La sécurité au Royaume-Uni : mode d’emploi pour une expatriation sereine

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

S’installer au Royaume-Uni séduit par la qualité de vie, la richesse culturelle et la réputation de pays « global » ouvert sur le monde. Mais une expatriation réussie passe aussi par un socle très concret : comprendre le niveau de sécurité, connaître les bons réflexes en cas de problème, sécuriser son logement, ses déplacements, sa santé et même sa situation financière. Sans cette base, le quotidien peut vite devenir source de stress.

Bon à savoir :

Ce guide aborde la sécurité sous trois angles complémentaires : personnelle, administrative (visas, santé, banque, droits) et matérielle (logement, transports, vie quotidienne). Son objectif est de vous aider à anticiper les risques, réduire les dangers réels et éviter les inquiétudes inutiles.

Comprendre le niveau de sécurité au Royaume-Uni

Le Royaume-Uni est généralement perçu comme un pays sûr, doté d’institutions solides et de services publics efficaces. Les statistiques évoquent cependant une réalité nuancée : criminalité modérée, hausse des fraudes et des vols, risques de terrorisme considérés comme élevés, progression des comportements haineux, notamment LGBT-phobes. Cela ne signifie pas que l’expatriation soit dangereuse, mais qu’elle impose certains réflexes.

Attention :

La perception de la sécurité varie selon les villes et les quartiers. Certaines zones, comme des secteurs de Londres, Manchester, Birmingham ou Glasgow, font l’objet d’avertissements pour les nouveaux arrivants en raison de taux de criminalité plus élevés, de services limités ou de transports défaillants. Ces zones ne sont pas interdites, mais exigent une vigilance accrue et une bonne connaissance locale avant d’y louer un logement.

La clé, pour un expatrié, est de remplacer l’intuition par l’information : consulter les statistiques de criminalité, lire les avis de résidents, parler à des collègues ou voisins, visiter les quartiers de jour et en soirée, et se renseigner auprès des autorités locales ou des agences de relocation.

Urgences et numéros vitaux : ce qu’il faut mémoriser

La première brique de sécurité, au Royaume-Uni, est la maîtrise des numéros d’urgence. Le système est simple mais extrêmement structuré.

Les numéros à connaître absolument

Les deux grands numéros d’urgence nationaux sont 999 et 112. Ils fonctionnent de manière identique : gratuité totale, depuis tout téléphone, même sans crédit ou sans carte SIM. Ils servent dans toutes les situations où une intervention immédiate est nécessaire : blessure grave, incendie, crime en cours, menace directe pour la vie de quelqu’un, personne en détresse en mer.

Les appels sont d’abord traités par des centres de gestion opérés par BT Plc, qui orientent ensuite vers l’un des 142 centres opérationnels de police, ambulance, pompiers ou garde-côtes, en fonction de votre position géographique. La localisation est généralement détectée automatiquement, ce qui permet d’envoyer rapidement les secours.

77,3

C’est la part des appels d’urgence passés depuis un téléphone mobile, expliquant l’importance de la géolocalisation.

Pour les situations non vitales, le pays utilise différents numéros spécialisés :

Service / besoinNuméro principalUsage recommandé
Urgence vitale (police, ambulance, feu, mer)999 ou 112Toute situation mettant une vie en danger ou nécessitant une intervention immédiate
Police non urgente101Vol sans agression, dégâts matériels, nuisances, problème persistant mais non vital
Conseil médical urgent mais non vitalNHS 111Symptômes inquiétants mais non critiques, besoin d’avis médical 24/7
Fuite ou odeur de gaz0800 111 999Suspicion de fuite de gaz, sécurité domestique
Coupure de courant105 ou 0800 6783 105Signaler une panne électrique locale
Signalement anti-terroriste0800 789 321Comportement suspect, risque d’attentat

L’un des premiers conseils adressés aux nouveaux arrivants est d’enregistrer ces numéros dans leur téléphone dès leur arrivée, et de les afficher clairement dans le logement (sur le frigo, près du téléphone, etc.).

Accessibilité, langues et handicaps

Le système d’urgence britannique intègre de nombreux dispositifs pour les personnes vulnérables ou ne maîtrisant pas l’anglais. En cas de difficulté de langue, les opérateurs peuvent mobiliser un service de traduction afin d’aider un appelant à expliquer la situation dans une autre langue.

Bon à savoir :

Pour les personnes sourdes ou ayant des troubles de la parole, il existe des solutions pour contacter les secours. Le service emergencySMS permet d’envoyer un texto au 999 après s’être enregistré en envoyant « register » à ce même numéro. L’application 999 BSL permet également un contact en langue des signes britannique (BSL). Ces dispositifs inclusifs sont supervisés par un comité de liaison 999-112, regroupant le régulateur Ofcom, les ministères concernés et les services d’urgence.

En parallèle des numéros généraux, le Royaume-Uni dispose de nombreuses lignes d’écoute spécialisées, utiles pour les expatriés confrontés à des situations de crise : National Domestic Abuse Helpline pour les violences conjugales, ChildLine pour les enfants, lignes anti-suicide, services comme Samaritans (116 123) ou CALM (0800 58 58 58) pour la détresse psychologique. Ces services complètent le volet purement opérationnel des secours.

Se loger en sécurité : quartier, contrat et protections

Pour un expatrié, le logement est à la fois un pilier de confort et un enjeu de sécurité. Bien choisir son quartier, comprendre ses droits de locataire et sécuriser physiquement son habitation permet de prévenir la plupart des problèmes.

Bien choisir son quartier et son type de logement

Le marché locatif britannique est très hétérogène. Les formes de logement les plus fréquentes vont de la maison individuelle (detached), semi-mitoyenne, en bande (terraced) à l’appartement (flat). Pour beaucoup d’expatriés, surtout au début, la colocation est une option stratégique : coût plus bas, flexibilité, réseau social immédiat et moins de pression pour signer un bail de longue durée dans un quartier que l’on ne connaît pas encore.

Le marché est particulièrement rapide à Londres, où un appartement correct peut disparaître en quelques heures. Il est recommandé de prévoir une solution temporaire (appartement de courte durée, résidence hôtelière, Airbnb, auberge) et de commencer les recherches 4 à 6 semaines avant la date souhaitée d’emménagement. L’été et le début de l’automne sont des périodes de tension, notamment avec l’afflux d’étudiants.

Astuce :

Les prix de l’immobilier et le niveau de sécurité varient considérablement d’une région à l’autre au Royaume-Uni. Par exemple, une chambre en colocation à Londres peut être plus chère qu’une maison entière dans le nord de l’Angleterre. Il est donc crucial de trouver un équilibre entre le coût, l’accessibilité, les transports, la densité des services (santé, écoles, commerces) et le taux de criminalité local lors du choix d’un lieu de vie.

Contrat de location : sécuriser sa situation juridique

La plupart des baux résidentiels sont des Assured Shorthold Tenancies (AST), qui encadrent la relation propriétaire–locataire. Les baux sont généralement conclus pour 6 ou 12 mois, avec parfois une clause de rupture à 6 mois permettant de quitter le logement sous réserve de préavis.

Les documents typiquement demandés incluent passeport, visa ou carte biométrique, preuve de droit au séjour, bulletins de salaire ou attestations d’emploi, relevés bancaires, références de précédents propriétaires, et parfois un contrôle de crédit. Les nouveaux arrivants, qui n’ont pas de « credit history » au Royaume-Uni, doivent souvent compenser par davantage de justificatifs ou un garant.

Exemple :

Pour un loyer annuel inférieur à 50 000 £, la caution est plafonnée à cinq semaines de loyer. Le propriétaire doit la déposer dans un Tenancy Deposit Protection Scheme. La restitution doit intervenir dans les dix jours après accord, déduction faite des dommages anormaux, factures impayées ou nettoyage exceptionnel. En cas de désaccord, le système de protection sert de médiateur.

Certains points sont essentiels pour votre sécurité juridique : vérifier que le bail mentionne le montant du loyer et du dépôt, les modalités d’augmentation, les responsabilités en matière de réparations, les règles sur la sous-location, l’autorisation d’animaux de compagnie, et la procédure de résiliation. Des organismes comme Citizens Advice offrent gratuitement une aide pour comprendre un contrat ou défendre ses droits.

Sécuriser physiquement son logement

Une fois installé, la sécurité passe par des mesures simples mais cruciales. Les portes et fenêtres doivent rester fermées à clé, surtout la nuit ou en cas d’absence. Les clés ne doivent pas être visibles ou accessibles depuis l’extérieur (par exemple, pas de clés laissées dans la serrure à côté d’un carreau ou posées sur un meuble près de la porte vitrée). En cas de doute sur la disparition d’un jeu de clés, il est prudent de changer les serrures.

Bon à savoir :

Un éclairage extérieur efficace, couvrant entrées, chemins et parkings, dissuade les intrus en éliminant les zones d’ombre. De plus, des clôtures ou des murs bien entretenus marquent clairement la limite de votre propriété et compliquent toute tentative d’intrusion.

Les objets qui pourraient servir d’outils (échelle, briques, gros outils) devraient être rangés dans un local fermé. Les biens de valeur ne devraient pas être visibles depuis la rue ni stockés dans une voiture, un abri de jardin ou un garage non sécurisé. Même le carton d’un téléviseur ou d’un nouvel ordinateur devrait être découpé ou dissimulé pour éviter d’indiquer aux voleurs la présence d’un équipement récent.

Les systèmes d’alarme et de vidéosurveillance nécessitent, eux aussi, un certain discernement. Il est conseillé de recourir à des installateurs certifiés par des organismes comme le National Security Inspectorate (NSI) ou la Security Systems and Alarms Inspection Board (SSAIB). Les assurances habitation proposent parfois des réductions pour les systèmes homologués. Un simple dispositif de marquage des biens – par stylo UV ou enregistrement sur des bases comme Immobilise ou BikeRegister – facilite la restitution par la police en cas de vol.

Avant un séjour à l’étranger, un expatrié est encouragé à programmer des minuteries pour les lumières, suspendre la distribution du courrier ou demander à un voisin de confiance de vérifier que tout va bien. Il est également déconseillé d’annoncer publiquement les dates précises de vacances sur les réseaux sociaux.

Se déplacer en sécurité : marche, transport public, voiture, vélo

Le Royaume-Uni dispose d’un réseau de transports développé, mais les expatriés doivent intégrer des règles à la fois juridiques et pratiques pour rester en sécurité.

À pied et en soirée

Les autorités insistent sur quelques principes simples : marcher dans des rues fréquentées et éclairées, éviter les ruelles isolées, ne pas accepter de trajet en voiture de la part d’inconnus, garder une attitude assurée et alerte, et limiter les distractions comme les écouteurs à fort volume ou l’usage intensif du téléphone. L’idée est de rester conscient de son environnement et de pouvoir réagir rapidement.

Il est par exemple recommandé de marcher face au trafic, de façon à voir arriver les véhicules, et de garder les sacs fermé, collés contre le corps, sans les poser au dos d’une chaise dans un café. En cas de tentative de vol, les policiers conseillent souvent de privilégier l’intégrité physique sur la conservation de l’objet : mieux vaut abandonner son téléphone que résister et risquer un affrontement violent.

La nuit, particulièrement après une soirée, l’accent est mis sur l’anticipation. Il vaut mieux prévoir à l’avance son trajet retour, réserver un taxi ou identifier la dernière desserte de bus ou de train, charger son téléphone, convenir d’un point de regroupement avec ses amis en cas de séparation et éviter de rentrer seul dans des quartiers peu éclairés. Un simple SMS pour confirmer à un proche que l’on est bien rentré constitue un réflexe sain.

Taxis et VTC : privilégier le cadre légal

Le Royaume-Uni distingue clairement les taxis noirs (« black cabs », notamment à Londres) et les minicabs. Les premiers peuvent être hélés dans la rue ; les seconds doivent toujours être réservés à l’avance. Monter dans un véhicule approché spontanément par un conducteur qui se présente comme minicab, sans réservation, est un comportement explicitement déconseillé, notamment la nuit.

Attention :

Pour un trajet sécurisé, conservez le numéro d’une compagnie fiable, attendez dans un lieu public, vérifiez la plaque et la signalétique du véhicule, faites confirmer votre nom et destination par le chauffeur, et asseyez-vous à l’arrière. En cas de malaise, n’hésitez pas à refuser de monter ou à demander à descendre dans un endroit fréquenté.

Des applications officielles existent pour les black cabs (Gett, ComCab, etc.), ce qui sécurise la réservation et la traçabilité du trajet. Là encore, la confiance dans une marque reconnue est souvent un gage de sérénité pour un expatrié.

Transports publics : bus, métro, trains

Les bus, métros et trains britanniques sont efficaces mais encadrés par un corpus de règles visant à la fois la discipline et la sécurité. Une réglementation spécifique – les Public Service Vehicles Regulations – encadre par exemple le comportement des conducteurs et des passagers : ne pas distraire le chauffeur, ne pas interférer avec le matériel, ne pas mettre en danger ou gêner les autres passagers, payer correctement son trajet et présenter son titre en cas de contrôle.

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Numéro de service par SMS de la British Transport Police pour signaler des incidents sur le réseau ferré.

Sur le plan légal, le Royaume-Uni n’impose pas de loi sur la « traversée imprudente » (il n’existe pas de délit de « jaywalking »), mais le Code de la route fixe des obligations pour les conducteurs aux abords des passages piétons, qu’ils soient régulés par feux ou marquages (zebra crossings). Le conducteur doit céder le passage aux piétons et cyclistes sur ces traversées.

Conduire au Royaume-Uni : lane discipline et responsabilité

Conduire au Royaume-Uni peut être déroutant pour un nouvel arrivant, surtout s’il vient d’un pays où l’on circule à droite. La conduite se fait à gauche, le volant est à droite, et les limitations de vitesse sont exprimées en miles par heure. Le Code de la route (Highway Code) détaille les règles principales, dont la discipline de voie sur autoroute : rester sur la voie de gauche et n’utiliser les voies de droite que pour dépasser.

Le pays applique une politique stricte en matière d’usage du téléphone au volant. Tenir un appareil en main est prohibé, et la sanction peut aller jusqu’à six points de pénalité sur le permis et une amende pouvant atteindre 1 000 £. Les nouveaux conducteurs, qui risquent la suspension dès six points cumulés, doivent être particulièrement vigilants.

Bon à savoir :

Tous les véhicules doivent obligatoirement être assurés, taxés (Vehicle Excise Duty) et enregistrés. De plus, les véhicules de plus de trois ans doivent passer un contrôle technique annuel (MOT). Le non-respect de ces obligations peut entraîner des poursuites pénales. La circulation est surveillée par des radars de vitesse, des caméras aux feux rouges et des caméras dans les couloirs de bus.

En cas d’accident ou d’incident grave, la responsabilité peut remonter jusqu’à l’entreprise dans le cadre du Corporate Manslaughter and Corporate Homicide Act, en cas de manquement grave de gestion. Pour un expatrié amené à conduire dans le cadre de son travail, il est donc important de comprendre non seulement le Code de la route mais aussi les consignes internes de l’employeur.

Cyclisme et deux-roues : sécurité et prévention du vol

Le vélo est populaire, mais le vol y est fréquent. Les autorités conseillent l’usage de cadenas de qualité, idéalement homologués (D-locks, normes Sold Secure), de fixer le cadre à un point ancré (arceau, barrière fixe), d’éviter les lieux isolés, de démonter les accessoires amovibles (phares, compteur) et de marquer et enregistrer le vélo sur BikeRegister avec numéro de cadre et photos détaillées. Les services de police organisent parfois des séances de marquage gratuit.

Le Code de la route impose par ailleurs des obligations : éclairage avant et arrière en fonctionnement la nuit, interdiction de rouler sur les trottoirs et chemins piétons, respect des feux tricolores, signaux de bras avant de tourner. Les infractions (passage au rouge, conduite dangereuse, état d’ivresse) peuvent entraîner des amendes, parfois significatives.

Les deux-roues motorisés (mopeds, scooters, motos) requièrent des précautions de même nature : antivols, marquage des pièces, stationnement visible, verrouillage systématique. Le vol de scooters utilisés ensuite pour des délits (snatch robberies) a conduit certains quartiers à renforcer les contrôles, ce qui doit inciter les propriétaires à redoubler de prudence.

Sécurité personnelle : prévention, harcèlement, crimes de haine

Au-delà du cadre matériel, la sécurité d’un expatrié repose aussi sur son comportement, sa capacité à éviter les situations risquées et à réagir en cas d’agression, de harcèlement ou de violence domestique.

Les autorités insistent sur l’importance de l’auto-protection : vigilance, attitude assurée, confiance dans son intuition. Si une situation semble étrange ou menaçante, il vaut mieux s’en retirer, changer de trottoir, entrer dans un lieu public, appeler un proche ou la police. On encourage par exemple les joggeurs réguliers à varier leurs itinéraires pour éviter toute routine exploitable par un agresseur.

Bon à savoir :

En cas de menace grave (attaque à l’arme à feu ou au couteau), suivez la consigne « RUN, HIDE, TELL » : fuyez vers un lieu sûr si possible ; si la fuite est impossible, cachez-vous et barricadez-vous ; puis, alertez la police en appelant le 999 dès que la situation le permet. Cette consigne, régulièrement répétée, fait partie de la stratégie nationale de prévention des risques terroristes.

Les violences domestiques, les agressions sexuelles, le harcèlement ou les crimes de haine font l’objet de dispositifs spécialisés. Des associations comme Victim Support, des helplines nationales (violences conjugales, viol et abus sexuels, soutien aux personnes LGBT+, etc.) et des services locaux proposent accompagnement psychologique, conseils juridiques et parfois hébergement d’urgence. Pour un expatrié isolé, ne pas hésiter à solliciter ces structures est un élément clé de sécurité émotionnelle et physique.

Il est également utile de connaître la possibilité de signaler anonymement des faits criminels à Crimestoppers (0800 555 111), si l’on ne souhaite pas interagir directement avec la police mais que l’on dispose d’informations utiles.

Santé et sécurité sanitaire : bien utiliser le NHS

La sécurité d’une expatriation passe aussi par la santé. Le Royaume-Uni dispose d’un système public, le National Health Service (NHS), financé par l’impôt et basé sur la résidence plutôt que sur la nationalité. Être « ordinarily resident » signifie vivre de manière légale et stable au Royaume-Uni ; c’est ce qui ouvre normalement droit à la majorité des soins gratuits à l’hôpital.

Les nouveaux arrivants qui viennent avec un visa de plus de six mois doivent, en règle générale, s’acquitter d’une « immigration health surcharge ». Ce paiement (1 035 £ par an pour la plupart des adultes, 776 £ pour les étudiants et certains jeunes) donne accès, pendant la durée du visa, aux soins NHS comme un résident, hormis quelques exceptions (soins dentaires, lunettes, prescriptions payantes en Angleterre).

Astuce :

Certaines catégories de personnes sont exemptées de frais de santé : demandeurs d’asile, réfugiés, victimes de traite des êtres humains, bénéficiaires de certaines pensions et attachés à des organisations publiques britanniques à l’étranger. En cas d’urgence, les soins (appel ambulance ou admission aux urgences) sont fournis gratuitement à tous, y compris aux visiteurs de courte durée.

Pour sécuriser son accès aux soins, un expatrié doit rapidement s’inscrire auprès d’un General Practitioner (GP), le médecin généraliste de quartier. L’inscription se fait via un formulaire (GMS1) et, en pratique, on vous demandera une preuve d’adresse et une pièce d’identité. Les cabinets n’ont toutefois pas le droit de refuser une inscription pour défaut de justificatif d’adresse ou de statut d’immigration, tant que le refus n’est pas discriminatoire. Une fois enregistré, vous obtenez un numéro NHS qui simplifie vos démarches.

Services de santé gratuits pour tous

Au Royaume-Uni, certains services du NHS sont accessibles gratuitement à toute personne, indépendamment de son statut d’immigration ou de résidence.

Urgences

Consultations aux services d’urgence (hors hospitalisation ultérieure).

Maladies infectieuses

Diagnostic et traitement de certaines maladies comme la tuberculose et la plupart des IST.

Planning familial

Services de conseil et de contraception (hors avortement et traitement de l’infertilité).

Soins après violences

Prise en charge liée à la torture, aux mutilations génitales féminines, ou aux violences domestiques et sexuelles.

Conseils médicaux

Conseils accessibles via la ligne téléphonique NHS 111.

D’autres prestations sont payantes, même pour les résidents : prescriptions en Angleterre (9,90 £ par médicament), soins dentaires NHS (tarifs par tranches), examens de la vue et lunettes. L’Écosse, le pays de Galles et l’Irlande du Nord appliquent des politiques plus généreuses sur certains points (par exemple, prescriptions gratuites).

Pour un expatrié, la sécurité sanitaire réside donc dans trois axes : vérifier son éligibilité au NHS, comprendre ce qui est gratuit ou payant, et, le cas échéant, compléter par une assurance privée ou internationale si l’on souhaite des délais plus courts pour certaines interventions ou un choix plus large d’établissements.

Sécurité financière : banque, fraudes et obligations fiscales

La sécurité, c’est aussi la capacité à gérer ses finances sans se mettre en danger, ni vis-à-vis de la loi, ni vis-à-vis des escrocs.

Ouvrir un compte bancaire en sécurité

Disposer d’un compte britannique est quasi indispensable pour recevoir un salaire, payer les factures, contracter un abonnement téléphonique, louer un logement ou recourir à des services. Le secteur bancaire est encadré par la Financial Conduct Authority (FCA), qui impose des règles strictes de connaissance du client (KYC) et de lutte contre le blanchiment.

Les banques exigent en général deux types de justificatifs : identité (passeport, permis de conduire, carte d’identité européenne, carte de séjour biométrique) et adresse (facture d’énergie de moins de trois mois, contrat de location, avis de taxe locale, relevé bancaire, lettre d’administration fiscale). Les nouveaux arrivants, qui n’ont pas encore de facture britannique, peuvent s’appuyer sur une lettre de leur université, employeur ou sur un relevé bancaire étranger envoyé à leur nouvelle adresse.

Bon à savoir :

Les grandes banques traditionnelles (Barclays, Lloyds, HSBC, NatWest) sont habituées aux profils internationaux et peuvent offrir des solutions flexibles, notamment via des offres pour étudiants ou nouveaux arrivants. Les banques en ligne et néobanques (Monzo, Starling, Wise, Revolut, etc.) proposent quant à elles des processus d’ouverture plus rapides et adaptés aux expatriés, parfois même depuis l’étranger.

Il n’existe aucune obligation légale d’ouvrir un compte bancaire ; des alternatives comme les building societies ou les néobanques existent. Mais rester longtemps avec une carte étrangère entraîne des frais de change et de retrait, en plus de compliquer certaines démarches (contrat de mobile, prélèvements automatiques).

Fraudes et cyber-sécurité : protéger son argent

Le Royaume-Uni fait face à une hausse importante des fraudes et escroqueries, notamment en ligne et au téléphone. Les autorités multiplient les campagnes de prévention comme « Take Five to Stop Fraud ». Les principes essentiels sont de ne jamais communiquer son code PIN ou son mot de passe complet, de se méfier des appels ou emails non sollicités, même si le numéro ou l’adresse semblent légitimes (spoofing), et de refuser toute pression vous enjoignant de transférer votre argent « pour le protéger » sur un compte présenté comme « sûr ».

Astuce :

Pour signaler une fraude ou une cybercriminalité au Royaume-Uni, contactez Action Fraud par téléphone au 0300 123 2040 ou en ligne. En cas de suspicion, prévenez d’abord votre banque et changez immédiatement vos identifiants. Pour votre sécurité quotidienne en ligne : utilisez des logiciels de sécurité à jour, soyez prudent avec les liens et pièces jointes, gérez finement les paramètres de confidentialité sur les réseaux sociaux et utilisez un VPN pour chiffrer vos données sur les réseaux Wi-Fi publics.

Les téléphones portables, qui concentrent désormais mots de passe, données bancaires, emails, réseaux sociaux et carnets d’adresses, doivent être protégés par des codes robustes, l’activation du traçage d’appareil, la désactivation des services de localisation non indispensables et la consignation de l’IMEI (numéro unique à 15 chiffres) pour faciliter le blocage en cas de vol.

Fiscalité : éviter les mauvaises surprises

Les obligations fiscales constituent un autre pan de la sécurité juridique. La responsabilité d’un expatrié dépend de son statut de résident fiscal selon le Statutory Residence Test (SRT), qui combine nombre de jours de présence au Royaume-Uni et liens avec le pays (famille, travail, logement).

Bon à savoir :

À partir d’avril 2025, le système fiscal britannique abandonne la notion de « domicile » pour se baser uniquement sur la résidence. Un non-résident n’est imposé que sur ses revenus de source britannique, tandis qu’un résident l’est sur ses revenus mondiaux. Les nouveaux résidents peuvent bénéficier d’une exemption temporaire (Foreign Income and Gains – FIG) sur leurs revenus et gains étrangers pendant les quatre premières années, sous condition de non-résidence préalable.

Le Royaume-Uni entretient des conventions de non double imposition avec plus de 130 pays, permettant d’éviter d’être taxé deux fois sur le même revenu. Les expatriés doivent toutefois s’organiser : inscription au Self Assessment si nécessaire, dépôt des déclarations dans les délais, compréhension des règles de traitement des revenus étrangers (salaires, loyers, dividendes) et, le cas échéant, recours à un conseiller fiscal familier des questions transfrontalières, notamment pour les citoyens américains soumis à la fiscalité mondiale de leur pays d’origine.

Cadre migratoire et régularité : base de toute sécurité

Tout dispositif de sécurité personnelle repose en amont sur la régularité du séjour. Depuis la sortie de l’Union européenne, le Royaume-Uni a mis en place un système d’immigration fondé sur le principe de points, qui s’applique à la plupart des travailleurs étrangers, y compris européens.

Bon à savoir :

Pour un court séjour, vérifiez d’abord si vous êtes ‘visa national’ (visa obligatoire) ou ‘non-visa national’. Dans ce second cas, une autorisation de voyage électronique (ETA) est le plus souvent requise. L’ETA, peu coûteuse et obtenue via une application officielle, couvre tourisme, affaires, études courtes ou soins pour des séjours jusqu’à 6 mois. Elle est valable 2 ans ou jusqu’à l’expiration du passeport.

Pour une expatriation au sens fort, c’est-à-dire un projet d’installation durable, il faut passer par des visas de travail, d’étude ou de famille. Le visa « Skilled Worker », par exemple, nécessite une offre d’emploi d’un sponsor agréé, un niveau de rémunération minimum et la maîtrise de l’anglais. Un expatrié qui entend s’installer sereinement doit non seulement obtenir le bon visa, mais également connaître ses droits (accès au NHS via la health surcharge, possibilité de réunir son conjoint ou ses enfants, chemin vers la résidence permanente) et ses devoirs (respect des conditions de travail, durée de présence autorisée, déclarations fiscales).

Exemple :

La possession d’un statut migratoire clair, tel qu’un visa, une carte biométrique, un Indefinite Leave to Remain ou la citoyenneté, constitue un socle de sécurité fondamental. Ce statut réduit considérablement les risques de précarité administrative, d’exploitation au travail, ainsi que les difficultés d’accès au logement, aux soins de santé ou aux services bancaires. Il est aussi crucial pour la stabilité d’une personne que la sécurité physique de son domicile.

Culture, intégration et santé mentale : la sécurité invisible

Enfin, la sécurité d’une expatriation au Royaume-Uni passe par un élément souvent sous-estimé : l’intégration culturelle et la santé mentale. Un pays présenté comme « familier » aux yeux des Occidentaux, en raison notamment de la langue anglaise et de la culture populaire, peut néanmoins provoquer un choc culturel intense. Les phases classiques – lune de miel, frustration, ajustement, acceptation – s’accompagnent parfois d’isolement, d’anxiété, de perte de confiance ou de nostalgie.

Bon à savoir :

Pour faciliter l’adaptation lors d’un séjour à l’étranger, il est conseillé de garder un lien avec son pays d’origine, d’apporter des objets familiers et de trouver des commerces proposant des produits locaux. Maintenir une bonne hygiène de vie (sommeil, alimentation, activité physique) est essentiel. Il est également important de construire un réseau local via des clubs, du bénévolat ou des groupes d’expatriés pour un soutien émotionnel. En cas de besoin, un soutien professionnel, par exemple auprès d’organismes comme Mind pour la santé mentale, peut être recherché.

Le Royaume-Uni reste un pays fier de sa diversité et de son histoire d’immigration, parfois qualifié de « superpuissance culturelle ». Les grandes villes offrent des scènes artistiques, musicales et associatives foisonnantes, des carnavals et festivals multiculturels, des quartiers inspirés par des diasporas asiatiques, africaines ou caribéennes. S’y engager réduit le sentiment d’isolement et renforce le sentiment d’appartenance, qui fait aussi partie de la sécurité.

Bon à savoir :

Pour une vie sûre et enrichissante, plusieurs dimensions sont à maîtriser : connaître les numéros d’urgence, comprendre le système de santé, sécuriser son logement, adopter les bons réflexes dans les transports, se prémunir contre les fraudes, respecter ses obligations fiscales et migratoires, et prendre soin de sa santé mentale.

Pourquoi il est préférable de me contacter ? Voilà un exemple concret :

Un retraité de 62 ans, avec un patrimoine financier supérieur à un million d’euros bien structuré en Europe, souhaite changer de résidence fiscale pour optimiser sa charge imposable et diversifier ses investissements, tout en maintenant un lien fort avec la France. Budget alloué : 10 000 euros pour l’accompagnement complet (conseil fiscal, formalités administratives, délocalisation et structuration patrimoniale), sans vente forcée d’actifs.

Après analyse de plusieurs destinations attractives (Royaume-Uni, Grèce, Chypre, Maurice), la stratégie retenue consiste à cibler le Royaume-Uni pour son régime favorable aux résidents non domiciliés (non-dom) permettant, sous conditions, une imposition limitée aux revenus de source britannique et aux fonds rapatriés, l’accès à une place financière majeure (Londres) et des conventions fiscales robustes avec la France. La mission inclut : audit fiscal pré-expatriation (exit tax, report d’imposition), obtention du visa adéquat et du statut de résident, gestion CNAS/CPAM, transfert de résidence bancaire, plan de rupture des liens fiscaux français (183 jours/an hors France, centre des intérêts économiques), mise en relation avec un réseau local (avocat, immigration, fiscaliste bilingue) et intégration patrimoniale globale (analyse et restructuration si nécessaire), tout en sécurisant les risques de double imposition via la convention FR–UK.

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A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Expert en gestion de patrimoine internationale depuis plus de 20 ans, j’accompagne mes clients dans la diversification stratégique de leur patrimoine à l’étranger, un impératif face à l’instabilité géopolitique et fiscale mondiale. Au-delà de la recherche de revenus et d’optimisation fiscale, ma mission est d’apporter des solutions concrètes, sécurisées et personnalisées. Je conseille également sur la création de sociétés à l’étranger pour renforcer l’activité professionnelle et réduire la fiscalité globale. L’expatriation, souvent liée à ces enjeux patrimoniaux et entrepreneuriaux, fait partie intégrante de mon accompagnement sur mesure.

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