Créer son entreprise à l’étranger en Corée du Sud : le guide complet pour expatriés

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

L’idée de lancer sa boîte à l’international séduit de plus en plus d’entrepreneurs francophones. Et parmi les destinations qui reviennent sans cesse, la Corée du Sud occupe une place à part : économie ultra-développée, société hyper-connectée, soutien massif de l’État aux startups et ouverture affichée aux talents étrangers. Mais derrière cette image de paradis tech se cache un terrain de jeu exigeant, où l’erreur de lecture culturelle ou réglementaire se paie cher.

Bon à savoir :

Ce guide détaille les démarches pour les expatriés souhaitant créer une entreprise en Corée du Sud. Il couvre les dispositifs officiels, les structures juridiques adaptées, les types de visas disponibles, les incitations fiscales applicables et les codes culturels essentiels à connaître pour assurer la réussite du projet.

Sommaire de l'article masquer

Pourquoi la Corée du Sud attire les entrepreneurs étrangers

La Corée du Sud fait partie des « Quatre dragons asiatiques » et s’est hissée parmi les plus grandes puissances économiques mondiales. Son économie figure dans le top 15 au niveau global, avec un PIB où les exportations représentent plus du tiers de la richesse produite. Le pays est le 7ᵉ exportateur et le 10ᵉ importateur au monde.

Cette puissance se traduit dans les chiffres de son écosystème entrepreneurial. En 2025, la valeur de l’écosystème startup coréen était estimée à 237 milliards de dollars, ce qui le plaçait au 9ᵉ rang mondial. On recensait plus de 30 000 startups, une vingtaine de licornes et plus de 200 fonds de capital-risque actifs. Le financement early stage atteint plusieurs milliards de dollars par an, avec une croissance régulière des investissements.

94

C’est le pourcentage de la population sud-coréenne qui est connectée à internet, faisant du pays l’un des plus connectés au monde.

Du point de vue de la facilité à faire des affaires, la Corée du Sud se situe dans le haut du classement mondial (top 10 historique de la Banque mondiale), avec une administration largement dématérialisée, un système juridique robuste et une protection sérieuse de la propriété intellectuelle. La présence de nombreux accords de libre-échange avec les États-Unis, l’Union européenne, l’Australie, le Canada, la Chine ou l’ASEAN ouvre un accès tarifairement avantageux à de très vastes marchés depuis une base coréenne.

Exemple :

La Corée du Sud représente un marché domestique sophistiqué de plus de 50 millions de consommateurs, réputés exigeants, ouverts aux nouveautés et pionniers dans les usages numériques. Tester un produit dans ce pays équivaut à le confronter à l’un des publics les plus difficiles au monde. Cette situation crée un effet « laboratoire » : un succès en Corée du Sud est un indicateur fort de son potentiel d’exportation.

Comprendre l’écosystème et le soutien public aux startups

Si la Corée du Sud est devenue un hub pour entrepreneurs, ce n’est pas un hasard : l’État a fait du soutien aux PME innovantes et à l’investissement étranger une priorité stratégique.

Ministères, agences et grands programmes

Plusieurs acteurs publics se partagent le terrain de l’innovation et de l’entrepreneuriat :

– Le Ministry of SMEs and Startups (MSS) pilote la plupart des politiques en faveur des startups et des petites entreprises. Son budget de soutien aux jeunes entreprises dépasse les deux milliards de dollars par an.

– La Korea Institute for Startup & Entrepreneurship Development (KISED) met en œuvre concrètement de nombreux programmes d’incubation, d’accélération et de financement.

– La Korea Startup Promotion Agency (KISA) et des centres comme le Gyeonggi Center for Creative Economy & Innovation (GCCEI) structurent l’accompagnement sur le terrain.

– Le Seoul Global Center et d’autres centres locaux offrent aux étrangers un guichet unique pour les questions de création d’entreprise, de visas et de formalités.

– À l’international, l’agence KOTRA/Invest Korea œuvre à attirer les projets d’investissement et accompagne les fondateurs étrangers dans leurs démarches.

Attention :

L’architecture est renforcée par des initiatives ciblées telles que le projet « Creative Economy », les fonds nationaux pour la croissance, un fonds d’IA de 1 000 milliards de won et de grands programmes R&D. Le gouvernement a fixé des objectifs chiffrés, notamment le recrutement de 1 000 experts high-tech étrangers d’ici 2030 et le soutien à 50 licornes à Séoul d’ici la fin de la décennie.

Parmi les programmes phares accessibles aux fondateurs étrangers, on trouve :

– le K-Startup Grand Challenge (KSGC) : accélérateur international de référence lancé en 2016, offrant hébergement, mentorat, mises en relation avec les grands groupes (Samsung, Hyundai, LG, KT…), subventions pouvant atteindre plusieurs centaines de milliers de dollars et, pour les meilleurs, du soutien à la commercialisation ;

– le Foreign Startup Commercialization Support Program : dispositif destiné spécifiquement aux startups étrangères souhaitant s’implanter et se développer localement ;

– le Tech Incubator Program for Startups (TIPS) : programme cofinancé public/privé, très recherché des startups deep tech ;

– des plans comme le Super Gap Startup 1000+ Project ou le Deep Tech Value-Up Program, qui visent à faire émerger des champions dans des secteurs de pointe (IA, robotique, biotechnologies, semi‑conducteurs, mobilité du futur, cybersécurité, énergie, bio-santé, etc.).

Bon à savoir :

Les soutiens offerts vont au-delà de l’accompagnement et peuvent inclure : des bureaux gratuits ou subventionnés, une prise en charge partielle des salaires, une aide à la propriété intellectuelle, des indemnités de vie (living stipends), des bourses de prototypage (jusqu’à 10 millions de wons via OASIS‑9), ainsi que des mises en relation privilégiées avec de grands investisseurs comme la Korea Development Bank (KDB) ou des fonds de capital-risque locaux (Korea Investment Partners, Kakao Ventures, etc.).

Des hubs physiques très structurés

La concentration des ressources est un point clé du modèle coréen. La plupart des programmes importants s’articulent autour de hubs identifiés :

Seoul Global Center avec des antennes à Jongno et Gangnam, qui hébergent des programmes pour étrangers, des services de conseil juridique et des espaces de coworking.

TIPS TOWN, à Yeoksam (Séoul), qui regroupe le Global Startup Office et de nombreux accélérateurs ou investisseurs.

Pangyo Techno Valley, hub majeur IT et deep tech.

– Des hubs thématiques comme le Seoul Startup Hub, le Seoul Unicorn Startup Hub ou encore un futur campus dédié aux startups à Seongsu-dong, prévu pour accueillir 1 000 jeunes pousses.

Pour un expatrié, s’insérer dans ces écosystèmes au plus tôt permet d’accéder plus vite aux mentors, aux investisseurs et aux décideurs publics.

Choisir la bonne structure juridique pour son projet

En Corée du Sud, un étranger dispose d’un évantail de formes juridiques largement comparable à celui d’un entrepreneur local. Le choix dépendra de votre stratégie (marché local vs plateforme régionale), de vos besoins en levée de fonds, de votre plan fiscal, mais aussi des contraintes de visa.

Panorama des principales formes d’implantation

Les options les plus courantes pour un expatrié sont les suivantes.

La société par actions (Chusik Hoesa / 주식회사) C’est la forme la plus utilisée (plus de 90 % des entreprises coréennes) et le véhicule standard pour startups à ambition de croissance, notamment si vous envisagez la levée de fonds ou une introduction en bourse. Elle permet :

l’émission d’actions (y compris préférentielles),

une responsabilité limitée des actionnaires,

une bonne image auprès des investisseurs, banques et grands comptes.

Elle impose en contrepartie des obligations plus lourdes : assemblée générale annuelle, commissaire aux comptes lorsqu’une certaine taille est atteinte, gouvernance plus formalisée.

Astuce :

Structure juridique plus simple sur le plan de la gouvernance, souvent prisée pour les PME ou les entreprises détenues par un petit nombre d’associés.

peut compter jusqu’à 50 associés ;

n’impose pas d’auditeur légal par défaut ;

ne requiert pas de capital minimum légal ;

exige au moins un directeur et un associé, sans restriction de nationalité.

Elle est souvent choisie pour des filiales de taille modeste ou des véhicules de services, surtout si une cotation n’est pas envisagée.

Le FDI company (Foreign-Invested Company) Ce n’est pas une forme juridique distincte, mais un statut, régi par le Foreign Investment Promotion Act (FIPA). Une société (Chusik Hoesa ou Yuhan Hoesa) est reconnue comme entreprise à investissement étranger lorsque :

– un investisseur étranger apporte au minimum 100 millions de won (environ 70 000 à 90 000 dollars) ;

– cet investisseur détient au moins 10 % des droits de vote ou obtient des pouvoirs de gestion équivalents.

Ce statut donne accès à des avantages : possibilité de visa D‑8, éligibilité à certaines exonérations fiscales, accès facilité à des subventions ou terrains industriels subventionnés.

La succursale en Corée

Une succursale est un prolongement direct de sa maison mère étrangère, et non une entité juridique distincte. Elle peut exercer des activités commerciales et générer des revenus en Corée, mais avec des caractéristiques spécifiques.

Prolongement de la maison mère

La succursale n’est pas une société distincte. Elle fait partie intégrante de l’entreprise étrangère et n’a pas de personnalité juridique propre en Corée.

Activités commerciales autorisées

Elle est autorisée à exercer des activités commerciales sur le territoire coréen et à générer des revenus locaux.

Responsabilité de la maison mère

La maison mère étrangère est responsable des dettes et obligations contractées par sa succursale en Corée.

la responsabilité incombe directement à la société mère ;

elle est soumise à l’impôt coréen sur ses revenus de source coréenne ;

elle ne bénéficie pas de tous les régimes de faveur réservés aux FDI companies.

Cette option est parfois choisie pour des activités de négoce, de représentation commerciale ou des tests marché, lorsque la maison mère souhaite garder un contrôle direct.

Le bureau de liaison (liaison office) Structure la plus légère, elle est limitée à des activités non lucratives : études de marché, prospection, R&D, coordination. Elle ne peut pas facturer ni encaisser de revenus en Corée. Elle obtient un numéro d’identification auprès de l’administration fiscale mais n’est pas soumise à l’impôt sur les sociétés pour des activités commerciales (puisqu’elle ne peut pas en mener).

Comparatif synthétique des options d’implantation

OptionPeut facturer en Corée ?Responsabilité juridiqueAccès au visa investisseurComplexité de gestion
Chusik Hoesa (société par actions)OuiLimitée aux apports des actionnairesOui (via FDI, D‑8)Élevée
Yuhan Hoesa (SARL)OuiLimitée aux apports des associésOui (via FDI, D‑8)Moyenne
FDI company (statut)OuiSelon la forme choisieOui (condition clé)Moyenne à élevée
SuccursaleOuiIllimitée (société mère)Possibilité selon projetMoyenne
Bureau de liaisonNonIllimitée (société mère)Non (en général)Faible

Pour un expatrié qui veut réellement opérer sur le marché, recruter, signer avec des grands comptes et potentiellement lever des fonds, la combinaison gagnante est souvent : Chusik Hoesa ou Yuhan Hoesa + statut FDI + visa D‑8 ou D‑8‑4.

Visas et statuts : les portes d’entrée pour fondateurs et nomades

Créer une société en Corée et diriger l’activité sur place suppose de gérer en parallèle le volet immigration. La bonne nouvelle : le pays a mis en place un éventail de visas spécialement pensés pour les entrepreneurs, les porteurs de projet et les travailleurs à distance.

Le Workation Visa (F‑1‑D) pour nomades et freelances

Lancé en 2024, le Workation Visa F‑1‑D permet à des travailleurs à distance de résider jusqu’à deux ans en Corée (un an, renouvelable une fois), sans obligation de séjour minimum. Il cible :

les personnes d’au moins 18 ans ;

justifiant d’au moins un an d’expérience professionnelle ;

– employées par une entreprise étrangère ou freelances avec une clientèle hors de Corée ;

– disposant d’un revenu annuel au moins égal au double du revenu national moyen coréen (environ 88 millions de won, soit près de 65–66 000 dollars).

Ce visa n’autorise aucune activité économique locale : impossible de travailler pour une entreprise coréenne ou de facturer des clients coréens. Il sert en revanche de tremplin pour :

découvrir le pays et son écosystème ;

démarrer une phase de préparation (études de marché, réseau, apprentissage de la langue) ;

profiter d’un cadre de vie sécurisé et très confortable.

Bon à savoir :

Les titulaires de visa doivent souscrire une assurance privée d’au moins 100 millions de wons et présenter un casier judiciaire vierge. Ils doivent également demander leur carte de résidence étrangère (ARC) dans les 90 jours suivant leur arrivée. Cette carte fournit un numéro de résident essentiel pour ouvrir un compte bancaire, souscrire un abonnement téléphonique ou s’inscrire à des cours de coréen.

À noter : ce visa n’ouvre pas de voie directe vers la résidence permanente, et n’est pas adapté si votre objectif est de monter immédiatement une société coréenne active.

Le duo D‑10‑2 / D‑8‑4 pour startups tech

Pour les fondateurs d’entreprises innovantes, la Corée du Sud a mis en place un cheminement structuré :

1. Visa D‑10‑2 (Startup Preparation Visa) Il permet de rester jusqu’à deux ans (6 mois renouvelables trois fois) pour préparer un projet entrepreneurial : affiner son business model, suivre des programmes de formation et de mentorat, passer par des dispositifs comme OASIS. Il est souvent utilisé comme première marche vers le visa startup.

2. Visa D‑8‑4 (Technology and Business Startup Visa) C’est le visa phare pour les fondateurs de startups technologiques. Ses grandes lignes :

Attention :

Pour déposer une demande, il est obligatoire d’être physiquement en Corée et d’avoir créé une société coréenne (ex: Chusik Hoesa). Le candidat doit détenir des droits de propriété intellectuelle (brevet, modèle d’utilité, dessin) ou un projet technologique innovant. Le passage par le programme OASIS du Global Startup Immigration Center est impératif. L’obtention du visa repose sur un système de points (minimum 60, parfois 80 points) basé sur les formations OASIS, le niveau de langue, les diplômes, etc. Un niveau licence (bachelor) est exigé, sauf dérogation par lettre de recommandation spéciale. Le visa, d’une durée d’un an renouvelable, permet de faire venir sa famille (visa dépendant).

Le programme OASIS mérite d’être détaillé. Il comprend plusieurs modules (en anglais), chacun rapportant un certain nombre de points :

Module OASISContenu principalPoints indicatifs
OASIS‑1Propriété intellectuelle – bases15
OASIS‑2Propriété intellectuelle avancée25
OASIS‑4Cours de base en création d’entreprise25
OASIS‑5Coaching et mentoring15
OASIS‑8Assistance à la création de société15
OASIS‑9Soutien à la commercialisation (prototypes, etc.)Subventions (jusqu’à 10 M KRW)

Les certificats délivrés sont valables trois ans. Des points supplémentaires peuvent venir d’un bon score au test de coréen (TOPIK) ou du programme d’intégration KIIP.

6

Durée maximale en mois pour obtenir un visa D-8-4 après les premières démarches pour un expatrié en Corée du Sud

Le visa D‑8 (Corporate Investor Visa) pour investisseurs et dirigeants

Pour un projet plus capitalisé ou une implantation de filiale, le visa D‑8 est l’outil classique. Sous-catégories :

D‑8‑1 : investissement dans une société coréenne ;

D‑8‑2 : investissement dans une entreprise de capital-risque ou de type « venture » ;

D‑8‑3 : investissement dans une entreprise coréenne spécifique ;

D‑8‑4 : déjà détaillé, dédié aux startups technologiques.

Les critères généraux :

– investissement d’au moins 100 millions de won en capital, transféré depuis l’étranger et enregistré comme FDI ;

– détention d’au moins 10 % du capital ou signature d’un contrat de direction générale ;

– implication active dans la gestion (les investissements purement passifs sont exclus).

Les titulaires peuvent demander des exemptions sur plusieurs frais administratifs (émission de la carte de résident, changement de statut, renouvellement, etc.) et demander des visas pour conjoints et enfants.

Autres catégories utiles

Deux autres visas méritent un mot, même s’ils sont moins centraux pour un créateur d’entreprise classique :

D‑9‑1 (Trade Visa) : destiné aux activités d’import-export ; il est pertinent si l’activité principale consiste à acheter et vendre des biens à l’étranger à partir de la Corée.

Visas de travail E‑1 à E‑7 : pour recruter des employés étrangers hautement qualifiés dans l’entreprise que vous créez.

Étapes pratiques pour créer une société en Corée du Sud

Au-delà du visa, la création de la société suit un processus relativement standardisé, avec plusieurs administrations impliquées. La majorité des démarches peuvent être réalisées à distance via procuration, en s’appuyant sur un cabinet local (avocat, « judicial scrivener », cabinet d’accompagnement).

Préparation : choix du véhicule et du capital

Avant de lancer la machine administrative, il est crucial de trancher quelques points stratégiques :

– Forme sociale : Chusik Hoesa si vous visez une forte croissance et des levées de fonds, Yuhan Hoesa pour une gouvernance plus souple, succursale si vous voulez garder la structure de la maison mère, etc.

– Niveau de capital : la loi n’impose pas de minimum pour beaucoup de formes, mais pour être reconnu comme FDI company (et donc éligible au visa D‑8), il faut au moins 100 millions de won. Dans les faits, ce seuil est aussi un signal de sérieux vis‑à‑vis des banques, bailleurs et partenaires.

– Adresse de domiciliation : une adresse en Corée est obligatoire. Les solutions de bureau virtuel sont parfois acceptées au début, mais un véritable bureau ou espace de coworking est souvent mieux perçu, voire exigé dans certains secteurs.

Séquence de création d’une FDI company

Le parcours type pour une société à investissement étranger se déroule en plusieurs étapes :

1. Notification d’investissement étranger (Foreign Investment Notification) Elle se fait auprès d’une banque désignée ou via KOTRA. Il s’agit de déclarer l’intention d’investir et le montant prévu.

2. Transfert des fonds Les capitaux doivent être transférés depuis l’étranger sur un compte dédié en Corée, ce qui permettra de justifier de l’origine des fonds et de leur caractère étranger.

– 3. Préparation et notarisation des documents Les documents de base comprennent :

statuts (Articles of Incorporation),

– pièces d’identité et justificatifs de domicile des associés et dirigeants,

– décision d’incorporation de la maison mère (pour une filiale ou une succursale),

certificat d’enregistrement de la société étrangère (pour filiale/succursale),

– bail du siège social.

Les documents étrangers doivent en général être notariés, apostillés ou légalisés, puis traduits en coréen par un traducteur assermenté.

4. Enregistrement au registre du commerce (Court Registry) Dépôt du dossier auprès du tribunal de commerce compétent. Une fois la société enregistrée, elle obtient un numéro d’immatriculation.

5. Enregistrement fiscal (National Tax Service) Déclaration auprès de l’administration fiscale pour obtenir un numéro de Business Registration et un identifiant fiscal. C’est aussi l’étape d’enregistrement à la TVA (taux standard 10 %) si vous exercez une activité taxable.

Bon à savoir :

L’enregistrement en tant qu’entreprise à investissement étranger doit être effectué dans les 30 jours suivant le dépôt du capital. Cette formalité est essentielle pour confirmer le statut FDI et est une condition préalable pour bénéficier de certains avantages, notamment l’obtention du visa D‑8 dans de nombreux cas.

– 7. Ouverture du compte bancaire d’exploitation Elle nécessite généralement :

– la présence d’un représentant légal ou d’un mandataire,

– les documents d’immatriculation,

– le sceau de la société (dojang) enregistré.

Les délais cumulés, en pratique, s’étalent entre 2 et 6 semaines, selon la réactivité des banques, la complétude du dossier et la complexité sectorielle.

Coûts d’incorporation et de fonctionnement

Les coûts d’installation varient fortement selon que vous faites appel à un cabinet full service ou que vous gérez une partie du travail vous‑même. En moyenne :

Poste de coûtFourchette indicative
Frais gouvernementaux & d’enregistrement800 – 1 500 USD
Honoraires juridiques / notaires1 000 – 3 000 USD (voire plus)
Forfait d’accompagnement complet3 000 – 10 000 USD
Mise en place comptable & conformité1 000 – 3 000 USD / an

À titre d’exemple, pour une société capitalisée à 100 millions de won à Séoul, les seuls coûts « secs » de registre se situent autour de 1,2 à 1,5 million de won (taxe d’enregistrement à 0,4 % du capital, triplée en zone métropolitaine, plus taxe d’éducation locale et timbres de justice).

Le coût de l’immobilier de bureau reste un poste important. À Séoul, les loyers moyens au m² hors charges tournent autour de :

QuartierLoyer moyen mensuel (KRW/m²)Équivalent approximatif (USD/m²)
Gwanghwamun33 000≈ 28
Yeoksam24 000≈ 20
Yeouido20 000≈ 17

Des solutions de coworking ou de bureaux partagés, parfois subventionnées via des programmes publics, permettent de réduire la facture au démarrage.

Fiscalité des sociétés : ce qu’un fondateur étranger doit vraiment savoir

Le système fiscal coréen est sophistiqué, avec de nombreuses strates (impôt national, impôts locaux, TVA, contributions sociales, taxes sectorielles). Pour un entrepreneur, l’essentiel tient dans quelques blocs : impôt sur les sociétés, TVA, charges sociales, et incitations disponibles.

Impôt sur les sociétés : barème progressif

Les sociétés résidentes (y compris les FDI companies) sont imposées sur leur revenu mondial. Les taux d’impôt sur les sociétés sont progressifs, avec plusieurs tranches. Une structure fréquemment citée est :

Tranche de bénéfice imposable (KRW)Taux national (hors surtaxe locale)
Jusqu’à 200 millions10 %
200 M – 20 milliards20 %
20 – 300 milliards22 %
Au‑delà de 300 milliards25 %

À cela s’ajoute un impôt local sur le revenu des sociétés, équivalent à environ 10 % de l’impôt national. Le taux effectif global se situe donc légèrement au‑dessus des pourcentages ci‑dessus.

Les entreprises doivent déposer une déclaration annuelle dans les trois mois suivant la clôture de l’exercice (généralement le 31 mars pour un exercice calé sur l’année civile), accompagnée d’états financiers et de tableaux de passage fiscal. Un acompte intermédiaire est versé pour la première moitié de l’exercice.

Les déficits fiscaux sont reportables, en règle générale, pendant 10 à 15 ans selon la période de réalisation, avec un plafond d’imputation (80 % du bénéfice pour la plupart des sociétés, plus de souplesse pour les PME).

TVA et autres taxes à la consommation

La taxe sur la valeur ajoutée (VAT) est fixée à un taux standard de 10 % sur la plupart des biens et services. Les exportations et certains services rendus à des non‑résidents peuvent être à taux zéro. Les déclarations se font de manière semestrielle avec acomptes trimestriels.

Astuce :

En plus des principales taxes, d’autres impôts peuvent s’appliquer selon la nature de l’activité. Il s’agit notamment des droits de douane, de la taxe de consommation individuelle sur certains produits spécifiques (comme l’alcool, le tabac ou les biens de luxe), ainsi que des droits d’acquisition et de propriété dans le secteur immobilier.

Charges sociales et coût du travail

L’embauche de salariés implique l’affiliation à plusieurs régimes obligatoires :

RégimePart employeur (approx.)Part salarié (approx.)
Pension nationale4,5 % du salaire4,5 %
Assurance maladie3,545 %3,545 %
Assurance dépendance (soins de longue durée)0,4545 %0,4545 %
Assurance chômage≈ 0,9 % (variable)≈ 0,9 %
Assurance accidents du travail0,6 – 18,6 % (selon risque)0 %

Ces contributions viennent s’ajouter au salaire brut. Par ailleurs, le droit du travail impose un certain nombre de protections : durée maximale du travail, indemnité de fin de contrat, contraintes pour les licenciements. Ces aspects doivent être anticipés dès la rédaction des contrats.

Incitations fiscales pour PME et investisseurs étrangers

La Corée du Sud a multiplié les régimes de faveur pour attirer les investissements et encourager l’emploi, notamment hors des zones métropolitaines saturées.

On trouve, entre autres :

Bon à savoir :

Le gouvernement sud-coréen propose un ensemble de mesures fiscales attractives pour les PME, notamment : des réductions d’impôt sur les sociétés pouvant atteindre 50 à 100% pendant cinq ans pour les nouvelles entreprises dans des zones ou secteurs ciblés ; des crédits d’impôt à l’investissement jusqu’à 30% ; des crédits d’impôt R&D modulables, avec report possible ; une exonération totale d’impôt pendant cinq ans, suivie d’une réduction de 50% pour les entreprises s’installant dans les Zones Économiques Libres (FEZ) ; et des allègements spécifiques pour les entreprises qui rapatrient des activités ou délocalisent des usines hors de Séoul.

Un point crucial pour les expatriés : de nombreux avantages sectoriels sont réservés ou plus généreux dans des secteurs alignés avec la stratégie nationale (IA, robotique, biotech, semi‑conducteurs, mobilité, énergie verte, cybersécurité). Se positionner dans ces domaines facilite l’accès à des subventions, aux grands programmes publics et à certaines zones franches.

Financement : subventions, concours et capital-risque

Un entrepreneur étranger qui s’implante en Corée ne doit pas se limiter aux circuits bancaires classiques. L’environnement coréen regorge de dispositifs de financement non dilutifs et d’investisseurs spécialisés, à condition de bien en maîtriser les codes.

Subventions publiques et cash grants

Les aides publiques se déclinent à plusieurs niveaux :

Aides financières pour les entreprises en Corée du Sud

Principaux dispositifs de soutien public disponibles pour les projets d’investissement et d’innovation, incluant des subventions directes et des avantages fiscaux.

Subventions directes

Exemple : le programme OASIS-9 peut financer jusqu’à 10 millions de won pour le prototypage ou le marketing d’une startup étrangère. Certains programmes de recrutement de fondateurs internationaux offrent jusqu’à 60 millions de won (environ 45 000 dollars) par projet.

Subventions pour l’investissement direct (FDI)

Pour les projets stratégiques, l’État peut subventionner jusqu’à 75% des coûts d’investissement (capex, R&D, formation). Jusqu’à 60% pour les centres de R&D ou technologies stratégiques. Ces taux élevés s’appliquent en 2025 aux projets d’envergure dans les secteurs prioritaires.

Crédits d’impôt R&D

Dispositifs couplés à des subventions de recherche, dans le cadre d’un budget R&D national de près de 25 000 milliards de won, avec un accent particulier sur les secteurs des semi-conducteurs et de l’intelligence artificielle.

Des programmes à forte visibilité internationale comme le K-Startup Grand Challenge distribuent également des dotations substantielles. L’édition 2025 prévoit jusqu’à 950 millions de won (environ 633 000 dollars) de soutien global, avec pour les meilleures équipes :

des prix pouvant atteindre 380 millions de won (≈ 253 000 dollars) sans prise de participation ;

– des aides à la commercialisation de l’ordre de 50 millions de won (≈ 33 000 dollars) pour les phases de scale‑up.

Capital-risque et partenariats corporate

La Corée du Sud compte plus de 200 fonds de capital‑risque actifs. Les tickets se concentrent sur les domaines technologiques porteurs : IA, fintech, biotech, cleantech, robotique, gaming, K‑Beauty, entertainment, etc. Des VC locaux majeurs comme Korea Investment Partners ou Kakao Ventures co-investissent fréquemment avec des acteurs internationaux.

Astuce :

Les grands conglomérats coréens (chaebols) comme Samsung, Hyundai, LG, SK Group, Naver ou Kakao disposent de structures de Corporate Venture Capital (CVC), de programmes d’open innovation et de laboratoires internes (ex: Samsung C-Lab). Pour une startup étrangère, obtenir un proof-of-concept avec l’un de ces géants, souvent via des dispositifs publics d’accompagnement (TIPS, KSGC, Born2Global), peut être plus stratégique qu’un simple investissement financier. Cela permet un accès rapide à des millions d’utilisateurs ou à une chaîne d’approvisionnement industrielle mondiale.

Culture business coréenne : les codes à maîtriser absolument

Plus encore que les formalités administratives, la culture d’affaires sud‑coréenne peut déconcerter un entrepreneur étranger. Elle est profondément marquée par les valeurs confucéennes : hiérarchie, harmonie, respect, patience. S’y adapter est un préalable à toute relation durable.

Hiérarchie, « kibun » et communication indirecte

Dans l’entreprise comme dans la société, la hiérarchie est omniprésente. L’âge, le titre, le diplôme et parfois le statut marital influencent la manière dont on s’adresse à quelqu’un. Les décisions sont souvent prises en haut, après un processus de consensus interne qui peut sembler long vu d’Occident.

Le concept de kibun (기분) – lié à la dignité, l’honneur, le « visage » – impose d’éviter les confrontations directes. On dira rarement « non » frontalement. Les refus, les réserves ou les critiques s’expriment par des formules atténuées, des silences, des reports. La capacité à lire entre les lignes, ce fameux nunchi (l’art de « sentir la pièce »), est essentielle pour interpréter la position réelle de votre interlocuteur.

Concrètement, cela signifie :

Astuce :

Pour des relations durables, acceptez que le premier rendez-vous vise à établir un lien de confiance plutôt qu’à conclure immédiatement un accord. Évitez de mettre un partenaire dans l’embarras par une contradiction publique. Privilégiez une critique constructive, expédiée en privé et avec mesure, plutôt qu’un email groupé ou une remarque sarcastique.

Rituel des cartes de visite, des salutations et des réunions

La carte de visite est un objet quasi sacré. On la donne et on la reçoit à deux mains, on la regarde quelques secondes, on la pose devant soi pendant la réunion. On évite rigoureusement de la plier, d’écrire dessus ou de la glisser négligemment dans une poche arrière. Faire imprimer une face en coréen est très apprécié.

Les salutations somment de marier un léger signe de tête (inclinaison) et une poignée de main, souvent plus douce qu’en Europe. Le plus jeune ou le moins gradé s’incline en premier. Regarder fixement un aîné dans les yeux peut être perçu comme agressif ; une légère baisse du regard est plus respectueuse.

Bon à savoir :

Les réunions commencent rarement à l’heure prévue, notamment à cause des échanges informels. Il est donc crucial d’arriver 10 à 15 minutes en avance. Le placement à table suit un ordre hiérarchique : attendez qu’on vous indique votre place.

Après un rendez‑vous, il est d’usage d’envoyer un email de remerciement reprenant les points discutés. Ne pas le faire peut être perçu comme un manque de sérieux.

Dîners d’affaires, boissons et construction de la confiance

Une bonne partie de la relation se joue hors du bureau, lors de repas d’affaires et de soirées arrosées (hoesik). Le soju, alcool national, y tient souvent la vedette.

Quelques règles implicites :

le plus âgé ou le plus haut placé commence à manger et boit en premier ;

– on se sert mutuellement à boire, avec les deux mains, et on évite de se resservir soi-même ;

– lorsqu’on trinque avec un aîné, on tient son verre un peu plus bas et on détourne légèrement la tête pour boire ;

– refuser systématiquement l’alcool peut ralentir la création de lien, même si les raisons religieuses ou médicales sont généralement respectées.

Bon à savoir :

Les cadeaux contribuent à construire la relation. Ils doivent être d’une valeur raisonnable pour éviter toute suspicion de corruption (les fonctionnaires sont soumis à des plafonds stricts). L’emballage doit être soigné, privilégier le rouge ou le jaune plutôt que le blanc ou le noir. Il est important de ne pas ouvrir le cadeau immédiatement.

Relation contractuelle et gestion des partenariats

En Corée, un contrat est souvent vu comme un cadre évolutif d’une relation, plus que comme un carcan intangible. Les ajustements de prix, de quantité ou de délais après signature ne sont pas rares, surtout dans les relations avec de grandes entreprises. Pour un entrepreneur étranger, cela implique :

de prévoir des marges de manœuvre dans les termes du contrat ;

d’entretenir un suivi régulier avec les partenaires pour éviter les mauvaises surprises ;

de comprendre qu’un contentieux juridico‑contractuel, même gagné, peut signifier la fin de la relation.

Le tissu économique est dominé par les chaebols (Samsung, Hyundai, LG, SK Group…), qui pèsent jusqu’à 80 % du PIB à eux seuls et structurent de vastes écosystèmes de sous‑traitants. S’insérer intelligemment dans ces chaînes de valeur, souvent via un rôle de niche très spécialisé, peut offrir une croissance rapide, à condition d’accepter un rapport de force défavorable.

Stratégies d’entrée sur le marché pour un expatrié

Une fois la structure juridique et le cadre réglementaire compris, reste l’essentiel : comment s’implanter efficacement, trouver ses premiers clients et bâtir une équipe dans un environnement ultra‑concurrentiel.

Tirer parti des hubs et programmes dédiés aux étrangers

Pour un expatrié, les ressources suivantes méritent d’être mobilisées très tôt :

Seoul Global Startup Center : propose conseils gratuits (juridiques, administratifs, fiscaux), aide à l’immatriculation, espaces de bureau, et programmes d’accélération pour étrangers.

Seoul Startup Hub, GCCEI, Global Startup Centers régionaux : autant de portes d’entrée pour accéder à des mentors et à des appels à projets.

Programmes comme K‑Startup Grand Challenge, TIPS, Born2Global : ils combinent financement, bureaux, mentorat, accès facilité aux conglomérats et parfois sponsors pour le visa D‑10‑2 ou D‑8‑4.

S’inscrire à un programme de ce type est souvent une meilleure stratégie que de tout faire seul : ces dispositifs jouent le rôle de « tampon culturel » et ouvrent plus vite des portes de haut niveau.

Employer of Record (EOR) et démarrage sans entité

Si vous souhaitez tester le marché sans vous lancer immédiatement dans les formalités de création d’entreprise, vous pouvez recourir à un Employer of Record (EOR), qui agit comme employeur officiel en Corée :

Services de gestion RH en Corée

Déléguer l’ensemble de vos obligations employeur en Corée du Sud pour vous concentrer sur votre activité principale.

Signature des contrats

Il signe les contrats de travail avec vos salariés locaux, assurant une base légale solide.

Gestion administrative complète

Gère la paie, les cotisations sociales et toute la conformité réglementaire RH.

Présence sans entité légale

Vous permet d’avoir une équipe opérationnelle sur place sans créer d’entité juridique coréenne.

Cette solution est utile pour :

valider le product‑market fit avec une équipe commerciale ou de support ;

réduire le risque initial avant de décider d’incorporer ;

contourner temporairement les délais de création et de visa.

Des prestataires internationaux et locaux proposent ce service, avec des coûts mensuels par employé généralement compris entre quelques centaines et un millier de dollars.

Localisation profonde : produits, marketing et support

Le marché coréen ne se contente pas d’une simple traduction du site ou de l’application. La réussite passe par une localisation profonde, qui tient compte :

– des plateformes dominantes : Naver et Daum pour la recherche, KakaoTalk comme messagerie et canal de paiement, Coupang, Gmarket, 11st pour l’e‑commerce, des communautés locales comme les Naver Cafés ;

– des attentes en matière de design (interfaces très denses, informations détaillées, promotions visibles) et de service client (réactivité quasi immédiate, politique de retour souple) ;

– des codes marketing locaux : influenceurs, live commerce, campagnes intégrées on/offline, ancrage fort dans la culture K‑pop, K‑drama ou K‑Beauty selon le secteur.

Exemple :

Les échecs retentissants de grands groupes étrangers, comme Walmart ou certains acteurs du luxe beauté, en Corée du Sud sont souvent liés à une mauvaise lecture du consommateur local. Les causes principales incluent une offre pas assez fraîche ou renouvelée, un manque de proximité avec la clientèle, un design de produits ou de points de vente inadéquat, et une absence de marketing suffisamment ciblé pour ce marché spécifique.

Pour un entrepreneur étranger, s’entourer de partenaires locaux (agences marketing, consultants en localisation, traducteurs spécialisés) est donc indispensable.

Recrutement et gestion des talents

La Corée du Sud dispose d’un vivier impressionnant de diplômés : taux d’accès à l’université parmi les plus élevés de l’OCDE, forte densité d’ingénieurs, de designers et de scientifiques. Mais le marché du travail est marqué par :

– une forte attractivité des grandes entreprises et de la fonction publique ;

– un turnover élevé dans les startups : près de 60 % des nouveaux recrutés quittent leur entreprise dans les trois ans, souvent pour des raisons de culture d’entreprise ou d’attentes non alignées ;

– un écart de genre persistant (des écarts salariaux et d’accès aux postes de direction très importants).

Pour une startup étrangère, la clé est de proposer :

des conditions de travail claires (heures, culture, perspectives d’évolution) ;

une culture d’entreprise distincte des chaebols, plus horizontale et flexible, mais respectueuse des codes locaux ;

des packages attractifs combinant salaires, avantages et éventuels stock options.

Le recours à des cabinets spécialisés dans la mise en relation de talents internationaux et d’entreprises coréennes peut également faciliter le recrutement.

Erreurs fréquentes des étrangers… et comment les éviter

Plusieurs rapports et témoignages convergent : la Corée du Sud récompense lourdement ceux qui s’engagent dans la durée, mais peut vite sanctionner une approche superficielle.

Parmi les erreurs récurrentes :

Astuce :

Pour réussir son implantation en Corée du Sud, il est crucial de ne pas sous-estimer la barrière linguistique : l’administration et la communication avec les banques ou les autorités se font principalement en coréen. Il est recommandé de travailler avec un cabinet local et d’engager un coordinateur bilingue. Évitez de traiter le marché comme secondaire, car les consommateurs coréens sont sensibles à l’engagement de la marque et sanctionnent rapidement un service client dégradé. Protégez votre propriété intellectuelle en déposant sans tarder marques et brevets auprès du KIPO, le système étant du type « premier déposant ». Anticipez les contraintes réglementaires sectorielles spécifiques (licences, inspections) pour des domaines comme l’agroalimentaire ou la fintech. Enfin, ne tentez pas de tout faire seul : l’environnement réglementaire évolutif et la langue rendent le recours à des professionnels locaux (avocats, fiscalistes) indispensable.

Conclusion : un marché exigeant, mais stratégique, pour les expatriés ambitieux

Créer son entreprise en Corée du Sud en tant qu’expatrié, c’est accepter un double défi : comprendre un environnement réglementaire dense et s’adapter à une culture d’affaires différente, profondément façonnée par la hiérarchie, l’harmonie et la loyauté à long terme. En contrepartie, le pays offre un cocktail rare : infrastructures de classe mondiale, écosystème startup massif et structuré, financements publics et privés abondants, accès privilégié à des marchés majeurs, et un terrain d’expérimentation idéal pour les innovations les plus pointues.

Les fondateurs étrangers qui réussissent ici sont souvent ceux qui :

Astuce :

Pour réussir leur implantation en Corée du Sud, les entreprises doivent : prendre le temps de s’intégrer aux programmes publics (OASIS, K‑Startup Grand Challenge, hubs d’innovation) et de se faire accompagner par des structures comme le Seoul Global Center ; choisir une structure juridique adaptée à leur stratégie (Chusik Hoesa ou Yuhan Hoesa avec statut FDI, couplée à un visa D‑8 ou D‑8‑4) ; exploiter au maximum les incitations fiscales et les aides à l’investissement et à la R&D ; investir dans la localisation profonde de leur produit, de leur communication et de leur organisation interne ; et surtout, aborder la relation avec leurs partenaires, clients et collaborateurs coréens avec humilité, patience et cohérence, en respectant les codes tout en apportant une proposition de valeur réellement différenciante.

Pour un entrepreneur expatrié prêt à jouer le jeu sur le long terme, la Corée du Sud n’est pas seulement un marché de plus : c’est un tremplin stratégique en Asie de l’Est, une vitrine technologique mondiale et un laboratoire exigeant où se construisent les succès de demain.

Pourquoi il est préférable de me contacter ? Voilà un exemple concret :

Un retraité de 62 ans, avec un patrimoine financier supérieur à un million d’euros bien structuré en Europe, souhaitait changer de résidence fiscale pour optimiser sa charge imposable et diversifier ses investissements, tout en gardant un lien fort avec la France. Budget alloué : 10 000 euros pour l’accompagnement complet (conseil fiscal international, formalités administratives, délocalisation et structuration patrimoniale), sans vente forcée d’actifs.

Après analyse de plusieurs destinations attractives (Grèce, Chypre, Maurice, Corée du Sud), la stratégie retenue a consisté à cibler la Corée du Sud pour sa fiscalité compétitive pour les nouveaux résidents, ses accords de non‑double imposition avec la France, la solidité de son système bancaire et la possibilité d’investir dans un marché asiatique dynamique. La mission a inclus : audit fiscal pré‑expatriation (exit tax ou non, report d’imposition), obtention de la résidence de longue durée via investissement ou revenus stables, transfert de résidence bancaire internationale, plan de rupture des liens fiscaux français (183 jours/an hors France, centre d’intérêts économiques…), mise en relation avec un réseau local (avocat, spécialiste immigration, conseiller bilingue) et intégration patrimoniale globale. Ce type d’accompagnement permet au futur retraité de réduire significativement sa fiscalité tout en maîtrisant les risques de contrôle et les enjeux culturels liés à l’Asie.

Vous souhaitez vous expatrier à l'étranger : contactez-nous pour des offres sur mesure.

Décharge de responsabilité : Les informations fournies sur ce site web sont présentées à titre informatif uniquement et ne constituent en aucun cas des conseils financiers, juridiques ou professionnels. Nous vous encourageons à consulter des experts qualifiés avant de prendre des décisions d'investissement, immobilières ou d'expatriation. Bien que nous nous efforcions de maintenir des informations à jour et précises, nous ne garantissons pas l'exhaustivité, l'exactitude ou l'actualité des contenus proposés. L'investissement et l'expatriation comportant des risques, nous déclinons toute responsabilité pour les pertes ou dommages éventuels découlant de l'utilisation de ce site. Votre utilisation de ce site confirme votre acceptation de ces conditions et votre compréhension des risques associés.

RETROUVEZ-MOI RÉGULIÈREMENT DANS LA PRESSE

Découvrez mes dernières interventions dans la presse écrite, où j'aborde divers sujets.

A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Expert en gestion de patrimoine internationale depuis plus de 20 ans, j’accompagne mes clients dans la diversification stratégique de leur patrimoine à l’étranger, un impératif face à l’instabilité géopolitique et fiscale mondiale. Au-delà de la recherche de revenus et d’optimisation fiscale, ma mission est d’apporter des solutions concrètes, sécurisées et personnalisées. Je conseille également sur la création de sociétés à l’étranger pour renforcer l’activité professionnelle et réduire la fiscalité globale. L’expatriation, souvent liée à ces enjeux patrimoniaux et entrepreneuriaux, fait partie intégrante de mon accompagnement sur mesure.

Retrouvez-moi sur les réseaux sociaux :
  • LinkedIn
  • Twitter
  • YouTube
Nos guides :