Guide complet pour s’installer en Autriche en tant qu’expatrié

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

S’installer en AUTRICHE, c’est mettre un pied dans un pays à la fois très organisé et profondément chaleureux, où la montagne cohabite avec une vie culturelle foisonnante, un État social généreux et un marché du travail plutôt dynamique. Mais pour que le rêve ne se transforme pas en parcours du combattant administratif, mieux vaut arriver préparé : visa, assurance santé, recherche de logement, fiscalité, école des enfants, vie quotidienne… tout est lié.

Bon à savoir :

Ce guide rassemble les informations clés pour les francophones projetant de s’installer en Autriche, en abordant spécifiquement la santé, l’assurance, l’emploi, le coût de la vie et les démarches administratives indispensables.

Sommaire de l'article masquer

Comprendre le cadre général : un État social solide et structuré

L’AUTRICHE est un pays alpin, enclavé au cœur de l’Europe centrale, avec Vienne pour capitale. Le pays combine plusieurs atouts rarement réunis au même endroit : une qualité de vie classée parmi les meilleures au monde, une sécurité élevée, un système de santé quasi universel, une école publique solide, une culture omniprésente et une économie stable.

Attention :

Le modèle social français repose sur la solidarité, où l’accès aux prestations sociales (soins, retraite, chômage, allocations familiales) est financé par des contributions obligatoires et une redistribution massive, et non uniquement par le revenu individuel.

La santé illustre particulièrement bien cette logique, puisque près de 10 % du PIB national est consacré aux dépenses de santé et que 99 à 100 % des résidents sont couverts par l’assurance maladie publique. La conséquence pour un expatrié est claire : une fois en règle sur le plan du séjour et du travail, il ou elle est rapidement intégré(e) dans un système très protecteur.

Entrer et travailler en AUTRICHE : visas, permis et premières démarches

Avant de penser logement ou école, la priorité est d’obtenir un droit de séjour valable et, le cas échéant, un accès au marché du travail.

Qui n’a pas besoin de visa pour venir s’installer ?

Les citoyens de l’Union européenne, de l’EEE et de la Suisse bénéficient de la libre circulation. Ils n’ont pas besoin de visa ni de permis de travail pour venir vivre et travailler en AUTRICHE. En revanche, ils doivent effectuer des démarches d’enregistrement :

enregistrement auprès de la mairie ou du bureau d’enregistrement (Meldeamt) dans les trois jours suivant l’emménagement, via le fameux formulaire Meldezettel ;

pour un séjour supérieur à trois mois, demande d’un certificat d’enregistrement auprès de l’autorité locale compétente.

Les Britanniques installés avant fin 2020 gardent un accès libre au marché du travail grâce à l’accord de retrait, tandis que ceux arrivés après sont désormais traités comme ressortissants de pays tiers.

Visas et permis pour les ressortissants hors UE/EEE

Pour les non-Européens, le schéma de base est le suivant :

90

Durée maximale du séjour sans permis de séjour pour les ressortissants éligibles, sous conditions de visa Schengen.

L’AUTRICHE a développé plusieurs dispositifs pour attirer travailleurs qualifiés, chercheurs, étudiants ou entrepreneurs :

Titres de séjour pour travailler en Autriche

Principaux canaux d’immigration professionnelle pour les ressortissants de pays tiers souhaitant travailler en Autriche.

Carte Rouge-Blanc-Rouge

Permis principal pour les travailleurs qualifiés. Combine séjour et travail pour 24 mois, lié à un employeur ou projet spécifique (salarié clé, métier en pénurie, diplômé autrichien, fondateur de start-up). Basé sur un système de points.

Carte Rouge-Blanc-Rouge Plus

Accessible après 21 mois avec la première carte. Offre un accès illimité au marché du travail sans autorisation pour changer d’employeur.

Carte Bleue UE

Destinée aux diplômés du supérieur hautement qualifiés, avec une offre d’emploi adéquate et un salaire élevé. Permet de basculer vers une Carte Rouge-Blanc-Rouge Plus après environ 21 mois.

Autres autorisations

Visa chercheur, étudiant, job seeker, working holiday, et permis pour missions intra-groupe (ICT) complètent le dispositif.

Les démarches se font en principe avant l’arrivée, auprès de l’ambassade ou du consulat AUTRICHIEN du pays de résidence. Les délais sont variables (compter souvent 8 à 12 semaines pour un permis travail + séjour).

Conditions classiques et documents à préparer

Même si chaque catégorie a ses spécificités, on retrouve souvent les mêmes exigences :

passeport valide au moins trois mois après la date de sortie prévue de l’espace Schengen ;

– photos d’identité ;

preuve de ressources suffisantes (avec seuils indicatifs, par exemple environ 1 270 € par mois pour une personne seule et un peu plus de 2 000 € pour un couple) ;

– justificatif de logement (contrat de location, lettre d’hébergement) ;

– preuve d’assurance maladie couvrant au moins 30 000 € (pour les visas) ;

– casier judiciaire parfois demandé pour une première demande ;

– diplômes, attestations d’emploi, CV et, pour certains permis, preuves de niveau de langue (allemand ou anglais).

Respecter les règles de durée de séjour est crucial : un dépassement de visa peut entraîner amendes, interdiction d’entrée et renvoi.

S’inscrire, se déclarer, exister administrativement

Une fois arrivé en AUTRICHE avec le bon visa ou la bonne carte de séjour, l’expatrié doit franchir quelques étapes administratives incontournables.

L’enregistrement d’adresse, via le Meldezettel, est obligatoire dans les trois jours suivant l’installation. Ce document est demandé ensuite pour quasiment tout : ouverture de compte bancaire, inscription à l’assurance maladie, formalités fiscales, parfois inscription scolaire des enfants.

Bon à savoir :

Lors de l’embauche, l’employeur procède généralement à l’enregistrement du salarié auprès des caisses sociales. Cette démarche déclenche l’attribution d’un numéro de sécurité sociale (Sozialversicherungsnummer). Ce numéro est essentiel, car il sert de clé d’accès à l’assurance maladie publique, au régime de retraite et aux autres branches de la protection sociale.

Les indépendants, quant à eux, doivent se déclarer eux-mêmes auprès des organismes compétents (sécurité sociale des indépendants, centre des impôts, etc.).

Le marché du travail autrichien : secteurs porteurs et réalités pour les étrangers

L’économie AUTRICHIENNE se caractérise par une forte stabilité, des salaires plutôt corrects et une attention marquée pour l’équilibre vie privée / vie professionnelle. Pourtant, les chiffres montrent une réalité contrastée entre nationaux et étrangers.

Chiffres-clés récents

Les données récentes mettent en évidence :

– un chômage global modéré, autour de 5 à 6 % ces dernières années ;

– un taux de chômage des étrangers autour de 10,4 %, contre moins de 4 % pour les AUTRICHIENS ;

– une part d’étrangers dans la population proche de 19 % ;

– une croissance notable du secteur technologique (plus de 12 % en un an), avec des projections de hausse de l’emploi dans la tech.

En parallèle, l’État a fortement élargi la liste des métiers en pénurie pour 2025, ajoutant plus d’une centaine de professions.

Secteurs en tension et profils recherchés

Pour un expatrié qualifié, les opportunités existent bel et bien, notamment dans :

Secteurs en demande de main-d’œuvre qualifiée

Panorama des principaux domaines professionnels confrontés à des pénuries de compétences spécifiques en France, nécessitant un recrutement actif.

Santé

Médecins généralistes et spécialistes, infirmiers, sages-femmes, techniciens et assistants médicaux.

Ingénierie et IT

Développeurs, ingénieurs mécaniques/électriques, spécialistes data, cloud, cybersécurité, DevOps et machine learning.

Bâtiment et métiers manuels

Électriciens, plombiers, couvreurs, menuisiers, maçons, tourneurs et outilleurs.

Éducation et Social

Enseignants (sciences, langues), éducateurs, travailleurs sociaux et personnel de crèche.

Tourisme et Hôtellerie-Restauration

Chefs, cuisiniers, pâtissiers, managers d’hôtel et personnel qualifié de service.

Transports

Conducteurs de bus, chauffeurs poids lourds et conducteurs de train.

Les grandes entreprises AUTRICHIENNES (OMV, Red Bull, Voestalpine, Erste, Raiffeisen) cohabitent avec une multitude de PME exportatrices et un écosystème start-up très vivant, notamment à Vienne (plus de 1 300 start-up actives, des success stories comme Bitpanda ou GoStudent).

Salaires indicatifs : quelques repères

Les salaires varient fortement selon le secteur, l’expérience et la région, mais on peut dégager des fourchettes indicatives :

Secteur / ProfilFourchette annuelle brute approximative
Développeur / ingénieur logiciel43 000 à 105 000 €
Ingénieurs (général)50 000 à 70 000 €
IT / Tech (moyenne)~ 4 700 € brut mensuels
Professionnels de santé40 000 à 90 000 €
Finance / banque45 000 à 100 000 €
Chefs / cuisiniers expérimentés30 000 à 45 000 €
Conducteurs bus / train35 000 à 50 000 €

Pour vivre confortablement, un célibataire est généralement à l’aise à partir de 2 500 à 3 500 € nets par mois, tandis qu’un foyer de trois personnes vise plutôt 4 000 à 5 000 € nets.

Culture professionnelle et conditions de travail

La culture de travail en AUTRICHE est formelle mais équilibrée :

Exemple :

En Autriche, la semaine de travail moyenne est de 38 à 40 heures. Les salariés bénéficient d’au moins 25 jours de congés payés annuels, auxquels s’ajoutent 13 jours fériés. La rémunération est fréquemment versée en 14 fois par an, incluant un 13e et un 14e mois, ces paiements supplémentaires bénéficiant souvent d’une fiscalité allégée. La culture professionnelle accorde une grande importance à la ponctualité, à une planification rigoureuse et au respect d’une hiérarchie claire. Une séparation nette entre la vie privée et la vie professionnelle est également une caractéristique marquante, particulièrement observable à Vienne.

Les avantages classiques incluent assurance santé, retraite, parfois contributions à un fonds de pension complémentaire, tickets-restaurants, soutien aux transports ou à la garde d’enfant.

Le système de santé AUTRICHIEN : un pilier pour les expatriés

L’assurance maladie est au cœur de la vie sociale AUTRICHIENNE. Pour un expatrié, bien comprendre comment fonctionne ce système évite des malentendus et permet d’en tirer pleinement parti.

Comment est structuré le système de santé ?

Le système AUTRICHIEN repose sur une assurance maladie obligatoire de base (assurance publique) et, à côté, une multitude de contrats privés optionnels.

Le financement provient principalement de cotisations sociales prélevées sur les salaires. Les salariés et employeurs partagent la charge, avec un taux de cotisation santé autour de 3,8 % à 4 % pour chaque partie, dans une enveloppe globale de près de 40 % de cotisations sociales (pension, chômage, accident, etc.).

Trois grandes caisses couvrent la majorité des assurés :

Caisse principalePublic ciblé
Österreichische Gesundheitskasse (ÖGK)Salariés du secteur privé, majorité des résidents
Sozialversicherungsanstalt der Selbständigen (SVS)Indépendants, freelances, professions libérales
BVAEBFonctionnaires, cheminots, mineurs

L’État, via le ministère fédéral des Affaires sociales, de la Santé, des Soins et de la Protection des consommateurs, fixe le cadre et supervise.

L’e-card : la clé d’accès aux soins

Dès l’inscription à la sécurité sociale, chaque assuré reçoit une e-card, carte électronique d’assurance santé. Elle contient les données personnelles et celles de la caisse d’assurance, un numéro de série et, pour les cartes récentes, une photo. Elle fait également office de Carte Européenne d’Assurance Maladie (CEAM).

L’e-card permet de : participer à des événements, profiter d’offres exclusives, accéder à des contenus spéciaux et bénéficier de réductions personnalisées.

consulter un médecin conventionné (Kassenarzt) sans avancer les frais (hors petits tickets modérateurs) ;

être admis à l’hôpital public ;

bénéficier de nombreux soins préventifs, maternité, rééducation, etc.

Astuce :

Une faible redevance annuelle est prélevée pour le service, généralement un peu plus d’une dizaine d’euros. Des exemptions sont prévues pour certains publics spécifiques.

Que couvre l’assurance maladie publique ?

L’assurance publique est très large. Elle prend en charge notamment : les risques liés à la santé, à la vieillesse, aux accidents du travail et aux maladies professionnelles, ainsi que les prestations familiales et les aides sociales.

les consultations de généralistes et spécialistes conventionnés ;

– les séjours hospitaliers, avec suppression des frais à charge du patient pour les hospitalisations standard depuis 2017 ;

– la prévention (vaccinations, dépistages, bilans) ;

– la maternité et les soins liés à la grossesse, ainsi qu’un congé maternité généreux (salaire maintenu à 100 % de 8 semaines avant à 8 semaines après la naissance) ;

– les médicaments prescrits, avec un ticket modérateur par médicament (quelques euros) ;

– les soins dentaires de base ;

– les rééducations, cures et séjours de convalescence sur prescription ;

– une partie des aides techniques (fauteuils roulants, etc.), variable selon les Länder.

Certaines catégories bénéficient d’une gratuité quasi totale : retraités, conjoints non actifs de travailleurs, allocataires du chômage ou personnes reconnues inaptes au travail.

Assurance privée complémentaire : pour quoi faire ?

Même si l’assurance publique est de très bonne qualité, beaucoup de résidents choisissent une assurance santé privée complémentaire – surtout les cadres, les personnes âgées ou les familles soucieuses de confort.

Les formules privées sont dites de « classe spéciale » ou « classe confort » et offrent par exemple :

Bon à savoir :

Les formules haut de gamme offrent une chambre individuelle ou double en établissement privé avec commodités (salle de bain, TV, Wi-Fi), le libre choix du praticien (même non conventionné), et réduisent les délais pour certains soins. Elles améliorent la couverture dentaire et optique, prennent en charge des thérapies alternatives comme l’acupuncture, et peuvent inclure une évacuation médicale internationale. Des avantages annexes (abonnements fitness, bilans de santé, assistance voyage) sont parfois proposés.

Les primes ne dépendent pas du revenu mais de l’âge, de l’état de santé et du niveau de garanties. On trouve des couvertures pour enfants dès quelques dizaines d’euros par mois, mais les seniors peuvent payer 450 à 500 € mensuels. Pour un adulte, une prime moyenne d’environ 200–220 € par mois est souvent citée.

À noter qu’un contrat privé est en principe une relation à vie : la compagnie ne peut pas résilier arbitrairement ni restreindre unilatéralement les garanties tant que les cotisations sont payées.

Cas particuliers : qui a accès à quoi ?

Pour les expatriés, l’accès à l’assurance santé dépend largement du statut :

Bon à savoir :

Pour les salariés, l’inscription est automatique par l’employeur. Les indépendants doivent s’inscrire auprès de la SVS. Les étudiants étrangers doivent souscrire une assurance étudiante (ÖGK) pour un séjour long. Les citoyens UE/EEE utilisent la CEAM pour un séjour temporaire, mais doivent s’inscrire localement pour un établissement durable. Les demandeurs d’asile sont couverts automatiquement. Les touristes, bien que non obligés pour certains, doivent fortement recommander une assurance voyage.

Les ayants droit (conjoints, partenaires enregistrés, enfants jusqu’à 18 ans ou au-delà s’ils étudient ou sont au chômage) peuvent être rattachés à l’assurance de la personne assurée principale, souvent sans cotisation additionnelle pour les enfants.

Comment consulter et utiliser le système au quotidien ?

Trouver un médecin est relativement simple grâce à des plateformes comme le Praxisplan ou le site de l’Ordre des médecins (Österreichische Ärztekammer), qui permettent de filtrer par spécialité, localisation et langue (anglais, par exemple).

Il est conseillé de :

choisir un Kassenarzt (médecin conventionné) pour bénéficier de la prise en charge directe ;

– toujours présenter e-card et pièce d’identité ;

– garder les factures en cas de consultation privée, pour éventuel remboursement (jusqu’à 80 % du tarif conventionné par la caisse publique).

En pharmacie (Apotheke), la plupart des médicaments sont sur ordonnance et les prix sont encadrés. Certaines officines assurent un service 24/7, mais avec des frais de service supplémentaires de nuit.

En cas d’urgence, les numéros importants sont :

ServiceNuméro
Ambulance / urgence médicale144
Service médical de garde141
Urgence européenne112
Détresse psychiatrique01 313 30
Prévention du suicide01 713 3374

Les intervenants parlent surtout allemand, mais beaucoup comprennent l’anglais.

Se loger en AUTRICHE : réalités du marché et cadre légal

Le logement est souvent la partie la plus délicate d’une installation, surtout à Vienne où la demande est très forte. L’AUTRICHE, cependant, dispose d’un parc social important et de règles de location protectrices.

Types de logements et niveaux de loyer

L’offre se compose principalement d’appartements, particulièrement dans les villes, les maisons individuelles étant plutôt en périphérie ou en zone rurale. À Vienne, les immeubles anciens de style classique sont très répandus, parfois non rénovés mais avec de hauts plafonds et de grands volumes.

Les loyers varient fortement selon la ville et la localisation :

Ville (appartement 1 chambre)Loyer moyen mensuel approximatif
Vienne~ 1 000 – 1 050 €
Salzbourg~ 1 050 €
Graz~ 730 €

Pour un trois-pièces :

Ville (3 chambres)Loyer moyen mensuel approximatif
Vienne~ 1 900 – 2 000 €
Salzbourg~ 1 650 €
Graz~ 1 340 €

En règle générale, les studios et petits appartements affichent un prix au mètre carré plus élevé que les grands.

À Vienne, plus de 60 % de la population vit dans un logement social ou subventionné, ce qui contribue à limiter la flambée des loyers, même si l’accès à ces logements requiert souvent une durée de résidence minimale (par exemple cinq ans pour les non-nationaux) et des critères de revenus.

Charges, dépôt et frais annexes

Au loyer s’ajoutent plusieurs coûts :

charges d’immeuble (eau, parties communes, déchets, etc.), souvent autour de 25 % du loyer net ;

électricité et gaz, à souscrire auprès d’un fournisseur (Verbund, Energie Steiermark, aWATTar, etc.) ;

– éventuellement chauffage séparé, selon le type d’installation ;

internet, généralement 25 à 40 € par mois pour une connexion haut débit.

Un dépôt de garantie (Kaution) équivalent à deux ou trois mois de loyer est la norme, parfois plus. Il est restitué à la fin du bail, déduction faite des éventuels dégâts au-delà de l’usure normale. Un état des lieux détaillé avec photos est fortement conseillé.

Les agences immobilières facturent habituellement une commission pouvant aller jusqu’à deux mois de loyer majorés de TVA, sauf si l’annonce mentionne provisionsfrei ou keine Makler, synonyme d’absence de frais d’agence.

Contrats de location : ce qu’il faut savoir

Le marché AUTRICHIEN distingue la location principale (Hauptmiete) de la sous-location (Untermiete). La première, conclue directement avec le propriétaire ou son mandataire, offre des protections plus fortes au locataire.

La loi sur les loyers (Mietrechtsgesetz) encadre une grande partie des locations d’appartements, notamment dans l’ancien, en fixant des niveaux de loyer maximums, des durées minimales et des règles strictes de résiliation.

Quelques principes importants :

Bon à savoir :

Le bail standard est d’une durée minimale de 3 ans. Le locataire peut le résilier, généralement avec un préavis de 3 mois après une période initiale. Le loyer ne peut être augmenté pendant la durée du bail, sauf via l’indexation prévue au contrat. Le locataire doit respecter le règlement de copropriété (tranquillité, entretien des parties communes).

Il est fortement recommandé, avant de signer, de faire relire le contrat par une association de défense des locataires, la Chambre du travail (Arbeiterkammer) ou un avocat. Des services de médiation et d’arbitrage gratuits existent pour trancher les litiges.

Accéder à un logement social à Vienne

Le système de logement social viennois est emblématique : la ville et des coopératives à but non lucratif possèdent environ 440 000 appartements, avec des loyers souvent compris entre 300 et 750 €.

Pour y prétendre, il faut :

résider légalement depuis plusieurs années (cinq ans pour les non AUTRICHIENS) ;

– ne pas dépasser un plafond de revenus assez généreux (plus de 3 200 € nets pour une personne seule).

Une fois entré dans le parc social, il est en général possible d’y rester même si les revenus augmentent plus tard.

Coût de la vie : entre modération et hausse récente des prix

Globalement, l’AUTRICHE est classée parmi les pays chers, mais reste plus abordable que d’autres capitales européennes de premier plan comme Londres ou Paris. Vienne se situe dans la moyenne supérieure des grandes villes européennes.

Pour se faire une idée :

ProfilBudget mensuel estimé (incluant loyer)
Personne seule à Vienne~ 2 000 – 2 100 €
Famille de 4 à Vienne~ 5 600 €
Étudiant~ 950 – 1 300 €
Jeune actif seul~ 1 500 – 2 000 €

Les dépenses typiques :

365

Le coût d’un abonnement annuel aux transports en commun à Vienne, soit environ 1 € par jour.

Les loyers et l’énergie ont fortement augmenté ces dernières années, ce qui pèse particulièrement sur les ménages à revenus modestes malgré la stabilité salariale.

Fiscalité et protection sociale : ce qui attend un expatrié

L’AUTRICHE applique un impôt sur le revenu progressif avec plusieurs tranches. En 2025, l’impôt commence à partir d’un peu plus de 13 000 € de revenu annuel :

Tranche de revenu annuel (approx.)Taux d’imposition
Jusqu’à ~ 13 300 €0 %
~ 13 300 – 21 600 €20 %
~ 21 600 – 35 800 €30 %
~ 35 800 – 69 100 €40 %
~ 69 100 – 103 000 €48 %
~ 103 000 – 1 000 000 €50 %
Au-delà de 1 000 000 €55 %

Les salariés voient leur impôt retenu à la source par l’employeur. Une déclaration annuelle peut toutefois être obligatoire ou avantageuse pour intégrer d’autres revenus, déductions (frais de déplacement, dons, dépenses de santé exceptionnelles) ou crédits d’impôt (famille, enfants).

Exemple :

Un citoyen américain résidant en Autriche bénéficie de la convention fiscale entre les deux pays pour éviter la double imposition. Cependant, en raison de la politique fiscale américaine basée sur la citoyenneté, il reste tenu de déclarer ses revenus mondiaux aux autorités fiscales américaines (IRS) en plus de sa déclaration de revenus autrichienne. Les mécanismes de la convention, comme l’exemption ou l’imputation, servent alors à éviter que les mêmes revenus ne soient imposés deux fois.

Les cotisations sociales sont élevées mais couvrent un large spectre : retraite, santé, chômage, accident du travail, allocations familiales… Les salariés cotisent un peu plus de 18 % de leur salaire brut, l’employeur environ 22–23 %.

Banque, argent et paiements : ce qu’il faut anticiper

Ouvrir un compte bancaire local facilite énormément la vie quotidienne : versement du salaire, paiement du loyer, souscription d’abonnements téléphoniques, etc.

Ouvrir un compte

Pour ouvrir un compte en AUTRICHE, un expatrié doit généralement présenter :

un passeport ou une carte d’identité (UE) ;

un justificatif d’adresse (Meldezettel) ;

une preuve de revenus ou de situation (contrat de travail, fiches de paie, attestation d’inscription pour les étudiants).

La plupart des grandes banques (Erste, Bank Austria, Raiffeisen, BAWAG, Volksbank) proposent des comptes courants avec carte de débit, accès en ligne et mobile banking. Des néobanques comme N26 ou Revolut sont aussi très présentes.

Bon à savoir :

Les frais mensuels de tenue de compte varient généralement entre 2,50 € et 10 €. Des offres spécifiques, comme la première année gratuite ou des formules pour étudiants, peuvent les réduire à zéro. Les virements effectués au sein de la zone euro (virements SEPA) sont le plus souvent gratuits.

Moyens de paiement

Même si les paiements sans contact et les portefeuilles électroniques se sont généralisés, l’AUTRICHE reste très attachée au cash. De nombreux commerces, cafés ou restaurants affichent un minimum d’achat pour les cartes, voire n’acceptent que les paiements en espèces.

Les cartes de débit sont largement utilisées (paiement en magasin, retrait d’espèces), tandis que les cartes de crédit nécessitent souvent des justificatifs de revenus plus stricts.

Pour les transferts internationaux, des services spécialisés (Wise, par exemple) peuvent être plus économiques que les banques traditionnelles.

Apprendre l’allemand : clé d’intégration et d’employabilité

L’allemand est la langue officielle et presque universellement parlée en AUTRICHE, avec une multitude de dialectes régionaux. Pour un expatrié, investir dans la langue est probablement le meilleur placement à moyen terme :

cela facilite l’accès au marché du travail, surtout hors des secteurs très internationaux ;

cela fluidifie les interactions avec l’administration, les voisins, l’école des enfants ;

cela ouvre la porte à la vie culturelle locale au-delà des cercles d’expatriés.

Les universités et la plupart des hautes écoles appliquent un niveau B2 ou C1 en allemand comme condition d’admission pour les cursus en cette langue.

Où et comment apprendre ?

L’offre de cours est très vaste :

Où apprendre l’allemand en Autriche ?

Un panorama des principales structures et formats de cours disponibles pour apprendre l’allemand en Autriche, des instituts spécialisés aux plateformes en ligne.

Instituts spécialisés

Des écoles comme Österreich Institut, DeutschAkademie, Inlingua, Actilingua ou IKI offrent des cours structurés et souvent des certifications reconnues.

Centres de langues universitaires

Notamment à l’Université de Vienne, ils proposent des cours de qualité, souvent accessibles aux non-étudiants.

Cours pour adultes (VHS)

Les Volkshochschulen (VHS) dispensent des cours à un coût modéré, accessibles dans de nombreuses villes.

Plateformes en ligne (ÖIF)

Le portail de l’Austrian Integration Fund propose des milliers d’exercices, des vidéos et des cours spécifiques (ex: pour le personnel soignant).

Cours intensifs préparatoires

Destinés aux candidats aux études supérieures, ils préparent aux examens officiels reconnus (ÖSD, Goethe, etc.).

Certains dispositifs publics financent ou cofinancent les cours d’allemand, en particulier pour les nouveaux arrivants, les demandeurs d’emploi ou les travailleurs qualifiés dans des professions en tension.

École et études : quelles options pour les enfants (et les parents) ?

L’école est obligatoire de 6 à 15 ans, et l’enseignement public est gratuit. Le système AUTRICHIEN est très développé et met fortement l’accent sur la formation professionnelle, avec de nombreux parcours techniques et d’apprentissage.

École publique ou internationale ?

Les familles expatriées hésitent souvent entre : les avantages d’une nouvelle culture et le désir de rester proches de leurs racines.

Astuce :

Deux options principales existent : l’école publique locale, idéale pour l’intégration et la maîtrise de l’allemand. Elle est gratuite, mais peut nécessiter une période d’adaptation pour un enfant non germanophone, avec des dispositifs d’accompagnement linguistique disponibles. L’alternative est une école internationale ou privée, plus onéreuse mais proposant des programmes internationaux (IB, systèmes britannique, américain ou français) souvent dispensés en anglais. Ce choix est fréquent pour les familles ne prévoyant pas un séjour à long terme ou recherchant un diplôme facilement reconnu à l’international.

À Vienne, un large réseau d’écoles internationales et bilingues existe : American International School, Vienna International School, Lycée Français, Danube International School, Amadeus International School, International Christian School, mais aussi des écoles publiques bilingues franco- ou anglophones.

Les frais de scolarité peuvent varier de quelques milliers à plusieurs dizaines de milliers d’euros par an selon l’établissement et le niveau. Il est fréquent que les entreprises incluent ces coûts dans les packages d’expatriation.

Vie quotidienne et culture : ce qui surprend (et plaît) souvent aux expatriés

Beaucoup de nouveaux arrivants remarquent dès les premières semaines quelques constantes dans la vie en AUTRICHE :

Bon à savoir :

La vie sociale et professionnelle en Autriche est régie par des codes précis. La politesse est formelle, avec un usage obligatoire des titres (Herr, Frau, Doktor…). La ponctualité et le respect strict des règles (circulation, tri des déchets) sont essentiels. La culture du café et des pâtisseries (comme le *Melange* ou l’*Apfelstrudel*) est un pilier de la vie sociale. Enfin, la séparation entre vie professionnelle et personnelle est nette, le dimanche étant traditionnellement réservé à la famille, aux activités culturelles et à la nature.

L’AUTRICHE reste en partie marquée par des attitudes conservatrices sur certains sujets, et les tensions politiques autour de l’immigration ou de l’islam peuvent ressurgir dans le débat public. Pourtant, dans la vie de tous les jours, de nombreux expatriés témoignent d’une société globalement tolérante, avec des droits solides pour les femmes, les minorités et la communauté LGBT+ (le mariage pour tous est légal, Vienne accueille une Pride importante).

Santé mentale, intégration et réseaux : ne pas rester isolé

Même dans un pays au niveau de vie élevé, l’expatriation peut être éprouvante : changement de langue, distance avec la famille, codes sociaux différents. Plusieurs indicateurs internationaux montrent d’ailleurs que les missions à l’étranger échouent souvent pour des raisons d’adaptation.

En AUTRICHE, de nombreux réseaux peuvent aider :

InterNations, groupes Facebook, Meetup, clubs sportifs ou artistiques, associations de quartier… ;

– organisations dédiées à l’intégration (ÖIF, associations interculturelles, ONG de soutien aux migrants) ;

– services d’accompagnement spécialisés (coachs, psychologues, conseillers d’intégration).

Les assurances santé internationales et privées incluent de plus en plus des services de soutien psychologique, de téléconsultation ou de deuxième avis médical, utiles lorsqu’on préfère s’exprimer dans sa langue maternelle.

Bon à savoir :

S’installer durablement en Autriche implique de gérer des démarches administratives comme l’obtention d’un visa, la déclaration d’adresse, les inscriptions sociales et fiscales, l’ouverture d’un compte bancaire, la recherche d’un logement et d’un emploi, la scolarisation des enfants et l’apprentissage de l’allemand. En échange, le pays offre une sécurité élevée, une qualité des services publics, un bon accès aux soins, une stabilité politique et une riche vie culturelle.

Pour un expatrié prêt à jouer le jeu de l’intégration – apprendre la langue, comprendre les codes, s’inscrire dans la durée – l’AUTRICHE peut devenir bien plus qu’un simple poste à l’étranger : un véritable lieu de vie, où il est possible de construire une carrière solide tout en préservant un équilibre de vie envié dans beaucoup d’autres pays.

Pourquoi il est préférable de me contacter ? Voilà un exemple concret :

Un retraité de 62 ans, avec un patrimoine financier supérieur à un million d’euros bien structuré en Europe, souhaitait changer de résidence fiscale pour optimiser sa charge imposable et diversifier ses investissements, tout en conservant un lien fort avec la France. Budget alloué : 10 000 euros pour l’accompagnement complet (conseil fiscal, formalités administratives, délocalisation et structuration patrimoniale), sans vente forcée d’actifs.

Après analyse de plusieurs destinations attractives (Autriche, Grèce, Chypre, Maurice), la stratégie retenue a consisté à cibler l’Autriche pour sa stabilité juridique, son environnement patrimonial sécurisé, sa fiscalité favorable sur certains revenus du capital via les conventions internationales et son haut niveau de services de santé. La mission a inclus : audit fiscal pré‑expatriation (exit tax ou non, report d’imposition), obtention de la résidence avec achat d’une résidence principale à Vienne, détachement CNAS/CPAM, transfert de résidence bancaire, plan de rupture des liens fiscaux français (183 jours/an hors de France, centre d’intérêts économiques), intégration dans un réseau local francophone (avocat, immigration, banques privées) et adaptation de la structure patrimoniale. Cet accompagnement vise à sécuriser les économies d’impôts, l’optimisation de la transmission et la gestion du risque de double imposition dans le cadre de la convention fiscale franco‑autrichienne.

Vous souhaitez vous expatrier à l'étranger : contactez-nous pour des offres sur mesure.

Décharge de responsabilité : Les informations fournies sur ce site web sont présentées à titre informatif uniquement et ne constituent en aucun cas des conseils financiers, juridiques ou professionnels. Nous vous encourageons à consulter des experts qualifiés avant de prendre des décisions d'investissement, immobilières ou d'expatriation. Bien que nous nous efforcions de maintenir des informations à jour et précises, nous ne garantissons pas l'exhaustivité, l'exactitude ou l'actualité des contenus proposés. L'investissement et l'expatriation comportant des risques, nous déclinons toute responsabilité pour les pertes ou dommages éventuels découlant de l'utilisation de ce site. Votre utilisation de ce site confirme votre acceptation de ces conditions et votre compréhension des risques associés.

RETROUVEZ-MOI RÉGULIÈREMENT DANS LA PRESSE

Découvrez mes dernières interventions dans la presse écrite, où j'aborde divers sujets.

A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Expert en gestion de patrimoine internationale depuis plus de 20 ans, j’accompagne mes clients dans la diversification stratégique de leur patrimoine à l’étranger, un impératif face à l’instabilité géopolitique et fiscale mondiale. Au-delà de la recherche de revenus et d’optimisation fiscale, ma mission est d’apporter des solutions concrètes, sécurisées et personnalisées. Je conseille également sur la création de sociétés à l’étranger pour renforcer l’activité professionnelle et réduire la fiscalité globale. L’expatriation, souvent liée à ces enjeux patrimoniaux et entrepreneuriaux, fait partie intégrante de mon accompagnement sur mesure.

Retrouvez-moi sur les réseaux sociaux :
  • LinkedIn
  • Twitter
  • YouTube
Nos guides :