Trouver une location longue durée en Corée du Sud n’a rien d’un simple clic sur un site d’annonces. Le marché est rapide, les montants en jeu sont souvent élevés, et surtout, le système locatif repose sur des mécanismes uniques au monde comme le Jeonse et le Wolse. Pour un étranger, comprendre ces codes avant de signer est indispensable, autant pour protéger son dépôt que pour éviter un contrat inadapté à sa situation.
Cet article fournit un guide complet, concret et chiffré pour la location à long terme en Corée du Sud, en se concentrant particulièrement sur les besoins spécifiques des étrangers et des expatriés.
Comprendre le marché locatif coréen avant de chercher
Le point de départ, c’est le contexte. En Corée du Sud, plus de 80 % de la richesse des ménages est investie dans la pierre. À Séoul, les prix de vente ont bondi d’environ 70 % entre 2018 et 2024, avec un rapport prix/revenu médian autour de 13 années de salaire. Résultat : pour beaucoup, l’achat est hors de portée et la location est devenue le passage quasi obligé, y compris pour une large partie de la classe moyenne.
Plus de la moitié des quelque neuf millions d’habitants de la capitale sud-coréenne vit en location.
Le marché est aussi très polaire. La région de Séoul concentre la hausse des prix, tandis que certaines villes de province stagnent ou reculent. Dans la capitale, les loyers mensuels moyens ont récemment dépassé 1,4 million de wons, avec une progression annuelle autour de 3 % à 4 %, et les dépôts Jeonse pour un simple studio dépassent couramment 200 millions de wons.
Dans ce contexte, louer impose de bien maîtriser trois clés : le type de contrat, le type de logement et le cadre légal et financier.
Les trois grands systèmes : Jeonse, Wolse et Banjeonse
Le système locatif coréen repose sur trois modèles principaux. Les comprendre est la première étape pour choisir un contrat adapté à vos moyens et à la durée de votre séjour.
Jeonse : le dépôt géant sans loyer mensuel
Le Jeonse (전세) est un système dans lequel le locataire verse au propriétaire un dépôt colossal, généralement entre 50 % et 80 % de la valeur de marché du logement, parfois jusqu’à 90 %. Pendant la durée du bail (en général deux ans), aucun loyer n’est payé. À la fin, le dépôt est remboursé en totalité, en principe, déduction faite d’éventuels dégâts.
Concrètement, sur un appartement valorisé à 500 millions de wons, un Jeonse peut exiger un dépôt de 250 à 400 millions de wons. À Séoul, l’ampleur des sommes est impressionnante : pour des studios, la moyenne de dépôt Jeonse dépasse 200 millions de wons dans de nombreux arrondissements, et certains contrats d’appartements tournent autour de 600 millions de wons.
Le mécanisme s’apparente à un prêt sans intérêt du locataire au propriétaire. Ce dernier utilise le capital pour rembourser un crédit, acheter un autre bien ou investir. Historiquement, le Jeonse s’est imposé dans les années 1970–1980, à une époque où le crédit bancaire était peu accessible et où il fallait trouver un moyen de financer la construction et l’achat de logements.
Pour le locataire, le Jeonse offre l’avantage de ne pas payer de loyer mensuel, une stabilité de deux ans (renouvelable une fois légalement) et une protection contre les hausses de loyer pendant la durée du contrat. Cependant, il présente des inconvénients majeurs : il nécessite d’immobiliser une somme importante, souvent financée par un prêt spécifique, et expose au risque de ‘Jeonse fraud’. Ce risque, fréquemment évoqué dans la presse coréenne, correspond à l’impossibilité de récupérer son dépôt si le propriétaire est surendetté, fait faillite, ou si la valeur du bien devient inférieure au montant du dépôt.
En théorie, la loi protège le locataire : en cas de non‑remboursement, il peut rester dans le logement et dispose, sous conditions, d’un droit prioritaire pour récupérer son argent lors d’une éventuelle vente ou mise aux enchères. En pratique, les cas d’escroqueries et de défauts de remboursement se comptent par milliers chaque année, ce qui a poussé les autorités à renforcer la protection via l’obligation de déclaration de bail, la possibilité de prendre une garantie d’assurance de restitution du dépôt et la promotion de contrats au loyer mensuel.
Pour un étranger, le Jeonse est généralement peu accessible : les montants sont très élevés, les procédures bancaires complexes et le moindre détail juridique compte. Il n’est envisageable que pour des expatriés très installés, disposant d’un capital important et bien entourés sur le plan juridique.
Wolse : le loyer mensuel à dépôt réduit
Le Wolse (월세) est le système qui ressemble le plus aux pratiques occidentales. Le locataire verse un dépôt de garantie modéré (bien plus faible qu’en Jeonse) et paie ensuite un loyer chaque mois. Le dépôt est remboursé à la fin du bail, sous réserve des éventuels dégâts ou arriérés.
Le dépôt Wolse peut atteindre 50 millions de wons dans les quartiers les plus prisés.
Les loyers mensuels, eux, couvrent une très large fourchette. Pour un studio à Séoul, il est courant de payer entre 500 000 et 1 500 000 wons par mois, selon le quartier, la taille et l’état du logement. Les appartements plus grands, notamment de deux ou trois chambres, peuvent atteindre plusieurs millions de wons mensuels dans les arrondissements haut de gamme comme Gangnam ou Yongsan.
Une particularité intéressante du Wolse est le “jeu de bascule” entre dépôt et loyer : dans de nombreux cas, il est possible de négocier un loyer plus bas en échange d’un dépôt plus élevé, ou l’inverse. Les annonces affichent souvent un format du type “500/45”, signifiant un dépôt de 5 millions de wons et un loyer de 450 000 wons. Les agents vous indiqueront parfois quelles marges de négociation existent.
Le bail standard est d’un ou deux ans. Le locataire a un droit légal de demander une prolongation de deux ans supplémentaires. En cas de renouvellement dans ce cadre, toute hausse du loyer ou du dépôt de garantie est plafonnée à 5 %. Le dépôt est restitué en fin de bail, après déduction des éventuels impayés ou frais de réparation.
Pour la plupart des étrangers — étudiants, salariés en mission, freelances, couples expatriés — le Wolse est l’option la plus réaliste et la plus sûre : le risque de fraude au dépôt est moindre (puisque la somme est plus faible), l’exposition aux fluctuations du marché plus limitée, et il n’est pas nécessaire de contracter de gros prêts Jeonse.
Banjeonse : l’hybride entre Jeonse et Wolse
Entre les deux se situe le Banjeonse (반전세), littéralement “demi‑Jeonse”. Le principe est simple : le locataire verse un dépôt plus élevé qu’en Wolse classique, mais moins que pour un Jeonse complet, et paie en plus un loyer mensuel réduit.
Un exemple typique évoqué par les agents : un dépôt de 100 millions de wons et un loyer de 300 000 wons pour un logement qui, en Wolse classique, aurait exigé un dépôt de 20 millions de wons et un loyer de 700 000 wons. Le Banjeonse attire les locataires qui disposent d’un capital intermédiaire : pas assez pour un Jeonse, mais suffisant pour alléger significativement le loyer mensuel.
Ce système reprend à la fois les avantages et certains inconvénients des deux modèles : charge mensuelle atténuée, mais somme importante immobilisée. Il existe aussi un risque que, au moment du renouvellement, le propriétaire tente de basculer le contrat vers un pur Wolse, avec loyer plus élevé.
Pour un étranger, le Banjeonse peut être une solution intéressante s’il dispose d’une épargne confortable et prévoit de rester plusieurs années, tout en souhaitant limiter ses dépenses mensuelles.
Types de logements : du studio au hanok
Comprendre les types de contrats ne suffit pas : le choix du type de logement a un impact direct sur le budget, le confort, mais aussi sur la facilité à trouver un bailleur prêt à louer à un étranger.
Les grands types de biens
En Corée du Sud, on retrouve plusieurs catégories principales :
| Type de logement | Description synthétique | Public typique |
|---|---|---|
| Appartement (아파트) | Immeubles de grande hauteur, complexes souvent récents, avec parking, gardiennage, aires de jeux | Familles, couples, classes moyennes et aisées |
| Villa (빌라) | Petits immeubles de 3 à 5 étages, souvent plus anciens, parfois sans ascenseur | Familles au budget serré, ménages multi‑générationnels |
| Officetel (오피스텔) | Bâtiments mixtes bureaux/logements, studios modernes souvent meublés | Étudiants, jeunes actifs, expatriés célibataires |
| One‑room (원룸) | Studios basiques, surface réduite, parfois kitchenette | Étudiants, jeunes salariés, petits budgets |
| Goshiwon (고시원) | Chambres minuscules avec équipements partagés | Étudiants, très petits budgets, séjours de transition |
| Maison individuelle (주택) | Pavillons, souvent chers en ville | Revenus élevés, familles |
| Hanok (한옥) | Maisons traditionnelles en bois | Amateurs de style traditionnel, locations de niche |
| Rooftop / semi‑sous‑sol (옥상 / 반지하) | Pièces aménagées sur toit ou en sous‑sol | Budget limité, compromis sur confort |
Les officetels et one‑rooms sont particulièrement prisés des étrangers, parce qu’ils sont nombreux dans les quartiers centraux, qu’ils se prêtent bien à des baux Wolse et qu’ils sont parfois déjà meublés. Les villas offrent souvent plus de surface pour un loyer moindre, au prix d’équipements plus datés. Les grands appartements de complexes résidentiels sont le graal des familles coréennes mais restent chers, que ce soit en Jeonse ou en Wolse.
Ordres de grandeur de loyers et dépôts
Les montants varient énormément selon la ville, le quartier et le type de bien. On peut néanmoins donner quelques fourchettes indicatives :
| Type de bien (Séoul, long terme) | Loyer mensuel typique | Dépôt Wolse courant |
|---|---|---|
| Goshiwon | 300 000 – 450 000 KRW | Généralement aucun dépôt |
| One‑room / studio | 700 000 – 1 200 000 KRW (peut monter jusqu’à 5M en très haut de gamme) | 1 000 000 – 5 000 000 KRW |
| Officetel | 1 000 000 – 2 000 000 KRW | 5 000 000 – 20 000 000 KRW |
| Villa (partagée ou modeste) | 900 000 – 1 500 000 KRW | À partir de 10 000 000 KRW |
| Appartement standard | 1 500 000 – 3 000 000 KRW et plus | 20 000 000 – 50 000 000 KRW (Wolse) / plusieurs centaines de millions (Jeonse) |
En dehors de Séoul, les loyers sont en général plus bas. Un appartement une chambre en centre‑ville peut coûter environ 650 000 wons à Busan, 550 000 à Daegu ou un peu plus de 500 000 à Incheon.
À ces montants s’ajoutent les charges :
– Frais de gestion (관리비), souvent entre 50 000 et 300 000 wons par mois, couvrant entretien de l’immeuble, éclairage des parties communes, gardiennage, parfois internet ou télévision câblée.
– Électricité, gaz, eau, qui peuvent représenter 50 000 à 150 000 wons mensuels, en plus, selon la saison et la taille du logement.
– Internet/TV, fréquemment entre 25 000 et 60 000 wons.
– Parking, particulièrement à Séoul, entre 80 000 et 200 000 wons par mois dans certains quartiers.
En pratique, le coût mensuel réel dépasse souvent le simple loyer de 170 000 à 300 000 wons.
Où louer : quartiers et profils de locataires
Toutes les villes et tous les quartiers ne se valent pas pour un étranger qui s’installe. Séoul concentre l’essentiel de la demande internationale, mais d’autres grandes villes offrent un bon compromis entre coût et qualité de vie.
Quelques repères à Séoul
Séoul est un patchwork de quartiers très contrastés en termes de prix et de profil de population.
| Quartier / district | Profil des logements et loyers | Public typique |
|---|---|---|
| Gangnam‑gu | Officetels modernes, appartements haut de gamme, loyers et dépôts très élevés | Cadres supérieurs, familles aisées, expatriés d’entreprises |
| Yongsan‑gu / Itaewon | Mélange de villas et d’appartements de standing, studios autour d’1M de wons | Forte communauté étrangère, diplomates, cadres internationaux |
| Mapo‑gu (Hongdae, Sinchon) | Officetels, studios, villas, loyers moyens, forte densité étudiante | Étudiants coréens et étrangers, jeunes actifs |
| Songpa‑gu (Jamsil) | Grands complexes d’appartements, environnement familial | Familles, classes moyennes supérieures |
| Gwanak‑gu | Proximité de l’université nationale de Séoul, studios et petites villas | Étudiants, chercheurs |
| Jongno‑gu / Jung‑gu | Centre historique, quelques studios plus abordables pour du central | Étudiants, jeunes actifs cherchant la centralité |
En moyenne, les studios dans des zones comme Gangnam tournent autour de 900 000 wons, ceux d’Itaewon‑Yongsan autour d’1 million, tandis qu’à Hongdae ils peuvent se situer vers 700 000 wons.
Grandes villes hors Séoul
Pour ceux qui ne sont pas obligés de vivre dans la capitale, des villes comme Busan, Daegu ou Incheon offrent des loyers plus doux, parfois presque divisés par deux pour des surfaces comparables. Busan attire pour ses plages et son ambiance plus détendue, Daegu pour son bon compromis ville/nature à coût modéré, Incheon pour son rôle de hub de transport et ses prix accessibles.
Le cadre légal : droits, protections et obligations
Louer en Corée du Sud ne se résume pas à un accord oral avec un propriétaire. La protection du dépôt et du locataire passe par une série d’étapes administratives et juridiques que beaucoup d’étrangers ignorent avant d’arriver.
Les principaux textes et principes
Deux lois dominent le sujet : le Housing Lease Protection Act (주택임대차보호법) et le Code civil (민법). Elles encadrent les baux, les droits et obligations de chaque partie, les durées, les conditions de résiliation et les protections en cas de litige ou de faillite du propriétaire.
Quelques points structurants :
La durée minimale légale d’un bail résidentiel est de deux ans, sauf accord volontaire du locataire pour une période plus courte. Le locataire a un droit légal de renouveler le bail pour deux années supplémentaires, sauf motifs valables de refus par le propriétaire. En cas de renouvellement, l’augmentation du loyer ou du dépôt est plafonnée à 5 %. Un contrat écrit signé est obligatoire, les accords verbaux n’ayant aucune valeur juridique.
Les droits sont, sur le papier, relativement équilibrés. Mais dans la pratique, de nombreux observateurs jugent la législation “pro‑propriétaire”, notamment parce que les locataires doivent être très rigoureux pour sécuriser leur dépôt.
Protéger son dépôt : enregistrement et “Hwakjeong Ilja”
Le nerf de la guerre en Corée du Sud, c’est le dépôt (보증금). Qu’il s’agisse d’un Jeonse massif ou d’un dépôt Wolse de quelques millions, ce montant doit être protégé.
Pour cela, trois étapes administratives sont cruciales :
Pour être protégé, un locataire en Corée du Sud doit d’abord occuper effectivement le logement. Il doit ensuite déclarer son adresse au centre administratif local (주민센터) via une « 전입신고 » (déclaration d’emménagement), ce qui lui confère une première priorité face aux autres créanciers du propriétaire. Enfin, pour obtenir un droit de priorité sur le remboursement de son dépôt de garantie en cas de saisie ou de vente aux enchères du bien, il doit faire apposer un cachet officiel de date certaine, appelé « Hwakjeong Ilja » (확정일자), sur son contrat de bail au même guichet administratif.
En combinant occupation effective, déclaration d’adresse et date certaine, le locataire obtient ce qu’on appelle un pouvoir d’opposition (대항력) et un droit de remboursement prioritaire (우선변제권).
Dans la région métropolitaine de Séoul, la loi prévoit même un quasi‑privilège automatique sur une partie du dépôt (jusqu’à 16 millions de wons) pour les baux correctement enregistrés.
Pour les Jeonse de gros montants, il est également possible de faire inscrire un droit réel de Jeonse au registre foncier, ce qui renforce encore la position du locataire, mais implique l’accord actif du propriétaire et des démarches au tribunal ou au registre immobilier.
En parallèle, il existe des produits d’assurance de restitution de dépôt proposés notamment par la Housing & Urban Guarantee Corporation (HUG) ou par des assureurs comme Seoul Guarantee Insurance. Ils indemnisent le locataire si le propriétaire ne rembourse pas, sous conditions de conformité du bail et de déclaration.
Droits et obligations du locataire
Le locataire dispose de plusieurs droits majeurs :
Principaux droits garantis par la loi au locataire d’un logement.
Le propriétaire ne peut pas entrer chez vous sans prévenir, sauf en cas d’urgence.
Chauffage, eau, électricité et éléments essentiels doivent être en état de fonctionnement.
Possibilité de récupérer les frais pour réparations indispensables ou certaines améliorations valorisantes, sous conditions de délai.
Droit de renouveler le bail dans le cadre fixé par la loi.
L’augmentation du loyer lors du renouvellement est plafonnée à 5 %.
En contrepartie, il a des obligations :
– Payer le loyer et les charges à temps. Deux mois d’arriérés peuvent suffire à justifier une résiliation.
– Utiliser le bien “en bon père de famille”, c’est‑à‑dire sans dégradation volontaire et dans le respect des règles de copropriété.
– Informer le propriétaire des problèmes majeurs nécessitant une intervention.
– Restituer le logement dans son état initial, hors usure normale, à la fin du bail.
En cas de manquement grave, le propriétaire peut demander des pénalités : en règle générale, 10 % du dépôt en Jeonse ou 10 % du loyer mensuel en Wolse pour une rupture fautive du contrat par le locataire, tandis qu’un propriétaire en faute peut être condamné à verser le double de cette somme.
Le rôle central de l’agent immobilier (Budongsan)
En Corée du Sud, il est très rare de conclure une location directement avec un particulier, surtout pour un séjour long. Les agences immobilières — appelées 부동산 ou “공인중개사” — sont au cœur de presque toutes les transactions.
Ces agents sont agréés par l’État, couverts par une assurance responsabilité professionnelle d’au moins 200 millions de wons, et légalement responsables en cas de transaction frauduleuse ou défectueuse. Ils jouent plusieurs rôles :
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Sélection rigoureuse des candidats locataires pour les propriétaires, incluant vérification des garanties et solvabilité.
Examen et validation des documents attestant de la propriété du bien pour une mise en location sécurisée.
Création des contrats de location conformes à la loi et organisation de la signature électronique ou physique.
Gestion et suivi de tous les flux financiers : dépôt de garantie, loyers, solde des charges et états des lieux.
Leur rémunération est strictement encadrée : il s’agit d’un pourcentage du “montant de la transaction”, calculé selon une formule qui convertit le dépôt et le loyer en valeur unique (dépôt + loyer × 100, ou × 70 si le total reste inférieur à 50 millions de wons). Ce montant est ensuite multiplié par un taux légal maximum, qui varie selon les tranches.
Voici un résumé pour les logements résidentiels :
| Montant de transaction (exprimé en KRW) | Taux maximal légal | Plafond indicatif |
|---|---|---|
| < 50 millions | 0,5 % | 200 000 KRW |
| 50 – 100 millions | 0,4 % | 300 000 KRW |
| 100 – 300 millions | 0,3 % | 700 000 KRW |
| 300 – 600 millions | 0,4 % | Pas de plafond légal |
| > 600 millions | 0,8 % (négociable) | Pas de plafond légal |
À ce montant s’ajoute une TVA de 10 %. Chaque partie — locataire et propriétaire — paie sa part de commission à l’agence qui le représente. Le paiement se fait le jour du versement final, généralement le jour de l’emménagement, et non à la signature du contrat, même si certains agents essaient parfois de l’avancer.
Pour un étranger, travailler avec un agent sérieux est essentiel. La principale difficulté est la barrière linguistique, car beaucoup d’agents ne parlent que coréen. Il est donc recommandé de chercher un agent bilingue ou de passer par des services spécialisés pour étrangers lorsque cela est possible.
Le processus concret pour louer à long terme
Une fois le marché, les types de contrats et le cadre légal compris, reste le plus important : comment s’y prendre, étape par étape.
1. Définir ses priorités et son budget
Avant même d’ouvrir une application de recherche, il est essentiel de clarifier :
– la durée de séjour envisagée (un an, deux ans, plus ?) ;
– le budget mensuel tout compris (loyer, charges, factures, transport, etc.) ;
– les priorités non négociables : proximité d’une station de métro, taille minimale, présence ou non d’ascenseur, acceptation des animaux, place de parking, etc.
Il faut intégrer d’emblée que le dépôt sera très probablement la plus grosse barrière d’entrée. Même pour un Wolse modeste, il n’est pas rare que le propriétaire demande 5 à 10 millions de wons de dépôt — voire davantage dans les arrondissements centraux.
2. Repérer les quartiers et utiliser les applis
Deux familles d’outils coexistent :
– les applications et sites coréens comme Zigbang (직방), Dabang (다방) ou Naver Real Estate (네이버 부동산), qui couvrent l’essentiel du marché local ;
– les plateformes spécialisées étrangers comme Enkostay, ou des solutions de coliving et résidences gérées, qui proposent souvent des baux en anglais, avec peu ou pas de dépôt.
Les applications immobilières coréennes affichent les annonces sur une carte avec les montants du dépôt de garantie et du loyer. Cependant, elles ne permettent pas de louer directement : elles indiquent le numéro de téléphone et le bureau de l’agent immobilier (budongsan) en charge du bien. Il faut donc le contacter par téléphone ou se rendre sur place pour poursuivre la démarche. Il est également important de noter que certaines annonces peuvent être partiellement périmées. Une fois en contact avec l’agent, il est donc judicieux de lui demander d’autres options similaires disponibles.
Les services comme Enkostay, Blueground ou certaines résidences “serviced apartments” ciblent au contraire les étrangers : les contrats sont clairs, compatibles avec la demande de carte de résident étranger (ARC), et les paiements se font souvent en ligne, avec des dépôts réduits. En contrepartie, le loyer net peut être plus élevé.
3. Visiter avec un agent et vérifier les informations
En pratique, beaucoup de locataires choisissent d’aller directement dans le quartier ciblé et de visiter plusieurs bureaux de budongsan pour expliquer leur budget et leurs critères. L’agent proposera une série de biens, souvent une dizaine, en organisant un “tour” rapide. Le marché allant vite, l’idéal est de visiter à une ou deux semaines de la date de déménagement visée.
À chaque visite, certains réflexes s’imposent :
– évaluer la luminosité, le bruit, la proximité des transports et commerces ;
– repérer les éventuelles traces de moisissure, un problème courant en semi‑sous‑sols et appartements mal ventilés ;
– demander clairement ce que comprend la gestion (관리비) et ce qui reste à votre charge (chauffage, eau chaude, internet, parking) ;
– vérifier si le logement est meublé ou non, la plupart des baux longue durée étant non meublés.
Exiger un extrait du registre foncier (등기부등본) est crucial. Ce document prouve l’identité du propriétaire, révèle les hypothèques ou saisies existantes, et permet de détecter les bailleurs surendettés ou les situations risquées. Un dépôt Jeonse important sur un bien déjà très hypothéqué constitue un signal d’alarme majeur.
4. Négocier dépôt, loyer et conditions
Une fois un logement repéré, la marge de négociation existe, surtout en Wolse. On peut tenter de :
– faire baisser légèrement le loyer contre un dépôt un peu plus élevé ;
– demander une réduction de dépôt en acceptant un loyer plus fort ;
– négocier certaines réparations avant l’entrée (remplacement d’un appareil, peinture).
Dans un marché tendu comme certains secteurs de Séoul, la marge reste limitée, mais elle n’est pas nulle. L’agent joue le rôle d’intermédiaire, sachant qu’il est rémunéré sur le montant global de la transaction : ses intérêts ne sont pas toujours parfaitement alignés avec ceux du locataire.
5. Signer le contrat et payer le dépôt de contrat
Le bail standard, appelé 임대차 계약서 (Imdaecha Gye-yak-seo), est en coréen. Il doit préciser clairement :
– le type de contrat (Jeonse, Wolse, Banjeonse) ;
– le montant du dépôt (보증금) ;
– le montant du loyer mensuel et la date de paiement ;
– la durée du bail et les modalités de renouvellement ;
– les frais de gestion (관리비) et ce qu’ils couvrent ;
– les conditions de résiliation et les pénalités éventuelles ;
– la politique concernant les travaux, sous‑location, animaux, etc. ;
Pourcentage du dépôt total versé à la signature du contrat, appelé ‘contrat money’.
Pour un étranger ne lisant pas le coréen, il est fortement recommandé d’obtenir une traduction du contrat, voire de faire relire le document par un juriste spécialisé ou un service d’assistance aux étrangers. Des structures comme le Seoul Global Center ou certains cabinets d’avocats anglophones peuvent accompagner cette étape.
6. Emménager, documenter l’état des lieux et enregistrer le bail
Le jour du déménagement, deux tâches sont essentielles :
– dresser un état des lieux précis, idéalement avec liste écrite des défauts et photos datées (하자 리스트), pour éviter des retenues injustifiées sur le dépôt à la sortie ;
– se rendre au centre administratif de quartier (주민센터) pour :
– déclarer son installation (전입신고),
– obtenir le cachet de date certaine Hwakjeong Ilja sur le contrat.
C’est seulement après ces démarches que la protection du dépôt prend tout son sens juridique. Pour un étranger, cette étape est aussi souvent nécessaire pour finaliser l’obtention ou la mise à jour de la carte de résident étranger (ARC), puisque l’adresse déclarée doit être à jour.
Il faudra enfin souscrire et mettre à votre nom les contrats d’électricité, de gaz, d’eau (selon les cas) et d’internet. Les factures se paient par virement, prélèvement ou parfois au guichet des banques ou des bureaux de poste.
Risques fréquents et bonnes pratiques pour les étrangers
Le marché coréen attire de plus en plus d’étrangers, qu’il s’agisse d’étudiants, de salariés ou de nomades numériques. Cette évolution a aussi vu apparaître des escroqueries ciblant les non‑résidents ou les personnes ne maîtrisant pas la langue.
Plusieurs risques sont récurrents :
Méfiez-vous des annonces avec des loyers anormalement bas ou des dépôts dérisoires dans des quartiers chers, ainsi que des demandes de paiement avant la signature d’un contrat. Vérifiez systématiquement le registre foncier et exigez un bail officiellement enregistré avec le cachet Hwakjeong Ilja pour protéger votre dépôt de garantie.
Pour limiter ces risques, quelques principes simples :
– toujours visiter le logement avant de signer, ou mandater une personne de confiance sur place si ce n’est pas possible ;
– ne jamais verser d’argent important sans contrat écrit ;
– exiger des reçus pour chaque paiement, y compris pour la commission d’agence ;
– vérifier le numéro de licence de l’agence (공인중개사) et, au besoin, se renseigner auprès de la municipalité ou de services d’aide aux étrangers ;
– privilégier, pour un premier séjour, des solutions plus sécurisées (résidences gérées, plateformes spécialisées, coliving) quitte à payer un peu plus cher pendant quelques mois.
Alternatives au bail classique : coliving, résidences gérées, goshiwon
Tout le monde n’a ni l’envie ni la capacité de s’engager pour deux ans avec un dépôt de plusieurs millions de wons. C’est particulièrement vrai pour les étudiants en échange, les travailleurs en mission de quelques mois ou les nomades numériques.
Pour ces profils, plusieurs solutions existent :
Un aperçu des différentes options de logement disponibles pour les séjours de courte durée en Corée du Sud, allant des solutions les plus économiques aux appartements meublés clés en main.
Chambres très petites avec mobilier minimal et souvent repas inclus, louées au mois sans dépôt ou avec un dépôt symbolique.
Location d’une chambre privée dans une grande colocation avec espaces communs meublés. Loyers entre 400 000 et 650 000 ₩/mois, avec dépôt de 1 à 2 mois.
Résidences type serviced apartment et offres de sociétés (Blueground, Enkostay). Baux mensuels/trimestriels, meublés, charges incluses, idéales comme pied-à-terre de transition.
Logements très économiques, réservés aux étudiants inscrits dans une université coréenne.
Ces options ont en commun des dépôts réduits, des durées plus flexibles (parfois quelques semaines ou quelques mois) et une logistique simplifiée. Elles coûtent, à surface équivalente, plus cher qu’une location classique mais permettent de prendre le temps de découvrir les quartiers, de se constituer un réseau et de comprendre le système avant de signer un bail plus long.
Louer en Corée du Sud : faisable, mais à ne pas improviser
Louer un bien immobilier à long terme en Corée du Sud signifie naviguer entre un système de dépôt massif unique au monde, un marché rapide et compétitif, des règles juridiques très spécifiques et une forte barrière linguistique. Mais cela reste parfaitement faisable à condition de :
Pour une location en Corée du Sud, il est crucial de : bien distinguer les systèmes de **Jeonse** (dépôt important sans loyer mensuel), **Wolse** (caution modérée avec loyer mensuel) et **Banjeonse** (hybride des deux) pour choisir celui adapté à ses moyens financiers ; comprendre que le **dépôt** est capital et doit être sécurisé par des démarches administratives précises (comme un contrat enregistré) ; travailler avec un **agent immobilier licencié**, tout en connaissant ses droits sur les commissions négociables et le calendrier de paiement ; utiliser les **plates‑formes adaptées** à son profil (applications locales en coréen pour une offre étendue, ou services spécialisés pour étrangers pour plus de sécurité et de guidance) ; et ne jamais négliger la **vérification du titre de propriété** du logement et l’enregistrement officiel du bail auprès des autorités.
La Corée du Sud combine une forte demande locative, une pénurie relative dans certains segments, et une transition progressive du Jeonse vers le loyer mensuel. Dans ce contexte mouvant, le locataire étranger bien informé, rigoureux dans ses démarches et ouvert aux alternatives (coliving, résidences gérées) dispose néanmoins de solides cartes en main pour s’installer durablement dans le pays, sans transformer son dépôt en pari hasardeux sur le marché immobilier local.
Un chef d’entreprise français d’environ 50 ans, disposant d’un patrimoine financier déjà bien structuré en Europe, souhaitait diversifier une partie de son capital dans l’immobilier résidentiel en Corée du Sud afin de rechercher du rendement locatif et une exposition au won sud-coréen. Budget alloué : 400 000 à 600 000 dollars, sans recours au crédit.
Après analyse de plusieurs marchés (Séoul, Busan, Incheon), la stratégie retenue a consisté à cibler un appartement dans un quartier en développement d’une grande métropole comme Séoul ou Busan, combinant un rendement locatif brut cible de 8 à 10 % – plus le rendement est élevé, plus le risque est important – et un potentiel de valorisation à moyen terme, avec un ticket global (acquisition + frais + éventuels rafraîchissements) d’environ 500 000 dollars. La mission a inclus : sélection du marché et du quartier, mise en relation avec un réseau local (agent immobilier, avocat, fiscaliste), choix de la structure d’investissement (propriété directe ou société locale) et définition d’un plan de diversification dans le temps, afin de maîtriser les risques juridiques, fiscaux et locatifs.
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