Investir dans l’immobilier en Corée du Sud : opportunités, risques et stratégies

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

Investir dans l’immobilier en Corée du Sud fascine autant qu’il inquiète. D’un côté, un pays ultra-développé, un État de droit solide, un marché historique de forte appréciation, une capitale parmi les plus dynamiques du monde. De l’autre, des prix parmi les plus élevés de la planète, une démographie en déclin, une dette des ménages record et une fiscalité capable de se durcir du jour au lendemain.

Bon à savoir :

Pour un investisseur étranger, le marché sud-coréen présente des nuances importantes. Certains segments offrent de réelles opportunités à long terme, tandis que d’autres relèvent davantage de la spéculation pure. L’enjeu clé n’est pas seulement de décider s’il faut investir, mais surtout d’identifier où, comment et à quelles conditions le faire.

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Un marché immobilier puissant, mais profondément polarisé

La Corée du Sud est aujourd’hui l’une des économies les plus avancées d’Asie-Pacifique. Son PIB avoisine 1 800 milliards de dollars, avec des champions mondiaux comme Samsung, Hyundai ou LG, un leadership dans les semi-conducteurs et la 5G, et un soft power culturel (K-pop, K-dramas, cinéma) qui tire le tourisme et la consommation.

Sur le plan immobilier, le pays a connu des décennies de hausse. Depuis la fin des années 1970, les prix résidentiels ont progressé en moyenne de près de 7 % par an. Mais cette trajectoire n’a rien d’un long fleuve tranquille : cycles violents, bulles locales, interventions répétées de l’État, renversements rapides liés aux taux d’intérêt.

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En 2024, le marché résidentiel sud-coréen dans son ensemble valait environ 248 milliards de dollars.

En 2025, la tendance est celle d’une normalisation avec une forte polarisation géographique : reprise dans la région capitale, stagnation ou baisse dans la plupart des villes régionales.

Des écarts de prix extrêmes entre Séoul et le reste du pays

Le décalage entre Séoul et la province est brutal, au point que l’OCDE considère la Corée du Sud comme le pays où l’écart de prix entre grandes et petites villes est le plus élevé parmi ses membres.

On peut le résumer ainsi :

ZoneVariation annuelle de l’indice des prix (février 2025)Prix moyen au m² (KRW)Prix moyen au m² (USD, env.)
Séoul+3,63 %13 396 000~9 270
Région capitale (Séoul + Incheon + Gyeonggi)+1,68 %8 531 000~5 900
Moyenne nationale+0,31 %5 763 000~3 990
Busan-1,94 %6 690 000~4 630
Daegu-3,87 %6 713 000~4 650
Gwangju-1,13 %6 003 000~4 160
Ulsan-0,11 %5 334 000~3 690
Sejong-5,06 %5 425 000~3 750
Autres villes régionales-0,30 %4 605 000~3 190

On est face à un marché « à deux vitesses » : Séoul et sa couronne (Incheon, Gyeonggi) concentrent la demande, l’emploi qualifié, les transports de masse, les grands projets d’infrastructure. Le reste du pays cumule vieillissement accéléré, exode vers la capitale, surcapacité de logements et, dans certains cas, baisse nette des valeurs.

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Le prix au mètre carré d’un appartement standard dans le centre de Séoul dépasse largement 13 millions de wons, soit plus du double de la moyenne nationale.

Un cycle récent marqué par un boom pandémique puis une correction

Le cycle des dix dernières années illustre bien la volatilité du marché :

PériodeContexteVariation annuelle nominale approximative
2013‑2019Boom urbain, taux bas, assouplissement des crédits+5 à +9 %/an
2020‑2021Effet pandémie, taux plancher, ruée vers l’appartement+5,4 % (2020), +9,9 % (2021)
2022Hausse rapide des taux, durcissement du crédit-4,7 %
2023Poursuite de l’ajustement-3,5 %
2024Stabilisation~0,1 %
2025 (prévisions)Rebond modéré à Séoul, baisse en régions+0,8 % dans la région capitale, -1,4 % hors capitale

Le marché n’est donc ni en effondrement généralisé, ni en phase de bulle explosive comme certains commentaires alarmistes le laissent entendre. Il est entré dans une phase de tri : les zones vraiment tendues (Séoul, certains pôles technologiques de Gyeonggi, quartiers côtiers premium comme Haeundae à Busan ou certaines zones de Jeju) résistent ou repartent à la hausse ; de nombreuses villes moyennes et petites se retrouvent au contraire en sur-offre.

Un cadre légal étonnamment ouvert aux étrangers

Contrairement à d’autres pays asiatiques, la Corée du Sud autorise les étrangers à détenir de la pleine propriété, y compris sur le foncier. Un investisseur individuel ou une société étrangère peut acheter un appartement, un immeuble, voire un terrain, avec des droits proches de ceux d’un national.

Les principaux éléments à retenir sont assez favorables.

Les points clés :

Bon à savoir :

Un étranger peut acheter un bien immobilier en son nom propre, sans limite de nombre de biens et sans montant minimum d’investissement requis (hors dispositifs spécifiques de visa-investisseur). La résidence en Corée n’est pas une condition préalable. Cependant, l’acquisition ne confère pas automatiquement un titre de séjour, mais peut faciliter l’obtention de certains visas. Une autorisation préalable est nécessaire uniquement pour les zones restreintes (zones militaires, sites culturels protégés, zones écologiques sensibles et îlots proches de la frontière nord-coréenne).

L’achat doit en revanche être déclaré aux autorités locales dans un délai de 60 jours et, pour les non-résidents, à une banque de change pour les transferts de fonds supérieurs à 50 000 dollars.

Attention aux nouvelles restrictions ciblant les non-résidents

Face à la montée des inquiétudes sur la spéculation étrangère, le gouvernement a commencé à serrer la vis. Un nouveau régime, déjà adopté pour certaines zones et appelé à s’étendre, impose notamment aux non-résidents :

Attention :

Pour acheter un logement à Séoul, dans certaines zones du Gyeonggi et d’Incheon, une autorisation préalable est obligatoire. L’acquéreur doit occuper le bien dans les 4 mois suivant l’achat et y résider au moins 2 ans consécutifs. Tout financement étranger doit être déclaré dans les 30 jours après la signature.

Les sanctions prévues en cas de non-respect peuvent atteindre 10 % de la valeur du bien, voire annuler purement et simplement la transaction. Ces règles ne concernent pour l’instant que les logements, pas les actifs commerciaux comme les officetels ou les bureaux, mais elles donnent le ton : le gouvernement n’hésite pas à cibler l’investissement purement spéculatif.

Pour un investisseur international, l’enjeu n’est donc pas seulement fiscal ou financier, mais aussi réglementaire : un montage qui fonctionnait encore hier peut devenir inadapté après une réforme.

Un environnement fiscal sophistiqué et parfois punitif

La fiscalité immobilière coréenne est riche, complexe et très évolutive. L’État et les collectivités locales utilisent les taxes comme levier central de politique du logement, avec un durcissement marqué depuis 2020 pour lutter contre la spéculation et la multi-détention.

À l’acquisition : droits significatifs, surtout pour les multi-propriétaires

Lors de l’achat, l’investisseur s’acquitte principalement :

– de la taxe d’acquisition (1 à 4 % pour un logement classique, pouvant monter jusqu’à 12 % pour certaines sociétés ou particuliers déjà multi-propriétaires) ;

– du droit d’enregistrement, souvent fusionné dans la taxe d’acquisition mais pouvant aller jusqu’à 5 % dans certains cas ;

– d’un droit de timbre (jusqu’à 350 000 KRW par contrat) ;

– de TVA à 10 % sur les constructions neuves (sauf terrain, toujours exempt).

En pratique, les coûts de transaction « aller simple » (achat) se situent souvent entre 3,5 % et 5 % du prix, en incluant frais d’agence (0,4 à 0,9 % réglementés), honoraires d’avocat et frais d’enregistrement. Le round-trip (achat + revente) peut atteindre 8 à 14 % dans certains scénarios, ce qui pénalise les stratégies très court terme.

En détention : impôt foncier modéré, mais surtaxe sur les gros patrimoines

Sur une base annuelle, le propriétaire paie :

Fiscalité immobilière en Corée du Sud

Principaux impôts et taxes applicables à la détention d’un bien immobilier en Corée du Sud.

Taxe foncière locale

Taxe communale variant entre 0,15 % et 0,50 % de la valeur du bien. Généralement appliquée à un taux de 0,2 % sur le terrain et 0,25 % sur les bâtiments.

Taxe locale d’éducation

Contribution supplémentaire équivalant à 20 % du montant de la taxe foncière locale.

Impôt sur la détention immobilière globale (CRE)

Taxe nationale progressive (de 0,5 % à plus de 2,5 %, pouvant atteindre 5 %) sur la valeur du patrimoine excédant un seuil. Seuils : 900 millions de wons pour un logement, 1,2 milliard pour une résidence unique.

Depuis 2021, les détenteurs de plusieurs logements subissent des taux largement renforcés, et les sociétés immobilières « coquilles vides » sont particulièrement visées. De nombreux avantages jadis accordés aux logements de location enregistrés (réduction de taxe d’acquisition, exonération partielle de CRE) ont été supprimés.

Sur les revenus locatifs : progressif ou au taux forfaitaire

Les loyers perçus sont imposés différemment selon que le bien est détenu en direct ou via une structure :

un particulier résident voit ses revenus fonciers intégrés à l’impôt sur le revenu progressif (6 à 45 %), avec possibilité de déduire des charges réelles ou un forfait selon le niveau de revenu locatif ;

– un non-résident via une structure de type société à responsabilité limitée (YooHan hoesa) peut être imposé au taux forfaitaire de 22 % sur les loyers (prélèvements locaux compris).

Les déficits fonciers ne peuvent s’imputer que sur des revenus locatifs, ce qui limite l’optimisation. En contrepartie, la fiscalité dispose d’un certain nombre de régimes de faveur pour les investisseurs s’inscrivant dans une logique de location longue durée ou d’activité commerciale réelle.

À la revente : une fiscalité des plus-values parmi les plus dures au monde

La Corée du Sud est connue pour ses taxes sur les plus-values extrêmement lourdes en cas de détention courte, notamment sur les logements. Pour un particulier :

Astuce :

La plus-value est déterminée en soustrayant du prix de cession les coûts d’acquisition, de travaux et de transaction. Le calcul bénéficie ensuite de deux déductions : une déduction forfaitaire annuelle de 2,5 millions de wons par année de détention, puis une déduction pour longue détention. Cette dernière réduit l’assiette de 10 % pour une détention de 3 à 4 ans, avec un taux qui augmente progressivement pour atteindre 30 % au-delà de 10 ans de détention.

Mais ces mécanismes sont en partie annulés pour les biens spéculatifs. Depuis 2021, la vente d’un logement détenu moins d’un an peut être taxée à… 77 % (impôt national + surtaxe locale). Autrement dit, tout profit est quasiment confisqué. C’est assumé : l’objectif est de dissuader le flipping rapide.

Pour les sociétés, les gains sont intégrés à l’impôt sur les sociétés (9 à 24 % selon les tranches), avec une surtaxe locale de 10 %.

Enfin, en cas de succession ou de donation, un régime distinct s’applique, avec des taux pouvant aller jusqu’à 50 % pour les transmissions les plus élevées.

Conclusion : la Corée du Sud n’est pas un paradis fiscal immobilier, loin de là. Mais pour un investisseur patient, qui raisonne à 7‑10 ans ou plus et structure correctement son véhicule d’investissement, cette fiscalité reste gérable, surtout face à la solidité du droit de propriété.

Financement : un crédit disponible, mais plus dur pour les étrangers

L’un des paradoxes coréens tient à sa dette des ménages : elle dépasse 90 % du PIB, l’immobilier représentant plus de la moitié des encours. Les banques ont massivement prêté sur logement, ce qui a conduit le gouvernement et la Banque de Corée à instaurer des contraintes très strictes (ratios LTV et DSR).

Pour un investisseur étranger, trois grandes réalités s’imposent.

Premièrement, l’accès au crédit local est possible mais discriminant. Les banques comme KEB Hana, Shinhan, Woori ou KB Kookmin financent des étrangers, mais exigent en général :

Exemple :

Un étranger résident en Corée du Sud avec un visa de longue durée (tel que F‑2, F‑4, F‑5, F‑6 ou E‑7) peut solliciter un prêt immobilier, mais il doit remplir des conditions plus strictes que les citoyens coréens. Il doit généralement apporter un apport personnel plus élevé, souvent entre 30% et 40% du prix du bien, et parfois jusqu’à 50% s’il est non-résident. De plus, il doit prouver sa capacité de remboursement en démontrant que ses revenus sont au moins 3 à 4 fois supérieurs à la mensualité du prêt, présenter un historique bancaire local solide et, dans certains cas, avoir un cosignataire de nationalité coréenne.

Les ratios LTV maximaux tournent autour de 60 à 70 % pour les résidents étrangers, et descendent à 50 % pour certains non-résidents. Dans les zones dites « spéculatives » comme Gangnam, l’État limite le LTV à 40 %, ce qui implique 60 % d’apport.

Deuxièmement, les taux varient sensiblement selon le profil. En 2025, les grandes tendances sont :

Type de prêtTaux indicatif
Hypothèque résidentielle classique (résident coréen)~4,0 à 4,5 %
Hypothèque pour étranger (visa F, bon dossier)~5,0 à 7,0 %
Prêt Jeonse (dépôt locatif)~3,5 à 4,0 %
Moyenne nouveaux prêts immobiliers (février 2025)4,23 %

Les étrangers paient donc souvent une prime de 1 à 2 points par rapport aux locaux. Dans un pays où les rendements locatifs bruts se situent fréquemment entre 2 et 4 %, l’effet de levier peut vite devenir défavorable si on ne mise que sur le cash-flow.

Bon à savoir :

Le régulateur financier (FSC) a instauré un ratio DSR « stressé » qui réduit les capacités d’emprunt de 2 à 4 %. Face aux restrictions ou suspensions de prêts par les grandes banques envers les multi-propriétaires, de plus en plus de ménages se tournent vers des établissements plus coûteux et risqués, comme les banques régionales ou les institutions non bancaires.

Pour un investisseur étranger, la morale est simple : soit disposer d’une capacité d’autofinancement élevée, soit combiner un financement local modéré avec un crédit depuis son pays d’origine, en tenant compte du risque de change (le won est structurellement volatil).

Comprendre les spécificités du marché résidentiel : Jeonse, wolse et pénurie sélective

Impossible d’aborder l’investissement résidentiel en Corée sans comprendre le système Jeonse. Ce mécanisme, unique parmi les pays de l’OCDE, pèse sur les flux de trésorerie, la demande de crédit, les prix et les risques.

Jeonse : un « prêt » géant déguisé en caution

Dans un contrat Jeonse, le locataire verse un dépôt massif – généralement entre 50 et 80 % de la valeur du bien – au propriétaire. En échange, il ne paie pas de loyer mensuel pendant la durée du bail, en général deux ans (renouvelable une fois). À la fin, le propriétaire lui rend l’intégralité du dépôt.

Pour le bailleur, ce système revient à recevoir un prêt sans intérêt qu’il peut placer ou utiliser pour rembourser son propre crédit. Pour le locataire, c’est une façon d’éviter un loyer mensuel et, dans un contexte de taux élevés, de réduire son coût logement.

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Entre 2012 et 2020, les dépôts Jeonse ont progressé de plus de 60 % en Corée, alimentant la hausse du prix des logements.

Lorsque la Banque de Corée a remonté brutalement ses taux en 2022 pour contrer l’inflation, une partie des propriétaires s’est retrouvée incapable de restituer les dépôts à l’échéance, donnant lieu à des scandales retentissants de « rois de la villa » ou « rois de l’appartement » insolvables, avec des milliers de locataires lésés.

Pour un investisseur étranger propriétaire, utiliser Jeonse peut sembler séduisant (pas de gestion de loyer mensuel, flux de trésorerie initial important). Mais les risques sont majeurs :

difficulté de rembourser le dépôt si les prix baissent ou si la revente est lente ;

– risque réputationnel et juridique en cas de défaut ;

exposition au cycle des taux.

À l’inverse, recourir à Jeonse comme locataire est souvent inaccessible sans apport familial massif, en particulier pour les étrangers qui n’ont pas accès facilement aux prêts Jeonse.

Wolse : le retour en force du loyer mensuel

Depuis la remontée des taux et la crise des fraudes Jeonse, le wolse (loyer mensuel avec dépôt réduit) regagne du terrain. Déjà en 2012, les baux au mois avaient dépassé ceux en Jeonse au niveau national. Après 2022, leur part a de nouveau bondi, franchissant durablement les 50 % des contrats.

Pour un investisseur, ce basculement est fondamental, car il :

accroît la visibilité des flux de trésorerie ;

rend le marché plus lisible pour les institutions étrangères (fonds, REITs, etc.) habituées aux marchés locatifs classiques ;

aligne mieux les rentabilités sur les standards internationaux (revenu locatif annuel + éventuelle plus-value).

Les chiffres récents montrent une progression modérée mais réelle des loyers. L’indice intégré des loyers a augmenté de 1,2 % sur un an en mars 2025, avec une hausse de 1,65 % pour les appartements, un peu moins pour les maisons individuelles. À Séoul, la hausse annuelle des loyers est d’environ 2,7 %, contre 3,8 % pour Incheon, ce qui illustre l’attrait croissant de la périphérie bien connectée.

Quelques ordres de grandeur pour un appartement type :

Ville / RégionDépôt Jeonse moyen (KRW)Loyer mensuel moyen (wolse, KRW)
Séoul444,8 M1 122 000
Gyeonggi281,8 M946 000
Incheon194,2 M807 000
Busan176,9 M613 000
Moyenne nationale231,8 M778 000

Rapporté au prix d’achat, cela donne des rendements bruts généralement compris entre 2 et 4 % pour les appartements, plus dans certains segments de niche (étudiants, coliving, petites surfaces, officetels bien situés) où l’on peut atteindre 5 à 9 %. En revanche, dans les quartiers ultra-premium de Séoul (Gangnam, Seocho), on tombe facilement sous 2,5 %.

Une pénurie réelle à Séoul, une sur-offre en régions

Au-delà des loyers, la dynamique d’offre est très contrastée. Nationalement, les mises en chantier ont fortement chuté depuis leur pic de 716 000 logements en 2015, tombant à 242 000 en 2023 avant de remonter à environ 305 000 en 2024. C’est toujours en deçà de la demande annuelle estimée (environ 450 000 logements), ce qui crée un déficit cumulé de l’ordre de 500 000 unités d’ici fin 2025.

Bon à savoir :

En Corée du Sud, la région capitale (Séoul, Gyeonggi, Incheon) connaît une pénurie de logements neufs malgré une forte hausse des mises en chantier en 2024. À l’inverse, de nombreuses villes régionales font face à un surplus de nouvelles constructions, avec des livraisons élevées alors que leur population stagne ou diminue.

Les autorités tentent de corriger ces déséquilibres par des plans massifs : 830 000 logements annoncés au niveau national sur deux ans, dont 320 000 pour Séoul, développement de nouvelles villes (Dongtan, Gwanggyo, etc.), densification le long des futures lignes GTX (super train express). Mais les retards, les problèmes de financement de la promotion (project financing, ou PF) et la hausse des coûts rendent ces objectifs difficiles à atteindre.

Pour l’investisseur, cela signifie que : les opportunités de rendement peuvent varier considérablement selon les conditions économiques et les choix de placement.

les actifs bien situés dans Séoul et sa première couronne (ou proches d’une future gare GTX) vont rester structurellement rares ;

les grands programmes familiaux dans certaines villes moyennes pourraient mettre des années à se remplir, avec un risque réel de vacance structurelle et de baisse des prix.

Où investir en Corée du Sud ? Cartographie des principaux pôles

Parler d’« investir dans l’immobilier en Corée du Sud » n’a de sens que si l’on distingue clairement les sous-marchés. Le pays est compact, mais les dynamiques locales n’ont rien à voir entre Gangnam et une petite ville industrielle vieillissante.

Séoul : cœur du marché, prix stratosphériques, rendements serrés

Séoul reste le centre névralgique : plus de 10 millions d’habitants dans la ville, plus de 25 millions dans l’aire métropolitaine, un PIB urbain dépassant 400 milliards de dollars, environ 56 % du marché national de bureaux de Grade A. L’immobilier résidentiel y est cher, très cher : certains quartiers centraux voient des appartements dépasser allègrement l’équivalent de 19 000 dollars le mètre carré.

Les 25 districts (gu) de la ville offrent des profils très variés :

Districts de Séoul : Marché Immobilier

Aperçu des caractéristiques, prix et rendements locatifs de différents districts de Séoul pour l’investissement immobilier.

Gangnam-gu

Vitrine du luxe, écoles réputées et commerces haut de gamme. Forte concentration de sièges d’entreprises. Prix au m² > 30M ₩. Rendements locatifs limités (1,5% à 4% max).

Seocho-gu

District résidentiel et familial, similaire à Gangnam mais légèrement moins hype. Tissu scolaire dense. Prix au m² ~ 25M ₩.

Yongsan-gu

District central en pleine mutation avec projets internationaux. Poches résidentielles prisées (Hannam-dong, Itaewon). Prix au m² : 20-25M ₩. Forte demande locative expatriée.

Songpa-gu

Quartier familial avec la Lotte World Tower, grands ensembles d’appartements et bonnes écoles. Rendements locatifs autour de 3-3,5%.

Mapo-gu

Territoire de jeunes actifs, artistes et étudiants (Hongdae, Sinchon). Yields parmi les plus intéressants de Séoul (3,5-4,5%). Bonne liquidité.

Districts Périphériques

Dobong-gu, Nowon-gu, Guro-gu : districts plus abordables au nord et sud-ouest. Opportunités de rendement meilleur et effets d’aubaine liés aux projets de transport.

À l’intérieur même de Séoul, une nuance importante : près de deux tiers des appartements ont plus de 20 ans, et dans certains districts comme Dobong ou Gangbuk, cette proportion approche 90 %. Ce parc vieillissant recèle un double potentiel :

risque de dépenses de rénovation importantes à court ou moyen terme ;

opportunité de plus-value en cas de projets de reconstruction ou de re-développement (très fréquents en Corée).

Beaucoup de stratégies locales consistent d’ailleurs à cibler des complexes anciens mais bien situés, susceptibles d’être intégrés dans un projet de quasi-reconstruction, avec un fort gain de valeur à la clé. Pour un investisseur étranger, ce type de pari nécessite toutefois une excellente compréhension du droit de la copropriété, des règles de reconstruction et de la dynamique politique locale.

Gyeonggi et Incheon : la grande couronne, entre villes nouvelles et hubs technologiques

La province de Gyeonggi entoure Séoul comme un anneau urbain. Elle concentre environ 30 % des achats de logements en Corée du Sud et a vu ses volumes de transaction bondir (près de 138 000 achats en 2023 contre 110 000 en 2022).

Plusieurs sous-marchés y sont particulièrement suivis :

Exemple :

La province de Gyeonggi-do, autour de Séoul, connaît un développement immobilier spectaculaire porté par plusieurs pôles. Pangyo Techno Valley, surnommée la « Silicon Valley coréenne », concentre plus de 1 600 entreprises tech et étend son offre avec une 2e et 3e phase de construction. Gwanggyo New Town, ville moderne avec un grand parc, voit ses prix augmenter (environ +4,8% en 2024), un appartement s’y étant vendu plus de 1,08 milliard de wons. Dongtan New Town, très prisé des familles pour sa desserte rapide (SRT, future GTX-A), affiche des taux de sur-souscription dépassant 300 contre 1. Enfin, Pyeongtaek profite de la plus grande base américaine à l’étranger et d’un cluster de semi-conducteurs, avec une hausse de plus de 12% des transactions immobilières en un mois début 2024.

Du côté d’Incheon, le focus est sur les zones économiques spéciales :

Songdo International Business District : ville nouvelle intelligente sur terres gagnées, dotée de 40 % d’espaces verts, d’un système de collecte des déchets automatisé, et première zone coréenne certifiée LEED. Proximité de l’aéroport international (15 minutes).

Cheongna International City : zone franche proche de l’aéroport, avec incitations fiscales (exonération de certains droits de douane, réductions d’impôts sur les sociétés et la propriété). Le centre financier de Cheongna et un data center du groupe Hana y attirent les institutions financières et les logisticiens (DHL, TNT).

Les prix à Incheon restent nettement inférieurs à ceux de Séoul (environ 10 000 dollars/m² au centre), mais la dynamique est positive, avec des rendements souvent légèrement plus élevés.

Busan, Daegu, Daejeon et autres métropoles : bien choisir son segment

Busan, deuxième ville du pays (3,4 millions d’habitants), combine port international, plages emblématiques (Haeundae, Gwangalli) et un tissu urbain dense. Le prix au m² en centre-ville tourne autour de 4 500 dollars, soit très en dessous de Séoul.

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Le taux d’occupation moyen pour les locations de courte durée à Haeundae, permettant un rendement brut supérieur à celui de Séoul.

Daegu et Daejeon affichent des prix encore plus doux (environ 3 000 à 5 500 dollars/m²), mais des dynamiques divergentes : Daegu souffre de la baisse de son industrie textile et voit ses prix reculer, Daejeon profite de son statut de hub scientifique (« Silicon Valley coréenne ») avec plus de 200 instituts de recherche.

De manière générale, les grandes métropoles régionales :

– offrent des rendements locatifs souvent supérieurs à ceux de Séoul (3‑5 % bruts sur l’appartement) ;

– mais présentent un risque de vacance plus élevé sur le long terme, surtout face au vieillissement démographique et à l’exode vers la capitale.

Jeju, Yeosu, Ulsan et les marchés « de niche »

Jeju Island est un cas à part : zone économique spéciale, climat doux, paysages volcaniques, 13,34 millions de touristes en 2023 (dont un fort retour des Chinois). Le prix au m² dans les centres urbains de l’île tourne autour de 7 500 dollars, avec une appréciation moyenne de 5 % des biens côtiers en 2024. L’île propose aussi un dispositif de visa (F‑2) conditionné à un investissement immobilier d’au moins 500 millions de wons.

Pour un investisseur, Jeju est typiquement un terrain pour :

des résidences secondaires, villas ou condos de vacances ;

– des projets de location saisonnière ciblant le marché domestique et chinois.

Yeosu et certaines zones côtières de Gyeongsang misent sur le tourisme et des projets de « smart tourism city », tandis qu’Ulsan, ville industrielle tournée vers la construction navale et l’automobile, présente un profil plutôt tertiaire et industriel avec un marché locatif plus stable que spéculatif.

Atouts structurels : économie solide, REITs dynamiques, éco-efficience payante

Malgré les risques, la Corée du Sud coche un certain nombre de cases attractives pour l’investisseur professionnel.

Une économie diversifiée et un État de droit robuste

Le pays combine stabilité politique, note de crédit AA avec perspective stable, croissance modérée mais régulière, et une infrastructure de transport dense. Le gouvernement investit massivement dans des projets structurants (GTX, nouveaux aéroports, smart cities), ce qui entraîne des revalorisations le long des nouveaux axes.

Le système légal est transparent, la protection du droit de propriété bien ancrée, et le registre foncier (등기부등본) détaillé et public, à condition de surmonter la barrière linguistique.

Des REITs en pleine expansion

Le marché des REITs sud-coréens a littéralement changé de dimension en quelques années : de 5 véhicules cotés en 2018 à 24 fin 2024, pour une capitalisation totale triplée à environ 16 300 milliards de wons. Le rendement moyen des REITs cotées tournait autour de 7 % en 2024, ce qui est nettement supérieur aux rendements locatifs directs des appartements de Séoul.

Exemple :

Les véhicules les plus connus, souvent sponsorisés par des conglomérats, comme les **SK REITs** ou les **Lotte REITs**, offrent une exposition aux marchés immobiliers spécialisés sous la forme de sociétés d’investissement immobilier cotées en bourse.

aux bureaux prime (Séoul CBD, Gangnam, Yeouido) ;

aux centres commerciaux, hôtels, entrepôts logistiques ;

– parfois à des programmes résidentiels institutionnels (multifamily).

Pour un investisseur étranger qui souhaite profiter de l’immobilier coréen sans subir les complexités de la détention en direct (fiscalité des plus-values, gestion locative, risques Jeonse), ces REITs constituent une porte d’entrée intéressante, d’autant que la réglementation sur l’actionnariat étranger des sociétés cotées est largement libéralisée.

L’immobilier « vert » et connecté valorisé

La Corée s’est fixé pour objectif d’atteindre 70 % de production électrique décarbonée d’ici 2038, avec des politiques ambitieuses sur l’efficacité énergétique des bâtiments. Les logements économes en énergie bénéficient déjà d’une prime de prix pouvant atteindre 10 %. Les grandes villes comme Incheon (Songdo) ou certains projets de Gyeonggi intègrent systématiquement des critères smart et green (G‑SEED, toits solaires, gestion intelligente de l’énergie).

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Le marché du smart home était évalué à plus de 5 milliards de dollars en 2024 et devrait doubler d’ici 2029.

Risques majeurs : démographie, dette, géopolitique et volatilité réglementaire

Le revers de la médaille coréenne tient dans des fragilités structurelles qu’on ne peut pas balayer d’un revers de main.

Une démographie alarmante

Avec un taux de fécondité tombé sous 0,8 enfant par femme (record mondial négatif), la Corée du Sud est engagée sur la trajectoire d’une super-société vieillissante. D’ici 2065, près de 40 % de la population pourrait avoir plus de 65 ans. La population totale, après un pic prévu autour de 53 millions, devrait décroître vers 43 millions.

Les études académiques sur la relation entre vieillissement et prix de l’immobilier sont claires : chaque augmentation de 1 % de la part des seniors dans la population est corrélée à une baisse d’environ 2,45 % des prix immobiliers, toutes choses égales par ailleurs, surtout dans les régions où la base économique stagne. Ce phénomène est déjà visible dans certaines provinces rurales et villes moyennes.

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Nombre estimé de jeunes actifs, étudiants et immigrés de 20 à 30 ans attirés chaque année par la région capitale.

Une dette des ménages et un PF immobilier sous tension

L’endettement des ménages sud-coréens dépasse 100 % du PIB, l’un des niveaux les plus élevés au monde. Les prêts hypothécaires représentent plus de 60 % de cette dette. À cela s’ajoute une exposition dangereuse au project financing (PF) immobilier : les engagements totaux (prêts et garanties) dépassent 230 000 milliards de wons, avec des niveaux de fonds propres effrayants sur certains projets (équity moyen autour de 3 % du coût du programme dans l’échantillon analysé).

Plusieurs épisodes récents, comme la crise dite « Legoland » en 2022 ou les défaillances de grands constructeurs en 2023, montrent que le PF coréen peut facilement se transformer en bombe à retardement, entraînant une crise de liquidité sur le marché des titres adossés à des créances immobilières (ABCP, ABS) et des interventions d’urgence de l’État.

Pour un investisseur étranger, cela pose deux problèmes :

– le risque systémique : en cas de crise de PF, les banques resserrent brutalement le crédit, l’activité de promotion ralentit, les projets retardent, ce qui peut peser sur les valeurs à court terme ;

– le risque de contrepartie : acheter sur plan ou s’associer à un promoteur très endetté peut tourner à la catastrophe si le projet déraille.

Il est donc essentiel de vérifier la solidité financière du promoteur, la structure de financement du projet, le niveau d’apport en fonds propres et la présence (ou non) de garanties croisées qui masquent la réalité du risque.

Tensions géopolitiques et perception internationale

Le pays reste, formellement, en guerre avec la Corée du Nord. Séoul est située à environ 200 km de la frontière. Même si la probabilité d’un conflit majeur reste faible à court terme, ce risque « queue de distribution » pèse sur la perception internationale. De nombreux investisseurs étrangers considèrent que cette combinaison de prix très élevés, de rendement locatif faible et de risque géopolitique ne justifie pas d’investir à long terme, surtout quand des marchés comme les États-Unis ou le Royaume-Uni offrent des rendements bruts autour de 5‑6 % avec moins de risques extrêmes.

Volatilité réglementaire et fiscalité anti-spéculative

Les autorités coréennes n’hésitent pas à intervenir lourdement sur le crédit (LTV, DTI, DSR), la fiscalité (hausse des taxes d’acquisition et des plus-values sur les multi-propriétaires, restrictions pour les non-résidents), et même la liberté contractuelle (plafonnement des hausses de Jeonse à 5 %, droit légal au renouvellement de bail).

Attention :

Ces politiques changent fréquemment, parfois chaque année. L’investisseur étranger doit donc accepter d’opérer dans un environnement hautement interventionniste, où un gouvernement peut décider du jour au lendemain de :

relever la taxe d’acquisition sur les multi-détenteurs ;

modifier les conditions de visa liées à la détention immobilière ;

imposer une obligation de résidence sur certains achats par des non-résidents.

D’où la nécessité absolue de s’entourer d’un cabinet juridique local, bilingue, qui suit de près l’évolution des textes.

Comment approcher l’investissement : stratégies et bonnes pratiques

Face à ce paysage contrasté, quelle attitude adopter ?

Clarifier son objectif : rendement, plus-value, usage personnel ou diversification ?

Beaucoup de critiques faites au marché coréen proviennent d’une confusion des objectifs. Pour un investisseur pure yield qui cherche du 6‑8 % brut en devise forte, la Corée n’est tout simplement pas adaptée : les rendements locatifs moyens des appartements à Séoul tournent autour de 2‑4 %, même si certains segments de niche montent à 5‑9 % (étudiant, coliving, officetels bien placés, hôtels, logistique).

En revanche, pour :

un expatrié ou un futur résident qui souhaite se loger et potentiellement capter une partie de la hausse de long terme ;

un investisseur « core » cherchant un actif de très haute qualité dans un marché stable, à long horizon (bureaux prime, REITs, résidentiel le long de la GTX) ;

– un investisseur opportuniste très bien informé, capable de dénicher des projets de reconstruction ou de redéveloppement dans Séoul ;

le marché peut avoir du sens, surtout quand l’alternative est de rester exposé uniquement à son marché domestique.

Privilégier la qualité d’emplacement plutôt que le « pas cher »

La tentation, face aux prix de Séoul, est de se tourner vers des villes secondaires moins onéreuses en espérant que « tout finira par se rééquilibrer ». Or, les données de l’OCDE comme des chercheurs coréens montrent l’inverse : l’écart de prix entre grandes et petites villes s’est creusé, et il n’y a aucune raison macroéconomique de penser que la tendance s’inversera.

Il vaut mieux, dans ce contexte :

acheter plus petit, mais dans un emplacement vraiment premium ou bénéficiant d’un catalyseur (GTX, hub technologique, projet de smart city) ;

– éviter les villes où la population décroît rapidement et où l’économie repose sur un seul secteur en déclin ;

– vérifier la connectivité réelle (temps de trajet porte-à-porte, pas seulement distance) aux grands pôles d’emploi.

La carte des lignes GTX (A, B, C), qui doivent rapprocher considérablement la périphérie de Séoul entre 2026 et 2030, est particulièrement stratégique : les biens situés dans un rayon de 1 km d’une future gare GTX se négocient déjà avec une prime de 10 à 20 % et pourraient enregistrer des hausses additionnelles de 3 à 7 % par an dans les prochaines années.

Ne pas sous-estimer la gestion : langue, culture, Jeonse, entretien

Investir en direct dans un appartement ou un petit immeuble suppose de gérer :

Bon à savoir :

La gestion d’un bien immobilier en Corée implique de maîtriser une communication indirecte et codifiée avec les locataires, de comprendre des contrats complexes comme le Jeonse ou le Banjeonse, et d’assurer la maintenance d’immeubles parfois anciens au sein de copropriétés très organisées et normées.

Les frais de gestion professionnelle tournent habituellement autour de 5 à 10 % des loyers mensuels, parfois plus sur les biens en location courte durée. Pour un étranger, il est rarement judicieux de gérer soi-même à distance. Mieux vaut :

s’appuyer sur un agent immobilier local réputé, habitué aux clients internationaux ;

engager un avocat ou judicial scrivener coréen pour vérifier les titres, les servitudes, les plans de reconstruction éventuels et les règles de copropriété ;

– privilégier des copropriétés disposant d’un plan d’entretien à long terme (장기수선계획) et d’un fonds de réserve solide.

Diversifier les formes d’exposition : REITs, bureaux, logistique, hôtels

Vu les rendements locatifs modestes du résidentiel à Séoul, il peut être pertinent d’envisager d’autres classes d’actifs immobiliers coréens, directement ou via des REITs :

Marchés Immobiliers d’Investissement en Corée du Sud

Aperçu des principaux segments d’actifs et de leurs dynamiques actuelles, offrant stabilité et opportunités de rendement.

Bureaux Prime

Rendement net modeste mais très grande stabilité. Vacance faible (environ 3% pour les Grade A à Séoul). Forte demande des secteurs de la technologie et de la finance.

Immobilier Logistique

Marché en rééquilibrage après un pic de vacance. Demande soutenue pour les entrepôts secs de haute spécification dans le Grand Séoul. Les taux de capitalisation (cap rates) pour les actifs core sont descendus sous les 4%.

Hôtellerie

Retour des touristes (chinois, japonais) et offre nouvelle limitée. Niveaux de transaction élevés pour les grands hôtels urbains (1,8 trillion de wons en 2024). Entrée d’investisseurs internationaux comme Goldman Sachs à Séoul.

Cette diversification permet de profiter de la profondeur du marché coréen tout en limitant l’exposition à la seule bulle résidentielle séoulite.

Être lucide sur le risque de change

Enfin, un point souvent sous-estimé : le won coréen est une devise historiquement volatile. Sur de longues périodes, ses fluctuations face au dollar, à l’euro ou à la livre peuvent largement compenser – en bien comme en mal – les performances immobilières locales. Un investisseur étranger doit donc considérer :

la possibilité d’une couverture de change (hedging) partielle ou complète, costo-dépendante des taux d’intérêt respectifs ;

l’horizon de temps : plus il est long, plus le risque de change se dilue, mais plus le scénario démographique ou géopolitique entre en jeu.

Faut-il, au final, investir dans l’immobilier en Corée du Sud ?

La réponse est forcément nuancée. Pour un épargnant étranger cherchant du rendement locatif élevé, la Corée du Sud est un marché peu attractif : prix très élevés, loyers relativement bas, fiscalité lourde sur les plus-values court terme, réglementation intrusive.

Pour un investisseur sophistiqué, capable de : gérer des opérations complexes tout en tenant compte des risques associés, s’orienter vers des opportunités de marché innovantes et exploiter les informations financières de manière stratégique.

lire le coréen (ou de s’entourer de professionnels qui le maîtrisent) ;

structurer intelligemment son exposition (REITs, bureaux, logistique, actifs verts) ;

cibler des emplacements à très fort potentiel de long terme dans la région capitale ou certains hubs touristiques/technologiques ;

Bon à savoir :

Ce pays peut représenter un actif intéressant pour diversifier un portefeuille vers l’Asie, notamment pour les investisseurs convaincus de la résilience des grandes métropoles mondiales face au défi du vieillissement démographique.

Le véritable piège, en revanche, serait de projeter sur la Corée les schémas d’investissement immobilier d’autres pays sans tenir compte de ses spécificités : poids du Jeonse, volatilité réglementaire, épaisseur du PF immobilier, fracture régionale, démographie extrême.

Investir dans l’immobilier en Corée du Sud n’est pas un jeu de débutant. C’est un marché exigeant, qui récompense la profondeur d’analyse, la prudence dans l’effet de levier, la qualité de l’emplacement et l’horizon de temps long. Pour ceux qui acceptent ces contraintes, il reste l’un des laboratoires immobiliers les plus fascinants d’Asie.

Pourquoi il est préférable de me contacter ? Voilà un exemple concret :

Un chef d’entreprise français d’environ 50 ans, avec un patrimoine financier déjà bien structuré en Europe, souhaitait diversifier une partie de son capital dans l’immobilier résidentiel en Corée du Sud pour rechercher du rendement locatif et une exposition au won sud-coréen. Budget alloué : 400 000 à 600 000 dollars, sans recours au crédit.

Après analyse de plusieurs marchés (Séoul, Incheon, Busan), la stratégie retenue a consisté à cibler un appartement dans un quartier en plein développement, par exemple à Songdo (Incheon) ou dans un district périphérique de Séoul, combinant un rendement locatif brut cible d’environ 7–8 %plus le rendement est grand, plus le risque est important – et un potentiel de valorisation à moyen terme, avec un ticket global (acquisition + frais + éventuels travaux légers) d’environ 500 000 dollars. La mission a inclus : sélection de la ville et du quartier, mise en relation avec un réseau local (agent immobilier, avocat, fiscaliste), choix de la structure d’investissement la plus adaptée (propriété directe ou véhicule local) et intégration de cet actif dans une stratégie patrimoniale globale.

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A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Expert en gestion de patrimoine internationale depuis plus de 20 ans, j’accompagne mes clients dans la diversification stratégique de leur patrimoine à l’étranger, un impératif face à l’instabilité géopolitique et fiscale mondiale. Au-delà de la recherche de revenus et d’optimisation fiscale, ma mission est d’apporter des solutions concrètes, sécurisées et personnalisées. Je conseille également sur la création de sociétés à l’étranger pour renforcer l’activité professionnelle et réduire la fiscalité globale. L’expatriation, souvent liée à ces enjeux patrimoniaux et entrepreneuriaux, fait partie intégrante de mon accompagnement sur mesure.

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