Fiscalité des expatriés : revenus et taxes au Nicaragua

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

Naviguer dans les méandres de la fiscalité au Nicaragua peut s’avérer complexe, surtout pour les expatriés qui s’installent dans ce pays aux mille charmes. Avec des règles qui évoluent fréquemment, comprendre les implications de l’impôt sur le revenu et de la taxe foncière est crucial pour assurer une bonne gestion financière et éviter des surprises désagréables.

Cet article se propose de guider les lecteurs à travers l’enchevêtrement des réglementations fiscales actuelles, tout en mettant en lumière les spécificités qui concernent directement les non-résidents et les moyens d’optimiser leur situation fiscale. L’accès à une information claire et précise est essentiel pour toute personne envisageant de vivre ou d’investir au Nicaragua, et nous vous offrons ici les clés pour maîtriser cet aspect fondamental de la vie d’expatrié.

Comprendre le système fiscal au Nicaragua

Le système fiscal nicaraguayen repose principalement sur l’imposition des revenus d’origine locale et la taxation des propriétés immobilières. Le pays applique un régime fiscal territorial, ce qui signifie que seuls les revenus générés au Nicaragua sont imposables.

Impôt sur le revenu des personnes physiques

Les résidents sont soumis à un barème progressif sur leurs revenus de source nicaraguayenne :

Revenu imposable annuel (NIO)Impôt minimum (NIO)Taux sur l’excédent
0 – 100 00000 %
100 001 – 200 000015 %
200 001 – 350 00015 00020 %
350 001 – 500 00045 00025 %
Plus de 500 00082 50030 %
  • Les non-résidents sont soumis à une retenue à la source définitive de 20 % sur leurs revenus de source nicaraguayenne.
  • Les expatriés ne sont imposés que sur les revenus de source nicaraguayenne ; les revenus étrangers ne sont pas imposés.
  • Les principales déductions concernent les dépenses professionnelles justifiées pour l’obtention du revenu (applicables surtout aux travailleurs indépendants et entrepreneurs).
  • Les salariés bénéficient généralement de la déduction automatique des cotisations sociales.

Obligations déclaratives et modalités de paiement

  • Les résidents doivent déclarer annuellement leurs revenus via une déclaration fiscale.
  • Les salariés voient l’impôt prélevé à la source par l’employeur, mais une déclaration annuelle est requise si d’autres revenus existent.
  • Les non-résidents subissent la retenue à la source, qui constitue le paiement définitif de leur impôt.
  • Les paiements se font généralement en ligne ou auprès des agences fiscales locales.

Exemple concret

Un expatrié français travaillant au Nicaragua perçoit un salaire annuel de 600 000 NIO, sans autres revenus :

  • Le barème progressif s’applique.
  • Impôt dû = 82 500 NIO + 30 % de (600 000 – 500 000) = 82 500 + 30 000 = 112 500 NIO.
  • Si cet expatrié perçoit également 50 000 € de revenus locatifs en France, ces revenus ne sont pas imposables au Nicaragua.

Taxe foncière (Impuesto de Bienes Inmuebles, IBI)

  • La taxe foncière est due par tout propriétaire de biens immobiliers.
  • Elle est calculée sur la valeur cadastrale, généralement à un taux annuel de 1 %.
  • Des variations régionales existent, certaines municipalités appliquant des taux légèrement supérieurs ou inférieurs.
  • Les exemptions concernent souvent les petites propriétés, les terres agricoles familiales, ou les biens appartenant à l’État ou à des ONG.
  • Le paiement se fait annuellement, auprès de la mairie du lieu de situation du bien.

Exemple :
Un expatrié possède une maison à Granada d’une valeur cadastrale de 2 000 000 NIO.

  • IBI = 2 000 000 × 1 % = 20 000 NIO/an.
  • S’il s’agit de sa résidence principale et que la municipalité propose une exonération partielle sur les premiers 500 000 NIO, l’IBI sera alors calculé sur 1 500 000 NIO, soit 15 000 NIO/an.

Conventions fiscales et double imposition

  • Le Nicaragua ne dispose actuellement d’aucune convention fiscale bilatérale majeure, notamment pas de convention avec la France, la Belgique, la Suisse, le Canada ou les États-Unis.
  • Les expatriés peuvent donc être exposés à une double imposition sur certains revenus, selon la législation de leur pays d’origine.
  • Il est essentiel de consulter un fiscaliste pour optimiser la situation et éviter la double imposition.

À retenir

Le système fiscal nicaraguayen est fondé sur la territorialité, avec une imposition progressive sur les revenus locaux et une taxe foncière proportionnelle à la valeur cadastrale. L’absence de conventions fiscales majeures nécessite une vigilance particulière pour les expatriés.

Bon à savoir :

Les expatriés au Nicaragua doivent s’assurer de déclarer leurs revenus mondiaux pour éviter des sanctions, tandis que la taxe foncière varie selon les municipalités avec des exemptions possibles. Le pays a signé des conventions fiscales avec plusieurs nations pour atténuer la double imposition.

Stratégies pour déclarer vos impôts efficacement

Stratégies spécifiques pour la déclaration efficace de l’impôt sur le revenu et de la taxe foncière au Nicaragua pour les expatriés

  • Résidence fiscale : Au Nicaragua, seuls les revenus générés localement sont imposables. Les revenus de source étrangère ne sont pas soumis à l’impôt nicaraguayen, ce qui constitue un avantage notable pour de nombreux expatriés.
  • Identification fiscale : L’obtention d’un numéro d’identification fiscale (RUC) auprès de la Direction Générale des Impôts (DGI) est indispensable pour toute activité économique et pour la déclaration de l’impôt sur le revenu.
  • Déclaration de la taxe foncière : La taxe foncière (« Impuesto sobre Bienes Inmuebles » – IBI) doit être payée annuellement à la municipalité de résidence. La déclaration et le paiement s’effectuent en général entre janvier et mars.

Conseils pratiques pour la collecte et l’organisation des documents nécessaires

  • Conserver une copie des actes de propriété, contrats de location, justificatifs de paiement et reçus fiscaux.
  • Rassembler tous les justificatifs de revenus générés au Nicaragua (contrats, bulletins de salaire, factures pour les indépendants).
  • Archiver les relevés bancaires, certificats de résidence, preuves de paiement d’impôts précédents et documents d’identité.
  • Numériser et stocker les documents importants dans un dossier sécurisé sur le cloud.

Délais importants à respecter

DémarchePériode/Échéance
Déclaration de l’impôt sur le revenuGénéralement entre janvier et mars
Paiement de la taxe foncière (IBI)Avant le 31 mars de chaque année
Renouvellement du RUCAnnuel, date variable selon la DGI

Outils et logiciels pour simplifier le processus

  • Utilisation de tableurs (Excel, Google Sheets) pour suivre les revenus, dépenses et échéances fiscales.
  • Applications de gestion documentaire (Evernote, Google Drive) pour classer et retrouver rapidement les pièces justificatives.
  • Plateformes de déclaration fiscale en ligne proposées par la DGI, si disponibles.
  • Logiciels de gestion de patrimoine ou d’assistance fiscale internationale pour expatriés.

Importance de l’accompagnement par un expert fiscal

Les lois fiscales nicaraguayennes évoluent régulièrement, et la distinction entre résidence fiscale locale et obligations vis-à-vis du pays d’origine peut être complexe.

Un expert fiscal local maîtrise les subtilités de la fiscalité nicaraguayenne (par exemple, exonérations sur certains investissements ou statuts de retraité).

Un spécialiste international aide à éviter la double imposition et à optimiser les avantages issus des conventions fiscales bilatérales.

Exemples concrets liés au système fiscal nicaraguayen

Cas concretIllustration pratique
Revenus de location d’un bien immobilierUn expatrié louant un appartement à Managua doit déclarer ces revenus à la DGI, même s’il réside à l’étranger.
Retraité percevant une pension étrangèreCette pension n’est pas imposable au Nicaragua, mais peut l’être dans le pays d’origine.
Achat d’une propriétéL’acquéreur doit payer l’IBI chaque année à la mairie locale, avec remise possible en cas de paiement anticipé.
Investissement localUn investisseur étranger ayant créé une société au Nicaragua doit fournir le certificat d’enregistrement des investissements et déclarer les bénéfices générés localement.

Bonnes pratiques pour éviter les pièges courants

  • Vérifier régulièrement les mises à jour des obligations fiscales auprès de la DGI ou d’un conseiller.
  • Ne pas négliger la déclaration de comptes bancaires étrangers si vous restez résident fiscal dans votre pays d’origine.
  • Toujours demander un reçu officiel après chaque paiement d’impôt ou taxe.
  • Faire légaliser, apostiller et traduire les documents officiels nécessaires avant de les présenter à l’administration nicaraguayenne.

À retenir

La préparation minutieuse, l’utilisation d’outils adaptés et le recours à un expert fiscal sont essentiels pour assurer une gestion fiscale sereine et optimiser les avantages liés au statut d’expatrié au Nicaragua.

Bon à savoir :

Assurez-vous de conserver des copies de tous vos reçus et documents pertinents pour éviter des erreurs lors de la déclaration; l’utilisation de logiciels adaptés aux expatriés peut simplifier ce processus et respecter les délais fixés par le gouvernement nicaraguayen. Faire appel à un fiscaliste local vous aidera à tirer parti des déductions fiscales spécifiques aux expatriés, telles que l’exonération de la première tranche de revenus locatifs.

Conseils pratiques pour les expatriés au Nicaragua

Système fiscal nicaraguayen adapté aux expatriés

Le Nicaragua applique un régime fiscal territorial : seuls les revenus de source nicaraguayenne sont imposables localement. Les revenus perçus à l’étranger (salaires, dividendes, loyers, pensions, etc.) ne sont pas soumis à l’impôt sur le revenu au Nicaragua.

Type de revenuImposition au Nicaragua
Revenus de source localeOui, selon un barème progressif
Revenus de source étrangèreNon, exonérés

Barème de l’impôt sur le revenu pour les résidents (revenus de source nicaraguayenne)

Revenu annuel (NIO)Taux d’imposition
0 – 100 0000 %
100 001 – 200 00015 %
200 001 – 350 00020 %
350 001 – 500 00025 %
> 500 00030 %

Les non-résidents sont soumis à un taux forfaitaire de 15 à 20 % sur les revenus de source nicaraguayenne.

Impôt foncier (taxe sur la propriété immobilière)

Toute propriété immobilière au Nicaragua est soumise à une taxe foncière annuelle (généralement 1 % de la valeur cadastrale).

Démarches pour se conformer à la législation fiscale

  • Obtenir un numéro d’identification fiscale (RUC) auprès de la Direction Générale des Impôts (DGI) dès le début d’une activité économique ou lors de l’acquisition d’un bien immobilier.
  • Déclarer les revenus de source locale : les déclarations fiscales se font généralement en début d’année (campagne déclarative à partir d’avril).
  • Conserver une documentation précise sur les revenus, contrats de location, preuves de paiement, etc.
  • Payer la taxe foncière auprès de la mairie locale chaque année.

Différences principales avec les systèmes fiscaux d’autres pays

AspectNicaraguaFrance / USA / Canada
Imposition des revenus étrangersNon imposablesImposables (souvent sur le mondial)
Convention fiscalePas de convention de non-double impositionGénéralement en place
Taux maximum impôt sur le revenu30 % (seulement sur source locale)45 % (France), 37 % (USA)
Impôt sur la fortuneNonParfois présent

Conseils pratiques pour expatriés

  • Vérifier sa résidence fiscale : pour bénéficier de la fiscalité nicaraguayenne, il faut résider plus de 180 jours/an dans le pays.
  • Optimiser la planification fiscale : éviter de rapatrier des revenus étrangers sur des comptes locaux si vous souhaitez qu’ils restent exonérés.
  • Anticiper l’absence de convention fiscale : en l’absence d’accord de non-double imposition, certains revenus pourraient être imposés deux fois (dans le pays d’origine et au Nicaragua).
  • Faire appel à un expert local pour valider votre situation et éviter tout risque de non-conformité.
  • Se tenir informé des échéances fiscales : la campagne de déclaration débute en avril.

Ressources fiables pour expatriés

  • Experts comptables locaux : privilégier des cabinets spécialisés en fiscalité internationale et en droit nicaraguayen.
  • Plateformes en ligne : sites comme Global Tax Consulting, Nomad Capitalist, ou Expat Assurance proposent des guides et des conseils actualisés.
  • Ambassades : les services consulaires (ex. Ambassade de France au Nicaragua) publient régulièrement des rappels sur les obligations fiscales.

À retenir :
Le Nicaragua offre un cadre fiscal attractif pour les expatriés, avec une imposition limitée aux seuls revenus de source locale. Pour sécuriser votre situation, il est recommandé de s’informer auprès de professionnels et de respecter scrupuleusement les démarches administratives locales.

Bon à savoir :

Il est recommandé de consulter un comptable local pour naviguer les différences entre les régimes fiscaux, comme la possibilité d’une imposition de vos revenus mondiaux, souvent méconnue. Plusieurs plateformes en ligne offrent des simulations pour anticiper la taxe foncière, un outil précieux pour éviter des pénalités coûteuses.

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A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Cyril Jarnias est un expert indépendant en gestion de patrimoine internationale avec plus de 20 ans d'expérience. Expatrié, il se consacre à aider les particuliers et les chefs d'entreprise à construire, protéger et transmettre leur patrimoine en toute sérénité.

Sur son site cyriljarnias.com, il développe son expertise sur l’immobilier international, la création de société à l’étranger et l’expatriation.

Grâce à son expertise, il offre des conseils avisés pour optimiser la gestion patrimoniale de ses clients. Cyril Jarnias est également reconnu pour ses interventions dans de nombreux médias prestigieux tels que BFM Business, les Français de l’étranger, Le Figaro, Les Echos ou encore Mieux vivre votre argent, où il partage ses connaissances et son savoir-faire en matière de gestion de patrimoine.

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