Vivre en Corée du Sud fait rêver beaucoup d’expatriés : dynamisme économique, scène culturelle portée par la K‑pop et les K‑dramas, transports ultra‑efficaces, sécurité élevée. Mais une question revient systématiquement avant le départ : combien ça coûte vraiment d’y vivre au quotidien ?
Contrairement à l’idée reçue, la vie en Corée du Sud n’est pas systématiquement chère. Si le logement peut être coûteux dans certains quartiers de Séoul, les transports, la nourriture locale et de nombreux services restent abordables. Avec un budget adapté et l’adoption de quelques habitudes locales, il est possible de vivre confortablement et même d’économiser.
Aperçu général du coût de la vie pour un expatrié
Dans l’ensemble du pays, on estime qu’un expatrié seul dépense en moyenne entre 652 000 ₩ (environ 470 $) et 1,6 million de ₩ par mois, hors loyer dans les cas les plus bas, loyer inclus dans les grandes villes pour les valeurs hautes. Pour une famille de quatre personnes, les dépenses mensuelles hors loyer tournent autour de 2,3 millions de ₩ (environ 1 650 $).
Budget mensuel moyen pour une famille de quatre personnes en Corée du Sud, tous postes de dépenses confondus.
Le pays se situe dans la moyenne haute de l’Asie mais reste, globalement, plus abordable que Singapour ou les grandes villes japonaises, tout en restant plus cher que la Chine ou l’Inde. Par rapport à la France, le coût de la vie est estimé environ 3 % plus bas, même si le pouvoir d’achat français reste légèrement supérieur.
Séoul, Busan, Incheon : trois visages du budget expatrié
Le coût de la vie en Corée du Sud dépend énormément de la ville et du quartier. Séoul domine le classement des villes les plus chères du pays, mais l’écart avec d’autres métropoles comme Busan ou Incheon est significatif, surtout pour les loyers.
Comparaison rapide des grandes villes
Voici un tableau de synthèse pour un expatrié seul, loyer et charges compris, dans trois grandes villes :
| Ville | Coût mensuel total approx. | Loyer + charges (1 pers.) | Rang national (coût) | Rang mondial (Livingcost.org) |
|---|---|---|---|---|
| Séoul | ≈ 1 600 000 ₩ (≈ 1 411 $) | ≈ 743 000 ₩ (≈ 657 $) | 1ᵉʳ sur 87 | 2788ᵉ sur 9294 |
| Busan | ≈ 1 356 000 ₩ (≈ 1 194 $) | ≈ 476 000 ₩ (≈ 422 $) | parmi les plus chères | ~ milieu de classement |
| Incheon | ≈ 1 344 000 ₩ (≈ 1 184 $) | ≈ 454 000 ₩ (≈ 402 $) | très élevée | comparable à Busan |
On voit tout de suite le poids du logement : à niveau de vie similaire, Busan et Incheon permettent de réduire sensiblement le budget loyer par rapport à Séoul.
Détail des postes de dépenses à Séoul, Busan et Incheon
Un autre jeu de données permet de comparer plus finement la structure du budget mensuel par poste (logement, nourriture, transport, etc.) :
| Poste | Séoul (₩ / mois) | Busan (₩ / mois) | Incheon (₩ / mois) |
|---|---|---|---|
| Logement (loyer) | 300 000 à 1 000 000+ | ≈ 476 000 | ≈ 454 000 |
| Charges (moyenne) | ≈ 160 000 | ≈ 160 000 | ≈ 160 000 |
| Nourriture / restos | ≈ 500 000 | ≈ 450 000 | ≈ 450 000 |
| Transport | ≈ 70 000 | ≈ 60 000 | ≈ 60 000 |
| Santé (courante) | ≈ 150 000 | ≈ 150 000 | ≈ 150 000 |
| Loisirs | ≈ 150 000 | ≈ 120 000 | ≈ 120 000 |
| Total approx. | ≈ 1 600 000 | ≈ 1 356 000 | ≈ 1 344 000 |
Dans les trois villes, la structure du budget reste proche : logement et nourriture forment le socle des dépenses, mais la part du loyer est clairement plus lourde à Séoul.
Logement : le vrai nerf de la guerre
Pour les expatriés, le poste logement est de loin le plus sensible. C’est lui qui fait grimper Séoul dans le top 30 % des villes les plus chères du monde. Non seulement les loyers sont élevés dans les quartiers centraux, mais le système de dépôt de garantie (le fameux “key money”) peut surprendre.
Types de logements et réalités du marché
Dans les grandes villes coréennes, la quasi‑totalité des résidents vivent en appartement. Les maisons individuelles avec jardin sont rarissimes et se réservent en général aux très hauts revenus (PDG de grands groupes, acteurs célèbres…) ou aux zones périurbaines et rurales.
Les principaux types de biens que rencontreront les expatriés :
– appartements classiques, de surface variable, souvent dans de grands ensembles ;
– officetels, studios ou petits T1/T2 pouvant combiner usage résidentiel et professionnel, très répandus chez les jeunes actifs ;
– villas (billa), petits immeubles de moins de six étages, souvent plus anciens, un peu en retrait des centres, sans ascenseur mais plus spacieux et souvent moins chers ;
– goshiwon, micro‑chambres meublées avec salle de bain privée ou commune, très prisées des étudiants et travailleurs au budget limité ;
– colocations ou shared houses, qui gagnent en popularité auprès des jeunes et des expatriés.
La surface est généralement exprimée en pyeong (평), une unité propre à la Corée : 1 pyeong correspond à environ 3,3 m². Attention : les annonces incluent parfois dans ce calcul les parties communes et les balcons.
Niveau des loyers à Séoul et dans le reste du pays
Les chiffres varient selon la source, mais toutes convergent vers une même idée : Séoul est nettement plus chère que les autres villes coréennes, avec d’importants écarts selon le quartier.
Pour un appartement d’une chambre :
Aperçu des fourchettes de loyer pour les appartements à Séoul, du centre-ville aux zones périphériques.
Un appartement 1‑bedroom se loue généralement entre 800 000 et 1 500 000 ₩ par mois. Les biens les plus recherchés peuvent atteindre 3 000 000 ₩.
Les loyers sont généralement plus abordables, avec des fourchettes situées entre 500 000 et 1 000 000 ₩ par mois.
Peut descendre à 300 000 ₩ dans les zones éloignées, mais dépasser 1 000 000 ₩ dans des quartiers comme Gangnam, Hongdae ou Mapo.
Dans d’autres grandes villes, les niveaux sont plus doux :
– Busan : un 1‑bedroom en centre‑ville tourne autour de 650 000 ₩, et un studio dans un quartier animé comme Seomyeon ou près de Gwangalli Beach se trouve souvent entre 450 000 et 650 000 ₩ ;
– Incheon : un 1‑bedroom en centre‑ville se situe en moyenne vers 525 000 ₩, et autour de 375 000 ₩ en dehors du centre ;
– Daegu ou Daejeon : on trouve des appartements d’une chambre en centre‑ville aux alentours de 400 $ par mois, parfois moins.
Au niveau national, les moyennes suivantes ressortent pour les appartements :
| Type d’appartement | Centre‑ville (moyenne) | Périphérie (moyenne) |
|---|---|---|
| 1 chambre | ≈ 720 000 ₩ | ≈ 490 000 ₩ |
| 3 chambres | ≈ 2 150 000 ₩ | ≈ 1 250 000 ₩ |
Cela donne un repère solide pour situer son futur loyer, même si la qualité du bâtiment, l’année de construction et la proximité des transports font varier la note.
Achat immobilier : un marché très tendu
Acheter un bien est possible pour les étrangers et n’est pas plus compliqué que pour les locaux sur le plan administratif. En revanche, c’est extrêmement coûteux dans les grandes agglomérations, au point que la plupart des expatriés se contentent de louer.
À Séoul, les prix moyens cités pour l’achat d’un appartement tournent autour de :
– 25 millions de ₩ par m² en zone urbaine centrale (environ 19 000 $) ;
– 14 millions de ₩ par m² en dehors du centre (environ 10 000 $).
Dans certains quartiers prestigieux comme Gangnam à Séoul, les prix de l’immobilier peuvent largement dépasser les moyennes nationales. En comparaison, dans d’autres grandes villes comme Busan, les prix en centre-ville restent élevés mais moins extrêmes, avec une mention autour de 8 888 $/m².
Le système de dépôt : wolse, jeonse et banjeonse
Le système locatif coréen a de quoi dérouter un nouvel arrivant. Trois formules dominent :
– wolse : c’est l’équivalent du système occidental classique. On verse un dépôt (souvent l’équivalent de deux mois de loyer, mais parfois 5 à 10 millions de ₩ ou plus), puis on paie un loyer mensuel. Le dépôt est restitué en fin de bail si le logement est rendu en bon état ;
– jeonse : système typiquement coréen, dans lequel le locataire verse un énorme dépôt — souvent 50 à 80 % de la valeur du bien, soit des dizaines voire des centaines de millions de ₩ — et ne paie ensuite quasiment pas ou pas de loyer mensuel. Le propriétaire fait fructifier ce capital, et le restitue à la fin du bail. Ce mécanisme, très encadré par la loi, est courant chez les locaux mais reste peu accessible aux expatriés, faute de capacité d’emprunt suffisante ;
– banjeonse : formule hybride avec un dépôt conséquent (mais inférieur au jeonse) et un loyer réduit.
Les annonces affichent généralement le montant du dépôt puis le loyer, par exemple “500/45” pour 5 millions de ₩ de dépôt et 450 000 ₩ de loyer mensuel. On peut négocier en jouant sur ce ratio : plus on met de “key money”, plus on peut tenter de faire baisser le loyer.
Pour un petit studio dans un officetel, un dépôt courant est de 5 à 10 millions de ₩, parfois plus dans les quartiers prisés. À l’extrémité, certains appartements de standing peuvent exiger des dépôts qui dépassent les 200 millions de ₩ en jeonse.
Frais annexes : maintenance et charges
En plus du loyer, il faut compter le gwanlibi, les frais de maintenance de l’immeuble. Ils couvrent en général la sécurité, le nettoyage, l’ascenseur, parfois l’Internet ou la télévision câblée. La moyenne se situe autour de 100 000 ₩ par mois.
L’eau, le gaz et l’électricité sont rarement inclus dans le loyer (gwanlibi). De plus, les charges de copropriété annoncées peuvent être partielles. Il est essentiel d’ajouter ces factures au budget et de clarifier précisément ce qui est inclus avec l’agent immobilier (budongsan).
Trouver un logement : délais, démarches et pièges
Le marché locatif est rapide : à Séoul comme dans d’autres villes, on peut trouver un appartement en une à deux semaines, voire moins. Il est recommandé de débuter les visites environ un mois avant la date souhaitée d’emménagement.
La plupart des agences et des sites d’annonces fonctionnent en coréen. La barrière de la langue est réelle pour négocier, comprendre le contrat ou déceler les clauses importantes. Il existe toutefois des agents anglophones, à rechercher en amont, notamment dans les quartiers très fréquentés par les étrangers.
Les documents habituellement demandés :
– passeport et visa valable ;
– carte d’enregistrement d’étranger (Alien Registration Card, ARC) ;
– justificatif d’emploi et de revenus (contrat de travail, fiches de paie ou relevés bancaires) ;
– pour les étudiants, certificat d’inscription et carte d’étudiant.
Sans emploi en Corée, on peut louer, mais il faudra souvent fournir des garanties supplémentaires, voire un garant local. Certains expatriés commencent par un Airbnb ou un appart‑hôtel pour un mois, le temps de trouver un bail long terme.
Les escroqueries existent : offres trop belles pour être vraies, demandes de virement du dépôt avant signature du contrat, propriétaires pressants. Les mêmes règles de prudence qu’ailleurs s’appliquent : visite en personne, contrat écrit, paiement via des canaux traçables, présence d’un agent reconnu.
Charges et factures : un poste maîtrisable, mais variable selon la saison
Les coûts de gaz, d’électricité, d’eau, d’Internet et de téléphonie sont globalement raisonnables en Corée du Sud, surtout par rapport aux niveaux de salaire locaux. Mais certains pics saisonniers (chauffage au sol en hiver, climatisation en été) peuvent surprendre.
Électricité, gaz, eau : combien prévoir ?
Les estimations varient selon la taille du logement, le nombre de personnes et les habitudes de consommation, mais on peut dégager quelques repères :
Pour un studio occupé par une personne, les factures d’électricité varient généralement entre 20 000 et 70 000 ₩ par mois. Pour une famille de quatre personnes, la facture d’électricité estivale (due à la climatisation) peut s’élever entre 140 000 et 170 000 ₩, tandis qu’en hiver, l’utilisation du chauffage peut la faire grimper entre 120 000 et 145 000 ₩. Le coût du gaz est faible en intersaison (environ 10 000 ₩ par mois), mais peut dépasser 100 000 ₩ au cœur de l’hiver en raison de l’utilisation du chauffage par le sol (ondol). L’eau reste l’élément le moins cher, avec des factures souvent comprises entre 5 000 et 20 000 ₩ par mois pour un studio.
Au global, les factures “de base” (électricité, chauffage, eau, ordures) pour un appartement de 85 m² peuvent osciller entre 150 000 et 350 000 ₩, avec une moyenne autour de 220 000–250 000 ₩ selon plusieurs sources. Pour un studio d’environ 45 m², on se situe plutôt autour de 115 000–130 000 ₩.
Internet, téléphone et TV
La Corée du Sud est célèbre pour la rapidité de son Internet. Et la bonne nouvelle, c’est que cette performance ne coûte pas particulièrement cher.
Pour un foyer standard, on retrouve généralement les prix suivants :
– abonnement Internet haut débit (60 Mbps ou plus, données illimitées) : 30 000 à 50 000 ₩ par mois, certaines sources évoquent même autour de 30 500 ₩ (≈ 21 €) ;
– forfait smartphone avec appels et environ 10 Go de data : 30 000 à 40 000 ₩ par mois, parfois un peu plus pour des formules “illimitées” ou premium ;
– pack Internet + TV câblée : souvent dans la fourchette 30 000–50 000 ₩, selon les options et les opérateurs.
Budget mensuel fréquent pour les utilités (électricité, gaz, eau, Internet, téléphone) d’un expatrié seul en Corée du Sud.
Comment sont payées les factures ?
Les factures sont en général émises chaque mois, parfois tous les deux mois pour le gaz, par les compagnies d’électricité (KEPCO), de gaz ou les municipalités (eau). Elles arrivent :
– par courrier papier dans la boîte aux lettres ;
– ou par SMS / notification via application ;
– ou encore via le système bancaire en ligne .
Les moyens de paiement possibles :
– appli de banque coréenne ;
– paiement au guichet ou à un distributeur automatique de banque ;
– paiement dans les supérettes (CU, GS25, 7‑Eleven, Emart24) ;
– prélèvement automatique.
Les factures sont en coréen, mais les hotlines de KEPCO ou des services municipaux proposent souvent une assistance en anglais. Les étrangers sans compte bancaire coréen peuvent se débrouiller en payant en cash dans les convenience stores, ou en demandant l’aide de leur propriétaire.
Transports : un point fort incontestable du budget
Pour un expatrié, les transports publics sont l’un des meilleurs rapports qualité‑prix de la vie en Corée du Sud. Métros, bus, trains à grande vitesse, taxis abordables : tout concourt à réduire le besoin de posséder une voiture, même en famille.
Métro et bus : pas chers, fiables et omniprésents
Dans les grandes villes comme Séoul, Busan, Incheon, Daegu ou Daejeon, les réseaux de métro et de bus couvrent la quasi‑totalité des quartiers. Le paiement se fait majoritairement par carte de transport rechargeable (T‑money, Cashbee, etc.), que l’on utilise en “tap & go”.
Sur Séoul, les tarifs sont structurés de façon assez simple :
– trajet de base métro ou bus : entre 1 250 et 2 000 ₩ selon la distance et le type de ligne, la plupart des trajets urbains restant autour de 1 400–1 500 ₩ ;
– système de correspondances gratuites entre bus et métro dans une certaine limite de temps (en général 30 minutes, 1 heure la nuit) ;
– réduction de 100 ₩ environ par trajet si on utilise une carte de transport au lieu de payer en espèces.
Coût mensuel d’un pass ‘Climate Card’ à Séoul pour des trajets illimités en métro et bus.
Les bus sont colorés et tarifés selon leur rôle :
– bus bleus et verts : lignes principales et de quartier, autour de 1 500 ₩ ;
– bus jaunes (circulaires) : environ 1 400 ₩ ;
– bus rouges express : environ 3 000 ₩ ;
– bus de nuit : autour de 2 500 ₩.
Trains et bus longue distance
Pour les déplacements interurbains, le pays dispose :
– du KTX, train à grande vitesse qui relie Séoul à Busan en un peu plus de deux heures, pour un billet autour de 50 000–60 000 ₩ ;
– de trains régionaux plus lents mais moins chers, où un Séoul–Busan peut tomber autour de 28 000 ₩ ;
– de réseaux de bus express confortables, souvent un peu moins chers que le KTX : un trajet Séoul–Busan se trouve couramment entre 20 000 et 30 000 ₩.
Les voyageurs fréquents peuvent acheter un Korea Rail Pass (KR Pass) offrant plusieurs jours de voyages illimités en KTX, avec des formules flexibles (2 jours, 4 jours, etc.) entre 121 000 et 210 000 ₩ selon la durée.
Taxis : bon rapport qualité‑prix pour les trajets courts
Les taxis coréens restent bon marché si on les compare à ceux de Londres, New York ou Singapour. À Séoul, la course commence généralement autour de 4 800 ₩ pour environ 1,6 km, puis le compteur augmente au fil des mètres et du temps.
Une course moyenne entre deux quartiers (ex: Itaewon–Jamsil) coûte environ 15 000 ₩. De nuit, entre 22h et 4h environ, une surtaxe s’applique et les tarifs augmentent. Les taxis « deluxe » ou jumbo, plus spacieux, ont un tarif de départ d’environ 7 000 ₩.
Dans les comparaisons internationales, le kilomètre de taxi en Corée du Sud est environ 67 % moins cher qu’aux États‑Unis, et le temps d’attente d’une heure coûte environ 8,2 $, nettement en deçà des grandes capitales occidentales.
Les applications comme Kakao T ou UT (Uber en version coréenne) facilitent la commande et le paiement, même sans parler coréen.
Voiture personnelle : un luxe rarement indispensable
Avec un litre d’essence autour de 1 650 ₩ (≈ 1,13 €) et des coûts annexes (assurance, entretien, stationnement), posséder une voiture est possible mais rarement nécessaire dans les grandes villes. La plupart des expatriés s’en passent, surtout à Séoul, où les transports publics sont très performants.
Un expatrié qui choisirait de posséder une voiture peut prévoir un budget mensuel carburant + assurance + entretien autour de 220 000 ₩, en fonction de l’usage. Pour la très grande majorité, ce poste peut être ramené à zéro.
Nourriture : manger local pour vivre bien et à bon prix
Sur le terrain de la nourriture, la Corée du Sud réserve une bonne surprise aux expatriés qui acceptent de “vivre comme un local”. Manger coréen, fréquenter les petits restaurants de quartier et les marchés est souvent plus économique que cuisiner soi‑même, surtout quand on vit seul.
Manger au restaurant : du street food bon marché aux restos haut de gamme
Le spectre des prix en restauration est très large, mais on peut dégager plusieurs niveaux :
– restauration très bon marché : gimbap, soupes, petits plats simples entre 1 000 et 3 000 ₩ — parfait pour un snack ou un déjeuner ultra‑économique ;
– petit restaurant local : un plat simple revient souvent entre 5 000 et 7 000 ₩ (ramyeon, kimbap varié, soupe tofu, etc.) ;
– restaurant coréen standard : la plupart des repas complets se situent entre 10 000 et 15 000 ₩ par personne (bibimbap, jjigae, barbecue de base, etc.) ;
– restaurant étranger : la note monte facilement à 20 000 ₩ ou plus par personne, notamment pour la cuisine occidentale ou les restaurants à la mode.
Concrètement, quelques exemples de prix typiques :
Le gimbap, un en-cas populaire, coûte entre 2 000 et 4 000 ₩ en Corée du Sud.
Les fast‑foods internationaux (McDonald’s & co.) tournent souvent autour de 7 000–10 000 ₩ le menu. Un repas dans un restaurant de gamme moyenne pour deux personnes, entrée–plat–dessert, est fréquemment facturé 40 000–60 000 ₩.
Comparé aux États‑Unis, un repas dans un restaurant bon marché en Corée du Sud est environ 65 % moins cher, et un menu chez un fast‑food coûte presque deux fois moins.
Faire ses courses : attention aux fruits et aux produits importés
Pour ceux qui préfèrent cuisiner, ou les familles, le supermarché et les marchés de quartier deviennent un passage obligé. Les prix restent raisonnables sur de nombreux produits de base, mais certains aliments — notamment les fruits, la viande de bœuf ou les produits importés — peuvent vite alourdir la facture.
Quelques repères de prix moyens :
– lait (1 L) : autour de 2 900–3 000 ₩ ;
– riz (1 kg) : environ 4 600 ₩ ;
– œufs (12) : environ 4 500–5 700 ₩ ;
– poulet (1 kg) : entre 12 000 et 14 500 ₩ ;
– bœuf (1 kg, rond) : souvent plus de 40 000–50 000 ₩ ;
– pommes (1 kg) : environ 9 000–10 700 ₩ ;
– bananes (1 kg) : 3 000–4 800 ₩ ;
– pommes de terre (1 kg) : environ 5 000–5 600 ₩.
Le prix en won d’une bière locale en bouteille de 500 ml dans un supermarché en Corée du Sud.
Les fruits sont régulièrement cités comme particulièrement chers, surtout si l’on consomme beaucoup de fruits frais au quotidien. Quant aux produits typiquement occidentaux (fromage, charcuterie, pains spéciaux, café de spécialité), ils affichent des prix largement supérieurs à ceux des États‑Unis ou de l’Europe.
Supermarchés, marchés et convenience stores
Le type d’enseigne influe aussi sur le budget alimentaire :
– grandes chaînes (E‑Mart, Lotte Mart, Homeplus) : choix large mais pas toujours les moins chers sur tout ;
– marchés traditionnels : souvent 30 à 50 % moins chers que les supermarchés sur les légumes, le poisson ou certaines viandes ;
– convenience stores (GS25, CU, 7‑Eleven, Emart24) : parfaits pour les repas rapides (kimbap, ramyeon, bento à 3 000–8 000 ₩), mais un peu plus chers sur les produits de base.
Pour un expatrié seul qui alterne repas au restaurant bon marché, street food et courses de base, un budget mensuel de l’ordre de 300 000 à 500 000 ₩ est fréquent. Pour une famille, on dépassera vite ces montants si l’on consomme beaucoup de produits importés.
Santé : système performant, coûts maîtrisés mais à anticiper
La Corée du Sud dispose d’un système de santé de très haut niveau, avec un accès généralisé aux soins via l’Assurance Santé Nationale (National Health Insurance, NHI). Pour les expatriés, cela se traduit par une combinaison de cotisations obligatoires et de co‑paiements relativement modestes sur la plupart des actes.
Assurance santé nationale : une obligation après six mois
Tout résident étranger qui reste plus de six mois en Corée du Sud doit s’affilier à la NHI. La cotisation, souvent prélevée directement sur le salaire, tourne autour de 5 à 7 % du revenu brut, partagée entre l’employeur et l’employé. En pratique, beaucoup d’expatriés paient entre 100 000 et 120 000 ₩ par mois de cotisation.
La NHI couvre généralement 50 à 80 % des frais médicaux, selon le type d’acte et la catégorie de soins. Le reste est à la charge du patient sous forme de co‑paiement :
Le coût moyen d’un check-up complet en Corée du Sud est d’environ 147 000 ₩.
L’hospitalisation n’est pas gratuite, mais les tarifs restent contenus :
– chambre privée : 200 000 à 480 000 ₩ par nuit ;
– chambre semi‑privée : 50 000 à 150 000 ₩ par nuit ;
– salle commune : aux alentours de 200 000 ₩.
Pour la chirurgie, les coûts bruts sont plus élevés : 3,5 millions de ₩ environ pour une appendicectomie, près de 10 millions pour une ablation de la vésicule biliaire, entre 14 et 35 millions de ₩ pour une prothèse de genou, jusqu’à 25 millions pour une hanche. La part effectivement payée par le patient dépend de la couverture (publique et, le cas échéant, privée).
Assurance privée complémentaire
Compte tenu de ces montants, beaucoup d’expatriés optent pour une assurance privée complémentaire (par exemple via Allianz, Cigna ou d’autres assureurs internationaux). Ce type de contrat, qui vient couvrir la part à la charge du patient ou offrir des garanties supplémentaires (rapatriement, soins dans des cliniques internationales, etc.), coûte souvent entre 100 000 et 200 000 ₩ par mois selon l’âge et l’état de santé.
Il est fréquent que les entreprises proposent une couverture médicale privée dans le package d’expatriation, notamment pour les cadres de haut niveau.
Budget santé dans le quotidien
Pour un expatrié en bonne santé, un budget mensuel réaliste pour la santé comprend :
– la cotisation à la NHI : autour de 100 000–120 000 ₩ ;
– quelques consultations et médicaments courants : 20 000–50 000 ₩ en moyenne si l’on va peu chez le médecin ;
– éventuellement une assurance privée : 100 000–200 000 ₩.
Dans les estimations de coût de vie à Séoul, Busan ou Incheon, on trouve fréquemment une ligne “santé” autour de 150 000 ₩ par mois pour un adulte. Le poste augmente évidement en cas de maladie chronique ou de chirurgie.
Les loisirs, la culture et la vie sociale sont loin d’être hors de prix en Corée du Sud, ce qui permet de profiter pleinement de l’expérience sans exploser son budget mensuel.
Cinéma, sport, sorties
Quelques ordres de grandeur :
– billet de cinéma : 10 000 à 12 000 ₩, auxquels s’ajoutent facilement 10 000 ₩ de snacks si l’on se laisse tenter ;
– match de baseball ou de football : billets d’entrée dès 10 000 ₩ pour les places les moins chères ;
– salle de sport : de 30 000 à 100 000 ₩ par mois, avec une moyenne autour de 70 000–80 000 ₩ dans les quartiers centraux.
Les noraebang (salles de karaoké) sont un loisir national : les cabines à pièces coûtent souvent 1 000 ₩ pour trois chansons, ce qui permet une soirée bon marché avec des amis.
Les spas publics (jjimjilbang) sont une option populaire et économique. Pour environ 10 000–15 000 ₩ l’entrée, vous avez accès pour plusieurs heures aux bains, saunas et salles de repos. C’est une excellente façon de se détendre tout en réduisant votre consommation d’eau chaude et de chauffage à la maison, particulièrement utile en hiver.
Vêtements et biens de consommation
Pour les vêtements, le spectre est large. On trouve : vêtements pour hommes, vêtements pour femmes, vêtements pour enfants, vêtements de sport, vêtements de cérémonie, vêtements de travail, accessoires de mode, chaussures, vêtements d’extérieur, vêtements en coton, vêtements en laine.
– des T‑shirts autour de 5 000 ₩ sur certains marchés ou dans les petites boutiques ;
– des jeans dans les 20 000 ₩ pour les gammes basiques ;
– des marques internationales (Levi’s, Nike, Adidas) beaucoup plus chères, les jeans Levi’s pouvant dépasser 70 000 ₩ et les baskets de sport souvent au‑delà de 100 000 ₩.
Les biens de consommation courante sont globalement abordables : un tube de dentifrice tourne autour de 1 900 ₩, un paquet de quatre rouleaux de papier toilette environ 4 800 ₩, une lessive liquide (3 L) autour de 8 300 ₩. Une coupe de cheveux simple dans un salon de quartier peut coûter moins de 10 000 ₩ ; dans un salon fréquenté par les expatriés, on parle plutôt de 25 000 à 30 000 ₩ ou plus.
Salaire nécessaire pour vivre confortablement
À combien doit s’élever le salaire mensuel pour qu’un expatrié vive confortablement en Corée du Sud ? Les études convergent vers quelques repères :
Un revenu mensuel d’environ 5 millions de ₩ est considéré comme confortable pour une famille de quatre personnes en Corée du Sud, hors frais d’école internationale.
Le salaire moyen en Corée du Sud se situe globalement entre 3,5 et 4,5 millions de ₩ par mois, avec de fortes disparités selon les secteurs (finance, technologie, ingénierie en haut du panier, par exemple). Un contrat de professeur d’anglais tourne souvent entre 1,86 et 3 millions de ₩, mais comprend fréquemment le logement ou une allocation de loyer, ainsi que parfois les billets d’avion.
Il est possible de vivre avec un budget de 1 million de ₩ par mois, mais cela suppose de résider dans une petite ville ou en campagne, d’opter pour un logement de type goshiwon ou colocation, de manger presque exclusivement local et d’éviter les loisirs coûteux. À Séoul, un tel budget serait extrêmement serré.
Étudiants internationaux et familles : des contraintes spécifiques
Pour les étudiants étrangers, la Corée du Sud est une destination académique attractive, avec des frais de scolarité plutôt compétitifs par rapport à l’Amérique du Nord ou au Royaume‑Uni, mais un coût de vie nettement supérieur à celui de l’Inde ou de nombreux pays d’Asie du Sud‑Est.
Les études de coût mentionnent pour un étudiant international :
Aperçu des principaux postes de dépenses pour un étudiant international, basé sur des estimations moyennes en wons coréens (₩).
Un loyer en dortoir ou sur le campus coûte environ 500 000 ₩ par mois.
Le budget pour la nourriture (hors loyer) se situe généralement entre 200 000 et 300 000 ₩ par mois.
Un abonnement mensuel pour les transports en commun coûte environ 60 000 ₩.
Comptez environ 60 000 ₩ pour un forfait mobile et 30 000 ₩ pour un accès Internet.
Les dépenses de santé, incluant une assurance, sont estimées à environ 120 000 ₩ par mois.
Pour les familles avec enfants scolarisés en école internationale, la donne change radicalement : les frais de scolarité annuels tournent fréquemment entre 20 et 40 millions de ₩ par enfant, parfois davantage dans certaines écoles prestigieuses à Séoul ou sur l’île de Jeju. Ces montants ne sont pas intégrés dans les budgets moyens de coût de la vie et doivent faire l’objet d’un calcul séparé. Pour beaucoup de familles expatriées, ces frais sont pris en charge partiellement ou totalement par l’employeur.
La Corée du Sud est‑elle chère pour un expatrié ?
La réponse dépend à la fois de la ville choisie, du style de vie et du niveau de revenu.
– Séoul est indéniablement chère en matière de logement, surtout dans ses quartiers centraux et branchés. Les dépôts de garantie et les prix au mètre carré la placent au niveau de nombreuses grandes métropoles mondiales.
– En revanche, la plupart des dépenses du quotidien — transport public, street food, petits restaurants coréens, loisirs populaires, Internet — restent très abordables, parfois nettement plus que dans les pays occidentaux.
– Busan, Incheon, Daegu, Daejeon ou Gwangju offrent un compromis intéressant : un niveau de vie confortable, des loyers plus bas et l’accès à des infrastructures modernes, tout en restant moins saturés que la capitale.
– Enfin, dans les petites villes et les zones rurales, le coût de la vie chute sensiblement, au prix d’une offre culturelle et d’emplois plus restreinte.
En “vivant à la coréenne” — c’est‑à‑dire en privilégiant la nourriture locale, en utilisant massivement les transports en commun, en choisissant un logement raisonnable hors des quartiers les plus prestigieux et en adoptant quelques astuces d’économie d’énergie — un expatrié peut vivre très correctement en Corée du Sud sans exploser son budget.
À l’inverse, maintenir un style de vie purement occidental (consommer surtout des produits importés, vivre en grand appartement au cœur de Gangnam, multiplier taxis et voyages en avion, inscrire ses enfants en école internationale) transformera rapidement la Corée du Sud en destination haut de gamme.
L’essentiel est donc d’aborder ce projet avec un budget réaliste :
Pour une personne seule à Séoul, visez un minimum de 2,5 à 3 millions de ₩ net par mois pour un bon confort. Prévoyez un budget supplémentaire important pour une famille, surtout avec une scolarisation internationale. Notez qu’en choisissant une ville comme Busan ou Daegu plutôt que Séoul, vous pouvez réduire significativement vos coûts mensuels sans sacrifier votre qualité de vie.
En résumé, la Corée du Sud n’est pas le pays le moins cher d’Asie, mais son excellent niveau d’infrastructures, sa sécurité, la qualité de son système de santé et la modération de nombreux coûts du quotidien en font une destination tout à fait accessible pour un expatrié bien préparé, surtout si l’on accepte de composer avec les spécificités du logement et du système de dépôt de garantie.
Un retraité de 62 ans, avec un patrimoine financier supérieur à un million d’euros bien structuré en Europe, souhaitait changer de résidence fiscale pour optimiser sa charge imposable et diversifier ses investissements, tout en maintenant un lien avec la France. Budget alloué : 10 000 euros pour l’accompagnement complet (conseil fiscal, formalités administratives, délocalisation et structuration patrimoniale), sans vente forcée d’actifs.
Après analyse de plusieurs destinations attractives (Corée du Sud, Singapour, Thaïlande, Émirats), la stratégie retenue a consisté à cibler la Corée du Sud pour son régime favorable aux revenus de source étrangère, sa fiscalité compétitive sur certains investissements et son environnement économique très développé (Séoul, hub technologique et financier en Asie). La mission a inclus : audit fiscal pré‑expatriation (exit tax ou non, report d’imposition), obtention du visa de long séjour et du statut de résident, détachement CNAS/CPAM, transfert de résidence bancaire, plan de rupture des liens fiscaux français, mise en relation avec un réseau local (avocat, immigration, consultants bilingues) et intégration patrimoniale. L’accompagnement vise des économies fiscales substantielles, l’accès à de nouvelles opportunités en Asie et la maîtrise des risques (contrôle fiscal français, double imposition via convention FR‑KR, adaptation culturelle).
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