Gérer son argent en tant qu’expatrié au Royaume-Uni : banques, comptes et transferts

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

S’installer au Royaume-Uni implique très vite une question cruciale : comment organiser sa vie bancaire au quotidien, tout en continuant à vivre financièrement « entre deux pays » ? Le Royaume-Uni est l’un des plus grands centres financiers d’Europe, avec plus de 300 banques et une monnaie forte, la livre sterling (GBP). Pour un expatrié, cette richesse d’offres est un atout… à condition de bien comprendre les règles du jeu, les produits disponibles et les pièges à éviter.

Bon à savoir :

Cet article couvre tous les aspects essentiels pour les expatriés : ouverture d’un compte courant, gestion multi-devises, transferts internationaux, sécurité, fiscalité de base et planification des retraites. Il fournit une vision opérationnelle et des données factuelles récentes pour faciliter la prise de décision.

Un environnement bancaire dense et très connecté

Le système bancaire britannique repose sur un petit nombre de grands groupes dominants (HSBC, Lloyds, NatWest, Barclays, Santander UK…) complétés par une multitude de banques internationales, de building societies et de fintechs. On compte environ 344 banques et 52 building societies en activité.

La monnaie est la livre sterling (GBP), qui n’a jamais été remplacée par l’euro. Cela a deux conséquences importantes pour les expatriés : d’une part, il faut gérer le risque de change entre la GBP et la monnaie du pays d’origine ; d’autre part, l’ouverture d’un compte en livres devient vite indispensable pour limiter les frais.

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C’est le nombre de distributeurs automatiques disponibles au Royaume-Uni, dont 97 % sont gratuits pour les cartes britanniques.

Pour un expatrié, cela signifie que l’accès aux services bancaires est matériellement facile. Les principaux défis se trouvent ailleurs : preuve d’adresse, statut de résident, transferts internationaux, fiscalité du pays d’origine.

Ouvrir un compte bancaire en arrivant : documents, obstacles et solutions

Pour un compte courant « classique », les banques exigent en général deux éléments : une preuve d’identité (passeport, permis de conduire…) et une preuve d’adresse au Royaume-Uni (facture de services de moins de trois mois, contrat de location, avis de taxe locale – Council Tax – ou relevé bancaire d’une autre banque britannique). C’est là que beaucoup de nouveaux arrivants se heurtent à un mur : sans logement permanent, il est difficile de fournir une adresse ; sans compte, il est compliqué de louer et de payer un dépôt. Le fameux cercle vicieux.

Les banques traditionnelles ont tendance à appliquer les règles de « connaissance client » (KYC) de façon stricte, car elles sont tenues par des réglementations lourdes en matière de lutte contre le blanchiment et de vérification du statut migratoire. Certaines structures adressent tout de même plus volontiers les expatriés : HSBC, Barclays, NatWest, Lloyds, Santander UK ou Nationwide proposent des comptes adaptés, y compris pour les étudiants internationaux.

Astuce :

Une solution courante pour les personnes en mobilité consiste à ouvrir un compte temporaire auprès d’une banque digitale ou d’un établissement de monnaie électronique, comme Monzo, Revolut, Starling, Wise ou Monese. Ces établissements proposent des ouvertures de compte à distance, avec une vérification d’identité par selfie et pièce d’identité. Les exigences concernant la preuve d’adresse sont souvent plus souples que dans les banques traditionnelles : un document universitaire, un contrat de travail ou même une preuve de domicile dans le pays d’origine peuvent parfois être acceptés, selon la politique spécifique de chaque établissement.

Pour les expatriés qui n’ont pas encore posé le pied au Royaume-Uni, certaines banques permettent d’ouvrir un compte avant le départ, en particulier si l’on est déjà client du même groupe dans le pays d’origine. HSBC et Santander, par exemple, disposent de réseaux internationaux et de services pour faciliter la continuité bancaire.

Les comptes « expat » et non‑résidents

Au‑delà du compte courant standard, il existe des comptes internationaux ou « expat » pensés pour les personnes vivant entre plusieurs pays. Ils sont souvent logés dans des juridictions comme Jersey (Channel Islands) et peuvent être ouverts sans adresse britannique.

Attention :

Ces comptes multi-devises (GBP, EUR, USD minimum) sont destinés aux clients à hauts revenus ou patrimoine conséquent, car ils exigent des conditions d’entrée élevées (dépôt minimum, niveau de revenu) et offrent des services premium comme un gestionnaire dédié et un accompagnement patrimonial.

Le revers de la médaille, ce sont les seuils d’éligibilité et les protections spécifiques. Par exemple, un compte HSBC Expat basé à Jersey est protégé par le Jersey Bank Depositors Compensation Scheme avec un plafond de 50 000 £ par déposant, inférieur au plafond de 85 000 £ de la Financial Services Compensation Scheme (FSCS) applicable aux dépôts dans les banques britanniques classiques.

Voici un tableau de quelques offres emblématiques pour expatriés ou non‑résidents :

Banque / ProduitDevises possiblesFrais mensuelsConditions principalesProtection dépôts
HSBC Expat (Jersey)GBP, EUR, USDPas de frais mensuels déclarésDépôt ou encours minimums, critères d’éligibilitéJersey DCS jusqu’à 50 000 £
Lloyds International Current AccountGBP, EUR, USD7,50 £/mois (souvent 3 mois offerts)Vise les clients internationaux, revenus stablesRégime du pays de domiciliation
Santander International Gold AccountDevise localeAucun frais mensuelSolde minimum 75 000 £ (ou équivalent)Selon la juridiction
Barclays International Bank AccountGBP, EUR, USDGratuit si solde > 100 000 £Frais 40 £ si solde moyen < 100 000 £ pendant 4 moisSelon la juridiction
NatWest International Select / Cash ManagementJusqu’à 25 devises8 £/mois (Select), 0 £ (Cash Mgmt)Cash Management orienté épargne multi‑devisesSelon la juridiction

Ces produits ne s’adressent clairement pas à tous les expatriés, mais ils donnent une idée de la façon dont les grands groupes conçoivent la relation bancaire internationale : multi‑devises, dépôts élevés, et services intégrés (épargne, crédit, transferts).

Comptes multi‑devises et fintech : un outil central pour l’expatrié

Même sans opter pour une structure « expat » haut de gamme, la gestion en plusieurs devises devient vite un sujet clé. Salaire en livres, loyer en livres, mais prêts, investissements ou charges familiales en euros ou en dollars : au quotidien, un expatrié jongle avec plusieurs monnaies.

C’est précisément là que les comptes multi‑devises proposés par des fintechs comme Wise ou Revolut, ou par certaines grandes banques, prennent tout leur sens. Au lieu d’ouvrir trois comptes séparés dans trois pays, on peut centraliser plusieurs soldes en une seule interface, avec des IBAN ou coordonnées locales pour recevoir des paiements dans différentes devises.

Wise, Revolut, HSBC Global Money : trois approches

Wise, Revolut et HSBC Global Money illustrent trois modèles complémentaires : un établissement de paiement pur, une super‑app financière et l’offre internationale d’une grande banque universelle.

FournisseurType d’acteurNbre de devises gérablesCarte physiqueFrais d’abonnement persoTaux de change
WiseÉtablissement de paiement / fintech40+Oui (7 £)0 £Taux moyen de marché + frais transparents
RevolutFintech multi‑services30+Oui0 à 45 £/mois selon planTaux interne, surcoût week‑end
HSBC Global MoneyCompte bancaire multi‑devises HSBC UK18Oui0 £ (avec compte courant HSBC)Taux HSBC avec marge

Wise permet de conserver, envoyer et convertir de l’argent dans plus de 40 devises, avec un affichage clair du taux de change moyen de marché et des frais, souvent très compétitifs. La carte Wise, facturée 7 £ (gratuite en version virtuelle), fonctionne dans plus de 160 pays et les retraits sont gratuits jusqu’à 200 £ par mois, puis facturés à 1,75 %. Pour les expatriés qui se rémunèrent dans une devise et dépensent dans une autre, c’est un outil précieux.

Exemple :

Revolut se positionne comme une plateforme financière multifonction, offrant des comptes multi-devises, une carte de paiement, des outils de budgétisation, l’accès aux cryptomonnaies, des options d’investissement et des assurances. Ses formules payantes proposent des avantages comme des taux de change sans frais supplémentaires en semaine, des plafonds de retrait plus élevés et des assurances voyage. Cependant, des frais supplémentaires s’appliquent sur les opérations de change effectuées le week-end et au-delà de certains plafonds mensuels.

HSBC Global Money s’adresse plutôt aux clients déjà bancarisés chez HSBC UK : il s’agit d’un compte intégré dans l’application, qui permet de détenir jusqu’à 18 devises et d’envoyer de l’argent dans 50+ devises vers plus de 200 pays, sans frais HSBC sur l’envoi. C’est une solution confortable pour ceux qui préfèrent rester dans un environnement bancaire classique, au prix d’une marge sur le taux de change généralement plus élevée que celle des fintechs de transfert.

Transferts internationaux : frais cachés, délais et plafonds

Lorsqu’on vit au Royaume-Uni tout en conservant des attaches financières à l’étranger, la question des transferts internationaux devient quotidienne : envoyer de l’argent à la famille, rembourser un crédit dans son pays d’origine, rapatrier une partie de son salaire, investir.

Les banques britanniques classiques proposent des virements internationaux via le réseau SWIFT, souvent avec des frais fixes et une marge sur le taux de change, ainsi que des frais potentiels des banques correspondantes (les « banques intermédiaires ») pouvant aller de 12 à 20 £. Certains établissements, comme NatWest ou RBS, annoncent ne pas facturer de frais sur les transferts online, mais la marge de change reste intégrée au taux offert.

Plateformes de transfert d’argent

Comparaison des principaux avantages des services spécialisés en matière de rapidité, transparence et accessibilité.

Wise : Rapidité garantie

70 % des transferts arrivent en moins de 20 secondes et 95 % en moins d’un jour, avec une politique de transparence sur les frais.

WorldRemit : Transferts quasi instantanés

Vise généralement une arrivée des fonds « en quelques minutes », variable selon le pays et le moyen de paiement utilisé.

Western Union : Réseau mondial

Permet des retraits en espèces dans plus de 200 pays grâce à son vaste réseau d’agences physiques.

Un comparatif réel entre différents opérateurs montre bien l’écart que quelques centimes sur un taux de change peuvent représenter. Pour un transfert de 25 000 £ vers l’euro, Wise facture autour de 76 £ de frais, avec un taux autour de 1,1481, soit 28 615 EUR reçus. D’autres services ou banques peuvent annoncer « zéro frais » mais appliquer un taux de change moins favorable, ce qui revient au final à un coût supérieur pour l’expatrié.

Bon à savoir :

Pour optimiser un transfert d’argent, surtout sur des gros montants (achat immobilier, investissement, dot familiale), il est conseillé de raisonner en termes de somme nette reçue par le bénéficiaire plutôt qu’en frais de transfert. Une différence même minime, comme 0,5 % sur le taux de change, peut représenter des centaines voire des milliers d’euros ou de dollars.

Les plafonds jouent également un rôle : HSBC permet par exemple d’envoyer jusqu’à 50 000 £ par jour via la banque en ligne pour un client standard, davantage pour un client Premier. Les limites varient selon les fournisseurs (20 000 £ chez NatWest/RBS, 100 000 £ chez Halifax ou Lloyds, aucun plafond explicite chez Monzo et Nationwide). Il n’existe pas de limite légale générale pour envoyer de l’argent à l’étranger, mais les règles de lutte anti‑blanchiment imposent des contrôles renforcés sur les montants élevés.

Sécurité, régulation et protection des dépôts

Le Royaume-Uni dispose d’un environnement réglementaire robuste, avec une séparation claire des rôles : la Prudential Regulation Authority (PRA), intégrée à la Banque d’Angleterre, veille à la solidité financière des banques, tandis que la Financial Conduct Authority (FCA) régule la conduite des établissements et la protection des consommateurs. Le Payment Systems Regulator supervise les systèmes de paiement.

Bon à savoir :

Les dépôts dans les banques agréées au Royaume-Uni (ex: HSBC UK, Lloyds) sont garantis par le FSCS jusqu’à 85 000 £ par personne et par établissement. En revanche, cette protection ne s’applique pas aux établissements de monnaie électronique comme Wise ou Revolut. Ces derniers sont soumis à des règles de « safeguarding » qui isolent les fonds clients, mais sans offrir une garantie de remboursement équivalente en cas de faillite.

En matière de fraude, l’économie britannique est particulièrement exposée, avec 1,2 milliard de livres de pertes recensées sur une année récente. Les mesures de sécurité (authentification à deux facteurs, contrôles 3D Secure, surveillance automatisée des transactions) ont toutefois permis d’empêcher 1,46 milliard de livres supplémentaires de tentatives frauduleuses. Les grandes fintechs mettent en avant des équipes entières de lutte anti‑fraude (plus de 1 000 spécialistes chez Wise, par exemple) et un contrôle continu des transactions.

Astuce :

Pour sécuriser vos opérations bancaires, adoptez ces réflexes essentiels : ne partagez jamais vos codes personnels, vérifiez scrupuleusement l’adresse des sites et applications avant de vous connecter, et activez les notifications en temps réel pour surveiller l’activité de votre compte. En cas de suspicion de fraude, bloquez immédiatement votre carte. Si un litige survient avec votre banque, contactez d’abord son service client. Si le problème persiste au-delà de huit semaines, vous pouvez saisir le Financial Ombudsman Service (médiateur financier).

Gérer le coût de la vie et son budget localement

Pour comprendre la pression sur votre compte courant, il faut aussi regarder le contexte économique. Le Royaume-Uni présente un coût de la vie moyennement élevé à l’échelle mondiale, mais supérieur à celui de nombreux pays européens voisins. Les logements, l’énergie et les transports absorbent une part significative du budget des ménages.

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Budget annuel en livres sterling pour un niveau de vie confortable d’un expatrié seul vivant hors de Londres.

Cette pression sur les dépenses « incompressibles » rend la planification budgétaire indispensable. La règle 50/30/20 (50 % pour les besoins essentiels, 30 % pour les envies, 20 % pour l’épargne) constitue une bonne grille de départ. Les banques et fintechs britanniques proposent d’ailleurs des outils intégrés : catégorisation automatique des dépenses, plafonds de dépenses par catégorie, alertes lorsqu’on dépasse un certain budget, arrondis sur paiements pour alimenter une cagnotte, etc.

Le recours à des cartes et comptes multi‑devises permet en outre de lisser l’impact du taux de change sur les dépenses internationales. Plutôt que de payer des frais de change de 2 à 3 % à chaque transaction avec une carte étrangère, ouvrir un compte local ou multi‑devises réduit considérablement les fuites.

Fiscalité de base, transferts et double imposition

Même si ce n’est pas un guide fiscal détaillé, il est impossible d’aborder la gestion financière internationale sans toucher à la question des impôts. En tant qu’expatrié vivant au Royaume-Uni, vous êtes en principe soumis à l’impôt britannique sur vos revenus de source britannique (salaire, intérêts, loyers, etc.), et potentiellement sur vos revenus mondiaux si vous remplissez les critères de résidence fiscale selon le Statutory Residence Test.

Les taux d’imposition sur le revenu suivent une structure progressive : une tranche exonérée (Personal Allowance) jusqu’à 12 570 £, puis 20 %, 40 % et 45 % selon les niveaux de revenu au‑delà. Les charges sociales (National Insurance) viennent s’ajouter pour les salariés et les indépendants. La TVA de 20 % est incluse dans la plupart des prix à la consommation.

Bon à savoir :

Le Royaume-Uni a signé des conventions avec plus de 130 pays pour éviter la double imposition, mais il faut comprendre quelle juridiction taxe chaque revenu et déclarer correctement dans chaque pays. Les ressortissants américains doivent toujours déclarer aux États-Unis, avec des formulaires spécifiques (FBAR, FATCA) si leurs comptes bancaires à l’étranger dépassent certains seuils.

Les transferts d’argent eux‑mêmes ne sont généralement pas imposés ; ce qui est fiscalisé, ce sont les revenus (salaires, intérêts, dividendes) ou gains en capital éventuellement à l’origine de ces transferts. Mais, en fonction du pays de destination, certains flux (pensions, plus‑values, revenus de placements) peuvent déclencher des retenues à la source ou des obligations déclaratives spécifiques.

Dans ce contexte, les comptes multi‑devises jouent un rôle technique intéressant : ils permettent de mieux contrôler le moment et le montant des conversions, ce qui peut rendre plus prévisible la valeur en devise locale d’un revenu étranger ou d’une pension versée depuis le Royaume-Uni.

L’accès au crédit : découverts, cartes et prêts immobiliers

Une fois installé, beaucoup d’expatriés cherchent à accéder au crédit : simple carte de crédit, découvert autorisé, puis, pour certains, crédit immobilier pour acheter un logement ou un bien locatif. Le problème majeur est l’absence d’historique de crédit britannique. Les banques s’appuient sur des agences de scoring comme Experian, Equifax ou CallCredit, qui ne recensent en général que les trois dernières années d’historique d’adresse au Royaume-Uni. Si vous vivez à l’étranger depuis plus de trois ans, il est fréquent qu’aucune trace exploitable n’existe.

Attention :

L’accès au crédit immobilier pour les expatriés est possible mais complexe, avec des taux souvent plus élevés. Des prêteurs spécialisés proposent des « expat mortgages », exigeant généralement un apport minimum de 25% (et jusqu’à 40% pour l’investissement locatif).

Du point de vue de la banque, un expatrié rémunéré dans une devise étrangère présente un risque de change : si sa monnaie se déprécie fortement par rapport à la livre, sa capacité à rembourser en GBP diminue. Pour se couvrir, la banque applique un « haircut de change », ne prenant en compte qu’une partie du revenu (75 à 90 %) dans l’analyse de solvabilité. Le ratio prêt‑valeur (Loan‑to‑Value, LTV) est donc plafonné à des niveaux plus prudents que pour un résident classique, avec des plafonds autour de 75 % voire 60 % chez certains prêteurs.

Bon à savoir :

Pour améliorer votre accès aux produits de crédit standard, souvent plus avantageux que ceux réservés aux expatriés, il est recommandé de construire progressivement un historique de crédit local. Cela inclut la gestion rigoureuse d’un compte courant, le remboursement ponctuel des cartes de crédit et, lorsque vous y êtes éligible, l’inscription sur les listes électorales.

Retraites et épargne longue pour expatriés au Royaume-Uni

La gestion financière à l’international ne s’arrête pas au court terme. Pour ceux qui envisagent de rester au Royaume-Uni plusieurs années, voire d’y passer une partie de leur retraite, il faut aussi intégrer les dispositifs de pensions britanniques.

Bon à savoir :

Le système repose sur trois piliers : la pension publique (State Pension), les pensions d’entreprise et les pensions personnelles (dont les SIPPs). La pension publique, versée à partir de 66 ans (âge en hausse), constitue un socle de base insuffisant seul pour un niveau de vie confortable. Pour la toucher intégralement, il faut 35 années de contributions ou de crédits d’assurance nationale ; un minimum de 10 années est requis pour obtenir une pension réduite.

Pour les expatriés, il est possible, selon les cas, de continuer à cotiser volontairement à la National Insurance (classes 2 ou 3) afin de combler des années manquantes, ou de participer à des dispositifs de retraite d’entreprise et individuels tout en vivant au Royaume-Uni, à condition de répondre aux critères de résidence fiscale et de revenus. L’avantage des pensions de type « defined contribution » est la générosité de la déduction fiscale : les versements bénéficient d’un allègement d’impôt pouvant atteindre le taux marginal (jusqu’à 45 % pour les très hauts revenus), dans la limite d’un plafond annuel.

Attention :

Un expatrié doit savoir que les pensions accumulées au Royaume-Uni peuvent être imposées dans son pays de résidence selon les conventions fiscales. Des structures comme les International SIPPs ou les QROPS peuvent adapter la retraite à une vie multi-pays, mais elles comportent des risques fiscaux et réglementaires importants, nécessitant un accompagnement professionnel.

Pour la gestion à moyen et long terme, de nombreux conseillers indépendants basés au Royaume-Uni se sont spécialisés dans la clientèle expatriée, notamment en matière de transferts de pensions, de structuration multi‑devises et d’optimisation fiscale internationale. Ils travaillent souvent avec des plateformes d’investissement capables de détenir des actifs dans plusieurs devises et juridictions, tout en restant sous supervision de la FCA ou de régulateurs comparables.

Étudiants, travailleurs temporaires, citoyens américains : cas particuliers

Parmi les expatriés, certains profils rencontrent des problématiques spécifiques.

Bon à savoir :

Les étudiants internationaux peuvent ouvrir un compte étudiant ou classique en présentant un passeport, un visa étudiant, une lettre d’acceptation universitaire et une preuve d’adresse. Des banques comme HSBC, Barclays, Lloyds, NatWest, RBS, Santander ou Nationwide proposent des offres adaptées. Pour gérer les frais de change sur les virements depuis leur pays d’origine, il est conseillé d’utiliser des services comme Wise ou Revolut, plus avantageux que les virements bancaires traditionnels.

Les citoyens américains au Royaume-Uni doivent, eux, jongler avec deux systèmes fiscaux. Ils sont tenus de déclarer au fisc américain leurs comptes étrangers dès que le total dépasse 10 000 dollars à un moment de l’année, via le formulaire FBAR, et peuvent être concernés par FATCA dès que leurs avoirs financiers étrangers franchissent certains seuils. Cette double contrainte explique pourquoi certaines banques et plateformes d’investissement limitent l’accès de certains produits aux « US persons », notamment en matière de fonds d’investissement susceptibles d’être classés comme PFICs par l’administration américaine. Pour ces expatriés, des cabinets spécialisés dans le conseil US/UK jouent un rôle clé pour articuler correctement comptes bancaires, retraites et placements.

Bon à savoir :

Pour une mission temporaire courte au Royaume-Uni, une solution bancaire pratique consiste à combiner un compte fintech pour les dépenses courantes avec votre compte dans votre pays d’origine. Sur le plan fiscal, si votre présence reste en deçà de certains seuils de jours, vous pourriez conserver votre résidence fiscale d’origine, ce qui impacte la déclaration de vos revenus et pensions. Il est crucial de coordonner cette approche entre votre banque, votre employeur et votre conseiller fiscal.

Construire une stratégie financière cohérente entre plusieurs pays

Vivre, travailler et investir entre le Royaume-Uni et d’autres pays oblige à penser sa finance personnelle dans une logique de réseau plutôt que de silo. Compte courant local pour les dépenses quotidiennes, compte multi‑devises pour amortir les variations de change et faciliter les transferts, épargne et retraite logées dans des enveloppes fiscalement adaptées à son statut et à ses projets de mobilité future.

Quelques principes émergent de l’analyse des données et des pratiques observées :

1. Localiser les flux du quotidien : salaire, loyer, factures d’énergie, abonnements, impôts locaux gagnent à transiter par un compte britannique couvert par la FSCS, pour limiter les frais de change et bénéficier des protections locales.

Exemple :

L’utilisation d’un compte multi-devises (comme Wise, Revolut, HSBC Global Money ou équivalent) permet de centraliser les paiements et réceptions en différentes monnaies. Ce hub sert à choisir le moment opportun pour convertir les fonds et à comparer les coûts de transfert, optimisant ainsi la gestion des transactions internationales.

3. Optimiser la sécurité et la régulation : vérifier systématiquement que les établissements choisis sont régulés par la FCA ou une autorité comparable, bien comprendre la différence entre protection FSCS et mécanismes de safeguarding, et privilégier les canaux sécurisés pour toute opération sensible.

4. Anticiper fiscalité et retraite : tenir compte des conventions fiscales, de son statut de résident, des obligations éventuelles dans le pays d’origine, et articuler les produits d’épargne de long terme (pensions, assurances‑vie, comptes d’investissement) en conséquence.

Astuce :

Pour des situations spécifiques comme un crédit immobilier d’expatrié, un transfert de pension ou une fiscalité complexe, il est recommandé de faire appel à un professionnel compétent. Les conséquences financières d’un mauvais choix dépassent souvent de loin le coût des honoraires d’un expert.

Dans un pays où la technologie a profondément transformé les usages bancaires, l’expatrié dispose d’outils puissants pour piloter sa vie financière à l’international. Reste à les combiner intelligemment, en gardant à l’esprit que derrière chaque innovation se trouvent toujours trois constantes : le coût réel, le niveau de protection et les conséquences fiscales. C’est à cette triple grille de lecture qu’il faut soumettre chaque choix bancaire lorsque l’on vit au Royaume-Uni tout en restant, au fond, un citoyen du monde.

Pourquoi il est préférable de me contacter ? Voilà un exemple concret :

Un retraité de 62 ans, avec un patrimoine financier supérieur à un million d’euros bien structuré en Europe, souhaitait changer de résidence fiscale vers le Royaume-Uni pour optimiser sa charge imposable, profiter du statut de resident non‑dom et diversifier ses investissements, tout en conservant un lien fort avec la France. Budget alloué : 10 000 euros pour l’accompagnement complet (conseil fiscal international, formalités administratives, relocalisation et structuration patrimoniale), sans vente forcée d’actifs.

Après analyse de plusieurs options (Portugal, Espagne, Italie, Royaume-Uni), la stratégie retenue a consisté à cibler le Royaume-Uni pour son régime favorable aux revenus de source étrangère (remittance basis), son environnement financier de premier plan (City de Londres) et son cadre juridique stable. La mission a inclus : audit fiscal pré‑expatriation (exit tax, reports d’imposition), obtention du visa adapté et du statut de résident, organisation de la résidence principale au Royaume-Uni, détachement ou couverture santé privée, transfert de la résidence bancaire, plan de rupture des liens fiscaux français, mise en relation avec un réseau local (avocat, tax adviser, agent immobilier) et intégration patrimoniale globale (analyse et éventuelle restructuration des placements).

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A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Expert en gestion de patrimoine internationale depuis plus de 20 ans, j’accompagne mes clients dans la diversification stratégique de leur patrimoine à l’étranger, un impératif face à l’instabilité géopolitique et fiscale mondiale. Au-delà de la recherche de revenus et d’optimisation fiscale, ma mission est d’apporter des solutions concrètes, sécurisées et personnalisées. Je conseille également sur la création de sociétés à l’étranger pour renforcer l’activité professionnelle et réduire la fiscalité globale. L’expatriation, souvent liée à ces enjeux patrimoniaux et entrepreneuriaux, fait partie intégrante de mon accompagnement sur mesure.

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