Les tendances actuelles du marché immobilier en Belgique

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

Le marché immobilier belge traverse une phase charnière. Après deux années marquées par la hausse brutale des taux, le ralentissement des transactions et la flambée des coûts de construction, les lignes bougent de nouveau. Les prix repartent à la hausse, les gouvernements régionaux réforment en profondeur les droits d’enregistrement, les banques stabilisent leurs taux hypothécaires et les nouvelles règles énergétiques rebattent les cartes entre biens performants et passoires thermiques.

Bon à savoir :

Le marché est marqué par quatre dynamiques principales : une pénurie de logements bien situés, une valorisation croissante de la performance énergétique, un marché locatif sous tension dans les grandes villes, et une fiscalité en constante évolution. Ces facteurs redessinent actuellement le paysage immobilier en Belgique.

Un marché résidentiel étonnamment résilient

Malgré les chocs successifs – flambée de l’inflation, durcissement monétaire, explosion des coûts de chantier –, le résidentiel belge a tenu bon. Les prix n’ont pas corrigé brutalement comme en Allemagne ou au Luxembourg, mais ont marqué une pause avant de repartir.

En 2024, l’indice national des prix des maisons a progressé de 3,58 % sur un an au troisième trimestre, soit à peine 0,38 % en termes réels une fois l’inflation déduite. Sur l’ensemble de l’année, la hausse moyenne n’a été que de 1,3 %, l’une des plus modestes d’Europe. Il s’agit en réalité d’un atterrissage en douceur après une décennie de fortes augmentations : les prix résidentiels ont bondi d’environ 24 % en cinq ans, avec un rythme annuel de 4 à 5 %.

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KBC et ING anticipent une croissance des prix de l’immobilier d’environ 3,6% à 3,8% en 2026.

Une surévaluation… en voie de résorption

La question de la surévaluation du marché belge revient régulièrement. Les indicateurs classiques comme le ratio prix/revenu continuent de pointer un excès : ce ratio laisserait encore apparaître une surévaluation de 36 % au deuxième trimestre 2024, contre plus de 50 % début 2022. En intégrant le coût du crédit, l’écart se réduit : les prix seraient surévalués d’environ 17 % par rapport à ce que justifieraient les taux hypothécaires actuels.

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Le modèle de KBC Economics estime la surévaluation du marché immobilier belge au deuxième trimestre 2024.

Ces divergences s’expliquent par la forte inertie du marché belge, où les cycles sont longs et les corrections rarement brutales. Contrairement à d’autres pays européens, la Belgique n’a pas connu de véritable krach immobilier depuis le début des années 2000 : les phases d’euphorie et de déprime y sont plus amorties.

Trois régions, trois réalités de prix

La Belgique est un marché à trois vitesses, structurée par les Régions. Les écarts de prix au mètre carré sont spectaculaires d’un territoire à l’autre, mais aussi au sein même de chaque Région, entre grandes métropoles, provinces périphériques et villes secondaires.

Bruxelles, le sommet de la hiérarchie

Bruxelles reste la zone la plus chère. À l’échelle de la Région, le prix moyen atteint environ 3 423 €/m² pour les appartements et 3 308 €/m² pour les maisons. Les logements neufs s’y négocient en moyenne autour de 4 448 €/m², avec une hausse annuelle de près de 4 % en 2024. Certains quartiers comme Ixelles dépassent très largement ces moyennes, avec plus de 4 200 €/m² pour les appartements et les maisons.

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Le prix médian des maisons quatre façades à Bruxelles dépasse le million d’euros, enregistrant une hausse de 20 % sur un an.

Flandre : un marché dynamique mais contrasté

En Flandre, les prix restent élevés mais légèrement en retrait par rapport à Bruxelles. Les appartements se négocient en moyenne à 3 133 €/m² et les maisons à 2 266 €/m². Le prix médian des maisons quatre façades atteignait 419 900 € au troisième trimestre 2024, en hausse de 2,4 %, tandis que les maisons mitoyennes ou semi-mitoyennes s’établissaient à 305 000 € (+1,7 %). Les appartements, eux, progressaient très modestement (+0,4 % à 250 000 €).

Certaines zones sortent du lot. Le Brabant flamand affiche par exemple un prix moyen de 3 260 €/m² pour les appartements et 2 539 €/m² pour les maisons. À l’opposé, des villes comme Gand voient les prix du neuf flamber : les appartements neufs y ont atteint 4 223 €/m² en 2024, soit une hausse de plus de 13 % en un an.

Wallonie : le dernier bastion de l’accessibilité… relative

La Région wallonne reste la plus abordable, mais rattrape son retard. Les appartements s’y vendent en moyenne 2 387 €/m² et les maisons 1 642 €/m². En 2024, la Wallonie a même enregistré la plus forte progression du pays, avec une hausse des prix de 5,4 % sur un an, devant la Flandre (+3,3 %) et Bruxelles (+2,3 %).

Exemple :

Dans le marché immobilier, les maisons individuelles quatre façades ont atteint un prix médian de 310 000 €, en hausse de 5,1 %. En comparaison, les maisons jointives ou semi-jointives affichaient un prix médian de 185 000 €, avec une progression de 3,4 %. En revanche, le prix médian des appartements a légèrement reculé de 0,4 % pour s’établir à 182 000 € sur la même période.

La province du Hainaut reste la plus accessible du pays, avec environ 1 847 €/m² pour les appartements et 1 411 €/m² pour les maisons. De quoi continuer à attirer les ménages en quête d’un premier achat, mais aussi les investisseurs à la recherche de rendements locatifs plus élevés.

Quelques repères chiffrés

Pour prendre la mesure des écarts, on peut comparer plusieurs niveaux de prix moyens au mètre carré.

Zone / RégionAppartements (€/m²)Maisons (€/m²)
Moyenne nationale3 0912 076
Bruxelles-Capitale3 4233 308
Flandre (global)3 1332 266
Wallonie (globale)2 3871 642
Brabant flamand3 2602 539
Brabant wallon3 2442 342
Hainaut1 8471 411

Ces ordres de grandeur illustrent un paysage à plusieurs vitesses : Bruxelles et les Brabants se situent clairement dans le haut du spectre, quand le Hainaut incarne l’extrémité basse.

Taux hypothécaires : après le choc, la stabilisation

Sur le front du financement, le gros du choc est passé. Les taux hypothécaires, qui tournaient sous les 2 % en 2021, ont culminé autour de 3,8 % en 2023 avant de refluer. Fin 2024, le taux moyen des nouveaux crédits logement s’établissait à 3,19 %, et début septembre 2025, les offres fixes à 20 ans se stabilisent aux alentours de 3,2 %.

La Banque centrale européenne a largement contribué à cette détente en abaissant son taux de dépôt à plusieurs reprises, jusqu’à environ 2 % à l’été 2025. Les prévisions évoquent une stabilisation des taux longs en 2025, avec tout au plus un léger rebond ensuite, sans retour aux niveaux planchers pré‑2022.

Attention :

Après une chute de près de 30 % en 2023, le nombre de nouveaux crédits hypothécaires (hors refinancement) a progressé de 10,1 % sur les onze premiers mois de 2024, pour atteindre un volume de 30,53 milliards d’euros. L’encours total des prêts logement approche désormais les 242 milliards d’euros.

Le marché reste néanmoins très encadré : les banques exigent généralement que la mensualité ne dépasse pas 35 à 40 % du revenu mensuel du ménage. Les ratios prêt‑valeur (Loan‑to‑Value) demeurent prudents : jusqu’à 90 % pour les résidents belges achetant leur habitation propre, 85 % pour les investissements ou les non‑résidents européens, et 70 à 80 % pour les non‑résidents hors UE ou les biens de valeur élevée. Certaines grandes banques, comme BNP Paribas Fortis ou KBC, proposent en parallèle des « green mortgages » avec conditions plus avantageuses pour les logements très bien notés sur le plan énergétique.

Un choc d’offre : la crise silencieuse des permis et des chantiers

Si les prix tiennent, c’est aussi parce que l’offre ne suit plus. Les pénuries de logements ne relève plus du simple discours : elles sont désormais quantifiées. Le déficit national est évalué à plus de 200 000 unités et il faudrait construire environ 375 000 nouveaux logements dans les cinq prochaines années pour éviter une crise généralisée.

Les chiffres de la construction confirment ce resserrement. En 2024, la Belgique a livré 53 800 nouveaux logements, soit une hausse de 10 % par rapport à l’année précédente et une performance dans le haut du classement européen. Mais cette accélération tient pour partie à des chantiers lancés avant la hausse des taux. Le flux de nouveaux projets, lui, se tarit.

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Le nombre de nouveaux logements mis en chantier en 2024, en recul de 8,4%.

L’impact se fait déjà sentir sur l’investissement des ménages dans le neuf : les volumes de construction résidentielle ont reculé de plus de 11 % entre le pic du troisième trimestre 2021 et le troisième trimestre 2024. La fédération de la construction Embuild ne prévoit pas de rebond à court terme, anticipant même un nouveau recul de l’activité logement en 2025.

Coûts élevés, procédures lentes

Cette crise de l’offre tient à un cocktail explosif : explosion des coûts, exigences énergétiques plus strictes et procédures d’urbanisme particulièrement lentes. Depuis le début de la guerre en Ukraine, le coût des matériaux de construction a augmenté d’environ 16 %. Les prix se sont stabilisés en 2023 mais à un niveau élevé : certains matériaux comme le verre ou la terre cuite ont encore bondi de plus de 10 % cette année‑là, quand le bois et les métaux corrigeaient de 10 %. Les coûts salariaux, eux, continuent de progresser de 3 à 4 % par an dans le secteur.

Astuce :

Les indices de prix confirment la tension sur les coûts de construction. L’indice ABEX s’est stabilisé autour de 1 180 points au premier trimestre 2025, et l’indice des prix de production dans le secteur affiche une inflation annuelle de 2,8 %. Actuellement, le coût de construction d’une maison unifamiliale standard se situe entre 2 000 et 2 500 €/m², et celui d’un appartement neuf entre 3 000 et 3 500 €/m². Opter pour un bâtiment très économe en énergie engendre un surcoût de 10 à 15 %. Les prix varient fortement selon les régions : à Bruxelles, ils dépassent facilement 4 500 à 6 000 €/m² pour certains projets d’appartements neufs, tandis que les régions rurales wallonnes restent plus abordables, avec des coûts autour de 1 800 à 2 200 €/m².

À cela s’ajoute un enfer procédural : selon des données de la Banque mondiale, la Belgique se situe parmi les pires pays au monde en matière de délais de traitement des permis de construire (172e place sur 208 en 2019). Les promoteurs dénoncent des instructions de plus en plus longues, des recours fréquents et des règles environnementales complexes, alors même que les Régions introduisent des obligations de rénovation lourdes.

Droits d’enregistrement : des réformes qui changent la donne

Les pouvoirs publics ont décidé de relancer la machine par la fiscalité sur les transactions. Les Réformes en Flandre et en Wallonie, effectives au 1er janvier 2025, constituent l’un des tournants majeurs du marché immobilier récent.

Flandre et Wallonie : la grande bascule

En Flandre, le taux de droits d’enregistrement pour l’habitation familiale, déjà réduit à 3 %, descend désormais à 2 % pour l’achat d’une résidence propre et unique. Les conditions sont strictes – ne pas être déjà propriétaire, s’engager à y établir sa résidence principale dans un délai déterminé et à y demeurer pendant plusieurs années –, mais le gain fiscal est substantiel.

Bon à savoir :

En Wallonie, le taux des droits d’enregistrement pour l’achat d’une habitation unique occupée par son propriétaire est réduit de 12,5% à 3%. Pour en bénéficier, l’acheteur ne doit posséder aucun autre logement, occuper le bien dans les 3 ans (5 ans pour un terrain à bâtir ou un achat sur plan) et s’engager à y résider au moins 3 ans après l’emménagement.

En contrepartie, plusieurs instruments d’aide sont supprimés ou en voie de l’être : abattements partiels sur les droits d’enregistrement pour les primo‑acquéreurs, chèque habitat wallon, taux réduits pour logements dits « modestes ». La logique est celle d’un système plus simple et plus lisible, mais moins ciblé.

Bruxelles : abattements et incitations énergétiques

La Région de Bruxelles-Capitale, pour l’instant, conserve un régime distinct avec un taux de 12,5 % mais compensé par un mécanisme d’abattement. Les primo‑acquéreurs d’une résidence principale peuvent bénéficier d’une exonération de droits sur la première tranche de 200 000 € du prix (plafond relevé depuis 175 000 € au printemps 2023), pour autant que le prix de vente ne dépasse pas 600 000 €. L’acheteur doit y établir sa résidence principale dans un délai de trois ans (au lieu de deux auparavant) et l’y maintenir pendant au moins cinq années continues.

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Montant de l’abattement fiscal supplémentaire prévu à Bruxelles pour les acquéreurs s’engageant à réaliser des rénovations énergétiques d’au moins deux classes PEB dans les cinq ans.

Des mesures qui nourrissent (un peu) la hausse des prix

Ces réformes devraient mécaniquement soutenir la demande et donc alimenter la hausse des prix. La Banque nationale de Belgique a déjà montré qu’un précédent abaissement des droits d’enregistrement en Flandre, de 6 % à 3 %, avait entraîné une hausse moyenne des prix d’environ 3 %. L’abaissement massif des taux en Wallonie et la baisse supplémentaire en Flandre devraient donc profiter aux vendeurs, même si la suppression d’autres aides et la hausse parallèle de certains coûts (revus cadastraux, taxes locales) viennent en contrepoids.

Dans les faits, ces modifications entretiennent un double mouvement : elles facilitent la mobilité résidentielle des ménages (changer de logement devient fiscalement moins pénalisant) et renforcent la pression concurrentielle sur les biens de qualité, en particulier les logements éco‑performants, déjà très recherchés.

Énergie et rénovation : la nouvelle fracture du marché

La performance énergétique est devenue l’une des lignes de fracture majeures du marché belge. D’un côté, des logements bien isolés, souvent neufs ou rénovés, qui s’arrachent rapidement et se vendent avec une prime ; de l’autre, un parc ancien énergivore, de plus en plus difficile à valoriser dans un contexte de réglementations durcies.

Flandre : obligations graduelles mais strictes

En Flandre, la politique est particulièrement poussée. Depuis 2023, tout bâtiment résidentiel transféré avec une étiquette énergétique E ou F doit être rénové dans les cinq ans pour atteindre au minimum une classe D. La marche se relève ensuite progressivement : pour les transferts postérieurs à 2028, l’objectif sera une classe C, et à partir de 2045, tout bien résidentiel vendu devra être porté à la classe A dans les cinq ans.

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Les biens immobiliers classés A se négocient en moyenne avec une prime de 19,2 % par rapport à un bien comparable classé D.

Les non‑résidentiels ne sont pas épargnés : des certificats énergétiques spécifiques (EPC NR) sont désormais obligatoires selon la taille des bâtiments, et des seuils progressifs de performance minimale (au moins label E puis D, avant un référentiel plus exigeant) sont fixés à l’horizon 2030. Les manquements peuvent donner lieu à des amendes pouvant grimper jusqu’à 200 000 € pour les grands immeubles non conformes.

Bruxelles : feuille de route vers des bâtiments bas carbone

La Région de Bruxelles-Capitale a également adopté une feuille de route ambitieuse à travers la refonte de son Code Air‑Climat‑Énergie (CoBrACE). À moyen terme, tous les bâtiments devront disposer d’un certificat PEB/EPB valide, et les logements devront descendre sous 275 kWh/m²/an (classe E) dans la décennie suivant l’entrée en vigueur de l’ordonnance, puis 150 kWh/m²/an (classe C) d’ici 2045. Les bâtiments publics sont soumis à un calendrier encore plus serré, avec l’objectif d’atteindre la classe C dès 2040, et des exigences de zéro émission pour les nouvelles constructions publiques assorties d’installations solaires.

Bon à savoir :

Les amendes pour non-respect des normes énergétiques sont calculées en fonction de la surface du logement et de l’écart à la norme. Une réduction de moitié de la sanction est possible si le propriétaire s’engage à réaliser les travaux de rénovation dans un délai de deux ans. Cette mesure vise à inciter fortement les propriétaires à programmer rapidement leurs travaux, sous peine de voir le montant de l’amende augmenter.

Wallonie : généralisation du standard Q-ZEN

En Wallonie, le fil conducteur est le standard Q‑ZEN (quasi zéro énergie), devenu la norme obligatoire pour les nouvelles constructions depuis 2021. Concrètement, les nouveaux bâtiments doivent afficher une enveloppe très performante, des besoins énergétiques limités et une large part de ces besoins couverts par des sources renouvelables. Des exigences sont également fixées pour la mise à niveau des installations de chauffage, de refroidissement et d’isolation des conduites d’ici fin 2025.

Ces dynamiques régionales convergent toutes vers une même réalité de marché : les biens énergétiquement performants prennent l’ascendant, tant en prix qu’en vitesse de vente. À l’inverse, le stock ancien non rénové devient un marché à part, plus risqué pour les investisseurs et plus complexe pour les ménages à budget limité.

Marché locatif : tension croissante dans les grandes villes

Alors que la propriété reste un horizon culturel fort – près de 71 % des Belges sont propriétaires, un taux supérieur à la moyenne européenne –, le locatif gagne en importance, surtout dans les centres urbains. Le marché locatif représente environ 30 % du parc de logements (dont 7 % de logements sociaux), mais il concentre la demande de ménages mobiles, de jeunes actifs, d’étudiants et d’expatriés.

Bruxelles, capitale des locataires

Nulle part cette dynamique n’est plus visible qu’à Bruxelles, où environ 60 % des ménages sont locataires. La pression y est particulièrement forte : en 2025, le loyer moyen y oscille autour de 1 255 à 1 321 € par mois pour un appartement, avec des petits logements (une chambre) qui dépassent fréquemment 1 080 €/mois et des deux chambres autour de 1 500 €. La combinaison entre pénurie d’offre, afflux d’expatriés (plus de 56 000 nouveaux arrivants dans la capitale en 2023) et capacité de paiement élevée d’une partie des locataires (fonctionnaires européens, diplomates, cols blancs) tire les loyers vers le haut.

Attention :

À partir du 1er mai 2025, un loyer à Bruxelles est présumé excessif s’il dépasse de plus de 20 % un loyer de référence calculé sur base de critères objectifs. Ce dispositif, qui ne bloque pas les loyers de façon généralisée, permet des recours et médiations contre les abus les plus flagrants.

Des rendements encore attractifs… surtout en ville

Pour les investisseurs, la question centrale reste celle du rendement brut. Les chiffres récents indiquent un rendement moyen national d’environ 4,24 % pour les appartements au premier trimestre 2025. Les grandes villes offrent souvent de meilleurs ratios :

VilleRendement brut moyen appartements
Bruxelles5,56 %
Anvers5,09 %
Liège4,75 %
Oostende4,26 %
Bruges2,75 %

Bruxelles et Anvers tirent leur épingle du jeu grâce à une forte demande locative, quand des villes touristiques très recherchées comme Bruges affichent paradoxalement des rendements bruts plus faibles, en partie en raison de prix d’achat élevés.

Exemple :

En 2023-2024, une baisse notable du nombre de nouveaux baux a été observée en Flandre et à Bruxelles, indiquant des taux d’occupation très élevés. La concurrence entre locataires est extrême, certaines annonces à Bruxelles attirant plus de 100 candidatures. Cette situation renforce paradoxalement l’attractivité de l’investissement locatif, malgré le renforcement des contraintes réglementaires.

Investissement et fiscalité : des arbitrages plus complexes

Sur le segment investissement, les grandes manœuvres ne se limitent pas au résidentiel. Le regain de confiance se manifeste dans toutes les classes d’actifs, avec un appétit très marqué pour la logistique et un retour progressif vers le résidentiel, tandis que les bureaux restent un maillon faible en raison du télétravail et de la rationalisation des surfaces.

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Selon une enquête CBRE de 2025, 25 investisseurs prévoient d’allouer 3,7 milliards d’euros à l’immobilier commercial en Belgique.

Sur le plan fiscal, les instruments se sophistiquent. Pour les grands porteurs, les structures de type SREIF (fonds d’investissement immobilier spécialisé) ou B‑REIT (sociétés immobilières réglementées) permettent de bénéficier de régimes spécifiques où les loyers et les plus‑values ne sont en principe pas imposés, à condition de respecter des règles strictes de diversification, de distribution et de levier.

Astuce :

À partir de 2025, un nouveau régime fédéral permettra une déduction fiscale de 30% pour les investissements dits « thématiques » dans des projets verts. Ce dispositif couvre notamment l’efficacité énergétique, les énergies renouvelables et la mobilité bas carbone. Les actifs immobiliers performants et les projets de rénovation profonde sont éligibles, à condition d’obtenir les certificats administratifs requis et de respecter les critères environnementaux stricts, notamment le principe « do no significant harm » (ne pas causer de préjudice significatif à l’environnement).

En contrepartie, la fiscalité se durcit pour d’autres segments : suppression progressive des avantages fiscaux pour les secondes résidences, fin annoncée de la déductibilité des intérêts hypothécaires pour les biens autres que la résidence principale (à compter des revenus 2025), ou encore déclaration politique de lutter contre les « share deals » purement fiscaux censés éviter les droits d’enregistrement.

Démographie, urbanisation et nouveaux modes de vie

Derrière les chiffres, le moteur essentiel du marché reste la démographie et l’évolution des modes de vie. La population belge croît à un rythme modéré (environ +0,5 % par an), mais se concentre toujours davantage dans les grandes aires urbaines. On estime que 75 % des ménages belges vivront en zone urbaine en 2025, avec une croissance attendue de 6 % des populations métropolitaines sur les deux prochaines décennies.

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36 % des ménages belges sont désormais composés d’une seule personne, une proportion qui augmente dans les grandes villes.

Ces tendances nourrissent une demande accrue pour des logements plus petits, bien situés, faciles à entretenir, proches des transports en commun et des services. La popularité croissante des formes d’habitat partagé – coliving, résidences pour seniors, logements étudiants intégrés – reflète cette recherche de flexibilité, de mutualisation des coûts et de sociabilité.

Les préférences des acheteurs évoluent également sur le terrain des équipements : d’ici 2025, les experts s’attendent à ce qu’environ 30 % des logements belges soient dotés de systèmes domotiques, 50 % de dispositifs de sécurité et 25 % d’éclairages intelligents. Les bornes de recharge pour véhicules électriques devraient équiper un nombre croissant d’immeubles résidentiels (hausse attendue de 50 % du parc), particulièrement dans les grandes villes où les obligations réglementaires se multiplient.

Un marché à la fois cher et jugé peu abordable

Malgré la relative bonne santé globale du marché, le sentiment d’inaccessibilité progresse. Une enquête ING d’octobre 2024 montrait que plus de la moitié des Belges considèrent déjà le logement – à l’achat comme à la location – comme inabordable, et près de deux tiers pensent que les jeunes auront de grandes difficultés à devenir propriétaires. Cette perception est plus marquée encore chez les générations plus âgées, qui comparent la situation actuelle à celle de leur propre parcours résidentiel.

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Le prix moyen d’une maison en Belgique dépasse désormais 350 000 € début 2025.

Pour une partie des ménages urbains, la location se révèle parfois plus abordable à court terme que l’accession, surtout dans des marchés comme Bruxelles, Anvers ou Gand où les prix d’achat dépassent très facilement les 400 000 € pour une maison familiale, alors que le loyer reste encore indexé sur le pouvoir d’achat local. Cette tension alimente l’idée que la société belge pourrait, à long terme, se rapprocher de modèles plus locatifs, même si la préférence culturelle forte pour la propriété (« chaque Belge naît avec une brique dans le ventre ») reste un frein puissant.

Vers quel futur pour le marché immobilier belge ?

En agrégeant tous ces éléments – dynamique des prix, contraintes énergétiques, réformes fiscales, démographie et pénurie de logements –, une image se dessine : celle d’un marché structurellement sous‑offreur, porté par des fondamentaux solides mais soumis à des vents contraires conjoncturels.

Les scénarios dominants pour les prochaines années reposent sur quelques constantes :

Bon à savoir :

Le marché immobilier présente une croissance modérée des prix (environ 3 % par an) avec des disparités régionales marquées et une prime pour les biens éco-performants et bien situés. La demande locative dépasse l’offre dans les grandes villes, créant une tension durable. Les nouvelles réglementations énergétiques rendent la planification des rénovations essentielle pour tous. Enfin, la fiscalité évolue vers plus d’écologie, avec des aides à l’achat mais la suppression progressive de certains avantages historiques.

Pour les ménages, l’enjeu sera de plus en plus de concilier localisation, performance énergétique et budget, en arbitrant parfois entre propriété en périphérie et location au centre. Pour les investisseurs, la clé sera la capacité à identifier les actifs capables de répondre aux nouvelles normes (PEB, confort, connectivité) et à supporter des cycles d’investissement plus complexes qu’auparavant.

Bon à savoir :

Malgré une dette publique élevée, une croissance molle et un chômage en hausse, l’économie belge présente des atouts structurants : un système bancaire solide, une régulation prudente du crédit, une forte tradition de propriété et des politiques publiques tournées vers la rénovation. Les analystes estiment donc que le risque de bulle immobilière reste faible à modéré, et prévoient un marché en croissance contenue mais continue à long terme, sauf accident majeur.

Pourquoi il est préférable de me contacter ? Voilà un exemple concret :

Un chef d’entreprise français d’environ 50 ans, avec un patrimoine financier déjà bien structuré en Europe, souhaitait diversifier une partie de son capital dans l’immobilier résidentiel en Belgique pour rechercher du rendement locatif et une exposition à un marché stable de la zone euro. Budget alloué : 400 000 à 600 000 euros, sans recours au crédit.

Après analyse de plusieurs marchés (Bruxelles, Anvers, Gand), la stratégie retenue a consisté à cibler un appartement ou un immeuble de rapport dans un quartier en croissance, combinant rendement locatif brut cible de 5 à 6 % – en gardant à l’esprit que « plus le rendement est grand, plus le risque est important » – et potentiel de valorisation à moyen terme, avec un ticket global (acquisition + frais de notaire + éventuels travaux légers) d’environ 500 000 euros.

La mission a inclus : sélection de la ville et du quartier, mise en relation avec un réseau local (agent immobilier, notaire, expert comptable/fiscaliste), choix de la structure la plus adaptée (propriété directe ou via société patrimoniale belge) et intégration de l’actif dans une stratégie patrimoniale globale.

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A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Expert en gestion de patrimoine internationale depuis plus de 20 ans, j’accompagne mes clients dans la diversification stratégique de leur patrimoine à l’étranger, un impératif face à l’instabilité géopolitique et fiscale mondiale. Au-delà de la recherche de revenus et d’optimisation fiscale, ma mission est d’apporter des solutions concrètes, sécurisées et personnalisées. Je conseille également sur la création de sociétés à l’étranger pour renforcer l’activité professionnelle et réduire la fiscalité globale. L’expatriation, souvent liée à ces enjeux patrimoniaux et entrepreneuriaux, fait partie intégrante de mon accompagnement sur mesure.

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