Choisir de poursuivre des études supérieures à l’étranger implique de trouver un pays qui combine diplômes reconnus, coûts raisonnables, sécurité et qualité de vie. L’Autriche coche largement ces cases. Avec des universités publiques de haut niveau, des frais modérés, un système de santé performant et des villes étudiantes agréables comme Vienne, Graz, Linz, Innsbruck ou Salzbourg, elle s’impose comme une destination solide pour un projet d’études à moyen ou long terme.
Ce guide couvre les aspects essentiels pour un étudiant international : les types d’établissements, les procédures d’admission, les coûts, la vie quotidienne, les démarches pour le visa, les possibilités de travail étudiant, l’importance de la maîtrise de l’allemand, les bourses disponibles, la recherche de logement et les perspectives professionnelles après l’obtention du diplôme.
Un système d’enseignement supérieur structuré et ouvert aux internationaux
Le paysage de l’enseignement supérieur autrichien repose sur trois grands types d’institutions, chacune ayant un profil bien défini.
C’est le nombre de programmes de master enseignés entièrement en anglais dans les universités publiques autrichiennes.
Les universités de sciences appliquées (Fachhochschulen ou FH) se positionnent comme une alternative plus professionnalisante. Elles proposent des formations structurées à durée fixe (en général six semestres pour la licence et deux à quatre semestres pour le master) avec beaucoup de travaux de groupe, de projets et des stages obligatoires intégrés au cursus. L’assiduité y est souvent obligatoire et les calendriers sont plus rigides que dans les universités « classiques ». Certaines filières sont aménagées pour les personnes déjà en emploi (cours du soir, week‑end, format hybride).
En Suisse, les hautes écoles pédagogiques (Pädagogische Hochschulen) sont des institutions spécialisées dans la formation des enseignants. Elles proposent principalement le diplôme de Bachelor of Education, qui permet d’accéder à la profession d’enseignant dans les écoles primaires ou au niveau secondaire inférieur.
Au total, on compte environ 75 établissements d’enseignement supérieur en Autriche – publics, privés et Fachhochschulen – et plus de 87 000 étudiants internationaux y sont actuellement inscrits. Les chiffres montrent aussi que plus de 60 000 nouveaux étudiants étrangers choisissent l’Autriche chaque année, preuve d’un attrait constant.
Pourquoi l’Autriche attire les étudiants étrangers
Plusieurs facteurs objectifs expliquent le succès de l’Autriche comme destination d’études.
Les frais d’inscription dans les universités publiques autrichiennes sont modérés, notamment par rapport aux pays anglo-saxons. Les étudiants européens sont généralement exemptés s’ils terminent dans les délais réglementaires majorés d’un à deux semestres, sinon ils paient environ 363 € par semestre. Les étudiants hors UE/EEE paient environ 726–727 € par semestre. En revanche, les universités privées facturent des frais bien plus élevés, allant généralement de 3 000 à plus de 20 000 € par an.
Ensuite, le pays affiche un excellent niveau de sécurité. Les classements internationaux comme le Global Peace Index placent régulièrement l’Autriche parmi les pays les plus sûrs d’Europe ; les violences graves y sont rares, même si, comme ailleurs, les petits vols existent dans les zones touristiques. Pour un étudiant qui part loin de chez lui, cet environnement stable compte énormément.
L’Autriche offre un niveau de vie très élevé, étant l’un des pays les plus riches au monde. Elle dispose d’infrastructures de qualité, de transports publics efficaces et d’un système de santé classé parmi les meilleurs par l’OMS. Sa capitale, Vienne, est régulièrement élue ville la plus agréable à vivre et figure parmi les meilleures villes étudiantes au niveau mondial. La vie culturelle y est particulièrement riche, avec une offre impressionnante d’opéras, de concerts, de musées et de festivals, perpétuant l’héritage musical de grands compositeurs comme Mozart, Beethoven ou Haydn.
Enfin, les universités autrichiennes sont reconnues pour leurs standards académiques élevés et leurs méthodes d’enseignement centrées sur l’étudiant. Beaucoup de programmes, notamment au niveau master, combinent recherche, projets appliqués et séminaires avec intervenants issus du monde professionnel. Cela se traduit par une bonne employabilité des diplômés, en Autriche comme à l’étranger.
Une offre de programmes variée, en allemand et en anglais
La langue d’enseignement principale reste l’allemand, surtout en licence. Pour autant, de plus en plus de formations, en particulier au niveau master et doctorat, sont dispensées en anglais. On trouve des masters en International Management, Supply Chain Management, Data Science, économie, tourisme, relations internationales, développement durable, ingénierie environnementale, informatique, etc.
De nombreux établissements se distinguent dans les classements internationaux :
| Université / École | Spécialité notable | Position QS/THE (ordre de grandeur) |
|---|---|---|
| University of Vienna | Grande université généraliste | ~Top 150 mondial |
| TU Wien (Vienna University of Technology) | Ingénierie, informatique | ~Top 200 mondial |
| TU Graz | Ingénierie, technologies | ~Top 400 mondial |
| Université d’Innsbruck | Sciences, montagne, internationalisation | ~Top 300 mondial |
| Université de Graz | Sciences humaines et sociales | ~Top 500 mondial |
| WU Vienna (économie et business) | Management, finance, CEMS | Triple accréditation internationale |
Les diplômes suivent le schéma L‑M‑D européen, avec des licences généralement en trois ans (180 ECTS), des masters de deux ans (120 ECTS) et des doctorats en trois à quatre ans. Les anciens « diplomstudium » de longue durée existent encore dans quelques filières (médecine, certaines disciplines juridiques ou artistiques), mais ils tendent à être remplacés par la structure Bachelor/Master.
Un master universitaire standard représente un minimum de 120 crédits ECTS, acquis sur quatre semestres.
Conditions d’admission : diplômes, langue et procédures
Pour entrer à l’université en licence, il faut détenir un diplôme de fin d’études secondaires reconnu comme équivalent à la « Matura » autrichienne et donnant accès à une formation universitaire dans un domaine comparable dans le pays d’origine. Une autre voie possible est d’avoir déjà validé au moins trois années d’études post‑secondaires dans une institution reconnue. Pour un master, un bachelor pertinent d’au moins 180 ECTS dans un domaine lié est exigé, et pour un doctorat, un master en lien direct avec le domaine visé.
Les étudiants hors UE/EEE souhaitant étudier en Autriche doivent généralement poursuivre des études dans la même filière ou une discipline très proche de celle de leur diplôme d’origine. Certaines universités peuvent également exiger un document attestant de l’aptitude particulière aux études universitaires dans le domaine choisi.
La plupart des candidatures sont désormais gérées en ligne, via les sites des établissements. Il n’existe pas de plateforme centrale unique : chaque université ou FH a son propre système, ses formulaires et ses échéances. Les documents classiques incluent :
Liste des pièces généralement nécessaires pour constituer un dossier de candidature à un programme universitaire.
Une copie certifiée conforme du passeport en cours de validité.
Le diplôme de fin d’études secondaires (pour une licence) ou le diplôme de bachelor (pour un master) avec les relevés de notes officiels.
Traductions certifiées de tous les documents qui ne sont pas rédigés en allemand ou en anglais.
Justificatifs officiels du niveau de langue (allemand et/ou anglais) selon les exigences de la formation.
Éléments potentiellement requis selon la filière : CV, lettre de motivation, lettres de recommandation, portfolio ou projet de recherche.
Les universités autrichiennes prennent très au sérieux la question de la langue. Pour un cursus en allemand, un niveau du Cadre européen (souvent B2, parfois C1) est fréquemment demandé au moment de l’inscription définitive. Il est possible de candidater avec un niveau plus faible (A2, B1) à condition de passer par un programme préparatoire universitaire de langue (Vorstudienlehrgang) avant de débuter réellement les études.
Pour les programmes entièrement en anglais, une preuve de compétence type IELTS, TOEFL, PTE Academic ou Cambridge est exigée, avec des seuils variables selon les établissements. Certaines universités acceptent également des certificats comme l’Österreichisches Sprachdiplom Deutsch pour l’allemand, ou le Goethe‑Institut.
Calendrier, délais et programmes à accès restreint
L’année universitaire autrichienne est découpée en deux semestres : semestre d’hiver (début officiel au 1er octobre) et semestre d’été (début au 1er mars). En pratique, les cours commencent quelques jours ou semaines après ces dates, mais ce sont elles qui structurent l’organisation administrative.
La plupart des universités publiques fixent des périodes de candidature assez larges, avec des différences selon la nationalité (UE/EEE ou non) et selon qu’il s’agit d’un programme « ouvert » ou soumis à procédure de sélection.
Pour le semestre d’hiver, les candidatures s’étendent de fin juin à début septembre pour les citoyens de l’UE/EEE, et de fin juin à début août pour les ressortissants de pays tiers. Pour le semestre d’été, elles ont lieu de mi-novembre à début janvier (pays tiers) ou début février (UE/EEE). Après l’admission, l’inscription administrative se déroule de début juillet à fin octobre pour l’hiver, et de début janvier à fin mars pour l’été, impliquant le dépôt des originaux, le paiement des frais et la finalisation de l’enregistrement.
D’autres établissements illustrent bien la logique générale :
| Type de période (exemple université publique) | Semestre d’hiver (ordre de grandeur) | Semestre d’été (ordre de grandeur) |
|---|---|---|
| Candidature générale en ligne | Avril – début septembre | Septembre – début février |
| Candidature non‑UE/EEE | Avril – mi‑mai | Septembre – mi‑octobre |
| Inscription administrative licences | Juillet – début septembre | Début janvier – début février |
| Inscription administrative masters | Juillet – fin octobre | Début janvier – fin mars |
Les programmes soumis à examen ou sélection (médecine, médecine dentaire, psychologie, biologie, droit dans certaines universités, architecture, arts, sport, etc.) ont en général une seule fenêtre de candidature par an, souvent au printemps, pouvant ouvrir jusqu’à six mois avant la rentrée. Ils imposent des épreuves d’entrée, des tests d’aptitude, un examen de motricité pour le sport, ou encore un portfolio et une audition pour les arts et la musique. L’inscription à ces procédures est impérative, sous peine de ne pas pouvoir rejoindre la filière, même si l’on remplit par ailleurs toutes les autres conditions académiques.
Un dossier de candidature envoyé après la date limite n’est pas traité. Les universités recommandent fortement aux étudiants hors UE/EEE de déposer leur dossier dès l’ouverture de la période de candidature, afin de disposer de suffisamment de temps pour effectuer les démarches de demande de visa ou de titre de séjour.
Maîtriser l’allemand : un enjeu académique et quotidien
Même si un programme est enseigné en anglais, vivre en Autriche reste beaucoup plus simple avec un niveau correct d’allemand. C’est aussi indispensable pour bon nombre de cursus de licence ou pour interagir avec l’administration, les propriétaires, les médecins, ou travailler en parallèle des études.
Pour intégrer un cursus en allemand (niveau B2/C1 requis), les étudiants de niveau A2 ou B1 peuvent opter pour un programme préparatoire universitaire (Vorstudienlehrgänge) à Vienne, Graz ou Leoben. Ces programmes, gérés par exemple par l’OeAD, permettent d’obtenir une admission conditionnelle, de suivre des cours intensifs d’allemand (et parfois d’autres matières), et de passer l’examen de langue (Ergänzungsprüfung Deutsch) dans un délai maximal de quatre semestres avant de devenir étudiant diplômant.
Ces cours de préparation sont structurés par niveaux internes (débutants, faux‑débutants, intermédiaires, avancés), différents des niveaux CECR, avec de forts volumes horaires (près de quatre heures par jour, cinq jours par semaine). Une année et demie est souvent nécessaire pour atteindre le niveau requis pour l’examen de langue, même si le maximum autorisé est de deux ans.
Le centre de langues de l’Université de Vienne illustre l’offre des grandes universités. Il est centre d’examen officiel pour le diplôme ÖSD et propose une large palette de formules : cours semestriels, trimestriels, intensifs (en février ou en été), ainsi que des cours spécialisés de phonétique ou de grammaire. Ces cours, ouverts à tout public dès 16 ans sans condition de diplôme, couvrent tous les niveaux du CECRL (A1 à C2).
En complément, des organismes comme le Goethe‑Institut, l’Österreich Institut, les centres pour adultes (Volkshochschule – VHS), le BFI ou le WIFI organisent des cours d’allemand, parfois subventionnés. L’Autriche met également à disposition un grand portail d’apprentissage gratuit via le Fonds d’intégration (ÖIF), avec des milliers d’exercices en ligne, des vidéos pédagogiques et des cours live gratuits jusqu’au niveau C1.
Frais d’inscription, contribution étudiante et coûts de la vie
Les frais universitaires varient selon le type d’établissement, la nationalité et la durée des études.
Montant en euros des frais d’inscription par semestre pour les étudiants hors UE/EEE dans les universités publiques autrichiennes.
Dans les universités privées, les frais sont nettement plus élevés. On observe des fourchettes de 3 000 à 23 000 € par an pour la plupart des cursus, certains programmes très spécialisés pouvant grimper au‑delà de 30 000 € annuels. Les Fachhochschulen se situent souvent entre les deux : autour de 363 € par semestre pour les étudiants européens, et entre 727 et 7 500 € par semestre pour les étudiants de pays tiers, selon la discipline et l’établissement.
Le budget mensuel moyen d’un étudiant en France, logement compris, se situe entre 850 et 1 270 euros.
Quelques repères moyens pour un étudiant :
| Poste de dépense | Fourchette indicative mensuelle |
|---|---|
| Logement (chambre/dortoir ou colocation) | 250 – 500 € (peut monter à 800–900 € à Vienne) |
| Nourriture (courses) | 180 – 350 € |
| Transports en commun | 30 – 50 € (ticket de semestre dès ~75 €) |
| Assurance santé étudiante | 60 – 120 € |
| Loisirs, sorties, sport | 100 – 200 € |
| Autres (téléphone, vêtements, etc.) | 100 – 150 € |
Vienne est logiquement la plus chère : les dépenses mensuelles moyennes d’un adulte seul peuvent dépasser 1 500 €, alors que dans des villes comme Graz, Linz ou Innsbruck, on tourne légèrement en dessous. Mais les réductions étudiantes sont nombreuses (musées, cinémas, théâtre, opéras, abonnement de transport, etc.), et les supermarchés discount (Hofer/Aldi, Lidl, Penny, Billa, Spar) permettent de maîtriser ses dépenses.
Se loger en Autriche : dortoirs, colocations et studios
Contrairement à certains pays anglo‑saxons, il n’existe pas en Autriche de « culture du campus » avec hébergement automatiquement assigné à l’université. Les étudiants doivent chercher eux‑mêmes un logement, même si de nombreux établissements collaborent avec des organismes spécialisés.
Les deux grandes options sont les résidences étudiantes (dortoirs) et le parc locatif privé (colocation ou appartement individuel).
Plusieurs associations (OeAD, home4students, ÖJAB, STUWO, etc.) proposent des logements en dortoir, avec chambres individuelles, doubles ou petits studios et des espaces communs. Les loyers varient généralement de 250 à 400 € par mois hors des grandes villes, et sont un peu plus élevés à Vienne.
Les colocations (Wohngemeinschaften ou WG) sont très répandues, notamment dans les grandes villes étudiantes. On loue alors une chambre privée dans un appartement partagé avec plusieurs personnes, en partageant salle de bain, cuisine et salon. Les loyers typiques vont de 250 à 450 € par mois selon la ville et la taille du logement.
C’est le prix minimum en euros pour louer un studio ou un petit appartement privé en Autriche, offrant plus d’indépendance.
Le processus locatif suit des règles assez standards : signature d’un contrat de location (Mietvertrag), versement d’une caution (Kaution) équivalant souvent à un à trois mois de loyer, parfois des frais d’agence (Maklerprovision) si un intermédiaire est impliqué. Il est essentiel de bien lire le contrat, de vérifier ce que couvre le loyer (charges, chauffage, internet…) et de vérifier l’état du logement avant de signer.
Visa, titre de séjour et formalités pour les étudiants internationaux
Les démarches varient selon que l’on est citoyen de l’UE/EEE/Suisse ou ressortissant d’un pays tiers.
Les étudiants de l’UE/EEE et de Suisse n’ont pas besoin de visa pour entrer et étudier. Pour un séjour de plus de trois mois, ils doivent cependant s’enregistrer auprès des autorités locales et demander un certificat d’enregistrement (Anmeldebescheinigung) dans les quatre mois suivant leur arrivée, sous peine d’amende. Ils doivent aussi disposer d’une assurance maladie valide (la carte européenne d’assurance maladie suffit souvent au début) et de ressources financières suffisantes.
Pour les étudiants hors UE/EEE, deux cas de figure principaux se présentent. Pour un séjour de courte durée (jusqu’à six mois), l’étudiant peut demander un visa C (jusqu’à 90 jours) ou un visa D (91 jours à six mois), par exemple pour un cours de langue intensif. Ces visas n’autorisent cependant pas le travail (sauf exceptions très particulières avec visa de travail), et ne sont pas prolongeables sur place : à l’expiration, il faut quitter l’espace Schengen.
Pour des études supérieures de plus de six mois, un titre de séjour spécifique ‘Aufenthaltsbewilligung – Student’ est requis. La demande s’effectue généralement depuis le pays d’origine auprès d’une représentation autrichienne, après l’obtention d’une lettre d’admission d’un établissement reconnu. Certains ressortissants dispensés de visa peuvent déposer leur demande directement en Autriche, sous réserve de respecter strictement les délais de séjour autorisés.
La procédure est relativement exigeante en documentation : formulaire, passeport, photo biométrique, extrait de casier judiciaire récent, preuve d’admission universitaire, preuve de logement (bail, réservation de dortoir) pour au moins trois mois, assurance maladie couvrant tous les risques, et surtout preuve de moyens financiers suffisants. Pour l’année en cours, il faut démontrer que l’on dispose de ressources couvrant 12 mois : l’ordre de grandeur communiqué par les autorités tourne autour de 700 à 1 300 € par mois selon l’âge et la situation familiale, avec des montants plus élevés pour un couple ou des enfants. Ces fonds peuvent être prouvés par un compte bancaire accessible depuis l’Autriche, une bourse, une déclaration de prise en charge par un garant résidant dans l’UE, voire des chèques de voyage.
Le traitement d’un dossier complet par les autorités autrichiennes peut prendre jusqu’à 90 jours. À cela, il faut ajouter le temps nécessaire pour obtenir un rendez-vous, faire légaliser et traduire les documents dans le pays d’origine. Il est donc recommandé d’entamer les démarches au moins trois mois à l’avance, voire six mois pour disposer d’une marge de confort.
Une fois le permis accordé, l’étudiant reçoit un visa D de quatre mois pour entrer en Autriche, puis récupère sur place sa carte de séjour au format carte bancaire. Il doit également s’enregistrer dans les trois jours suivant son arrivée auprès du bureau d’enregistrement (Meldeamt) de sa commune.
Le titre de séjour « Student » est généralement délivré pour 12 mois et doit être renouvelé chaque année avant expiration (au plus tôt trois mois avant). Pour le renouvellement, il faut prouver la poursuite des études avec succès (en pratique au moins 16 ECTS ou l’équivalent en heures de cours par an), ainsi que la continuité des moyens financiers, du logement et de l’assurance maladie.
Après l’obtention du diplôme, il est possible de prolonger ce titre une fois pour une durée maximale de 12 mois afin de chercher un emploi ou de lancer une activité. Si un emploi qualifié correspondant aux études est trouvé, on peut alors passer vers une carte « rouge‑blanc‑rouge » (Red‑White‑Red Card) permettant un séjour de travail plus long, parfois sans test du marché du travail.
Assurance santé : un prérequis incontournable
L’Autriche dispose d’un système d’assurance maladie obligatoire parmi les plus complets d’Europe : près de 99 % de la population est couverte. Pour les étudiants, l’assurance est non seulement indispensable pour accéder aux soins, mais aussi pour obtenir un visa ou un titre de séjour.
Les étudiants de l’UE/EEE peuvent utiliser leur Carte Européenne d’Assurance Maladie (CEAM) pour accéder aux soins médicalement nécessaires dans le secteur public autrichien, aux mêmes conditions que les résidents. Cependant, cette carte ne couvre pas le rapatriement, l’assurance bagages ou la responsabilité civile. Il est donc souvent recommandé de souscrire une assurance privée complémentaire.
Les étudiants hors UE/EEE doivent prouver, au moment de la demande de permis de séjour, qu’ils bénéficient ou bénéficieront d’une couverture santé « couvrant tous les risques » pendant toute la durée de leur séjour. Une simple assurance voyage limitée ne suffit pas pour un long séjour. Ils peuvent, après leur arrivée et leur inscription à l’université, souscrire à une assurance étudiante auprès de la caisse d’assurance maladie autrichienne (Österreichische Gesundheitskasse – ÖGK), à un tarif préférentiel mensuel de l’ordre de 70–75 € (le montant exact varie légèrement d’une année à l’autre). Cette assurance donne droit aux médecins conventionnés, aux hospitalisations, au remboursement des médicaments, aux soins dentaires de base, etc.
Pour être acceptés en Autriche, les contrats privés internationaux (notamment pour étudiants) doivent remplir des conditions strictes : absence de plafonds de remboursement trop bas, pas de périodes de carence, remboursement direct aux prestataires de santé autrichiens, et une couverture équivalente à l’assurance publique. Les ambassades peuvent exiger une lettre officielle de l’assureur confirmant ces points.
Les étudiants qui remplissent certaines conditions peuvent également être co‑assurés avec un parent ou un conjoint assurés en Autriche, jusqu’à un certain âge et sous réserve de justificatifs d’inscription.
Travailler pendant ses études et après le diplôme
Beaucoup d’étudiants souhaitent financer une partie de leur séjour par un emploi à temps partiel. Les règles sont très différentes selon la nationalité.
Les étudiants ressortissants de l’UE/EEE et de la Suisse bénéficient d’un accès libre au marché du travail autrichien. Ils peuvent travailler sans permis spécifique, à temps partiel ou même à temps plein, du moment que cela ne met pas en péril la poursuite de leurs études. Ils ont les mêmes droits que les citoyens autrichiens en matière de contrat, de salaire minimum, de sécurité sociale, etc.
Les étudiants extra-européens titulaires d’un titre de séjour « Student » doivent généralement obtenir un permis de travail (Beschäftigungsbewilligung), demandé par l’employeur auprès de l’AMS avant l’embauche. Des plafonds horaires de tolérance existent, mais au-delà, un test du marché du travail peut être exigé pour prioriser les candidats autrichiens ou européens.
Dans la pratique, un étudiant étranger peut en général travailler jusqu’à 20 heures par semaine avec un permis de travail simplifié, tant que ses études restent son activité principale. Les stages obligatoires prévus dans le programme d’études, les activités de recherche universitaire ou certains échanges dans le cadre d’Erasmus+ sont parfois exemptés de permis de travail classique, mais nécessitent tout de même une notification à l’AMS.
Après leurs études, les titulaires d’un permis ‘Student’ peuvent demander une prolongation de 12 mois pour rechercher un emploi qualifié ou créer une entreprise. S’ils obtiennent un poste correspondant aux critères de la carte ‘rouge-blanc-rouge pour diplômés’ (salaire minimum et adéquation avec la formation), ils peuvent obtenir ce titre de séjour. Ce permis offre un statut de travailleur stable pour deux ans, renouvelable.
Bourses et aides financières : un complément essentiel
Même si les frais d’inscription publics restent abordables, un séjour d’études à l’étranger représente toujours un investissement conséquent. L’Autriche dispose d’un écosystème de bourses assez riche, même si celles‑ci sont concurrentielles et souvent ciblées.
La principale base de données pour trouver des bourses en Autriche est le portail grants.at, géré par l’agence OeAD. Il regroupe les offres de bourses du gouvernement autrichien, les programmes européens (Erasmus+, Erasmus Mundus), ainsi que les bourses cofinancées par la coopération au développement et celles proposées par des fondations privées.
Parmi les programmes les plus connus figurent les bourses Ernst Mach (pour des séjours de recherche de doctorants et post‑doctorants, ou des études dans les Fachhochschulen), les bourses de la Fondation de la République d’Autriche pour certains masters ou post‑doctorats, la bourse Franz Werfel pour les jeunes enseignants de langue et littérature allemandes, ou encore le programme Helmut Veith pour les étudiantes en informatique à la TU Wien, qui combine exonération de frais et allocation annuelle.
De nombreuses universités autrichiennes, comme WU Vienna, MCI Innsbruck, l’Université de Vienne ou des établissements privés (ex. Webster Vienna), proposent leurs propres bourses (mérite, sociales, ciblées). De plus, certains programmes conjoints, notamment Erasmus Mundus, offrent des bourses complètes couvrant les frais de scolarité, le voyage et une allocation mensuelle.
La plupart de ces aides exigent une candidature séparée, souvent plusieurs mois avant le début du programme, avec un dossier solide (notes, lettres, projet d’études). Les montants peuvent couvrir uniquement les frais d’inscription, ou bien inclure logement, assurance maladie, voire un billet d’avion, selon le programme.
Vie étudiante, transport, culture et quotidien
Au‑delà des chiffres, vivre en Autriche comme étudiant, c’est profiter d’un environnement à la fois très structuré et relativement détendu. Les grandes villes universitaires combinent un réseau de transports publics dense (métro, tram, bus, trains de banlieue) avec une offre culturelle variée et une forte présence étudiante, ce qui crée un climat dynamique.
La carte étudiante permet d’obtenir des réductions sur les transports et les loisirs culturels (théâtre, opéra, concert, cinéma). De plus, la plupart des campus proposent une cantine universitaire (Mensa) à prix abordable et des services de conseil psychologique dédiés aux étudiants.
Les activités de plein air ne manquent pas non plus. L’Autriche, traversée par les Alpes et sillonnée de lacs et de rivières, offre de nombreuses possibilités de ski, randonnée, VTT, escalade, natation… Certaines universités proposent d’ailleurs des cours de sport à tarif réduit. L’hiver peut être rigoureux en zone alpine, mais les infrastructures (routes, transports, chauffage) sont bien adaptées.
Beaucoup d’étudiants internationaux rejoignent des associations comme l’Erasmus Student Network (ESN), qui organise des événements, des tandems de langue, des voyages et un système de parrainage pour faciliter l’intégration.
Préparer concrètement son projet d’études en Autriche
Monter un dossier solide pour partir étudier en Autriche demande d’anticiper, surtout si l’on vient d’un pays hors UE/EEE.
La première étape consiste à clarifier le domaine d’études désiré et le niveau de langue, puis à explorer les programmes correspondants via des portails comme « Study in Austria » ou les bases de données de programmes en anglais. Il faut vérifier pour chaque formation les prérequis académiques, le niveau linguistique exigé, la présence éventuelle d’un concours ou d’un portfolio, les échéances de candidature et les frais de scolarité.
Il est crucial de créer un budget détaillé incluant tous les frais (inscription, logement, transport, assurance, nourriture, matériel de cours). Ce budget doit ensuite être confronté aux exigences financières requises pour l’obtention du titre de séjour. Cette étape est également le moment d’étudier les possibilités de bourses et de préparer des candidatures complémentaires pour financer votre projet.
Sur le plan administratif, il est prudent de rassembler et légaliser à l’avance les diplômes, relevés de notes, extraits de casier judiciaire, certificats de langue, afin de pouvoir répondre rapidement aux demandes de l’université et de l’ambassade. Une fois la lettre d’admission obtenue, la demande de visa ou de permis de séjour doit être lancée sans tarder, en tenant compte des délais d’instruction, comme on l’a vu.
Enfin, trouver un logement à temps, s’inscrire à un cours d’allemand si nécessaire et prévoir son inscription aux cours universitaires dans les fenêtres dédiées (souvent quelques semaines avant le début du semestre) évite les mauvaises surprises, notamment en termes de disponibilité de cours obligatoires à effectif limité.
En résumé
Étudier en Autriche, c’est accéder à des universités bien classées, à un enseignement de qualité et à un environnement de vie sûr et confortable, pour un coût global relativement contenu par rapport à d’autres destinations populaires. Le système est exigeant sur le plan administratif – langues, authentification des diplômes, preuves financières, assurance santé –, mais très lisible pour qui prend le temps de se renseigner, notamment via les ressources officielles (OeAD, Study in Austria, sites universitaires).
Pour un étudiant francophone prêt à investir dans l’apprentissage de l’allemand et dans la préparation de son dossier, poursuivre des études supérieures en Autriche représente une opportunité crédible d’obtenir un diplôme internationalement reconnu, de gagner en autonomie et d’ouvrir des perspectives professionnelles, que ce soit dans le pays ou ailleurs en Europe.
Un retraité de 62 ans, disposant d’un patrimoine financier supérieur à un million d’euros, bien structuré en Europe, souhaite changer de résidence fiscale pour optimiser sa charge imposable et diversifier ses investissements, tout en conservant un lien fort avec la France. Budget alloué : 10 000 euros pour un accompagnement complet (conseil fiscal, formalités administratives, délocalisation et structuration patrimoniale), sans vente forcée d’actifs.
Après analyse de plusieurs destinations attractives (Autriche, Grèce, Chypre, Maurice), la stratégie retenue consiste à cibler l’Autriche pour la stabilité de son système fiscal, son environnement sécurisant et sa forte qualité de vie (Vienne régulièrement classée meilleure ville au monde pour y vivre), tout en restant au cœur de l’UE. La mission inclut : audit fiscal pré‑expatriation (exit tax ou non, report d’imposition), obtention du titre de séjour en Autriche, choix et achat ou location de résidence principale, détachement CNAS/CPAM, transfert de résidence bancaire, plan de rupture des liens fiscaux français (183 jours/an hors France, centre des intérêts économiques), mise en relation avec un réseau local (avocat, fiscaliste, agents immobiliers germanophones/francophones) et optimisation patrimoniale (analyse et restructuration internationale si nécessaire).
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