La sécurité en Corée du Sud : réussir son expatriation en toute sérénité

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

S’expatrier en Corée du Sud séduit de plus en plus de francophones : opportunités professionnelles, dynamisme technologique, culture foisonnante… et surtout, un sentiment de sécurité rare à l’échelle mondiale. Pays à la criminalité faible, mais exposé à une véritable « pandémie d’arnaques » numériques, la Corée du Sud offre un cadre de vie globalement très sûr, à condition de comprendre ses risques spécifiques et ses codes.

Bon à savoir :

Cet article couvre tous les aspects de la sécurité pour les expatriés, incluant la criminalité, les arnaques, le cadre légal, la santé, les risques naturels, ainsi que l’étiquette sociale et les transports. Il vise à préparer une expatriation sereine et informée.

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Un pays très sûr… mais pas exempt de risques

La première chose à avoir en tête avant de poser ses valises en Corée du Sud, c’est que l’on parle d’un des pays les plus sûrs au monde. Les chiffres de criminalité, les comparaisons internationales et même les comportements du quotidien contribuent à ce sentiment.

La sécurité se lit aussi dans le contraste entre les risques majeurs (faibles) et les petites menaces du quotidien (pickpockets, arnaques, météo extrême). Pour un expatrié, l’enjeu n’est pas de « survivre » mais de naviguer intelligemment dans un environnement très sécurisé mais parfois déroutant.

Niveau de criminalité : que disent les chiffres ?

Les données disponibles convergent : la Corée du Sud affiche une criminalité faible par rapport à la plupart des pays industrialisés. Les indices de crime calculés par des plateformes comme Numbeo placent régulièrement le pays dans la catégorie « bas niveau de criminalité », avec une perception très élevée de sécurité en journée comme de nuit.

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Nombre d’indicateurs structurants permettant de situer le pays

IndicateurValeur indicativeInterprétation
Crime Index (2025)≈ 25–27Faible
Safety Index (2025)≈ 73–75Élevé
Taux d’homicide (pour 100 000 hab.)≈ 0,6Très faible
Niveau de sécurité à pied de jour> 80/100Très sûr
Sécurité à pied de nuit (perception)> 70/100Sûr

Les crimes violents, les agressions aléatoires ou les attaques armées y sont extrêmement rares. Le pays a par ailleurs des lois très strictes sur les armes à feu, ce qui rend les fusillades quasi inexistantes dans le paysage médiatique local.

En revanche, plusieurs tendances méritent l’attention d’un expatrié :

Attention :

La délinquance montre une augmentation lente mais réelle depuis les années 2000, influencée par des changements de classification juridique et le développement économique. On observe une montée de la criminalité chez les plus de 60 ans, souvent liée à la pauvreté des seniors, ainsi qu’un poids croissant des fraudes et escroqueries, notamment en ligne et par téléphone.

Sentiment d’insécurité : une réalité très différente de celle de nombreux pays occidentaux

Les enquêtes de perception montrent que la majorité des résidents s’estiment très peu exposés :

faible inquiétude concernant les cambriolages, les vols de voiture ou d’objets personnels,

faible perception des problèmes de drogue ou de criminalité violente,

confiance relativement élevée dans la police et les systèmes de vidéosurveillance.

Concrètement, il est courant de voir des ordinateurs portables laissés sans surveillance dans les cafés, des sacs à main posés sur des tables de restaurant sans être surveillés en permanence, ou encore l’existence de magasins en libre-service sans personnel, qui reposent sur un haut niveau de confiance sociale.

Ce contexte ne dispense pas de prudence – surtout dans les grandes villes et les quartiers festifs – mais il change profondément la manière de vivre la sécurité au quotidien.

Arnaques et fraudes : le vrai talon d’Achille de la sécurité

Si la criminalité violente reste contenue, la Corée du Sud fait face à une explosion des escroqueries, au point que certains experts parlent d’une « pandémie d’arnaques ». Pour un expatrié, c’est probablement le principal risque financier et psychologique à maîtriser.

Un pays frappé par une « pandémie d’arnaques »

Un rapport récent sur l’état des escroqueries en Corée du Sud, élaboré par plusieurs acteurs spécialisés dans la prévention de la fraude, dresse un constat préoccupant :

44 % des adultes coréens déclarent avoir été confrontés à une tentative d’arnaque sur les 12 derniers mois ;

26 % disent en avoir été effectivement victimes ;

– un adulte est exposé en moyenne à 56 tentatives d’escroquerie par an ;

– les pertes liées aux arnaques se comptent en milliards de dollars, avec certaines formes de fraudes – notamment le voice phishing – en forte hausse.

Pour les autorités, la montée en puissance de l’IA générative, des deepfakes et des réseaux criminels transfrontaliers complexifie encore la donne. Les escrocs bénéficient d’outils automatisés pour personnaliser leurs attaques, imiter des voix ou produire de faux documents très convaincants.

Les principales arnaques à connaître quand on s’expatrie

S’installer en Corée du Sud implique très vite de jongler avec un numéro de téléphone local, un compte bancaire, des applications de paiement et des plateformes en ligne. Autant de portes d’entrée pour les escrocs.

Parmi les schémas les plus fréquents :

Exemple :

Le voice phishing (보이스피싱) en Corée du Sud utilise des appels ou SMS frauduleux imitant des institutions officielles. Les escrocs se font passer pour une banque, la police, le parquet, le fisc, les services d’immigration ou même l’employeur de la victime. Les arnaques courantes incluent : une fausse enquête judiciaire exigeant un « transfert des fonds vers un compte sécurisé », un prétendu problème avec un compte bancaire ou une carte, ou des menaces de déportation ou d’annulation de visa pour les étrangers, accompagnées d’une demande de scans de passeport ou de carte de résident.

Arnaques aux investissements et aux cryptomonnaies Ce sont aujourd’hui les formes les plus répandues. Promesses de rendements très élevés, faux conseillers financiers, plateformes d’échange fictives ou clones de sites connus, ou encore faux services clients d’exchanges crypto. Les gains sont souvent simulés sur une interface jusqu’au moment du retrait, qui n’arrive jamais.

Escroqueries liées aux prêts personnels Très anciennes en Corée, elles ciblent aussi les étrangers qui cherchent un crédit vite fait : on vous propose un prêt, mais on exige des frais initiaux (frais de dossier, assurance, garantie). Une fois les frais payés, le prêt ne vient jamais.

Arnaques de shopping en ligne Sites e-commerce fictifs, boutiques vendant des produits contrefaits, fausses annonces de seconde main : ces escroqueries touchent de nombreux résidents. Une bonne partie des victimes d’escroquerie ont été piégées par des achats en ligne.

Faux logements et locations Des annonces immobilières alléchantes circulent avec de fausses photos, de mauvaises adresses ou des logements qui n’existent tout simplement pas. Les arnaqueurs insistent pour recevoir un dépôt avant la visite. Certaines plateformes plus tournées vers les étrangers sont heureusement plus sécurisées, mais la prudence reste de mise.

Astuce :

Méfiez-vous des chauffeurs se présentant comme liés à un hôtel ou à un service officiel et proposant un tarif fixe, car ils peuvent ensuite multiplier le prix à l’arrivée. D’autres pratiques courantes incluent le trucage du compteur ou la prise de détours injustifiés pour augmenter la facture.

Approches « culturelles » ou spirituelles Des individus abordent surtout les étrangers dans les quartiers touristiques, prétextant une « expérience culturelle » ou une cérémonie traditionnelle. L’invitation débouche sur une demande de don faramineux, parfois chiffrée selon l’âge de la victime.

Bars, clubs et « guides » non officiels Certains établissements pratiquent des ajouts gonflés pour les étrangers ou imposent des consommations extrêmement chères. Des pseudo-guides vous proposent des tours gratuits ou peu chers… puis vous emmènent dans des boutiques ou bars où ils touchent une commission sur vos dépenses.

Arnaques « administratives » par SMS Messages de pseudo-services de livraison, d’impôts, de remboursements de taxes ou de coupons gouvernementaux. Tous renvoient vers des liens malveillants ou des formulaires destinés à voler vos identifiants, codes OTP ou mots de passe.

Pour un nouvel arrivant, la difficulté tient au fait que la Corée du Sud est par ailleurs un pays extrêmement digitalisé : beaucoup de démarches passent par SMS, applis bancaires, authentification à double facteur. Distinguer les vrais messages des faux devient un art à part entière.

Comment les autorités réagissent à cette vague d’arnaques

Les institutions coréennes ne restent pas passives face à cette vague de fraude :

Mesures de lutte contre la fraude

Initiatives mises en place pour renforcer la sécurité et protéger les citoyens contre les escroqueries.

Durcissement pénal

Jusqu’à 10 ans de prison pour escroquerie, y compris la fraude par ordinateur.

Mutualisation des données

Partage d’alertes entre banques, opérateurs télécoms et police via des plateformes dédiées.

Blocage d’urgence

Gel immédiat des comptes bancaires identifiés comme suspects.

Campagnes de sensibilisation

Information des résidents sur les scénarios frauduleux les plus courants, en plusieurs langues.

Certaines organisations internationales comme la Global Anti-Scam Alliance appellent également à une meilleure coopération mondiale, à la création de hubs de partage de données sur les arnaques et à une responsabilisation accrue des grandes plateformes numériques.

Bons réflexes pour réduire son exposition

Dans un environnement où les tentatives d’escroquerie sont fréquentes, les bonnes habitudes quotidiennes comptent plus que la seule répression pénale.

Pour un expatrié, quelques principes simples font une grande différence :

ne jamais transférer d’argent sur la base d’un appel ou SMS non sollicité, même si le numéro semble local ;

ne jamais communiquer mots de passe, codes OTP, PIN, ni envoyer de scans de passeport ou de carte de résident par messagerie non sécurisée ;

– en cas d’appel d’une « banque », d’un « procureur », de la « police » ou de « l’immigration », raccrocher et rappeler via le numéro officiel trouvé sur le site de l’institution ou sur la carte de votre banque ;

– activer les filtres anti-spam et le blocage des numéros inconnus sur votre smartphone ;

– ne jamais cliquer sur les liens d’un SMS concernant des livraisons, remboursements d’impôts, coupons ou pénalités : passer par le site ou l’appli officielle ;

– se méfier des offres d’emplois « faciles » qui demandent d’utiliser votre compte bancaire pour transférer des fonds ou recevoir des colis – vous risquez d’être impliqué comme « mule » dans des circuits criminels.

En matière de logement, de taxi, de shopping, la règle est la même : privilégier les canaux officiels, les applis reconnues, les boutiques établies, et vérifier systématiquement les avis et la réputation en ligne.

Comprendre le cadre légal : un système protecteur mais exigeant

La Corée du Sud est un État de droit doté d’un système judiciaire structuré en plusieurs niveaux (tribunaux de district, hautes cours, Cour suprême, Cour constitutionnelle). Pour un expatrié, la première règle est claire : la loi locale s’applique intégralement, quelle que soit votre nationalité. L’ignorance de la loi n’est pas un argument recevable.

La fraude en droit coréen

Le Code pénal coréen définit la fraude autour de quatre éléments :

une tromperie (mensonge, dissimulation d’informations essentielles) ;

– un acte de disposition du patrimoine par la victime (paiement, signature d’un contrat, cession d’un bien) ;

un avantage patrimonial tiré par l’auteur (argent, garantie, libération de dette, etc.) ;

– l’intention frauduleuse.

Les peines encourues pour les principales catégories de fraude sont significatives :

Infraction (Code pénal coréen)Sanction maximale prévue
Escroquerie classique (Article 347)10 ans de prison ou 20 M KRW d’amende
Escroquerie par ordinateur (Article 347-2)10 ans de prison ou 20 M KRW d’amende
Quasi-fraude (exploitation d’un mineur / handicap)10 ans de prison ou 20 M KRW d’amende
Utilisation illégale de services (téléphones, etc.)3 ans de prison ou 5 M KRW d’amende
Profit injustifiable (exploitation de détresse)3 ans de prison ou 10 M KRW d’amende

Pour un expatrié victime d’escroquerie, deux voies principales existent :

– la voie pénale : dépôt de plainte auprès de la police (112), éventuellement du régulateur financier (1332) ou de l’agence de cybersécurité (118) ;

– la voie civile : action en dommages-intérêts contre l’auteur, devant les tribunaux civils.

Bon à savoir :

Les amendes versées dans le cadre d’une procédure pénale sont perçues par l’État, et non par la victime. Cependant, engager une action pénale peut exercer une pression sur le fraudeur, l’incitant à rembourser la victime dans l’espoir d’obtenir une sanction atténuée de la part du juge.

Droits et obligations des étrangers

Les résidents étrangers bénéficient de droits concrets en cas de litige ou de problème :

droit d’être informé de leurs droits en cas d’arrestation, y compris le droit au silence et à un avocat ;

– droit à un interprète lors des interrogatoires et audiences (même si la qualité des traductions peut varier, notamment en français) ;

– possibilité de demander que leur consulat soit informé de leur détention (Convention de Vienne) ;

– accès à des permanences juridiques (associations, barreaux, services publics d’aide juridique).

En contrepartie, certaines obligations sont strictes :

toujours pouvoir présenter une pièce d’identité valide (passeport ou carte de résident étranger). Ne pas en disposer peut entraîner une amende ;

– respecter les lois locales, notamment en matière de drogues (tolérance zéro), de circulation routière (alcoolémie très basse autorisée), de manifestations politiques (interdites aux étrangers).

Bon à savoir :

En cas de procédure pénale grave, les étrangers risquent souvent la détention provisoire pour prévenir une fuite du pays, et la libération sous caution est rare. Il est donc fortement conseillé d’éviter tout comportement aux limites de la légalité.

Que faire en cas d’arnaque ou de cyberattaque ?

En cas de paiement ou de communication de données à un escroc, le temps est le facteur clé. Les autorités coréennes disposent de dispositifs d’urgence pour tenter de limiter les dégâts.

Les premières heures doivent être structurées ainsi :

1. Contacter immédiatement votre banque pour demander un blocage d’urgence des paiements (지급정지) et la surveillance de votre compte. 2. Appeler la police au 112 pour signaler les faits, en demandant un interprète si nécessaire. 3. Contacter le Service de supervision financière au 1332 pour les fraudes bancaires, cartes, crédits. 4. Appeler l’agence nationale de cybersécurité (KISA) au 118 en cas de phishing, hameçonnage, piratage de compte, malware. 5. Changer tous vos mots de passe et supprimer les applications suspectes. 6. Conserver toutes les preuves : captures d’écran, messages, relevés, identifiants des comptes frauduleux.

En fonction du montant en jeu ou de la complexité, il peut être pertinent de se faire assister par un avocat anglophone ou francophone établi à Séoul, dans un cabinet habitué au traitement des dossiers d’expatriés.

Une société très sûre, mais très codifiée : sécurité sociale et étiquette

La sécurité en Corée du Sud ne se limite pas à l’absence de délinquance. Elle s’inscrit dans une culture fortement marquée par le confucianisme, la hiérarchie, le respect des aînés et le souci de l’harmonie sociale. Pour un expatrié, comprendre ces codes sociaux contribue directement à sa « sécurité » relationnelle et professionnelle.

Hierarchie, « face » et harmonie

Plusieurs notions structurent les interactions :

– la hiérarchie (âge, statut professionnel, ancienneté) reste omniprésente ;

– préserver le kibun (dignité, face) de chacun est essentiel : on évite les confrontations directes, on ne ridiculise pas publiquement ;

– le nunchi – « lire l’atmosphère » – est une compétence sociale clé : observer avant d’agir, adapter son comportement au contexte ;

– le groupe prime sur l’individu : les attitudes perçues comme trop individualistes ou braquées peuvent générer incompréhension ou mise à l’écart.

Pour un nouvel arrivant, ce fonctionnement peut paraître contraignant, voire opaque, mais il est aussi un puissant facteur de stabilité sociale et de prévisibilité des comportements.

Codes de politesse et gestes à maîtriser

Quelques règles simples améliorent immédiatement la qualité des interactions et évitent des malentendus :

saluer en effectuant une légère inclinaison de la tête ou du buste, notamment envers les personnes plus âgées ou hiérarchiquement supérieures ;

utiliser les deux mains pour donner ou recevoir un objet (carte de visite, boisson, cadeau) en signe de respect ;

– éviter les contacts physiques trop familiers avec des inconnus (tapes dans le dos, embrassades) ;

– limiter les démonstrations d’affection en public, surtout dans les lieux familiaux ou en présence de personnes âgées ;

– ne jamais planter ses baguettes à la verticale dans un bol de riz (geste associé aux rites funéraires) ;

– retirer ses chaussures en entrant dans un foyer, certains restaurants traditionnels, temples ou hanoks.

Maîtriser progressivement ces codes réduit les tensions invisibles, ouvre des portes et protège, d’une certaine manière, des réactions hostiles ou des malentendus.

Sécurité des femmes : un environnement globalement rassurant mais imparfait

De nombreuses expatriées soulignent à quel point elles se sentent en sécurité en Corée du Sud, y compris en rentrant seules tard le soir, ce qui contraste avec d’autres pays. Les faits divers de harcèlement ou d’agressions ciblées existent, mais restent statistiquement rares.

Attention :

Les points de vigilance restent toutefois réels et doivent être pris en compte.

des comportements déplacés sous l’emprise de l’alcool dans les quartiers de bars ou de clubs – notamment autour de Hongdae ou d’Itaewon ;

– quelques cas de voyeurisme technologique (caméras cachées, molka) dans des lieux privés ou des toilettes ;

– un certain fétichisme autour des femmes étrangères de certaines origines, pouvant se traduire par des propos ou attitudes intrusives.

Les consignes de bon sens restent valables : surveiller ses boissons, éviter de trop s’isoler avec des inconnus rencontrés en soirée, privilégier un retour en taxi réservé via une appli officielle, et ne pas hésiter à solliciter la police en cas de comportement menaçant. Les forces de l’ordre sont généralement réactives, et peuvent raccompagner une personne se sentant en danger.

Transports et déplacements : sûrs, efficaces… mais à apprivoiser

Les transports publics coréens sont souvent cités comme un modèle mondial : réseau dense, propreté, ponctualité, tarifs raisonnables. Ils sont aussi globalement très sûrs, y compris tard le soir.

Métros et bus : un environnement très encadré

Les grandes villes disposent de métros étendus, avec signalétique multilingue et vidéosurveillance. Les stations sont équipées de portes palières, limitant le risque de chute sur les voies. Des sièges réservés (personnes âgées, femmes enceintes, personnes handicapées) sont clairement identifiés.

Sur ces réseaux, les risques principaux sont :

le vol à la tire dans les wagons bondés aux heures de pointe ;

– quelques comportements importuns en soirée (personnes alcoolisées, harcèlement isolé).

Les règles implicites de bonne conduite renforcent le sentiment de sécurité : on parle à voix basse, on évite de manger ou de boire, on ne téléphone pas bruyamment.

Les bus urbains suivent la même logique : très utilisés, surveillés, avec une forte discipline de conduite, même si certains chauffeurs peuvent paraître brusques dans la circulation dense.

Taxis et VTC : sûrs, mais sensible au surtourisme

Les taxis officiels – facilement reconnaissables – restent un moyen de transport abordable et globalement fiable. L’usage d’applications de type Kakao T permet d’éviter la plupart des désagréments : prix estimatif, trajet tracé, paiement dématérialisé.

Les arnaques les plus fréquentes pour les étrangers restent concentrées autour des aéroports et de certains quartiers touristiques :

individu se présentant comme « taxi » ou « navette d’hôtel » avec un prix annoncé puis multiplié à l’arrivée ;

absence d’utilisation du compteur ou tarification injustifiée (suppléments inventés).

La solution est simple : réserver via une appli ou suivre la file officielle de taxis à l’aéroport, refuser tout taxi sans compteur ou non clairement identifié, et vérifier que le compteur démarre correctement.

Circulation routière : risque plus élevé pour les piétons

Paradoxalement, dans un pays très sûr, la route constitue l’un des principaux dangers physiques du quotidien :

conduite parfois agressive ;

non-respect occasionnel des feux ou des passages piétons ;

scooters de livraison circulant sur les trottoirs dans les quartiers commerçants.

Astuce :

Pour un expatrié, il est prudent d’adopter quelques habitudes : se renseigner sur les coutumes locales, conserver des copies numériques de ses documents importants, souscrire une assurance santé internationale, et maintenir une réserve d’argent liquide pour les urgences.

traverser uniquement sur les passages piétons, même avec feu vert, en vérifiant visuellement que les véhicules s’arrêtent réellement ;

– rester attentif aux scooters sur les trottoirs, particulièrement autour des restaurants et cafés le soir ;

– éviter les raccourcis dans des ruelles très étroites sans trottoir.

En cas d’accident impliquant un piéton, le conducteur est souvent présumé responsable au regard de la loi coréenne, même si la faute est partagée. C’est un élément à connaître si vous décidez de conduire : le cadre légal protège fortement les usagers vulnérables.

Santé, environnement et catastrophes : une sécurité très organisée

La sécurité en Corée du Sud, c’est aussi la capacité du pays à faire face aux risques sanitaires, aux aléas climatiques et aux grandes catastrophes. Sur ces terrains, la Corée dispose de systèmes sophistiqués, mais pas exempts de limites.

Un système de santé parmi les plus performants, mais très encadré

Pour les expatriés, la bonne nouvelle est claire : la Corée du Sud offre un système de santé moderne, efficace et accessible, basé sur une assurance maladie nationale quasi universelle.

Sur le plan purement sanitaire :

hôpitaux et cliniques sont bien équipés, avec un grand nombre de lits par habitant ;

– la qualité des soins est comparée aux meilleurs standards de l’OCDE, notamment pour la prise en charge de certains cancers et des accidents vasculaires cérébraux ;

l’espérance de vie y est très élevée.

La contrepartie, pour un expatrié, est un cadre administratif strict :

inscription quasi obligatoire à l’assurance santé nationale (NHIS ou NHI) pour tout séjour de plus de six mois ;

– cotisations prévues sur le salaire ou calculées sur les revenus pour les indépendants ;

système de co-paiement : l’assurance couvre une partie des frais, mais pas la totalité, ce qui pousse beaucoup de résidents à souscrire une assurance privée complémentaire, notamment pour les maladies chroniques.

Exemple :

Le tableau suivant donne un aperçu simplifié des données ou concepts présentés dans l’article, permettant une compréhension rapide et synthétique des informations essentielles.

AspectCaractéristiques principales pour un expatrié
Type de systèmeAssurance maladie nationale (NHIS) + compléments privés
Adhésion expatriésObligatoire après 6 mois de résidence avec carte d’étranger
Part de coût prise en chargeEnviron 50–80 % selon le type de soin
Reste à charge / co-paiement20 à 50 %, plafonné annuellement selon les revenus
Langues dans les grands hôpitauxAnglais souvent disponible, parfois autres langues
Assurance privéeUtilisée pour réduire les restes à charge et couvrir maladies non prises en charge

Les urgences médicales sont bien gérées (numéro 119), mais les délais d’attente peuvent être longs, y compris dans certains hôpitaux réputés, ce qui justifie là encore l’intérêt d’une assurance internationale prévoyant des options de rapatriement.

Qualité de l’air, météo et risques naturels : un environnement à surveiller

Outre la dimension strictement médicale, un expatrié doit aussi composer avec un ensemble de risques environnementaux spécifiques :

Pollution de l’air : épisodes de particules fines et de « poussières jaunes » au printemps, pouvant gêner les personnes souffrant d’asthme ou de maladies respiratoires. Le port de masques filtrants (KF94, FFP2) et l’usage de purificateurs d’air sont courants.

Saisons de mousson et de typhons : pluies intenses, vents violents, inondations locales, glissements de terrain, surtout entre l’été et le début de l’automne. Des alertes sont diffusées par SMS (cell broadcast) et via une application gouvernementale dédiée.

Séismes occasionnels : moins fréquents qu’au Japon, mais pris très au sérieux. Les infrastructures récentes intègrent de plus en plus des normes parasismiques.

L’État sud-coréen a massivement investi dans la gestion des catastrophes :

Préparation et coordination nationale

Les autorités françaises mettent en œuvre une stratégie concertée et des outils variés pour assurer la sécurité et la réactivité en cas de crise.

Coordination des acteurs

Les ministères spécialisés, les agences météorologiques et les services de sécurité intérieure travaillent de concert pour une réponse efficace.

Préparation opérationnelle

Des plans nationaux de gestion des risques et des simulations d’urgence sont organisés régulièrement pour tester et améliorer les procédures.

Alerte des populations

Les citoyens sont alertés via un système multi-canaux : SMS, sirènes, annonces publiques et l’application mobile officielle « Emergency Ready ».

Pour un expatrié, il est vivement conseillé :

d’installer et configurer cette appli sur son téléphone (alertes, cartes d’abris, numéros d’urgence) ;

– de suivre les informations locales en cas de fortes pluies, de typhon ou d’épisode de pollution extrême ;

– de connaître les lieux d’abris de son quartier (souterrains, écoles, bâtiments publics).

Tensions avec la Corée du Nord : un risque très médiatisé mais peu perceptible au quotidien

La péninsule reste techniquement en guerre depuis les années 1950, et les essais de missiles ou la rhétorique belliqueuse du Nord occupent régulièrement les titres de la presse internationale. Pourtant, la vie quotidienne dans le Sud est marquée par une étonnante normalité.

Les autorités maintiennent un état de préparation élevé :

exercices de défense civile périodiques avec sirènes, arrêts temporaires de la circulation, consignes de mise à l’abri ;

surveillance renforcée de la zone démilitarisée (DMZ) et des zones militaires sensibles.

Pour les expatriés, ces exercices peuvent être impressionnants, mais ils font partie du paysage local et ne signifient généralement pas qu’un conflit est imminent. La recommandation principale reste de suivre les consignes officielles et de se tenir informé via les canaux diplomatiques de son pays d’origine.

Vivre au quotidien en sécurité : quelques conseils pratiques pour expatriés

Au-delà des grands chapitres (criminalité, santé, catastrophes), la sécurité d’une expatriation passe par une multitude de détails pratiques. Ils concernent autant la gestion de ses papiers, de son argent, de ses déplacements que la façon de construire son réseau local.

Documents, argent et logement : organiser sa « base de sécurité »

Pour minimiser les risques administratifs et financiers :

conserver plusieurs copies (physiques et numériques) de ses documents essentiels : passeport, carte de résident, contrat de travail, bail, attestations d’assurance ;

– adopter un mode de paiement majoritairement électronique (cartes, T-Money, applis de paiement) en évitant de porter trop de liquide ;

sécuriser l’accès à ses comptes par des mots de passe robustes, des doubles facteurs d’authentification, et surveiller les relevés régulièrement ;

– pour le logement, privilégier les agences sérieuses ou les plateformes spécialisées dans l’accompagnement des étrangers, et toujours vérifier l’adresse, l’existence du bien et l’identité du propriétaire.

Attention :

En Corée du Sud, le système de dépôt de garantie (key money) pour les locations peut s’élever à plusieurs dizaines de milliers d’euros. Un contrat mal rédigé ou une fraude sur ce dépôt peut entraîner de lourdes conséquences financières.

Se construire un réseau : une forme de sécurité invisible

L’une des forces de la vie d’expatrié en Corée tient à la densité des communautés étrangères et des groupes d’entraide : associations, réseaux professionnels, groupes en ligne, événements multiculturels.

Rejoindre ces réseaux :

facilite l’accès à des retours d’expérience concrets sur les quartiers, les employeurs, les écoles, les médecins ;

permet de mutualiser des informations sur les arnaques du moment, les pièges à éviter, les bons plans fiables ;

– offre un filet de sécurité psychologique, particulièrement utile face au choc culturel et à la barrière de la langue.

Bon à savoir :

Développer des relations de confiance avec des collègues, voisins ou amis locaux est un facteur de sécurité important. Ces personnes peuvent vous alerter sur les comportements inappropriés, vous accompagner dans des démarches administratives délicates et vous assister en cas de problème.

Gérer la barrière de la langue et les malentendus

Même si l’anglais est largement enseigné, tous les Coréens ne le maîtrisent pas, loin de là, surtout en dehors des grandes métropoles et des secteurs très internationaux. La barrière linguistique peut compliquer :

les interactions avec la police ;

les démarches à la banque, à l’hôpital, à l’immigration ;

la compréhension exacte de certains contrats ou documents officiels.

Pour réduire ce risque :

apprendre un minimum de coréen (formules de politesse, chiffres, vocabulaire de base) ;

utiliser des applis de traduction performantes ;

solliciter des services où l’on sait que des interlocuteurs anglophones sont présents (centres internationaux, grandes cliniques, bureaux dédiés aux étrangers dans certaines villes).

En cas de litige sérieux, il est préférable de recourir à un avocat habitué aux dossiers d’étrangers, plutôt que de s’en remettre uniquement à des amis ou à des traductions approximatives.

Conclusion : une expatriation globalement très sûre, à condition d’être informé

La sécurité en Corée du Sud repose sur un socle solide : faible criminalité violente, institutions réactives, infrastructures modernes, culture de la discipline et de l’ordre public. Pour un expatrié, ce contexte se traduit par une grande liberté de mouvement, un sentiment de sécurité très supérieur à celui de nombreuses grandes métropoles, et un environnement propice à une vie quotidienne paisible.

Les défis ne doivent toutefois pas être sous-estimés :

Attention :

Séjourner dans le pays implique de se prémunir contre l’explosion des escroqueries numériques sophistiquées, d’être vigilant face à une circulation routière parfois risquée pour les piétons, d’anticiper les épisodes environnementaux (pollution, pluies extrêmes, typhons) et de respecter un cadre juridique strict concernant les drogues, l’alcool au volant et les manifestations politiques.

En s’appuyant sur les outils existants (applications officielles, numéros d’urgence, assurance santé et voyage, réseaux d’expatriés), en respectant les codes locaux et en adoptant quelques réflexes simples de cybersécurité et de vigilance, il est tout à fait possible de vivre une expatriation sereine en Corée du Sud, en profitant pleinement de la richesse de ce pays sans céder ni à l’insouciance ni à la paranoïa.

La clé, comme souvent, tient en deux mots : information et préparation. Avec eux, la Corée du Sud peut devenir non seulement une destination professionnelle ou académique de choix, mais aussi l’un des endroits les plus sûrs où construire un bout de sa vie.

Pourquoi il est préférable de me contacter ? Voilà un exemple concret :

Un retraité de 62 ans, avec un patrimoine financier supérieur à un million d’euros bien structuré en Europe, souhaitait changer de résidence fiscale pour optimiser sa charge imposable et diversifier ses investissements, tout en maintenant un lien avec la France. Budget alloué : 10 000 euros pour l’accompagnement complet (conseil fiscal, formalités administratives, relocalisation et structuration patrimoniale), sans vente forcée d’actifs.

Après analyse de plusieurs destinations attractives (Corée du Sud, Grèce, Chypre, Maurice), la stratégie retenue a consisté à cibler la Corée du Sud pour sa fiscalité modérée sur certains revenus étrangers, ses accords de non‑double imposition avec la France, son système bancaire développé et la possibilité de structurer des revenus financiers à l’international. La mission a inclus : audit fiscal pré‑expatriation (exit tax ou non, report d’imposition), obtention du visa de séjour longue durée et de l’Alien Registration Card, organisation de la couverture santé locale et coordination avec la CPAM, transfert de résidence bancaire, plan de rupture des liens fiscaux français (183 jours/an hors France, centre d’intérêts économiques), mise en relation avec un réseau local (avocat, immigration, intermédiaires bilingues pour l’intégration) et intégration patrimoniale (analyse et restructuration si nécessaire), tout en anticipant les enjeux culturels et linguistiques propres à la Corée du Sud.

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A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Expert en gestion de patrimoine internationale depuis plus de 20 ans, j’accompagne mes clients dans la diversification stratégique de leur patrimoine à l’étranger, un impératif face à l’instabilité géopolitique et fiscale mondiale. Au-delà de la recherche de revenus et d’optimisation fiscale, ma mission est d’apporter des solutions concrètes, sécurisées et personnalisées. Je conseille également sur la création de sociétés à l’étranger pour renforcer l’activité professionnelle et réduire la fiscalité globale. L’expatriation, souvent liée à ces enjeux patrimoniaux et entrepreneuriaux, fait partie intégrante de mon accompagnement sur mesure.

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