S’installer au Royaume-Uni, c’est découvrir un pays où le temps change d’humeur plusieurs fois par jour, où la pluie est un décor de fond, où les maisons peuvent être glaciales l’hiver… et étouffantes l’été. Pour un expatrié, apprendre à vivre avec ce climat n’est pas un détail : cela touche au confort au quotidien, à la santé, au budget énergie, à la sécurité et même au moral.
Ce guide, rédigé en français, synthétise des recherches et des données officielles pour vous aider à vous adapter activement au climat du Royaume-Uni, plutôt que de simplement le subir.
Comprendre le climat du Royaume-Uni pour mieux s’y préparer
Le Royaume-Uni possède un climat océanique tempéré. Concrètement, cela signifie des hivers plutôt doux que continentaux, des étés souvent modérés, mais surtout beaucoup d’humidité, de vent et des variations rapides.
Le climat de la région se caractérise par des hivers doux (températures généralement comprises entre -1 °C et 7 °C) et des étés frais (entre 12 °C et 22 °C en moyenne), bien que des vagues de chaleur récentes aient entraîné des pointes de températures beaucoup plus élevées. Son trait distinctif est une grande variabilité et une imprévisibilité notoire : il n’est pas rare qu’une même journée connaisse un enchaînement d’éclaircies, d’averses, de vent fort et de ciel bas.
Les contrastes régionaux sont marqués. Le sud et l’est sont globalement plus secs et plus chauds, le nord et l’ouest plus frais, plus ventés et nettement plus arrosés. Certaines zones côtières de Cornouailles peuvent avoir une ambiance presque subtropicale, tandis que les Highlands écossais connaissent des hivers rigoureux.
Ce contexte général conditionne directement plusieurs enjeux pour les expatriés : la façon de se vêtir, de se chauffer, de conduire, de gérer sa maison… et sa santé mentale.
S’habiller intelligemment : l’art du layering à la britannique
Dans ce climat changeant, le principe clef est simple : superposer des couches plutôt que compter sur un seul manteau « miracle ». La plupart des Britanniques appliquent sans y penser une stratégie à trois niveaux : couche de base, couche intermédiaire, couche extérieure.
La couche de base : rester au sec avant de rester au chaud
Le rôle de la première couche est de garder la peau la plus sèche possible. L’humidité (pluie, mais surtout transpiration) accentue la sensation de froid, surtout avec le vent omniprésent.
Pour cela, privilégiez les tissus qui évacuent l’humidité :
| Type de couche | Exemples de vêtements | Matières recommandées | À éviter en conditions froides et humides |
|---|---|---|---|
| Couche de base | T-shirt manches longues, sous-pull, débardeur, leggings fins | Merinos, soie, bambou, synthétique respirant | Coton épais (garde l’humidité) |
Des sous-vêtements thermiques fins (type gamme « Heattech » ou équivalent) font une grande différence en hiver ou à la mi-saison, surtout dans des logements mal isolés.
La couche intermédiaire : l’isolation modulable
Deuxième étage, la couche qui retient la chaleur produite par votre corps et que vous pourrez enlever facilement si le métro est surchauffé ou si le soleil se montre.
Pull en laine, cardigan, polaire légère, gilet sans manches, chemise épaisse : l’idée est de multiplier les options que l’on enfile ou retire sans se compliquer la vie. Les matières isolantes (laine, cachemire, polaire) gardent la chaleur même en atmosphère humide, un point crucial dans l’air marin britannique.
Pour les expatriés travaillant dans des bureaux chauffés et utilisant les transports, l’enjeu est d’éviter d’avoir trop chaud à l’intérieur et de grelotter à l’extérieur. La solution consiste à adopter le principe des couches fines mais efficaces de vêtements, que l’on peut ajouter ou retirer rapidement pour s’adapter aux changements de température tout au long de la journée.
La couche extérieure : se protéger du vent et de la pluie
La troisième couche est un bouclier contre les éléments : vent, pluie, parfois neige. Le Royaume-Uni est l’un des pays européens où les jours de pluie sont les plus fréquents, avec environ 156 à 159 jours par an en Angleterre. La qualité de cette couche extérieure conditionne directement votre confort.
Deux notions importantes :
– Déperlant / résistant à l’eau : protège d’une averse brève mais finit par laisser passer l’eau.
– Imperméable : tient sous une pluie soutenue, à condition que les coutures et fermetures soient étanches.
Les technologies type GORE‑TEX®, Pertex Shield ou e‑Vent offrent un bon équilibre entre imperméabilité et respirabilité. C’est utile car un vêtement 100 % étanche mais peu respirant devient vite une « serre » lorsque l’on marche.
Pour le bas du corps, les surpantalons imperméables que l’on enfile par-dessus un jean ou un pantalon de ville sont un classique local. Les modèles avec zips latéraux complètes sont pratiques pour les mettre sans retirer chaussures ni bottes.
Chaussures et pieds au sec : une nécessité plus qu’un luxe
Le sol est souvent mouillé, les trottoirs glissants, les sentiers boueux. Des études sur la performance des chaussures de plein air en conditions humides montrent que :
Des semelles à fort coefficient de friction peuvent réduire les glissades de plus de 50 %.
Dans la pratique, beaucoup d’expatriés finissent par adopter : les coutumes locales, la langue et les relations sociales. Cette adaptation leur permet souvent de mieux s’intégrer et de profiter pleinement de leur expérience à l’étranger.
– des chaussures ou bottines de ville imperméables pour le quotidien en ville ;
– des chaussures de marche ou trail waterproof pour les week‑ends et randonnées ;
– parfois des bottes en caoutchouc (wellies) pour les promenades très boueuses.
Les modèles intégrant une membrane imperméable (souvent marquée « GTX » pour GORE‑TEX ou « WP » pour waterproof) combinés avec des chaussettes en laine ou en fibres techniques régulant l’humidité constituent un bon duo pour l’automne/hiver.
Accessoires discrets mais indispensables
Écharpes, bonnets, gants, collants thermiques, parapluies compacts, housses de sacs à dos : ces « détails » font toute la différence dans un pays où le vent peut transformer une pluie modérée en douche horizontale.
Les parapluies bas de gamme résistent mal aux bourrasques fréquentes, ce qui explique pourquoi beaucoup de Britanniques préfèrent finalement un bon imperméable à capuche. Un simple sac poubelle solide utilisé comme doublure de sac à dos protège très efficacement ordinateurs et papiers.
Gérer la pluie, le vent et la conduite par mauvais temps
Le Royaume-Uni connaît une grande diversité de conditions dangereuses sur la route : pluie intense, brouillard, neige, verglas, vents violents. En 2022, 14 personnes ont été tuées et 379 grièvement blessées dans des accidents signalés survenus sous pluie, neige, grésil ou brouillard.
Pour un expatrié qui conduit, s’adapter à ces conditions est essentiel.
Conduire sous la pluie : prudence maximale
Environ 90 % des morts et blessés graves liés à la météo sur les routes britanniques surviennent sous la pluie. La règle officieuse fréquemment recommandée : dès que les essuie‑glaces sont nécessaires, on réduit sa vitesse.
Les organismes de sécurité routière conseillent :
Par temps de pluie, il est impératif d’augmenter nettement la distance de sécurité (au moins 4 secondes), d’utiliser les feux de croisement pour rester visible, et de privilégier les grands axes où l’entretien est meilleur et les risques d’inondations locales plus faibles.
Une fine pellicule d’eau peut déjà rendre la chaussée très glissante, et l’aquaplanage reste un risque réel dans les flaques profondes.
Brouillard, neige, verglas : respecter le code de la route local
Le Code de la route britannique exige l’usage des feux dès que la visibilité descend en dessous d’environ 100 m, notamment dans le brouillard. Les feux de brouillard doivent ensuite être éteints lorsque les conditions s’améliorent pour ne pas éblouir les autres.
Recommandations des autorités pour circuler en sécurité lors de conditions hivernales extrêmes
Ne conduire qu’en cas de nécessité absolue pour réduire les risques.
Inclure une couverture, une lampe, une boisson chaude, de la nourriture et un chargeur de téléphone.
Démarrages en seconde, freinage progressif et distances de sécurité multipliées par dix.
Inondations : ne pas jouer les héros
La principale cause de décès en cas d’inondation est liée aux automobilistes qui tentent de traverser des zones inondées. Or 30 cm d’eau en mouvement suffisent à soulever une voiture. Les conseils officiels sont très clairs : faire demi‑tour et trouver un autre itinéraire, même si cela rallonge le trajet.
Pour les piétons aussi, marcher dans une eau de crue – même peu profonde – est déconseillé, en raison des courants, des débris et des risques de contamination.
Se chauffer sans se ruiner et lutter contre l’humidité et la moisissure
S’adapter au climat du Royaume-Uni, c’est aussi comprendre comment sont conçues les maisons et comment elles se comportent face au froid et à l’humidité. Les bâtiments britanniques consomment environ deux tiers de leur énergie domestique pour le chauffage de l’espace, et ces systèmes de chauffage représentent près de 20 % des émissions nationales de carbone.
Pourquoi tant de condensation et de moisissures dans les logements ?
Le problème de l’humidité est massif : des estimations évoquent entre 4 % et 27 % des logements en Angleterre concernés, soit jusqu’à 6,5 millions de foyers. La cause la plus fréquente de traces d’humidité et de moisissures n’est pas une « fuite » au sens classique, mais la condensation.
Chaque personne produit au moins 2,5 litres de vapeur d’eau par jour (respiration, douche, cuisine, séchage du linge, etc.). Dans un logement mal ventilé et mal chauffé :
– l’air chaud et humide se condense sur les surfaces froides (murs, fenêtres, tuyaux) ;
– l’eau liquide stagne ;
– au bout de 24 à 48 heures de conditions humides, des moisissures peuvent apparaître, souvent sous forme de petits points noirs.
D’autres types d’humidité existent (remontées capillaires, infiltrations par la façade, plomberie défectueuse), mais la condensation reste de loin le scénario le plus courant dans les logements occupés au quotidien.
Les risques sanitaires à ne pas sous‑estimer
Les recherches montrent que l’humidité et la moisissure aggravent l’asthme, favorisent les allergies et peuvent contribuer à des infections respiratoires sévères. Les spores de moisissures produisent allergènes, irritants et même toxines.
Un enfant de deux ans est décédé en 2020 d’un problème respiratoire lié à l’exposition prolongée à l’humidité et à la moisissure dans son logement social. Ce drame a conduit à un durcissement des obligations des bailleurs et à l’adoption de la future « Awaab’s Law ».
Cas d’Awaab Ishak, Royaume-Uni
Les plus vulnérables sont :
– les nourrissons et jeunes enfants ;
– les personnes âgées ;
– les personnes souffrant déjà de troubles respiratoires ou immunitaires.
Ventiler, chauffer, réduire l’humidité : le trio gagnant
Pour limiter la condensation, trois leviers sont indispensables : ventilation, contrôle de la production de vapeur, et chauffage régulier.
Ventilation : laisser l’air circuler, même en hiver
Les conseils techniques convergent :
– ouvrir régulièrement les fenêtres, surtout en cuisine et salle de bains pendant et après leur utilisation ;
– utiliser et entretenir les extracteurs d’air ;
– laisser ouvertes les petites grilles (trickle vents) des fenêtres modernes ;
– ne pas obstruer les grilles d’aération ou les briques ventilées ;
– décoller les meubles des murs extérieurs pour que l’air circule.
Une méthode très efficace consiste à pratiquer une ventilation croisée : ouvrir en grand des fenêtres opposées pendant 20 à 30 minutes le matin pour « rincer » rapidement l’air du logement, tout en limitant les pertes de chaleur prolongées.
Réduire la production d’humidité
Certains gestes quotidiens font une vraie différence :
| Situation | Mauvaise pratique | Alternative recommandée |
|---|---|---|
| Séchage du linge | Étendre partout dans le salon / chambre | Sécher dehors si possible, ou dans une pièce ventilée, porte fermée, extracteur allumé |
| Chauffage d’appoint | Chauffage au gaz ou au pétrole portable (dégage beaucoup d’eau) | Radiateur électrique (huile, panneau) |
| Cuisine | Casseroles découvertes, hotte éteinte | Cuisiner avec couvercles, hotte ou extracteur en marche |
| Bain | Bain très chaud, salle de bains ouverte | Mettre d’abord l’eau froide puis la chaude (réduit la vapeur jusqu’à 90 %), porte fermée |
Essuyer chaque matin la condensation sur les vitres et rebords empêche une partie de cette eau de re‑s’évaporer dans la pièce.
Chauffer de manière régulière plutôt que par « coups de canon »
Les études sur le confort thermique et la consommation montrent qu’un chauffage de fond, modéré mais continu, réduit la condensation mieux que des pics de chaleur ponctuels. Les recommandations générales de température intérieure tournent autour de :
| Pièce | Température conseillée approximative |
|---|---|
| Salon / séjour | ~20 °C |
| Salle de bains / chambre d’enfant | ~23 °C |
| Chambre d’adulte, cuisine | ~16 °C |
| Minimum de sécurité logement | Jamais en dessous de 14 °C |
Le logement doit rester au‑dessus d’un seuil où les surfaces intérieures restent assez chaudes pour que l’air humide ne condense pas massivement dessus.
L’isolation joue ici un rôle majeur : un comble bien isolé (environ 27 cm de laine ou équivalent) limite les déperditions jusqu’à 25 %, et double vitrage et calfeutrage (sans bloquer les aérations) réduisent les courants d’air froid.
Que faire si la moisissure est déjà là ?
Lorsque des taches apparaissent, il faut agir vite pour éviter la propagation.
Les recommandations techniques sont de : s’assurer que tous les équipements sont conformes aux normes de sécurité, effectuer des maintenances régulières et former le personnel aux meilleures pratiques.
Pour éliminer efficacement la moisissure sur les surfaces dures, utilisez un fongicide ou de l’eau de Javel diluée en traitant une zone d’au moins 1 mètre autour de la tache visible. Portez toujours des gants et un masque de protection. Évitez absolument le brossage à sec pour ne pas disperser les spores. Les matériaux poreux fortement contaminés (textiles, tapis, papiers peints) doivent être jetés.
Après traitement, repeindre avec une peinture fongicide ou utiliser des enduits adaptés peut limiter les récidives, à condition d’avoir traité les causes sous‑jacentes (ventilation, fuite, pont thermique, etc.).
Droits des locataires face à l’humidité et aux moisissures
Le cadre juridique britannique est clair : bailleurs privés comme organismes de logement social ont l’obligation légale de fournir un logement « exempt de dangers graves pour la santé », ce qui inclut l’humidité et la moisissure.
Plusieurs textes encadrent ces obligations (Housing Act, Environmental Protection Act, Homes (Fitness for Human Habitation) Act, Landlord and Tenant Act). Les logements sociaux doivent aussi respecter le « Decent Homes Standard » et les locations privées des normes minimales d’efficacité énergétique.
Concrètement :
– un locataire doit d’abord signaler le problème par écrit à son propriétaire ou à l’agence ;
– en l’absence de réaction ou d’action sérieuse, il peut saisir le service d’hygiène ou de logement du conseil local (la mairie) ;
– dans les cas graves, les autorités recommandent que le bailleur mène une enquête sous 10 jours ouvrés.
La future « Awaab’s Law » renforcera encore ces exigences de réactivité dans le logement social, pour éviter qu’un drame comme celui de l’enfant mentionné plus haut ne se reproduise.
Maîtriser sa facture d’énergie dans un pays qui se chauffe beaucoup
Au Royaume-Uni, le chauffage représente plus de 55 % de la consommation d’énergie d’un ménage moyen. Dans le même temps, les prix de l’énergie restent nettement plus élevés qu’avant 2021, malgré un apaisement par rapport au pic de crise. Pour un expatrié, cela peut représenter un choc financier.
Comprendre le contexte des prix
Le régulateur Ofgem fixe un « price cap » pour les contrats variables standard : ce plafonnement encadre le prix du kilowattheure et la « standing charge » (abonnement quotidien), mais pas le montant total de la facture, qui reste proportionnel à la consommation réelle.
Pour un foyer type dual‑fuel (gaz + électricité payé par prélèvement), le niveau du plafond s’est situé autour de 1 755 £ par an à l’automne 2025, avec une hausse d’environ 6,4 % attendue au printemps suivant. Ces ordres de grandeur montrent un coût de chauffage structurellement plus élevé qu’il y a dix ou quinze ans.
Le pays reste très dépendant du gaz naturel pour se chauffer, et la diversité du parc immobilier (vieux bâtiments en brique, maisons modernes, tours d’appartements) complique les efforts de rénovation énergétique.
Petites optimisations, grands effets sur la facture
Plusieurs leviers simples ont un impact mesurable :
Diminuer le thermostat d’1 °C peut économiser jusqu’à environ 145 £ par an sur le chauffage.
Le tableau ci‑dessous résume quelques ordres de grandeur issus des guides d’économie d’énergie :
| Action | Effet estimé sur la facture annuelle (ordre de grandeur) |
|---|---|
| Baisser thermostat de 1 °C | –5 à –10 % sur chauffage, jusqu’à ~145 £ |
| Calfeutrer portes et fenêtres | ~80 £ d’économies possibles |
| Optimiser température de chaudière | ~65 £ d’économies possibles |
| Isoler les combles correctement | Jusqu’à 25 % de pertes évitées, économies pouvant se chiffrer en centaines de livres sur plusieurs années |
Les thermostats programmables, vannes thermostatiques sur radiateurs et thermostats intelligents apportent aussi des gains, parfois jusqu’à 20 % de réduction des consommations de chauffage dans les études, à condition qu’ils soient bien compris et bien utilisés.
Aides financières et protections : ce qui existe
Le système britannique propose plusieurs dispositifs, souvent méconnus des nouveaux arrivants :
Plusieurs dispositifs existent pour aider les ménages à faire face aux dépenses énergétiques hivernales. Le Warm Home Discount offre une remise unique de 150 £ sur l’électricité pour les foyers à faible revenu ou certains retraités (sauf en Irlande du Nord). Le Winter Fuel Payment est une allocation de 100 à 300 £ pour les personnes âgées, avec des règles variant selon les nations britanniques. Le Cold Weather Payment verse 25 £ par semaine de grand froid (température ≤ 0°C pendant 7 jours) à certains bénéficiaires de prestations sociales, entre novembre et mars. L’Écosse dispose de son propre Winter Heating Payment. Des aides locales, comme le Household Support Fund, peuvent fournir des bons énergie, notamment pour les compteurs prépayés. Les fournisseurs d’énergie ont l’obligation de proposer des plans de paiement abordables, des crédits temporaires et une protection des clients vulnérables.
Des programmes d’amélioration de l’habitat existent également, ciblant notamment les ménages modestes ou les locataires de logements sociaux : isolation des combles et des murs, modernisation des chaudières, mise en place de pompes à chaleur, etc., via des schémas comme ECO ou la Great British Insulation Scheme.
Pour un expatrié, il est utile de vérifier auprès des services de conseil (Citizens Advice, Energy Saving Trust) son éligibilité à ces aides, surtout si les revenus sont modestes ou si la famille comprend des personnes vulnérables.
Faire face aux vagues de chaleur dans des maisons conçues pour le froid
Paradoxalement, dans un pays réputé frais et humide, la chaleur devient un problème grandissant. Toutes les années les plus chaudes jamais enregistrées au Royaume-Uni l’ont été depuis 2002. En juillet 2022, le pays a franchi pour la première fois la barre des 40 °C, avec 40,3 °C relevés dans le Lincolnshire, et les études climatologiques estiment désormais que ce type de température extrême est au moins vingt fois plus probable qu’il ne l’était dans les années 1960.
Les logements, souvent en brique et faits pour conserver la chaleur l’hiver, se transforment alors en véritables fournaises. On estime qu’une habitation sur cinq en Angleterre risque la surchauffe lors d’un épisode caniculaire.
Les risques sanitaires de la chaleur
Le bilan humain des vagues de chaleur récentes est lourd : pour l’été 2022, environ 2 803 décès supplémentaires chez les plus de 65 ans ont été attribués à la chaleur en Angleterre. Les organismes de santé anticipent un triplement de ces morts d’ici 2050 si rien ne change.
Les principaux risques sont :
– déshydratation ;
– coup de chaleur (hyperthermie) ;
– aggravation de problèmes cardiaques, respiratoires ou rénaux.
Les personnes âgées, les enfants en bas âge, les personnes déjà malades, celles vivant au dernier étage d’immeubles mal ventilés ou travaillant à l’extérieur sont particulièrement exposées aux risques liés aux fortes températures.
Refroidir le logement sans climatisation
La majorité des foyers britanniques ne dispose pas de climatisation fixe. Les recommandations des autorités sanitaires et météorologiques tournent autour de gestes simples :
– fermer les volets, rideaux et fenêtres côté soleil en journée pour limiter l’apport thermique ;
– ouvrir en grand tôt le matin ou tard le soir, lorsque l’air extérieur est plus frais ;
– utiliser des ventilateurs, efficaces tant que la température de l’air reste inférieure à environ 35 °C, éventuellement en plaçant un linge humide ou un récipient de glace devant pour un effet légèrement rafraîchissant ;
– couper les sources de chaleur inutiles (four, halogènes, appareils en veille) ;
– dormir dans la pièce la plus fraîche du logement, parfois au rez‑de‑chaussée ou côté nord.
Pour mieux supporter les nuits de forte chaleur, plusieurs techniques simples sont efficaces. Placer des draps ou des taies d’oreiller au réfrigérateur quelque temps avant de se coucher procure une sensation de fraîcheur immédiate au moment du coucher. Prendre une douche tiède (et non glacée) avant de dormir aide à abaisser la température corporelle sans provoquer de choc thermique. Enfin, appliquer des poches de froid, préalablement enveloppées dans un linge pour éviter le contact direct avec la peau, sur les points de pulsation (poignets, cou, tempes) permet de rafraîchir efficacement l’ensemble du corps.
S’hydrater et adapter ses activités
Les recommandations convergent vers une consommation de 2 à 3 litres de boisson par jour en période de chaleur, en privilégiant l’eau, les boissons peu sucrées et en limitant alcool et fortes teneurs en caféine.
Les autorités sanitaires suggèrent aussi :
– d’éviter les efforts physiques lourds aux heures les plus chaudes (généralement entre 11 h et 15 h) ;
– de choisir des vêtements amples, légers, clairs et respirants (coton, lin) ;
– de recourir systématiquement à une crème solaire d’indice 30 minimum avec bonne protection UVA, renouvelée régulièrement, même par temps nuageux.
Il est important, pour un expatrié, de garder en tête qu’un ensoleillement britannique peut être trompeur : on se laisse facilement surprendre par un coup de soleil, d’autant que les UVA traversent les vitrages.
Lumière, hiver et moral : anticiper le « winter blues » et le SAD
Au‑delà de la pluie, c’est le manque de lumière en automne et en hiver qui surprend beaucoup d’expatriés venus de régions plus ensoleillées. Les journées peuvent être très courtes, surtout dans le nord de l’Écosse, avec un ciel souvent plombé.
Cette configuration favorise la dépression saisonnière, ou Seasonal Affective Disorder (SAD). On estime qu’environ 2 millions de personnes en souffrent au Royaume-Uni, soit près d’une personne sur quinze entre septembre et avril, et qu’une forme plus légère, le « winter blues », toucherait environ 17 % de la population.
Pourquoi le manque de lumière pèse autant
Les mécanismes biologiques en jeu sont relativement bien compris :
Une lumière naturelle insuffisante dérègle l’horloge interne (rythme circadien) pilotée par l’hypothalamus. Cela entraîne une augmentation de la production de mélatonine (hormone du sommeil), provoquant une somnolence plus marquée, et une baisse de la sécrétion de sérotonine, un neurotransmetteur clé pour la régulation de l’humeur. De plus, la synthèse de vitamine D, qui dépend de l’exposition solaire, diminue. Une carence en vitamine D, touchant une personne sur six au Royaume-Uni, est associée à davantage de symptômes dépressifs et anxieux.
Les étrangers venant de pays ensoleillés semblent particulièrement vulnérables à ce choc lumineux, surtout les premières années.
Signes à surveiller chez soi
Les symptômes décrits par les patients et les autorités médicales comprennent :
– fatigue extrême, envie de « hiberner » ;
– humeur dépressive, irritabilité, tendance à pleurer facilement ;
– perte d’intérêt pour les activités agréables ;
– difficultés de concentration, mémoire en berne ;
– augmentation de l’appétit, surtout pour les aliments riches en glucides, prise de poids ;
– sommeil plus long ou, plus rarement, insomnie ;
– douleurs diffuses sans cause identifiée.
Ces signes justifient d’en parler à un médecin généraliste si elles deviennent envahissantes ou durent plusieurs semaines.
Stratégies pour lutter contre le SAD
Les approches recommandées au Royaume-Uni sont multiples et complémentaires :
Pour atténuer les symptômes du TAS, plusieurs approches sont recommandées : maximiser l’exposition à la lumière naturelle en marchant en extérieur à midi et en travaillant près d’une fenêtre ; utiliser une lampe de luminothérapie (SAD) le matin, bien que non remboursée par le NHS ; prendre un supplément de 10 µg de vitamine D quotidiennement d’octobre à mars, comme conseillé par les autorités britanniques ; pratiquer environ 150 minutes d’activité physique modérée par semaine ; maintenir des horaires de sommeil réguliers ; envisager une thérapie cognitivo-comportementale adaptée (CBT-SAD) pour des bénéfices durables ; et éviter l’isolement en conservant un réseau social et des activités plaisantes.
Pour les expatriés, anticiper ce défi psychologique – en particulier la première année – et en parler franchement avec le médecin de famille (GP) peut éviter des mois de souffrance silencieuse.
Jardins et nature : tirer parti du climat, plutôt que le subir
Malgré sa réputation de pays gris, le Royaume-Uni dispose de plus de 20 millions de jardins, et la saison de croissance des plantes s’étend généralement de mars à octobre, voire davantage avec le réchauffement récent. Pour un expatrié, un jardin, même minuscule, peut devenir une ressource précieuse pour le moral et l’adaptation au climat.
Comprendre son microclimat local
À l’échelle d’une ville puis d’un quartier, puis même d’un jardin, il existe des microclimats :
– coins très ensoleillés et abrités du vent ;
– zones ombragées et froides ;
– recoins constamment humides.
Le climat varie en Angleterre : le sud est plus chaud et sec, le nord plus frais et humide, et les côtes sont venteuses avec moins de gel. Choisir des plantes adaptées à ces conditions locales permet d’économiser l’eau, de réduire les efforts d’entretien et d’éviter les déceptions.
Jardiner de façon durable dans un climat changeant
Les organismes horticoles britanniques insistent sur une logique de « travailler avec la nature » :
Pour un jardin résilient, choisissez des plantes adaptées à la sécheresse comme les lavandes, sedums et graminées pour les étés secs. Privilégiez les végétaux aimant les sols lourds, tels que les hostas et astilbes, dans les terrains argileux. Utilisez du paillage pour conserver l’humidité, réduire les arrosages et limiter les mauvaises herbes. Enfin, récupérez l’eau de pluie dans des récupérateurs (water butts), une eau plus douce et écologique que celle du robinet.
Pour un expatrié, passer du temps au jardin – ou au moins entouré de plantes d’intérieur – est aussi une forme d’« écothérapie » : la recherche montre que le contact régulier avec la nature contribue à réduire le stress et à améliorer l’humeur, en particulier l’hiver.
Climat, énergie et modes de vie : un changement de culture à intégrer
Les chercheurs qui ont étudié l’évolution du chauffage domestique au Royaume-Uni depuis le XXe siècle montrent que la demande de chaleur a augmenté au fil des décennies, malgré les progrès en efficacité énergétique. Trois tendances majeures ressortent :
– la séparation accrue des pièces et des activités domestiques, qui a conduit à chauffer davantage de pièces plus longtemps ;
– la délégation du contrôle du chauffage à des systèmes techniques (chaudières, thermostats, compteurs intelligents) que les habitants maîtrisent imparfaitement ;
– un mode de vie plus sédentaire, passé d’un quotidien physiquement actif à des activités majoritairement assises en intérieur, nécessitant des températures plus homogènes et plus élevées pour se sentir à l’aise.
Pour un expatrié, cela se traduit par un véritable apprentissage culturel : il doit s’adapter à de nouvelles normes sociales, comprendre des codes de communication différents et intégrer des pratiques quotidiennes propres à son pays d’accueil, ce qui constitue un processus d’immersion et d’éducation continue.
– comprendre les horaires de chauffage central programmés, les particularités des radiateurs britanniques, parfois l’existence de compteurs prépayés ;
– accepter qu’un logement soit plus frais que dans certains pays d’origine, mais apprendre à se vêtir en conséquence à l’intérieur ;
– intégrer que la consigne « officielle » de 21 °C dans la pièce de vie et 18 °C dans les autres pièces reste un compromis entre confort et sobriété énergétique.
À l’échelle nationale, le Royaume-Uni s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’au moins 80 % d’ici 2050 par rapport à 1990, ce qui suppose de revoir en profondeur les usages du chauffage et de l’isolation. Les expatriés, comme les résidents de longue date, sont donc directement concernés par ces transformations.
En conclusion : apprivoiser le climat du Royaume-Uni plutôt que le combattre
Vivre au Royaume-Uni, ce n’est pas seulement apprendre à emporter un imperméable « au cas où » ou à discuter de la pluie et du beau temps à la machine à café. C’est :
Pour mieux vivre la saison hivernale sous nos latitudes, plusieurs actions sont recommandées : adapter sa garde-robe à un système de couches flexible plutôt qu’à quelques pièces lourdes ; prendre au sérieux les risques d’humidité et de moisissure dans le logement, en connaissant ses droits si l’on est locataire ; gérer avec précision son chauffage et son isolation face au coût élevé de l’énergie ; se protéger aussi bien des vagues de chaleur que des coups de froid ; anticiper l’impact du manque de lumière sur le moral, éventuellement avec la luminothérapie et des routines adaptées ; et profiter des espaces verts, parcs, promenades côtières ou campagnes comme antidote à la grisaille.
L’expérience des recherches, des données publiques et des témoignages converge : ceux qui acceptent d’ajuster leurs habitudes, de combiner bon sens pratique et compréhension du climat local, parviennent non seulement à mieux supporter le temps britannique, mais souvent à y trouver un certain charme. En vous informant et en expérimentant, vous pourrez transformer ce climat réputé « difficile » en un simple paramètre maîtrisé de votre nouvelle vie au Royaume-Uni.
Un retraité de 62 ans, avec un patrimoine financier supérieur à un million d’euros bien structuré en Europe, souhaitait changer de résidence fiscale pour optimiser sa charge imposable, diversifier ses investissements et rester connecté à la France. Budget alloué : 10 000 euros pour l’accompagnement complet (conseil fiscal, formalités administratives, délocalisation et structuration patrimoniale), sans vente forcée d’actifs.
Après analyse de plusieurs destinations attractives (Royaume-Uni, Grèce, Chypre, Maurice), la stratégie retenue a consisté à cibler le Royaume-Uni pour son cadre sécurisant de common law, la possibilité de statut resident non-domiciled (imposition limitée aux revenus de source britannique et aux fonds rapatriés), une offre financière de premier plan (Londres), ainsi qu’un environnement francophone dynamique. La mission a inclus : audit fiscal pré‑expatriation (exit tax ou non, report d’imposition), obtention de la résidence avec location ou achat de résidence principale, coordination CNAS/CPAM, transfert de résidence bancaire, plan de rupture des liens fiscaux français (183 jours/an hors de France, centre d’intérêts économiques…), mise en relation avec un réseau local (avocat, immigration, fiscaliste UK) et intégration patrimoniale globale (analyse et restructuration si nécessaire), limitant les risques de double imposition via la convention FR‑UK.
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