Les soins de santé pour les expatriés en Corée du Sud

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

S’installer en Corée du Sud, c’est entrer dans l’un des systèmes de santé les plus performants au monde… mais aussi dans un univers administratif dense, des règles d’assurance strictes et quelques chausse-trappes juridiques. Pour un expatrié, bien comprendre le fonctionnement des soins et des assurances est aussi important que de trouver un logement. Cet article propose un panorama complet, concret et appuyé sur des données officielles, pour naviguer dans les soins de santé pour les expatriés en Corée du Sud, de l’urgence à l’assurance nationale, en passant par les cliniques internationales, la santé mentale et les médicaments.

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Un système de santé de niveau mondial, mais pas gratuit

La Corée du Sud est régulièrement classée parmi les pays où l’accès aux soins et la qualité médicale sont les meilleurs au monde. L’OCDE la place au premier rang pour l’accessibilité des soins ; Bloomberg l’a déjà classée deuxième système le plus efficace. Le Legatum Institute a récemment estimé que le système coréen faisait partie du top 3 mondial.

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Taux de survie pour le cancer colorectal en France, le plus élevé parmi les pays de l’OCDE.

Derrière ces chiffres se trouve un système universel à payeur unique : le National Health Insurance, géré par le National Health Insurance Service (NHIS). Il ne s’agit cependant pas d’un système « gratuit ». Toute personne couverte – Coréens comme étrangers – doit payer des cotisations mensuelles et un ticket modérateur à chaque utilisation.

Bon à savoir :

La plupart des soins sont fortement subventionnés, mais le système privilégie le curatif à la prévention. L’accès à des traitements sophistiqués dans des hôpitaux modernes est facile, mais le patient supporte une part non négligeable des coûts, notamment pour les soins spécialisés ou répétés.

Public, privé : une frontière floue mais des écarts de confort

Particularité coréenne : près de 94 % des établissements de soins sont privés, y compris beaucoup de grands hôpitaux universitaires. Ils prennent pourtant en charge les patients assurés au NHIS comme les publics, selon des tarifs négociés avec l’État. En pratique, un expatrié utilise donc souvent des structures privées tout en bénéficiant de la couverture publique.

La qualité médicale varie peu entre structures publiques et privées, mais le confort, l’environnement international et les délais peuvent être très différents. Les grands centres privés, notamment à Séoul (Samsung Medical Center, Severance Hospital, Asan Medical Center, Seoul St. Mary’s, etc.), se distinguent par leurs services internationaux, la présence de nombreux anglophones et une logistique pensée pour les patients étrangers ou les touristes médicaux.

L’assurance maladie nationale : un passage obligé pour les expatriés

Pour les étrangers, le point cardinal du système reste le NHIS. Depuis 2019, la règle est claire : tout étranger qui réside en Corée du Sud plus de six mois doit obligatoirement s’affilier au système national, sauf rares exemptions.

Qui doit (ou peut) s’inscrire au NHIS ?

L’affiliation dépend du type de visa, de la durée de séjour et du statut professionnel.

La table ci‑dessous synthétise les grandes lignes pour les expatriés :

Situation d’expatriéÉligibilité au NHISMoment d’affiliation
Touriste (moins de 90 jours, visa B‑2 ou exemption)Non éligibleJamais – assurance privée obligatoire
Travailleur salarié (visas E‑1 à E‑7, E‑9, E‑10)Oui, obligatoireVia l’employeur dès l’embauche ou dans les 6 mois
Enseignant de langue (visa E‑2)Oui, obligatoireEn général après 6 mois de résidence, via employeur
Indépendant / freelance (F‑2, F‑4, F‑5, F‑6, etc.)Oui, obligatoire au‑delà de 6 moisInscription personnelle au NHIS
Étudiant D‑2 / D‑4Oui, obligatoire si séjour > 6 moisAutomatique ou inscription directe, au plus tard à 6 mois
Working Holiday (H‑1)Éligible après 6 mois, possible exemption avec assurance privéeAu bout de 6 mois si pas d’exemption
Conjoint de Coréen (F‑6)Oui, affiliation immédiate une fois enregistréDès la délivrance de la carte de résident

Pour être couvert, un étranger doit d’abord obtenir une Alien Registration Card (ARC), délivrée par l’immigration. Le délai d’obtention peut prendre un mois ou davantage. Dans de nombreux cas, l’affiliation au NHIS commence à partir de la date d’enregistrement comme résident étranger, voire quelques mois après selon les règles en vigueur.

Les travailleurs salariés dans des entreprises d’au moins cinq étrangers sont normalement affiliés par leur employeur, qui doit payer la moitié de la cotisation. Pour les indépendants et certains titulaires de visas F, l’inscription se fait directement auprès d’un bureau du NHIS, avec carte ARC, justificatif d’adresse, numéro de téléphone coréen et, souvent, relevés de revenus.

Cotisations : combien coûte le NHIS pour un expatrié ?

Les cotisations ne sont pas symboliques mais restent raisonnables au regard du niveau de soins. On peut distinguer trois profils principaux : salarié, indépendant et étudiant.

Profil d’assuré étrangerBase de calcul / forfait (données récentes)Cotisation typique par mois*
Salarié (employé en Corée)Env. 6,8–7,1 % du salaire brut, partagé moitié / moitié3–3,5 % du salaire à la charge de l’employé
Indépendant / long séjour (F‑visa, freelance)Calcul sur revenus + patrimoine (logement, véhicules, etc.)En pratique 110 000 à 150 000 KRW
Étudiant D‑2 / D‑4Tarif forfaitaireEnviron 110 000–115 000 KRW

Les montants sont donnés à titre indicatif, les textes citent plusieurs barèmes (113 050 KRW en 2019 ; 114 660 KRW pour les étudiants en 2025, etc.).

Attention :

Les étudiants et personnes à très faible revenu peuvent bénéficier d’une réduction de 50% sur l’assurance santé (보험료 경감). L’éligibilité est soumise à des plafonds stricts de revenu annuel et de valeur immobilière. La demande doit être déposée auprès du NHIS, soit en guichet, soit via l’application mobile officielle.

Les cotisations sont prélevées à l’avance : la facture est émise autour du 10 du mois pour le mois suivant, avec une échéance de paiement vers le 25. En cas de retard, des pénalités s’ajoutent et, au‑delà d’un certain seuil (par exemple 500 000 KRW d’arriérés pour un étudiant D‑2), le renouvellement de visa peut être bloqué.

Ce que couvre réellement le NHIS

Dans le langage courant, on dit que le NHIS couvre entre 50 % et 80 % des frais médicaux. En pratique, le taux dépend du type d’établissement et de soin. Le système fonctionne sur la base d’un co‑paiement :

Type de soin / structurePart à la charge du patient (co‑paiement)
Hospitalisation (inpatient)Environ 20 %
Hospitalisation pour cancerEnviron 5 %
Hospitalisation pour maladie rare / incurableEnviron 10 %
Consultation externe en hôpital tertiaire45–60 % selon l’hôpital
Consultation externe en hôpital général45–50 %
Consultation en clinique / petit cabinetEnviron 30 %
Pharmacie (médicaments remboursés)35–40 %

Les prestations incluent les consultations, hospitalisations, chirurgie, imagerie (IRM, scanner, etc.), rééducation, la plupart des examens, une large gamme de médicaments, ainsi qu’une partie des soins dentaires et ophtalmologiques de base (détartrage, caries simples, bilan visuel), un soutien à la grossesse et à l’accouchement, ou encore certains actes de médecine traditionnelle (acupuncture, par exemple).

Astuce :

Le système de santé coréen finance des bilans de santé périodiques : un bilan général tous les deux ans (annuel pour les emplois physiques ou à risque) et des dépistages ciblés pour certains cancers. Les étudiants étrangers affiliés à ce système bénéficient des mêmes droits que les citoyens coréens.

En revanche, la chirurgie esthétique, les actes purement « confort », de nombreux traitements optiques ou dentaires avancés (implants) et la majorité des soins pratiqués à l’étranger ne sont pas couverts. Certaines formes de psychothérapie ne sont prises en charge que si elles s’inscrivent dans un cadre psychiatrique codé et médicamenteux.

Non‑paiement des cotisations : des conséquences très concrètes

Ignorer ses factures NHIS n’est pas une bonne option. En cas de retard prolongé, la couverture est suspendue à compter du premier jour du mois suivant le non‑paiement. Les dettes se cumulent, la réinscription devient difficile et les frais médicaux engagés pendant la période de suspension ne sont pas remboursés rétroactivement, même si l’on règle ensuite les arriérés.

Au‑delà d’un certain montant, le défaut de paiement peut bloquer un renouvellement de visa ou conduire à des mesures de recouvrement forcé (saisie de compte, de véhicule, voire de biens immobiliers).

Exemptions et articulation avec l’assurance privée

Beaucoup d’expatriés arrivent déjà avec une assurance internationale ou des droits sociaux dans leur pays d’origine. La Corée du Sud reconnaît certaines de ces couvertures, mais l’exemption de NHIS reste l’exception, pas la règle.

Dans quels cas peut‑on être exempté du NHIS ?

Une exemption est théoriquement possible si l’on dispose d’une assurance étrangère jugée « équivalente ». Les critères sont stricts : police souscrite à l’étranger, valable sur le territoire coréen, plafonds de remboursement très élevés (au moins 1 milliard de KRW, assimilé à une couverture quasi illimitée) et absence de limitation substantielle du nombre de sinistres.

Exemple :

Certaines nationalités bénéficient d’accords particuliers pour la couverture santé à l’étranger. Par exemple, les Français couverts par la sécurité sociale française peuvent se prévaloir d’une convention bilatérale. Les Japonais peuvent faire rembourser leurs soins à l’étranger par leur assurance nationale. De même, certains ressortissants américains affiliés à des systèmes publics (comme l’armée ou la fonction publique) peuvent, dans certains cas, obtenir une dérogation.

Les étudiants peuvent demander une exemption temporaire si leur séjour est inférieur ou égal à quatre mois et qu’ils disposent déjà d’une assurance internationale solide.

La procédure se fait auprès d’un centre NHIS pour étrangers, avec dossier traduit en coréen (sans forcément nécessiter de notarisation). Même en remplissant tous les critères, l’exemption n’est pas automatique : c’est le NHIS qui tranche.

Pourquoi garder – ou ajouter – une assurance privée ?

Beaucoup d’expatriés combinent NHIS et assurance privée, locale ou internationale. Plusieurs raisons à cela :

Limites de la couverture du NHIS au Ghana

Le National Health Insurance Scheme (NHIS) ghanéen présente plusieurs restrictions importantes dans sa couverture santé, rendant souvent nécessaire le recours à une assurance complémentaire.

Ticket modérateur élevé

Le NHIS laisse une part de 20 à 60 % des coûts à la charge du patient selon le type de soins.

Spécialités exclues

Certaines spécialités sont peu ou pas couvertes, comme la dentisterie prothétique, l’optique, la psychologie non médicalisée ou la chirurgie esthétique.

Pas de couverture à l’étranger

Le NHIS ne couvre presque jamais les soins reçus hors du Ghana, ni les frais de rapatriement sanitaire.

Avantages d’une assurance internationale

Une assurance santé internationale peut offrir des garanties plus complètes : chambre individuelle, évacuation médicale et suivi dans plusieurs pays.

Les primes privées gravitent souvent autour de 100 USD par mois, soit un ordre de grandeur proche de la cotisation publique. Les grands assureurs comme Cigna, Aetna, Allianz, AXA, Bupa Global, GeoBlue, William Russell ou d’autres proposent des contrats spécialement calibrés pour les expatriés.

Il faut garder en tête qu’une assurance privée ne réduit pas le tarif « brut » des actes en Corée, mais vient simplement rembourser tout ou partie du reste à charge après le NHIS (ou se substituer au NHIS si l’on est exempté). Dans la pratique, beaucoup paient donc deux fois : une fois pour le système national, une fois pour la complémentaire.

Accéder aux soins : hôpitaux, cliniques et régions clés

Une fois assuré, encore faut‑il savoir où aller. La Corée du Sud est très hospitalo‑centrée : on « va à l’hôpital » pour un simple rhume comme pour une chirurgie lourde. Les structures sont classées en quatre niveaux :

petit cabinet / clinique (의원),

hôpital (병원),

hôpital général (종합병원),

hôpital tertiaire ou universitaire (대학병원).

Les grands hôpitaux tertiaires concentrent les spécialistes, les équipements de pointe et, souvent, les services internationaux parlant anglais.

Séoul, épicentre des soins pour expatriés

La capitale concentre la majorité des hôpitaux de rang mondial et des services pour patients internationaux. Les expatriés se tournent fréquemment vers quelques institutions phares :

Asan Medical Center (Songpa‑gu) ;

Samsung Medical Center (Gangnam‑gu) ;

Severance Hospital (Yonsei University, Sinchon) et Gangnam Severance Hospital ;

Seoul National University Hospital (Jongno‑gu) et son International Healthcare Center multilingue ;

Seoul St. Mary’s Hospital (Seocho‑gu) ;

Kangbuk Samsung Hospital (Jongno‑gu) ;

– de nombreux hôpitaux universitaires (Ewha Womans University Medical Center, Konkuk University Medical Center, Soonchunhyang University Hospital, etc.).

Plusieurs quartiers sont particulièrement prisés des étrangers pour les soins : Gangnam (forte concentration de spécialistes et d’hôpitaux accrédités internationalement), Yongsan/Itaewon (atmosphère très expat‑friendly, plusieurs cliniques anglophones), Jung‑gu et Jongno‑gu (grands hôpitaux et accessibilité transport).

Conseil pour les expatriés

Grandes villes de province : Busan, Incheon, Daegu, Daejeon, Gwangju, Jeju

En dehors de Séoul, la plupart des métropoles régionales disposent d’hôpitaux bien rodés à la prise en charge de patients étrangers, souvent via un International Health Center interne :

Busan : Busan St. Mary’s, Inje University Haeundae Paik Hospital, Pusan National University Hospital.

Incheon : Gachon University Gil Medical Center, Inha University Hospital, Catholic Kwandong University International St. Mary’s Hospital.

Daegu : Kyungpook National University Hospital et son Centre international, Daegu Catholic University Medical Center, Yeungnam University Medical Center.

Daejeon : Chungnam National University Hospital, Daejeon Eulji Medical Center, Daejeon St. Mary’s Hospital.

Gwangju & Jeolla : Chonnam National University Hospital (Gwangju et Hwasun), Chosun University Hospital, Jeonbuk National University Hospital (Jeonju), Wonkwang University Hospital (Iksan).

Jeju : Cheju Halla Hospital, Jeju National University Hospital, Hankook Central Hospital, Jeju Jungang Hospital.

La plupart de ces hôpitaux disposent d’un guichet international où l’on peut prendre rendez‑vous en anglais, obtenir de l’aide pour l’admission et, parfois, organiser une facturation directe avec certains assureurs internationaux.

Dans les zones rurales, l’accès à ces services est plus difficile. Environ 90 % des médecins exercent en ville, ce qui oblige parfois à de longs trajets pour voir un spécialiste ou bénéficier d’équipements lourds.

Coûts pratiques : un système abordable mais qui peut vite grimper

Comparé à l’Amérique du Nord ou à l’Europe de l’Ouest, le coût brut de nombreux actes reste nettement plus bas. Des exemples tirés de données comparatives montrent ainsi :

remplacement de valve cardiaque : environ 36 000 USD en Corée contre 186 000 USD aux États‑Unis ;

chirurgie de la colonne lombaire : 20 000 USD en Corée contre 100 000 USD aux États‑Unis ;

extraction d’une dent problématique : environ 30 USD en Corée contre 800 USD aux États‑Unis.

Pour un expatrié assuré au NHIS, une consultation simple de généraliste peut coûter à peine 10 000 KRW avant remboursement, parfois moins après prise en charge. Dans les cliniques internationales des grandes villes, un rendez‑vous coûte plus souvent entre 40 000 et 80 000 KRW, ce qui reste modéré.

Certaines interventions, en revanche, restent onéreuses même avec la couverture publique. La maternité en est un bon exemple : les examens prénataux coûtent généralement 30 000 à 80 000 KRW par visite ; un accouchement par voie basse tourne autour de 7,1 millions de KRW, une césarienne autour de 11 millions. Le NHIS subventionne une partie, mais la facture finale reste conséquente sans complémentaire. Les cliniques privées spécialisées en obstétrique sont plus chères que les hôpitaux généraux.

Les chirurgies sophistiquées (transplantations d’organes, par exemple) restent néanmoins nettement moins coûteuses qu’en Occident, à qualité comparable.

Gérer les urgences : numéros, ambulances et hôpitaux de référence

Pour un expatrié, connaître les bons numéros et réflexes en cas de crise est crucial. Le système d’urgence pré‑hospitalier coréen est très structuré, opéré par l’Agence nationale des pompiers (National Fire Agency).

Les numéros à mémoriser

119 : urgences médicales, incendies, secours – ambulance publique gratuite.

112 : police.

1339 : Emergency Medical Information Center pour conseil médical, orientation et interprétation.

1330 : Korea Travel Hotline multilingue (tourisme, informations générales).

1577‑1000 (puis touche 6) ou 033‑811‑2000 : NHIS avec assistance en langues étrangères.

Bon à savoir :

En Corée, le 119 permet une localisation automatique de l’appelant. Un service d’interprétation dans plus de 16 langues (anglais, chinois, japonais…) est disponible. L’ambulance publique est gratuite, contrairement aux ambulances privées dont le coût dépend de la distance, avec des suppléments pour les interventions de nuit et la présence de personnel médical.

Le centre 1339 joue un rôle d’interface entre ambulances et hôpitaux, et peut orienter vers la structure la plus adaptée (traumatologie lourde, pédiatrie, etc.). Des bases de données comme le Korean Out‑of‑Hospital Cardiac Arrest Registry ou le National Emergency Department Information System alimentent le suivi qualité.

Où aller en cas d’urgence quand on est expatrié ?

À Séoul, plusieurs grands hôpitaux sont réputés pour leur prise en charge des urgences avec personnel anglophone 24/7 : Samsung Medical Center, Severance Hospital, Seoul National University Hospital, Seoul St. Mary’s, Asan Medical Center. Ces établissements disposent d’urgences adultes, de services pédiatriques d’urgence et, parfois, d’unités de soins intensifs dédiées.

Dans les autres grandes villes, les CHU locaux (Pusan National University Hospital, Gachon University Gil Medical Center, Kyungpook National University Hospital, etc.) tiennent un rôle similaire.

L’ambulance 119 conduit vers l’hôpital adapté, mais, pour les cas non vitaux (traumatologie mineure, fièvre, etc.), certains expatriés préfèrent se rendre directement dans un grand hôpital avec service international pour éviter les obstacles linguistiques.

Il faut s’attendre à régler un dépôt à l’arrivée aux urgences, les assurances internationales acceptant rarement la facturation directe en situation aiguë. Les reçus et comptes rendus doivent donc être soigneusement conservés pour demande de remboursement ultérieure.

Médicaments, importations et produits interdits

Les pharmacies coréennes sont bien achalandées en médicaments occidentaux et facilement repérables au symbole « 약 ». C’est là, et non dans les hôpitaux, que l’on récupère les prescriptions. La plupart sont ouvertes en journée en semaine, avec des horaires réduits le samedi. Certains médicaments de base (paracétamol, aspirine) se trouvent aussi en supérette.

Pour les expatriés, deux aspects méritent une vigilance particulière : l’importation de médicaments personnels et la législation très stricte sur certaines substances.

Apporter ses médicaments en Corée

Les autorités coréennes contrôlent de près l’entrée des médicaments. Pour éviter les mauvaises surprises à l’aéroport, plusieurs règles s’appliquent :

Attention :

Les médicaments contenant des stupéfiants, amphétamines ou CBD sont interdits à l’importation. Pour les autres médicaments sur ordonnance, une quantité maximale d’environ trois mois de traitement est autorisée pour usage personnel, sous réserve de présenter l’ordonnance originale et une lettre du médecin. Pour toute substance réglementée, une demande préalable doit être adressée au Ministry of Food and Drug Safety (MFDS). La décision finale revient aux douanes de l’aéroport d’Incheon.

Préparer en amont une liste précise de ses médicaments (DCI, dosage, forme) facilite la vie, à la fois au contrôle frontalier et lors de la consultation avec un médecin coréen pour renouveler une prescription localement.

Cannabis, CBD et produits à base de pavot : tolérance zéro

Marijuana, CBD oil, produits dérivés du chanvre, aliments contenant des graines de pavot : autant de produits fortement encadrés, voire strictement illégaux. Leur simple possession peut conduire à l’arrestation, des amendes, un emprisonnement et l’expulsion du territoire, même si l’on vient d’un pays où ces substances sont légales sur prescription.

Bon à savoir :

Pour les expatriés utilisant du CBD pour la douleur ou l’anxiété, il est impératif d’arrêter son usage en Corée du Sud, où il est illégal. Il est conseillé de consulter un médecin local pour trouver une alternative pharmaceutique légale.

Santé mentale : un système en mutation, des ressources pour les étrangers

La Corée du Sud affiche l’un des taux de suicide les plus élevés de l’OCDE et la santé mentale est encore marquée par un stigmate social. Le gouvernement a toutefois engagé des efforts importants : loi sur la santé mentale, projet national d’investissement, centres communautaires et dispositifs de crise.

Pour les expatriés, cette réalité se double des difficultés d’adaptation, de l’éloignement du réseau familial et des barrières linguistiques. L’offre de soins psychiques existe, mais il faut savoir où et comment la mobiliser.

Ce que couvre le NHIS en santé mentale

Les consultations psychiatriques, les médicaments psychotropes et une part des hospitalisations psychiatriques sont couverts par le NHIS, avec des taux de remboursement souvent autour de 70 à 80 %, laissant 20 à 30 % à la charge du patient. Les consultations peuvent alors coûter entre 15 000 et 25 000 KRW, dont seulement quelques milliers de wons après prise en charge.

Bon à savoir :

La psychothérapie de type « counseling » en cabinet privé est généralement peu ou pas couverte par l’assurance, sauf si elle fait partie d’un plan de traitement psychiatrique codé. De nombreux expatriés optent donc pour une assurance internationale qui prend en charge les séances avec des psychologues ou psychothérapeutes anglophones.

Les tarifs en privé varient : une séance individuelle se situe souvent entre 70 000 et 150 000 KRW, certaines offres de groupe ou de centres subventionnés étant moins chères.

Où trouver des services en anglais ?

Dans les grandes villes, plusieurs structures se sont spécialisées dans l’accompagnement des étrangers :

Options de soutien psychologique à Séoul

Différentes structures accessibles pour un accompagnement psychologique en anglais ou adapté aux expatriés.

Cliniques internationales

Services de psychiatrie au sein des grands hôpitaux, avec du personnel anglophone.

Centres et cabinets privés

Comme le Seoul Counseling Center, cabinets d’expatriés ou biculturels, et plateformes de téléconsultation.

Structures municipales et multiculturelles

Comme le Seoul Global Center ou les centres de soutien aux familles multiculturelles, proposant parfois des sessions à faible coût.

Des lignes d’écoute (numéros de prévention du suicide, hotlines ministérielles) existent en coréen, certaines avec assistance en anglais. Pour les crises graves, les services d’urgence hospitaliers disposent d’unités psychiatriques et le 119 ainsi que 1339 permettent d’activer ces ressources avec interprétation.

Étudiants, working holiday et familles : cas particuliers

Tous les expatriés ne sont pas dans la situation classique du salarié en entreprise. Les règles et les pièges varient pour les étudiants, les titulaires de working holiday visa et les familles.

Étudiants internationaux

Les étudiants en D‑2 ou D‑4 doivent, depuis plusieurs années, s’affilier au NHIS s’ils restent en Corée plus de six mois. L’affiliation peut être automatique via l’université ou nécessiter une démarche individuelle.

Bon à savoir :

La cotisation au régime national de santé (NHIS) est forfaitaire, avec une réduction possible de 50% pour les faibles revenus. Attention, un impayé peut bloquer le renouvellement du visa si la dette est trop importante. De nombreuses universités conseillent de souscrire une assurance privée étudiante complémentaire, notamment pour couvrir la période entre l’arrivée et l’activation du NHIS, qui peut durer plusieurs semaines.

Visa vacances‑travail (H‑1)

Les titulaires d’un working holiday visa ne sont pas automatiquement affiliés dès leur arrivée. Au bout de six mois de résidence, le NHIS peut les inscrire d’office s’ils n’ont pas demandé d’exemption sur la base d’une assurance privée adéquate. Pour un séjour d’un an, il est prudent de venir avec une bonne assurance internationale couvrant la Corée et, ensuite, de décider s’il est pertinent de basculer vers le NHIS ou d’y être exempté.

Familles et ayants droit

Les règles concernant les ayants droit étrangers ont été durcies récemment. Dans beaucoup de cas, les conjoints et enfants étrangers doivent désormais résider au moins six mois en Corée avant d’être rattachés au foyer comme bénéficiaires. Il existe toutefois des exceptions pour les conjoints de Coréens, certains détenteurs de visas permanents ou d’étudiant.

Bon à savoir :

Une fois déclarés ayants droit, tous les membres d’un foyer bénéficient de la même couverture pour une seule cotisation, ce qui peut être très économique pour une famille. Il est important de noter que, même né en Corée, un enfant de parents non coréens n’obtient pas automatiquement la nationalité coréenne. Il faut l’enregistrer, lui obtenir une carte de résident et l’intégrer au ménage auprès du NHIS pour qu’il soit couvert.

Soins pour les plus précaires et travailleurs invisibles

Le système coréen a aussi mis en place un programme de soutien médical pour les personnes en situation précaire sans couverture (ni NHIS ni aide médicale). Il concerne notamment certains travailleurs étrangers, des conjoints migrants sans nationalité coréenne et des réfugiés ainsi que leurs enfants.

5000000

Plafond de prise en charge par épisode de soins, pouvant couvrir jusqu’à 90% des frais pour certaines hospitalisations.

Santé des voyageurs et vaccination : ce que doivent savoir les nouveaux arrivants

Pour un expatrié en devenir, la préparation médicale commence avant le départ. La Corée du Sud n’impose pas de certificat de vaccination pour l’entrée (pas de fièvre jaune obligatoire, par exemple), mais les autorités de santé et les sociétés savantes ont publié des recommandations spécifiques pour les migrants et résidents de longue durée.

Vaccins recommandés

Outre les vaccins de base (DTP, MMR, etc.), plusieurs immunisations sont fortement conseillées selon la durée et le type de séjour :

Bon à savoir :

Pour un voyage en Asie, plusieurs vaccinations sont recommandées. Les vaccins contre l’hépatite A et B sont conseillés, notamment en raison de la persistance de l’hépatite B dans la population. La vaccination contre la typhoïde est préconisée pour les déplacements ou conditions de vie précaires. Un séjour prolongé (plus d’un mois) ou des activités rurales en saison à risque (mai à octobre, pic en fin d’été) nécessitent le vaccin contre l’encéphalite japonaise. Le vaccin contre la rage est indiqué en cas d’activités à risque avec des animaux. Enfin, pour les profils âgés ou fragiles, les vaccins contre la grippe saisonnière, la COVID-19, et éventuellement le pneumocoque et le zona sont recommandés.

Les expatriés ont intérêt à vérifier leur statut vaccinal avant le départ, d’autant que les schémas varient d’un pays à l’autre. Sur place, la Korea Disease Control and Prevention Agency (KDCA) pilote les campagnes de vaccination ; les enfants de moins de 12 ans bénéficient d’un vaste programme de vaccination gratuite via les centres de santé publique.

Risques sanitaires locaux

La Corée n’est pas considérée comme un pays tropical, mais quelques risques méritent l’attention :

Bon à savoir :

Le paludisme est présent de manière modérée, notamment près de la zone démilitarisée (DMZ) au nord, où la prévention des piqûres (répulsifs, vêtements) est prioritaire sur la chimioprophylaxie. L’encéphalite japonaise, transmise par les moustiques en zones rurales, peut nécessiter une vaccination. La pollution atmosphérique et les épisodes de poussière jaune (printemps/automne) aggravent les troubles respiratoires ; une inscription rapide au système national de santé (NHIS) et un traitement adapté sont conseillés. Les infections respiratoires, diarrhées et IST, aux risques comparables à d’autres pays industrialisés, se préviennent par une bonne hygiène et des comportements prudents.

Les voyageurs doivent aussi être conscients des risques associés au tourisme médical : interventions esthétiques très fréquentes, prix attractifs, mais exposition possible à des bactéries résistantes et à des standards de suivi différents. Une assurance couvrant les complications et un choix rigoureux de l’établissement s’imposent.

Outils pratiques, documentation et démarches

Pour circuler efficacement dans le système de santé coréen, un expatrié gagne à anticiper quelques aspects logistiques.

Avant une consultation

Rassembler et conserver :

un résumé médical en anglais (antécédents, traitements en cours, allergies) ;

la liste des médicaments avec noms génériques et dosages ;

– les anciens résultats d’examens importants (imagerie, bilans sanguins) ;

– les courriers et formulaires utiles pour une assurance internationale ou une école.

Astuce :

De nombreux hôpitaux proposent désormais des portails patients en anglais, qui permettent de prendre des rendez-vous en ligne, de consulter ses résultats médicaux et de télécharger des comptes rendus. Il est également conseillé de demander systématiquement un résumé écrit en anglais à la fin de tout traitement, particulièrement si une prise en charge médicale doit se poursuivre dans un autre pays.

Communication et interprétariat

Dans les grands établissements, une bonne partie du personnel médical parle anglais, et les services internationaux disposent d’interprètes pour d’autres langues (chinois, japonais, russe, mongol, arabe…). En revanche, dans les petits cabinets, l’anglais est loin d’être garanti.

Des applications comme Papago, des amis bilingues ou les services de centres multiculturels peuvent aider à franchir ces barrières. Il est souvent utile de préparer par écrit ses questions principales en anglais (voire en traduction coréenne via une application) avant la consultation.

Paiements et facturation

Pour les résidents, les paiements d’honoraires se font en général comptant (espèces, carte bancaire coréenne) au moment de la visite. Les étrangers sans carte bancaire locale peuvent parfois utiliser une carte internationale, mais ce n’est pas garanti partout. Pour les cotisations NHIS, les canaux de paiement incluent :

Modes de paiement en Corée du Sud

Plusieurs méthodes sont disponibles pour régler vos obligations financières en Corée du Sud, des options traditionnelles aux solutions numériques modernes.

Prélèvement automatique

Autorisez le débit direct des fonds depuis votre compte bancaire coréen pour des paiements réguliers et sans effort.

Guichet de banque

Effectuez vos paiements en personne au guichet d’une banque, une méthode sécurisée et largement disponible.

Supérettes (GS25, CU, 7‑Eleven)

Réglez facilement vos factures dans le réseau étendu des supérettes et mini-markets coréens.

Applications de paiement

Utilisez des applications de paiement électronique locales, une option rapide et de plus en plus populaire.

Les assurances internationales fonctionnent souvent au remboursement : le patient avance, obtient un reçu détaillé (en anglais si possible) et le soumet à l’assureur. Quelques grands hôpitaux ont des accords de facturation directe avec des assureurs majeurs, mais il faut impérativement vérifier avant d’engager des dépenses.

En résumé : un système puissant, à apprivoiser

Pour un expatrié, les soins de santé pour les expatriés en Corée du Sud constituent un mélange de chance et de défi. Chance, car l’on bénéficie d’un des systèmes les plus performants au monde, avec des technologies de pointe, des taux de survie élevés pour de nombreuses pathologies graves, des coûts souvent bien inférieurs à ceux des États‑Unis ou de certaines régions d’Europe, et une offre dense de cliniques internationales, surtout à Séoul.

Attention :

L’affiliation au NHIS est obligatoire au-delà de six mois de séjour, avec des règles variant selon les visas. Les cotisations doivent être payées scrupuleusement pour éviter la perte de couverture et des complications de visa. Le reste à charge patient est significatif, la langue peut être une barrière, et la législation sur les médicaments (cannabis, CBD) est très restrictive.

Dans la pratique, les expatriés qui s’en sortent le mieux sont ceux qui :

préparent leur arrivée (dossier médical, assurance de transition, mise à jour vaccinale) ;

– comprennent rapidement les rouages du NHIS (inscription, cotisations, droits, limites) ;

– choisissent avec soin leurs établissements de référence (hôpital tertiaire avec service international, clinique anglophone) ;

– complètent au besoin la couverture publique par une assurance privée adaptée à leur profil (famille, pathologie chronique, fréquents séjours à l’étranger, etc.).

Avec ces clés, il devient plus simple de transformer un système complexe en véritable atout de son expérience de vie en Corée du Sud.

Pourquoi il est préférable de me contacter ? Voilà un exemple concret :

Un retraité de 62 ans, avec un patrimoine financier supérieur à un million d’euros bien structuré en Europe, souhaitait changer de résidence fiscale pour s’installer en Corée du Sud, optimiser sa charge imposable et diversifier ses investissements, tout en conservant un lien avec la France. Budget alloué : 10 000 euros pour l’accompagnement complet (conseil fiscal international, formalités administratives, délocalisation et structuration patrimoniale), sans vente forcée d’actifs.

Après analyse de plusieurs destinations attractives (Portugal, Thaïlande, Émirats, Corée du Sud), la stratégie retenue a été de cibler Séoul pour son environnement économique dynamique, une fiscalité compétitive sur certains revenus étrangers via les accords internationaux, et un coût de vie encore inférieur aux grandes capitales françaises à niveau de services comparable. La mission a inclus : audit fiscal pré‑expatriation (exit tax, convention fiscale FR–KR), obtention du visa de long séjour adapté, choix du quartier et achat/location de résidence principale, transfert de résidence bancaire, plan de rupture des liens fiscaux français (183 jours/an hors France, centre des intérêts économiques), affiliation au système de santé coréen, et accompagnement culturel (réseau local bilingue). Ce dispositif vise des économies fiscales significatives tout en maîtrisant les risques (double imposition, contrôles, adaptation).

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A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Expert en gestion de patrimoine internationale depuis plus de 20 ans, j’accompagne mes clients dans la diversification stratégique de leur patrimoine à l’étranger, un impératif face à l’instabilité géopolitique et fiscale mondiale. Au-delà de la recherche de revenus et d’optimisation fiscale, ma mission est d’apporter des solutions concrètes, sécurisées et personnalisées. Je conseille également sur la création de sociétés à l’étranger pour renforcer l’activité professionnelle et réduire la fiscalité globale. L’expatriation, souvent liée à ces enjeux patrimoniaux et entrepreneuriaux, fait partie intégrante de mon accompagnement sur mesure.

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