoritaire

Pour un expatrié, Londres reste donc extrêmement attractif en termes d’opportunités professionnelles, d’écoles internationales, de diversité culturelle et de transports, mais cette attractivité a un prix. C’est l’une des raisons pour lesquelles de plus en plus de candidats à l’expatriation se tournent vers d’autres grandes villes britanniques.

Edinburgh : la capitale écossaise plébiscitée par les expats

Edinburgh occupe une place à part dans l’imaginaire des expatriés. Capitale de l’Écosse, ville compacte et piétonne, mélange harmonieux de vieille ville médiévale et de new town géorgienne, elle accumule les distinctions : meilleure ville du monde selon un classement Time Out, meilleure ville où vivre au Royaume-Uni d’après un sondage national HomeViews, et destination privilégiée des acheteurs étrangers, notamment américains.

Des quartiers très identifiés selon les profils

La structure urbaine d’Edinburgh facilite le choix du quartier, la ville étant nettement organisée par grandes zones, chacune avec son identité.

Au nord et nord-ouest, Stockbridge s’impose comme un favori quasi unanime des expatriés. Cet ancien village intégré à la ville conserve une atmosphère de petite bourgade, avec ses commerces indépendants, ses brocantes, ses cafés, son marché et sa proximité immédiate du Royal Botanic Garden. Les familles comme les jeunes actifs apprécient ce compromis entre vie de quartier chaleureuse et accès aisé au centre.

Leith, Édimbourg

Le secteur portuaire historique du nord d’Édimbourg, autrefois réputé difficile, est devenu un quartier branché et abordable, attirant une population jeune et internationale grâce à une régénération urbaine réussie.

Un quartier métamorphosé

Longtemps réputé difficile, Leith s’est transformé en un quartier branché et abordable, conservant partiellement son caractère populaire tout en bénéficiant d’une régénération urbaine massive.

Vie sociale et culturelle dynamique

Le quartier voit se multiplier les restaurants, pubs, cafés et espaces culturels, offrant une atmosphère plus populaire et décontractée que le centre historique d’Édimbourg.

Cible des jeunes expatriés

Son environnement et son dynamisme attirent une forte population de jeunes expatriés, notamment européens, à la recherche d’un cadre de vie attractif.

Au sud, Bruntsfield, Morningside et Marchmont dessinent une large zone résidentielle, bourgeoise et très scolaire. À proximité du grand parc des Meadows, ces quartiers regroupent d’élégants immeubles victoriens, des boutiques indépendantes, des cafés conviviaux et une concentration d’écoles réputées. C’est dans ce secteur que s’installent volontiers les familles internationales, mais aussi nombre d’étudiants et de jeunes professionnels, du fait de la proximité de l’université.

Plus à l’est, Portobello offre un environnement tout à fait différent : une vraie plage, des promenades en bord de mer et un rythme de vie plus détendu. À une vingtaine de minutes de bus du centre, ce faubourg balnéaire séduit les expatriés en télétravail, les familles et ceux qui veulent conjuguer vie urbaine et horizon marin.

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Les quartiers centraux d’Édimbourg, Old Town et New Town, offrent une architecture exceptionnelle mais des loyers plus élevés.

Une ville attractive, mais un marché locatif sous tension

La qualité de vie à Edinburgh est régulièrement jugée supérieure à celle des autres grandes villes britanniques. La ville est jugée sûre, relativement verte (près de la moitié de la surface urbaine est constituée d’espaces verts) et bien desservie, avec un réseau de bus et de tram efficace et un aéroport international. Elle constitue aussi une base idéale pour explorer l’Écosse, des Highlands au parc national du Loch Lomond.

Cette attractivité a un coût : le marché locatif est connu pour être cher et très compétitif. Les loyers ont atteint des niveaux record, avec des chambres en colocation souvent facturées 300 à 700 £ par mois, des appartements une chambre oscillant entre 700 et 1 300 £ hors charges, et des deux pièces dans les quartiers centraux pouvant grimper au-delà de 1 000 £. Pour un expatrié seul, un budget d’environ 1 070 £ par mois (logement, nourriture, transports et dépenses courantes) est souvent cité comme plancher raisonnable.

Le tableau ci-dessous résume quelques repères de coût et de cadre de vie.

IndicateurValeur indicative à Edinburgh
Population ville~483 000 habitants
Part de population née à l’étranger~16 %
Loyer chambre en colocation~300–700 £/mois
Loyer appartement 1 ch.~700–1 300 £/mois (hors charges)
Budget mensuel conseillé (1 personne)~1 070 £
Salaire moyen annuel~33 120 £
Distance en train vers Londres~5 heures

Pour les expatriés, la question du quartier est donc double : choisir le bon compromis entre budget et style de vie, et s’y prendre suffisamment tôt pour trouver un logement satisfaisant dans une ville où la demande dépasse souvent l’offre.

Manchester, Bristol, Oxford : les favoris hors Londres

Si Londres reste l’aimant principal, plusieurs grandes villes se hissent désormais en tête des destinations expat, portées par une meilleure accessibilité financière et par des dynamiques économiques puissantes.

Manchester : capitale officieuse du Nord, très prisée des jeunes actifs

Manchester, régulièrement désignée comme la ville la plus « vivable » du Royaume-Uni dans les classements internationaux, est devenue un véritable hub pour les expatriés. Avec plus de 550 000 habitants dans la ville et 2,55 millions dans l’agglomération, un aéroport majeur, quatre universités réunissant près de 100 000 étudiants et un coût de la vie 68 % inférieur à celui de Londres, la cité du Nord offre un rapport qualité-prix difficile à battre.

Les quartiers les plus prisés par les expatriés forment une couronne autour du centre. Didsbury et Chorlton se distinguent particulièrement auprès des familles et des jeunes cadres. Didsbury, avec ses rues bordées d’arbres, ses maisons victoriennes, ses cafés indépendants et son ambiance village, attire ceux qui recherchent de l’espace et de la verdure sans renoncer aux facilités urbaines. Chorlton, plus bohème, multiplie les bars, restaurants végétariens, épiceries bio et lieux culturels, dans un cadre très progressiste et familial.

Plus près du centre, le Northern Quarter et le secteur de Deansgate concentrent une forte population jeune internationale, attirée par les entreprises de médias et de tech (la présence de MediaCityUK à Salford, base de la BBC et d’ITV, n’y est pas étrangère). Appartements modernes, lofts, bars, salles de concert et street art offrent un environnement qui rappelle par certains côtés l’Est londonien, pour un coût sensiblement inférieur.

Les chiffres de l’immobilier confirment ce différentiel. Un appartement une chambre en centre-ville se loue en moyenne entre 1 400 et 1 600 £ par mois, un trois pièces familial restant nettement plus accessible qu’à Londres. En achat, les prix moyens d’un appartement tournent autour de 185 000 £, là où des villes comme Bristol ou Londres dépassent largement ce seuil. Les maisons individuelles restent, elles aussi, bien moins chères qu’au sud.

Le tableau suivant illustre la comparaison entre Manchester et Bristol, deux villes souvent mises en balance par les expatriés.

IndicateurManchesterBristol
Loyer moyen 1 ch. (centre)~1 400–1 600 £/mois~1 300–1 700 £/mois
Prix moyen appart. (achat)~185 000 £~329 000 £ (appart.)
Coût de la vie (global)Référence+4 à +10 % plus cher
Salaire moyen estimé~27 000 £/an~30 000 £/an
Classement ville monde (qualité vie)97e246e

Pour un expatrié jeune, sans enfants ou avec un budget plus limité, Manchester combine ainsi salaires corrects, loyers encore « gérables », vie culturelle et sportive intense et excellente connectivité.

Bristol : ville verte, créative, mais plus coûteuse

Bristol occupe une niche différente. Port du sud-ouest, capitale officieuse de la région, hub d’industries créatives, de l’aéronautique et des start-up, elle attire les expatriés attirés par un style de vie plus alternatif et par une dimension écologique marquée. Lauréate du titre de Capitale verte européenne, la ville s’est imposée comme l’un des pôles urbains les plus progressistes du pays.

329000

Le prix d’achat moyen d’un appartement dans les quartiers de Clifton et Redland à Bristol est d’environ 329 000 £.

Le contraste nord–sud est net : Manchester reste plus bon marché, alors que Bristol, bien que toujours moins chère que Londres, se rapproche plutôt de certaines villes du Sud en termes de coût du logement. Pour un expatrié en télétravail ou travaillant dans la tech et les industries créatives, la balance peut néanmoins pencher pour Bristol, compte tenu de la qualité de l’environnement, du climat plus doux que dans le Nord, de la proximité de la campagne (Mendip Hills, côte du Devon et des Cornouailles) et du rayonnement culturel, notamment lié à des artistes comme Banksy.

Oxford : ville universitaire élitiste et chère, mais très convoitée

Oxford, enfin, occupe une place singulière. Petite ville d’environ 162 000 habitants, dominée par l’université du même nom, elle combine un marché du travail dynamique (éducation, recherche, santé, édition, tech) et une qualité de vie élevée, avec un accès direct aux Cotswolds. Elle figure parmi les villes où les opportunités d’emploi par habitant sont les plus nombreuses au pays.

Bon à savoir :

Summertown, au nord, est apprécié pour ses commerces élégants, ses excellentes écoles et ses grandes maisons. Headington, à l’est, est un pôle majeur pour les professionnels de santé et les universitaires internationaux grâce à la présence de plusieurs hôpitaux et facultés.

Les prix, cependant, reflètent le prestige du lieu. Le prix moyen d’une maison dépasse 450 000 £, avec des niveaux comparables à ceux de secteurs désirables de Londres. Oxford attire donc surtout des profils hautement qualifiés, souvent liés à l’université ou à de grands groupes technologiques installés dans la région.

Birmingham : grande métropole abordable, aux poches très recherchées

Deuxième plus grande ville du pays avec environ 1,1 million d’habitants, Birmingham attire de plus en plus de personnes quittant Londres à la recherche de logements plus abordables. Chaque année, des milliers de Londoniens y emménagent, séduits par la différence de prix : une maison y coûte en moyenne autour de 133 000 £, contre environ 400 000 £ dans la capitale, et les loyers d’un trois pièces tournent autour de 710 £ par mois.

Attention :

Bien que considérée comme l’une des villes les plus criminogènes du Royaume-Uni (environ 103 délits pour 1000 habitants, avec une part importante de violences et délits sexuels), la criminalité à Birmingham est très localisée. Elle se concentre dans des secteurs identifiés comme Aston ou Handsworth, tandis que de nombreux autres quartiers sont réputés très sûrs.

Les bastions « expat friendly » : Edgbaston, Harborne, Bournville

Parmi les secteurs prisés des expatriés, Edgbaston occupe une place de choix. Proche du centre, verdoyant, abritant un terrain de cricket international et plusieurs institutions académiques, le quartier offre des maisons cossues, des rues calmes et une bonne desserte en transports. Harborne, voisin, propose un cadre de vie similaire avec des écoles bien notées, des parcs et une rue commerçante animée.

Exemple :

Bournville, berceau mondial de Cadbury, est un exemple rare de village industriel planifié. Conçu pour offrir une haute qualité de vie, il se caractérise par une abondance d’espaces verts, d’écoles et de logements de qualité. Ces atouts en font un quartier prisé par une importante concentration de ménages internationaux, souvent des familles travaillant dans les secteurs de l’éducation, de la santé, ou pour des entreprises industrielles et de services locales.

Moseley et Kings Heath constituent d’autres options appréciées, un peu plus bohèmes, avec nombre de bars, cafés, boutiques indépendantes et parcs, ce qui attire aussi bien les jeunes actifs que les familles. Le coût de la vie reste inférieur à celui de la plupart des grandes métropoles du Sud, avec des loyers et des prix immobiliers nettement plus accessibles.

Le tableau suivant résume l’écart entre Birmingham et Londres, très parlant pour un budget expat.

IndicateurBirminghamLondres (approx.)
Prix moyen maison~133 000 £~400 000 £
Loyer moyen 3 ch.~710 £/mois2 343 £/mois (Greater London)
Prix maison « ceinture chic »>248 000 £Souvent >600 000 £
Coût d’un pint de bière~3 £≥5,50 £

Pour un expatrié en quête d’un grand logement à prix contenu, avec une vie culturelle riche et une position géographique centrale (liaisons ferroviaires vers Londres, Manchester, Edinburgh, aéroport international), Birmingham et ses quartiers résidentiels comme Edgbaston, Harborne ou Bournville constituent une alternative sérieuse.

Autres villes et quartiers à fort potentiel pour les expatriés

Au-delà des grands pôles évoqués, le paysage britannique regorge d’autres villes et quartiers très attractifs pour les expatriés, selon les priorités individuelles.

Glasgow : West End et Queen’s Park pour un style de vie urbain et abordable

Glasgow, plus grande ville d’Écosse avec plus de 600 000 habitants, propose un marché immobilier plus abordable qu’Edinburgh et un environnement très dynamique grâce à une forte population étudiante et culturelle. Le West End, avec ses immeubles en grès, ses cafés, ses parcs comme Kelvingrove et la proximité de plusieurs universités, concentre une large partie des expatriés. Le secteur de Queen’s Park, en plein développement, attire de plus en plus de familles et de jeunes actifs séduits par des loyers raisonnables.

Cardiff, Belfast, Leeds : capitales régionales en plein essor

Cardiff, capitale galloise, apparaît régulièrement dans les classements des meilleures villes où vivre grâce à un bon équilibre entre coût de la vie, espaces verts, offre culturelle et connectivité numérique. Les loyers y sont environ 60 % inférieurs à ceux de Londres, ce qui attire des expatriés travaillant à distance ou dans les industries médiales et créatives (la ville est un important pôle de production télévisuelle).

Bon à savoir :

Belfast, capitale de l’Irlande du Nord, offre un coût de la vie nettement inférieur à celui de la Grande-Bretagne, un bon niveau de sécurité et un accueil réputé chaleureux. Des quartiers comme Queen’s Quarter (associant histoire et vie universitaire) et Titanic Quarter (développements résidentiels modernes) attirent à la fois étudiants et professionnels.

Leeds, troisième ville d’Angleterre par la population, est une autre destination en progression. Elle bénéficie d’une situation géographique privilégiée, à proximité immédiate des Yorkshire Dales et du North York Moors, d’une vie nocturne animée et d’un marché de l’emploi solide. Les quartiers d’Headingley et Chapel Allerton figurent parmi les favoris des jeunes actifs, tandis que Roundhay attire davantage les familles.

Brighton, Bath, Cotswolds : la carte « qualité de vie »

Pour les expatriés à la recherche avant tout de qualité de vie, de paysages et d’un environnement plus détendu, Brighton, Bath et la région des Cotswolds s’imposent souvent.

Brighton, station balnéaire branchée à un peu plus d’une heure de train de Londres, est célèbre pour sa scène culturelle, sa grande communauté LGBT, son université et son ambiance alternative. Les loyers y sont élevés pour une ville de cette taille, en particulier en centre-ville, mais de nombreux expatriés acceptent ce coût pour vivre au bord de la mer tout en gardant un accès facile à la capitale.

Présentation de Brighton

Bath, ville thermale classée à l’UNESCO, séduit par son architecture géorgienne, son rythme de vie plus calme et ses opportunités dans le tourisme, l’éducation et la santé. Les quartiers de Weston et Larkhall comptent parmi les secteurs résidentiels les plus recherchés par les familles.

Les Cotswolds, région de collines et de villages en pierre, constituent enfin un refuge privilégié pour les télétravailleurs et les expatriés à la recherche de campagne chic. Des villages comme Stow-on-the-Wold ou Burford, bien dotés en écoles et relativement proches d’Oxford ou de Londres, accueillent une population internationale en quête d’un mode de vie plus rural.

Logement, loyers et tendance du marché : ce que doivent savoir les expatriés

Au-delà du choix du quartier, la réalité du marché locatif britannique influence fortement les trajectoires des expatriés. Après des années de hausse continue, les loyers commencent à montrer des signes d’essoufflement dans certaines régions, mais restent globalement très élevés.

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Hors de Londres, les loyers moyens ont augmenté de 44 % depuis 2020, dépassant largement la progression des salaires.

Le tableau ci-dessous synthétise quelques niveaux de loyers moyens annoncés pour un appartement 2 chambres dans plusieurs grandes villes, utile pour comparer l’attrait de tel ou tel quartier.

VilleLoyer moyen estimé 2 ch. (début 2025)
Londres (zones 2/3)~2 200–2 800 £/mois
Manchester~1 300–1 700 £/mois
Bristol~1 500–1 900 £/mois
Edinburgh~1 400–1 800 £/mois
Birmingham~1 100–1 500 £/mois
Glasgow~1 000–1 400 £/mois

La tension du marché varie aussi fortement d’une région à l’autre. Dans certaines grandes villes, un bien en location reçoit encore en moyenne plus d’une dizaine de candidatures, même si ce chiffre diminue par rapport aux pics de la période post-Covid. Les propriétaires sont de plus en plus nombreux à aligner les loyers de leurs locataires existants sur les niveaux du marché, ce qui réduit l’écart entre renouvellement de bail et nouvelle location.

Astuce :

Pour les expatriés, plusieurs difficultés spécifiques s’ajoutent lors de la recherche d’un logement au Royaume-Uni : l’absence d’historique de crédit local, la difficulté à présenter un garant résidant au Royaume-Uni et la méconnaissance des règles en vigueur (comme le plafonnement du dépôt de garantie à cinq semaines de loyer ou les vérifications du droit au séjour). Pour contourner ces obstacles, des solutions existent, telles que le paiement de plusieurs mois de loyer à l’avance ou le recours à des services de garants commerciaux.

Comment choisir son quartier en tant qu’expatrié

Face à une telle diversité de villes et de quartiers, la sélection de son futur lieu de vie peut paraître intimidante. La plupart des expatriés structurent cependant leur réflexion autour de quelques axes.

La première dimension reste la situation professionnelle. Ceux qui travaillent dans la finance ou la tech tendent à privilégier Londres (City, Canary Wharf, Shoreditch), Manchester ou Cambridge ; les universitaires se concentrent davantage autour d’Oxford, Cambridge, Edinburgh ou Glasgow ; les profils des industries créatives optent volontiers pour Bristol, Brighton, l’Est londonien ou Manchester.

Bon à savoir :

Les familles privilégient généralement des quartiers calmes, verts, avec de bonnes écoles et un faible taux de criminalité. À Londres, cela inclut Richmond, Wimbledon, Hampstead, Barnes et Dulwich. D’autres villes proposent aussi des quartiers adaptés : Stockbridge, Bruntsfield ou Morningside à Édimbourg ; Didsbury et Chorlton à Manchester ; Clifton et Redland à Bristol ; Edgbaston et Harborne à Birmingham ; West End à Glasgow. Certains villages des Cotswolds sont également recherchés.

Le budget joue bien sûr un rôle déterminant. Un même salaire peut offrir une grande maison avec jardin dans un quartier résidentiel de Birmingham ou de Leeds, quand il ne permettrait qu’un petit appartement dans une zone centrale de Londres ou d’Oxford. Comprendre le différentiel de coût entre le Sud (plus cher) et le Nord (plus abordable) reste essentiel.

Exemple :

L’exemple illustre comment le style de vie souhaité influence le choix d’un quartier. Pour une vie nocturne animée, une diversité culturelle et un environnement très urbain, les quartiers typiques sont Camden, Brixton ou Shoreditch à Londres, le Northern Quarter à Manchester, ou le West End à Glasgow. À l’inverse, pour privilégier la nature et le calme, les choix se portent plutôt sur des lieux comme Richmond ou Greenwich à Londres, Portobello à Édimbourg, les Cotswolds, ou les faubourgs verdoyants de Bath.

Au final, les quartiers les plus prisés par les expatriés au Royaume-Uni ont un point commun : ils combinent, à des degrés divers, accessibilité (transports, emplois), services (écoles, santé, commerces), sécurité relative, espaces verts et présence d’une communauté internationale déjà installée. La bonne nouvelle est qu’en dehors de Londres, de plus en plus de villes, de Manchester à Belfast en passant par Cardiff, Glasgow ou Leeds, parviennent à offrir ce cocktail à des coûts bien plus maîtrisés, élargissant considérablement le champ des possibles pour les nouveaux arrivants.

Pourquoi il est préférable de me contacter ? Voilà un exemple concret :

Un retraité de 62 ans, avec un patrimoine financier supérieur à un million d’euros bien structuré en Europe, souhaitait changer de résidence fiscale pour s’installer au Royaume-Uni, optimiser sa charge imposable et diversifier ses investissements, tout en maintenant un lien avec la France. Budget alloué : 10 000 euros pour l’accompagnement complet (conseil fiscal international, formalités administratives, délocalisation et structuration patrimoniale), sans vente forcée d’actifs.

Après analyse de plusieurs destinations attractives (Royaume-Uni, Grèce, Chypre, Maurice), la stratégie retenue a consisté à cibler le régime “resident non-domiciled” britannique : possibilité de taxation sur la base du remittance basis, protection partielle des revenus et plus-values de source étrangère, environnement juridique et financier de premier plan (Londres), forte sécurité juridique et accès à des marchés internationaux profonds. La mission a inclus : audit fiscal pré-expatriation (exit tax ou non, report d’imposition), obtention du visa adéquat et de la résidence, détachement CNAS/CPAM, transfert de résidence bancaire, plan de rupture des liens fiscaux français, mise en relation avec réseau local (avocat, immigration, family office) et intégration patrimoniale internationale (analyse et restructuration si nécessaire).

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A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Expert en gestion de patrimoine internationale depuis plus de 20 ans, j’accompagne mes clients dans la diversification stratégique de leur patrimoine à l’étranger, un impératif face à l’instabilité géopolitique et fiscale mondiale. Au-delà de la recherche de revenus et d’optimisation fiscale, ma mission est d’apporter des solutions concrètes, sécurisées et personnalisées. Je conseille également sur la création de sociétés à l’étranger pour renforcer l’activité professionnelle et réduire la fiscalité globale. L’expatriation, souvent liée à ces enjeux patrimoniaux et entrepreneuriaux, fait partie intégrante de mon accompagnement sur mesure.

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