Histoire du pays Corée du Sud, des royaumes anciens au tigre asiatique contemporain

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

L’histoire du pays Corée du Sud ne commence pas en 1948 avec la création de la République de Corée. Elle s’enracine dans plus de deux millénaires de constructions étatiques, d’invasions, de résistances, de renaissances culturelles et de révolutions politiques. Pour comprendre le destin de l’État né au sud du 38e parallèle après la Seconde Guerre mondiale, il faut replacer son histoire dans le long temps de la péninsule coréenne, du mythe de Dangun à la “Miracle sur le Han”, de la colonisation japonaise aux grandes révoltes démocratiques.

Des origines légendaires aux Trois Royaumes

Selon la tradition, le premier État coréen, Gojoseon, aurait été fondé en 2333 av. J.-C. par Dangun. Au-delà du mythe, les archéologues montrent qu’un ensemble de chefferies et de ligues tribales se structurent progressivement dans le nord de la péninsule et en Mandchourie. Le Gojoseon se transforme en confédération de tribus autour du IVe siècle av. J.-C., à un moment où le fer se diffuse : charrues, faucilles et armes transforment l’agriculture et la guerre. On invente aussi le chauffage par le sol ondol, formidable innovation qui parcourra toute l’histoire coréenne.

L’État entre dans l’orbite de l’empire chinois : après la prise du pouvoir par Wiman (Wei Man) autour de 194 av. J.-C., le Gojoseon finit renversé par les Han en 108 av. J.-C. qui y installent des commanderies, dont Lelang, pivot de l’influence chinoise. Autour, d’autres entités se développent : Buyeo en Mandchourie, Jin au sud, vite fragmenté en Mahan, Jinhan et Byeonhan, les Samhan originels.

C’est sur ce terreau que naissent les trois royaumes qui vont dominer la péninsule pendant plus de six siècles.

Goguryeo, Baekje, Silla : la longue gestation d’un État coréen

À partir du Ier siècle av. J.-C., les historiens parlent de “Période des Trois Royaumes” (Samgukshidae), traditionnellement datée de 57 av. J.-C. à 668 apr. J.-C. Trois États majeurs se partagent péninsule et Mandchourie : Goguryeo au nord, Baekje et Silla au sud. À leur marge, la confédération de Gaya se développe dans la vallée du Nakdong.

Bon à savoir :

Fondé en 37 av. J.-C. par Jumong, le royaume de Goguryeo était le plus ancien et le plus puissant des Trois Royaumes de Corée. Très militariste, il contrôlait le nord de la péninsule, le Liaodong et de vastes zones de Mandchourie. Il s’est constamment opposé aux empires chinois, abattant la commanderie chinoise de Lelang en 313 et vainquant les Sui à la bataille de Salsu. Il est devenu une grande puissance régionale sous les règnes de Gwanggaeto le Grand et de son fils Jangsu, qui ont déplacé la capitale à Pyongyang.

Baekje, fondé en 18 av. J.-C. par Onjo, fils de Jumong, s’enracine près du bassin du fleuve Han, dans la région de l’actuelle Séoul. Maritime, commerçant, il domine la côte ouest et s’étend sur le sud-ouest de la péninsule. Sous Geunchogo, il absorbe les derniers États de Mahan. Les sources le décrivent comme la “Phénicie de l’Asie de l’Est”, relais culturel majeur vers le Japon, auquel il transmet écriture, bouddhisme, poterie et savoirs.

Exemple :

Considéré initialement comme le plus faible des Trois Royaumes de Corée, Silla, fondé en 57 av. J.-C. par Bak Hyeokgeose dans le sud-est (héritier de la fédération Jinhan), a compensé par une diplomatie subtile et une structure sociale rigide, le système des « rangs d’os » (*kolp’um*). Sa capitale, Seorabeol (actuelle Gyeongju), est devenue l’un des centres urbains les plus brillants d’Asie.

En parallèle, la confédération de Gaya, issue de Byeonhan, prospère grâce au fer. Ses ateliers produisent outils, armes et exportent métal et armes vers les royaumes voisins et au-delà. Mais incapables de se centraliser, ces petits royaumes finissent absorbés par Silla en 562.

Malgré leurs rivalités féroces, ces royaumes partagent une même aire culturelle : langue proche, coutumes communes, aristocraties guerrières, monarchies héréditaires et sociétés très stratifiées, où les paysans imposés composent la masse, et les esclaves – captifs de guerre ou endettés – forment le bas de l’échelle sociale.

Bouddhisme, Chine et traditions : la matrice culturelle

La religion d’origine de ces sociétés est chamanique : culte aux esprits, aux ancêtres, rituels de médiation avec le monde invisible. Mais à partir du IIIe siècle, un puissant courant venu de l’Inde via le Tibet et la Chine s’impose : le bouddhisme. Goguryeo en fait une religion d’État en 372, Baekje en 384, Silla en 528. Temples, monastères, sculptures et peintures bouddhiques essaiment dans toute la péninsule.

Attention :

Les idées confucéennes et taoïstes transforment l’aristocratie, réorganisant la famille, l’administration et l’éthique politique. Cette transformation est structurée par les relations avec la Chine via le système tributaire, les échanges diplomatiques et culturels, et l’adoption de l’écriture chinoise par les élites.

Les tombes peintes de Goguryeo, plus de 80 sépultures ornées de fresques, révèlent un univers mêlant scènes de la vie quotidienne, portraits et créatures mythiques, dont les Quatre animaux gardiens (Dragon bleu, Tigre blanc, Phénix rouge, Tortue noire). Les tumuli de Silla, comme la Grande tombe de Hwangnam, cachent des couronnes d’or d’une sophistication technique et esthétique remarquable. L’observatoire de Cheomseongdae à Gyeongju, du VIIe siècle, est l’un des plus anciens observatoires encore debout en Asie de l’Est. Autant d’indices d’une civilisation raffinée, loin de l’image d’une Corée périphérique.

De l’unification de Silla à l’ère Goryeo

Au VIIe siècle, l’équilibre des forces se rompt. Silla noue une alliance décisive avec la dynastie Tang en Chine. Avec ce soutien, il écrase Baekje en 660 lors de la bataille de Hwangsanbeol, puis Goguryeo en 668. Mais la victoire est ambiguë : une administration militaire chinoise tente de s’implanter dans le nord, tandis que Silla entend contrôler seule la péninsule.

Après plusieurs campagnes, Silla parvient en 676 à repousser les Tang au nord du fleuve Taedong et consolide un royaume unifié sur la majeure partie de la péninsule : c’est la période de Silla unifié (676–935), considérée comme un âge d’or. Gyeongju devient une métropole prospère, ouverte au commerce maritime, reliée à la Chine, au Japon et plus loin encore. Le royaume construit de grands ensembles bouddhiques, dont le temple Bulguksa et la grotte Seokguram, aujourd’hui classés au patrimoine mondial.

Le royaume de Balhae est décrit comme un ‘pays prospère de l’Est’.

Chroniques chinoises

En 926, Balhae tombe face aux Khitan de la dynastie Liao. De nombreux réfugiés, dont le prince héritier, rejoignent la Corée du sud-ouest, où une nouvelle puissance monte : Goryeo.

Goryeo : naissance de “Korea”

En 918, Wang Geon, un chef militaire, fonde la dynastie Goryeo et installe sa capitale à Kaesong. Se présentant comme l’héritier de Goguryeo, il unifie en 936 l’ensemble des forces issues de la période des “Trois Royaumes tardifs” (Later Baekje, Taebong / Later Goguryeo, Silla). Son royaume couvrira toute la péninsule jusqu’en 1392.

80000

Nombre de blocs de bois utilisés pour graver la Tripitaka Koreana, le canon bouddhique intégral, sous la dynastie Goryeo.

Mais les tensions internes et la lassitude des élites ouvrent la voie à un renversement. En 1388, le général Yi Seong-gye conduit un coup d’État. En 1392, il fonde une nouvelle dynastie : Joseon.

Joseon : la longue dynastie confucéenne

La dynastie Joseon (1392–1897), parfois appelée “dynastie Yi”, marque un basculement durable. Yi Seong-gye (Taejo) installe sa capitale à Hanyang, l’actuelle Séoul, où l’on bâtit le palais Gyeongbokgung (1395) puis Changdeokgung (1405). Le nouveau pouvoir, qui se réclame du souvenir légendaire de Gojoseon, fait du néo-confucianisme son idéologie officielle, reléguant le bouddhisme au second plan.

Construction de l’État et innovations savantes

Les premiers souverains s’attachent à rationaliser le pouvoir. Taejong supprime les armées privées des grands nobles, recense la population, réforme la fiscalité foncière et impose que les décisions du Conseil d’État soient entérinées par le roi, consolidant l’autorité monarchique. Il met aussi en place des offices pour recevoir les plaintes des sujets, mécanisme précoce de contrôle des abus locaux.

Sous son fils Sejong le Grand (règne 1418–1450), Joseon connaît une explosion d’innovations. Sejong parvient à pacifier les pirates japonais grâce à l’expédition de Tsushima et au traité de Gyehae, tout en repoussant les Jurchen au nord et en étendant la frontière jusqu’aux limites de la Corée actuelle.

Le Hall des Valeureux (Jiphyeonjeon)

La cour réunit une pléiade de lettrés qui produisent d’innombrables travaux scientifiques et techniques.

Horloges et Cadrans Solaires

Invention d’horloges hydrauliques automatisées (Jagyeokru) et de cadrans solaires sophistiqués (Angbuilgu).

Météorologie et Astronomie

Création d’un pluviomètre standardisé (cheugugi), d’instruments astronomiques et d’un calendrier propre (Chiljeongsan).

Cartographie

Production d’un atlas du monde, la carte Kangnido (1402), montrant une Corée ouverte sur l’Asie et au-delà.

Sciences et Savoirs

Travaux majeurs produits par les lettrés dans les domaines de la science, l’agriculture et la médecine.

Surtout, Sejong conçoit en 1443 un alphabet phonétique propre, le Hangul, promulgué en 1446. Ce système simple permet aux roturiers, voire aux femmes et aux esclaves, d’apprendre à lire et à écrire dans leur langue, rompant le monopole de l’élite sur l’écrit chinois. Malgré l’hostilité de certains lettrés, le Hangul deviendra, des siècles plus tard, l’un des piliers de l’identité du pays.

Astuce :

L’administration de la dynastie Ming s’organisait autour de six grands ministères centraux (Personnel, Finances, Rites, Affaires militaires, Justice, Travaux publics), complétés par des institutions spécialisées pour la capitale, la justice d’exception et la bibliothèque royale. Dans l’idéal confucéen d’un gouvernement moralement responsable, les paysans et les citadins disposaient théoriquement d’un droit de pétition, pouvant saisir l’empereur par des requêtes écrites ou orales.

Guerres, invasions et repli

Malgré ces fondations solides, Joseon affronte de graves crises. À la fin du XVIe siècle, le seigneur de guerre japonais Toyotomi Hideyoshi lance deux grandes invasions (guerres Imjin, 1592–1598), mobilisant environ 200 000 soldats équipés d’armes à feu avancées. Séoul et Pyongyang tombent, la cour se replie, le pays est ravagé. La résistance s’organise néanmoins, notamment en mer : l’amiral Yi Sun-sin, avec ses navires cuirassés dits “tortues” (geobukseon), inflige une série de défaites décisives à la flotte japonaise, coupant les lignes logistiques. L’intervention massive de la Chine des Ming permet de repousser l’invasion. Mais le bilan humain et matériel est catastrophique. Des milliers d’artisans, dont des potiers, sont déportés au Japon.

Au XVIIe siècle, la Corée subit deux nouvelles invasions, cette fois des Mandchous, futurs empereurs Qing. Vaincue, Joseon devient État tributaire de la Chine mandchoue, tout en conservant une large autonomie. Traumatisée, l’élite développe l’idéologie de la “Petite Chine” (sojunghwa), se voyant comme le dernier bastion du confucianisme face à une Chine jugée “barbarisée”.

Après ces chocs, le pays entre dans une longue période de paix relative, presque deux siècles, marquée par l’émergence de la pensée pragmatique Silhak, qui prône réformes foncières, modernisation agraire, et ouverture aux sciences occidentales connues via la Chine. Sous Yeongjo puis Jeongjo au XVIIIe siècle, l’État tente de lutter contre la corruption, de recruter au-delà des nobles traditionnels, de développer des centres de savoir comme la bibliothèque royale Kyujanggak.

Mais au XIXe siècle, Joseon se referme, subit des révoltes paysannes, notamment celle inspirée par le mouvement religieux Donghak, et des pressions croissantes des puissances occidentales et du Japon. Le régent Heungseon Daewongun tente de restaurer l’autorité royale, reconstruit le palais Gyeongbokgung, réprime durement les chrétiens et résiste aux intrusions étrangères, affrontant notamment une expédition française (1866) et américaine (1871).

En 1876, le Japon impose finalement le traité inégal de Ganghwa, ouvrant de force les ports coréens. Quelques décennies plus tard, Joseon, devenu Émpire de Corée en 1897, sera absorbé par son voisin impérialiste.

Colonisation japonaise : domination, résistances et fractures durables

De 1910 à 1945, la péninsule est annexée par le Japon sous le nom de “Chôsen”. En Corée du Sud, on appelle aujourd’hui cette période “occupation forcée de l’Empire japonais” (Ilje Gangjeomgi). Les autorités coloniales cherchent à transformer la société coréenne en profondeur, par la force, la propagande, et une politique d’assimilation résumée par la formule “Japon et Corée ne font qu’un corps” (naisen ittai).

Attention :

Entre 1910 et 1918, un vaste cadastre conduit à l’expropriation de milliers de paysans coréens, permettant aux propriétaires japonais de détenir plus de la moitié des terres dans les années 1930. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, près de 85% des biens sont contrôlés par l’État et les entreprises japonaises. Parallèlement, une politique d’assimilation est mise en œuvre : interdiction progressive de la langue coréenne au profit du japonais, encouragement au changement de nom à consonance japonaise (sōshi-kaimei), destruction de milliers de documents historiques et transformation ou destruction de palais.

En parallèle, la colonisation apporte aussi une industrialisation inégale : chemins de fer, usines, exploitation minière, mais au service de l’économie japonaise. Des millions de Coréens sont mobilisés comme main-d’œuvre forcée, envoyés dans les mines ou chantiers au Japon ou en Mandchourie. Durant la guerre du Pacifique, environ 5,4 millions de Coréens sont mobilisés pour l’effort de guerre, dont 670 000 envoyés travailler au Japon ; près de 60 000 y trouvent la mort. Des milliers de femmes coréennes sont réduites en esclavage sexuel dans le système des “femmes de réconfort” des forces impériales.

7500

Nombre de morts selon les sources coréennes lors de la répression sanglante du Mouvement du 1er mars 1919 pour l’indépendance de la Corée.

Les décennies suivantes voient d’autres soulèvements, comme le mouvement étudiant de Gwangju en 1929, des guérillas armées en Mandchourie, et une effervescence intellectuelle, malgré la censure. Mais c’est la défaite japonaise en 1945 qui mettra fin à cette ère, ouvrant la voie à une nouvelle fracture : la division de la péninsule.

Division, guerre de Corée et naissance du pays Corée du Sud

Lorsque le Japon capitule en août 1945, la question du futur de la Corée se pose dans un contexte de rivalité croissante entre États-Unis et Union soviétique. Pour organiser la reddition des troupes japonaises, deux officiers américains, Dean Rusk et Charles Bonesteel, tracent à la hâte une ligne de partage au 38e parallèle : au nord, les Soviétiques acceptent la capitulation japonaise, au sud, les Américains font de même. Ce découpage temporaire, inscrit dans l’ordre général de reddition de MacArthur, va devenir une frontière durable.

Les Soviétiques entrent au nord le 10 août 1945 ; les Américains débarquent au sud le 8 septembre. Chacun installe un gouvernement militaire – l’USAMGIK pour les États-Unis – et appuie des forces politiques locales : communistes autour de Kim Il-sung au nord, nationalistes conservateurs menés par Syngman Rhee au sud. Une commission conjointe américano-soviétique échoue à organiser un gouvernement unifié, d’autant que le projet de tutelle de cinq ans avant l’indépendance suscite un rejet massif chez les Coréens.

Exemple :

À la suite de l’échec de l’ONU à organiser des élections sur toute la péninsule, seul le sud vote le 15 août 1948, ce qui conduit à la création de la République de Corée (Corée du Sud) avec Syngman Rhee comme président. En réponse, la République populaire démocratique de Corée (Corée du Nord) est proclamée le 9 septembre à Pyongyang, avec Kim Il-sung à sa tête. Après le retrait des troupes soviétiques fin 1948 et américaines mi-1949, la péninsule se retrouve divisée en deux États rivaux, chacun revendiquant la légitimité exclusive sur l’ensemble du territoire.

Très vite, la ligne de cessez-le-feu de 1945 devient une zone de guerre larvée. Au sud, des insurrections éclatent, notamment à Jeju (1948), réprimées très durement, faisant des dizaines de milliers de morts. Des affrontements frontaliers, parfois de niveau division, se multiplient le long du 38e. Les forces nord-coréennes soutiennent les guérillas au sud ; l’armée de la République de Corée, épaulée par un groupe d’officiers américains, mène une guerre anti-insurrectionnelle.

Le 25 juin 1950, l’équilibre bascule : l’armée nord-coréenne traverse le 38e parallèle sur tout le front, avec chars et artillerie fournis par Moscou et renforts de vétérans de l’Armée populaire de libération chinoise. Séoul tombe en trois jours. L’ONU, profitant du boycott soviétique du Conseil de sécurité, condamne l’agression et appelle les États membres à aider la Corée du Sud. Une force sous commandement américain – le Commandement des Nations unies dirigé par le général MacArthur – se déploie, avec des troupes de 21 pays.

Repoussées dans un réduit autour de Busan, les forces sud-coréennes et onusiennes lancent en septembre un spectaculaire débarquement à Incheon, qui renverse le rapport de force. Séoul est reprise, la ligne du 38e franchie, Pyongyang occupée, et les troupes de l’ONU approchent du fleuve Yalu, frontière chinoise. Pékin intervient alors massivement avec l’Armée des volontaires du peuple, renversant à son tour la situation. Séoul tombe une deuxième fois début 1951, puis est reprise. À partir du printemps 1951, le front se stabilise près du 38e parallèle, tandis que des négociations d’armistice s’ouvrent à Kaesong puis Panmunjom.

La guerre se transforme en conflit d’attrition, ponctué de batailles sanglantes, comme Imjin, Chipyong-ni, Chosin. Les bombardements américains dévastent le nord, faisant de ce pays l’un des plus bombardés de l’histoire. En juillet 1953, un armistice est finalement signé, instaurent une zone démilitarisée (DMZ) autour de la ligne de front. Aucun traité de paix n’est conclu : techniquement, le conflit demeure suspendu, pas clos.

Les chiffres donnent la mesure du traumatisme : plus d’un million de soldats morts, deux à trois millions de civils tués, des villes rasées, des familles durablement séparées par une frontière hermétiquement fermée. C’est sur ces ruines que l’histoire proprement sud-coréenne va s’écrire.

Le “Miracle sur le Han” : essor économique et autoritarisme

Au sortir de la guerre, le sud est l’un des pays les plus pauvres du monde. Le revenu par habitant stagne sous les 100 dollars dans les années 1950, l’économie est largement agricole, dépendante de l’aide américaine qui couvre jusqu’à 70–80 % des importations et une grande part du budget. Le premier régime de Rhee Syngman, miné par la corruption et le clientélisme, mise sur une industrialisation par substitution aux importations et reste farouchement anti-japonais, refusant toute normalisation avec l’ancien colonisateur.

Pourtant, des éléments structurants sont posés dans cette période : une vaste réforme agraire redistribue les terres, expropriant les anciens propriétaires, souvent liés au Japon, au profit des fermiers. La concentration foncière s’effondre, la rente agraire recule, posant les bases d’une paysannerie propriétaire. Dans le même temps, l’éducation explose : la scolarisation primaire triple entre 1945 et 1960, le secondaire est multiplié par huit. Vers 1960, la quasi-totalité des enfants fréquente l’école primaire, et près d’un tiers est inscrit au secondaire. Un capital humain précieux est ainsi constitué.

Bon à savoir :

En 1960, le soulèvement étudiant du 19 avril provoque la chute du président autoritaire Syngman Rhee, suite à des élections truquées. La Deuxième République qui s’ensuit est de courte durée. En mai 1961, le général Park Chung Hee prend le pouvoir par un coup d’État militaire.

L’État développeur et les chaebols

Sous Park Chung Hee, la République de Corée bascule dans un autoritarisme développementaliste. Après une junte transitoire – le Conseil suprême pour la reconstruction nationale –, Park fait adopter une constitution qui lui permet d’être élu, puis réélu, avant d’imposer en 1972 la Constitution Yushin, qui lui accorde des pouvoirs quasi dictatoriaux. Le régime repose sur l’armée, la police politique (KCIA) et un parti dominant, mais se fixe une priorité : l’industrialisation rapide.

Dès 1962, des plans quinquennaux orientent l’économie. Le premier met l’accent sur l’électricité, les infrastructures, les engrais, le ciment, l’acier de base, les routes, les ports. On rompt progressivement avec la substitution aux importations pour adopter une stratégie agressive de promotion des exportations : taux de change dévalué, crédits et avantages fiscaux pour les entreprises exportatrices, objectifs d’exportation fixés au plus haut niveau de l’État.

60

Dix grands chaebols sont à l’origine de 60 % de la croissance économique sud-coréenne durant la période miracle.

Les résultats sont spectaculaires. Les exportations passent de 32,8 millions de dollars en 1960 à plus d’un milliard en 1970, puis 10 milliards en 1977. Le PIB par tête grimpe de 83 dollars en 1962 à 1 000 dollars en 1977. Sur l’ensemble des années 1960 et 1970, la croissance annuelle moyenne avoisine 9 %. La Corée du Sud rejoint le club des “quatre dragons asiatiques” avec Taïwan, Hong Kong et Singapour.

Exemple :

Dans les années 1970, le président Park Chung-hee lance une vaste offensive pour développer les industries lourdes et chimiques, notamment la sidérurgie, la pétrochimie, la construction navale, les machines-outils et l’électronique. Cette politique donne naissance à des champions nationaux : POSCO (Pohang Iron and Steel), fondée en 1968 avec d’importants financements japonais, devient un géant mondial de l’acier. Hyundai Heavy Industries commence la construction de superpétroliers à Ulsan en 1974. L’industrie automobile nationale émerge avec des modèles comme la Hyundai Pony. Cette modernisation s’accompagne également de grands projets d’infrastructures, symbolisés par l’autoroute Séoul-Busan.

L’environnement international est favorable : les États-Unis, soucieux de stabiliser un allié clé de la Guerre froide, fournissent une aide massive (12,6 milliards de dollars entre 1946 et 1976) et offrent un immense marché d’exportation. Le Japon, via le traité de normalisation de 1965, verse 800 millions de dollars en prêts et dons, souvent interprétés comme une compensation des années coloniales. La participation de l’armée sud-coréenne à la guerre du Vietnam (environ 300 000 soldats déployés) rapporte plus de 5 milliards de dollars en assistance et contrats, et permet à des entreprises coréennes de se roder aux grands chantiers internationaux.

Mais ce miracle a un coût social et politique : répression syndicale, journées de travail interminables, inégalités, scandales de corruption. L’idéologie officielle affirme que la prospérité et l’éradication de la pauvreté doivent précéder la démocratie. Des mouvements de contestation, notamment étudiants et ouvriers, se développent dans l’ombre, nourrissant à terme la grande lutte pour la démocratisation.

Luttes démocratiques : du soulèvement de Gwangju à la révolte de juin

À la fin des années 1970, le régime de Park s’essouffle. La crise pétrolière, des déséquilibres économiques, des inégalités régionales et la fermeture politique alimentent la colère. En 1979, des manifestations éclatent à Busan et Masan (mouvement Bu-Ma). Le 26 octobre, coup de tonnerre : Park est assassiné par le chef de la KCIA, Kim Jae-gyu, lors d’un dîner. Un président civil, Choi Kyu-hah, lui succède, mais n’a que peu de prise réelle sur les forces armées.

En décembre 1979, le général Chun Doo-hwan, alors à la tête du service de sécurité militaire, lance un coup de force interne (coup du 12 décembre), prend le contrôle de l’armée, puis étend la loi martiale à tout le pays en mai 1980. Il fait fermer le Parlement, les universités, interdit les activités politiques. Cette période, baptisée “printemps de Séoul”, où l’on espérait une libéralisation, vire au cauchemar.

Gwangju 1980 : le massacre fondateur

Le 18 mai 1980, à Gwangju, grande ville du sud-ouest, des étudiants de l’université nationale de Chonnam protestent contre la fermeture de leur campus et la loi martiale. Les parachutistes dépêchés sur place se livrent à des violences extrêmes, frappant manifestants et passants, tuant même un jeune homme sourd, Kim Gyeong-cheol. L’indignation gagne la population. Taxis, bus, ouvriers rejoignent le mouvement : les “chauffeurs de la démocratie” jouent un rôle clé en transportant manifestants et blessés.

Les autorités dépeignent les insurgés comme des ‘voyous’ manipulés par le Nord ; les habitants brandissent des pancartes ‘Ne vous méprenez pas, gens du Nord’ pour nier toute implication nord-coréenne.

Comités de citoyens et d’étudiants

Le 27 mai, l’armée, forte de milliers de soldats, de chars et d’hélicoptères, reprend la ville dans le sang. Officiellement, près de 200 morts ; des témoins et chercheurs avancent des chiffres bien plus élevés, évoquant 2 000, voire jusqu’à près de 5 000 victimes. 1 394 personnes sont arrêtées, 427 inculpées, dont certaines condamnées à mort ou à la perpétuité. L’événement, d’abord étouffé par la censure, sera progressivement reconnu comme un épisode fondateur de la démocratisation. En 1988, une commission parlementaire le rebaptise “soulèvement de Gwangju”, et un cimetière national, Mangwol-dong, lui est dédié. Une loi spéciale en 1995 permettra de juger Chun Doo-hwan et son successeur Roh Tae-woo pour leur rôle dans le coup d’État et la répression.

Pendant longtemps, l’attitude des États-Unis, qui conservent le commandement opérationnel conjoint des forces sud-coréennes, nourrit une forte rancœur : l’ambassadeur américain de l’époque reconnaîtra que Washington a autorisé le redéploiement d’une division sud-coréenne pour reprendre Gwangju, même si des documents déclassifiés réfutent toute participation active à la répression.

Minjung, avril 1960 et juin 1987 : la société se lève

Gwangju n’est pas un isolat. Depuis les années 1960, un ensemble de mouvements s’est construit contre les régimes autoritaires successifs – de Rhee à Park puis Chun. La révolution d’avril 1960, qui avait renversé Rhee, reste une référence, tout comme des luttes contre les négociations avec le Japon dans les années 1960, ou contre la Constitution Yushin. Un concept central émerge : minjung, “le peuple des gens ordinaires”, qui rassemble étudiants, prêtres catholiques, pasteurs, intellectuels, ouvriers, paysans, politiciens d’opposition. Pour beaucoup, la Corée contemporaine s’inscrit dans une longue lignée de soulèvements populaires, de la rébellion paysanne Donghak (1894–1895) aux mouvements anti-coloniaux de 1919 et 1929.

Bon à savoir :

Dans les années 1970, des militants chrétiens développent une « théologie du peuple » coréenne, s’inspirant de la théologie de la libération latino-américaine. Cette pensée interprète l’histoire comme une lutte des opprimés pour leur dignité. Elle est renforcée par des drames personnels, comme l’immolation en 1970 du jeune ouvrier textile Jeon Tae-il, qui se sacrifie pour dénoncer les violations du droit du travail, un acte qui a profondément choqué l’opinion publique.

Sous Chun Doo-hwan, la répression se poursuit, mais la société civile s’organise. Les partis d’opposition, menés par Kim Dae-jung et Kim Young-sam, collaborent par intermittence. Des coalitions se forment, telles que le Quartier général de la lutte nationale pour une constitution démocratique. Les catholiques jouent un rôle central, avec l’Association des prêtres pour la justice, tout comme certaines communautés protestantes et bouddhistes. Les étudiants occupent des ambassades et des centres culturels américains pour attirer l’attention internationale, par exemple en 1985 à Séoul.

Exemple :

En 1987, la mort sous la torture de l’étudiant Park Jong-chul le 14 janvier, révélée par l’Association des prêtres pour la justice, puis la grave blessure de l’étudiant Lee Han-yeol par une grenade lacrymogène le 9 juin, ont enflammé le mouvement démocratique. Ces événements ont conduit à des manifestations massives à Séoul et dans tout le pays le 10 juin, jour de l’annonce officielle de la candidature de Roh Tae-woo, proche du dictateur Chun Doo-hwan, à l’arène de Jamsil.

La cathédrale Myeongdong à Séoul devient le sanctuaire des protestataires, accueillant des milliers de personnes en sit-in. Des salariés en costume, les “brigades de la cravate”, rejoignent les cortèges, signe que la contestation dépasse désormais les seuls étudiants et ouvriers. Le 18 juin, on estime à 1,5 million le nombre de manifestants dans tout le pays, 300 000 rien qu’à Busan. Chun Doo-hwan ordonne brièvement la mobilisation de l’armée mais renonce, en partie parce que les Jeux olympiques de Séoul de 1988 approchent et que la communauté internationale observe.

Le 26 juin, la “Grande marche nationale de la paix” réunit à nouveau plus d’un million de personnes. Les arrestations se comptent par milliers. Face à ce raz-de-marée, le pouvoir cède. Le 29 juin, Roh Tae-woo prononce une déclaration historique, acceptant une révision constitutionnelle instaurant l’élection présidentielle au suffrage direct, l’élargissement des libertés civiles, une amnistie pour les détenus politiques clés, et la reconnaissance du mouvement de Gwangju.

La nouvelle constitution – la dixième – est adoptée entre octobre et décembre 1987, marquant l’entrée dans la Sixième République. Les premières élections présidentielles au suffrage direct se tiennent le 16 décembre : malgré la division du camp démocrate, Roh l’emporte avec 36,6 % des voix. Mais l’essentiel est ailleurs : l’architecture institutionnelle change, et l’ère des dictatures militaires touche à sa fin.

Dans les mois qui suivent, la vague de contestation gagne les usines : entre fin juin et mi-septembre 1987, près de 3 500 conflits sociaux éclatent lors de la “Grande lutte ouvrière”, donnant naissance à de nouveaux syndicats, augmentant les salaires et modifiant durablement le rapport de force dans les entreprises.

De la démocratie formelle à la puissance globale

La démocratisation ne signifie pas la fin des tensions ni des scandales – plusieurs anciens présidents, y compris Chun Doo-hwan, Roh Tae-woo, Lee Myung-bak et Park Geun-hye, seront condamnés pour corruption, trahison ou abus de pouvoir. Mais l’alternance entre conservateurs et progressistes, la liberté de la presse, l’énergie d’une société civile informée et connectée transforment durablement le pays.

Sur le plan économique, la République consolidée récolte les fruits des décennies d’investissement. Dans les années 1990, la Corée du Sud rejoint l’OCDE, devient la 11e économie mondiale, puis affronte de plein fouet la crise asiatique de 1997. Le recours au FMI, vécu comme une humiliation nationale, provoque une mobilisation sans précédent : des citoyens vont jusqu’à donner leurs bijoux en or (227 tonnes collectées) pour réduire la dette extérieure. En deux ans, l’économie se redresse, au prix de réformes structurelles, de licenciements massifs et d’une recomposition des chaebols.

Bon à savoir :

Au tournant du siècle, le pays s’est imposé comme un leader mondial dans les secteurs de haute technologie comme les semi-conducteurs, la téléphonie mobile, l’électronique grand public, la construction navale et l’automobile. Il consacre près de 5% de son PIB à la recherche et développement, déploie des infrastructures numériques avancées parmi les premières au monde (comme la 5G), et sa capitale, Séoul, est reconnue comme l’une des capitales technologiques mondiales.

De la puissance industrielle au rayonnement culturel

Parallèlement, un autre phénomène redessine l’image de la Corée du Sud : la vague culturelle Hallyu. À partir de la fin des années 1990, la musique pop coréenne (K-pop), les séries télévisées (K-dramas), le cinéma, puis les jeux en ligne, la mode, les cosmétiques, la gastronomie conquèrent d’abord l’Asie, puis le monde. Le gouvernement, qui a tiré les leçons de la crise asiatique en identifiant la culture comme nouveau moteur de croissance, soutient activement ce secteur, via lois incitatives, fonds d’investissement et promotion touristique.

12.3

L’impact économique estimé de la vague coréenne (hallyu) en 2019 s’élève à 12,3 milliards de dollars.

Cette nouvelle forme de soft power s’ajoute aux performances technologiques et économiques, donnant au pays une visibilité et une influence sans commune mesure avec sa taille géographique. Elle permet à la Corée du Sud de jouer, en diplomatie, dans la catégorie des puissances “moyennes” à haute intensité, très présentes dans les forums multilatéraux (G20, forums sur la démocratie, COP) et actives sur des dossiers comme l’aide au développement, l’innovation verte ou la gouvernance numérique.

Continuités et spécificités de l’histoire du pays Corée du Sud

L’histoire du pays Corée du Sud apparaît alors comme un tissage serré entre héritages anciens et ruptures modernes.

Sur le temps long, on retrouve des constantes : la position de péninsule entre grandes puissances continentales et maritimes, qui a valu à la Corée d’être fréquemment envahie, mais aussi d’être un pont culturel ; le poids du confucianisme et d’une forte hiérarchie sociale, qui se lit encore dans la vie d’entreprise et les rapports de génération ; l’importance de l’éducation, déjà valorisée sous Joseon, aujourd’hui incarnée par une obsession pour la réussite scolaire ; la tension perpétuelle entre ouverture et repli, du commerce maritime de Baekje aux politiques d’isolement de la fin de Joseon, puis à la mondialisation numérique actuelle.

Bon à savoir :

La trajectoire sud-coréenne est marquée par plusieurs étapes clés : la partition et la guerre de Corée (1950-1953), la construction d’un État autoritaire axé sur le développement économique, l’émergence d’un mouvement démocratique populaire, et la transformation vers une économie de la connaissance, tout en faisant face aux défis sociaux et géopolitiques actuels.

Aujourd’hui, la DMZ reste l’une des frontières les plus militarisées au monde, rappel que la guerre de Corée n’a jamais été formellement close. Les relations avec le Japon demeurent traversées par la mémoire de la colonisation, des “femmes de réconfort” aux litiges territoriaux. Les débats internes questionnent la place exorbitante des chaebols, les inégalités sociales, la crise démographique, le taux de natalité le plus bas de la planète, le chômage des jeunes, la fatigue d’une génération qu’on dit “N-po” pour avoir renoncé à plusieurs “étapes de vie” (couple, mariage, enfants, propriété…).

Les ressorts qui ont fait la singularité sud-coréenne – sens de l’organisation collective hérité d’un État pluriséculaire, centralité de l’éducation, capacité à absorber et réinventer les apports étrangers, énergie de la société civile – restent puissants. De la dynastie Joseon aux républiques modernes, de la création du Hangul aux réseaux 5G, des moines de Bulguksa aux fans de K-pop, l’histoire de la Corée du Sud est celle d’une société qui n’a cessé de se réinventer en s’appuyant sur ses propres ressources, tout en dialoguant avec le monde.

La singularité sud-coréenne

Quelques repères historiques en chiffres

Pour saisir d’un coup d’œil certaines inflexions majeures, quelques tableaux permettent de situer les grandes périodes, le choc de la colonisation et les métamorphoses économiques récentes.

Grandes périodes politiques de la péninsule jusqu’à la fin de Joseon

Période / ÉtatApproximation chronologiqueCaractéristiques majeures
Gojoseon (Ancien Joseon)Légendaire 2333 av. J.-C. – 108 av. J.-C.Premier royaume coréen, ligue tribale, chute face aux Han
Proto–Trois Royaumes et Samhan~ Ier millénaire av. J.-C. – Ier s.Confédérations Mahan, Jinhan, Byeonhan
Période des Trois Royaumes57 av. J.-C. – 668 apr. J.-C.Goguryeo, Baekje, Silla, Gaya
Silla unifié676 – 935Unification de la péninsule (hors nord), âge d’or bouddhique
Balhae (États du Nord et du Sud)698 – 926Héritier de Goguryeo en Mandchourie et nord de la péninsule
Trois Royaumes tardifs892 – 936Later Baekje, Taebong (Later Goguryeo), Silla
Goryeo918 – 1392Unification, bouddhisme florissant, invasions mongoles
Joseon1392 – 1897Dynastie confucéenne, création du Hangul, guerres Imjin
Empire de Corée1897 – 1910Tentative de modernisation, pression japonaise accrue

Colonisation et guerres : quelques jalons

ÉvénementDate(s) clé(s)Impact principal
Traité de Ganghwa1876Ouverture forcée de Joseon par le Japon
Annexion formelle par le Japon1910Début de la période coloniale (1910–1945)
Mouvement du 1er mars1919Grand soulèvement national pour l’indépendance
Création du gouvernement provisoire à Shanghai1919Référence constitutionnelle pour la future République
Fin de la domination japonaise1945Capitulation du Japon, division au 38e parallèle
Fondation de la République de Corée15 août 1948Naissance de l’État sud-coréen
Guerre de Corée25 juin 1950 – 27 juillet 1953Conflit majeur, destruction massive, frontière figée

“Miracle sur le Han” : évolution économique simplifiée

IndicateurAnnées 195019772019
RNB par habitant< 100 $≈ 1 000 $≈ 32 115 $
Exportations totalesQuelques dizaines de millions $≈ 10 milliards $≈ 542,2 milliards $
Croissance annuelle moyenneTrès faible≈ 9 % (années 60–70)Économies avancées, croissance modérée
Structure économiqueMajoritairement agricoleIndustrie légère puis lourdeHaute technologie, services, culture

Grandes étapes de la démocratisation sud-coréenne

Épisode / MouvementAnnéeRôle dans l’histoire politique
Révolution d’avril1960Chute de Rhee Syngman, fin de la Première République
Coup militaire de Park Chung Hee1961Début de l’État développementaliste autoritaire
Adoption de la Constitution Yushin1972Renforcement de la dictature présidentielle
Soulèvement de Gwangju1980Massacre fondateur, symbole majeur de la lutte démocratique
Mouvement de juin1987Mobilisation nationale forçant l’instauration d’élections directes
Adoption de la dixième Constitution1987Naissance de la Sixième République, présidence à mandat unique

De la première mention de Goguryeo dans les chroniques chinoises à l’inscription de “Hallyu” dans les dictionnaires occidentaux, de la tour Cheomseongdae aux gratte-ciel de Gangnam, l’histoire du pays Corée du Sud illustre comment un petit territoire, pris en étau entre empires, colonisé, dévasté par la guerre, a pu se hisser en quelques décennies au rang de puissance industrielle, technologique et culturelle de premier plan, tout en expérimentant l’une des transitions démocratiques les plus intenses du “tiers monde” de la Guerre froide. Une histoire qui reste en mouvement, mais dont les grandes lignes montrent déjà un rare mélange de résilience, d’inventivité et de capacité à se réinventer.

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Un retraité de 62 ans, avec un patrimoine financier supérieur à un million d’euros bien structuré en Europe, souhaitait changer de résidence fiscale pour optimiser sa charge imposable et diversifier ses investissements en Asie, tout en maintenant un lien avec la France. Budget alloué : 10 000 euros pour l’accompagnement complet (conseil fiscal, formalités administratives, délocalisation et structuration patrimoniale), sans vente forcée d’actifs.

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A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Expert en gestion de patrimoine internationale depuis plus de 20 ans, j’accompagne mes clients dans la diversification stratégique de leur patrimoine à l’étranger, un impératif face à l’instabilité géopolitique et fiscale mondiale. Au-delà de la recherche de revenus et d’optimisation fiscale, ma mission est d’apporter des solutions concrètes, sécurisées et personnalisées. Je conseille également sur la création de sociétés à l’étranger pour renforcer l’activité professionnelle et réduire la fiscalité globale. L’expatriation, souvent liée à ces enjeux patrimoniaux et entrepreneuriaux, fait partie intégrante de mon accompagnement sur mesure.

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