Les démarches administratives pour vivre en Autriche

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

S’installer en Autriche ne se résume pas à faire ses cartons et monter dans un train pour Vienne ou Graz. Le pays est très organisé, et cette rigueur se retrouve dans les démarches administratives qui jalonnent les premiers mois sur place : visas, permis de séjour, enregistrement d’adresse, assurance maladie, ouverture de compte bancaire, obtention d’un numéro fiscal… Tout est encadré, avec des règles différentes selon que l’on est citoyen de l’UE/EEE ou ressortissant d’un pays tiers.

Ce guide propose une vue d’ensemble structurée de ces formalités, en s’appuyant sur le cadre juridique européen et autrichien, et en entrant dans le détail pratique là où les démarches se compliquent le plus.

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Comprendre les grands profils d’expatriés et les règles qui s’appliquent

Avant de remplir le moindre formulaire, il est essentiel d’identifier à quelle catégorie juridique on appartient. L’Autriche distingue clairement les citoyens de l’Union européenne et de l’Espace économique européen des ressortissants de pays tiers, avec des obligations très différentes.

Citoyens UE/EEE/Suisse : liberté de circulation, mais enregistrement obligatoire

Les citoyens de l’UE, de l’EEE (Norvège, Islande, Liechtenstein) et de la Suisse bénéficient de la liberté de circulation. Ils n’ont donc pas besoin de permis de séjour pour s’installer en Autriche, mais ils ne sont pas dispensés de formalités.

Bon à savoir :

Pendant les trois premiers mois, aucun document de séjour n’est requis. Au-delà, une déclaration de séjour est obligatoire, formalisée par un certificat d’enregistrement (Anmeldebescheinigung). Ce document atteste que le séjour respecte les conditions du droit européen (activité, études, ressources, assurance) mais n’est pas un titre de séjour constitutif d’un droit ; il a une valeur déclarative et d’identification.

Les membres de famille ressortissants de l’EEE reçoivent eux aussi ce certificat, tandis que les membres de famille issus de pays tiers obtiennent une carte de séjour spécifique, fondée sur la même directive européenne sur la libre circulation (2004/38/CE).

Ressortissants de pays tiers : visas et permis de séjour

Les personnes qui ne sont ni citoyennes de l’UE, de l’EEE ni de la Suisse sont considérées comme ressortissants de pays tiers. Pour elles, la règle est beaucoup plus stricte :

Exemple :

Pour un séjour touristique ou de courte durée en Autriche, les conditions varient : un voyage sans visa ou un visa Schengen de type C est souvent suffisant pour moins de 90 jours. Pour un séjour entre 90 jours et six mois, un visa national de type D est généralement nécessaire. Au-delà de six mois, l’obtention d’un permis de séjour autrichien est obligatoire.

Cette distinction durée courte / durée longue est fondamentale : si l’on utilise intégralement ses 90 jours de séjour sans visa dans l’espace Schengen, il faut ensuite sortir et déposer la demande de permis depuis l’étranger, auprès d’un consulat autrichien.

Entrer sur le territoire : visas, durées et précautions

Les formalités d’entrée conditionnent ensuite toutes les démarches de résidence. L’Autriche, comme les autres pays Schengen, applique la règle des 90 jours sur toute période de 180 jours.

Les principaux types de visas

Pour les ressortissants de pays tiers, les visas se déclinent en plusieurs catégories, selon le motif du séjour.

Un visa C permet un court séjour (tourisme, visite, prospection). C’est un visa Schengen classique allant jusqu’à 90 jours. Le visa D, lui, est un visa autrichien de long séjour, valable en général de 91 jours à six mois (parfois jusqu’à douze mois dans des cas particuliers, par exemple pour certains programmes). Il existe des mentions particulières, notamment la mention « Erwerb » pour tout visa autorisant un travail, même non rémunéré, comme un stage.

Astuce :

Plusieurs programmes de séjour en France s’appuient sur des visas ou permis dédiés. C’est le cas du visa de chercheur, du permis pour un séjour au pair (catégorie « cas particuliers d’emploi salarié »), et du Working Holiday Visa, accessible aux moins de 30 ans ressortissants de certains pays partenaires.

Conditions communes à la plupart des visas

Les demandes de visa doivent être déposées en personne auprès de l’ambassade ou du consulat autrichien compétent dans le pays de résidence. Il est possible de déposer une demande au plus tôt six mois avant le départ, et il est fortement conseillé de le faire au moins quatre semaines avant la date prévue d’arrivée, les délais de traitement pouvant atteindre plusieurs semaines.

Le dossier type comprend toujours : les documents administratifs nécessaires, les justificatifs de situation, les attestations requises, les formulaires à remplir et les pièces spécifiques selon le dossier.

Attention :

Pour une demande de visa Schengen, il est impératif de fournir un passeport valide, un formulaire de demande complété, des photos conformes aux normes ICAO, et une assurance santé voyage d’au moins 30 000 €. Vous devez également justifier de moyens de subsistance, d’un hébergement et du but précis de votre séjour (travail, études, recherche, etc.).

Pour un premier permis de séjour, une attestation de casier judiciaire est exigée, généralement de moins de trois mois, ainsi qu’une légalisation de certains actes d’état civil par apostille.

Attention au dépassement de séjour

Les séjours au‑delà des 90 jours sans autorisation entraînent des risques importants : amendes, interdiction de retour, voire arrestation et expulsion. Une fois les 90 jours atteints, on ne peut pas régulariser sa situation en déposant une demande de permis depuis l’Autriche si l’on n’y est pas habilité : il faut repartir et déposer la demande depuis l’étranger.

Les permis de séjour pour vivre et travailler en Autriche

Dès lors qu’un projet dépasse six mois, la question du titre de séjour devient centrale. Le système autrichien est très structuré, avec des cartes ciblées par profil : travailleurs hautement qualifiés, chercheurs, étudiants, retraités, membres de famille, etc.

Panorama des principaux titres de séjour

Les titres sont nombreux, mais on peut les regrouper en quelques familles.

Le plus connu est la carte Rouge‑Blanc‑Rouge (Red‑White‑Red Card). Elle cible les travailleurs qualifiés venant exercer une activité salariée ou indépendante (clé pour l’économie, diplômés, fondateurs de start‑up). En principe, elle est délivrée jusqu’à 24 mois et combine droit de séjour et droit de travail, souvent pour un employeur ou un secteur précis.

La carte Rouge‑Blanc‑Rouge Plus est destinée notamment aux membres de famille (conjoint, partenaire enregistré, enfants mineurs) de titulaires d’une carte Rouge‑Blanc‑Rouge, d’une carte bleue UE ou d’autres permis déterminés. Elle donne en général un accès plus large au marché du travail.

La carte bleue UE s’adresse aux travailleurs hautement qualifiés disposant d’un diplôme universitaire et d’une offre d’emploi rémunérée au‑dessus d’un seuil fixé. Elle est en principe valable jusqu’à 24 mois.

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Durée maximale en années pour laquelle un permis de séjour – installation peut être délivré si les conditions d’intégration sont satisfaites.

La catégorie résident de longue durée – UE (« Long‑Term Resident – EU ») vise les personnes présentes sans interruption depuis cinq ans, intégrées et disposant de ressources stables. Ce titre, valable cinq ans, ouvre un droit de séjour durable et un accès plus large au marché du travail.

Enfin, les titres de séjour temporaires (« Aufenthaltsbewilligung ») couvrent des projets limités dans le temps : études, volontariat, détachement intra‑groupe (ICT), mobilité d’étudiants ou de chercheurs, etc., souvent pour douze mois, parfois davantage pour certains programmes étudiants.

Dans tous les cas, les cartes de séjour sont matérialisées par un document plastique au format carte bancaire, distinct du passeport.

Conditions de base communes

Quel que soit le titre, trois conditions reviennent systématiquement : ressources, assurance maladie, logement, auxquelles s’ajoutent des exigences de sécurité et parfois des quotas.

Les autorités exigent un niveau de revenus stable permettant de couvrir ses dépenses sans faire appel à l’aide sociale. Les montants sont alignés sur le « taux de référence de la majoration de compensation » et évoluent chaque année. Pour 2025, il faut ainsi disposer chaque mois, après déduction d’un loyer dépassant 376,27 €, d’au moins :

Situation familialeMontant minimal mensuel (2025)
Personne seule1 273,99 €
Couple marié ou partenaire enregistré2 009,85 €
Par enfant à charge+ 196,57 €

Pour les titres de type « installation – revenu indépendant (sans emploi) », les seuils sont plus élevés (par exemple 2 547,98 € pour une personne seule, 4 019,70 € pour un couple).

Bon à savoir :

Pour un permis de séjour, l’assurance maladie doit être valable en Autriche, offrir une couverture au moins équivalente au système social autrichien, sans plafonds ni délais de carence, et permettre le paiement direct des prestations sur place. Sont acceptées : une assurance publique (liée à un emploi), une assurance volontaire dans le système autrichien ou une police privée conforme. Une simple assurance voyage, bien que nécessaire pour le visa d’entrée, n’est pas suffisante pour le permis de séjour.

S’agissant du logement, il faut prouver un droit légal à un logement conforme aux standards locaux (bail, acte de propriété). Le logement « gratuit mais révocable » ne suffit pas. Certains titres, notamment la carte Rouge‑Blanc‑Rouge, la carte bleue UE ou des permis pour étudiants et chercheurs, dispensent de présenter ce justificatif, mais les coûts de logement sont malgré tout intégrés dans le calcul des ressources.

Les autorités vérifient aussi que le séjour ne crée pas de menace pour l’ordre public, la sécurité ou les relations internationales. Des condamnations, des interdictions d’entrée ou des décisions de retour antérieures peuvent constituer des motifs impératifs de refus. Les mariages simulés ou adoptions fictives à des fins migratoires sont également des causes de rejet.

Enfin, certains titres restent soumis à des quotas annuels, notamment les permis d’installation sans activité professionnelle.

Procédure de première demande et de renouvellement

La première demande de permis de séjour doit en principe être déposée dans le pays de résidence, auprès d’une représentation autrichienne (ambassade ou consulat). L’intéressé ne peut pas introduire sa demande depuis l’Autriche, sauf exceptions prévues par la loi (nationaux dispensés de visa pendant leur séjour, chercheurs, étudiants, certains membres de famille, anciens citoyens autrichiens, etc.).

L’autorité compétente en Autriche est en général le gouverneur de Land, qui délègue au niveau des autorités de district (Bezirkshauptmannschaft) ou des services municipaux (Magistrat). À Vienne, c’est le service municipal MA 35 – Immigration et citoyenneté qui gère ces dossiers.

Autorité compétente en Autriche

Une fois la demande acceptée, le consulat délivre en général un visa D permettant d’entrer sur le territoire et de retirer ensuite la carte de séjour auprès de l’autorité locale.

Pour le renouvellement, la demande s’effectue directement en Autriche auprès de la même autorité. Il est possible de déposer jusqu’à trois mois avant l’expiration du titre. Si la demande est introduite en temps utile, le séjour reste légal pendant toute la durée de traitement, même si l’ancienne carte a expiré entre‑temps. Une demande tardive est traitée comme une nouvelle première demande, sauf si le retard est dû à un événement inévitable.

Les délais de traitement varient selon les titres. En pratique, l’administration dispose de six mois maximum, mais plusieurs types de cartes (Rouge‑Blanc‑Rouge, carte bleue UE, permis de chercheur, ICT) bénéficient de délais cibles plus courts, de l’ordre de huit semaines.

S’enregistrer sur place : Meldezettel, Meldebestätigung et certificat d’enregistrement

Même muni d’un visa et d’un permis, un nouvel arrivant n’est pas vraiment « dans le système » tant qu’il n’a pas enregistré son adresse. Cette étape, souvent sous‑estimée, est pourtant la clé de beaucoup d’autres démarches.

Le Meldezettel : formalité incontournable pour toute personne résidant en Autriche

Toute personne qui s’installe dans un logement en Autriche doit remplir un Meldezettel, le formulaire d’enregistrement de résidence. Cette obligation vaut pour les Autrichiens comme pour les étrangers, pour les déménagements internes comme pour un emménagement en provenance de l’étranger, et pour chaque membre du foyer, enfants compris.

L’enregistrement doit être effectué dans les trois jours suivant l’installation dans le nouveau logement. On ne peut pas le faire avant d’avoir effectivement emménagé. Le formulaire doit être signé à la fois par la personne qui se déclare et par le fournisseur de logement (propriétaire, locataire principal, régie, etc.). En cas de propriété, la signature du propriétaire suffit.

L’autorité enregistre ces données dans le registre central des résidents (Zentrales Melderegister, ZMR) et remet une Meldebestätigung, certificat d’enregistrement utilisé ensuite pour de nombreuses démarches : ouverture de compte bancaire, souscription de contrat de téléphone, inscription à l’université, lien avec les assurances sociales, etc.

Bon à savoir :

Le certificat initial est délivré gratuitement. Pour obtenir des copies supplémentaires, des frais administratifs sont applicables. Le montant de ces frais varie en fonction de la méthode de demande (guichet ou en ligne) et de l’usage prévu du document.

Ne pas se conformer à cette obligation, ou fournir des informations inexactes, constitue une infraction administrative passible d’amendes pouvant aller jusqu’à 726 €, voire 2 180 € en cas de récidive.

Où et comment s’enregistrer ?

À Vienne, l’enregistrement se fait auprès des Meldeservicestellen, les services d’enregistrement situés dans les bureaux de district (Magistratische Bezirksämter). Il existe 19 centres, et il n’est pas nécessaire de se rendre dans celui du district de résidence : n’importe quel centre viennois peut traiter la demande.

Dans les autres villes, l’interlocuteur est le Magistrat, et dans les communes plus petites, la Gemeinde (mairie). Un outil de recherche par code postal aide à trouver le bon bureau.

La démarche peut se faire en personne, par courrier ou via un service de messagerie, mais pas par fax ni par simple e‑mail. Des services en ligne existent pour certains changements de résidence principale, souvent réservés aux personnes disposant d’une identité numérique autrichienne (ID Austria).

Bon à savoir :

Lors d’un départ de logement, il est obligatoire de se désenregistrer (Abmeldung) dans les trois jours avant ou après le départ. À noter : l’enregistrement d’une nouvelle résidence principale en Autriche peut entraîner la radiation automatique de l’ancienne adresse.

Résidence principale et secondaire : un statut qui a des conséquences

Le système distingue la résidence principale (Hauptwohnsitz), centre de vie de la personne (où elle passe l’essentiel de son temps, travaille, scolarise ses enfants), et les résidences secondaires, qui peuvent servir notamment à des fins de loisirs ou de travail ponctuel.

On ne peut avoir qu’une seule résidence principale, mais plusieurs résidences secondaires. Ce statut influence l’accès à certains services (écoles, crèches, permis de stationnement résidentiel, droits de vote locaux, aides locales, etc.).

Les séjours touristiques de courte durée (moins de deux mois dans un hôtel, camping, auberge, etc.) ne nécessitent pas de Meldezettel, l’établissement tenant lui‑même un registre des hôtes.

Certificat d’enregistrement pour les citoyens de l’UE/EEE

En plus du Meldezettel, les citoyens UE/EEE et suisses qui restent plus de trois mois doivent déposer une déclaration de séjour auprès de l’autorité compétente (à Vienne, MA 35). C’est cette démarche qui conduit à la délivrance de l’Anmeldebescheinigung, certificat d’enregistrement au titre de la directive sur la libre circulation.

Ils doivent apporter un passeport ou une carte d’identité valide, une preuve de leur statut (salarié, indépendant, étudiant, personne disposant de ressources suffisantes) et une attestation de couverture maladie. Des frais modérés sont perçus pour émettre ce certificat, généralement entre 15 € et 65 €.

L’assurance maladie : condition légale et pilier du système social

Vivre en Autriche suppose d’être couvert par une assurance santé adaptée. Pour les séjours supérieurs à six mois, la couverture maladie est obligatoire et fait partie des conditions d’obtention ou de renouvellement de la plupart des titres de séjour.

Un système public quasi universel

L’Autriche fonctionne avec un système de santé à deux niveaux, public et privé, mais le socle reste une assurance maladie publique obligatoire, financée par des cotisations sociales. On estime qu’environ 99,9 % de la population résidente est couverte par l’assurance publique.

Pour les salariés, l’affiliation est automatique : l’employeur les inscrit auprès de la caisse compétente et prélève les cotisations sur le salaire, en en payant une part équivalente. En 2025, la cotisation maladie standard représente environ 7,65 % du salaire brut, partageable en gros moitié‑moitié entre employeur et salarié.

Les principaux organismes sont :

OrganismePublic cible principal
ÖGK – Österreichische GesundheitskasseSalariés, apprentis, retraités
BVAEBAgents publics, cheminots, mineurs
SVSIndépendants, professions libérales, agriculteurs

Depuis une réforme structurelle entrée en vigueur en 2020, la plupart des anciennes caisses régionales ou de branche ont été regroupées au sein de l’ÖGK.

Bon à savoir :

Les conjoints, partenaires et enfants peuvent être co‑assurés sous conditions de revenus et de situation familiale. Les enfants sont couverts gratuitement jusqu’à 18 ans (ou 26 ans s’ils étudient). Pour certains conjoints sans enfant, un supplément d’environ 3,4% du revenu brut peut s’appliquer, sauf exonérations (faibles revenus, aidants, etc.).

Pour ceux qui n’ont pas de couverture automatique, des formules de self‑insurance existent : volontariat général, assurance spécifique pour étudiants, indépendants à faibles revenus, aidants familiaux, avec des montants de prime définis chaque année.

La carte E‑card et les démarches pour les étrangers

Une fois affilié, chaque assuré reçoit une E‑card, véritable carte d’accès au système de soins. Elle doit être présentée chez le médecin, à l’hôpital et en pharmacie. Elle intègre aussi la carte européenne d’assurance maladie (EHIC) au dos, utile pour les séjours dans d’autres pays de l’UE.

Attention :

Pour obtenir une E‑card avec photo, les personnes sans nationalité autrichienne doivent se présenter en personne dans un bureau d’enregistrement, sur rendez‑vous généralement, avec une photo d’identité de moins de six mois, leur numéro de sécurité sociale autrichien et un document de voyage valide. Cette démarche est une priorité après l’obtention d’un emploi ou d’une assurance volontaire.

Assurance maladie et permis de séjour

Dans le cadre des demandes de permis de séjour, les autorités examinent attentivement le type de couverture. Une simple assurance voyage avec plafond limité ou franchise importante ne suffit pas. La police doit prendre en charge « tous les risques » avec des prestations similaires à celles de la sécurité sociale autrichienne, sans délai de carence ni plafonds qui laisseraient le demandeur à la charge de l’aide sociale.

Les étudiants internationaux, par exemple, peuvent opter pour la self‑assurance étudiante auprès de l’ÖGK, avec une prime mensuelle autour de 73,48 € en 2025, à condition d’être inscrits dans un cursus admissible. Les ressortissants de certains pays liés par des accords bilatéraux (Bosnie‑Herzégovine, Croatie, Macédoine du Nord, Monténégro, Serbie, Turquie) ont un accès facilité.

La langue allemande et l’« accord d’intégration » : un enjeu majeur pour les ressortissants de pays tiers

Pour les citoyens de l’UE/EEE et de la Suisse, aucune preuve de compétence linguistique n’est requise pour s’installer, même si parler allemand reste très utile. La situation est radicalement différente pour les ressortissants de pays tiers, pour lesquels l’Autriche a mis en place un système d’exigences linguistiques graduelles.

Preuve de niveau A1 avant l’immigration

Dès la première demande de permis de séjour, de nombreux candidats doivent fournir la preuve d’un niveau A1 en allemand (niveau élémentaire selon le CECRL). Cette obligation concerne la plupart des permis de type installation pour membres de famille, artistes, certains cas de travail, ou encore les titulaires de la carte Rouge‑Blanc‑Rouge Plus lorsqu’elle est délivrée à un conjoint ou un enfant.

Le certificat présenté ne doit pas dater de plus d’un an au moment du dépôt de dossier. Il doit émaner d’un organisme reconnu, par exemple :

– l’Österreichisches Sprachdiplom Deutsch (ÖSD),

– le Goethe‑Institut,

telc GmbH,

– ou le Fonds autrichien d’intégration (ÖIF).

Bon à savoir :

L’examen doit obligatoirement évaluer les quatre compétences linguistiques : compréhension orale, compréhension écrite, expression orale et expression écrite. Les tests en ligne sont acceptés à condition que l’identité du candidat puisse être vérifiée, par exemple via une photo ou un enregistrement vidéo.

Des exemptions existent, notamment pour les moins de 14 ans, les personnes présentant un handicap durable prouvé par un rapport médical agréé, les conjoints de travailleurs hautement qualifiés (carte bleue UE, chercheurs, certaines cartes Rouge‑Blanc‑Rouge), ou encore ceux qui déclarent par écrit rester moins de 24 mois sur une période de trois ans et renoncent irrévocablement au renouvellement.

Les détenteurs de certains diplômes (études supérieures, baccalauréat ouvrant l’accès à l’université, école secondaire professionnelle) peuvent également être dispensés, leur diplôme valant à la fois pour l’exigence A1 initiale et pour les étapes ultérieures de l’accord d’intégration.

L’accord d’intégration : Modules 1 (A2) et 2 (B1)

Une fois sur place, la plupart des titulaires de permis d’installation se voient imposer l’accord d’intégration (Integrationsvereinbarung), qui vise à renforcer leur maîtrise de la langue et leur connaissance des valeurs démocratiques autrichiennes.

Bon à savoir :

Le Module 1, correspondant au niveau A2, doit généralement être validé dans les deux ans suivant l’obtention du premier titre de séjour. La preuve la plus courante est un certificat d’examen A2 du Fonds d’intégration. Sa validation est notamment requise pour transformer un permis de séjour de deux ans en un titre de trois ans.

Le Module 2 fixe la barre au niveau B1. Il n’est pas systématiquement obligatoire, mais il est indispensable pour obtenir le statut de résident de longue durée – UE et, dans la plupart des cas, pour une demande de naturalisation autrichienne. Là encore, un certificat d’examen B1 de l’ÖIF ou des preuves scolaires et universitaires spécifiques peuvent faire foi.

Des exemptions partielles existent, par exemple pour les enfants en âge préscolaire ou les adultes souffrant de problèmes de santé durables. Les détenteurs de certains diplômes ou de certificats linguistiques plus élevés peuvent être réputés avoir déjà rempli les modules.

L’ÖIF et d’autres organismes proposent des cours de préparation, parfois gratuits ou subventionnés via des bons linguistiques, des aides de l’agence pour l’emploi (AMS) ou de fonds régionaux (comme le WAFF à Vienne).

Ouvrir un compte bancaire et obtenir un numéro fiscal

Beaucoup de démarches (contrats de téléphone, abonnement internet, versement de salaire, paiement du loyer par virement permanent) supposent de disposer d’un compte bancaire local. Parallèlement, toute personne percevant des revenus imposables devra à un moment obtenir un numéro fiscal autrichien.

Ouvrir un compte bancaire (Girokonto)

Le compte courant standard porte le nom de Girokonto. Il s’accompagne d’un IBAN, d’une carte de débit (Bankomatkarte) et d’un accès à la banque en ligne. Les grandes banques de réseau (Erste Bank & Sparkassen, Bank Austria, Raiffeisen, Volksbank) coexistent avec des banques en ligne et des fintechs (N26, Revolut, Wise pour les services multi‑devises, etc.).

Bon à savoir :

L’ouverture d’un compte bancaire en Autriche est possible pour les étrangers, y compris les non-résidents. Cependant, les démarches sont généralement plus simples pour les personnes déjà enregistrées dans le pays. En pratique, la plupart des établissements bancaires exigent certaines conditions ou documents spécifiques pour les clients non-résidents.

– un passeport ou une carte d’identité valide (pour les citoyens UE) ;

– une preuve d’adresse en Autriche, très souvent la Meldebestätigung issue du Meldezettel ;

– parfois un justificatif de revenus (contrat de travail, fiches de paie) ou un certificat de scolarité pour les étudiants.

Les comptes peuvent être ouverts au guichet ou, pour les résidents, en ligne via des systèmes d’identification comme ID Austria, la vidéo‑identification ou des procédures via la poste. Les non‑résidents doivent plus souvent se présenter physiquement en agence.

Bon à savoir :

La plupart des comptes sont soumis à des frais de tenue de compte mensuels, dont le montant varie selon les services inclus. Ces frais peuvent être exonérés pour certaines catégories comme les étudiants ou les jeunes. Les opérations au sein de la zone SEPA sont généralement gratuites, contrairement aux transferts internationaux hors zone euro et aux retraits en espèces effectués au guichet, qui peuvent engendrer des frais supplémentaires.

Obtenir un numéro fiscal (Steuernummer et UID)

Sur le plan fiscal, l’identifiant clé pour les particuliers est la Steuernummer, parfois aussi appelée Abgabenkontonummer (ATIN). Elle est attribuée par le Finanzamt Österreich, l’administration fiscale, généralement au moment où l’on dépose sa première déclaration de revenus ou que l’on commence une activité imposable. Contrairement à certains pays, un numéro fiscal n’est pas attribué automatiquement à tous les résidents, mais seulement à ceux qui deviennent effectivement contribuables.

La Steuernummer comporte en principe 9 chiffres dans un format de type

Pourquoi il est préférable de me contacter ? Voilà un exemple concret :

Un retraité de 62 ans, avec un patrimoine financier supérieur à un million d’euros bien structuré en Europe, souhaitait changer de résidence fiscale pour optimiser sa charge imposable et diversifier ses investissements, tout en gardant un lien fort avec la France. Budget alloué : 10000 euros pour un accompagnement complet (conseil fiscal, formalités administratives, délocalisation et structuration patrimoniale), sans vente forcée d’actifs.

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A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Expert en gestion de patrimoine internationale depuis plus de 20 ans, j’accompagne mes clients dans la diversification stratégique de leur patrimoine à l’étranger, un impératif face à l’instabilité géopolitique et fiscale mondiale. Au-delà de la recherche de revenus et d’optimisation fiscale, ma mission est d’apporter des solutions concrètes, sécurisées et personnalisées. Je conseille également sur la création de sociétés à l’étranger pour renforcer l’activité professionnelle et réduire la fiscalité globale. L’expatriation, souvent liée à ces enjeux patrimoniaux et entrepreneuriaux, fait partie intégrante de mon accompagnement sur mesure.

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