Droit de succession en Turquie : héritage et testament

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

Au cœur des dynamiques familiales et patrimoniales en Turquie, le droit de succession joue un rôle crucial en définissant les règles autour de l’héritage et du testament. Comprendre comment les biens d’une personne décédée sont transmis à ses héritiers devient essentiel dans un pays où les traditions culturelles et les textes juridiques doivent s’harmoniser.

Cet article dévoile les mécanismes légaux spécifiques à la Turquie, mettant en lumière comment les principes de la loi civile turque influencent les successions, tout en abordant les subtilités des testaments et les droits réservataires des membres de la famille.

Découvrez comment ces règles façonnent les relations familiales et influencent la gestion des patrimoines au sein d’une société turque en évolution constante.

Droit de succession en Turquie : aperçu général

Le système de droit de succession en Turquie est principalement régi par le Code civil turc, qui établit un cadre légal protecteur pour les héritiers et impose une répartition équitable des biens du défunt.

Principales lois et règlements

  • Le Code civil turc régit l’ensemble du processus successoral.
  • Les articles 598 à 602 encadrent l’ouverture, la validation et l’exécution des testaments.
  • Le principe de « succession universelle » s’applique : tous les biens (actifs et passifs) sont transmis aux héritiers à l’instant du décès.

Principaux acteurs impliqués

  • Les héritiers légaux : conjoint survivant, enfants, parents, frères et sœurs, grands-parents.
  • Le tribunal civil de paix (Sulh Hukuk Mahkemesi), compétent pour l’ouverture du testament et la délivrance du certificat de succession.
  • L’exécuteur testamentaire, s’il a été désigné par le défunt.
  • Les notaires, pouvant intervenir pour authentifier certains actes successoraux.

Types de biens inclus dans l’héritage

  • Biens immobiliers (terrains, maisons, appartements)
  • Biens mobiliers (voitures, bijoux, meubles)
  • Avoirs financiers (comptes bancaires, actions)
  • Dettes (les héritiers héritent aussi des dettes du défunt, sauf renonciation)
Type de bienInclus dans l’héritage
ImmobilierOui
MobilierOui
Avoirs financiersOui
DettesOui (par principe)

Taux et principes fiscaux applicables

  • La Turquie applique des taux d’imposition progressifs sur la succession, généralement entre 1 % et 30 % selon la valeur du patrimoine transmis et le degré de parenté.
  • Les héritiers proches (conjoint, enfants) bénéficient de taux plus faibles.
  • Les droits de succession sont dus avant le partage définitif des biens.

Droits des héritiers et procédures légales

  • Les héritiers réservés (descendants, conjoint, parfois parents) bénéficient de parts minimales obligatoires, protégées par la loi.
  • Les héritiers peuvent accepter ou refuser l’héritage.
  • Le certificat de succession, délivré par le tribunal ou le notaire, est indispensable pour accéder aux biens du défunt.
  • La rédaction d’un testament doit respecter des formes précises : écrit, daté, signé, ou authentifié devant notaire.
  • Le testament est présenté au tribunal pour vérification de son authenticité et exécution.

Exemples concrets et cas récents

  • Si un citoyen turc décède sans testament, les enfants et le conjoint se partagent les biens. Par exemple, le conjoint reçoit un quart de la succession s’il y a des descendants, ou la moitié s’il n’y a pas d’enfants mais d’autres héritiers légaux.
  • En l’absence de descendants ou de conjoint, la succession revient aux parents, puis aux frères et sœurs, puis aux grands-parents.
  • En cas de dettes importantes, un héritier peut refuser la succession par déclaration écrite au tribunal civil de paix dans un délai de trois mois à partir de la connaissance du décès.

Pratiques courantes et défis fréquents

  • Les litiges portent souvent sur la répartition des biens immobiliers ou la contestation des parts réservées.
  • Le non-respect des formalités de testament peut entraîner son annulation.
  • La gestion des biens étrangers détenus par le défunt peut compliquer la procédure, nécessitant parfois l’intervention d’experts internationaux.

Les héritiers réservés ne peuvent être totalement exclus, même par testament, garantissant une protection minimale à certains membres de la famille.

En Turquie, le certificat de succession est la clé administrative permettant de débloquer les comptes bancaires, vendre un bien immobilier ou transférer tout autre actif au nom des héritiers.

Bon à savoir :

En Turquie, le droit de succession suit principalement le Code civil turc qui régit les transferts de biens après le décès. Les héritiers légaux incluent généralement le conjoint et les descendants, bien que la loi permette aussi l’héritage par testament, qui doit être rédigé selon des règles strictes pour être valide. Les types de biens compris dans une succession peuvent inclure des biens immobiliers, des actifs financiers et d’autres propriétés personnelles. Le barème fiscal sur les successions varie en fonction de la valeur totale de l’héritage, avec des taux progressifs, commençant typiquement autour de 1% pour les plus bas dans l’échelle et atteignant jusqu’à 10% pour les successions de grande valeur. Quelle que soit la nature du testament, les procédures légales exigent souvent la nomination d’un administrateur pour superviser le partage des biens, ce qui peut entraîner des retards et des conflits, surtout si la répartition est contestée. Il est essentiel d’être bien informé et conseillé pour éviter des complications, par exemple dans le cas de successions transfrontalières où des différences de législation peuvent émerger, rendant la collaboration entre autorités internationales nécessaire.

Règles de succession pour les expatriés en Turquie

Lois régissant le droit de succession pour les étrangers en Turquie

Le Code civil turc constitue la base du droit des successions en Turquie, s’appliquant aussi bien aux citoyens turcs qu’aux étrangers résidant ou possédant des biens dans le pays.

Les étrangers ont les mêmes droits successoraux que les citoyens turcs pour les biens situés en Turquie. La loi turque s’applique d’office pour la succession des biens immobiliers localisés sur le territoire, même si le défunt était étranger.

Les conventions internationales et traités bilatéraux, notamment ceux sur la non double-imposition, peuvent influencer la fiscalité applicable et la reconnaissance des droits successoraux des expatriés.

Conditions pour qu’un expatrié puisse hériter en Turquie

  • Être désigné héritier légal (parent, conjoint, enfant) ou mentionné dans un testament valide selon la loi turque.
  • Fournir les documents d’état civil et de filiation, traduits et légalisés si nécessaire.
  • Accepter formellement ou renoncer à la succession dans un délai de trois mois à compter de la connaissance du décès.

Différences de traitement entre expatriés et citoyens turcs

AspectCitoyens turcsExpatriés/Étrangers
Droit de successionIdentiqueIdentique
Réserve héréditaireApplicableApplicable
Application de traités internationauxNonOui (si traité en vigueur)
FiscalitéSoumisSoumis (avec adaptations)

Aucune distinction majeure n’est faite entre expatriés et citoyens turcs pour la répartition des biens ou la reconnaissance des héritiers. Toutefois, les conventions internationales peuvent alléger ou adapter certaines formalités pour les étrangers.

Processus juridiques pour la rédaction et la reconnaissance des testaments pour expatriés

  • Un testament peut être rédigé devant un notaire turc, à la main (testament olographe), ou devant deux témoins.
  • Les testaments étrangers doivent être traduits, légalisés et reconnus par les autorités turques pour être valides.
  • La loi turque impose le respect des parts réservataires (réserve héréditaire) : une partie de la succession est obligatoirement attribuée aux héritiers réservataires (enfants, conjoint).

Restrictions et exigences spécifiques pour transmettre des biens en Turquie

  • La liberté testamentaire est limitée par la réserve héréditaire : il n’est pas possible de déshériter totalement ses enfants ou son conjoint.
  • Les dettes du défunt sont transmises aux héritiers, qui peuvent refuser la succession dans les trois mois.
  • En l’absence d’héritiers légaux ou désignés, les biens reviennent à l’État turc.

Impact des conventions bilatérales de non double-imposition et implications fiscales

  • Les conventions de non double-imposition signées par la Turquie avec certains pays permettent d’éviter que les héritiers expatriés ne paient l’impôt sur la succession à la fois en Turquie et dans leur pays d’origine.
  • Les droits de succession en Turquie sont calculés selon la valeur des biens transmis, avec des taux progressifs.
  • Les héritiers disposent d’un délai de trois ans pour s’acquitter de l’impôt sur la succession. Les modalités peuvent être adaptées en fonction des conventions fiscales internationales applicables.

À retenir :

Les expatriés bénéficient des mêmes droits successoraux que les citoyens turcs, sous réserve du respect de la réserve héréditaire et des démarches administratives spécifiques.

L’existence de conventions internationales peut alléger la fiscalité et les procédures pour les expatriés, mais il est indispensable de faire reconnaître les testaments étrangers et de se conformer aux exigences locales pour garantir la transmission des biens.

Bon à savoir :

En Turquie, le droit de succession des expatriés est principalement régi par le Code civil turc, complété par certains traités internationaux qui influencent les droits de succession, comme les conventions bilatérales de non double-imposition. Pour qu’un expatrié puisse hériter en Turquie, il doit parfois satisfaire à certaines exigences spécifiques, telles que la reconnaissance légale de leur testament, qui peut nécessiter une authentification par un notaire turc.

Un expatrié jouit en général des mêmes droits qu’un citoyen turc pour la succession, sauf exceptions liées à la nationalité qui peuvent influencer l’application de la loi étrangère. Les testaments rédigés à l’étranger doivent être conformes aux conditions formelles turques pour être valides, et toute transmission de biens doit s’accompagner d’une analyse fiscale minutieuse, car des obligations peuvent varier selon le lieu de résidence de l’héritier.

Il est crucial de se renseigner sur les implications fiscales spécifiques, comme les droits de succession qui ne bénéficient pas d’exemptions automatiques pour les étrangers, comparées à certaines situations prévues pour les nationaux.

Testament international en Turquie : ce qu’il faut savoir

La reconnaissance légale des testaments internationaux en Turquie repose principalement sur le Code civil turc et la Convention de Washington de 1973 relative aux testaments internationaux, à laquelle la Turquie est partie. Un testament international peut être reconnu en Turquie s’il respecte les conditions formelles imposées par cette convention ainsi que les exigences du droit turc.

Conditions nécessaires pour la validité d’un testament international en Turquie :

  • Le testament doit être rédigé conformément à l’une des trois formes reconnues :
    • Testament officiel (devant notaire)
    • Testament manuscrit (entièrement écrit, daté et signé par le testateur)
    • Testament oral (seulement en cas de péril imminent)
  • Il doit respecter les droits réservataires des héritiers protégés, comme les enfants et le conjoint survivant.
  • Pour un ressortissant étranger ou si des biens sont situés hors de Turquie, il est recommandé d’assurer une traduction officielle du document afin d’éviter toute ambiguïté juridique.
Type de testamentConditions principalesValidité internationale
Officiel (notarié)Devant notaire + ratificationOui
ManuscritÉcrit, daté et signé entièrement par le testateurOui
OralDanger imminent uniquementTrès limitée

Procédure administrative à suivre pour l’homologation :

  • Présentation du testament au tribunal civil de paix compétent (Sulh Hukuk Mahkemesi).
  • Vérification formelle et authentification du document.
  • Sécurisation provisoire des biens jusqu’à résolution complète.
  • Nomination éventuelle d’un exécuteur testamentaire.

Application pratique de la Convention de Washington 1973 :

La Convention vise à faciliter la reconnaissance transfrontalière des testaments internationaux. En vertu du droit turc :

Un testament conforme aux prescriptions internationales peut être reconnu s’il ne contredit pas les règles impératives locales telles que les parts réservataires.
L’application concrète implique souvent une analyse par un juriste spécialisé pour vérifier compatibilité avec le Code civil turc.

Exigences spécifiques pour étrangers ou biens situés à l’étranger :

  • Principe important : réciprocité entre pays – absence peut entraîner rejet ou non-transfert.
  • Traduction certifiée obligatoire si original n’est pas en turc.
  • Les dispositions concernant les biens hors territoire peuvent nécessiter validation dans chaque pays concerné.

Conseils pratiques pour rédiger un testament international en Turquie :

Points essentiels :

  • Consulter systématiquement un avocat spécialisé localement avant rédaction.
  • S’assurer que toutes dispositions respectent strictement les parts réservataires obligatoires.
  • Préparer tous documents dans plusieurs langues officielles selon localisation des biens et héritiers potentiels.

Liste synthétique :

  • Revoir chaque clause avec expert juridique turc
  • Faire traduire officiellement tout document non rédigé directement en turc
  • Notifier vos héritiers désignés dès rédaction finale
  • Anticiper délais administratifs parfois longs lors du processus judiciaire

Encadrer son patrimoine via deux dispositifs :

Testament national distinct si vous possédez aussi des actifs hors Turquie

Testament international conforme à la Convention mais validé selon procédure locale

Enfin, il reste crucial d’adapter chaque démarche aux particularités culturelles locales : transparence auprès famille élargie recommandée afin d’éviter litiges post-mortem.

Bon à savoir :

En Turquie, les testaments internationaux sont reconnus légalement sous certaines conditions grâce à l’adhésion à la Convention de Washington de 1973. Pour qu’un testament international soit validé, il doit respecter les formalités prévues par cette convention, ainsi que par le code civil turc. Parmi les conditions essentielles, le testament doit être authentifié par un notaire et traduit en turc si rédigé dans une autre langue. La Turquie n’impose pas d’exigences spécifiques aux ressortissants étrangers, mais des procédures existent pour les biens situés à l’étranger. Il est recommandé de consulter un avocat spécialisé pour s’assurer de la conformité des documents aux coutumes locales. Les démarches administratives incluent la vérification des certificats du notaire et un enregistrement au tribunal compétent. Pour ceux souhaitant rédiger un testament international en Turquie, il est conseillé de collaborer étroitement avec un juriste local pour éviter toute ambiguïté et assurer la validité du testament selon la législation turque.

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A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Cyril Jarnias est un expert indépendant en gestion de patrimoine internationale avec plus de 20 ans d'expérience. Expatrié, il se consacre à aider les particuliers et les chefs d'entreprise à construire, protéger et transmettre leur patrimoine en toute sérénité.

Sur son site cyriljarnias.com, il développe son expertise sur l’immobilier international, la création de société à l’étranger et l’expatriation.

Grâce à son expertise, il offre des conseils avisés pour optimiser la gestion patrimoniale de ses clients. Cyril Jarnias est également reconnu pour ses interventions dans de nombreux médias prestigieux tels que BFM Business, les Français de l’étranger, Le Figaro, Les Echos ou encore Mieux vivre votre argent, où il partage ses connaissances et son savoir-faire en matière de gestion de patrimoine.

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