La vie nocturne en Corée du Sud : où sortir le soir

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

La vie nocturne en Corée du Sud ne se résume pas à quelques bars branchés et deux ou trois clubs célèbres. C’est un véritable écosystème, qui mêle cafés ouverts toute la nuit, marchés grouillants, tentes de rue fumantes, noraebang privés, clubs géants, petits bars à cocktails intimistes, jeux à boire et longues conversations arrosées de soju. Pour comprendre où sortir le soir, il faut saisir à la fois la géographie nocturne du pays, surtout à Séoul et Busan, et la culture de l’alcool qui structure une grande partie des interactions sociales.

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Boire pour se rencontrer : le cœur de la sociabilité coréenne

En Corée du Sud, l’alcool n’est pas un simple accompagnement : il est au centre de la vie sociale. Une grande majorité de la population considère qu’il est presque indispensable pour tisser des liens, que ce soit avec des amis, des collègues ou même des inconnus. Historiquement, boire servait à honorer les ancêtres ou à chasser les mauvais esprits lors des fêtes traditionnelles. Aujourd’hui, l’objectif principal est plutôt de se détendre, faire tomber les barrières hiérarchiques et renforcer les relations.

Bon à savoir :

En Corée du Sud, les interactions sociales importantes (repas d’entreprise, soirées étudiantes, dîners familiaux, rendez-vous) s’achèvent souvent autour d’alcools comme le soju, la bière ou le makgeolli. Il est fréquent que des contrats se finalisent dans ce cadre. Cette culture influence même l’urbanisme, avec une concentration de restaurants, bars, « pocha » (tentes-restaurants) et noraebang (karaokés) près des stations de métro, permettant de prolonger les soirées jusqu’au petit matin.

Pour une première immersion, il faut donc se préparer à boire… mais aussi à manger, car en Corée on ne boit presque jamais sans commander de plats à partager, appelés anju. Cette association alcool–nourriture structure la soirée et permet de tenir sur la durée, dans un pays où la consommation moyenne dépasserait 10 litres d’alcool pur par personne et par an selon l’OMS.

Les boissons stars des nuits coréennes

Difficile de comprendre la nuit coréenne sans un aperçu des alcools qui la rythment. Trois boissons dominent clairement les tables : le soju, la bière (maekju) et le makgeolli. À côté, une galaxie de cocktails maison et de mélanges explosifs a envahi les bars.

Soju, makgeolli, bière… et mélanges explosifs

Le soju est incontestablement la boisson numéro un du pays. Transparent, relativement doux, il titre en général entre 16 et 20 degrés, même si certains atteignent 25 %. À l’origine, ce spiritueux était distillé à partir de riz, d’eau et d’un ferment traditionnel (nuruk). Les versions modernes sont souvent élaborées avec des fécules diverses (pomme de terre, tapioca, blé, orge, patate douce), puis diluées et sucrées. Son goût, plus léger qu’une vodka classique, le rend très facile à boire… parfois trop.

Exemple :

À côté du soju traditionnel, il existe une gamme de sojus aromatisés (raisin vert, pomme, litchi, pêche, etc.) qui séduisent particulièrement les jeunes et les nouveaux consommateurs. Des marques comme Jinro dominent les ventes et sont très présentes dans les supérettes ouvertes 24h/24.

Le makgeolli, lui, est un vin de riz traditionnel non filtré, à l’aspect laiteux, légèrement pétillant, faiblement alcoolisé et à la texture crémeuse. Longtemps considéré comme la boisson des paysans, il revient en force dans les bars branchés et les marchés couverts. On le sert souvent dans de grands bols à partager.

Astuce :

Pour une expérience culinaire typique en Corée du Sud, essayez le *chimaek*, un plat populaire qui associe du poulet frit (chicken) et de la bière (maekju). On le trouve facilement dans les rues de Séoul ou de Busan, notamment dans les enseignes appelées *chicken hof*, où il est courant de déguster des ailes croustillantes accompagnées d’une grande pinte de bière industrielle locale comme Cass, Hite, Kloud ou Terra.

Enfin, les mélanges ont leurs propres rituels, comme le somaek (soju + bière), véritable star des tables de groupe. On parle souvent d’un « ratio d’or » autour d’un tiers de soju pour deux tiers de bière, mais chacun adapte à sa tolérance. Les poktanju ou « bomb drinks » consistent à laisser tomber un shot dans un verre de bière avant de tout avaler d’un coup. On trouve également des combinaisons plus créatives, comme le mélange soju–bière–Coca surnommé kojingamlae, ou des cocktails fusion type Soju Mojito, Soju Sunrise, Makgeolli Margarita, Watermelon Soju, etc.

Le tableau ci-dessous résume les grandes boissons que l’on croisera partout en soirée :

BoissonTypeDegré alco. approx.Particularités principalesContextes typiques
SojuSpiritueux distillé12–25 % (souvent 16–20 %)Transparent, doux, très répanduRepas entre amis, hoesik, pocha, noraebang
Soju aromatiséSpiritueux aromatisé12–16 %Goût fruité (raisin, pêche, etc.)Jeunes, bars, soirées décontractées
MakgeolliVin de riz non filtré5–8 %Lait, légèrement pétillant, texture crémeuseMarchés, bars à makgeolli, soirées détendues
Maekju (bière)Lager légère4–5 %Cass, Hite, Kloud, TerraChimaek, pré-soirée, bars sportifs
BokbunjaVin de framboise noire15–19 %Rouge, sucré, fruitéAvec fruits de mer, repas raffinés
SomaekCocktail soju + bièreVariableMélange culte, souvent partagéTables de groupes, hoesik
Poktanju« Bombe » (shot + boisson)Variable (fort)Shot dans bière ou autre liquideJeux à boire, défis entre amis

Rituels et codes : comment boire « correctement »

Sortir le soir en Corée du Sud, ce n’est pas seulement choisir un quartier ou un club : c’est accepter de jouer avec un ensemble de codes inspirés du confucianisme. Le respect des aînés, la hiérarchie de l’entreprise ou du groupe d’amis s’invitent jusque dans les verres.

Attention :

On ne se sert jamais soi-même ; chacun veille au verre des autres. Lorsqu’une personne plus âgée ou hiérarchiquement supérieure vous sert, il est poli de tenir son verre à deux mains en inclinant légèrement la tête. En retour, servez les autres, de préférence également avec les deux mains.

Lorsqu’on trinque, le plus jeune place discrètement son verre un peu plus bas que celui de son aîné. Autre détail important : on évite de boire face aux aînés ou au patron. Beaucoup se tournent alors discrètement de côté ou couvrent leur bouche avec la main pour avaler leur gorgée. Ces gestes peuvent sembler anecdotiques, mais ils sont très observés lors des dîners d’entreprise (hoesik), qui sont au cœur de la vie nocturne des salariés.

La première gorgée de soju est souvent cul-sec, suivie parfois d’un « kiaaa ! » de satisfaction. Ensuite, chacun boit à son rythme, bien que la pression de groupe reste forte, notamment au travail, où de nombreux salariés considèrent le hoesik comme un « mal nécessaire » pour les relations professionnelles.

Pratique du soju en Corée

Les toasts classiques sont geonbae (건배, « verre vide ») et wihaeyo (위하여, « pour… »), lancés à la cantonade au début du repas ou avant un nouveau tour. Dans certains cercles plus traditionnels, une femme ne sert pas nécessairement les hommes, sauf proches (mari, frère, etc.), même si cette norme se détend chez les jeunes générations.

Manger en buvant : l’importance des anju

Impossible d’imaginer une soirée coréenne sans anju, ces plats à grignoter en buvant. Grillades, fritures, ragoûts, fruits de mer, snacks épicés : en Corée, on boit rarement l’estomac vide, ce qui explique aussi la multiplication des bars-restaurants ouverts toute la nuit.

Quelques duos sont devenus de véritables institutions. Le plus célèbre est sans doute samgyeopsal + soju, au point d’avoir son diminutif : samso. Les lanières de poitrine de porc grillées sur la table, que l’on enroule dans des feuilles de salade avec kimchi, ail et sauce ssamjang, se marient parfaitement avec la brûlure douce du soju.

Accords mets-boissons coréens

Découvrez les associations classiques entre des plats typiques de Corée et leurs boissons alcoolisées d’accompagnement traditionnelles.

Makgeolli

Ce vin de riz laiteux accompagne des plats rustiques : pajeon (crêpes aux fruits de mer), kimchi bokkeumbap (riz sauté), porc ou calamars grillés.

Bière (Chimaek)

L’association incontournable : bière et poulet frit. Un duo roi dans les quartiers festifs comme Hongdae, Itaewon ou Euljiro.

Le tableau suivant illustre quelques accords typiques que vous croiserez en soirée :

Boisson principaleAnju emblématiquesLieux où les trouver facilement
SojuSamgyeopsal, kimchi jjigae, viandes grilléesBBQ coréens, pocha, restos de quartier
MakgeolliPajeon, riz sauté au kimchi, calmars grillésMarchés couverts, bars à makgeolli, Euljiro, Jongno
BièrePoulet frit, snacks salés, frites, tteokbokkiChaînes de chicken, hof, ruelles de street food
BokbunjaFruits de mer, huîtres, anguille grilléeRestaurants de sashimi, marchés de poisson (Busan, etc.)

Manger en buvant a une double fonction : limiter les effets de l’alcool et prolonger la convivialité. Dans les quartiers festifs, la soirée peut se dérouler en plusieurs « rounds » (cha). On commence par un restaurant, on enchaîne avec un bar, puis un noraebang, parfois un club ou une tente de rue en quatrième manche. Les plus motivés finissent la nuit dans un PC bang (salle de jeux) ou un café 24h/24, en attendant le premier métro.

Jeux à boire : casser la hiérarchie en s’amusant

Les soirées coréennes sont aussi rythmées par une impressionnante variété de jeux à boire, omniprésents dans les universités, les sorties d’équipe et les bars. Ils ont une fonction sociale forte : ils cassent la rigidité hiérarchique, détendent l’atmosphère et permettent aux plus timides de prendre part à la conversation.

1988

Année de référence dans la série sud-coréenne ‘Reply 1988’, illustrant la popularité internationale des jeux de société coréens.

Quelques incontournables pour comprendre l’ambiance :

– Le jeu du bouchon de soju où l’on tord la languette métallique avant de la faire sauter à coups de doigt. Celui qui casse la languette, ou ses voisins, doivent souvent boire.

– Le Titanic où un verre de soju flotte dans une chope de bière : chaque joueur ajoute un peu de soju jusqu’à ce que le verre coule, condamnant le fautif à avaler le mélange.

– Les jeux de rythme comme Bunny Bunny, Mandu, Strawberry Game où le groupe chante et mime, là encore avec sanction alcoolisée en cas de faux pas.

La grande majorité de ces jeux sont adaptables aux non-buveurs : quelqu’un d’autre peut boire à leur place (on parle alors de Black Knight), ou l’on remplace la pénalité par une chanson de K-pop, une danse ridicule ou un shot de soda.

Les grands quartiers de la nuit à Séoul

Séoul est l’épicentre de la vie nocturne en Corée du Sud. La ville se transforme en terrain de jeux lumineux dès la nuit tombée, chaque quartier offrant une ambiance spécifique. Voici les principales zones à connaître pour organiser vos soirées.

Hongdae : énergie étudiante et nuits bon marché

Autour de l’université Hongik, Hongdae est le quartier le plus emblématique pour les jeunes. L’ambiance y est créative, colorée, souvent moins chère que dans d’autres secteurs de la capitale. Rue piétonnes, artistes de rue, stands de snacks, bars à jeux vidéo, noraebang à bas prix, clubs densément regroupés : tout est conçu pour sortir sans trop compter.

Les bars y prennent toutes les formes : pubs occidentalisés où l’on trouve des expatriés, bars de shots, établissements hybrides avec fléchettes ou jeux d’arcade. Des lieux comme Thursday’s Party, Corner Pub, Mike’s Cabin, Retro Game Bar ou La Luz (bar-arcade) sont cités parmi les repères de pré-soirée. Certains rooftops discrets, comme Pinks, permettent de prendre un verre en surplombant le chaos lumineux.

Les clubs de Hongdae ciblent souvent la vingtaine : certains imposent même une limite d’âge « moins de 30 ans ». Des noms comme NB2 (Noise Basement), Club FF, Zigzagg, B1, Zen, La Bamba ou Candy Shop reviennent régulièrement dans les guides de nuit. L’entrée varie de quelques milliers de wons à davantage les week-ends, avec souvent un tampon qui permet de passer d’un établissement à l’autre.

Bon à savoir :

Le quartier propose diverses activités nocturnes abordables, comme des cafés de jeux de société, des salles de tir à l’airsoft, des karaokés privés (environ 5 000 wons l’heure), des PC bang pour jouer en réseau et des photomatons décorés. Pour les voyageurs seuls, les tournées de bars organisées (pub crawls) sont une excellente façon de rencontrer du monde.

Itaewon : melting-pot international et scènes alternatives

Itaewon est longtemps resté le symbole de la vie nocturne internationale à Séoul. On y trouve un mélange unique de bars étrangers, restaurants du monde, clubs LGBTQ+ friendly, rooftops avec vue sur la ville, petits speakeasies cachés et spots de street food ouverts très tard. C’est aussi l’un des rares endroits où l’anglais est très largement compris derrière le comptoir.

Le quartier se divise en micro-zones : l’artère principale pour les bars grand public, les ruelles en pente de Gyeongnidan et Haebangchon (HBC) pour les restos de cuisine mondiale et les bars de quartier plus intimistes, certaines rues pour les bars à cocktails plus sophistiqués. Des lieux comme White Rabbit Tap House, Dresser Bar, Ugly Society Rooftop, Night Sounds, The Parlour Seoul, Prost ou Fountain illustrent la diversité de l’offre, du pub sportif au bar à vinyles en passant par le cabaret burlesque.

Exemple :

La vie nocturne de Séoul propose des clubs spécialisés comme Paper pour la techno/house, ou Soap Seoul et Badass pour le hip-hop/R&B, souvent sur plusieurs étages avec rooftop. Après les clubs, une étape typique est de se rendre dans un *pojangmacha* (petite tente-restaurant), tel que le Samgeori Pojangmacha, pour y déguster des fruits de mer et des plats épicés en buvant du soju, avant de regagner son domicile en taxi ou en bus de nuit.

Gangnam, Apgujeong, Cheongdam : luxe, dress code et table service

À l’opposé de Hongdae se trouve Gangnam, symbole du Séoul le plus aisé et le plus ostentatoire. Ici, pas de bières à 3 000 wons dans des bars de sous-sol : place aux clubs géants, aux lounges design, aux bars à cocktails tenus par des mixologues réputés, aux tables VIP chargées en bouteilles.

Sous-quartiers à retenir : les environs de Gangnam Station pour les boîtes grand public et les bars bruyants; Rodeo Street à Apgujeong pour les lounges house/hip-hop branchés ; Cheongdam pour les établissements les plus exclusifs, parfois quasi privés et difficiles d’accès sans réseau local, coréen courant et tenue irréprochable.

Des noms comme Club Octagon, Mass, The A Hall, Syndrome, Ellui ou Answer reviennent souvent lorsqu’on parle des grandes nuits EDM ou hip-hop de Séoul. Certains clubs peuvent rester ouverts jusqu’à 7 h, voire 9–10 h du matin les week-ends. Les prix suivent cette logique premium : entrée plus élevée, cocktails chers, table service pouvant se chiffrer en centaines voire milliers de dollars la nuit.

Dans ce secteur, on ne plaisante pas avec le dress code : chaussures fermées, tenue chic, pas de short. Les passeports sont systématiquement vérifiés, et les photos à l’intérieur des clubs haut de gamme peuvent être formellement interdites pour protéger la clientèle VIP.

Euljiro, Jongno, Myeongdong : néons rétro, makgeolli, jazz et street food

Entre bureaux, artisans et petites ruelles éclairées au néon, Euljiro s’est gagné une réputation de « Brooklyn industriel » de Séoul. On y trouve des allées entières de hof de quartier, des micro-bars spécialisés en makgeolli, des caves à jazz, quelques clubs à la programmation hip-hop ou drag shows (comme Showboo), ainsi que des bars plus conceptuels (rooftops d’hôtel, bars à vinyles, speakeasies cachés derrière des frigos).

Bon à savoir :

Le quartier de Jongno, très fréquenté le soir par les travailleurs de bureau, propose de nombreux restaurants de grillade, pochas et bars rock. Juste à côté, à Jonggak, on observe une transformation notable en fin de journée, où les employés en costume se détendent en buvant du soju, particulièrement le jeudi.

Myeongdong, mieux connu des touristes pour ses boutiques de cosmétiques et son marché de street food, vit aussi le soir grâce à ses stands mobiles, ses cafés thématiques, ses noraebang et son « chicken and beer street ». C’est un point de départ idéal pour ceux qui veulent combiner shopping nocturne, snacks et une soirée plus calme dans un café ou un bar à desserts avant de monter admirer la vue à N Seoul Tower.

Seongsu, Yeonnam-dong, Mullae : nuits plus calmes, vins, cafés et petites salles

Pour ceux qui préfèrent la conversation à la piste de danse, d’autres quartiers offrent des ambiances plus feutrées. Seongsu-dong, souvent comparé à Brooklyn, aligne cafés design, bars à vin nature, ateliers d’artistes transformés en bars minimalistes. Ici, on sort surtout pour discuter autour d’un verre, pas pour danser jusqu’à l’aube.

Yeonnam-dong, voisin plus calme de Hongdae, regorge de petites enseignes intimistes : bars à vins, petits bistrots créatifs, cafés conceptuels, desserts raffinés. Mullae-dong, ancien quartier industriel, cache dans ses ateliers reconvertis des bars underground, des scènes live, parfois en mode cash only.

Ces zones illustrent une autre facette de la nuit coréenne, moins tournée vers la démesure alcoolisée, plus orientée « slow night out ».

Busan la nocturne : marchés, plages et tentes de mer

La deuxième ville du pays, Busan, possède sa propre identité nocturne. Moins verticale que Séoul, elle déploie sa vie de nuit autour des plages, des marchés et des quartiers commerçants.

Marchés et ruelles pour manger jusque tard

Plusieurs marchés restent animés le soir. Bupyeong Kkangtong Market, parfois présenté comme le premier marché de nuit permanent du pays, ouvre de 19 h 30 à minuit et propose des spécialités venues de Corée mais aussi du Japon, de la Chine, du Vietnam, etc., selon la devise « faire le tour du monde en une nuit ». Gukje Market, voisin, s’étire jusqu’en soirée avec ses échoppes de tissus, d’outils et surtout ses stands où l’on mange et boit jusqu’à tard.

Bon à savoir :

BIFF Square, emblématique du festival du film de Busan, est réputée pour son en-cas typique, le *ssiat hotteok* (une crêpe fourrée aux graines). Le quartier animé de Seomyeon offre quant à lui une expérience complète avec ses centres commerciaux, ses bars, ses restaurants traditionnels et ses zones thématiques dédiées à la gastronomie, comme la Jokbal Alley spécialisée dans les pieds de porc mijotés.

Le tableau suivant donne un aperçu de quelques marchés nocturnes de Busan :

Marché / zoneSpécificité principaleHoraires indicatifs
Bupyeong Kkangtong MarketMarché de nuit permanent, cuisine du monde19 h 30 – 00 h
Gukje MarketGrand marché traditionnel, stands nocturnesEn général 9 h – 19 h, resto le soir
BIFF SquareStreet food lié au cinéma, ssiat hotteokSoirée, variable selon les stands
Seomyeon / Seomyeon MarketZone centrale, restos, Jokbal AlleyTrès animé en soirée
Millac The MarketHall moderne, street food et craft beerSoirée (ouvert depuis 2022)

Plages animées, tentes de fruits de mer et bars de bord de mer

Autour de Haeundae, les fameuses tentes orange de Haeundae Pojangmacha-chon s’allument en début de soirée et servent fruits de mer, plats chauds et alcool jusque tard (souvent 23 h–2 h selon les stands). C’est l’une des expériences nocturnes les plus typiques de Busan : manger du poisson ultra-frais en regardant la mer, un verre de soju dans la main.

Gwangalli Beach voit également fleurir bars et cafés en front de mer, certains avec vue directe sur le pont illuminé. Millac The Market, réaménagement moderne d’un ancien marché aux poissons près de Gwangalli, réunit stands, échoppes de designers et bar de bière artisanale, illustrant la montée en puissance de la scène craft en Corée du Sud.

Les nuits sans alcool : cafés, noraebang, marchés et balades

La vie nocturne coréenne n’est pas réservée aux gros buveurs. De nombreux espaces permettent de profiter de la ville sans toucher une goutte d’alcool – ou presque.

Cafés thématiques ouverts tard : de la K-pop aux moutons

Séoul est célèbre pour ses cafés à thème, qui restent souvent ouverts jusque tard le soir et servent autant de lieu de sortie que les bars. Nés dans les années 1990 comme curiosités pour niches particulières, ils se sont multipliés au tournant des années 2000 avec la montée de la Hallyu (K-pop, K-dramas) et l’ouverture internationale de la Corée du Sud.

On trouve de tout : cafés Harry Potter, cafés K-pop décorés aux couleurs de groupes comme BTS ou Blackpink, cafés rétro remplis de consoles et jeux anciens, cafés de desserts presque muséaux, cafés-animaux comme le fameux Thanks Nature Café (Sheep Café) où l’on sirote un latte à côté de moutons.

Exemple :

À Séoul, plusieurs cafés à thème illustrent la créativité et l’humour coréens. Le Line Friends Café & Store attire les amateurs de culture kawaii avec ses personnages adorables. ZAPANGI se distingue par son entrée originale, conçue comme un distributeur automatique rose. Enfin, le Poop Café, situé à Insadong, pousse l’audace avec un thème scatologique décliné jusque dans la forme de ses tasses et son décor.

D’autres lieux misent sur l’esthétique, à l’image de Style Nanda Pink Pool Café, qui mêle univers de la mode et décor de piscine pastel, avec rooftop à Myeongdong et décor coquillage à Hongdae. Certains cafés se prolongent tard dans la nuit avec lumière tamisée et parfois musique live, transformant ces lieux en salons nocturnes pour étudiants, freelances, couples et groupes d’amis.

Plusieurs grandes chaînes comme Tom N Toms proposent des établissements ouverts 24h/24, équipés de box de travail individuels, très prisés pour réviser, travailler ou simplement tuer le temps après une soirée.

Noraebang, marchés de nuit, balades urbaines

Les noraebang – salles de karaoké privées – sont l’un des piliers de la nuit coréenne. Louées à l’heure, souvent à partir de 5 000 wons, elles permettent de chanter entre amis, en famille ou entre collègues sans témoin extérieur. Beaucoup sont ouverts jusqu’à très tard, voire 24h/24, ce qui en fait l’étape idéale d’un 2e ou 3e round.

Astuce :

Pour une immersion authentique dans la cuisine locale, visitez les marchés de nuit de Séoul. Myeongdong et Namdaemun offrent une ambiance animée avec une grande variété de street food comme les tornado potatoes, le tteokbokki, les mandu, les hotteok, des brochettes et des glaces. Le marché Gwangjang, célèbre pour ses bindaetteok (crêpes de haricots mungo) et son bibimbap, ferme tard et garantit une expérience culinaire complète.

Les promenades nocturnes sont aussi un incontournable. N Seoul Tower offre une vue panoramique spectaculaire, accessible jusqu’en fin de soirée via téléphérique, bus ou à pied. Les berges du fleuve Han, notamment Yeouido Hangang Park ou Banpo Hangang Park, se remplissent de pique-niques, de cyclistes et de groupes partageant poulet frit, bière ou makgeolli sous les ponts illuminés. Le ruisseau Cheonggyecheon, en plein centre-ville, propose un parcours piéton de 12 km, éclairé et fréquenté de jour comme de nuit.

Se déplacer la nuit : métros, taxis, bus de nuit

Pour profiter de la nuit coréenne, il faut aussi comprendre comment rentrer. La bonne nouvelle : le système de transport est globalement efficace, moderne et bon marché. La moins bonne : le métro s’arrête aux alentours de minuit, et il faut alors compter sur taxis et bus de nuit.

Métro : impeccable, mais pas toute la nuit

Le réseau de métro de Séoul compte plus d’une vingtaine de lignes et plusieurs centaines de stations, toutes indiquées en coréen et en anglais. Les premières rames démarrent autour de 5 h 30, les dernières vers minuit. En journée et soirée, c’est le meilleur moyen de circuler, y compris pour rejoindre Hongdae, Itaewon, Gangnam, Myeongdong, Euljiro, etc.

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Délai en minutes pour bénéficier de correspondances gratuites entre bus et métro avec une carte de transport en Corée du Sud.

Taxis : abordables, mais parfois difficiles à attraper

Les taxis restent très présents en ville et relativement bon marché par rapport à de nombreuses capitales. On distingue les taxis ordinaires (les plus courants), les taxis « deluxe » plus confortables et les taxis internationaux avec chauffeurs parlant anglais, japonais ou chinois (utiles depuis l’aéroport, avec tarifs forfaitaires).

La plupart des taxis acceptent les cartes bancaires et même les cartes de transport. Un trajet de nuit d’une vingtaine de minutes peut tourner autour de 15 000 wons. En revanche, dans les zones surpeuplées comme Gangnam ou Itaewon, aux heures de pointe nocturnes, il peut être difficile de héler un taxi, certains chauffeurs refusant les trajets jugés trop courts ou trop longs. Les applications comme Kakao T facilitent la réservation et affichent une estimation du prix.

Bus de nuit : les « Owl buses »

Séoul a mis en place un réseau de bus de nuit, souvent appelés « Owl buses », reconnaissables à la lettre N précédant leur numéro (N13, N26, N62, etc.). Ils circulent grosso modo entre 23 h 10 et 6 h du matin et desservent les grands axes et quartiers majeurs (Seoul Station, Gangnam, Hongdae, Dongdaemun…). Le prix est plus élevé que celui des bus de jour, mais reste très raisonnable.

Astuce :

Depuis décembre 2023, Séoul a inauguré une ligne de bus de nuit autonome entre Hapjeong et Dongdaemun, avec un autre parcours lancé à l’aube en 2024. Pour repérer ces itinéraires en temps réel, il est recommandé d’utiliser les applications Naver Map et Kakao Map, qui sont plus fiables que Google Maps dans ce contexte.

Pour les arrivées tardives à l’aéroport d’Incheon, lorsque le dernier train Airport Railroad Express est passé, des bus de nuit spécifiques (N6000, N6001, N6701…) relient l’aéroport à des points clés comme Hongdae, Seoul Station, Gangnam ou Dongdaemun. À défaut, il reste la possibilité de dormir dans un hôtel capsule de l’aéroport ou de patienter jusqu’aux premiers transports du matin.

Sécurité : une des nuits les plus sûres au monde… avec quelques nuances

La Corée du Sud est régulièrement classée parmi les pays les plus sûrs. Les crimes violents y sont rares, la détention d’armes à feu très strictement encadrée, et une large part de la population se sent à l’aise en se promenant seule la nuit. À Séoul, plus de 70 % des habitants diraient se sentir en sécurité pour marcher après la tombée du jour.

Attention :

Même si généralement sûres, les zones de vie nocturne comme Itaewon et Hongdae présentent des risques tels que pickpockets, fraudes en taxi, comportements liés à l’alcool, harcèlement, agressions sexuelles et cas de boissons droguées (drink spiking).

Quelques réflexes simples s’imposent donc : ne jamais laisser sa boisson sans surveillance, éviter d’accepter des verres de parfaits inconnus, rester avec son groupe, surveiller ses affaires dans les foules denses, prévoir à l’avance son trajet retour. Les numéros d’urgence – 112 pour la police, 119 pour les pompiers et ambulances, 1330 pour la hotline touristique multilingue – sont joignables 24h/24, avec interprète en plusieurs langues si besoin.

À noter également : la consommation et la détention de drogues illicites sont sévèrement punies, y compris pour les étrangers, avec des peines de prison et des amendes lourdes. Par ailleurs, la participation de ressortissants étrangers à des manifestations politiques est interdite.

Pression à boire et campagne pour des nuits plus « saines »

La culture festive coréenne a aussi son revers. L’alcool est devenu la deuxième cause de dégradation de la santé dans le pays, avec des taux élevés de maladies du foie, de cancers hépatiques ou encore de nécrose osseuse liés à la consommation excessive. Une part importante des personnes interrogées disent boire pour évacuer le stress, surtout en fin de semaine.

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Il s’agit du nom d’une campagne interne d’entreprise en Corée du Sud visant à limiter la consommation d’alcool lors des sorties professionnelles : un seul type d’alcool, un seul lieu, et retour à la maison avant 21 heures.

L’État lui-même mène des campagnes invitant à ne pas mélanger les boissons, à éviter le bar-hopping excessif et à réduire la fréquence des beuveries. Le ministère de la Sécurité alimentaire et médicamenteuse gère une plateforme dédiée pour promouvoir une consommation plus responsable.

Pour les visiteurs, cela se traduit par une réalité ambivalente : d’un côté, une offre nocturne extrêmement riche, un sentiment de sécurité élevé, une convivialité chaleureuse; de l’autre, une norme sociale qui peut pousser à la surconsommation. Refuser poliment un verre ou décider de boire plus lentement est de mieux en mieux accepté, surtout chez les jeunes urbains, mais demande encore parfois un peu d’assurance.

Comment choisir sa soirée : ambiances et profils

Face à cette densité d’options, il peut être utile de résumer les grandes ambiances nocturnes en Corée du Sud en fonction du profil du voyageur ou du résident.

Profil / envie principaleQuartiers / activités à privilégier
Étudiant, budget limité, envie de clubs accessiblesHongdae, Sinchon, Kondae, pub crawls, noraebang bon marché
Voyageur solo international, ambiance cosmopoliteItaewon, Gyeongnidan, HBC, marchés de nuit, pubs internationaux
Amateurs de luxe, EDM, VIP tablesGangnam, Apgujeong Rodeo, Cheongdam, grands clubs, bars à cocktails
Soirée gastronomique + alcoolJongno, Euljiro, marchés (Gwangjang, Namdaemun), pocha, BBQ
Nuit tranquille autour d’un verre de vin ou café designSeongsu-dong, Yeonnam-dong, Mullae, cafés thématiques ouverts tard
Fan de K-culture (K-pop, dramas, cafés « instagrammables »)Myeongdong, Hongdae, cafés à thème, boutiques K-pop, vues nocturnes
Nuit en bord de mer, fruits de mer et tentesBusan (Haeundae, Gwangalli, Jagalchi, Bupyeong Kkangtong Market)

En conclusion : une nuit protéiforme qu’il faut apprivoiser

La vie nocturne en Corée du Sud est à l’image du pays : rapide, dense, codifiée mais inventive, à la croisée de la tradition et de l’hypermodernité. Entre les shots de soju servis à deux mains, les poulets frits partagés sur un trottoir de Hongdae, les chants éraillés d’un noraebang, les cocktails sophistiqués de Cheongdam, les moutons de Thanks Nature Café et les marchés de Busan ouverts sur la mer, chacun peut composer sa propre cartographie nocturne.

Bon à savoir :

Pour une expérience réussie, il est recommandé de connaître les règles de politesse locales concernant l’alcool, d’apprendre quelques mots de coréen, de charger sa carte de transport à l’avance et de sauvegarder les numéros d’urgence. Il est également essentiel de connaître et respecter ses propres limites. L’offre nocturne est variée, allant des cafés littéraires tranquilles aux clubs géants, à choisir selon ses préférences.

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Après étude de plusieurs destinations attractives (Portugal, Thaïlande, Malte, Émirats), la stratégie retenue consiste à cibler la Corée du Sud, combinant fiscalité compétitive sur certains revenus, écosystème financier dynamique (Séoul), accords de non‑double imposition avec la France et haut niveau de services. La mission inclut : audit fiscal pré‑expatriation (exit tax, report d’imposition), obtention du visa et de la résidence (visa long séjour adapté aux retraités/investisseurs), couverture santé (coordination CNAS/CPAM et assurance locale), transfert de résidence bancaire, plan de rupture des liens fiscaux français (séjour >183 jours/an en Corée, centre d’intérêts économiques), réseau local bilingue (avocat, immigration, banque, immobilier) et restructuration patrimoniale internationale ciblée.

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A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Expert en gestion de patrimoine internationale depuis plus de 20 ans, j’accompagne mes clients dans la diversification stratégique de leur patrimoine à l’étranger, un impératif face à l’instabilité géopolitique et fiscale mondiale. Au-delà de la recherche de revenus et d’optimisation fiscale, ma mission est d’apporter des solutions concrètes, sécurisées et personnalisées. Je conseille également sur la création de sociétés à l’étranger pour renforcer l’activité professionnelle et réduire la fiscalité globale. L’expatriation, souvent liée à ces enjeux patrimoniaux et entrepreneuriaux, fait partie intégrante de mon accompagnement sur mesure.

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