Découvrir la gastronomie du Royaume-Uni quand on s’y installe ne se résume plus à tester un fish and chips au hasard. Le pays vit une véritable renaissance culinaire : réinvention des classiques, explosion des produits artisanaux, scènes de street food et de marchés parmi les plus dynamiques au monde. Pour un expatrié, bien manger devient aussi une façon très concrète de comprendre la culture locale, de créer du lien… et de se sentir chez soi.
Ce guide propose un parcours pour découvrir la table du Royaume-Uni à votre rythme. Il couvre les classiques comme le pub de village, le Sunday roast, l’afternoon tea avec scones et crumpets, ainsi que les spécialités telles que pie and mash. Il inclut aussi des conseils pour faire ses courses comme un local et explore les marchés londoniens et les fromages britanniques. L’objectif est de vous donner des repères solides, sans nécessité de tout goûter en une seule fois.
Le pub n’est pas juste un bar : on le décrit souvent comme le « salon » du village, un deuxième foyer ouvert à tous. Historiquement, le « public house » est un lieu de chaleur, d’abri, de nourriture et de compagnie, une fonction qui remonterait, dans son format actuel, à près de 2 000 ans. Si vous n’êtes jamais entré dans un pub, certains auteurs vont jusqu’à dire que vous n’avez pas vraiment vu le pays.
On estime qu’il existe autour de 45 000 à 50 000 pubs dans le Royaume-Uni, du sud de l’Angleterre jusqu’à l’Écosse et l’Irlande du Nord. Leur âge d’or remonte à l’époque victorienne, mais ils restent aujourd’hui encore des espaces essentiels de cohésion sociale et de mémoire collective. Malgré une vague de fermetures (près de 15 800 pubs ont disparu depuis le début du XXIᵉ siècle), beaucoup demeurent des repères de quartier incontournables.
Comprendre le fonctionnement d’un pub
Pour un expatrié, le premier choc est souvent… l’absence de service à table pour les boissons. Dans un pub traditionnel, on commande au bar, point. La table sert à s’installer, discuter, manger ; le comptoir est le centre névralgique où l’on commande et paie.
Le plus simple consiste à suivre cette logique :
1. Entrer, repérer une table libre et, s’il y a service de restauration, noter le numéro de la table. 2. Aller au bar pour commander boissons et éventuellement plats. 3. Payer immédiatement (on ne « laisse pas l’addition ouverte », sauf cas particulier). 4. S’installer : les boissons sont données au bar, la nourriture est en général apportée ensuite à la table.
Dans certains établissements comme les gastropubs, les pubs d’hôtel ou les salles à manger séparées, le service peut se faire à table, parfois via QR code ou bornes interactives. Les usages variant d’un lieu à l’autre, il est tout à fait acceptable de demander poliment au comptoir : « How do you order food here? » pour clarifier le fonctionnement.
En période de forte affluence, une règle tacite veut qu’une seule personne du groupe se charge de la commande, pour éviter les attroupements. On ne forme pas non plus de file « à la française » : le barman gère un ordre informel basé sur l’arrivée des clients. Pour attirer son attention, on évite de crier ou de claquer des doigts ; on privilégie le contact visuel, un léger geste avec le porte-monnaie ou le verre vide. Et surtout, on sait ce qu’on veut avant qu’il ne se tourne vers nous.
Autre code : vers la fin de soirée, le fameux « last orders » est annoncé environ vingt minutes avant la fermeture. C’est le moment de la dernière tournée. Ensuite, une courte période de « drinking-up time » permet de finir son verre, mais plus de commandes possibles.
Boire local : bières, cidres et plus si affinités
Dans un pub, le mot « beer » recouvre un vaste univers : lager, ale, bitter, stout, pale ale, IPA, wheat beer… La plupart des bières sont servies en pint (un peu plus d’un demi-litre) ou en half (demi-pinte). Le Royaume-Uni regorge de microbrasseries et de brasseries locales, et de nombreux comptoirs affichent plusieurs pompes de « real ale » tirée à la main, comme la célèbre London Pride.
Il est courant et bien vu de demander un échantillon de bière avant de commander. De plus, si vous commandez une Guinness, demandez-la en premier car son service en deux temps est plus long que pour les autres bières.
Pour s’initier, mieux vaut commencer par les spécialités de la région où vous vivez : ale ambrée d’un pub des Cotswolds, stout noire dans un bar urbain, IPA houblonnée d’une brasserie indépendante… Le mot « Free House » sur l’enseigne signifie que le pub n’est pas lié à une seule brasserie et peut proposer des bières variées.
Le pub n’impose pas l’alcool. Boissons sans alcool, sodas, limonades artisanales, jus ou même laitage aromatisé sont tout à fait acceptés. Commander un cocktail élaboré dans un pub très traditionnel restera en revanche mal vu ; la tendance est plutôt aux bières, aux cidres et aux spiritueux simples.
En parallèle de la bière, il serait dommage d’ignorer le cidre (à base de pommes fermentées, souvent servi bien frais sur glace) et, plus rare, le perry (cidre de poire), particulièrement associé à des comtés comme le Herefordshire, le Gloucestershire ou le Worcestershire.
Grignoter ou manger vraiment : la nourriture de pub
Le spectre va du pub sans cuisine qui se contente de snacks de bar – crisps (chips), cacahuètes, Scampi Fries, couennes de porc croustillantes – au gastropub où l’on sert une cuisine de saison très travaillée. La montée en puissance des gastropubs s’est d’ailleurs institutionnalisée dès 1991 avec l’ouverture de The Eagle, à Farringdon, souvent cité comme le précurseur du genre.
La majorité des pubs proposent une cuisine simple comme des sandwichs, pies, fish and chips, burgers ou le Sunday roast. La qualité peut varier : les chaînes sont souvent critiquées pour leurs plats standardisés et pré-cuisinés, tandis que les établissements indépendants offrent généralement une cuisine avec plus de personnalité.
Pour vous repérer, des acteurs comme Liquid History Tours ou des « Historic Pubs Food Tours » à Londres proposent de combiner découverte des lieux et dégustations.
Les « rounds » et le pourboire : ne pas gaffer
Une institution à ne pas sous-estimer pour garder ses amis : le système des rounds. Dans un groupe, on achète chacun à son tour une tournée pour tous. Refuser d’entrer dans ce jeu, ou « oublier » son tour, est considéré comme un manque de savoir-vivre assez sérieux. Si vous préférez payer chacun votre verre, dites-le au début en toute transparence, plutôt que de vous éclipser discrètement au moment fatidique.
Concernant les pourboires, il n’y a pas d’obligation au comptoir. La forme traditionnelle de remerciement consiste à dire « and one for yourself » : le barman ajoute alors l’équivalent d’un verre à votre note. On peut aussi arrondir et lancer un « keep the change ». Dans les zones avec service à table, un pourboire de 10 à 15 % pour un bon service est courant, parfois intégré d’office via un service charge.
Enfin, deux ou trois règles d’or : on ne hurle pas quand un verre se casse (c’est perçu comme irrespectueux envers le personnel), on évite de filmer ou de photographier les employés sans consentement, on ramène son verre vide au bar quand on part, et on ne transforme pas son verre en poubelle à mouchoirs. Les grosses conversations téléphoniques à haute voix ou la musique sans écouteurs sont du plus mauvais effet.
Fromages britanniques : un trésor national à découvrir absolument
Pour beaucoup d’expatriés francophones, parler de fromage, c’est spontanément évoquer la France ou l’Italie. Or, le Royaume-Uni est aujourd’hui considéré comme l’un des grands pays fromagers de la planète, avec plus de 750 variétés produites et plus de 700 noms référencés par l’ancienne British Cheese Board. Le pays a connu un déclin sévère après la Seconde Guerre mondiale, lorsque le rationnement a imposé un uniforme « Government Cheddar ». La levée des contraintes a permis une véritable renaissance : retour des recettes traditionnelles, essor d’artisans, création de styles innovants.
Cinq grandes familles, et une myriade de spécialités
Les fromages britanniques se classent grossièrement en cinq catégories : frais, durs, à pâte molle, semi-mous et bleus.
Les frais (cream cheese, cottage cheese…) sont très humides, blancs et à consommer rapidement. Les durs constituent le gros des « territorials » britanniques : cheddar, Lancashire, Cheshire, Double Gloucester… Ils sont pressés et affinés de quelques semaines à plus de deux ans. Les pâtes molles, type Somerset Brie ou Baron Bigod, offrent un cœur coulant sous une croûte fleurie. Les intermédiaires, comme Cornish Yarg ou Stinking Bishop, affichent des textures souples, souvent avec croûte lavée et aromatique. Les bleus (Stilton, Shropshire Blue, Stichelton, Beauvale…) doivent leur veine colorée au Penicillium roqueforti.
Cheddar reste la star : plus de la moitié de la valeur annuelle des ventes de fromage au Royaume-Uni lui est associée.
Pour y voir plus clair, un tableau comparatif peut aider à organiser et à visualiser les informations, facilitant ainsi la comparaison entre différents éléments ou options.
| Catégorie | Exemples emblématiques | Texture & goût principaux |
|---|---|---|
| Fromages frais | Cream cheese, cottage cheese | Très humides, doux, lactés, à consommer rapidement |
| Fromages durs | Cheddar, Cheshire, Lancashire | Fermes à friables, saveurs de noisette, de beurre |
| Pâtes molles | Somerset Brie, Tunworth, Baron Bigod | Crémeux, croûte fleurie, notes de champignon |
| Semi-mous / lavés | Cornish Yarg, Stinking Bishop | Pâte souple, croûte parfumée, arômes puissants mais goût parfois doux |
| Fromages bleus | Stilton, Shropshire Blue, Beauvale, Stichelton | Piquants à beurrés, veinures bleues marquées |
Quelques fromages à mettre en haut de votre liste
Impossible d’être exhaustif, mais certaines références racontent à elles seules une partie de l’âme culinaire du pays.
Cheddar, d’abord. Originaire du village de Cheddar dans le Somerset, il se décline du doux au très mature. Dans sa version traditionnelle « West Country Farmhouse Cheddar », il bénéficie d’une AOP (PDO) et doit être produit dans une zone précise, à partir de lait local, selon un savoir-faire codifié. Ici, on parle de cheddar blanc, sans coloration, et d’« mature » plutôt que de « sharp ». Un producteur artisanal comme Keen’s propose un cheddar fermier puissant, au caractère de ferme prononcé, loin des blocs industriels standardisés.
Autre poids lourd : le Blue Stilton. C’est le bleu britannique le plus célèbre, seul fromage du pays à combiner marque certifiée et nom protégé au niveau européen. Il ne peut être fabriqué qu’avec du lait de vache pasteurisé dans trois comtés (Derbyshire, Nottinghamshire, Leicestershire), selon une recette stricte, avec moulage manuel. La pâte est beurrée, moins friable que le Roquefort, avec une intensité bleue marquée mais équilibrée. Son cousin non pasteurisé, Stichelton, reprend le style tout en jouant la carte artisanale ; ne pouvant utiliser le nom Stilton, il s’en distingue par cette orthographe singulière.
Parmi les fromages historiques, Cheshire occupe une place particulière. Cité dès le XVIᵉ siècle, c’est l’un des plus anciens fromages documentés du pays. Sa texture dense et semi-dure, son léger salé et ses déclinaisons en blanc, rouge ou bleu en font un incontournable des plateaux traditionnels. Appleby’s Cheshire, enveloppé de toile plutôt que couvert de cire, développe ainsi une saveur salivante, minérale, avec une pointe d’agrume.
Appleby’s Cheshire
D’autres « territorials » méritent l’attention : Red Leicester, long temps tombé en disgrâce puis ressuscité en version authentique par Sparkenhoe ; Double Gloucester, reconnaissable à sa couleur orangée et à sa croûte épaisse, au point de servir de projectile pour une spectaculaire course de fromage dévalant la colline ; ou encore Lancashire, disponible en versions « Creamy » jeune, « Tasty » plus mature ou « Crumbly » plus industrielle.
Côté innovations, le Royaume-Uni regorge désormais de créations qui n’ont rien à envier à leurs homologues continentaux : Tunworth, camembert britannique plusieurs fois élu meilleur fromage du pays, avec des notes de champignon, de chou, de lait frais ; Cornish Yarg, enroulé dans des feuilles d’ortie (ou d’ail sauvage en saison), qui parfument délicatement la pâte ; Stinking Bishop, croûte lavée au perry (cidre de poire) d’odeur redoutable mais pâte étonnamment douce et herbacée, popularisé par un film d’animation ; Beauvale, bleu crémeux style gorgonzola imaginé par un producteur de Stilton ; Ticklemore, fromage de chèvre en forme de meule partiellement égouttée en panier, à la texture ferme et au goût net.
C’est le nombre de nouveaux fromages apparus récemment au Royaume-Uni, notamment en 2024 et 2025, dont plusieurs ont déjà remporté des prix internationaux.
Savoir acheter et déguster : quelques repères pratiques
Le Royaume-Uni dispose d’un réseau dense de fromagers et affineurs spécialistes. Des maisons comme Neal’s Yard Dairy, Paxton & Whitfield, Rennet & Rind, The Courtyard Dairy, The Cheese Society ou Indie Füde sélectionnent, affinent et expédient des fromages de fermes artisanales. Rennet & Rind, par exemple, a décroché plusieurs fois le titre d’« Affineur de l’année ».
Les plateaux britanniques se marient volontiers avec crackers au levain, pains croquants, fruits frais, chutneys et vins. Certaines associations sont devenues classiques : Stilton et porto ou xérès ; Wensleydale avec gâteau aux fruits ou pommes ; cheddar avec Cabernet Sauvignon ou Chardonnay ; Double Gloucester et Pinot noir léger.
Pour se faire une idée de la popularité des fromages locaux, il est intéressant de regarder le travail de plateformes comme TasteAtlas, qui classent les 100 meilleurs fromages britanniques sur la base de milliers d’avis filtrés (plus de 2 000 notations enregistrées pour le classement britannique jusqu’en 2025). L’objectif affiché n’est pas de prononcer un verdict définitif mais d’encourager la curiosité et la découverte des spécialités régionales.
Crumpets, scones et l’art du goûter à la britannique
Les envies de sucré-salé se vivent ici autour de la bouilloire. Deux icônes de la boulangerie maison jouent les stars : crumpets et scones. En les apprivoisant, on comprend mieux la passion nationale pour le tea-time.
Crumpets : des éponges à beurre grillées irrésistibles
Les crumpets sont de petits disques épais, dorés sur une face, moelleux et spongieux, percés de trous qui semblent littéralement appeler le beurre fondu, le miel ou la confiture. Ils remontent au moins au XVIIᵉ siècle, héritiers de préparations encore plus anciennes. À l’origine, un mélange de farine de blé, levure, lait et œufs versé en pâte sur une plaque de cuisson. Aujourd’hui, la recette type utilise farine, eau, lait, levure, levure chimique et sel. La pâte lève, puis est cuite dans de petits cercles métalliques posés sur une plaque chaude. Les bulles issues de la fermentation éclatent à la surface, laissant ces cratères caractéristiques.
Dans certaines régions, notamment les Midlands et le nord de l’Angleterre, on les appelle aussi pikelets, même si ce mot désigne ailleurs (Australie, Nouvelle-Zélande) des sortes de drop scones. Au Royaume-Uni, un « National Crumpet Day » célèbre chaque année ces disques moelleux, avec des goûters thématiques entre amis ou en famille.
Pour sublimer un crumpet, passez-le deux fois au grille-pain. Cette astuce permet d’obtenir des bords légèrement croustillants tout en conservant un intérieur moelleux. Une fois doré, tartinez-le généreusement de beurre et de votre garniture préférée (marmelade, Marmite, miel, pâte à tartiner) afin qu’elle puisse s’infiltrer dans ses alvéoles caractéristiques, pour un réconfort typiquement britannique.
Scones : le pilier du cream tea
Les scones occupent, eux, le centre de la scène lorsqu’on parle d’afternoon tea. Originaires du Royaume-Uni, leur nom serait dérivé du terme néerlandais « schoonbrot », « beau pain ». D’abord à base d’avoine et cuits sur plaque, ils se préparent désormais principalement avec de la farine et se cuisent au four, ce qui donne cette croûte dorée caractéristique.
Pour des scones aériens, travaillez la pâte avec parcimonie. Sablez le beurre froid avec les ingrédients secs pour une texture grumeleuse, puis liez avec juste assez de liquide. Étalez la pâte et découpez des ronds avec un emporte-pièce sans le tordre, pour des bords droits et une cuisson uniforme. Évitez de découper au couteau, ce qui crée des coutures irrégulières et empêche une bonne levée.
Servis tièdes, fendus en deux, les scones accueillent la fameuse combinaison confiture–clotted cream, cœur du « cream tea ». Là encore, débat éternel : en Devon, on met la crème en premier, puis la confiture par-dessus ; en Cornouailles, c’est l’inverse. La légende veut que la reine Elizabeth II elle-même préférait la seconde méthode, confiture en premier.
Les scones britanniques sont moins sucrés et plus tendres que leurs équivalents souvent triangulaires d’Amérique du Nord, et ne doivent pas être confondus avec les biscuits salés américains, même si l’aspect peut tromper. Traditionnellement ronds, ils existent en version nature, aux raisins secs, ou salée (cheese scones). Les variantes modernes ajoutent cranberry, chocolat, fromage plus corsé, ou adaptent la recette aux farines sans gluten et laits végétaux.
Quelques astuces techniques circulent parmi les pâtissiers amateurs : utiliser du beurre bien froid, garder la pâte un peu épaisse, éviter que la dorure à l’œuf ne coule le long des bords (au risque de les empêcher de lever), utiliser du sucre semoule fin, transformer du lait en « faux babeurre » en y ajoutant un peu de jus de citron. Les scones se congèlent très bien et se réchauffent au four ou même à l’air fryer.
Pie and mash : le fast-food ouvrier devenu patrimoine culinaire londonien
Si vous vivez à Londres ou dans sa périphérie, il est difficile d’ignorer un autre pilier de la culture populaire : la pie and mash. Ce plat simple – une tarte, une ou plusieurs boulettes de purée de pommes de terre et une sauce au persil appelée « liquor » – est longtemps resté la signature de l’East End et des quartiers de docks.
De la rue aux boutiques spécialisées
Aux XVIIIᵉ et XIXᵉ siècles, des vendeurs ambulants surnommés « piemen » sillonnaient les rues avec des plateaux ou des chariots, vendant des pies bon marché. La garniture la plus fréquente : l’anguille, abondante dans la Tamise. La sauce liquor était à l’origine préparée à partir du jus ou de l’eau de cuisson des anguilles, épaissi et parfumé d’énormément de persil.
Le commerce de pies s’est progressivement sédentarisé à Londres à partir du milieu du 19ᵉ siècle. En 1844, Henry Blanchard ouvre à Southwark ce qui est considéré comme la première boutique spécialisée, un « Eel Pie House », proposant des pies à la viande et à l’anguille avec de la purée, à un prix modique. Dès 1874, on compte plusieurs dizaines d’échoppes, et à la fin du siècle, plus d’une centaine. Ces magasins sont alors devenus la cantine populaire des dockers et des classes ouvrières.
Voici un aperçu de l’évolution du nombre de boutiques de pie and mash à Londres :
| Période approximative | Nombre de boutiques estimé |
|---|---|
| Fin du XIXᵉ siècle | > 100 |
| Milieu des années 1990 | 87 |
| Vers 1995–2000 (il y a ~25 ans) | ~60 |
| Années 2020 | 25–34 |
| Vers 2024 | 34 |
Pendant la Seconde Guerre mondiale, ces lieux bénéficient d’une tolérance particulière et restent ouverts malgré le rationnement, tant ils sont populaires. Aujourd’hui, ils luttent contre la hausse des loyers, la gentrification et la diversification des goûts. Beaucoup se réinventent via la vente en ligne, la livraison, des options végétariennes ou véganes, tout en revendiquant une identité Cockney.
Comment se compose une vraie assiette de pie and mash
Le format canonique repose sur trois éléments, auxquels on peut ajouter les traditionnels eels :
Découvrez les trois composantes essentielles du plat traditionnel londonien ‘Pie, Mash & Liquor’.
Une tarte individuelle, historiquement à l’anguille, désormais très majoritairement au bœuf haché.
De la purée de pommes de terre lisse, sans beurre ni lait dans la version la plus stricte.
Une sauce verte, chargée en persil, souvent préparée avec un bouillon de volaille ou de légumes plutôt qu’avec le jus d’anguille.
La pâte elle-même mélange souvent une base en pâte au suif (suet pastry) et un dessus en pâte feuilletée ou brisée. Particularité amusante : la pie est servie à l’envers dans l’assiette. À côté, selon la tradition, stewed eels (anguilles mijotées) ou jellied eels (anguilles en aspic) complètent le tableau. Pour assaisonner, nul besoin de subtilité : on verse généreusement sel, vinaigre de malt, vinaigre pimenté, poivre.
Le vocabulaire local est tout aussi codé : un « one and one » désigne une pie et une boule de purée, « two and two » deux pies et deux portions. Commandé à la chaîne, le service va très vite.
Adresses, familles et enjeux modernes
Trois lignées familiales dominent historiquement le secteur : les Cooke (d’origine irlandaise), les Manze (famille italienne de Ravello ayant débuté dans la glace) et les Kelly. Des établissements comme M. Manze près de Tower Bridge – la plus ancienne boutique encore en activité – ou L. Manze à Walthamstow, classée monument historique, racontent une histoire autant sociale que culinaire. D’autres noms résonnent fort : Arments à Walworth Road, Goddards à Greenwich, Harrington’s à Tooting, Robins, Castle’s à Camden, Battersea Pie Station à Covent Garden, The Windmill à Mayfair…
La population d’anguille européenne s’est effondrée de 95% depuis les années 1980, contraignant le secteur à importer majoritairement des Pays-Bas et d’Irlande du Nord. Certains commerces ont cessé d’en servir ou l’ont remplacée par d’autres poissons. Parallèlement, une démarche est engagée pour obtenir une reconnaissance européenne (spécialité traditionnelle garantie) pour la pie and mash, avec l’établissement d’une recette commune.
Pour un expatrié, pousser la porte d’une de ces maisons, même si l’on choisit une version au bœuf et une portion de liquor sans anguille, c’est mettre un pied dans l’histoire ouvrière de Londres, dans son esthétique carrelée, ses tables de marbre, ses banquettes de bois.
Sunday Roast : comprendre le vrai repas dominical britannique
S’il est un rituel qui résume la gastronomie familiale du Royaume-Uni, c’est bien le Sunday roast. Né à l’époque d’Henri VII au XVᵉ siècle, lié à la tradition de manger de la viande rôtie après le service religieux, ce repas marquait la fin d’un jeûne et réunissait toute la famille. Plus tard, les « beefeaters » associés à la Tour de Londres ont contribué à ancrer le bœuf rôti dans l’imaginaire populaire, au point que les Français ont longtemps surnommé les Britanniques « les Rosbifs ».
Traditionnellement servi le dimanche en milieu ou fin d’après-midi, le Sunday roast s’est peu à peu déplacé dans la semaine, en particulier dans les pubs et restaurants qui le proposent aussi en semaine ou lors des fêtes.
Les composants essentiels du roast
La structure de base est simple en apparence :
Un repas traditionnel comprend généralement une viande rôtie (bœuf, agneau, porc, poulet, gibier ou dinde), accompagnée de pommes de terre rôties croustillantes (roasties), de Yorkshire puddings (des sortes de popovers gonflés cuits dans de la graisse chaude), d’une sauce gravy à base de sucs de cuisson, et d’une variété de légumes de saison comme carottes, panais, choux de Bruxelles, brocoli ou haricots verts.
À cela s’ajoutent des condiments adaptés : raifort à la crème pour le bœuf, sauce à la menthe pour l’agneau, compote de pomme pour le porc. Le chou-fleur servi sous forme de gratin au fromage (cauliflower cheese), les « pigs in blankets » (mini-saucisses entourées de bacon) et les farces à la sauge et à l’oignon complètent souvent le tableau.
Le Sunday Roast est un repas traditionnel dominical très populaire, souvent pris au pub. Il rassemble familles et amis autour d’un rôti, commandé à l’ardoise. Certains établissements, comme The Harwood Arms à Fulham, en ont fait une spécialité d’excellence, au point d’être distingués par le guide Michelin.
S’y mettre chez soi : organisation et astuces
Préparer un roast complet chez soi reste un défi logistique plutôt qu’une prouesse technique. Tout peut se faire dans une cuisine domestique, mais la clé est la planification : faire reposer la viande, utiliser le four intelligemment, préparer à l’avance ce qui peut l’être (pâte à Yorkshire pudding, sauces, découpe des légumes).
Quelques principes techniques bien ancrés dans la culture culinaire locale :
Pour la viande, choisissez des pièces adaptées comme la côte de bœuf, le rumsteck, le faux-filet, le gigot d’agneau ou l’épaule de porc, les coupes avec os offrant plus de goût. Procédez à une cuisson en deux temps : saisissez à forte chaleur, puis terminez au four plus doux. Utilisez un thermomètre à viande pour contrôler la cuisson (saignant : 50–55 °C, à point : 63–65 °C). Laissez reposer la viande 20 à 30 minutes avant de la découper. Pour les pommes de terre, blanchissez-les, égouttez-les, secouez-les pour griffer les bords, puis rôtissez-les dans une graisse très chaude en les retournant régulièrement. Pour le Yorkshire pudding, préparez une pâte lisse reposée au froid, versez-la dans des moulets brûlants contenant de la graisse fumante (comme du jus de rôti) pour un choc thermique assurant la formation d’un centre creux.
Des variantes modernes allègent la charge : rôtis et légumes en cuisson lente au slow cooker, versions « one-tray » où viande et garnitures cuisent ensemble sur une plaque, ou adaptation entière du repas en air fryer.
Pour les régimes végétariens ou véganes, le Royaume-Uni propose maintenant une multitude d’options : nut roasts, wellingtons de lentilles, céleri-rave rôti, farcis variés, accompagnés de gravy de légumes et de puddings revisités.
Afternoon tea : bien plus qu’un simple goûter
L’afternoon tea est sans doute la tradition culinaire la plus immédiatement associée à l’élégance britannique. Son installation comme véritable repas remonte au XIXᵉ siècle, lorsque la duchesse Anna de Bedford, lasse de la faim ressentie entre le déjeuner et un dîner servi très tard, commence à faire apporter thé, petits sandwiches et douceurs en milieu d’après-midi… puis à inviter ses amies, popularisant le rituel dans les cercles aristocratiques avant qu’il ne se diffuse à la classe moyenne. À la fin du XIXᵉ siècle, le tea-time est devenu une institution à tous les niveaux de la société.
La composition d’un afternoon tea classique
Un afternoon tea traditionnel comprend :
Un rituel britannique élégant composé de mets sucrés et salés, servi l’après-midi.
Un choix de thés, souvent noirs (Darjeeling, Assam, Ceylan, Earl Grey), servis en pot, avec lait et parfois citron.
Un plateau de sandwiches sans croûte, découpés en doigts ou triangles, aux garnitures délicates : concombre, saumon fumé, œuf mayonnaise, poulet Coronation, jambon-moutarde.
Des scones tièdes servis avec de la clotted cream et de la confiture, généralement de fraise.
Un assortiment de gâteaux et petites pâtisseries : Victoria sponge, Battenberg, biscuits, mini tartes.
Les mets sont souvent présentés sur un présentoir à étages : sandwiches en bas, scones au milieu, douceurs en haut. On parle de « cream tea » quand on se concentre sur les seuls scones, crème et confiture accompagnés de thé.
Pour un expatrié, essayer un afternoon tea dans un grand hôtel de Londres (Ritz, Claridge’s, Savoy, Brown’s, Fortnum & Mason…) est un baptême gourmand qui a un coût mais laisse un souvenir durable. Les versions modernes incluent parfois un verre de champagne, des déclinaisons thématiques (inspirées d’une série, d’un auteur, d’une saison) et de larges cartes de thés, y compris infusions, rooibos, thés verts.
Petits codes de savoir-vivre
Même si le cérémonial est aujourd’hui plus détendu, quelques règles restent vivaces :
Lors d’un thé à l’anglaise, placez votre serviette sur vos genoux et ne l’utilisez jamais comme mouchoir. Pour le thé, sucrez d’abord, puis ajoutez soit du citron, soit du lait, car ces deux ingrédients ne se mélangent pas. Tenez l’anse de la tasse entre le pouce et l’index, sans lever le petit doigt. Remuez doucement sans heurter les bords, puis posez la cuillère sur la soucoupe. Les sandwiches et les scones se mangent avec les doigts, en petites bouchées, tandis que les gâteaux peuvent parfois nécessiter une fourchette. Pour le scone, coupez-le en deux avec les mains ou un couteau, puis étalez d’abord la confiture, puis la crème sur chaque moitié.
Historiquement, l’afternoon tea était un moment de conversation légère, sans sujets polémiques, et ne s’éternisait pas : une demi-heure suffisait. Aujourd’hui, c’est devenu un moment de fête, pris plus occasionnellement, pour célébrer un événement ou faire découvrir aux visiteurs une facette très codée de la culture.
Manger local et de saison : une boussole pour s’y retrouver
Au-delà des institutions, la gastronomie contemporaine du Royaume-Uni s’articule de plus en plus autour de la saisonalité, de la provenance et du respect de l’environnement. Des organisations comme la Vegetarian Society ou Hubbub publient des guides et calendriers hebdomadairement mis à jour, listant fruits, légumes, herbes, poissons et viandes de saison. L’idée : manger des produits récoltés au bon moment dans le pays, plutôt que des importations intensives, pour gagner en goût, en valeur nutritionnelle et réduire l’empreinte carbone.
Certains producteurs et grossistes, parfois actifs depuis quatre générations dans des régions comme le Wiltshire ou les Cotswolds, fournissent en circuits courts les restaurants et écoles locaux. Grâce à des innovations agricoles et de stockage, des produits britanniques comme les carottes ou les pommes sont désormais disponibles toute l’année. La culture sous serre (aubergines, poivrons) permet également de prolonger les saisons.
La saisonnalité reste toutefois un guide solide. On peut la résumer ainsi :
| Saison | Quelques produits phares au Royaume-Uni |
|---|---|
| Printemps | Asperges anglaises (saison très courte), ail des ours, rhubarbe forcée du Yorkshire, morilles, Jersey Royals |
| Été | Fraises (ex. Elsanta du Cheshire et du Staffordshire), framboises, cerises, maïs doux, abondance de légumes verts |
| Automne | Pommes et poires anglaises, champignons sauvages, courges (Crown Prince, onion squash, acorn squash), potirons |
| Hiver | Choux (savoy, red, cavolo nero), poireaux, panais, rhubarbe forcée, agrumes importés (oranges sanguines, oranges à marmelade) |
Des marchés fermiers ou hebdomadaires permettent de rencontrer directement les producteurs. Chercher la mention d’un fruit de saison sur une carte de restaurant ou un menu de pub devient aussi un bon indicateur de lieux attentifs à leur sourcing.
Où faire ses courses : supermarchés, épiceries du monde et marchés
Pour un expatrié, la gastronomie se joue autant au restaurant qu’au supermarché. Le Royaume-Uni dispose d’un vaste réseau de chaînes alimentaires, de marchés couverts, d’épiceries spécialisées et de commerces en ligne.
Les grands noms rythment le quotidien : Tesco (environ 4 000 magasins), Sainsbury’s, Asda, Morrisons, Waitrose, Co-op, Aldi, Lidl, Iceland, Marks & Spencer Foodhall, Whole Foods ou encore des enseignes régionales comme Budgens et Booths. La qualité est globalement homogène, même si chaque marque cultive un positionnement : prix tirés vers le bas pour Aldi ou Lidl, milieu de gamme pour Tesco ou Sainsbury’s, accent sur le bio et l’éthique pour Waitrose ou Whole Foods, plats préparés et marques propres très aboutis chez M&S.
La plupart des supermarchés pratiquent des horaires larges (certains hypermarchés étaient ouverts 24h sur 24 en semaine), même si la loi limite l’ouverture des grandes surfaces à six heures le dimanche, typiquement 10h–16h ou 11h–17h. Les magasins de centre-ville ont souvent moins de services (pas de parking, moins de chariots) et incitent à des achats plus fréquents et moins volumineux.
La plupart des supermarchés proposent des cartes de fidélité (ex: Clubcard, Nectar) offrant des remises et prix spécifiques. Les caisses automatiques sont très répandues, et il est nécessaire d’apporter ses propres sacs ou d’en acheter sur place pour quelques centimes.
S’approvisionner en produits du monde
L’un des grands atouts du Royaume-Uni pour un expatrié reste sa diversité. Vous trouverez dans la plupart des grandes surfaces un rayon « World Foods » où se croisent sauces soja, pâtes de curry, tahini, ramen, Basmati, tortillas, harissa, pierogi, kielbasa, produits tex-mex, snacks asiatiques et bien plus.
S’ajoutent à cela de nombreuses épiceries spécialisées, notamment dans les grandes villes : supermarchés chinois (SeeWoo, Wing Yip, Hoo Hing, Hang Won Hong), épiceries japonaises, magasins indiens, pakistanais ou bangladais (Indian Spice Shop, Pak Foods, Worldwide Foods, Ozmen, Desi Express), boutiques moyen-orientales (Persepolis, Green Valley), africaines (Bims African Food Store), latino-américaines (Mestizo Mexican Market), est-européennes (Kalinka)… Sans oublier des épiceries italiennes, allemandes, russes ou turques. Pour ceux qui ont le mal du pays, des enseignes comme British Corner Shop, en ligne, exportent les marques britanniques à travers le monde… l’inverse existe aussi pour des produits étrangers livrés au Royaume-Uni.
Marchés de Londres : manger la ville à ciel ouvert
Londres est l’un des terrains de jeu les plus intéressants pour un expatrié gourmand. Plus d’une centaine de marchés alimentaires et halls couverts jalonnent la capitale, du millénaire Borough Market aux halles récentes comme KERB Seven Dials Market ou les différentes Market Halls.
Borough Market, près de London Bridge, est un marché historique de plus de 1000 ans. Il fonctionne comme un marché de gros tôt le matin et comme un marché public le reste de la journée. On y trouve une grande variété de produits frais (bouchers, fromagers, importateurs) ainsi que de nombreux stands de street food et restaurants réputés. C’est un lieu idéal pour un déjeuner sur le pouce, mais il est conseillé de le visiter en semaine pour éviter la foule importante des week-ends.
Parallèlement, des marchés plus récents et très orientés street food ont explosé. Broadway Market à London Fields mélange producteurs, stands de cuisine caribéenne, sud-américaine ou asiatique, et cafés indépendants. Netil Market, juste à côté, condense en format miniature des pizzas façon New York, des noodles épicées, des bagels au levain. Maltby Street Market, sous les arches de Bermondsey, offre un condensé très convivial de burgers, frites à la graisse de canard, gyozas, grillades… loin des foules de Borough, mais à seulement un mile.
La diversité culinaire de Londres s’illustre dans ses nombreux marchés : Old Spitalfields Market (hall victorien avec pancakes japonais et mezzés), Camden Market et Hawley Wharf (cuisines de rue le long du canal), Southbank Centre Food Market (stands méditerranéens, asiatiques ou britanniques face à la Tamise), Victoria Park Market (farmers’ market avec bières locales et vins naturels) et Brixton Village (cuisines caraïbéennes, japonaises et éthiopiennes).
De grands halls modernes – Mercato Metropolitano, Seven Dials Market, Market Halls (Oxford Street, Victoria, Canary Wharf), Bang Bang Oriental Foodhall, Eataly – incarnent une nouvelle génération : plusieurs dizaines de comptoirs sous un même toit, bars, parfois programmation musicale et événements, pour une expérience très modulable.
Pour un expatrié, ces marchés offrent un double avantage : l’accès aux spécialités britanniques (pies, puddings, fromages, viennoiseries) et à une mosaïque de cuisines internationales qui reflètent la diversité du pays. Ils constituent aussi un formidable décor pour apprivoiser la ville : beaucoup sont liés à des quartiers emblématiques (Soho, Notting Hill, Shoreditch, Greenwich, Camden, Hackney, Brixton, South Bank…).
S’approprier la scène culinaire : entre tradition et renouveau
Le Royaume-Uni des clichés – cuisine terne et surcuite – n’a plus grand-chose à voir avec la réalité actuelle. Londres figure parmi les grandes capitales mondiales de la gastronomie, mêlant tradition et créativité, obsession de la saisonnalité, valorisation des artisans et influences de toutes les diasporas.
Des chefs comme Fergus Henderson (St. John), Margot Henderson (Rochelle Canteen), Jeremy Lee (Quo Vadis), Clare Smyth (Core), Tomos Parry (BRAT), Doug McMaster (Silo, pionnier du zéro déchet) ou encore les équipes de The Clove Club, Fallow, The Harwood Arms ou The Ledbury ont façonné un style très reconnaissable : produit local, respect de l’animal (jusqu’à la cuisine « nose-to-tail »), relecture de recettes historiques, travail de fermentation, souci environnemental.
Pour un expatrié, cela signifie qu’il n’est pas nécessaire de choisir entre fish and chips et cuisine sophistiquée. On peut, au fil des semaines :
Pour une immersion culinaire progressive, commencez par déguster un Sunday roast dans un pub réputé, puis reproduisez une version simplifiée à la maison avec des légumes de saison. Organisez ensuite un cream tea maison avec des scones faits maison, de la confiture locale et de la clotted cream achetée en supermarché, avant de vous offrir un grand afternoon tea dans un hôtel iconique. Explorez également les fromages régionaux, un par semaine, en les achetant chez un fromager indépendant ou sur un marché fermier, et en les associant à un cidre, un porto ou une bière locale. Enfin, accordez-vous un déjeuner informel dans un marché couvert pour goûter des plats comme la pie and mash traditionnelle, un crumble moderne ou une glace à l’azote liquide, et intéressez-vous à l’histoire sociale que ces plats révèlent sur les quartiers que vous visitez.
En s’appuyant sur quelques repères clés – le rôle central du pub, l’importance de la saisonnalité, la richesse insoupçonnée des fromages et des produits de boulangerie, le dynamisme des marchés, l’ancrage du Sunday roast et de l’afternoon tea – la gastronomie du Royaume-Uni cesse vite d’être un simple décor de carte postale pour devenir un terrain familier, nourrissant au sens propre comme figuré. Et c’est souvent par la table que l’on passe du statut d’étranger à celui d’habitant.
Un retraité de 62 ans, avec un patrimoine financier supérieur à un million d’euros bien structuré en Europe, souhaitait changer de résidence fiscale vers le Royaume‑Uni pour optimiser sa charge imposable, accéder au régime resident non‑dom et diversifier ses investissements, tout en maintenant un lien avec la France. Budget alloué : 10 000 euros pour l’accompagnement complet (conseil fiscal international, formalités d’immigration, délocalisation et structuration patrimoniale), sans vente forcée d’actifs.
Après analyse de plusieurs destinations (Portugal, Italie, Suisse, Royaume‑Uni), la stratégie retenue a consisté à cibler le Royaume‑Uni pour son régime favorable aux non‑domiciled (taxation sur la remittance basis), sa fiscalité compétitive sur les capitaux non rapatriés, son environnement financier (City de Londres) et sa langue internationale. La mission a inclus : audit fiscal pré‑expatriation (exit tax, report d’imposition), obtention du visa adéquat et résidence fiscale UK, organisation de la couverture santé privée, transfert de la résidence bancaire et des portefeuilles, plan de rupture des liens fiscaux français (183 jours/an, centre d’intérêts économiques), coordination avec un réseau local (avocat UK, fiscaliste, family office) et intégration patrimoniale globale (analyse, restructuration et préparation transmission).
Vous souhaitez vous expatrier à l'étranger : contactez-nous pour des offres sur mesure.
Décharge de responsabilité : Les informations fournies sur ce site web sont présentées à titre informatif uniquement et ne constituent en aucun cas des conseils financiers, juridiques ou professionnels. Nous vous encourageons à consulter des experts qualifiés avant de prendre des décisions d'investissement, immobilières ou d'expatriation. Bien que nous nous efforcions de maintenir des informations à jour et précises, nous ne garantissons pas l'exhaustivité, l'exactitude ou l'actualité des contenus proposés. L'investissement et l'expatriation comportant des risques, nous déclinons toute responsabilité pour les pertes ou dommages éventuels découlant de l'utilisation de ce site. Votre utilisation de ce site confirme votre acceptation de ces conditions et votre compréhension des risques associés.
Découvrez mes dernières interventions dans la presse écrite, où j'aborde divers sujets.