Le coût de la vie en Autriche pour les expatriés

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

S’installer en Autriche fait rêver : salaires élevés, villes propres et sûres, transports impeccables, montagnes à portée de main et système de santé réputé. Mais derrière cette carte postale se cache une réalité budgétaire qu’il vaut mieux analyser froidement avant de faire ses valises. Le coût de la vie en Autriche pour les expatriés est globalement élevé, souvent supérieur à celui de la France, même si des salaires plus généreux et des services publics efficaces viennent en partie compenser la note.

Bon à savoir :

Ce panorama s’appuie sur des sources officielles récentes (Statistik Austria, OeNB, OCDE, etc.) pour détailler les postes de dépenses essentiels : logement, alimentation, transports, santé, éducation et impôts. Il inclut également les coûts dits ‘cachés’ et les écarts régionaux, permettant ainsi aux futurs expatriés d’établir un budget réaliste pour la vie quotidienne en Autriche.

Comprendre le contexte économique et le pouvoir d’achat

L’Autriche appartient au club des pays européens les plus chers. Selon différents indices de coût de la vie, le niveau général des prix y dépasse celui de la France de l’ordre de 4 à 13 %, avec un consensus autour d’une dizaine de pourcents supplémentaires pour un panier de vie comparable. L’inflation, très forte en 2022–2023, s’est tassée, mais les loyers, l’énergie et la restauration continuent de tirer le budget vers le haut.

52000

Le salaire annuel brut moyen en Autriche est d’environ 52 000 €, soit un revenu net mensuel situé entre 2 500 et plus de 3 000 €.

Il faut toutefois nuancer : certains indicateurs de pouvoir d’achat locaux donnent un léger avantage à la France, avec un écart de l’ordre de 3 % en faveur des Français. La réalité dépend beaucoup du secteur (ingénierie, IT et industrie sont mieux lotis), de la ville (Vienne n’est pas Graz) et du style de vie. Mais pour un expatrié qualifié, l’équation « coût de la vie élevé + salaires élevés » demeure, dans l’ensemble, positive.

Exemple :

Pour mieux comprendre la position géographique et le contexte de l’Autriche, il est pertinent de la comparer à ses voisins directs, comme l’Allemagne, la République tchèque, la Slovaquie, la Hongrie, la Slovénie, l’Italie, la Suisse et le Liechtenstein.

Pays voisinNiveau de prix vs AutricheCommentaire synthétique
Suisse≈ +44 %Nettement plus chère
Allemagne≈ -7 %Moins chère en moyenne
Italie≈ -18 %Plus abordable, surtout hors grandes villes
Slovénie≈ -25 %Sensiblement moins chère
République tchèque≈ -28 %Très nettement moins chère
Slovaquie≈ -31 %Nettement moins chère
Hongrie≈ -40 %Beaucoup moins chère

Autrement dit, l’Autriche se place dans le haut du panier européen, mais reste loin derrière la Suisse en termes de cherté. C’est un pays « cher mais pas délirant », où la qualité des infrastructures, de la santé et de l’éducation compte dans la balance.

Logement : le poste qui fait ou défait un budget

Pour tout expatrié, c’est la ligne budgétaire numéro un. En Autriche, le logement absorbe facilement la moitié du revenu net dans les grandes villes, voire plus pour les étudiants ou les jeunes actifs.

Un marché tendu à Vienne, plus respirable ailleurs

Les données officielles indiquent un loyer moyen national (charges incluses) autour de 663 € par logement au premier trimestre 2025, soit environ 10 €/m². Ce chiffre moyen masque pourtant de fortes disparités. Vienne dépasse les 19 €/m² en moyenne, ce qui en fait de loin la ville la plus onéreuse du pays, tandis que les petites villes et les zones rurales restent nettement plus abordables.

Le tableau suivant illustre les ordres de grandeur de loyers mensuels typiques pour différents types de logements à travers le pays.

Localisation / Type de logement (2025)Chambre en colocationStudio1 pièce2 pièces
Vienne – centre≈ 450 €≈ 600 €≈ 700 €≈ 1 035 €
Vienne – périphérie≈ 350 €≈ 500 €≈ 580 €≈ 753 €
Graz≈ 330 €≈ 520 €≈ 600 €≈ 749 €
Linz≈ 300 €≈ 480 €≈ 550 €≈ 679 €
Petite ville≈ 250 €≈ 400 €≈ 500 €≈ 600 €
Zone rurale≈ 200 €≈ 300 €≈ 350 €≈ 400 €

Pour les expatriés visant les centres urbains, le constat est clair : les studios et petits appartements présentent les loyers au mètre carré les plus élevés, car très demandés par les étudiants et jeunes actifs. Une colocation (« Wohngemeinschaft » ou WG) est souvent la solution la plus économique pour entrer sur le marché.

900

Le loyer mensuel médian d’un studio en centre-ville de Vienne est d’environ 900 €.

Dépôt de garantie, frais annexes et contrats

Au-delà du loyer affiché, il faut intégrer l’arsenal de coûts inhérents à toute location autrichienne. La pratique courante prévoit un dépôt de garantie (« Kaution ») équivalent à 2 ou 3 mois de loyer, restitué au départ si le logement est en bon état. À cela peuvent s’ajouter des honoraires d’agence pouvant atteindre un mois de loyer, même si des réformes ont commencé à encadrer ces pratiques.

Les charges (« Betriebskosten ») représentent en moyenne autour de 165 € par mois, soit environ 30 % du total loyer + charges. Elles couvrent des postes comme l’entretien de l’immeuble, l’ascenseur, parfois une buanderie, les parties communes, l’enlèvement des déchets. Les contrats peuvent également faire apparaître des « coûts spéciaux » pour certains équipements.

Dans de nombreuses régions, la plupart des appartements sont loués non meublés, parfois sans cuisine équipée ; le coût de l’ameublement (et d’une cuisine complète) doit donc être anticipé. Les baux sont souvent signés pour 3 ans, avec un préavis standard de 3 mois. La flexibilité n’est donc pas totale, surtout pour qui n’est pas certain de rester.

Rôle du cadre légal et des logements sociaux

Le marché locatif autrichien est encadré par la loi sur la location (« Mietrechtsgesetz », MRG), qui s’applique totalement, partiellement ou pas du tout selon le type et l’âge du bâtiment. Ce dispositif limite les hausses de loyers pour certains logements anciens, tandis que les constructions neuves y échappent largement.

Attention :

Une réforme limite à 5 % l’augmentation annuelle pour certains baux indexés, avec un lissage sur plusieurs années. Cependant, pour un expatrié dans un logement privé récent, l’ajustement initial au ‘prix de marché’ peut rester élevé, limitant l’effet de ces garde-fous.

Vienne constitue un cas à part avec un parc massif de logements sociaux et d’habitations gérées par des coopératives. Pour ceux qui remplissent les critères (revenus, ancienneté de résidence, parfois nationalité ou statut), les loyers peuvent y être sensiblement inférieurs au marché, mais l’accès est sélectif et rarement immédiat pour un nouveau venu.

Accession à la propriété : un rêve coûteux

Acheter en Autriche représente un projet de long terme. Les prix moyens nationaux se situent autour de 4 790 €/m², avec des écarts vertigineux entre régions. À Vienne, il n’est pas rare de voir le mètre carré en centre-ville s’afficher entre 5 800 et 15 000 €, et entre 3 386 et 8 000 € dans les arrondissements plus périphériques. Salzbourg suit la même trajectoire, avec des prix généralement compris entre 4 500 et 8 700 €/m².

En pratique, un expatrié qui ne prévoit pas de s’installer durablement a intérêt à rester locataire, sauf situation professionnelle et personnelle très stable.

Alimentation : un panier un peu plus cher qu’en France

Sur le volet alimentaire, l’Autriche reste dans la moyenne haute européenne, tout en restant abordable au regard des salaires. Les données de prix indiquent un panier de courses environ 5 à 10 % plus cher qu’en France, et à peu près 10 % au-dessus de la moyenne de l’Union européenne. Les écarts restent toutefois modérés par rapport aux pays nordiques, par exemple.

Les produits qui « tirent » vers le haut sont notamment le pain, les produits laitiers et la viande, alors que les fruits et légumes, souvent locaux, se situent à un niveau de prix comparable ou parfois inférieur à celui de la France.

Prix moyens en Autriche

Quelques prix moyens relevés dans les grandes villes autrichiennes pour vous aider à préparer votre budget.

Hébergement (Hôtel milieu de gamme)

Prix moyen pour une nuitée : environ 80-120 €.

Repas (Restaurant moyen)

Prix moyen pour un repas (sans boisson) : environ 15-25 €.

Transport (Ticket de bus/tram)

Prix moyen d’un ticket en ville : environ 2,50 €.

Café (Cappuccino)

Prix moyen dans un café : environ 3,50 €.

Produit (env. 2025)Prix moyen approximatif
1 L de lait≈ 1,45–1,51 €
Pain blanc 500 g≈ 2,50–2,64 €
1 kg de riz≈ 2,30–2,50 €
12 œufs≈ 4,00–4,30 €
1 kg de fromage local≈ 16–19 €
1 kg de blanc de poulet≈ 12,9–13,2 €
1 kg de bœuf≈ 19,5–21 €
1 kg de pommes≈ 2,5–2,7 €
1 kg de tomates≈ 3,8–4,1 €
1 kg de pommes de terre≈ 1,9–2,0 €
Bouteille d’eau 1,5 L≈ 0,73–0,82 €
Paquet de cigarettes≈ 6,3–6,5 €

Un adulte seul dépense le plus souvent entre 350 et 400 € par mois en alimentation, un montant qui grimpe à 600–1 000 € pour une famille de quatre personnes. Ce budget dépend évidemment du recours aux enseignes discount (Lidl, Hofer/Aldi, Spar, etc.), de la consommation de produits bios ou importés et de la fréquence des repas pris à l’extérieur.

Manger au restaurant : un plaisir qui reste raisonnable

La restauration est légèrement plus chère qu’en France (environ +6 % selon certaines comparaisons), mais reste globalement accessible. Un déjeuner dans un petit restaurant sans prétention tourne autour de 15 €, un repas pour deux dans un restaurant de gamme moyenne coûte généralement 45 à 80 €, et un menu type fast-food (McDonald’s) se situe autour de 10 €.

Astuce :

Les prix des boissons à Vienne sont raisonnables. Un cappuccino coûte en moyenne entre 3,6 et 4,1 €, une bière locale pression (0,5 L) se situe autour de 4,8 à 5 €, et une bouteille de vin d’entrée de gamme est disponible dès 6 à 7,5 €. Pour une expérience authentique dans les célèbres cafés viennois historiques, prévoyez un léger supplément pour le cadre et l’ambiance unique.

Pour un expatrié au budget serré, la stratégie consistant à cuisiner chez soi en semaine et réserver les sorties au week-end permet de maîtriser ce poste sans se priver complètement.

Transports : un vrai point fort pour le budget

S’il y a un domaine où l’Autriche surprend agréablement, c’est celui des transports publics. En particulier, Vienne affiche des tarifs particulièrement compétitifs au regard de la qualité du service.

Transports urbains : Vienne, un cas d’école

Le réseau de Vienne (Wiener Linien) associe métro, tram, bus et trains de banlieue avec une intégration tarifaire poussée. Le pass annuel urbain revient à environ 365 €, soit 1 € par jour pour des trajets illimités dans la capitale. C’est l’un des meilleurs rapports qualité/prix d’Europe.

Les repères tarifaires principaux sont les suivants :

Titre de transport à ViennePrix indicatif
Ticket unitaire≈ 2,40 €
Abonnement mensuel≈ 51 €
Abonnement annuel (Wiener Linien)365 €
Klimaticket Österreich (national, annuel)1 179 € → 1 300 € (à partir d’août 2025)

Les abonnements de transports publics sont 30 à 40 % moins chers qu’en France, alors même que l’offre est dense et ponctuelle. Pour un expatrié citadin, renoncer à la voiture personnelle est donc souvent économiquement rationnel.

Transports interurbains et vignette autoroutière

Pour les déplacements à l’échelle du pays, le « Klimaticket Österreich » permet, avec un seul abonnement annuel, d’emprunter trains, bus et tramways sur quasiment tout le réseau national. Son coût a été relevé de 1 179 à 1 300 € en 2025, dans un contexte de hausses tarifaires liées à la modernisation du réseau.

Bon à savoir :

Pour circuler sur les autoroutes suisses, une vignette est obligatoire. Elle est disponible en plusieurs durées (1 jour, 10 jours, 2 mois, 1 an), avec un coût annuel d’environ 103,80 € (en hausse à 106,80 €). Des péages supplémentaires s’appliquent sur certains tronçons spécifiques comme les tunnels, cols ou sections alpines, avec des tarifs variant généralement entre 9 € et 18,50 € par passage.

Le carburant reste légèrement moins cher qu’en France, avec un litre d’essence autour de 1,50–1,60 €, soit environ 5 % de moins. Un taxi facture environ 4,90 € de prise en charge puis 1,6–2,0 € par kilomètre. Ces coûts, combinés à des parkings souvent onéreux en centre-ville, renforcent l’intérêt du tout‑transport public, complété au besoin par le vélo ou l’autopartage.

Santé et assurance maladie : un système public solide

La question du coût de la santé préoccupe à juste titre les expatriés. En Autriche, la situation est plutôt rassurante : le pays dispose d’un système d’assurance maladie quasi universel parmi les mieux classés d’Europe, reposant sur une logique de solidarité et un partage du financement entre État et caisses de sécurité sociale.

Assurance maladie obligatoire et e‑card

Toute personne résidant en Autriche doit être couverte par l’assurance maladie publique. Les salariés sont affiliés automatiquement par leur employeur à la caisse régionale compétente (aujourd’hui regroupée dans l’ÖGK), tandis que les indépendants s’enregistrent auprès de la SVS. Les contributions sont prélevées directement sur le salaire brut, intégrées aux charges sociales.

L’accès aux soins se fait via une carte électronique, la « e‑Card », que l’on présente chez les médecins et dans les hôpitaux conventionnés. Cette carte coûte environ 10,55 € par an aux assurés pour son financement technique. Une consultation auprès d’un généraliste conventionné est gratuite à partir du moment où l’on présente sa e‑Card : aucun paiement direct n’est demandé pour ces actes de base.

Le panier de soins couvert est large : médecine générale et spécialisée, hospitalisations, soins d’urgence, médicaments sur prescription, maternité, une partie des soins dentaires et ophtalmologiques, ainsi que des examens de prévention.

Ce qui reste à charge : médicaments, dentiste, privé

Là où le coût réapparaît dans le budget, c’est sur certains postes spécifiques. En pharmacie, la règle générale prévoit une participation fixe de 6,85 € par médicament remboursable. Certains traitements restent intégralement couverts en cas de maladies contagieuses ou de faibles revenus, mais l’expatrié standard doit intégrer cette franchise.

En dentaire, les soins conservateurs et chirurgicaux sont globalement pris en charge, mais l’orthodontie et les prothèses (implants, couronnes, etc.) sont souvent mal remboursées : la part à la charge du patient peut atteindre 25 à 50 % de la facture, parfois davantage pour des travaux complexes.

L’Autriche distingue aussi entre médecins conventionnés et médecins « privés » (non conventionnés). Une consultation chez un médecin privé coûte généralement entre 50 et 100 € pour un généraliste, et de 100 à 200 € pour un spécialiste. L’assurance publique peut rembourser jusqu’à environ 80 % du tarif qui aurait été appliqué chez un praticien conventionné, ce qui laisse parfois un reste à charge non négligeable pour qui privilégie ce circuit.

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C’est le coût moyen d’un accouchement en clinique privée, hors remboursements.

Intérêt des assurances privées et internationales

Nombre d’expatriés complètent la couverture publique par une assurance santé privée ou internationale. Les raisons invoquées sont l’accès plus rapide à certains spécialistes, la possibilité de consulter tout médecin (conventionné ou non), un meilleur remboursement dentaire et optique, et la prise en charge de chambres individuelles à l’hôpital.

Les primes d’assurance internationale varient énormément selon l’âge, la nationalité, le niveau de couverture et le périmètre géographique. Un contrat cité dans les données démarre autour de 87 € par mois pour un expatrié de plus de 30 ans et ses ayants droit, avec couverture mondiale incluant l’Autriche et, par exemple, la France.

En pratique, pour un salarié expatrié, le coût de la santé dans le budget courant est relativement maîtrisé, d’autant que les cotisations sont déjà prélevées sur le brut et majoritairement prises en charge par l’employeur. Pour un indépendant, il est en revanche prudent d’anticiper plusieurs centaines d’euros par mois de contributions, à compléter éventuellement par un contrat privé.

Garde d’enfants, écoles et études : un poste très variable

Le coût de la vie en Autriche pour les expatriés en famille dépend fortement des choix scolaires et de garde d’enfants. La bonne nouvelle est que l’école publique autrichienne est gratuite et de bon niveau. La moins bonne est qu’elle est essentiellement germanophone, ce qui pousse beaucoup de familles internationales vers des structures privées ou des écoles internationales, nettement plus coûteuses.

Crèches, jardins d’enfants et périscolaire

La petite enfance est principalement gérée à l’échelle communale, ce qui explique l’extrême diversité des tarifs entre régions et même entre quartiers. À Vienne, les places subventionnées existent mais sont limitées. Selon le revenu des parents, le nombre d’enfants et le type de structure (publique ou privée), on peut payer entre 50 et 400 € par mois pour une place en crèche ou en jardin d’enfants subventionné.

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Coût mensuel moyen d’un jardin d’enfants privé en France, selon les données nationales.

Un expatrié avec un enfant en bas âge à Vienne peut donc, selon sa situation, se retrouver avec une facture de garde mensuelle très modeste… ou au contraire supérieure au loyer, s’il opte pour une structure privée haut de gamme et peu subventionnée.

Écoles publiques, privées et internationales

À partir de 6 ans, la scolarité obligatoire se déroule dans les écoles publiques, gratuites, qui jouissent d’une bonne réputation, notamment pour leur approche inclusive. Les enfants ne parlant pas l’allemand peuvent intégrer directement une classe et disposent généralement d’une année pour atteindre un niveau linguistique suffisant avant d’être pleinement évalués.

Bon à savoir :

Pour maintenir un cursus français, anglo-saxon ou international, plusieurs options existent, principalement à Vienne et Salzbourg. Ces écoles proposent des programmes américains, britanniques, français ou le Baccalauréat International (IB). Les frais de scolarité annuels varient généralement entre 5 000 € et 25 000 €, et peuvent être plus élevés dans les établissements les plus sélectifs.

Les écoles privées « classiques » (confessionnelles, Montessori, Waldorf, etc.) affichent des tarifs plus modérés, autour de 3 000 à 15 000 € par an, avec de grandes différences selon la notoriété. Certains établissements religieux restent relativement abordables, entre 80 et 480 € par mois, alors qu’un lycée international complet peut grimper à 30 000–60 000 € par an dans les cas les plus exclusifs.

Un exemple concret : le Lycée français de Vienne facture des droits d’inscription d’environ 700 € et des frais de scolarité annuels autour de 6 700 € pour les niveaux secondaires, auxquels peuvent s’ajouter plusieurs milliers d’euros de frais supplémentaires (cantine, transports, sorties, etc.).

Pour les études supérieures, l’Autriche reste très compétitive : les étudiants ressortissants de l’Espace économique européen sont souvent exemptés de frais d’inscription dans les universités publiques. Les étudiants hors UE doivent s’acquitter d’environ 726,72 € par semestre, plus une contribution au syndicat étudiant (ÖH-Beitrag) d’environ 24,70 €. Les universités privées, en revanche, peuvent facturer jusqu’à 25 000 € par an.

Impôts et cotisations : ce que l’on perd d’un côté…

Le système fiscal autrichien est progressif et relativement lourd sur les revenus moyens et élevés, mais il finance en retour un ensemble de prestations sociales et de services publics d’un bon niveau.

Barème de l’impôt sur le revenu

L’impôt sur le revenu (« Einkommensteuer ») repose sur un barème par tranches. Les différentes sources convergent sur les ordres de grandeur suivants :

Taux 0 % jusqu’à environ 11 000–12 000 € de revenu annuel.

– Taux 20 % sur la tranche suivante (jusqu’à environ 18–19 000 € ou 25 000 € selon les réformes).

– Taux 30 % sur la tranche médiane (jusqu’à 31 000–60 000 € environ).

– Tranches supérieures à 40 %, avec un taux de 48 % au-delà de 60 000–90 000 €.

– Taux 50 % pour les revenus compris entre environ 90 000 € et 1 million d’euros.

– Taux marginal de 55 % pour la fraction de revenu dépassant 1 million d’euros.

Bon à savoir :

Pour les salariés, l’impôt sur le revenu (Lohnsteuer) est prélevé directement à la source sur leur salaire. Les travailleurs indépendants, quant à eux, doivent effectuer des versements d’acomptes trimestriels et sont tenus de déposer une déclaration de revenus annuelle.

Le système prévoit de nombreuses déductions et crédits, notamment pour les frais de transport domicile‑travail, une partie des coûts de télétravail, certaines formations, ou encore des abonnements de transports publics (jusqu’à 50 % du coût peuvent être déduits dans certains cas).

Cotisations sociales

À ces impôts directs s’ajoutent les cotisations sociales qui financent santé, retraite, assurance chômage, accidents du travail… La part salariale se situe autour de 18 % du salaire brut, et la part patronale autour de 21 %. Le taux exact dépend du statut et de l’assiette, mais pour un salarié, le total des prélèvements (impôt + charges) peut absorber 40 à 45 % du brut.

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Le taux de cotisation retraite pour les indépendants peut atteindre près de 23%.

TVA et taxes indirectes

La TVA standard est de 20 %, avec des taux réduits de 10 % (notamment sur les produits alimentaires, certains services, les loyers) et de 13 % pour certaines activités (culture, loisirs). Sur l’électricité, le gaz ou l’eau, la fiscalité indirecte pèse aussi dans la note finale. Pour les expatriés, cela se traduit surtout par l’impression que certaines factures énergétiques ou certains produits du quotidien sont plus taxés qu’en France, même si le détail varie par catégorie.

Enfin, il existe des taxes spécifiques : contribution à l’Église pour les membres, taxe sur les chiens dans certaines communes, taxes sur les véhicules, droits de mutation immobilière, qui peuvent alourdir le budget de manière ponctuelle.

Budgets types : combien prévoir selon son profil ?

Les données agrégées permettent de dresser des budgets mensuels indicatifs pour différents profils d’expatriés. Ces montants incluent généralement le logement, l’alimentation, les transports, les communications, les loisirs et une partie des coûts familiaux.

Profil d’expatrié (grande ville)Budget mensuel estiméCommentaire
Étudiant (Vienne, EU/EEE)950–1 300 €Colocation ou chambre en résidence, vie sobre
Jeune actif célibataire1 500–2 000 €Studio ou petit appart, sorties modérées
Célibataire en centre urbain « plein pot »≈ 1 950 €Environ 1 150 € logement + 375 € nourriture + reste
Couple sans enfants≈ 3 200 €Loyer/charges ≈ 1 600 €, nourriture ≈ 750 €
Famille avec 2 enfants3 800–4 000 € (confortable)Loyer/charges ≈ 2 000 €, nourriture ≈ 1 000 €
Famille de 4 en grande ville centre≈ 5 285–5 700 €Niveau de vie confortable en centre de Vienne

Ces chiffres ne prennent pas forcément en compte des frais de scolarité élevés pour une école internationale ni des assurances privées haut de gamme. Ils supposent plutôt un arbitrage raisonnable entre qualité de vie et maîtrise du budget.

Télécommunications, énergie et « petits » coûts qui s’additionnent

Au quotidien, de nombreuses petites lignes viennent se greffer au budget principal : abonnement internet, forfait mobile, redevance audiovisuelle, assurance habitation, banque, équipement d’hiver, etc. Individuellement anodins, ces postes peuvent représenter plusieurs centaines d’euros par an.

Un forfait internet haut débit (50–100 Mb/s avec données illimitées) tourne autour de 30–35 € par mois. Un forfait mobile avec appels et au moins 10 Go de données coûte en moyenne 14–18 € hors offres promotionnelles. À cela s’ajoute la redevance audiovisuelle (ORF‑Beitrag), qui avoisine 15,30 € par mois et s’applique à chaque foyer.

284-350

Les charges énergétiques mensuelles pour un appartement de 80–85 m², incluant électricité, chauffage, eau et déchets.

Les assurances (habitation, responsabilité civile, éventuellement complémentaire santé ou assurance scolaire) et les frais bancaires complètent le tableau. Dans un budget finement calibré, ces « à‑côtés » peuvent peser 100 à 200 € mensuels supplémentaires.

Loisirs, habillement et vacances : des prix globalement raisonnables

L’un des atouts de la vie en Autriche réside dans ses loisirs accessibles et abondants. Musées, concerts, sorties nature et sports d’hiver sont omniprésents, et les prix restent, dans l’ensemble, inférieurs à ceux de la France pour des prestations équivalentes.

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Le coût mensuel moyen d’un abonnement à une salle de sport, comparé à d’autres loisirs comme le cinéma ou le ski.

En habillement, les prix se rapprochent de ceux de la France, avec parfois un léger avantage aux enseignes autrichiennes : un jean de marque internationale vaut environ 80–90 €, une paire de baskets de sport autour de 90–94 €, des chaussures de ville en cuir entre 120 et 135 €.

Enfin, pour les expatriés qui reçoivent de la famille ou voyagent dans le pays, le budget touristique est à prendre en compte. On estime un budget minimal de 138 € par jour et par personne pour un couple logé en hôtel 3 étoiles avec deux repas et les transports. Les hôtels sont, en moyenne, 26 % plus chers qu’en France, mais les formules appartements ou pensions de famille permettent de réduire la facture.

Santé mentale du budget : l’Autriche vaut-elle la dépense pour un expatrié ?

En croisant tous ces éléments, le portrait budgétaire qui se dessine est celui d’un pays globalement cher, mais cohérent : loyers élevés mais encadrés, transports publics peu coûteux et performants, système de santé public solide, éducation publique gratuite mais peu internationale, garde d’enfants et écoles privées pouvant faire exploser le budget famille.

Astuce :

Pour un expatrié seul ou en couple sans enfant, notamment dans les secteurs bien rémunérés (ingénierie, informatique, cadres, santé…), la situation reste avantageuse. Les salaires, supérieurs de 20 à 25 % à ceux de la France, combinés à des services publics efficaces, permettent souvent une meilleure qualité de vie à dépense égale. Il est toutefois crucial de ne pas sous-estimer le coût du logement dans les villes les plus tendues.

Pour une famille, la clé réside dans les arbitrages : école publique locale vs école internationale, crèche subventionnée vs privée bilingue, maison en périphérie vs appartement en cœur de ville. Un ménage visant une scolarité internationale pour deux enfants, un logement spacieux à Vienne et des loisirs réguliers devra viser un budget global bien supérieur à 4 000 € mensuels, surtout si un seul salaire principal supporte l’ensemble.

Bon à savoir :

Malgré un coût de la vie élevé, l’Autriche offre en retour un haut niveau de sécurité, une nature omniprésente, un système de transport exemplaire, un système de santé robuste et un cadre urbain agréable. Pour un expatrié, une vie justifiable est possible avec une préparation minutieuse du budget, la comparaison des options de logement et d’assurance, et l’acceptation de compromis comme la colocation au début, le choix de l’école publique ou la renonciation à une voiture.

La décision de partir ne se résume pas à un calcul : mais disposer d’un budget prévisionnel réaliste, poste par poste, permet de transformer un rêve de montagnes enneigées et de cafés viennois en projet de vie durable, sans mauvaise surprise sur le plan financier.

Pourquoi il est préférable de me contacter ? Voilà un exemple concret :

Un retraité de 62 ans, disposant d’un patrimoine financier supérieur à un million d’euros bien structuré en Europe, souhaitait changer de résidence fiscale pour réduire sa charge imposable et diversifier ses investissements, tout en gardant un lien fort avec la France. Budget alloué : 10 000 euros pour un accompagnement complet (conseil fiscal, formalités administratives, délocalisation et structuration patrimoniale), sans vente forcée d’actifs.

Après analyse de plusieurs destinations attractives (Autriche, Grèce, Chypre, Maurice), la stratégie retenue a consisté à cibler l’Autriche pour son cadre fiscal stable, son réseau de conventions de non‑double imposition, sa qualité de vie élevée, et son environnement économique sûr (zone euro, système bancaire robuste), tout en offrant un accès direct au cœur de l’UE. La mission a inclus : audit fiscal pré‑expatriation (exit tax ou non, report d’imposition), obtention de la résidence avec achat d’une résidence principale près de Vienne, détachement CNAS/CPAM, transfert de résidence bancaire, plan de rupture des liens fiscaux français (séjour >183 jours en Autriche, centre d’intérêts économiques…), mise en relation avec des partenaires locaux bilingues (avocat, fiscaliste, réseau d’affaires) et intégration patrimoniale complète (analyse et restructuration si nécessaire).

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A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Expert en gestion de patrimoine internationale depuis plus de 20 ans, j’accompagne mes clients dans la diversification stratégique de leur patrimoine à l’étranger, un impératif face à l’instabilité géopolitique et fiscale mondiale. Au-delà de la recherche de revenus et d’optimisation fiscale, ma mission est d’apporter des solutions concrètes, sécurisées et personnalisées. Je conseille également sur la création de sociétés à l’étranger pour renforcer l’activité professionnelle et réduire la fiscalité globale. L’expatriation, souvent liée à ces enjeux patrimoniaux et entrepreneuriaux, fait partie intégrante de mon accompagnement sur mesure.

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