Le coût de la vie au Royaume-Uni pour les expatriés

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

S’installer au Royaume-Uni peut être une formidable opportunité professionnelle et personnelle, mais la réalité budgétaire rattrape vite les nouveaux arrivants. Entre loyers élevés, transports coûteux, facture énergétique sous tension et fiscalité complexe, le Royaume-Uni figure parmi les pays les plus chers d’Europe occidentale. Pour un expatrié, comprendre la structure réelle du coût de la vie et ses énormes disparités régionales est indispensable avant de signer un contrat ou un bail.

70.5

Score du Royaume-Uni sur l’indice du coût de la vie Numbeo, bien supérieur à celui de ses voisins européens.

Ce guide propose une vue d’ensemble chiffrée, mais aussi des repères concrets pour aider un expatrié à bâtir un budget réaliste et à choisir son lieu d’implantation.

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Panorama général du coût de la vie

Pour prendre la mesure du niveau de vie au Royaume-Uni, il faut d’abord regarder comment se structure la dépense d’un ménage moyen. Les statistiques officielles montrent que la vie quotidienne est dominée par les dépenses dites « essentielles », qui absorbent l’essentiel des revenus.

Un foyer type dépense environ 2 250 £ par mois, soit plus de 600 £ par semaine, logement inclus. Pour un adulte vivant seul, le budget mensuel global (logement compris) se situe en moyenne entre 1 500 £ et 1 900 £ selon la ville et le niveau de confort. On estime que près de 75 % du revenu mensuel part dans les dépenses incontournables : logement, énergie, alimentation, transport, impôts locaux.

La structure budgétaire d’un ménage moyen se présente ainsi :

Poste de dépenseMontant moyen mensuelPart approximative du budget
Loyer / remboursement de crédit~1 150 £≈ 50 %
Charges + council tax~300 £≈ 13 %
Courses alimentaires~400 £≈ 18 %
Transports~200 £≈ 9 %
Assurances, loisirs, divers~200 £≈ 9 %
Total~2 250 £100 %

Au final, il reste souvent moins de 515 £ par mois de revenu « disponible » après paiement des dépenses essentielles. Pour les locataires, les familles à un seul salaire, et surtout dans Londres et le Sud-Est, cette marge se réduit encore, ce qui laisse peu de place à l’épargne.

En toile de fond, le pays a subi plus de 50 % de hausse du coût de la vie en dix ans, tandis que les salaires n’ont augmenté que de 43 % environ. L’inflation, tirée notamment par le logement et l’énergie, continue d’éroder les gains de revenu réel. Ce contexte pèse fortement sur les expatriés qui n’arrivent pas avec un salaire adapté au marché local.

Le logement, cœur du coût de la vie

Pour un expatrié, le logement est de très loin le premier poste de dépense. Les loyers ont bondi d’environ 25 % depuis 2015, la moitié de cette hausse ayant eu lieu après la pandémie. Sur les trois dernières années, la facture locative annuelle a progressé de 27 %, contre 19 % seulement pour les revenus.

Marché locatif national : ordres de grandeur

Selon plusieurs indicateurs nationaux, un nouveau bail privé se signe aujourd’hui autour de 1 300–1 350 £ par mois en moyenne, tous types de biens confondus. Le tableau ci‑dessous donne les fourchettes moyennes de loyer par nation :

Nation / RégionLoyer privé moyen mensuel
Ensemble du Royaume‑Uni~1 337–1 339 £
Angleterre (moyenne)~1 092–1 381 £
Pays de Galles~785–905 £
Écosse~998–999 £
Irlande du Nord~832–848 £

À titre de repère, un « rappel à la prudence » souvent cité recommande de ne pas dépasser 30 % de ses revenus pour le loyer. Or, une grande partie des locataires britanniques franchit ce seuil, en particulier dans le sud du pays.

Écarts régionaux en Angleterre

L’Angleterre concentre les plus gros écarts de prix, avec une fracture nette entre Londres / Sud-Est et les régions du nord ou des Midlands. Les données ajustées pour 2022/23 montrent des moyennes de loyer privé très contrastées :

Région d’AngleterreLoyer privé mensuel moyen
Londres~1 860 £
Sud‑Est~1 238 £
Est de l’Angleterre~1 053 £
Sud‑Ouest~993 £
Midlands de l’Est~849 £
West Midlands~825 £
Yorkshire & Humber~825 £
Nord‑Ouest~807 £
Nord‑Est~658 £

En parallèle, le loyer social (logement public ou associatif) tourne autour de 500–550 £ par mois en dehors de Londres, mais ces logements restent peu accessibles aux nouveaux arrivants et soumis à des listes d’attente.

Londres : le cas extrême

Londres est de loin la ville la plus chère du pays, et l’un des marchés locatifs les plus tendus d’Europe. Plusieurs sources indiquent des loyers moyens autour de 1 700–1 900 £ pour un logement privé, mais les annonces récentes pour les nouveaux baux dépassent fréquemment 2 000 £.

Ordres de grandeur pour la capitale

Synthèse des données clés illustrant l’échelle et les caractéristiques principales de la capitale.

Population

La population de la capitale est d’environ 2,2 millions d’habitants.

Superficie

La superficie de la capitale s’étend sur près de 105 km².

Densité

La densité de population est d’approximativement 21 000 habitants par km².

PIB

Le produit intérieur brut de la région capitale représente environ 30% du PIB national.

Type de logement (Londres)Loyer moyen mensuel (approx.)
1 chambre centre‑ville2 000–2 300 £
1 chambre zone 3–6 / périphérie1 700–2 000 £
3 chambres centre‑ville3 500–3 800 £
3 chambres hors centre2 500–2 800 £
Chambre en colocation (flat‑share)600–1 200 £

La plupart des locataires paient aussi un dépôt équivalant à au moins quatre à cinq semaines de loyer, souvent plus en pratique, ce qui représente plusieurs milliers de livres à l’arrivée.

À l’intérieur même de Londres, les disparités sont extrêmes. Des arrondissements comme Kensington & Chelsea, Westminster, Camden ou la City affichent les loyers les plus élevés du pays, tandis que des boroughs comme Bexley, Barking & Dagenham, Croydon, Sutton ou Newham restent parmi les options les plus « abordables » de la capitale.

Villes clés pour les expatriés

De nombreuses entreprises internationales délocalisent ou ouvrent des bureaux à Manchester, Édimbourg, Bristol, Leeds, Glasgow, Cardiff ou Belfast, qui deviennent des alternatives attractives à Londres. Voici, à titre indicatif, les loyers typiques pour un appartement 1 chambre proche du centre :

Ville (centre, 1 chambre)Loyer moyen mensuel approximatif
Londres~2 100–2 250 £
Brighton~1 600 £
Cambridge~1 300 £
Oxford~1 400 £
Bristol~1 350–1 400 £
Manchester~1 050–1 100 £
Édimbourg~1 250–1 300 £
Glasgow~950–1 000 £
Birmingham~930–950 £
Leeds~960–1 000 £
Belfast~750–870 £
Cardiff~780–800 £

À l’autre extrémité du spectre, des villes comme Sunderland, Hull, Middlesbrough ou Blackpool proposent des loyers de centre‑ville autour de 450–550 £ pour un 1 chambre, soit une fracture supérieure à 4 pour 1 avec Londres.

Profil du ménage et âge du locataire

Les données de l’enquête logement anglaise montrent que :

1100

Les ménages avec enfants paient en moyenne 1 100 £ par mois en loyer privé, soit un montant légèrement supérieur à celui des ménages sans enfant.

Fait marquant, les plus jeunes locataires (16–24 ans) sont ceux qui déboursent le plus, avec un loyer moyen proche de 1 190 £ par mois, devant les 25–34 ans (~1 110 £) et les 35–44 ans (~1 090 £). Ce paradoxe s’explique en grande partie par leur forte présence dans les grandes métropoles chères, notamment Londres.

Achat immobilier : un horizon lointain

L’accession à la propriété s’est durcie avec la hausse des prix. Le prix moyen d’un logement au Royaume‑Uni tourne autour de 265 000–294 000 £ selon la période, mais cette moyenne masque des écarts énormes :

Londres dépasse régulièrement 700 000 £ de prix moyen, avec des maisons individuelles au‑delà de 1,2 million.

– Des villes comme Manchester ou Glasgow restent bien moins chères, avec des appartements souvent autour de 180 000–200 000 £.

– Le ratio prix / loyers a explosé depuis 2015, les prix de vente ayant progressé près de 30 % de plus que les loyers.

Pour un expatrié, acheter à moyen terme n’est donc réaliste que si les revenus sont élevés et le projet d’installation durable, en particulier dans la capitale.

Charges, énergie, eau et impôts locaux

Les frais liés au logement ne se limitent pas au loyer. Entre le council tax (taxe d’habitation locale), les factures d’énergie et d’eau, l’internet et les assurances, la facture mensuelle s’alourdit rapidement.

Factures d’énergie : un poste explosif

Après la crise énergétique, la facture de gaz et d’électricité reste bien au‑dessus des niveaux pré‑crise, même si le plafond réglementaire (« price cap ») a légèrement reculé en 2025. Pour un foyer type (2–3 personnes), on retient les ordres de grandeur suivants :

Usage énergie (gaz + électricité)Coût annuel moyenCoût mensuel moyen
Faible consommation~1 230–1 270 £~105–110 £
Consommation moyenne~1 720–1 760 £~145–155 £
Forte consommation~2 420–2 470 £~200–220 £

En pratique, beaucoup de ménages budgètent entre 150 et 300 £ par mois pour l’énergie, avec des pointes en hiver. À Londres, un petit appartement peut générer 150–250 £ de charges de gaz/électricité selon l’isolation et l’usage.

Bon à savoir :

Les tarifs unitaires de l’énergie sont révisés trimestriellement et diffèrent selon les régions, sous la supervision du régulateur Ofgem. Ils sont soumis à une TVA réduite de 5 % pour un usage domestique. Il est important de noter que les consommateurs des zones rurales, du nord du pays et des îles écossaises sont généralement confrontés à des coûts plus élevés.

Eau, internet et téléphone

Les factures d’eau sont aussi orientées à la hausse. De nombreuses compagnies d’eau ont annoncé des augmentations de 20 à 40 % sur cinq ans, avec des factures annuelles qui dépassent fréquemment 600–700 £ dans certaines zones.

Côté communications, un foyer type dépense généralement :

25–45 £ par mois pour un accès internet haut débit.

10–15 £ pour un forfait mobile avec data conséquente.

– Parfois plus si TV payante, box ou bouquets spécifiques sont ajoutés.

Pour un appartement standard de 80–90 m², les estimations courantes de charges « de base » (électricité, chauffage, eau, déchets) tournent autour de 230–260 £ par mois, hors internet.

Council tax : un impôt local à ne pas sous‑estimer

Le council tax est un impôt local payé par les occupants (locataires ou propriétaires) et non par le propriétaire bailleur. Il finance les services municipaux (collecte des déchets, bibliothèques, voirie, etc.) et varie fortement selon la valeur du bien et la zone.

100-300

La plupart des ménages paient entre 100 et 300 £ par mois pour ce service.

– À Londres, une propriété en « Band D » (catégorie moyenne) supporte souvent 1 700–1 950 £ par an, soit 140–165 £ par mois.

– Dans certains boroughs « bon marché » comme Wandsworth, la facture annuelle peut se limiter à environ 1 000 £, quand d’autres zones dépassent 1 900–2 000 £.

– Pour les biens de très grande valeur, la facture peut dépasser 3 900 £ par an.

Les célibataires (un seul adulte au foyer), les étudiants à temps plein et certains ménages à faible revenu peuvent obtenir des réductions significatives, jusqu’à 25–50 % ou davantage dans certains cas.

Pour un expatrié, le piège classique consiste à calculer son budget logement uniquement sur le loyer, sans intégrer le council tax ni les charges d’énergie : l’addition finale est alors bien plus lourde qu’anticipé.

Alimentation, restaurants et habitudes de consommation

L’alimentation représente le quatrième ou cinquième poste de dépenses des ménages britanniques, derrière le logement, le transport et l’énergie. Les prix varient relativement peu d’une région à l’autre, mais les habitudes (courses vs. restaurants) peuvent changer la donne.

Budget courses : combien prévoir ?

Les grands relevés de dépenses montrent qu’un foyer dépense en moyenne entre 3 700 et 4 300 £ par an en courses alimentaires, soit environ 72–83 £ par semaine. Les ordres de grandeur suivants sont utiles pour un expatrié :

Profil de foyerCourses mensuelles typiques
Adulte seul150–250 £
Couple sans enfant290–390 £
Famille de 3 (2 adultes + 1 enfant)~400 £
Famille de 4 (2 adultes + 2 enfants)350–500 £

Une personne qui cuisine régulièrement et privilégie les enseignes discount (Aldi, Lidl) peut maintenir un budget autour de 150–200 £ par mois, surtout hors Londres. Les grandes chaînes (Tesco, Sainsbury’s, ASDA, M&S, Waitrose) offrent une large gamme de prix, mais les produits de marque premium font vite grimper la note.

Manger dehors : du sandwich au restaurant

La part de budget consacrée aux repas pris à l’extérieur (restaurants, pubs, cafés, plats à emporter) a retrouvé des niveaux proches d’avant la pandémie. On estime qu’environ un quart à un tiers du budget alimentaire total de nombreux ménages sert à manger hors domicile.

Exemple :

Pour donner une idée concrète, voici quelques prix moyens parlants : un repas au restaurant coûte environ 15 €, un litre d’essence 1,80 €, et un loyer mensuel pour un studio en ville avoisine les 600 €. Ces chiffres permettent d’illustrer et de contextualiser le coût de la vie dans la discussion.

Repas simple dans un restaurant bon marché : 15–20 £ par personne.

Menu pour deux dans un restaurant de gamme moyenne : 45–70 £ dans la plupart des villes, plutôt 70–80 £ à Londres.

– Menu type fast‑food : ~7–8 £.

– Pint de bière en pub : 4–5 £ dans beaucoup de régions, 5–7 £ dans les grandes métropoles, autour de 6 £ à Londres.

– Cappuccino : 3–4 £ en moyenne.

Un expatrié qui déjeune tous les jours dehors, même en formule simple, verra très vite son budget exploser. À l’inverse, cuisiner chez soi et profiter des offres « meal deal » (3–5 £ pour un sandwich, une boisson et un snack) reste l’un des meilleurs leviers d’économies.

Transports : se déplacer coûte cher, surtout à Londres

Le transport constitue le deuxième poste de dépense des ménages après le logement, avec une moyenne annuelle de plus de 4 700 £. La structure de la dépense dépend fortement du choix entre voiture et transports en commun, et de la ville de résidence.

Transports publics

Dans les grandes villes, les réseaux de bus, tram, métro et trains suburbains sont bien développés. Les coûts restent néanmoins élevés à l’échelle européenne.

200

Le coût mensuel d’un abonnement pour les zones 1 à 3 du réseau de transport londonien, en livres sterling.

Au niveau national, un abonnement mensuel de transport local coûte en moyenne environ 75 £, ce qui pèse sensiblement sur le budget d’un navetteur.

Voiture : un luxe relatif

Posséder une voiture au Royaume‑Uni représente un budget conséquent, surtout dans les grandes villes :

600-1200

Le coût annuel moyen d’une assurance auto au Royaume-Uni, avec les primes les plus élevées à Londres.

Pour beaucoup de foyers, le coût total mensuel de la voiture (carburant, assurance, taxe, entretien) dépasse aisément 250–300 £. À Londres s’ajoutent des taxes de circulation spécifiques (Congestion Charge, zone à très faibles émissions ULEZ), pouvant ajouter 12,50–15 £ par jour de trajet en voiture dans le centre.

Pour un expatrié vivant en ville, l’usage intensif des transports publics couplé à une planification des déplacements longue distance (billets de train réservés tôt, bus interurbains) est souvent plus économique que l’achat d’une voiture.

Éducation et garde d’enfants : un coût majeur pour les familles

Pour les expatriés avec enfants, l’accès à l’école et à la garde d’enfants est un élément clé du budget. Le Royaume‑Uni propose un système scolaire public gratuit pour les résidents, mais de nombreux expatriés optent pour des écoles privées ou internationales, beaucoup plus onéreuses.

Crèches, nounous et périscolaire

La garde des jeunes enfants est réputée parmi les plus chères d’Europe :

Crèche à temps plein pour un enfant de moins de 3 ans : 800–1 500 £ par mois, avec Londres dans le haut de la fourchette.

– Garde partielle ou nounou : 10–15 £ de l’heure.

– Clubs après l’école : 5–8 £ de l’heure.

Bon à savoir :

En Angleterre, les enfants de 3 et 4 ans ont droit à 15 ou 30 heures de garde gratuite par semaine. Cette aide publique ne couvre qu’une partie des besoins. Les règles diffèrent en Écosse, au Pays de Galles et en Irlande du Nord, où le système ne s’applique pas de la même manière.

Écoles privées et internationales

Les écoles publiques (state schools) sont gratuited, mais pour les familles expatriées qui souhaitent un cursus international (IB, programmes multilingues) ou qui ne remplissent pas immédiatement les conditions de résidence, la solution passe souvent par le privé.

Les ordres de grandeur sont les suivants :

Type d’établissementFrais annuels typiques
École privée de jour15 000–40 000 £
Internat (boarding school)30 000–60 000 £
École internationale (primaires)20 000–30 000 £
École internationale (secondaire)30 000–38 000 £

Certaines institutions prestigieuses (Eton, Harrow, grandes écoles internationales de Londres) dépassent allègrement 40 000–60 000 £ par an pour l’internat, avec des frais annexes (uniformes, voyages scolaires, activités, examens) qui peuvent représenter 20–30 % de surcoût.

Attention :

Depuis 2025, une TVA de 20% s’applique sur la plupart des frais d’écoles privées, augmentant significativement le coût pour les familles. Cependant, les établissements peuvent en partie compenser cette charge en récupérant la TVA sur certains de leurs investissements.

Enseignement supérieur

Pour les étudiants internationaux, les frais de scolarité universitaires sont également élevés :

Licence (undergraduate) : 11 400–38 000 £ par an selon la filière, les études de médecine dépassant parfois 60 000 £.

Master (postgraduate) : 9 000–30 000 £, avec des MBA à 8 500–63 000 £ selon l’université.

– Les frais pour les étudiants britanniques ou ayant le statut de « home student » sont plafonnés à 9 250 £ par an au niveau licence.

Les étudiants étrangers doivent aussi prouver qu’ils disposent de ressources suffisantes pour leurs frais de vie : entre 1 015 et 1 400 £ par mois selon qu’ils étudient à Londres ou ailleurs, hors frais de scolarité. La plupart des universités recommandent un budget de 900–1 300 £ par mois (sans compter les droits d’inscription).

Santé, visas et surcharges : le coût caché de l’expatriation

L’accès à la santé via le NHS est un atout majeur du Royaume‑Uni : la plupart des soins sont gratuits au point d’usage pour les résidents. Mais pour un expatrié, l’entrée dans le système passe souvent par le paiement d’une redevance spécifique : l’Immigration Health Surcharge (IHS).

Immigration Health Surcharge (IHS)

Tout demandeur de visa de plus de six mois (sauf exceptions) doit payer une contribution à l’accès au NHS :

Taux standard : 1 035 £ par an et par adulte.

Taux réduit (étudiants, jeunes au pair, enfants) : 776 £ par an.

Cette redevance est payée intégralement au moment de la demande de visa, pour toute la durée de celui‑ci. Un expatrié qui obtient un visa de travail de cinq ans paiera donc plus de 5 000 £ uniquement pour l’IHS, sans compter les frais de visa eux‑mêmes.

Astuce :

La Contribution Vie Étudiante et de Campus (CVEC) est obligatoire pour la plupart des étudiants et expatriés salariés en France. Cependant, certaines exemptions existent, notamment pour les titulaires d’un visa santé et soins, les réfugiés, les demandeurs d’asile, et certains ressortissants couverts par des accords internationaux particuliers. Pour tous les autres, il est essentiel d’intégrer le coût de cette contribution dans leur budget d’installation.

Une fois l’IHS acquittée et le visa en poche, l’expatrié accède au NHS comme un résident ordinaire : consultations chez le médecin généraliste, services hospitaliers, maternité, soins urgents, santé mentale, etc. restent gratuits, mais certains éléments restent payants (médicaments en Angleterre, soins dentaires, lunettes).

Complémentaire santé privée

Environ 12–13 % de la population dispose d’une assurance privée, souvent fournie par l’employeur, pour réduire les délais d’attente et accéder à des cliniques ou traitements spécifiques. Les primes moyennes se situent :

150

Un couple d’âge moyen avec deux enfants paie en moyenne environ 150 £ par mois pour une police familiale d’assurance santé privée au Royaume-Uni.

Pour un expatrié très bien rémunéré, ce surcoût peut être absorbé par l’employeur. Dans les autres cas, l’usage exclusif du NHS, malgré ses délais, reste la norme.

Frais de visa et coûts annexes

Au‑delà de l’IHS, les frais de visa eux‑mêmes sont significatifs. À titre d’exemple :

Visa de travail qualifié (Skilled Worker) : environ 700–1 500 £ selon la durée.

Visa étudiant : autour de 490–520 £.

Visa de conjoint : près de 1 900–2 000 £.

Demande de résidence permanente (Indefinite Leave to Remain) : plus de 3 000 £.

À cela s’ajoutent les tests de langue, examens médicaux éventuels, traduction de documents, honoraires d’avocats : la phase de relocalisation peut facilement représenter 5 000–10 000 £ de frais initiaux pour une famille, avant même d’avoir payé le dépôt de garantie du logement.

Revenus, impôts et pouvoir d’achat

Il ne suffit pas de regarder les dépenses : pour un expatrié, la vraie question est de savoir si le salaire proposé compense le niveau de vie local. Or le Royaume‑Uni conjugue à la fois des salaires relativement élevés dans certains secteurs et une pression fiscale significative.

Niveaux de salaire par région et profession

Les salaires les plus élevés se concentrent sans surprise à Londres et dans le Sud‑Est, portés par la finance, la tech et les services professionnels. Quelques repères :

Salaire médian hebdomadaire à Londres : près de 728 £, soit plus de 44 000 £ bruts par an.

– Dans des régions comme le Nord‑Est ou le West Midlands, les médianes hebdomadaires tournent plutôt autour de 650–690 £.

Par métier, on retrouve :

Profession typiqueFourchette salariale annuelle
Développeur logiciel50 000–80 000 £
Manager senior70 000 £ et plus
Enseignant30 000–45 000 £
Infirmier28 000–40 000 £
Employé de commerce21 000–27 000 £

À Londres, on estime qu’un salaire brut de 40 000–55 000 £ permet de vivre « confortablement » seul dans des quartiers moyens, en colocation ou dans un petit appartement, tandis qu’un revenu de 60 000 £ ou plus offre davantage de marge pour épargner et profiter des loisirs.

Fiscalité sur le revenu et cotisations sociales

Le système fiscal britannique repose sur des tranches progressives d’impôt sur le revenu et des cotisations de Sécurité sociale (National Insurance Contributions, NIC). En Angleterre et en Irlande du Nord, les principales tranches sont :

0 % jusqu’à 12 570 £ (abattement personnel standard).

20 % entre 12 571 £ et 50 270 £.

40 % entre 50 271 £ et 125 140 £.

45 % au‑delà de 125 140 £.

8

Pourcentage des cotisations salariales de Sécurité sociale sur la tranche principale de revenu d’un salarié.

Avec cet empilement, un salarié londonien gagnant 60 000 £ bruts par an touche environ 3 650 £ nets par mois, soit un taux de ponction global d’environ 27 % (impôts + cotisations). Un revenu médian de 44 000 £ donne quant à lui autour de 2 800 £ nets par mois.

Bon à savoir :

Pour un expatrié, il est essentiel de convertir une offre salariale en pouvoir d’achat réel. Cette évaluation doit prendre en compte le coût de la vie local, les taux d’imposition, les avantages en nature et les éventuelles allocations pour ajuster le salaire proposé à la réalité économique du pays d’accueil.

Du coût du logement et des transports dans la ville visée.

De la composition familiale (enfants, conjoint).

Du profil fiscal (situation matrimoniale, avantages éventuels, retraite, etc.).

Un couple avec deux enfants à Londres, selon certaines estimations, a besoin de près de 88 000 £ de revenus annuels pour « s’en sortir » correctement, ce qui montre à quel point le différentiel de coût avec le reste du pays est important.

Différences de coût entre Londres et le reste du Royaume‑Uni

Les comparaisons d’indice de coût de la vie entre villes confirment la situation exceptionnelle de Londres. Sur une base 100 pour New York, la capitale britannique affiche :

– Un indice de coût de la vie (hors loyer) autour de 83.

– Un indice des loyers proche de 70.

– Un pouvoir d’achat local presque équivalent à celui de New York.

40–50

Les grandes métropoles régionales britanniques sont 40 à 50 % moins chères que Londres lorsque les loyers sont inclus dans le coût de la vie.

Pour un expatrié, cette différence peut se traduire très concrètement par le choix entre : choisir un pays d’accueil qui correspond à ses attentes.

Un studio exigu dans le centre de Londres pour 2 000–2 300 £, ou un T2 confortable dans une grande ville du Nord pour 900–1 100 £.

Un budget total de 3 000–3 500 £ par mois pour vivre seul à Londres, contre 1 800–2 200 £ dans des villes comme Manchester, Leeds ou Glasgow.

C’est cette réalité qui pousse d’ailleurs de plus en plus de Britanniques et d’expatriés à s’installer hors de Londres, dans des villes qui conjuguent bonnes infrastructures, universités, dynamisme économique… et loyers bien plus supportables.

Construire un budget réaliste d’expatrié

Au moment de préparer une expatriation, il est utile de convertir les grandes masses de dépenses en scénarios concrets.

Exemple 1 : célibataire à Londres, appartement individuel

Supposons un expatrié seul, travaillant à Londres, qui souhaite vivre dans un 1 chambre en zone 1–2. Un budget réaliste pourrait ressembler à ceci :

PosteMontant mensuel estimé
Loyer (1 chambre centre)2 100–2 300 £
Énergie (gaz + électricité)150–200 £
Council tax130–160 £
Internet + mobile40–60 £
Transports (Zones 1–3)180–200 £
Courses + repas250–350 £
Loisirs, sport, divers100–150 £
Total~2 950–3 400 £

Vivre seul à Londres exige donc généralement un revenu net mensuel d’au moins 3 200–3 500 £, soit un salaire brut annuel autour de 45 000–55 000 £.

Exemple 2 : expatrié en colocation à Manchester

Un autre expatrié choisit Manchester et la colocation dans un appartement 2 chambres proche du centre. En divisant les charges par deux, on obtient un schéma de ce type :

PosteMontant mensuel par personne
Loyer (chambre en colocation)575–700 £
Énergie, eau, internet80–120 £
Council tax60–80 £
Transports (abonnement local)60–80 £
Courses + repas200–250 £
Loisirs, sport, divers100–150 £
Total~1 075–1 380 £

Dans ce scénario, un revenu net mensuel de 1 600–1 800 £ (soit un salaire brut annuel autour de 27 000–32 000 £) suffit à couvrir les dépenses essentielles et dégager une marge confortable.

Stratégies pour maîtriser le coût de la vie

Même si le Royaume‑Uni se classe parmi les pays chers, quelques stratégies permettent de rendre l’expatriation plus soutenable financièrement.

1. Choisir sa ville avec soin Se focaliser uniquement sur Londres est souvent une erreur coûteuse. Des villes comme Manchester, Édimbourg, Bristol, Leeds, Glasgow, Cardiff ou Belfast offrent un bon équilibre entre opportunités professionnelles, qualité de vie et loyers relativement plus bas.

– 2. Intégrer tous les coûts liés au logement Lors de la comparaison des annonces, il faut toujours intégrer :

– Le loyer,

– Les charges estimées (énergie, eau),

– Le council tax local,

– Le dépôt de garantie (4–5 semaines de loyer),

– Les éventuels frais d’agence.

Astuce :

Partager un logement en colocation est la solution la plus efficace pour diviser les coûts du loyer et des charges, particulièrement dans les grandes villes. Une autre astuce consiste à habiter en périphérie, à 20-30 minutes de transport du centre, ce qui permet de réduire sensiblement le montant du loyer tout en restant bien connecté.

– 4. Optimiser les transports Dans les villes équipées d’un bon réseau, renoncer à la voiture et s’appuyer sur :

– Les abonnements mensuels de bus / métro,

– Les cartes prépayées (Oyster, Travelcard),

– Les applications de comparaison (Citymapper, applis des opérateurs), permet de contenir fortement les dépenses.

Bon à savoir :

Cuisiner à la maison plutôt que de manger au restaurant permet de réaliser des économies significatives. Pour réduire davantage la facture alimentaire, il est conseillé de faire ses courses dans des enseignes discount comme Aldi ou Lidl, ou de privilégier les gammes premier prix des supermarchés. Cette approche peut faire économiser plusieurs centaines de livres par mois.

6. Se renseigner sur les aides et réductions Les réductions de council tax pour célibataires, les abonnements étudiants, les cartes Railcard, les aides pour les factures d’énergie ou certains dispositifs locaux peuvent alléger sensiblement le budget si l’on en fait la demande.

7. Anticiper les coûts liés au visa et à la santé L’Immigration Health Surcharge, les frais de visa, la possible souscription à une complémentaire santé ou à une assurance privée sont des postes souvent sous‑estimés. Les intégrer dans le budget d’installation est indispensable.

Conclusion : un pays cher, mais pas au même prix pour tout le monde

Le coût de la vie au Royaume-Uni pour les expatriés est élevé, parfois très élevé, mais il n’est ni uniforme ni insurmontable. Il reflète un pays où le logement et l’énergie pèsent lourd, où Londres écrase les moyennes nationales, mais où des villes dynamiques offrent des alternatives plus abordables.

Astuce :

Pour un expatrié, il est crucial d’aborder le projet avec des données concrètes. Cela implique de comparer les villes potentielles, de chiffrer précisément le budget logement (charges incluses) et de calculer le salaire net après impôts. Il faut également projeter les coûts spécifiques comme la garde d’enfants ou les frais scolaires, intégrer le coût de l’Immigration Health Surcharge (IHS) et des visas, et ne pas oublier les dépenses souvent « invisibles » telles que la taxe d’habitation (council tax) ou les abonnements de transport.

Un même salaire peut offrir un confort très différent selon que l’on s’installe au cœur de Londres ou dans une grande ville du Nord. C’est en prenant ces paramètres au sérieux dès la négociation du contrat que l’expatriation au Royaume‑Uni peut devenir une expérience riche et durable, plutôt qu’un combat permanent contre les fins de mois.

Pourquoi il est préférable de me contacter ? Voilà un exemple concret :

Un retraité de 62 ans, avec un patrimoine financier supérieur à un million d’euros bien structuré en Europe, souhaitait changer de résidence fiscale pour optimiser sa charge imposable et diversifier ses investissements, tout en maintenant un lien avec la France. Budget alloué : 10 000 euros pour l’accompagnement complet (conseil fiscal, formalités administratives, délocalisation et structuration patrimoniale), sans vente forcée d’actifs.

Après analyse de plusieurs destinations attractives (Royaume-Uni, Grèce, Chypre, Portugal), la stratégie retenue a consisté à cibler le Royaume-Uni pour ses régimes attractifs pour les non-domiciled residents (imposition principalement sur les revenus de source britannique ou rapatriés), absence d’impôt sur la fortune, sécurité juridique, marché financier développé et accès à une place économique majeure (Londres). La mission a inclus : audit fiscal pré‑expatriation (exit tax ou non, report d’imposition), obtention du visa et de la résidence, détachement CNAS/CPAM, transfert de résidence bancaire, plan de rupture des liens fiscaux français (183 jours/an hors France, centre d’intérêts économiques…), mise en relation avec un réseau local (avocat, immigration, family office) et intégration patrimoniale (analyse et restructuration si nécessaire) afin de réduire significativement la fiscalité globale tout en maîtrisant les risques (contrôles français, double imposition via convention FR‑UK, adaptation culturelle).

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A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Expert en gestion de patrimoine internationale depuis plus de 20 ans, j’accompagne mes clients dans la diversification stratégique de leur patrimoine à l’étranger, un impératif face à l’instabilité géopolitique et fiscale mondiale. Au-delà de la recherche de revenus et d’optimisation fiscale, ma mission est d’apporter des solutions concrètes, sécurisées et personnalisées. Je conseille également sur la création de sociétés à l’étranger pour renforcer l’activité professionnelle et réduire la fiscalité globale. L’expatriation, souvent liée à ces enjeux patrimoniaux et entrepreneuriaux, fait partie intégrante de mon accompagnement sur mesure.

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