Guide pour acheter une propriété en bord de mer en Belgique

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

S’offrir une adresse face à la mer du Nord fait rêver de plus en plus de Belges. Avec ses 67 kilomètres de littoral et ses neuf communes côtières, la Belgique propose une palette étonnamment variée de stations, de budgets et de types de biens. Mais acheter en bord de mer ne s’improvise pas : marché spécifique, fiscalité particulière, risques d’inondation, diagnostics techniques, coûts d’entretien et de financement… les paramètres à maîtriser sont nombreux.

Bon à savoir :

Ce guide fournit les repères essentiels pour acquérir une propriété sur le littoral belge, avec pour objectifs de minimiser les risques de mauvaises surprises et de maximiser la valeur de votre investissement.

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Comprendre le marché immobilier de la côte belge

La côte belge reste l’un des marchés immobiliers les plus convoités du pays. On y vient pour un pied‑à‑terre de week‑end, une résidence de vacances, un investissement locatif saisonnier ou un futur logement de retraite. L’attrait ne se dément pas, mais les chiffres racontent un marché plus nuancé qu’il n’y paraît.

12.7

Hausse des ventes d’appartements sur la côte au premier semestre 2025 après plusieurs années de baisse.

Côté prix, la tendance de fond reste haussière même si l’on observe un coup de frein récent. En 2024, un appartement à la côte coûtait en moyenne 332 033 €, soit environ 22 % plus cher que la moyenne belge. Sur trois ans, les prix au mètre carré ont progressé de 13,5 % pour atteindre 4 088 €/m² en juillet 2024, contre 3 034 €/m² au niveau national. Mais entre juillet 2023 et juillet 2024, la hausse s’est limitée à 1,2 %, quand le pays montait encore de 1,7 %. La remontée des taux d’intérêt a clairement entamé le pouvoir d’achat et calmé la flambée des prix.

Le profil des acheteurs : qui achète à la mer du Nord ?

Le marché côtier est dominé par des acheteurs flamands, souvent déjà propriétaires, qui disposent d’un patrimoine suffisant pour s’offrir une seconde résidence.

Profil des acheteurs à la côte (H1 2025)Part estimée
Acheteurs flamands88,5 %
Acheteurs wallons5,1 %
Acheteurs bruxellois2,6 %
Acheteurs étrangers2,7 %

Sur le plan de l’âge, les cinquantenaires et sexagénaires dominent largement. Au premier semestre 2025, les 50‑60 ans représentaient 26,7 % des achats, les quadragénaires 23,9 % et les plus de 60 ans 23 %. À l’inverse du marché national, les jeunes ménages restent minoritaires sur le littoral, justement parce que les prix y sont nettement supérieurs et qu’il s’agit souvent de résidences secondaires.

1150000

La Belgique compte plus d’1,15 million de ménages multi-propriétaires, dont 93% investissent dans l’immobilier national.

Où acheter sur la côte belge : stations, écarts de prix et choix stratégiques

Le littoral belge concentre des réalités très différentes selon les communes. Entre un studio à Westende et un appartement de trois chambres sur la digue de Knokke, l’écart de budget est vertigineux. Votre stratégie – pied‑à‑terre familial, rentabilité locative, prestige, perspective de plus‑value – dépendra largement du lieu choisi.

Les communes les plus accessibles et les plus exclusives

Plus on se dirige vers l’est, plus les prix s’envolent. Certaines communes se distinguent nettement, tant par leurs niveaux de prix que par leurs évolutions récentes.

Commune / segment (2024–H1 2025)Prix moyen approximatifParticularité
Westende (appartement)± 198 000–210 000 €Parmi les moins chers de la côte
De Panne (appartement)± 205 000 €Entrée de gamme côté français, forte hausse des ventes (+29,4 %)
Bredene (appartement)~30 % sous la moyenne côtièreCommune la plus abordable, sans digue
Middelkerke (appartement)Médiane ± 199 000 €Prix bas, fiscalité communale favorable
Ostende (appartement)Médiane ± 215 000 €Marché très actif, beaucoup d’offres
Nieuwpoort (appartement)En recul de ~20,8 % H1 2025Station dynamique, marina, prix historiquement élevés
Heist‑aan‑Zee (appartement)± 456 000 €Segment haut de gamme
Knokke‑Heist (appartement moyen)± 696 000–789 000 €Commune la plus chère de la côte
Appartement en front de mer à Knokke> 1,4 million €Ultra‑prime, record national sur digue

Les chiffres varient selon les sources et les périodes, mais l’ordre de grandeur est clair : à Knokke‑Heist, un appartement est en moyenne 137 % plus cher qu’à Bredene. Knokke reste environ 38 % plus chère que Nieuwpoort, pourtant deuxième commune la plus onéreuse. À l’autre extrémité, Westende, De Panne, Bredene ou encore Middelkerke forment le « premier prix » du littoral.

Astuce :

Pour un investisseur en quête d’un bon rapport qualité-prix, les communes plus abordables que les stations vedettes sont souvent intéressantes. Elles offrent généralement de meilleurs rendements locatifs et présentent un potentiel de plus-value, car elles tendent à rattraper progressivement leur retard sur les destinations les plus prisées.

L’impact décisif de la proximité de la plage et de la vue mer

En bord de mer, quelques dizaines de mètres changent tout. Une étude menée sur plus de 21 000 annonces le montre clairement : plus on se rapproche du sable, plus les prix s’envolent.

Distance à pied de la plageSurcoût moyen vs > 10 minutes
1 à 5 minutes (≤ 500 m)+9,6 %
1 minute (± 100 m)jusqu’à +27 %

Les appartements situés directement sur la digue forment une catégorie à part. En 2024, un appartement « standard » à la côte se négociait en moyenne à 332 033 €, contre 427 165 € pour un bien en front de mer, soit près de 100 000 € de plus. Sur cinq ans, les appartements de digue ont pris 31 % de valeur nominale, contre 17,5 % pour l’ensemble des appartements côtiers.

Exemple :

Pour un même budget, un acquéreur peut opter pour un appartement avec vue frontale à 2 minutes de la plage, ou choisir un bien plus spacieux (une chambre supplémentaire ou une surface plus grande) en acceptant une vue latérale et une marche de 7 à 10 minutes jusqu’au rivage. Ce compromis illustre comment les trois paramètres clés (commune, distance à la plage, qualité de la vue) influencent concrètement la valeur.

Quel type de bien choisir : appartement, maison, studio, résidence de services…

La quasi‑totalité des achats en bord de mer portent sur des appartements. Mais au sein de cette catégorie, les possibilités sont variées, avec des implications différentes en termes de coût, de gestion, de fiscalité et de rentabilité.

Appartement en résidence : le format dominant

Les appartements en immeuble collectif dominent nettement la côte. Ils offrent plusieurs avantages :

mutualisation de certains coûts (ascenseur, toiture, façade),

entretien plus simple qu’une villa avec jardin,

taxe foncière parfois moins élevée qu’une maison individuelle,

grande profondeur de marché à la revente.

En contrepartie, il faut composer avec la copropriété : assemblées générales, décisions à la majorité qualifiée, charges parfois lourdes, nuisances sonores possibles. Plus l’immeuble est ancien, plus il faut anticiper des travaux collectifs (ascenseur aux normes, ravalement, isolation) qui peuvent représenter plusieurs milliers d’euros de quote‑part.

Maison individuelle ou villa : plus rare, plus chère, plus contraignante

Les maisons et villas de bord de mer représentent une part plus limitée du marché, mais restent recherchées par les familles et les acheteurs fortunés, notamment sur la côte ouest (Koksijde, De Panne, La Panne – côté francophone) et dans les quartiers résidentiels de Knokke ou De Haan.

Attention :

Les maisons individuelles sur la côte offrent espace et intimité, mais nécessitent un entretien accru, notamment à cause des vents salins qui corrodent les matériaux. Pour les propriétaires âgés, majoritaires dans ces zones, la gestion d’une grande maison et d’un jardin devient souvent trop lourde, expliquant leur intérêt pour des appartements plus faciles à entretenir.

Studio et petit logement : la star de la location saisonnière

Pour une stratégie de location de courte durée, le studio est souvent le format le plus rentable. Le ticket d’entrée est plus faible, la demande touristique est forte sur les petites surfaces, et le taux d’occupation est généralement supérieur aux grands appartements, notamment hors saison.

Les chiffres belges de rendement restent moins documentés que ceux des stations françaises, mais les constats sont similaires : c’est sur les petites surfaces bien situées (proche plage, commerces, transports) que les taux de remplissage et de rentabilité brute sont les plus élevés.

Résidences de services, parcs de vacances et chambres d’hôtel

Outre l’achat « classique », il existe des formules plus spécifiques :

Investissements immobiliers atypiques

Présentation de différentes formes d’investissement immobilier offrant des services intégrés ou une gestion déléguée, avec leurs caractéristiques principales.

Résidences de services

Logement, notamment pour seniors, assorti de services (restauration, assistance, sécurité). Atouts : gestion facilitée. Inconvénients : charges et concertation plus lourdes, fiscalité parfois spécifique.

Maisons dans villages de vacances

Achat d’une maison ou d’un chalet dont l’exploitation est confiée à un opérateur. Le propriétaire perçoit un loyer (souvent indexé) et peut occuper le bien quelques semaines par an. Contreparties : paiement d’une commission et dépendance aux performances commerciales de l’exploitant.

Chambres d’hôtel

Achat d’une chambre dans un hôtel via certains programmes. Les loyers sont liés aux performances de l’établissement. Le propriétaire ne peut s’y loger gratuitement mais bénéficie de remises sur ses séjours.

Ces modèles séduisent ceux qui veulent un minimum d’implication dans la gestion, mais ils offrent moins de liberté (durée d’occupation personnelle limitée, impossibilité de changer facilement de gestionnaire, revente parfois plus difficile).

Parkings et garages : le petit investissement malin

Un marché souvent sous‑estimé sur la côte : les emplacements de parking et les garages. Dans les grandes stations et les quartiers très touristiques, la pénurie de places rend ces biens très liquides. Un bon emplacement peut se trouver pour moins de 50 000 €, avec une mise en location simple, peu de charges et une demande quasi permanente.

Un loyer mensuel de 100 à 150 € est courant, ce qui offre des rendements bruts attractifs et une gestion infiniment plus légère qu’un appartement en location saisonnière.

Fiscalité, droits d’enregistrement et taxes locales : ce qu’il faut vraiment compter

Le prix affiché sur l’annonce n’est que la partie visible de l’iceberg. Entre taxes régionales, droits d’enregistrement, frais de notaire, fiscalité annuelle et éventuelles taxes communales sur les secondes résidences, il est indispensable de chiffrer l’addition complète avant de s’engager.

Droits d’enregistrement : région, seconde résidence et neuf vs ancien

Pour une résidence en bord de mer, on est le plus souvent dans le cas d’un bien non destiné à être la résidence principale, donc sans réduction significative des droits d’enregistrement.

RégionType de bienTaux de droits d’enregistrement standard
Flandre (côte)Seconde résidence / investissement12 %
FlandreRésidence propre et unique (sous conditions)2 % à partir de 2025
Wallonie, BruxellesSeconde résidence / investissement12,5 %

Sur la côte, vous serez quasi toujours en Flandre, donc à 12 % de droits si le bien n’est pas déclaré comme résidence principale. Pour un appartement ancien acheté 300 000 €, cela représente déjà 36 000 € de droits, auxquels s’ajoutent les honoraires notariaux (de l’ordre de 1,5 à 2 % du prix) et des frais administratifs (recherches, transcription, etc.), si bien qu’il faut viser une enveloppe totale de 15 à 17 % de frais pour un bien existant.

Pour un bien neuf, la construction est soumise à la TVA de 21 % et les droits d’enregistrement s’appliquent uniquement sur la valeur du terrain. Le surcoût peut être très important par rapport à un achat dans l’ancien, même si en contrepartie, la performance énergétique est beaucoup plus élevée et les travaux à court terme rares.

Régime fiscal pour un bien neuf

Taxes communales et environnementales sur les secondes résidences

Certaines communes côtières appliquent des taxes spécifiques sur les secondes résidences. Montant et logique varient fortement d’une commune à l’autre :

– À Ostende, une taxe forfaitaire d’environ 1 000 € est demandée pour une seconde résidence.

– Dans de nombreuses stations, ce type de taxe a été sensiblement augmenté au cours des dernières années.

– D’autres communes, comme De Panne, ont refusé d’augmenter ces taxes pour rester attractives pour les investisseurs.

– À Knokke ou Koksijde, si vous y établissez votre domicile (adresse fiscale principale), la taxe communale sur la seconde résidence peut tomber à 0 %, avec un effet significatif sur votre charge fiscale globale.

Bon à savoir :

En plus des taxes habituelles, certaines communes comme Koksijde appliquent une taxe environnementale locale, pouvant s’élever à environ 200 € par an. Avant tout achat, il est recommandé de demander à votre notaire ou agence immobilière un détail complet des taxes communales applicables au bien concerné.

Fiscalité annuelle et revenus immobiliers

En Belgique, les revenus tirés de votre propriété (louée ou non) sont taxés principalement à partir du revenu cadastral (RC). Pour un bien non utilisé comme résidence principale :

– le précompte immobilier est calculé sur le RC indexé,

– pour l’impôt des personnes physiques, le RC indexé est majoré de 40 % et intégré dans vos revenus immobiliers,

– si le bien est loué à des fins professionnelles, les loyers réels peuvent être pris en compte, ce qui change complètement la donne et augmente la facture fiscale.

S’ajoutent, le cas échéant, les taxes de séjour pour les locations touristiques, les taxes sur logements inoccupés dans certaines communes, et la taxation de la plus‑value en cas de revente à court terme dans certains scénarios. Enfin, une seconde résidence n’offre pas les mêmes allègements en matière de droits de succession qu’une résidence principale : le conjoint survivant ne bénéficie d’une exonération que pour le logement familial, pas pour le pied‑à‑terre à la mer.

Diagnostics, risques d’inondation et contraintes urbanistiques : sécuriser son achat

Acheter en bord de mer, c’est aussi acheter dans une zone exposée à des risques spécifiques : vent salin, corrosion, humidité et, plus sensible encore, risque d’inondation par débordement des cours d’eau et par la mer. La réglementation belge impose une série de diagnostics et d’informations obligatoires.

Les diagnostics techniques obligatoires

Avant la signature de l’acte, le vendeur doit fournir un véritable « dossier technique » du bien. Certains documents sont incontournables partout en Belgique, d’autres dépendent des régions.

Diagnostic / documentObligation principaleCoût indicatif
Certificat PEB (énergie)Vente et location, mention dans les annonces~1 €/m² (± 150–300 €)
Contrôle de l’installation électriqueVente d’une installation de plus de 25 ans± 130–250 €
Attestation du sol (OVAM en Flandre)Vente de terrain/bien en Flandre et Wallonie± 50–250 €
Diagnostic amiante (Flandre)Vente de biens anciens, obligatoire depuis 2022± 500 €
Renseignements urbanistiques communauxTout acte de vente± 50–300 €

L’absence de ces diagnostics peut pousser le notaire à refuser de passer l’acte, voire entraîner l’annulation de la vente et engager la responsabilité du vendeur. En tant qu’acheteur, demander et analyser ces rapports dès la promesse de vente permet de détecter d’éventuels travaux lourds à prévoir (électricité, amiante, pollution des sols, non‑conformité urbanistique).

Risque d’inondation : P‑score, G‑score et cartes de zones inondables

Sur la côte, le risque ne vient pas seulement de la mer, mais aussi des pluies intenses et du débordement des cours d’eau. Chaque région cartographie ces risques et oblige les vendeurs à informer les acheteurs.

En Flandre, deux scores sont clés :

P‑score (parcelle) : sensibilité du terrain aux inondations,

G‑score (bâtiment) : sensibilité effective du bâtiment.

Bon à savoir :

Les biens immobiliers sont classés de A (pas de risque modélisé) à D (probabilité moyenne d’inondation dans le climat actuel). Depuis avril 2023, les vendeurs et bailleurs (pour les baux longs) ont l’obligation de mentionner ces scores dans les annonces et de les transmettre à l’acte.

En Wallonie et à Bruxelles, le vocabulaire diffère mais l’idée est la même : les cartes distinguent des zones à aléa faible, moyen ou élevé, en fonction de la récurrence et de la hauteur de submersion. En Wallonie, une zone à aléa élevé est typiquement définie par une crue de période de retour ≤ 25 ans et une hauteur d’eau ≥ 30 cm.

Sur le littoral, même si les digues offrent une protection importante, le risque n’est pas nul : la remontée du niveau de la mer et l’intensification des épisodes extrêmes sous l’effet du changement climatique imposent d’intégrer ce paramètre à votre décision d’achat et à votre assurance incendie.

Vérifier concrètement le risque avant d’acheter

Au‑delà des cartes officielles (consultables en ligne : Geoportail wallon, cartes flamandes via watertoets.be, sites régionaux bruxellois), quelques réflexes simples s’imposent :

Astuce :

Pour anticiper les risques d’inondation, il est conseillé d’examiner attentivement le bien et ses abords. Commencez par inspecter les sous-sols, garages et caves à la recherche de traces d’humidité ou de marques laissées par des eaux anciennes. Renseignez-vous auprès des voisins sur d’éventuels épisodes d’inondation passés dans le secteur. Enfin, analysez la topographie des lieux : un bien situé en bas de pente, à proximité d’un cours d’eau ou en l’absence d’ouvrages de protection (digues, bassins de rétention) peut être plus exposé.

Les notaires et agents immobiliers ont une obligation d’information et doivent signaler au candidat‑acquéreur si le bien se trouve dans une zone à risque. Ce point sera par ailleurs repris dans l’acte.

Assurances et surcoûts liés au risque

En Belgique, la couverture des catastrophes naturelles est intégrée dans la plupart des contrats d’assurance incendie. Mais pour un bien situé en zone à risque, l’assureur peut :

augmenter sensiblement la prime,

imposer une franchise élevée,

exclure certaines garanties pour des biens construits récemment dans une zone officiellement inondable.

Une maison qui a déjà subi des inondations reste assurable, sauf si elle a été construite après la délimitation officielle de la zone à risque. Dans tous les cas, il faut vérifier finement ce que couvre le contrat : frais de relogement, nettoyage, remise en état, valeur à neuf du mobilier, etc.

Coût réel d’une propriété en bord de mer : entretien, charges et copropriété

Posséder un appartement en bord de mer coûte plus cher qu’un bien équivalent à l’intérieur des terres, et pas seulement à cause du prix d’achat. Entre entretien courant, charges de copropriété, énergie, assurances et fiscalité, il est prudent de consacrer une partie du budget annuel à ces postes.

Règles de pouce pour l’entretien

Les experts de la gestion immobilière recommandent souvent de réserver entre 1 % et 3 % de la valeur du bien par an pour l’entretien (hors charges de copropriété). Pour une propriété à 300 000 €, cela représente 3 000 à 9 000 € par an pour :

petits travaux (peinture, menuiserie, plomberie),

réparations imprévues (toiture, infiltration, joints de façade),

maintenance des installations (chaudière, ventilation, fenêtres).

4000

Coût annuel maximal estimé pour les petits travaux d’entretien sur un logement de 100 m² en bord de mer, en raison de l’exposition au vent salin et à l’humidité.

Charges de copropriété et gros travaux

Pour un appartement, les charges de copropriété se situent fréquemment entre 500 et 3 000 € par an, selon la taille de l’immeuble, la présence d’ascenseur, de piscine, de conciergerie, ou encore l’âge du bâtiment. À cela peuvent s’ajouter ponctuellement des appels de fonds importants pour des travaux structurels : isolation de façade, remplacement des châssis communs, modernisation de l’ascenseur.

Dans une station de bord de mer, ces travaux sont d’autant plus cruciaux que la valeur du bien et son PEB (certificat énergétique) en dépendent fortement. Un immeuble mal entretenu et énergivore se revendra plus difficilement et avec une décote.

Énergie, assurances et petits postes à ne pas oublier

Pour un ménage belge moyen, la facture d’énergie (électricité, chauffage, eau, eau chaude sanitaire) dépasse 2 500 € par an. Pour une résidence secondaire, la facture sera souvent plus basse, mais loin d’être négligeable si vous chauffez l’appartement toute l’année ou le louez fréquemment.

Bon à savoir :

En Belgique, l’assurance habitation coûte en moyenne 500–550 € par an. Pour une résidence secondaire, la prime est souvent plus élevée en raison d’un risque accru de sinistre non détecté (comme une fuite ou une intrusion) dû à une occupation moins régulière. Si vous pratiquez la location saisonnière, il est essentiel de vérifier les options spécifiques de votre contrat, notamment celles concernant la responsabilité civile envers les locataires et la couverture des dégâts qu’ils pourraient causer.

Au total, pour un appartement de 300 000 € en bord de mer, il n’est pas exagéré de prévoir 4 000 à 7 000 € par an de budget récurrent (hors intérêts de crédit), en additionnant charges, petits travaux, assurances et énergie.

Financer son achat en bord de mer : crédit, fiscalité du prêt et apport personnel

Les conditions d’accès au crédit immobilier se sont durcies ces dernières années, mais restent favorables à ceux qui présentent un bon dossier et un apport suffisant. Acheter une seconde résidence ne se fait pas dans le même cadre fiscal qu’un premier logement.

Crédit hypothécaire pour une propriété côtière

Pour acheter un bien à la côte, vous pouvez :

– soit contracter un nouveau crédit hypothécaire spécifique à cette acquisition,

– soit recourir à une reprise d’encours sur un crédit existant, si vous avez déjà remboursé une partie importante de votre premier prêt.

Dans tous les cas, la banque examine :

Bon à savoir :

Pour évaluer votre demande de crédit, les banques analysent plusieurs éléments clés : vos revenus stables et réguliers, votre niveau d’endettement (les mensualités ne devraient idéalement pas dépasser 40% du revenu net du ménage), votre apport personnel (car elles financent rarement les frais de notaire et droits d’enregistrement), la valeur du bien (souvent vérifiée par une expertise), et, de plus en plus, la performance énergétique du logement (les biens très mal classés sont difficiles à financer à bon taux).

Pour un investisseur, le fait de louer le bien joue en votre faveur : les loyers attendus peuvent être pris en compte partiellement dans le calcul de votre capacité de remboursement, surtout s’il s’agit d’un bail de longue durée.

Avantages fiscaux : ce qui change pour une seconde résidence

Les réformes récentes ont réduit l’intérêt fiscal du crédit hypothécaire sur les secondes résidences. Pour les prêts contractés à partir de 2024 :

Bon à savoir :

Pour les biens immobiliers qui ne sont pas la résidence familiale, la réduction d’impôt sur le capital remboursé et sur la prime d’assurance solde restant dû a été supprimée au niveau fédéral. Cependant, les intérêts payés restent, en principe, déductibles de vos revenus immobiliers (hors habitation propre). Cette déduction permet de diminuer ou de neutraliser l’impôt sur le revenu cadastral amodié.

En clair, le levier fiscal existe encore via les intérêts, mais il est bien moins généreux qu’autrefois. La seconde résidence reste surtout un outil de diversification patrimoniale et de génération de revenus, pas un produit de défiscalisation.

Louer sa propriété en bord de mer : opportunité rentable, gestion exigeante

L’un des grands attraits d’une propriété à la mer du Nord est la possibilité de la louer quand vous ne l’occupez pas. La côte connaît une forte demande touristique, et le marché de la location saisonnière est dynamique. Mais la rentabilité n’est jamais automatique.

Location saisonnière : potentiel élevé, risques réels

La location courte durée (à la semaine, au week‑end) concentre l’essentiel de la demande touristique. Un studio ou un petit appartement bien placé peut être loué un grand nombre de semaines par an, en particulier pendant les congés scolaires et les beaux jours.

Les plateformes comme Airbnb ou Booking facilitent la mise en relation, mais impliquent :

Astuce :

La gestion d’une location touristique implique de naviguer entre de fortes variations de remplissage selon les saisons et une logistique intense (gestion des arrivées/départs, ménage, linge, maintenance). Elle entraîne également une usure accélérée du bien, génère des commissions pour les plateformes et doit s’adapter à des réglementations locales concernant les meublés touristiques, qui peuvent évoluer.

Les rendements bruts peuvent être attractifs, mais la rentabilité nette dépendra largement de votre capacité à limiter les coûts de gestion (vous‑même ou via un service local) et à maintenir un bon taux de remplissage hors juillet‑août.

Location à l’année : plus stable, souvent moins rémunératrice

Mettre votre appartement côtier en location classique (bail de 9 ans ou plus) apporte :

des revenus plus réguliers,

moins de logistique quotidienne,

un cadre juridique clair.

Bon à savoir :

Les loyers mensuels perçus via une location longue durée sont généralement inférieurs aux revenus potentiels d’une location touristique saisonnière. En Wallonie, confier son bien à une Agence Immobilière Sociale (AIS) peut offrir des avantages fiscaux spécifiques, comme une exonération du précompte immobilier ou une TVA réduite sur certains logements. Sur la côte flamande, d’autres dispositifs réglementaires s’appliquent principalement.

Fiscalité des loyers

Si vous louez à des particuliers pour un usage privé (ce qui sera le cas le plus fréquent pour un appartement de vacances), l’administration ne tient pas compte des loyers réels : c’est le revenu cadastral indexé majoré de 40 % qui sert de base. En revanche, si le bien est loué pour une activité professionnelle (bureaux, commerce), les loyers réels peuvent être imposés, ce qui change complètement l’équation fiscale.

Dans tous les cas, la location impose de vérifier :

la compatibilité avec le règlement de copropriété (certains syndicats interdisent la location de courte durée),

le régime d’assurances (responsabilité civile locative, sinistres causés par les locataires),

l’éventuelle taxe de séjour de la commune.

Acheter en bord de mer en Belgique ou ailleurs : comparaison et alternatives

Face aux prix de certaines stations belges, il peut être tentant de comparer avec d’autres marchés côtiers, notamment en France ou dans les Ardennes belges.

Côte belge vs littoral français

Même à Knokke‑Heist, considérée comme chère, la côte belge reste en deçà des records français les plus prestigieux. Des stations comme Ramatuelle, Saint‑Jean‑Cap‑Ferrat ou Saint‑Tropez affichent des prix qui dépassent allègrement les 14 000 €/m², quand la côte belge tourne plutôt autour de 4 000–5 000 €/m² en moyenne, avec des pics ponctuels sur la digue de Knokke.

Bon à savoir :

Certaines côtes françaises (Manche, Bretagne, Languedoc‑Roussillon) offrent des prix au m² comparables ou inférieurs aux communes les plus chères de la côte belge. Ces marchés peuvent constituer une alternative pour les investisseurs belges attirés par le climat ou l’animation locale. Il est crucial de tenir compte des différences fiscales et réglementaires, notamment l’encadrement strict des locations touristiques (loi « Le Meur »).

Alternatives belges : Ardennes, grandes villes et villes moyennes

Pour ceux qui cherchent plutôt le calme, la nature et le vert, les Ardennes belges offrent une autre forme de villégiature. Des communes comme Spa, Vielsalm ou Durbuy affichent des prix au mètre carré (autour de 1 800–2 500 €/m² pour les appartements) nettement plus abordables qu’à la mer, avec également un marché de location touristique, mais moins saisonnier que la côte.

Du côté purement investissement locatif, certaines villes de Wallonie (Charleroi, Liège, Namur) ou de Flandre (Aalst, Dendermonde, Sint‑Niklaas) offrent des rendements bruts de 7–8 % sur de l’habitation principale. On s’éloigne alors du concept de résidence de vacances, mais on optimise davantage la rentabilité.

Cinq axes pour structurer votre projet d’achat en bord de mer

Pour transformer un rêve de propriété à la mer en projet solide, quelques lignes directrices peuvent servir de fil conducteur.

1. Clarifier l’objectif principal : usage, rentabilité ou patrimoine

Un appartement que vous utiliserez 8 week‑ends par an ne se choisira pas de la même façon qu’un bien destiné à la location 40 semaines par an. Avant de visiter :

hiérarchisez vos priorités : vue, distance à la plage, budget, nombre de chambres, station spécifique, perspective de plus‑value,

fixez un taux de remplissage cible si vous louez saisonnièrement,

décidez si le projet est avant tout familial (plaisir et souvenirs) ou patrimonial (rentabilité, transmission).

2. Définir une enveloppe réaliste, frais inclus

À la côte, il est fréquent de sous‑estimer les frais annexes. Sur un ancien appartement à 350 000 €, entre droits d’enregistrement (12 %), honoraires de notaire, frais de crédit (acte hypothécaire) et premiers travaux, il n’est pas rare que l’addition dépasse 80 000 €.

Calculez donc un budget global intégrant :

prix du bien,

15–17 % de frais d’acquisition,

1 à 3 % du prix par an pour l’entretien,

charges de copropriété,

taxes communales / environnementales,

assurance et énergie.

3. Choisir la commune et l’emplacement avec méthode

Au lieu de vous laisser guider uniquement par l’affectif (souvenirs d’enfance, station « à la mode »), combinez :

Indicateurs Clés Immobiliers

Analyse des facteurs influençant le marché immobilier et locatif dans les communes littorales.

Prix & Segments

Prix moyens par commune et par segment : centre-ville, front de mer (digue), et deuxième ligne.

Fiscalité

Situation fiscale locale : niveau des taxes sur les résidences secondaires et des taxes environnementales.

Accessibilité

Desserte par les transports : tramway côtier, gares ferroviaires et accès aux autoroutes.

Marché Locatif

Profondeur du marché locatif évaluée via la fréquentation touristique, le calendrier d’événements et la présence d’infrastructures de loisirs.

Certaines communes comme Bredene, De Haan ou Middelkerke, longtemps sous‑estimées, ont enregistré des hausses de prix significatives (jusqu’à +16,7 % sur trois ans) tout en restant 20 à 30 % moins chères que la moyenne des stations les plus huppées.

4. Anticiper les risques techniques : PEB, inondation, corrosion, travaux

Un appartement bien isolé, avec un bon certificat énergétique et situé hors zone à risque d’inondation, se revendra mieux et attirera plus facilement des locataires à long terme. Exiger :

un PEB récent,

le rapport de contrôle de l’installation électrique,

– les attestations de sol, d’amiante (en Flandre),

– les plans et permis antérieurs pour vérifier la conformité urbanistique,

– la mention des scores P/G (Flandre) ou de la situation vis‑à‑vis des cartes d’aléa (Wallonie/Bruxelles, pour des biens côté intérieur).

Et n’hésitez pas à faire appel à un expert indépendant pour une visite technique ou une estimation, surtout si vous visez un immeuble ancien en front de mer.

5. Penser long terme : revente, succession, fiscalité

L’immobilier côtier a montré sa capacité à générer des plus‑values sur le long terme, malgré les phases de ralentissement. Entre 2020 et 2024, les appartements côtiers ont pris environ 17,5 % en valeur nominale, et les biens de digue 31 %. Investir aujourd’hui se justifie donc aussi par la perspective de revendre plus cher dans une dizaine d’années.

Mais pour optimiser cette perspective :

veillez à la qualité intrinsèque du bien (localisation, état, PEB),

tenez compte des droits de succession sur les secondes résidences,

discutez avec votre notaire d’un éventuel montage en nue‑propriété / usufruit au profit de vos enfants, si la transmission fait partie de vos objectifs.

Acheter une propriété en bord de mer en Belgique n’est ni un geste anodin ni un luxe réservé à quelques‑uns. C’est un projet structurant, à mi‑chemin entre choix de vie et stratégie patrimoniale. En entrant sur ce marché très particulier avec une bonne connaissance des prix par commune, des frais annexes, des risques (inondation, corrosion, travaux) et des règles fiscales, vous transformerez un rêve de plage en investissement réfléchi et durable.

Le littoral belge, avec ses stations très contrastées, permet de concilier accessibilité (dans les communes plus abordables), qualité de vie, perspective de plus‑value et, pour ceux qui le souhaitent, revenus locatifs. À condition d’avancer chiffres en main, diagnostics en poche et horizon de temps clair, acheter en bord de mer en Belgique reste une opportunité solide dans un paysage immobilier en pleine mutation.

Pourquoi il est préférable de me contacter ? Voilà un exemple concret :

Un chef d’entreprise français d’environ 50 ans, avec un patrimoine financier déjà bien structuré en Europe, souhaitait diversifier une partie de son capital dans l’immobilier résidentiel en Belgique pour chercher du rendement locatif et une exposition à un marché stable de la zone euro. Budget alloué : 400 000 à 600 000 euros, sans recours au crédit.

Après analyse de plusieurs marchés (Bruxelles, Anvers, Gand), la stratégie retenue a consisté à cibler un immeuble de rapport ou un appartement bien situé dans un quartier dynamique de Bruxelles, combinant un rendement locatif brut cible de 5 à 6 %plus le rendement est grand, plus le risque est important – et un potentiel de valorisation à moyen terme, avec un ticket global (acquisition + frais de notaire + éventuels travaux) d’environ 500 000 euros. La mission a inclus : sélection de la ville et du quartier, mise en relation avec un réseau local (agent immobilier, notaire, fiscaliste), choix de la structure la plus adaptée (propriété directe ou via société patrimoniale belge) et définition d’un plan de diversification dans le temps.

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A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Expert en gestion de patrimoine internationale depuis plus de 20 ans, j’accompagne mes clients dans la diversification stratégique de leur patrimoine à l’étranger, un impératif face à l’instabilité géopolitique et fiscale mondiale. Au-delà de la recherche de revenus et d’optimisation fiscale, ma mission est d’apporter des solutions concrètes, sécurisées et personnalisées. Je conseille également sur la création de sociétés à l’étranger pour renforcer l’activité professionnelle et réduire la fiscalité globale. L’expatriation, souvent liée à ces enjeux patrimoniaux et entrepreneuriaux, fait partie intégrante de mon accompagnement sur mesure.

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