Étudier en Corée du Sud séduit de plus en plus d’étudiants du monde entier. Pays ultra-connecté, laboratoire géant d’innovations technologiques, scène culturelle dopée par la vague Hallyu (K‑pop, K‑dramas, cinéma, littérature), la Corée du Sud est passée en quelques années du statut de destination “de niche” à celui de véritable hub international pour l’enseignement supérieur. Plus de 200 000 étudiants étrangers y étudient déjà, et le gouvernement s’est fixé pour objectif d’en attirer 300 000 à l’horizon 2027.
Au-delà de l’image glamour, poursuivre des études supérieures en Corée du Sud implique de considérer plusieurs aspects pratiques : le coût des études, les démarches de visa, l’adaptation culturelle, la recherche de logement, la souscription d’une assurance santé, la possibilité d’un travail à temps partiel et les perspectives professionnelles après l’obtention du diplôme. Une préparation minutieuse est essentielle.
Pourquoi choisir la Corée du Sud pour ses études
La Corée du Sud s’est imposée comme une destination d’études pour plusieurs raisons combinées. D’abord, la qualité de son système universitaire. Le pays figure dans le haut du classement mondial en termes de compétitivité de l’enseignement supérieur, et six de ses universités se situent dans le top 100 du QS World University Rankings. Les célèbres universités dites “SKY” — Seoul National University, Korea University et Yonsei University — concentrent une grande partie des élites politiques et économiques du pays.
Année où la Corée du Sud s’est classée première au Bloomberg Global Innovation Index.
Le pays a par ailleurs massivement investi dans l’internationalisation de ses universités. De plus en plus de programmes sont entièrement enseignés en anglais, parfois à 100 % dans certains établissements de science et de technologie. On estime qu’environ un tiers des cours universitaires sont aujourd’hui dispensés en anglais. Des campus internationaux et des Graduate Schools of International Studies (GSIS) dédiées aux études internationales ont vu le jour à Yonsei, Korea University, Sogang, Ajou, Ewha et ailleurs.
Comparée aux pays anglo-saxons, la Corée du Sud reste relativement abordable. Les frais de scolarité dans les universités publiques sont souvent bien inférieurs à ceux des grandes capitales occidentales, et le coût de la vie y est généralement 30 à 40 % plus bas.
Enfin, l’attractivité culturelle joue un rôle majeur. Le “soft power” coréen, largement porté par la pop culture et les technologies, place le pays en tête de certains indices internationaux d’influence culturelle. La possibilité de vivre au cœur de cette culture tout en construisant un profil académique et professionnel international est un moteur puissant pour des étudiants venus d’Asie, d’Europe, d’Afrique et d’Amérique.
Panorama des universités et des filières
L’enseignement supérieur coréen compte près de 400 établissements post‑baccalauréat, avec un éventail large : universités nationales, universités privées prestigieuses, instituts de science et technologie, écoles de commerce internationales, universités régionales abordables. Pour un projet d’études, il est essentiel de distinguer quelques grands profils d’institutions.
Grandes universités de recherche et “SKY”
Seoul National University (SNU), souvent décrite comme le “Harvard de la Corée”, figure autour de la 30e place mondiale. Elle offre plus d’une centaine de programmes de master et de doctorat, couvrant les sciences humaines et sociales, les sciences naturelles, l’agriculture, l’ingénierie, la médecine, les arts et de nombreux programmes interdisciplinaires (neurosciences, bio‑informatique, urbanisme, etc.). Environ 15 % des étudiants de premier cycle sont internationaux, ce qui favorise un environnement cosmopolite.
Outre l’Université nationale de Séoul, le groupe d’élite « SKY » comprend Korea University et Yonsei University. Situées à Séoul et classées parmi les 100 meilleures universités mondiales, elles comptent 8 à 12 % d’étudiants internationaux en licence. Leurs Graduate Schools of International Studies proposent des masters en anglais dans des domaines comme le commerce international, les relations internationales ou les études coréennes. De plus, leurs MBA globaux, comme ceux de Yonsei ou de SKKU (Sungkyunkwan University, souvent associée), dispensés en anglais, sont régulièrement classés parmi les meilleurs d’Asie.
Instituts de science et de technologie
La Corée a développé un réseau d’instituts d’excellence en sciences et ingénierie. KAIST à Daejeon, POSTECH à Pohang, GIST à Gwangju et UNIST à Ulsan figurent parmi les institutions les plus innovantes du pays. KAIST est fréquemment surnommée le “MIT coréen” et a fait le choix d’un enseignement très largement anglophone. GIST et UNIST, de leur côté, proposent la totalité de leurs cours en anglais, ce qui attire un public international de masters et doctorats en sciences, ingénierie, IA, matériaux, énergie, etc.
Ces établissements se distinguent par de forts liens avec l’industrie, des laboratoires très bien financés, et des bourses généreuses pour les étudiants de niveau master et doctoral, souvent conditionnées à une participation active aux projets de recherche.
Universités spécialisées et écoles de commerce
Plusieurs universités coréennes ciblent des niches spécifiques : Hankuk University of Foreign Studies (HUFS) est un acteur majeur des études linguistiques et régionales, avec 45 langues proposées ; Korea National University of Arts (K‑Arts) se concentre sur les arts visuels, la musique, le cinéma ; Ewha Womans University est une grande université féminine avec une forte orientation internationale.
Plusieurs grandes écoles de commerce sud-coréennes proposent des BBA et MBA en anglais avec une orientation asiatique. Parmi elles, on trouve SolBridge International School of Business, SKKU Global School of Business, KAIST College of Business, Sogang Business School ainsi que les GSIS (Graduate School of International Studies) de Yonsei et Korea University. Ces programmes se concentrent souvent sur des domaines comme le commerce international, la finance ou le management technologique. Certains, comme ceux de SolBridge, exigent même que les diplômés maîtrisent le coréen ou le chinois à l’issue de leur formation pour être immédiatement opérationnels.
Universités régionales et options plus abordables
Toutes les ambitions ne passent pas par Séoul. Des universités nationales régionales comme Chonnam National University à Gwangju, Pusan National University à Busan, Jeonbuk National University ou encore Kangwon National University proposent des formations solides, notamment en sciences, agriculture, ingénierie ou lettres, avec des frais de scolarité et un coût de la vie nettement plus bas qu’à Séoul.
Chonnam National University, par exemple, est souvent citée comme l’une des universités les plus abordables pour les étudiants internationaux, tout en offrant des formations reconnues et un campus agréable.
Langue d’enseignement et prérequis linguistiques
Pour un étudiant international, la question de la langue est centrale. La Corée a fortement développé ses cursus en anglais, en particulier au niveau master et doctorat. Dans les universités de science et technologie (KAIST, POSTECH, GIST, UNIST) et de nombreux programmes en business et études internationales, l’anglais est aujourd’hui la langue principale d’enseignement. Les exigences typiques pour l’admission vont souvent de TOEFL iBT 80 à 90 ou IELTS 5,5 à 6,5.
Le niveau 5 de TOPIK est le seuil à partir duquel les avantages des bourses universitaires augmentent considérablement.
Même pour les étudiants acceptés sur la base de leurs compétences en anglais, la réalité quotidienne impose un minimum de coréen. Les recherches montrent que de nombreux étudiants étrangers, surpris par le niveau d’anglais limité dans la vie de tous les jours, se heurtent rapidement à la barrière linguistique pour les démarches administratives, les sites universitaires, les petits boulots, les courses ou la vie sociale. Ceux qui arrivent avec un intérêt préalable pour la langue et la culture coréennes, et une base en coréen, vivent généralement une adaptation plus fluide et établissent plus facilement des relations sur place.
Visas étudiants et démarches administratives
Pour suivre un diplôme de licence, master ou doctorat en Corée du Sud, le visa principal est le D‑2. Les études de langue ou formations non diplômantes relèvent du visa D‑4. Au sein du D‑2, des sous‑catégories existent (D‑2‑2 pour la licence, D‑2‑3 pour le master, D‑2‑4 pour le doctorat, D‑2‑6 pour les échanges, D‑2‑8 pour les programmes courts d’été ou d’hiver).
Pour obtenir un visa étudiant D-2 pour la Corée, vous devez d’abord être admis dans une université reconnue, qui vous fournira un Certificate of Admission (CoA). La demande au consulat nécessite : un passeport valide, le formulaire officiel, une photo d’identité récente, cette lettre d’admission, vos diplômes et relevés de notes, ainsi qu’une preuve de ressources financières couvrant la première année d’études.
Les montants exacts varient, mais une exigence fréquente tourne autour de 20 000 000 KRW sur un compte (ou équivalent en bourse, prêt, etc.), ce qui correspond aux estimations de frais de scolarité et de vie pour une année. Les frais de dossier consulaire dépendent du pays et du type de visa (en général entre 40 et 90 USD pour une entrée simple ou multiple).
Les étudiants de certaines nationalités doivent fournir un certificat de test de tuberculose et des diplômes légalisés. Les délais de traitement étant variables (de quelques jours à plusieurs semaines), il est impératif d’anticiper la demande deux à trois mois avant le début du semestre.
Une fois arrivé en Corée, tout étudiant séjournant plus de 90 jours doit demander une Alien Registration Card (ARC) auprès d’un office d’immigration, dans les 90 jours suivant l’entrée. Cette carte est indispensable pour de nombreuses démarches : ouvrir un compte bancaire, souscrire un abonnement téléphonique, s’inscrire à l’assurance santé nationale, signer certaines formes de contrat de logement. Les frais d’émission tournent autour de 30 000 KRW.
Frais de scolarité et budget d’études
Les frais de scolarité en Corée du Sud varient considérablement selon le type d’établissement (public ou privé), la discipline (les sciences et ingénieries coûtent souvent plus cher que les lettres) et le niveau (licence, master, doctorat). On distingue habituellement les grandes fourchettes suivantes, par semestre :
| Niveau d’études | Fourchette moyenne par semestre (KRW) |
|---|---|
| Licence (undergraduate) | 2 400 000 – 6 500 000 |
| Master | 3 270 000 – 7 500 000 |
| Doctorat | 4 000 000 – 8 500 000 |
À titre indicatif, les universités publiques se situent souvent entre 2 000 000 et 5 000 000 KRW par an, tandis que les grandes universités privées peuvent facilement atteindre 6 000 000 à 15 000 000 KRW annuels, ou davantage pour certains MBA. Un semestre de licence à Séoul dans une université publique tourne en moyenne autour de 4 000 000 KRW.
Coût moyen d’un trimestre de cours de coréen dans un centre universitaire à Séoul, en dollars américains.
À ces frais s’ajoutent les dépenses liées à la vie courante : logement, alimentation, transports, assurance santé, loisirs, fournitures universitaires. Il est courant d’estimer le budget mensuel d’un étudiant entre 800 000 et 1 500 000 KRW, hors frais de scolarité. Les premiers mois, les dépenses peuvent grimper à 1 500 000 – 3 000 000 KRW en raison des dépôts de garantie, de l’installation, de l’équipement de base et du téléphone.
Un aperçu comparatif par ville illustre la diversité des coûts :
| Ville | Budget mensuel estimé (KRW) – logement inclus |
|---|---|
| Séoul | 1 310 000 – 2 500 000 |
| Busan | 1 020 000 – 1 800 000 |
| Daegu | 890 000 – 1 600 000 |
| Gwangju | 680 000 – 1 380 000 |
| Daejeon | 710 000 – 1 455 000 |
| Incheon | 1 020 000 – 1 480 000 |
Séoul est environ 30 % plus chère que le reste du pays selon certaines estimations, tandis que les villes universitaires régionales offrent des conditions financières plus souples, sans sacrifier la qualité de l’enseignement.
Logement étudiant : options et coûts
La question du logement constitue l’un des principaux défis pour les étudiants internationaux en Corée. Une enquête citée indique même que la recherche de logement est perçue comme un problème majeur après l’arrivée. Le marché est varié, avec des formules adaptées à quasiment tous les budgets, mais souvent au prix de compromis sur l’espace, la durée de contrat ou les règles de vie.
Résidences universitaires
Les dortoirs universitaires représentent l’option la plus économique et la plus simple pour un grand nombre d’étudiants étrangers. Les loyers mensuels se situent en général entre 350 000 et 1 000 000 KRW, souvent avec les charges (eau, électricité, chauffage, internet) incluses. Certaines universités facturent au semestre, avec des tarifs typiques compris entre 500 000 et 2 000 000 KRW selon le type de chambre (simple, double, triple).
Exemple concret des logements étudiants disponibles sur le campus, avec équipements et fourchettes de prix.
Chambres meublées avec accès cuisine, salles communes, salle de sport et laverie. Prix semestriel : environ 780 000 KRW pour un lit en chambre triple masculine.
Chambres meublées avec accès cuisine, salles communes, salle de sport et laverie. Prix semestriel : près de 2 000 000 KRW pour une chambre individuelle.
Tarifs réduits disponibles pour les sessions d’été ou d’hiver dans l’ensemble des résidences.
Les avantages des dortoirs sont la proximité du campus, la présence d’autres étudiants internationaux, un environnement sécurisé et des coûts prévisibles. Les inconvénients peuvent être des règles strictes (couvre‑feux, contrôle des invités), un espace restreint et parfois une certaine ségrégation culturelle dans la répartition des chambres, ce qui limite les interactions avec les étudiants coréens.
Goshiwon et logements très économiques
Les goshiwon (고시원) sont de minuscules chambres privées, souvent situées près des universités et pensées initialement pour les candidats aux concours. Ils offrent une solution très bon marché : entre 300 000 et 800 000 KRW par mois, parfois avec les charges, le Wi‑Fi et même du riz et du kimchi en libre accès. La plupart n’exigent pas de dépôt de garantie, ce qui évite un gros investissement initial.
En contrepartie, la superficie est souvent limitée à quelques mètres carrés, sans véritable cuisine ni salle de bain privée (installations partagées). Pour un étudiant au budget serré ou en séjour de courte durée, cela peut toutefois constituer une option efficace.
Les share houses et colocations permettent de partager un appartement ou une maison avec d’autres étudiants, coréens ou étrangers. Les loyers se situent typiquement entre 350 000 et 500 000 KRW par mois (charges souvent incluses), avec un dépôt équivalent à un ou deux mois de loyer. Le cadre est souvent plus convivial, les engagements de durée plus flexibles, et la barrière linguistique moindre dans les logements qui ciblent spécifiquement les étrangers.
Les studios (one‑room, 원룸) et officetels (오피스텔) offrent davantage de confort et d’autonomie, mais à un coût plus élevé. Un studio commence autour de 500 000 KRW par mois et peut monter au‑delà de 1 500 000 KRW dans les quartiers centraux de Séoul. Les officetels, modernes et bien équipés, se situent souvent entre 700 000 et 1 200 000 KRW par mois, avec des dépôts de plusieurs millions de wons.
Le marché locatif coréen repose principalement sur deux systèmes. Le plus courant combine un dépôt de garantie (보증금, key money) et un loyer mensuel (월세), où un dépôt plus élevé permet de négocier un loyer plus bas. L’autre système, le jeonse (전세), exige un dépôt très important (souvent des dizaines de milliers de dollars) en échange d’un loyer très réduit ou nul, mais il est généralement inaccessible aux étudiants.
Au‑delà des loyers, il faut intégrer le coût des charges et de l’installation. Les factures d’électricité, gaz, eau et ordures tournent entre 100 000 et 250 000 KRW par mois selon la saison ; l’internet haut débit coûte 25 000 à 40 000 KRW ; un forfait mobile avec données se situe entre 30 000 et 60 000 KRW. Meubler un logement non équipé peut exiger un budget initial de 500 000 à 2 000 000 KRW.
Stratégies pour trouver un logement
Les étudiants peuvent s’appuyer sur plusieurs canaux : services logement de l’université, applications immobilières (Zigbang, Dabang, Peter Pan), agences (부동산) qui prennent une commission, groupes Facebook de type “Housing in Seoul”, plateformes spécialisées pour étrangers comme Enkostay, ou encore l’aide d’associations étudiantes et de centres pour étrangers.
Il est recommandé de commencer les recherches 2 à 3 mois avant d’arriver, de toujours visiter le logement avant de signer et, si possible, de se faire accompagner par un coréanophone pour éviter les malentendus contractuels. Les autorités rappellent également l’obligation de signaler tout changement d’adresse à l’immigration dans les 14 jours, faute de quoi des amendes peuvent s’appliquer.
Coût de la vie, transports, santé et loisirs
Une fois le logement réglé, le poste de dépenses le plus important est l’alimentation. Un budget mensuel raisonnable pour un étudiant varie entre 200 000 et 650 000 KRW, selon qu’il cuisine beaucoup ou mange fréquemment à l’extérieur. Un repas dans un restaurant simple coûte en moyenne 8 000 à 12 000 KRW, tandis que les cantines universitaires proposent des plateaux entre 5 000 et 15 000 KRW. La street food — tteokbokki, kimbap, hotteok, etc. — reste très abordable, souvent entre 2 000 et 4 000 KRW la portion.
Le coût minimum d’un trajet en métro ou en bus à Séoul, en wons coréens.
Pour les sorties et loisirs, il faut aussi prévoir une enveloppe. Un billet de cinéma se facture 12 000 à 15 000 KRW, une séance de noraebang (karaoké) entre 5 000 et 20 000 KRW de l’heure, un abonnement à la salle de sport 50 000 à 90 000 KRW par mois. Les concerts de K‑pop, selon l’artiste et la catégorie de places, partent généralement de 150 000 KRW et peuvent grimper beaucoup plus haut.
Un résumé des principaux postes de dépense mensuels, hors logement, peut se présenter ainsi :
| Poste de dépense | Fourchette mensuelle (KRW) |
|---|---|
| Nourriture & courses | 200 000 – 650 000 |
| Transports | 40 000 – 150 000 |
| Utilities (élec, gaz, eau) | 100 000 – 250 000 |
| Internet | 25 000 – 40 000 |
| Forfait mobile | 30 000 – 60 000 |
| Assurance santé (NHIS) | 70 000 – 120 000 environ |
| Loisirs & sorties | 100 000 – 200 000 |
Au total, un étudiant qui vit frugalement dans une ville moyenne pourra parfois s’en sortir autour de 800 000 KRW par mois, tandis qu’un étudiant à Séoul en logement privé dépassera facilement 1 500 000 KRW.
Assurance santé obligatoire et prise en charge médicale
Un point souvent méconnu avant le départ concerne l’assurance santé. Depuis quelques années, tous les étudiants internationaux qui séjournent en Corée du Sud plus de six mois sont automatiquement affiliés au National Health Insurance Service (NHIS) une fois leur enregistrement d’étranger finalisé. L’inscription est automatique dès que l’ARC est délivrée ; elle ne peut pas être évitée en prétendant disposer d’une assurance privée au pays d’origine, sauf cas très particuliers (accords bilatéraux avec certains pays, fonctionnaires internationaux, etc.).
La cotisation mensuelle pour les étudiants est généralement de 70 000 à 80 000 KRW, bien que des calculs temporaires basés sur les revenus puissent l’augmenter. Les factures sont envoyées mensuellement et doivent être payées avant la date limite pour éviter des pénalités, une suspension de couverture et des complications pour le renouvellement du visa.
En échange, les étudiants bénéficient des mêmes droits que les citoyens coréens pour les soins de santé couverts : médecine générale, hôpitaux, soins dentaires de base, médecine traditionnelle, examens de santé périodiques, suivis de grossesse et d’accouchement, etc. Le système fonctionne sur la base de tickets modérateurs : pour une consultation externe, l’assuré paie une partie (30 à 60 % du coût selon le type de structure) et la NHIS règle le reste ; pour une hospitalisation, la quote‑part est généralement de 20 %, réduite à 5‑10 % pour certains cancers et maladies rares.
L’ARC (Alien Registration Card) nécessaire pour accéder à la NHIS (assurance maladie nationale) met 6 à 8 semaines à être délivrée. Pendant cette période, l’étudiant n’est pas couvert. Il est donc fortement recommandé de souscrire une assurance voyage ou privée pour les 2-3 premiers mois. Certaines universités proposent des assurances de groupe à bas coût pour cette période (ex. : environ 50 à 110 USD pour 6 mois).
Ne pas payer ses cotisations NHIS entraîne des conséquences lourdes : suspension des remboursements, impossibilité de prolonger le visa étudiant, voire saisie d’actifs à terme. La régularisation intégrale des arriérés est le seul moyen de rétablir les droits, et les dépenses de santé engagées pendant une période d’impayé ne sont pas remboursées rétroactivement.
Bourses et aides financières
La Corée du Sud, consciente de la concurrence internationale pour attirer les meilleurs profils, a mis en place un arsenal de bourses pour les étudiants étrangers. Le pilier de ce dispositif est la Global Korea Scholarship (GKS), aussi connue sous le nom de Korean Government Scholarship Program (KGSP).
Global Korea Scholarship (GKS)
La GKS est une bourse intégralement financée par l’État coréen et gérée par le National Institute for International Education (NIIED). Elle couvre les programmes de licence, master, doctorat, ainsi qu’un volet de recherche. Pour la cohorte 2024, le gouvernement a prévu environ 2 200 places, réparties entre filières de premier cycle et cycles supérieurs, même si ces quotas varient légèrement selon les sources et les années.
Cette bourse est particulièrement attractive car elle prend en charge la quasi‑totalité des frais : billet d’avion aller‑retour, exonération complète des frais de scolarité, allocation mensuelle de 900 000 à 1 100 000 KRW selon le niveau, coûts de la formation linguistique en coréen (souvent une année obligatoire avant l’entrée dans le programme académique), assurance santé, et parfois prime d’installation, allocation de recherche, prise en charge des frais de TOPIK pour encourager l’apprentissage de la langue.
Les candidatures au Korean Government Scholarship Program (KGSP) se font via deux voies : la piste ‘Ambassade’ (auprès de l’ambassade de Corée de votre pays) et la piste ‘Université’ (via un établissement coréen partenaire). L’ambassade permet de choisir jusqu’à trois universités, avec une répartition entre établissements de type A et B. Pour être éligible, vous devez être de nationalité non coréenne (ainsi que vos parents), avoir moins de 25 ans pour une licence ou moins de 40 ans pour un master/doctorat, et détenir une moyenne générale d’au moins 80 %.
Un bonus de points est accordé aux candidats justifiant d’un TOPIK niveau 3 ou plus, aux descendants directs de vétérans de la guerre de Corée, ou à ceux qui choisissent des disciplines scientifiques et d’ingénierie. La sélection est très compétitive, mais les perspectives offertes — formation gratuite, immersion longue, réseau d’anciens — en font l’un des dispositifs les plus recherchés par les candidats étrangers.
Bourses universitaires et fondations
Au‑delà de GKS, la plupart des grandes universités coréennes proposent leurs propres programmes de bourses aux étudiants internationaux, parfois à l’entrée, parfois en fonction des performances académiques. Ces bourses peuvent couvrir de 30 % à 100 % des frais de scolarité et inclure des allocations mensuelles, un logement subventionné ou une prise en charge de l’assurance.
Parmi les nombreux programmes, on trouve les bourses Global KU de Korea University, le SNU Global Scholarship à Seoul National University, les bourses internationales de KAIST, POSTECH, GIST ou UNIST pour les étudiants en master et doctorat, les bourses d’Ewha pour étudiantes étrangères, ou encore les bourses TOPIK‑dépendantes de Konkuk ou Kyung Hee University. À Sogang University, les meilleurs candidats admis dans la catégorie “Admissions Scholarship I” peuvent se voir offrir huit semestres complets de scolarité.
Des fondations et grandes entreprises complètent ce paysage : POSCO TJ Park Foundation attribue des bourses à des dizaines d’étudiants asiatiques de master ou doctorat, la Korea Foundation soutient les étudiants en études coréennes, la Samsung Dream Scholarship Foundation, la Daewoong Foundation ou diverses fondations municipales offrent également des aides ciblées. Dans certains programmes de master en études internationales, comme à Korea University GSIS, des bourses peuvent couvrir de 50 % à 100 % des frais de scolarité selon le dossier.
Pour un candidat, la stratégie consiste souvent à combiner plusieurs sources : une bourse gouvernementale ou universitaire principale, des aides ponctuelles (conférences, projets de recherche) et, éventuellement, des revenus de travail à temps partiel.
Travail à temps partiel pendant les études
Le visa étudiant D‑2 autorise le travail à temps partiel sous conditions. Il ne s’agit pas d’un droit automatique : l’étudiant doit obtenir l’accord de son université (souvent via le bureau des affaires internationales ou un Global Services Center) puis la validation de l’office d’immigration. La demande s’appuie sur un formulaire spécifique de “Part‑Time Work of Foreign Student” signé par l’employeur, accompagné d’un contrat de travail, de relevés de notes, de justificatifs de langue et de copies des pièces d’identité de l’employeur.
Pour être éligible, il faut généralement justifier d’une assiduité suffisante en cours, d’une moyenne minimale (GPA) proche de C (2,0/4,0) et ne pas dépasser un nombre défini de semestres d’inscription. Des compétences en coréen, attestées par un test TOPIK, peuvent être requises pour obtenir un quota d’heures de cours plus élevé.
Les plafonds d’heures dépendent du niveau d’études et de la maîtrise linguistique. Dans de nombreux cas, un étudiant de licence peut travailler jusqu’à 20 heures par semaine en période de semestre, tandis que les étudiants de master ou doctorat peuvent monter à 30 heures. Les week‑ends, jours fériés et périodes de vacances ne sont souvent pas soumis à un plafond strict, ce qui permet de travailler à temps plein durant l’été ou l’hiver. En revanche, travailler sans autorisation ou dépasser les limites peut conduire à des amendes, voire à l’annulation du visa et à l’expulsion en cas de récidive.
Le salaire horaire minimum pour de nombreux emplois étudiants qualifiés en Corée du Sud, comme le tutorat en anglais, commence à partir de 11 000 KRW.
Pour autant, le travail à temps partiel ne suffit généralement pas à financer entièrement les études et le coût de la vie, surtout dans les grandes villes. Il doit être envisagé comme un complément et un levier d’intégration linguistique et culturelle, plutôt que comme l’unique pilier financier d’un projet d’études.
Vivre et s’adapter : défis culturels et soutien disponible
Les études empiriques sur les étudiants internationaux en Corée du Sud montrent que l’expérience est souvent marquée par une alternance de phases. Une première période d’euphorie, portée par l’excitation de la découverte, peut laisser place à un “choc culturel” plus ou moins prononcé : barrière linguistique, rythme académique intense, solitude, difficulté à créer des liens avec les étudiants coréens, parfois discrimination subtile.
Les obstacles linguistiques impactent concrètement la vie quotidienne (courses, utilisation des sites universitaires en coréen, compréhension des notices, recherche de petits boulots). De nombreux étudiants constatent que la société coréenne est moins anglophone que prévu. Par ailleurs, les étudiants issus de pays non occidentaux rapportent plus fréquemment des expériences de traitements différenciés, que ce soit dans les transports, en classe, ou lors de la recherche d’un logement ou d’un emploi.
Le système universitaire coréen lui‑même est marqué par une forte hiérarchie, un respect important de l’autorité et un rythme de travail très exigeant, symbolisé par le fameux “ppalli‑ppalli” (vite‑vite). Certains doctorants évoquent de longues heures de laboratoire, une pression constante pour produire des résultats de recherche et une réduction du temps de sommeil, ce qui accentue le stress et la fatigue psychologique.
Les universités proposent divers services d’accompagnement : conseil psychologique, programmes de parrainage (buddy/mentorat), cours de coréen adaptés (incluant nuances hiérarchiques et registres de politesse), ateliers de communication interculturelle et clubs de rencontre. Des interventions comme la thérapie cognitivo-comportementale sont également recommandées pour gérer le stress et l’anxiété.
Pour un futur étudiant, se préparer en amont est un facteur clé de réussite : lire attentivement les documents pré‑départ fournis par l’université, échanger avec d’anciens étudiants, utiliser des applications d’apprentissage du coréen (Duolingo, Drops, etc.), se renseigner sur les normes sociales (usage des honorifiques, codes de politesse, relations en groupe) permet d’amortir considérablement le choc initial.
Après le diplôme : perspectives professionnelles et visas post‑études
Obtenir un diplôme en Corée du Sud ne signifie pas forcément rentrer immédiatement dans son pays d’origine. Le gouvernement coréen affiche sa volonté de retenir un certain nombre de diplômés étrangers pour soutenir son économie et pallier les effets du vieillissement démographique. Des voies de visa existent spécifiquement pour la recherche d’emploi et l’installation plus durable.
Le visa D-10, ou ‘Job Seeker Visa’, permet de rester en Corée après ses études pour chercher un emploi ou préparer un projet entrepreneurial. D’une durée initiale de 6 mois renouvelable (jusqu’à 2 ans maximum), son attribution repose sur un système de points. Les critères évalués sont l’âge, le niveau d’études, l’expérience professionnelle, la maîtrise du coréen (score TOPIK), la participation aux programmes d’intégration (KIIP) et l’expérience d’études antérieures en Corée. Les diplômés récents d’un cycle supérieur en université coréenne avec un bon niveau de TOPIK ont un avantage significatif.
Une fois un emploi trouvé, le passage se fait vers une catégorie de visa de travail E (E‑1 pour les professeurs, E‑2 pour les enseignants de langue étrangère, E‑3 pour la recherche, E‑5 pour les professions qualifiées, E‑7 pour les “talents spéciaux” dans des domaines spécialisés, etc.). L’E‑7 est particulièrement prisé des professionnels qualifiés dans la technologie, l’ingénierie, la finance ou le management.
Après un certain temps, il est possible de demander un visa de résidence (F‑2) ou de résidence permanente (F‑5). Les conditions incluent un nombre d’années de séjour requis, un niveau de revenu suffisant, un bon score de points (pour certains visas F‑2) et souvent une attestation de niveau de coréen (KIIP ou TOPIK). La résidence permanente offre une grande liberté professionnelle, la possibilité de créer une entreprise et certains droits civiques locaux après quelques années.
Les débouchés professionnels pour les diplômés internationaux sont multiples : grands groupes industriels et technologiques, start‑ups, centres de recherche, universités, secteur culturel et créatif (musique, cinéma, jeux vidéo), tourisme et hôtellerie, organisations internationales basées en Corée. Dans la pratique, la maîtrise du coréen reste un atout décisif pour la plupart des postes, à l’exception de quelques environnements de travail très internationaux où l’anglais domine.
Construire un projet d’études réaliste en Corée du Sud
Étudier en Corée du Sud, c’est donc articuler plusieurs dimensions : l’attrait intellectuel et culturel, l’exigence académique, la gestion fine d’un budget non négligeable, les contraintes administratives, l’effort d’intégration linguistique et les perspectives à moyen terme.
Concrètement, un projet solide repose sur quelques axes :
Pour réussir son expérience universitaire en Corée du Sud, une préparation minutieuse est essentielle. Il faut d’abord choisir sa filière et son université en fonction de son profil, de son niveau en anglais ou en coréen, de ses ressources financières et de ses objectifs professionnels. Anticipez tous les coûts réels, au-delà des frais d’inscription : logement (y compris les dépôts de garantie), installation, assurance santé, transport, matériel d’étude, voyages et imprévus. Explorez systématiquement toutes les bourses disponibles (gouvernementales comme le GKS, universitaires, ou issues de fondations et entreprises privées) en respectant leurs critères et calendriers. Préparez votre apprentissage du coréen en amont, même pour un cursus en anglais, afin de gagner en autonomie au quotidien et d’augmenter vos chances sur le marché du travail local. Renseignez-vous sur les dispositifs d’appui aux étudiants internationaux proposés par votre université (conseil psychologique, programme de parrainage, cours de coréen, services carrière) et n’hésitez pas à les utiliser. Enfin, envisagez dès le départ le ‘jour d’après’ (retour au pays, poursuite en doctorat, insertion professionnelle en Corée ou ailleurs) et choisissez votre programme (académique ou professionnel, type de mémoire, spécialité) en conséquence.
La Corée du Sud, par la combinaison de ses universités performantes, de ses technologies de pointe, de son offre de bourses et de la vitalité de sa culture, est devenue une option sérieuse pour les étudiants qui souhaitent une expérience d’études véritablement globale. À condition d’en comprendre les exigences et d’y entrer avec un projet clair et bien préparé, poursuivre des études supérieures à l’étranger en Corée du Sud peut constituer un levier puissant pour une carrière internationale et une ouverture culturelle durable.
Un futur retraité de 62 ans, disposant de plus d’un million d’euros de patrimoine financier bien structuré en Europe, souhaitait changer de résidence fiscale vers la Corée du Sud pour optimiser sa charge imposable, accéder à de nouveaux marchés asiatiques et diversifier ses investissements, tout en conservant un lien avec la France. Budget alloué : 10 000 € pour un accompagnement complet (conseil fiscal, formalités administratives, délocalisation et structuration patrimoniale), sans vente forcée d’actifs.
Après analyse de plusieurs destinations attractives (Corée du Sud, Singapour, Thaïlande, Émirats), la stratégie retenue a consisté à cibler la Corée du Sud pour son traitement fiscal favorable des revenus financiers étrangers, son réseau étendu de conventions fiscales, un environnement économique très dynamique et un coût de la vie encore inférieur à Paris hors Séoul intra-muros. La mission a inclus : audit fiscal pré‑expatriation (exit tax, report d’imposition), obtention du visa de long séjour approprié (investisseur ou D‑8), organisation de la couverture santé locale (NHI) et coordination avec CPAM, transfert de résidence bancaire, plan de rupture des liens fiscaux français, mise en relation avec un réseau local (avocat, immigration, conseiller bilingue) et intégration patrimoniale globale (analyse et éventuelle restructuration).
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