S’expatrier en Corée du Sud avec son chien ou son chat, ce n’est pas juste acheter une cage de transport et réserver un vol. Entre les exigences sanitaires, les contrôles de quarantaine à l’aéroport, la rareté des logements « pet-friendly » et les codes de conduite locaux, un déménagement mal préparé peut vite tourner à la catastrophe — jusqu’au refus d’entrée ou à une quarantaine payante pour votre compagnon.
Pour un séjour serein, anticipez les démarches 3 à 4 mois à l’avance. Préparez-vous en étudiant la culture locale vis-à-vis des animaux et en organisant les aspects pratiques sur place : identification d’un vétérinaire, solutions de transport, logement adapté et budget prévisionnel.
Ce guide rassemble les données réglementaires et pratiques issues des autorités coréennes, des organismes vétérinaires étrangers et de nombreux retours d’expérience d’expatriés.
Comprendre le cadre général : qui contrôle quoi et pour quels animaux ?
En Corée du Sud, la gestion de l’importation d’animaux de compagnie relève de l’Animal and Plant Quarantine Agency (APQA/QIA), sous la tutelle du ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales. C’est cette agence qui fixe les règles d’entrée pour les chiens et chats, et qui opère les bureaux de quarantaine aux points d’entrée comme l’aéroport d’Incheon.
Les textes encadrent principalement l’arrivée de chiens et de chats, y compris les animaux d’assistance. Les hybrides de loup ou certains chats de type Savannah et Bengal ne sont pris en compte que s’ils sont au moins de cinquième génération domestique. Il n’existe pas de liste officielle de races canines interdites d’importation, même si certaines catégories dites « féroces » sont très encadrées une fois sur place (muselière, formation obligatoire, etc.).
Jusqu’à quatre animaux peuvent être importés par personne sans notification préalable. Au-delà (5, 10 ou plus selon les textes et la finalité), une demande anticipée auprès de l’APQA est obligatoire, avec validation de l’utilisation d’une installation de quarantaine.
Les animaux concernés par ce guide sont principalement les chiens et chats. Les autres espèces (oiseaux, rongeurs, reptiles, poissons, furets…) obéissent à des règles spécifiques et, pour certaines, à la convention CITES. Elles nécessitent presque toujours un contact direct avec l’APQA en amont.
Préparer le départ : un rétroplanning sur 3 à 4 mois
La préparation administrative et vétérinaire prend en moyenne trois à quatre mois. L’erreur classique consiste à sous-estimer ce délai – surtout pour la prise de sang de titrage rabique et les éventuels délais de laboratoire.
Étape clé n°1 : la puce électronique, fondation de tout le dossier
Avant toute injection de vaccin antirabique, l’animal doit être identifié par une micropuce conforme aux normes ISO 11784/11785, non chiffrée, à 15 chiffres. Ce point est non négociable : si la puce n’est pas posée avant la vaccination, la Corée du Sud considèrera que le schéma vaccinal n’est pas valide pour l’import.
Le numéro de puce doit figurer sur absolument tous les documents : certificats vaccinaux, résultats de titrage, certificat de santé, éventuels formulaires spécifiques. En cas de puce non ISO déjà présente, il existe deux options :
– poser une seconde puce ISO avant de revacciner contre la rage,
– ou voyager avec son propre lecteur compatible.
En pratique, la plupart des vétérinaires recommandent de poser une puce ISO et de repartir sur un schéma rabique propre, ce qui simplifie le contrôle à Incheon. À défaut de puce posée avant le départ, l’animal peut être identifié à l’arrivée, mais cela implique quarantaine et frais à la charge du propriétaire.
Étape clé n°2 : vaccination antirabique – une injection très encadrée
Pour les chiens et chats de plus de 90 jours, la vaccination antirabique est obligatoire, sauf si l’animal provient d’un pays officiellement classé « indemne de rage » par la Corée du Sud (Japon, Australie, Royaume-Uni, Nouvelle-Zélande, Singapour, Islande, plusieurs pays européens, Guam, Hawaii, etc.).
Il est essentiel de vérifier et de respecter toutes les conditions spécifiées pour garantir la validité et le bon déroulement de la procédure ou de l’opération concernée.
– vaccin inactivé (virus tué) approuvé dans le pays d’origine ;
– injection réalisée après la pose de la puce ;
– délai d’au moins 30 jours entre la vaccination et l’entrée sur le territoire coréen ;
– vaccin encore valide à l’arrivée (respect de la durée d’immunité, 1 ou 3 ans selon le produit).
Les animaux de moins de 90 jours peuvent, dans certains cas, entrer sans vaccin antirabique, à condition d’être identifiés et munis d’un certificat de bonne santé. Mais il est vivement conseillé d’anticiper le futur rappel et le titrage dès que l’âge le permet si l’animal devra voyager de nouveau (retour dans le pays d’origine, déménagement ultérieur).
Étape clé n°3 : le titrage antirabique (FAVN/RNATT)
Pour tous les pays non classés « indemnes de rage », la Corée du Sud impose un test sérologique de neutralisation des anticorps antirabiques (FAVN, RFFIT ou RNATT) :
– prélèvement sanguin au moins 30 jours après la vaccination antirabique ;
– analyse dans un laboratoire agréé par les autorités coréennes (Kansas State University, labo militaire FADL pour les États-Unis, laboratoires agréés en Europe, etc.) ;
– niveau d’anticorps ≥ 0,5 IU/ml ;
– résultat valable 24 mois à partir de la date de prélèvement, tant que la vaccination reste à jour.
Pour un voyage, le rapport de laboratoire attestant d’un taux d’anticorps suffisant doit être présenté en original. Il est recommandé de le faire figurer explicitement sur le certificat de santé. Il est prudent de prévoir une marge de temps : si le taux est insuffisant, une revaccination est nécessaire, suivie d’un nouveau prélèvement 30 jours après, ce qui peut entraîner un report du départ.
Les animaux venant d’un pays officiellement « rabies-free » peuvent être exemptés de titrage, à condition de pouvoir prouver qu’ils y ont résidé au moins six mois avant le départ (mention du vétérinaire sur le certificat de santé).
Étape clé n°4 : certificat sanitaire officiel – la pièce maîtresse
Quelques jours avant le départ (généralement dans les dix jours précédant le vol), votre vétérinaire complètera un certificat de santé spécifique à l’export vers la Corée du Sud. Ce document décrit en détail :
– identité de l’animal (espèce, race, sexe, couleur, âge, poids, nom) ;
– numéro de micropuce ;
– historique vaccinal, en particulier la rage (date, nom du vaccin, numéro de lot, fabricant, durée de validité, mode d’administration) ;
– résultat du titrage rabique (date de prélèvement, laboratoire, valeur obtenue) ;
– absence de signes cliniques de maladie contagieuse au moment de l’examen.
Dans la plupart des pays, ce certificat doit ensuite être endossé par l’autorité vétérinaire nationale (USDA-APHIS aux États-Unis, CFIA au Canada, services vétérinaires départementaux en Europe, etc.). Les signatures originales sont exigées, souvent en encre bleue, et les copies simples ne suffisent pas lors du contrôle à l’aéroport coréen.
Préparez un classeur organisé avec les originaux et des photocopies de secours des documents essentiels pour le transport ou l’exportation d’équidés.
L’original du certificat sanitaire officiel, délivré par un vétérinaire agréé, attestant de la bonne santé de l’animal.
Les résultats des analyses de titrage sanguin requis pour certaines destinations (ex : grippe équine, rhinopneumonie).
Le passeport ou carnet de vaccination à jour, prouvant que les vaccins obligatoires sont valides.
Les formulaires particuliers selon la destination : Nipah, Hendra, ou désignation de représentant pour les chevaux militaires.
Cas particuliers : pays avec risques spécifiques (Nipah, Hendra)
Pour les animaux en provenance de certains pays, des exigences supplémentaires s’ajoutent :
– Depuis la Malaisie : certificat attestant que l’animal n’a pas séjourné dans une zone à risque de Nipah pendant les 60 jours précédant l’export, plus test négatif au Nipah dans les 14 jours précédant le départ.
– Chats depuis l’Australie : déclaration confirmant l’absence de séjour en zone touchée par le virus Hendra dans les 60 jours avant l’export.
En l’absence de ces documents, la quarantaine en Corée du Sud peut aller jusqu’à 21 jours.
Et les autres animaux que chiens et chats ?
Les furets, oiseaux, rongeurs, reptiles, poissons, lapins, etc. ne sont pas soumis aux mêmes protocoles rabiques, mais demeurent strictement contrôlés :
– furets : selon le territoire d’origine (Hawaii/Guam vs autres États), association vaccin antirabique + titrage ;
– oiseaux domestiques : quarantaine systématique de 5 jours à l’arrivée (ou 1 jour si quarantaine préalable dans le pays d’origine) et pays d’origine limités ;
– nouveaux animaux de compagnie (NAC) : souvent besoin d’un certificat sanitaire et, le cas échéant, de permis CITES.
Dans tous les cas, le réflexe doit être de consulter directement l’APQA ou les services vétérinaires de votre pays pour éviter un blocage en douane.
Choisir son vol et transporter son animal en avion
Une fois la partie vétérinaire sous contrôle, reste à organiser le voyage en lui-même. La Corée du Sud n’impose pas de transporteur particulier, mais les politiques des compagnies aériennes ont un impact énorme sur le confort et la sécurité de l’animal.
Cabine ou soute : le poids fait la loi
Plusieurs compagnies opérant vers ou depuis la Corée du Sud acceptent les animaux en cabine, à condition que le poids total animal + caisse n’excède pas un certain plafond. Les données recensées pour les vols impliquant la Corée du Sud montrent par exemple :
| Compagnie (vers/depuis la Corée du Sud) | Poids max en cabine (animal + caisse) |
|---|---|
| Korean Air | 7 kg |
| Asiana Airlines | 7 kg |
| Air Busan | 7 kg |
| Jeju Air | 7 kg |
| Jin Air | 7 kg |
| Air Seoul | 7 kg |
| T’way Air | 9 kg |
| Eastar Jet | 9 kg |
Au-delà, l’animal devra voyager en soute ou en fret cargo. Les compagnies fixent également des limites de poids combiné animal + caisse pour la soute (souvent autour de 45 kg, parfois 32 kg vers certaines destinations) et des dimensions maximales.
Les restrictions peuvent être plus sévères pour les races brachycéphales (nez écrasé) et certaines compagnies refusent purement et simplement leur transport en soute pour raisons de sécurité.
Réserver pour l’animal : une procédure à part
Dans bien des cas, la réservation d’un animal ne peut pas se faire en ligne : il faut appeler le service clients, souvent en semaine ouvrée, parfois 24 à 48 heures avant le vol au minimum. Sans réservation confirmée, l’embarquement du compagnon peut être refusé.
Il y a un élément à prévoir selon le contenu fourni.
– nombre maximum d’animaux par vol (et par passager) ;
– frais de transport animal, distincts de la franchise bagages (par exemple, sur T’way Air, 30 000 KRW en domestique, 100 000 à 200 000 KRW en international ; sur Korean Air et Asiana, fourchette allant jusqu’à 600 000 KRW selon zones) ;
– éventuelles périodes d’embargo (été très chaud, hiver rigoureux) pour la soute.
Pendant le vol, les animaux voyagent dans leur caisse fermée, sans possibilité de sortie. En cabine, la caisse doit être glissée sous le siège devant le passager, ce qui limite encore les dimensions.
Caisse de transport : aux normes IATA, sinon rien
Les compagnies se réfèrent aux recommandations IATA pour les cages :
– matériaux rigides et résistants, avec quincaillerie métallique ;
– aération sur au moins trois côtés ;
– animal capable de se lever, se retourner et se coucher confortablement, avec 3-4 cm de marge au-dessus de la tête ou des oreilles ;
– gamelles fixées à l’intérieur, accessibles de l’extérieur ;
– éventuellement biberon d’eau externe.
Il est déconseillé de mettre tout collier, harnais, vêtement ou gadget électronique (comme un AirTag) sur l’animal dans sa caisse de transport, afin d’éviter tout risque d’accrochage. La fermeture est assurée par des colliers de serrage fournis par la compagnie aérienne, complétés par des autocollants « Animaux Vivants ».
Un tapis absorbant ou une alèse fine et, éventuellement, un t-shirt imprégné de l’odeur du maître sont tolérés, mais mieux vaut éviter les jouets volumineux.
Astuces logistiques pour le jour J
Les retours d’expérience convergent sur quelques bonnes pratiques :
– arriver très tôt à l’aéroport (jusqu’à 4 heures avant le départ) pour gérer les formalités spécifiques ;
– présenter tous les originaux (vaccins, titrage, certificat de santé) au comptoir ;
– demander au personnel de bord de confirmer, une fois à bord, que l’animal est bien chargé ;
– pour les trajets avec correspondance, éviter les transits dans des pays aux règles complexes (Australie, Royaume-Uni, Nouvelle-Zélande, etc.) et se renseigner sur les éventuels certificats de transit (UE, notamment).
Pour les chiens d’assistance et de service, les règles américaines (DOT) s’appliquent sur les segments impliquant les États-Unis, avec formulaires spécifiques à remettre au moins 48 heures à l’avance.
L’arrivée en Corée du Sud : passage obligé par la quarantaine
En débarquant à l’aéroport international d’Incheon (ou un autre point d’entrée doté d’un bureau de quarantaine), impossible d’échapper au contrôle de l’APQA.
Parcours type à l’aéroport
Après avoir récupéré vos bagages, vous serez dirigé vers le bureau de quarantaine animale (National Veterinary Research & Quarantine Service/NVRQS). Si l’animal arrive en soute, il est généralement maintenu dans un espace réservé, cage fermée, jusqu’à ce qu’un agent le conduise au contrôle ; les propriétaires ne sont pas autorisés à ouvrir la caisse avant l’accord des autorités.
Le déroulé est assez standard :
1. scan de la micropuce pour vérifier la concordance avec la documentation ; 2. examen des certificats : rabies, titrage, certificat sanitaire, documents spécifiques (Malaisie, Australie, etc.) ; 3. examen clinique rapide de l’animal.
Si tout est conforme et que l’animal ne présente pas de signe de maladie, il est libéré immédiatement. Des témoignages évoquent un traitement réglé en 10 à 15 minutes lorsque le dossier est parfaitement préparé.
En cas d’irrégularité (micropuce non lisible ou mismatch, titrage absent ou insuffisant, vaccination non conforme, symptômes inquiétants), l’animal peut être :
– placé en quarantaine dans une installation agréée, pour une durée allant jusqu’à 21 jours,
– renvoyé vers le pays d’origine,
– ou, en dernière extrémité, euthanasié — toujours aux frais du propriétaire.
Les coûts de quarantaine sont significatifs (de 20 à 50 USD par jour, plus tests complémentaires comme un nouveau FAVN autour de 250 USD). D’où l’importance de vérifier chaque détail avant le départ.
Installer son animal en Corée du Sud : obligations légales et réalité du terrain
Une fois la barrière de la quarantaine franchie, commence une autre partie du parcours : la vie quotidienne dans un pays où les animaux de compagnie sont nombreux, mais où la cohabitation n’est pas toujours simple.
Enregistrement obligatoire des chiens
Depuis 2014, tous les chiens de plus de deux mois doivent être enregistrés auprès de la mairie (si, gun, gu). L’enregistrement passe généralement par :
– une identification électronique (puce, parfois déjà posée avant l’arrivée),
– l’attribution d’un numéro d’enregistrement dans la base nationale,
– le paiement d’une petite redevance.
L’Animal Protection Management System, géré en ligne, permet ensuite de mettre à jour l’adresse du propriétaire, déclarer un changement de détenteur ou signaler un animal perdu. Ne pas enregistrer son chien expose à des amendes pouvant atteindre 1 million de wons.
Bien qu’il n’existe pas d’obligation nationale de recensement pour les chats, plusieurs villes testent des systèmes d’identification. Il est fortement recommandé de faire pucer votre chat et de lui mettre un collier avec une médaille pour assurer sa sécurité et son identification.
Vaccins et responsabilités : ce que la loi attend des maîtres
La vaccination antirabique est obligatoire pour les chiens et fortement recommandée pour les chats. Les propriétaires doivent conserver les carnets à jour, avec tampons et signatures de cliniques vétérinaires.
Sur l’espace public, plusieurs règles s’imposent :
– chien tenu en laisse, généralement d’une longueur maximale de 2 mètres ;
– obligation de ramasser les déjections ;
– muselière imposée pour certains chiens dits « féroces » (type Pit Bull, Tosa, Rottweiler, American Staffordshire Terrier, etc.) dès trois mois, ainsi que formations obligatoires pour les maîtres et, dans certains cas, assurance responsabilité.
Les manquements à la loi sont sanctionnés par des amendes pouvant atteindre 3 millions de wons.
Une culture animalière en pleine mutation
La Corée du Sud a vu exploser le nombre de foyers avec animaux : près de 5,9 millions de ménages, soit environ 26–27 % de l’ensemble, possédaient un animal en 2024. Plus de 15 millions de personnes vivent avec un compagnon, et le chien domine largement (environ 4,5 millions de foyers, contre 1,37 million pour les chats).
Cette croissance est portée par l’augmentation des foyers d’une seule personne, la baisse de la natalité et un revenu disponible plus élevé. Les chiens de petite taille (Maltese, caniches, Pomeranians, etc.) sont particulièrement populaires, souvent traités comme des enfants : vêtements, poussettes, séances photo, visites dans des cafés à chiens.
En parallèle, la question du bien-être animal est de plus en plus débattue, avec un durcissement progressif du cadre légal (protection animale, lutte contre les abandons, répression de la filière viande de chien à horizon 2027).
Se loger avec un animal : mission délicate mais pas impossible
Trouver un toit « pet-friendly » en Corée du Sud est l’un des gros défis des expatriés avec animaux. Beaucoup d’immeubles interdisent purement les chiens et chats ou ne tolèrent que les petits gabarits (souvent moins de 5 kg).
Le marché du logement : rareté, dépôts et filtrage
Les annonces mentionnent généralement « 반려동물 가능 » quand les animaux sont autorisés. Cette mention ne signifie pas forcément qu’un grand chien sera accepté ; certains bailleurs posent des limites de taille ou de race, voire exigent un entretien préalable.
Le dépôt de garantie spécifique réclamé par certains hôtels en Corée du Sud, en plus de la caution standard, se situe typiquement entre 500 000 et 1 million de wons.
Des plateformes immobilières comme Zigbang et Dabang permettent de filtrer les appartement acceptant les animaux. Des sociétés comme Blueground offrent aussi des logements meublés dont une partie est compatible avec les chiens et chats.
Hôtels et pensions « pet-friendly »
Dans les grandes villes, un nombre croissant d’établissements hôteliers se positionnent clairement sur ce créneau. À Séoul, par exemple :
| Hôtel / Résidence | Nombre / taille des animaux autorisés | Politique notable pour animaux |
|---|---|---|
| L’Escape Hotel | Jusqu’à 2 animaux, grands chiens acceptés | Lit et gamelles fournis, supplément animal |
| Hanok Residence Hotel Side | 2 animaux ou plus, grands chiens acceptés | Pas de frais animal, hanok traditionnel modernisé |
| Oakwood Premier Coex Center | 2 chiens ou chats < 10 kg | Fourniture de produits, frais animal, style appart’ |
| Grand Mercure Ambassador Yongsan | 2 chiens, grands chiens exclus | Suites avec cuisine, frais animal |
| Vista Walkerhill Seoul | 1 animal < 15 kg | Service « Oh My Pet » avec kit de bienvenue |
| Fraser Place Central Seoul | 1 animal, petits gabarits | Pas de frais animal, package « Bow Wow » |
| Hotel Cappuccino | 2 animaux < 10 kg | Chambres dédiées, room-service pour chiens, terrasse |
| Aloft Seoul Gangnam | 1 animal, petits gabarits | Programme ARF avec kit animal, supplément |
| Four Seasons Hotel Seoul | Animaux y compris grands acceptés selon chambre | 5 étoiles, suppléments et restrictions possibles |
En dehors de Séoul, de nombreuses pensions et « dog pensions » accueillent les animaux, notamment dans les régions touristiques (Gapyeong, Jeju, Namhae, Geoje, etc.). Ces hébergements sont très prisés les week-ends et jours fériés.
Se déplacer avec son animal : métro, bus, taxi, train
Le déplacement quotidien avec un animal en Corée du Sud implique de jongler entre plusieurs règles, parfois différentes selon les opérateurs.
Métro et trains
Sur le métro de Séoul et la plupart des réseaux, les petits animaux sont acceptés s’ils sont complètement enfermés dans une caisse ou un sac de transport, sans odeur forte, et dans la limite d’environ 10 kg. En pratique, beaucoup de propriétaires utilisent des chariots ou poussettes fermées.
Sur les trains interurbains KTX, les animaux sont acceptés sous conditions : poids limité, transport en caisse obligatoire et nécessité d’une place réservée. Pour les grands chiens, le transport collectif reste compliqué : si les règlements peuvent exiger une muselière, en pratique, les propriétaires optent souvent pour la voiture.
Bus et taxis
Pour les bus urbains, la règle est stricte : les animaux sont en principe interdits, à l’exception des chiens d’assistance, ou parfois de très petits animaux en caisse fermée. Les bus express entre villes appliquent généralement une politique similaire, autorisant éventuellement des animaux en soute ou compartiment bagages dans un transporteur.
Les taxis traditionnels peuvent accepter les petits chiens dans un sac, parfois moyennant un supplément, mais cela dépend du chauffeur. Pour plus de fiabilité, des services spécialisés comme KakaoT Pet Taxi ou Grat Pet Taxi permettent de réserver un véhicule adapté au transport des animaux.
De l’aéroport à votre nouveau domicile
Les transferts depuis l’aéroport d’Incheon peuvent se faire :
– en taxi classique ou spécialisé,
– en bus, mais seulement si la caisse respecte les dimensions maximales fixées (par exemple 32″ × 21″ × 25″ pour certains bus vers des bases militaires),
– en voiture de location.
Pour les militaires ou employés civils liés aux bases américaines, des bus dédiés (par exemple vers Camp Humphreys) n’acceptent souvent les animaux qu’en caisse de taille limitée.
Accès aux soins vétérinaires : un système dense, souvent très moderne
La Corée du Sud dispose d’un réseau vétérinaire de haut niveau, particulièrement dense dans les grandes villes comme Séoul, Busan ou Incheon.
Un secteur bien structuré et qualifié
Les vétérinaires suivent une formation de six ans et doivent réussir un examen national pour obtenir leur licence. La Korean Veterinary Medical Association (KVMA), créée en 1952, regroupe plus de 9 000 membres et supervise la déontologie et la formation continue.
Les cliniques offrent une gamme de services comparable à ce qui se fait dans les pays occidentaux :
– consultations de médecine générale et préventive,
– vaccinations, analyses, imagerie (radiographie, échographie, IRM, scanner dans certains centres),
– chirurgies (stérilisation, chirurgie générale, orthopédie),
– soins d’urgence, hospitalisation, physiothérapie, acupuncture, médecine intégrative,
– préparation de dossiers de voyage international et transport animal.
Certaines structures sont ouvertes 24 heures sur 24, mais il est crucial de comprendre que « 24h » peut vouloir dire :
Informations sur les horaires d’ouverture
– ouverture étendue le soir mais pas de vétérinaire sur place la nuit,
– garde téléphonique avec vétérinaire d’astreinte,
– ou véritable présence continue d’équipe médicale (cas plus rare).
D’où l’importance d’appeler avant de s’y rendre, encore plus en urgence.
Coûts et accès
Les coûts vétérinaires se situent globalement en dessous de ceux pratiqués dans de nombreuses capitales occidentales, mais ils augmentent rapidement :
– environ 25 000 wons pour une consultation simple,
– 220 000 à 440 000 wons pour une stérilisation selon sexe et espèce,
– factures de soins qui dépassent facilement 1 million de wons pour des traitements lourds sur deux ans.
Coût moyen des traitements vétérinaires par foyer en 2024, soit près du double d’il y a deux ans.
Face à cela, l’assurance santé animale reste peu répandue : à peine 12–13 % des foyers en possèdent une, malgré un taux de connaissance supérieur à 90 %. Les freins principaux sont le prix des primes, la couverture jugée limitée et l’absence de tarifs vétérinaires standardisés.
Surmonter la barrière de la langue
Même si beaucoup de cliniques des quartiers internationaux (Itaewon, Gangnam, Pyeongtaek proche des bases, etc.) disposent de personnel parlant anglais, ce n’est pas le cas partout. Quelques astuces facilitent la communication :
– enregistrer dans son téléphone des phrases clés en coréen (symptômes, antécédents, allergies) ;
– traduire le résumé du dossier médical de l’animal en coréen (vaccins, maladies chroniques, traitements en cours) ;
– utiliser les services de traduction téléphonique comme le 1330 ou BBB Korea (1588-5644) ;
– utiliser Naver Maps ou Kakao Maps en tapant « 동물병원 » ou « 동물병원 24시간 » pour localiser les cliniques et vérifier les avis.
Budget et coût de la vie avec un animal en Corée du Sud
S’installer en Corée du Sud avec un compagnon implique de revoir son budget mensuel. Les enquêtes nationales dressent un portrait assez précis.
Dépenses mensuelles moyennes
Selon différentes études récentes, le budget mensuel moyen d’un foyer avec animal tourne entre 126 000 et près de 200 000 wons, avec une tendance nette à la hausse ces dernières années. Les données détaillent des coûts variables selon l’espèce :
| Type d’animal | Dépense mensuelle moyenne (KRW) – fourchette de sources |
|---|---|
| Chien | ~166 000 à 175 000 KRW (certains rapports) |
| Chat | ~113 000 à 142 000 KRW |
| Petits animaux | ~25 000 KRW |
| Oiseaux | ~51 000 KRW |
| Amphibiens | ~321 000 KRW (cas très spécifiques) |
| Poissons tropicaux | ~7 000 KRW |
La répartition des postes de dépenses montre que : les frais de personnel représentent une part significative du budget.
– l’alimentation représente environ 35 % du budget,
– les friandises et compléments 22,5 %,
– les produits du quotidien (litière, alèses, sacs à défections) 10,6 %,
– le toilettage 8,7 %.
C’est le coût moyen en wons pour la crémation ou les obsèques d’un animal de compagnie dans une structure agréée en Corée du Sud.
Seuls environ un quart des foyers déclarent disposer d’un fonds spécifiquement réservé aux dépenses pour animaux, ce qui explique la difficulté, pour beaucoup, à faire face à un accident médical coûteux.
Exporter son animal depuis la Corée du Sud : un coût à anticiper
Repartir de Corée du Sud avec son animal peut coûter beaucoup plus cher que l’y amener, surtout en direction de pays aux exigences sanitaires très strictes (Australie, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni, certains États américains avec restrictions, etc.). Pour de gros chiens, la facture totale peut dépasser les 15 000 USD, entre fret cargo, prestations de transit, certificats, éventuelle quarantaine et transport interne.
Dès l’installation, il est donc judicieux de se renseigner sur les exigences du pays où l’on pourrait repartir, afin d’anticiper vaccinations, titrages et épargner progressivement.
Vivre au quotidien avec un animal en Corée du Sud
Au-delà des textes, la vie de tous les jours avec un chien ou un chat en Corée du Sud dépend beaucoup de la ville, du quartier et des comportements locaux.
Espaces de promenade et lieux « pet-friendly »
Les grandes agglomérations offrent de plus en plus de lieux accueillant les animaux :
– parcs urbains comme le Seoul Forest, avec des chemins dédiés aux chiens ;
– berges du fleuve Han, très fréquentées par les promeneurs de chiens (la laisse est obligatoire) ;
– cafés et restaurants acceptant les animaux, souvent signalés par le panneau « 반려동물 출입 가능 » ;
– centres commerciaux et musées ouverts aux animaux dans certaines conditions (par exemple, The Hyundai Seoul, certains sites culturels et jardins).
Dans certaines copropriétés, des votes en assemblée ont conduit à l’interdiction totale de promener des chiens dans les parcs résidentiels. Cette décision radicale est souvent une réponse aux conflits récurrents concernant le manque de propreté (déjections non ramassées) et les nuisances sonores (aboiements) causés par certains animaux.
Solitude de l’animal et services associés
Les animaux coréens restent en moyenne seuls à la maison près de six heures par jour. Ce constat a fait exploser le marché :
– des caméras et babyphones pour animaux ;
– des applications de suivi, de promenade à la demande, de gardiennage ;
– des chaînes de télévision et contenus en streaming dédiés aux chiens et chats.
Dans les grandes villes, on trouve de nombreux services dédiés aux animaux de compagnie, comme le toilettage, les pensions ou hôtels, et les aires de jeux couvertes. Une clientèle est prête à y dépenser pour le confort de ses compagnons.
Adoption, protection animale et abandons
Pour ceux qui envisagent d’adopter sur place plutôt que d’importer un animal, des associations comme CARE, KARA, BAPS, BFFA, ou divers refuges municipaux (Séoul, Busan, Daejeon, Jeju, etc.) proposent des chiens et chats souvent abandonnés ou rescapés de situations difficiles.
Chaque année, plus de 100 000 animaux sont abandonnés, tandis que les adoptions restent bien plus faibles. Le gouvernement subventionne en partie les adoptions (au moins 100 000 wons par animal adopté) et finance une politique de capture-stérilisation-relâchement pour les chats errants (TNR).
L’abandon est passible d’amendes allant jusqu’à 3 millions de wons, avec possibilité d’enquête policière. Malgré ces sanctions, les pics d’abandons surviennent souvent au début de l’été, période de départs en vacances.
Conseils spécifiques pour les expatriés et familles militaires
Les militaires et civils rattachés aux bases américaines disposent de dispositifs particuliers, mais aussi de contraintes supplémentaires.
Particularités des familles sous statut militaire
Pour les militaires américains :
Les animaux ne peuvent pas être transportés sur les vols AMC et nécessitent l’usage de compagnies commerciales. Des formulaires spécifiques, comme pour désigner un représentant sur un vol Patriot Express vers Osan Air Base, peuvent être requis. Certaines bases (Osan, Yongsan) disposent de chenils militaires et de structures vétérinaires offrant des soins de base, mais pas systématiquement de chirurgie lourde ou d’urgence 24h/24. L’abandon d’un animal peut entraîner des sanctions disciplinaires sous l’Uniform Code of Military Justice.
En cas de Non-combatant Evacuation Operation (NEO), le nombre de chiens et chats pouvant être évacués est limité (deux par famille), et le transport n’est jamais garanti.
Ressources locales utiles
Les familles étrangères peuvent s’appuyer sur :
– les cliniques anglophones proches des bases (Pyeongtaek, Osan, Daegu, etc.) ;
– les groupes Facebook comme « Everything Paws Korea » ou des communautés de quartier ;
– les blogs d’expatriés et plateformes d’information sur la vie autour des bases, qui recensent souvent les vétérinaires, pensions, pet-taxis et boutiques spécialisées.
Conclusion : réussir son expatriation avec un animal en Corée du Sud
Expatrier son animal de compagnie en Corée du Sud impose de conjuguer rigueur administrative, préparation sanitaire minutieuse et adaptation culturelle. La chaîne minimalement nécessaire — puce ISO, vaccination antirabique correcte, titrage valide, certificat de santé endossé — doit être anticipée des mois à l’avance, en lien étroit avec votre vétérinaire et, si besoin, une société de relocation spécialisée.
Avant le départ, renseignez-vous précisément sur les règles de quarantaine, les obligations d’enregistrement, ainsi que les contraintes liées au logement et au transport pour éviter les mauvaises surprises. Une fois sur place, notez que l’offre de services vétérinaires et d’établissements « pet-friendly » est en forte croissance, particulièrement dans les grandes villes. Cependant, la recherche d’un logement adapté et la gestion du budget nécessitent une vigilance constante.
En respectant les réglementations coréennes, en adoptant les codes de conduite locaux (laisse, propreté, muselière quand elle est requise) et en anticipant aussi un éventuel futur départ, il est tout à fait possible de construire, en Corée du Sud, une vie confortable et enrichissante pour vous et votre compagnon à quatre pattes.
Un retraité de 62 ans, avec un patrimoine financier supérieur à un million d’euros bien structuré en Europe, souhaitait changer de résidence fiscale pour optimiser sa charge imposable et diversifier ses investissements, tout en gardant un lien avec la France. Budget alloué : 10 000 euros pour l’accompagnement complet (conseil fiscal, formalités administratives, délocalisation et structuration patrimoniale), sans vente forcée d’actifs.
Après analyse de plusieurs destinations attractives (Corée du Sud, Singapour, Thaïlande, Émirats), la stratégie retenue a consisté à cibler la Corée du Sud pour sa fiscalité attractive sur certains revenus étrangers déclarés, ses conventions de non-double imposition avec la France, son système de santé performant et son environnement économique dynamique, tout en offrant un coût de vie inférieur à Paris dans plusieurs quartiers de Séoul. La mission a inclus : audit fiscal pré‑expatriation (exit tax ou non, report d’imposition), obtention du visa long séjour puis de la résidence, affiliation au système local de santé, transfert de résidence bancaire, plan de rupture des liens fiscaux français (183 jours/an hors France, centre d’intérêts économiques), mise en relation avec un réseau local bilingue (avocat, immigration, agent immobilier) et intégration patrimoniale globale.
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