Les nouvelles dynamiques du marché immobilier aux Maldives

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

Longtemps synonyme de lune de miel et de bungalows sur pilotis, l’archipel est en train de devenir un véritable terrain de jeu pour investisseurs immobiliers internationaux. Le marché immobilier aux Maldives se transforme en profondeur, sous l’effet conjugué du boom touristique, de projets d’infrastructures XXL, de politiques d’attraction des capitaux étrangers et d’un positionnement assumé sur l’ultra‑luxe… tout en essayant de rester crédible sur le plan environnemental.

Bon à savoir :

Le marché immobilier maldivien est en pleine mutation, marquée par une analyse de la performance du secteur et de l’évolution des prix. Les investisseurs doivent prendre en compte les nouvelles règles d’investissement, les grands projets en cours et les rendements attendus. Il est également essentiel de considérer les risques spécifiques, notamment les risques climatiques et les tensions sur le logement local.

Une économie tirée par le tourisme qui irrigue l’immobilier

Les Maldives reposent sur un archipel d’environ 1 190 îles coralliennes, dont une petite partie seulement est habitée ou exploitée. L’économie y est largement dominée par le tourisme, qui représente près de 28 % du PIB en direct et jusqu’à 70 % en tenant compte des retombées indirectes. Ce poids colossal se retrouve mécaniquement dans l’immobilier et la construction : resorts, villas, logements pour les employés, infrastructures de transport, projets urbains.

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Le PIB estimé de l’archipel pour 2024 est de 5,7 milliards de dollars US, avec une croissance annuelle attendue entre 5,2 % et 7 % jusqu’en 2027.

Cette bonne santé se reflète dans les performances hôtelières. Les Maldives surperforment depuis des années leurs voisins de l’océan Indien sur les indicateurs clés comme le taux d’occupation, le tarif moyen par nuit (ADR) et le revenu par chambre disponible (RevPAR). Un rapport de Colliers montrait déjà, dès 2015, une occupation moyenne de 68 % et un ADR proche de 843 dollars. Des données plus récentes font état d’un ADR autour de 846,5 dollars et d’un RevPAR grimpant à 584 dollars, avec des taux d’occupation d’environ 69 % sur le premier trimestre d’une année récente. Cette rentabilité hôtelière soutient directement l’attrait des produits immobiliers adossés à des resorts.

Un marché immobilier en phase d’accélération

Les chiffres de valorisation montrent une vraie accélération au cours de la dernière décennie. D’après les études disponibles, la hausse annuelle moyenne des prix immobiliers a été d’environ 4 à 5 % entre 2010 et 2015, puis 6 à 8 % entre 2016 et 2020. Malgré le choc du Covid, la correction est restée limitée, avec encore 3 à 5 % de progression entre 2020 et 2022. Depuis 2023, on parle désormais de 8 à 10 % de hausse annuelle en moyenne sur les segments moteurs.

Sur certains atolls prisés, notamment ceux proches de Malé ou classés réserve de biosphère UNESCO comme Baa, les valeurs foncières progressent actuellement de 12 à 18 % par an, nettement au‑dessus de la croissance moyenne observée sur le haut de gamme mondial (environ 6 %). La demande d’hébergements touristiques, la rareté structurelle du foncier et l’arrivée de grandes marques internationales créent un effet de tension durable.

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Prix moyen au mètre carré pour une maison dans les zones recherchées des Maldives, exprimé en MVR.

Le marché résidentiel urbain montre également des signes de pression. Les indices “price‑to‑income” tournent autour de 9 à 10 années de revenu et les ratios “price‑to‑rent” dans la capitale avoisinent 12, avec des rendements locatifs bruts de l’ordre de 8 % en centre‑ville comme en périphérie. Le coût du crédit reste élevé (taux hypothécaires autour de 12 % sur 20 ans), ce qui pénalise l’accession locale mais favorise paradoxalement les achats au comptant des investisseurs étrangers.

Malé et la région métropolitaine : densité extrême et explosion des prix

Le cas de la région de Malé illustre l’envers du décor d’un marché en plein boom. La capitale n’occupe qu’environ 9,3 km² mais concentre déjà près de 42 % de la population, soit plus de 160 000 habitants, avec une densité dépassant 65 000 personnes au km². À cet entassement s’ajoute un flux continu de migrants internes venus des autres îles en quête d’emplois, de soins ou d’éducation.

Attention :

Les études gouvernementales révèlent un déficit important entre l’offre et la demande de logements. Environ 72 % des ménages à Malé sont locataires et consacrent une part substantielle de leurs revenus au loyer, certains jusqu’à 37 % de leurs dépenses totales. Les loyers moyens sont élevés : environ 8 000 MVR pour un studio, 14 000 à 15 000 MVR pour un deux pièces, et plus de 20 000 MVR pour un trois pièces dans les quartiers centraux. La situation est aggravée par une surpopulation extrême, avec des cas documentés de plus de dix personnes partageant une seule pièce.

L’augmentation du prix du foncier exacerbe ces tensions. Déjà en 2008, un rapport évoquait des niveaux de prix dépassant 12 fois le revenu annuel moyen, avec des ménages allouant jusqu’à 85 % de leurs revenus au logement. Depuis, la hausse continue des terrains et la dépendance aux importations pour les matériaux de construction (avec des coûts de 1 200 à 1 500 MVR par pied carré pour bâtir) ont rendu l’accession presque impossible pour 80 % des habitants de la grande région de Malé, selon une étude récente.

Exemple :

Pour lutter contre la crise du logement, les autorités maldiviennes ont mis en place des programmes via la Hulhumalé Development Corporation (HDC) et la Fahi Dhiriulhun Corporation (FDC). Sur l’île artificielle de Hulhumalé, près de la capitale, la Phase I a permis la construction d’environ 2 000 appartements sociaux de trois chambres. Ces logements sont proposés avec des loyers mensuels d’environ 7 000 MVR (Rufiyaa maldiviennes) sur une durée de 15 à 25 ans. La Phase II prévoit 7 000 unités supplémentaires, principalement des deux pièces, à un loyer d’environ 6 000 MVR par mois selon un schéma de location-accession (rent-to-own) similaire.

Ces opérations visent explicitement à désengorger Malé et à créer une “City of Hope” capable d’accueillir plus de 130 000 personnes. Mais les prévisions démographiques suggèrent que près des deux tiers de la population pourraient vivre dans la région capitale d’ici 2054, avec une part importante de résidents étrangers, ce qui maintient une forte pression sur le marché.

Une ouverture encadrée aux investisseurs étrangers

Pour un acheteur international, la première réalité juridique à intégrer est claire : les étrangers ne peuvent pas détenir de terrain en pleine propriété aux Maldives. La Constitution réserve le freehold aux citoyens maldiviens. Les investisseurs étrangers ont en revanche accès à des droits de bail à long terme, généralement sur 50 à 99 ans, notamment dans le cadre de projets touristiques ou de développements intégrés.

Bon à savoir :

Le marché s’appuie sur la Land Act, le Tourism Act et le Foreign Investment Act. Depuis 2019, le ‘Integrated Tourism Model’ permet des développements mixtes (resort, résidences, équipements) où les non-résidents peuvent acquérir des unités en copropriété (strata title). Une tendance majeure est l’essor des résidences de marque (branded residences), gérées par des groupes hôteliers et accessibles aux acheteurs privés via un bail.

En pratique, un investisseur étranger peut :

acquérir une villa sur l’eau ou sur la plage au sein d’un resort, avec un bail de plusieurs décennies renouvelable

acheter un appartement ou une villa dans un développement intégré de type “condo‑hôtel”

– entrer dans une structure d’investissement (SPV, joint‑venture) pour développer ou co‑développer un projet touristique, éventuellement dans une zone économique spéciale

Astuce :

Les joint-ventures aux Maldives permettent généralement une participation étrangère allant jusqu’à 95% du capital, avec une participation minimale locale d’environ 5%. Pour les projets dans des secteurs stratégiques, comme les ‘Sustainable Townships’ au sein de zones économiques spéciales, un investissement minimum de 500 millions de dollars est requis. En contrepartie, ces projets bénéficient d’un régime fiscal privilégié, incluant un taux d’impôt sur les sociétés réduit à 5% (puis 10% sur une période de 20 ans) et des allègements sur les droits de transfert.

Toutes les transactions impliquant des étrangers doivent être approuvées par le gouvernement et enregistrées auprès du cadastre. La structure des baux, le partage des revenus dans les programmes de location et les clauses de renouvellement sont donc au cœur des due diligences.

Nouvelle donne : résidence par investissement et visas liés à la propriété

Autre évolution majeure : la volonté du gouvernement de transformer les Maldives en destination de résidence haut de gamme, et plus seulement de tourisme de courte durée. Un programme de résidence par investissement a été lancé en partenariat avec Henley & Partners. Il offre des permis de séjour renouvelables sur cinq ans aux investisseurs qui engagent au moins 250 000 dollars dans des projets approuvés, avec des montants plus élevés pour l’ultra‑luxe ou pour bénéficier d’autres avantages.

Bon à savoir :

L’achat d’un bien d’au moins 250 000 $ dans certains développements peut donner droit à un Special Resident Visa, valable 5 ans renouvelable pour le propriétaire et sa famille, sans accès à la citoyenneté. D’autres options existent, comme l’Investor Visa (pour un investissement commercial d’au moins 250 000 $) ou un programme de retraite basé sur un dépôt bancaire d’un montant similaire.

Ces mécanismes s’inscrivent dans une stratégie plus large d’attraction de “long‑stay visitors” et de grandes fortunes, dans un contexte fiscal très compétitif : absence d’impôt sur le revenu des personnes physiques, pas de taxe sur les plus‑values immobilières ni sur les successions, liberté de rapatriement des profits. Pour les sociétés, la fiscalité reste relativement modérée avec un taux de 15 % au‑delà de 500 000 MVR de bénéfices (environ 32 500 dollars), et zéro en dessous.

Cartographie des prix : atolls premium, zones émergentes et appartements urbains

Les écarts de prix sont considérables selon la localisation, le type de bien et la marque associée. Les données compilées début 2025 donnent un aperçu assez précis des fourchettes actuelles.

Villas et îles privées dans les principaux atolls

Les atolls de Malé Nord et Sud, facilement accessibles depuis l’aéroport international Velana, concentrent une grande partie de l’offre haut de gamme. Les atolls de Baa, Lhaviyani, Noonu, Raa, Dhaalu ou Addu constituent d’autres pôles d’investissement, avec des niveaux de prix variables.

Voici une synthèse de quelques références de marché (en dollars US) :

Localisation / Type de bienFourchette de prix estiméePrix indicatif au m²
Villa sur pilotis haut de gamme – North Malé Atoll1,8 M – 3,5 M9 000 – 12 000 $ / m²
Villa plage – North Malé Atoll1,5 M – 4 M7 000 – 9 000 $ / m²
Villa sur l’eau – South Malé Atoll1,2 M – 2,8 M7 500 – 10 000 $ / m²
Résidences de resort – South Malé Atoll800 000 – 1,8 M6 000 – 8 000 $ / m²
Villa de luxe de marque – Baa Atoll1,5 M – 3,2 M8 000 – 11 000 $ / m²
Bail d’île privée – Baa Atoll8 M – 25 M
Résidences sur l’eau – Lhaviyani Atoll900 000 – 2,2 M6 500 – 9 000 $ / m²
Villas jardin/lagon – Lhaviyani Atoll700 000 – 1,5 M5 500 – 7 500 $ / m²
Villas d’investissement – Addu Atoll500 000 – 1,5 M4 500 – 7 000 $ / m²

Les atolls émergents comme Raa, Dhaalu ou Noonu offrent, selon les études, des tickets d’entrée 15 à 30 % plus bas que les zones les plus établies, avec en contrepartie un potentiel de revalorisation supérieur grâce aux nouveaux resorts et au développement d’infrastructures.

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Le prix en millions de dollars peut dépasser ce montant pour une île privatisée avec piste d’hélicoptère et services hôteliers 5 étoiles.

Marché urbain : appartements à Malé et Hulhumalé

Le marché résidentiel urbain, lui, s’organise principalement dans la “Greater Malé Region”, qui inclut Malé, Hulhumalé et Villimalé. Les appartements y sont devenus un produit d’investissement à part entière, porté par la pénurie de logements et l’urbanisation rapide.

Les valeurs observées indiquent :

Zone urbainePrix moyen estimé au m² (approx.)Commentaire principal
Malé – centre3 000 – 5 000 € / m²Pointes > 5 000 € dans les emplacements top
Malé – zones périphériques< 2 000 € / m²Moins cher mais forte pression locative
Région de Malé (autres sources)5 000 – 10 000 $ / m²Sur certains programmes neufs
Hulhumalé – appartements moyensNiveaux inférieurs à MaléForte montée en puissance, rôle de “relai”

Les loyers suivent la même logique de tension, avec des rendements bruts souvent supérieurs à 6–7 % pour les investisseurs, voire autour de 8 % d’après les bases de données compilées sur la capitale. Dans ce contexte, les entreprises et expatriés représentent un segment de clientèle locative important.

Rendements et perspectives de plus‑value : un couple rendement/risque atypique

Les études de marché mettent en avant des rendements locatifs parmi les plus attractifs de la région sur nombre de segments, en particulier quand le bien est intégré à un programme de location géré par un opérateur hôtelier.

Les données synthétiques donnent les ordres de grandeur suivants pour les rendements nets attendus (après frais d’exploitation et de maintenance) :

Type de bienRendement net annuel estimé
Villas overwater de marque premium5 – 7 %
Villas en front de mer4 – 6 %
Résidences intégrées dans des resorts6 – 8 %
Appartements urbains – Greater Malé7 – 10 %
Guesthouses / maisons d’hôtes8 – 12 %

Un autre angle consiste à regarder la performance totale projetée sur cinq ans (revalorisation + revenus locatifs). Les modèles retiennent des fourchettes de 60 à 85 % de rendement cumulé selon les scénarios et les localisations. À titre d’exemple :

Rendements immobiliers aux Maldives

Aperçu des rendements potentiels sur 5 ans pour différents types d’investissements immobiliers aux Maldives.

Villa sur pilotis haut de gamme

Pourrait générer un rendement de 60 à 65 % sur cinq ans.

Villa plage dans l’atoll de Baa

Rendement projeté entre 65 et 70 % sur cinq ans.

Résidence dans un grand resort

Rendement potentiel de 80 à 85 % sur cinq ans pour une résidence intégrée.

Achat sur plan bien situé

Rendement estimé entre 75 et 85 % sur cinq ans.

Appartement urbain performant

Pourrait générer un rendement de 65 à 70 % sur cinq ans.

Ces performances supposent des taux d’occupation élevés, qui sont effectivement observés sur le segment luxe (souvent 65–70 % sur l’année, avec plus de 80 % en haute saison de novembre à avril). Des simulations publiées pour un “beach villa” à 2 millions de dollars avec un tarif journalier moyen de 1 200 dollars et un taux d’occupation de 65 % évoquent environ 285 000 dollars de revenus bruts annuels, pour un rendement net proche de 9 % une fois déduits les coûts d’exploitation (environ 30 % des revenus) et la maintenance (2,5 % de la valeur).

Bon à savoir :

Les programmes de résidences de marque annoncent souvent des rendements contractuels garantis (5 à 7%) pour les premières années, puis un partage des revenus (généralement 50/50 à 60/40 en faveur du propriétaire). En pratique, les performances réelles dépendent de la conjoncture touristique, du niveau de service de la résidence et de la qualité de sa gestion.

L’explosion des grands projets et des marques internationales

Autre tendance lourde : l’arrivée massive de groupes hôteliers de premier plan et de développeurs internationaux, notamment du Golfe et d’Asie, qui investissent des milliards de dollars dans de nouveaux resorts, résidences de luxe et îles privatisées.

Parmi les projets emblématiques :

Projets Immobiliers d’Exception aux Maldives

Découvrez une sélection de développements résidentiels et hôteliers de luxe aux Maldives, alliant investissement, exclusivité et expérience haut de gamme.

Zamani Islands

Masterplan de 8 îles sur 70 hectares avec trois resorts, des mansions privées à partir de 25 M$, des produits d’investissement dès ~1 M$ et la première marina pour superyachts du pays. Investissement possible dans des suites hôtelières à partir de 999 000 $ avec un rendement annoncé de 7% sur 10 ans.

Baccarat Hotel & Residences Maldives

Ensemble de cinq îles reliées dans l’atoll de Malé Sud, comprenant plus de 50 villas hôtelières et 53 résidences privées de 6 à 9 chambres, géré par SH Hotels & Resorts.

Aman Residences Maldives

16 résidences de marque sur des îlots privatifs, offrant de 5 à 10 chambres chacune, conçues par Kerry Hill Architects.

Samana Ocean Views by Elie Saab

Projet à 600 M$ comprenant des appartements avec piscine dès 2,3 M$ et des villas autour de 3 M$. Les tarifs hôteliers peuvent atteindre près de 8 000 $ la nuit.

Coral Residences

Développement de 48 villas axé sur un luxe responsable, intégrant énergie solaire, réduction des coûts et programmes de régénération des récifs. Les prix ont augmenté de 15% en six mois avant livraison.

À cela s’ajoutent des dizaines d’ouvertures de resorts planifiées entre 2025 et 2029, avec des enseignes comme Bulgari, Mandarin Oriental, Rosewood, Capella, JW Marriott, Dusit, Centara, NH Collection, Mondrian, Atlantis ou Aman. Au total, le pays compte déjà environ 170 resorts opérationnels pour plus de 40 000 lits, et le gouvernement prévoit l’ouverture d’une vingtaine de structures supplémentaires.

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Plus de 3 milliards de dollars d’engagements d’ici 2030 par les développeurs des Émirats arabes unis.

Les propriétés liées à des marques internationales (Four Seasons, Ritz‑Carlton, Aman, Baccarat, Soneva, LUX* et autres) captent une prime substantielle, évaluée entre 20 et 40 % par rapport à des produits similaires sans affiliation. Cette prime est justifiée par le niveau de service, la puissance marketing, la perception de sécurité juridique et la liquidité jugée meilleure sur le marché secondaire.

Infrastructures XXL : aéroports, ponts, îles artificielles et hub financier

Le dynamisme immobilier maldivien ne se limite pas aux resorts. Il s’appuie sur une vague de grands travaux d’infrastructures qui transforment la géographie de l’archipel et soutiennent à la fois le tourisme et l’urbanisation.

Parmi les projets structurants :

Grands projets d’infrastructure aux Maldives

Panorama des principaux chantiers en cours ou planifiés visant à transformer les infrastructures, la connectivité et le développement urbain de l’archipel.

Extension de l’aéroport international Velana (VIA)

Budget d’environ 1 milliard de dollars. Nouvelle piste de 3 400 m, nouveaux terminaux pour passagers et seaplanes. Capacité portée à plus de 7 millions de voyageurs annuels.

Pont de Thilamalé (Greater Malé Connectivity)

Projet à 500 millions de dollars. Pont et chaussée de plus de 6 km pour relier Malé à trois îles voisines, présenté comme le plus gros chantier d’infrastructure du pays.

Développement de Hulhumalé

Île artificielle créée pour absorber la croissance démographique. Phase 2 de 244 ha achevée, Phase 3 de 63 ha en cours. Futur pôle résidentiel et d’affaires.

Extension de l’aéroport de Hanimaadhoo

Dans le nord de l’archipel. Piste étendue à environ 2,6 km et nouveau terminal d’une capacité de 1,3 million de passagers par an, permettant des vols long-courriers directs.

Connexion d’Addu City (Sud)

Construction de ponts, dont un ouvrage de plus de 13 km, pour relier plusieurs îles de l’atoll méridional et créer un continuum urbain et touristique.

Maldives Floating City

Concept de ville flottante de 5 000 logements dans un lagon, sur un motif hexagonal inspiré des coraux. Comprend hôtels, commerces, mosquée et équipements sportifs.

Maldives International Financial Centre (MIFC)

Hub financier offshore de 8,8 milliards de dollars prévu sur Hulhumalé. Inclut centre de convention, tours, résidences, école, musée et régime fiscal compétitif. Ouverture envisagée vers 2030.

Ces investissements massifs, financés en partie par des partenaires étrangers (Inde, Chine, pays du Golfe), renforcent l’accessibilité et l’attractivité de nouvelles zones pour l’immobilier résidentiel, de bureaux et de loisirs. Ils posent néanmoins des questions de soutenabilité financière (la dette publique pourrait dépasser 130 % du PIB dans les prochaines années) et environnementale (remblais, dragage, impact sur les récifs).

Fiscalité, coûts de transaction et environnement réglementaire

Pour un investisseur, l’un des arguments phares des Maldives réside dans la fiscalité. Il n’existe pas d’impôt sur le revenu des personnes physiques, ni de taxe sur les plus‑values immobilières, ni de droits de succession ou d’impôt sur la fortune. En revanche, plusieurs taxes indirectes s’appliquent, en particulier dans le secteur touristique.

Sur une acquisition immobilière, les principaux postes de coûts sont : les frais de notaire, les frais d’agence, le prix d’achat, les travaux éventuels, et les impôts locaux.

Type de coûtNiveau indicatif
GST (Goods & Services Tax)6 % du prix d’achat
Honoraires juridiques1 – 1,5 %
Frais d’enregistrement0,1 – 0,2 %
Commission d’agence (le cas échéant)0 – 3 %
Autres frais (change, due diligence, etc.)1 – 3 %

Au total, les coûts de transaction se situent le plus souvent entre 8 et 12 % du prix du bien. Plus de 70 % des acheteurs internationaux optent pour des transactions au comptant, le crédit local étant coûteux et difficilement accessible aux non‑résidents, même si certains promoteurs proposent des plans de paiement échelonnés (30 à 50 % d’apport, taux de 5 à 8 %).

Bon à savoir :

Les biens exploités en resorts sont soumis à un loyer foncier touristique (Tourism Land Rent) annuel de 8 à 10 $/m² de bail, et à une ‘Green Tax’ de 6 $/jour/touriste, collectée sur les nuitées. Un impôt sur les bénéfices de 15% peut s’appliquer à certaines sociétés de détention, et une retenue à la source de 10% vise certains paiements vers des non-résidents.

À noter enfin que les Maldives ne disposent que de deux conventions de non‑double imposition (Émirats arabes unis et Bangladesh), et qu’elles participent à l’échange automatique d’informations financières via le dispositif CRS. Les investisseurs américains ou canadiens ne bénéficient donc d’aucune convention fiscale spécifique.

Vers un immobilier “green luxury” : le tournant durable

Alors même que le pays est identifié comme l’un des plus vulnérables au changement climatique – altitude moyenne de 1,5 mètre, menace réelle de submersion d’ici la fin du siècle – le discours officiel met de plus en plus en avant la durabilité. Le gouvernement vise la neutralité carbone à l’horizon 2030 et encourage les projets à composante renouvelable via des incitations.

Exemple :

Dans l’immobilier touristique, des établissements comme Kudadoo Maldives Private Island illustrent le concept de ‘luxe responsable’. Ils se distinguent par des actions concrètes : fonctionnement à 100% à l’énergie solaire, déploiement de centrales photovoltaïques couvrant 30 à 40% des besoins, installation d’usines de dessalement, de systèmes de traitement des eaux usées pour l’irrigation, élimination du plastique à usage unique, compostage des biodéchets et recyclage sur place.

Les initiatives de conservation marine se multiplient également : pépinières de coraux, programmes d’adoption, partenariats avec des biologistes, suivis scientifiques des récifs, actions sur les tortues marines ou les requins‑baleines. Des projets comme Coral Residences promettent de réduire les coûts d’exploitation grâce aux énergies renouvelables tout en améliorant la valorisation à long terme grâce à une certification verte et à une image écologique forte.

Les données du marché mondial montrent que les hôtels labellisés “green” bénéficient en moyenne de tarifs journaliers plus élevés, de taux d’occupation supérieurs et de meilleures performances à la revente. Aux Maldives, où plus de 90 % des infrastructures touristiques sont situées à moins de 100 mètres du rivage, la résilience environnementale devient aussi un critère de risque clé pour les investisseurs.

Profils d’acheteurs et nouvelles demandes : ultra‑luxe, télétravail et long séjour

La clientèle immobilière étrangère se diversifie. Les études mentionnent une répartition approximative de 50 % d’acheteurs européens (France, Suisse, Royaume‑Uni, Allemagne), 30 % d’asiatiques (Inde, Chine, Singapour) et 20 % d’Américains du Nord et de ressortissants du Moyen‑Orient, avec une montée attendue de la demande émiratie.

Ces acheteurs recherchent principalement : les meilleures offres, la qualité des produits, et un bon service client.

un refuge privé ultra‑sécurisé, souvent une résidence secondaire de prestige

un actif d’investissement en devise forte, offrant un couple rendement / risque attractif

– un mode de vie “resort‑like” à l’année, avec services hôteliers intégrés

– des solutions de télétravail ou de séjour prolongé, dans un environnement perçu comme stable et fiscalement avantageux

Astuce :

Pour répondre à la demande croissante liée au travail à distance et aux séjours longue durée, mettez en avant les villas équipées d’un bureau intégré, d’une connexion internet haut débit et de services de conciergerie. Privilégiez également les propriétés situées à proximité d’écoles internationales (dans les projets urbains) et offrant un accès facilité à l’aéroport.

Dans le même temps, le segment des guesthouses et de l’hôtellerie plus abordable sur les îles locales se développe rapidement, avec plus de 300 maisons d’hôtes en activité. Ce segment attire une clientèle différente, plus jeune, sensible au prix mais prête à voyager toute l’année, ce qui diversifie les sources de revenus immobiliers au-delà des îles‑resorts isolées.

Les risques à ne pas sous‑estimer

Derrière les rendements attractifs et les images de carte postale, les Maldives présentent néanmoins un profil de risque particulier, que les investisseurs avertis prennent de plus en plus en compte.

Parmi les principaux risques identifiés :

Attention :

L’investissement immobilier aux Maldives présente des risques systémiques élevés, incluant une vulnérabilité climatique extrême (risque d’inhabitabilité d’ici 2100), une forte dépendance au tourisme international, une fragilité macroéconomique avec une dette publique dépassant 130% du PIB, un cadre réglementaire imprévisible, un marché de revente restreint pour les biens de luxe, et des complexités logistiques entraînant des coûts de construction élevés et imprévisibles.

Les stratégies de mitigation recommandées incluent : la sélection de projets portés par des opérateurs solidement établis, préférablement sous bannière de marque internationale ; une analyse poussée des conditions de bail (durée restante, renouvellement, obligations environnementales) ; la diversification géographique du portefeuille ; la souscription d’assurances adaptées aux risques climatiques ; et le recours à des avocats spécialisés dans le droit immobilier maldivien.

Un marché à la croisée des chemins

Les tendances actuelles du marché immobilier aux Maldives dessinent un paysage contrasté. D’un côté, la montée en puissance de l’ultra‑luxe, des grandes marques hôtelières, des programmes de résidences de marque, de la résidence par investissement, et l’alignement entre forte croissance touristique et valorisation rapide du foncier. De l’autre, une crise du logement aiguë pour les résidents locaux dans la région de Malé, un endettement public préoccupant, des risques environnementaux considérables et la question de la soutenabilité d’un modèle fondé presque exclusivement sur le tourisme.

Bon à savoir :

Pour l’investisseur international, l’archipel offre un profil unique : rendements potentiellement élevés, fiscalité très favorable et exposition à une destination iconique, permettant une diversification géographique. Cependant, il présente un risque pays élevé, un horizon climatique incertain et un marché secondaire étroit. Les Maldives ne constituent pas un marché ‘core’ comme Londres ou Paris, mais relèvent plutôt d’une allocation opportuniste dans un portefeuille patrimonial diversifié.

La trajectoire de la prochaine décennie dépendra en grande partie de la capacité du pays à concilier croissance du tourisme, développement d’infrastructures, amélioration des conditions de logement pour ses citoyens et adaptation au changement climatique. Si cette équation complexe trouve un début de réponse, l’immobilier maldivien pourrait continuer à surperformer les marchés de luxe traditionnels. Dans le cas contraire, les risques latents déjà visibles aujourd’hui pourraient se matérialiser plus rapidement qu’anticipé.

Attention :

Les investisseurs européens et asiatiques sont massivement attirés par le prestige, les rendements et le statut fiscal avantageux de l’archipel. Cependant, la valeur immobilière de ce pays, en première ligne de la crise climatique, dépend entièrement de la préservation de son environnement fragile et spectaculaire.

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Cas pratique : un investisseur français qui diversifie aux Maldives

Un chef d’entreprise français d’environ 50 ans, avec un patrimoine financier déjà bien structuré en Europe, souhaitait diversifier une partie de son capital dans l’immobilier touristique aux Maldives afin de capter du rendement locatif saisonnier haut de gamme et une exposition à un marché en devises fortes. Budget alloué : 400 000 à 600 000 dollars, sans recours au crédit.

Après analyse de plusieurs atolls et îles (Malé Nord, Malé Sud, Ari), la stratégie retenue a consisté à cibler une villa ou guesthouse de standing sur une île ouverte au tourisme local, combinant rendement locatif brut cible de 8 à 10 %plus le rendement est grand, plus le risque est important – et potentiel de valorisation à moyen terme, avec un ticket global (acquisition + frais + aménagements) d’environ 500 000 dollars. La mission a inclus : sélection de l’île et du quartier, mise en relation avec un réseau local (agent immobilier, avocat, conseil fiscal), choix de la structure juridique adaptée (bail à long terme, joint-venture locale, société) et définition d’un plan de diversification dans le temps.

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A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Expert en gestion de patrimoine internationale depuis plus de 20 ans, j’accompagne mes clients dans la diversification stratégique de leur patrimoine à l’étranger, un impératif face à l’instabilité géopolitique et fiscale mondiale. Au-delà de la recherche de revenus et d’optimisation fiscale, ma mission est d’apporter des solutions concrètes, sécurisées et personnalisées. Je conseille également sur la création de sociétés à l’étranger pour renforcer l’activité professionnelle et réduire la fiscalité globale. L’expatriation, souvent liée à ces enjeux patrimoniaux et entrepreneuriaux, fait partie intégrante de mon accompagnement sur mesure.

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