Fiscalité Des Expatriés : Revenu Et Taxe Foncière En Espagne

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

L’Espagne, avec son climat ensoleillé et son art de vivre séduisant, attire de nombreux expatriés français chaque année. Cependant, s’installer dans ce pays méditerranéen implique de se familiariser avec un nouveau système fiscal. Que vous soyez salarié, retraité ou entrepreneur, comprendre les subtilités de la fiscalité espagnole est essentiel pour éviter les mauvaises surprises et optimiser votre situation. Dans cet article, nous allons explorer en détail les principaux aspects de la fiscalité espagnole pour les expatriés, en mettant l’accent sur l’impôt sur le revenu et la taxe foncière.

Le système fiscal espagnol : un labyrinthe à démystifier

Le système fiscal espagnol peut sembler complexe au premier abord, mais il repose sur quelques piliers fondamentaux que tout expatrié doit connaître.

L’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPF) est la pierre angulaire de ce système. Il s’applique à l’ensemble des revenus mondiaux des résidents fiscaux espagnols, qu’il s’agisse de salaires, de pensions, de revenus locatifs ou de plus-values. Les taux d’imposition sont progressifs et varient de 19% à 47% (en 2023), avec des nuances selon les régions autonomes.

La TVA (IVA en espagnol) s’applique à la plupart des biens et services, avec un taux standard de 21%. Certains produits et services bénéficient de taux réduits à 10% ou 4%.

L’impôt sur les sociétés (IS) concerne les entreprises et s’élève généralement à 25% des bénéfices. Des taux réduits peuvent s’appliquer pour les petites entreprises ou certains secteurs d’activité.

Les taxes locales, comme l’Impuesto sobre Bienes Inmuebles (IBI), équivalent de la taxe foncière française, sont gérées par les municipalités et varient selon les localités.

Bon à savoir :

Le système fiscal espagnol est décentralisé, ce qui signifie que les taux et certaines règles peuvent varier selon les régions autonomes. Il est donc crucial de se renseigner sur les spécificités de votre région d'installation.

L’IRPF : le cœur de votre fiscalité en Espagne

L’Impuesto sobre la Renta de las Personas Físicas (IRPF) est l’équivalent de l’impôt sur le revenu français. Pour les expatriés, il est essentiel de comprendre son fonctionnement.

Résidence fiscale : Vous êtes considéré comme résident fiscal espagnol si vous passez plus de 183 jours par an en Espagne ou si votre centre d’intérêts économiques s’y trouve. Dans ce cas, vous serez imposé sur l’ensemble de vos revenus mondiaux.

Barème progressif : L’IRPF fonctionne avec un barème progressif. En 2023, les taux varient de 19% pour la tranche la plus basse à 47% pour les revenus les plus élevés. Voici un aperçu simplifié :

  • Jusqu’à 12 450 € : 19%
  • De 12 450 € à 20 200 € : 24%
  • De 20 200 € à 35 200 € : 30%
  • De 35 200 € à 60 000 € : 37%
  • Au-delà de 300 000 € : 47%

Spécificités régionales : Les communautés autonomes peuvent ajuster légèrement ces taux, ce qui peut entraîner des variations selon votre lieu de résidence.

Déductions et abattements : Le système espagnol prévoit diverses déductions, notamment pour les cotisations sociales, certains frais professionnels, ou les dons à des organismes caritatifs. Il existe également des abattements spécifiques, par exemple pour les personnes handicapées.

Bon à savoir :

Si vous êtes un "impatrié" (expatrié hautement qualifié venant travailler en Espagne), vous pouvez bénéficier d'un régime fiscal spécial limitant votre imposition aux revenus de source espagnole pendant les 6 premières années, avec un taux fixe de 24% jusqu'à 600 000 € de revenus.

La taxe foncière espagnole : l’IBI à ne pas négliger

Si vous devenez propriétaire en Espagne, vous serez soumis à l’Impuesto sobre Bienes Inmuebles (IBI), l’équivalent de la taxe foncière française. Cette taxe est gérée au niveau municipal et son montant peut varier considérablement d’une ville à l’autre.

Calcul de l’IBI : Le montant de l’IBI est calculé en appliquant un taux, fixé par la municipalité, à la valeur cadastrale du bien. Cette valeur est généralement inférieure à la valeur de marché réelle.

Taux variables : Les taux d’IBI varient généralement entre 0,4% et 1,1% de la valeur cadastrale, mais peuvent parfois atteindre 1,3% dans certaines grandes villes.

Paiement : L’IBI est généralement payée une fois par an, souvent en automne, mais certaines municipalités proposent des paiements fractionnés.

Exonérations : Certaines propriétés peuvent bénéficier d’exonérations partielles ou totales, notamment les biens classés ou certains types de logements sociaux.

Bon à savoir :

En plus de l'IBI, les propriétaires non-résidents d'un bien immobilier en Espagne sont soumis à une imposition spécifique, l'Impuesto sobre la Renta de No Residentes (IRNR), calculée sur la base d'un revenu fictif ou réel si le bien est loué.

Déclarations fiscales : un calendrier à respecter scrupuleusement

La gestion de vos obligations fiscales en Espagne nécessite une bonne organisation et le respect de dates clés.

Déclaration de l’IRPF : La campagne de déclaration des revenus en Espagne se déroule généralement entre avril et juin de l’année suivant celle des revenus perçus. Pour les résidents fiscaux, la déclaration se fait via le formulaire Modelo 100.

Déclaration pour les non-résidents : Si vous n’êtes pas résident fiscal espagnol mais que vous possédez des biens ou percevez des revenus en Espagne, vous devrez utiliser le Modelo 210 pour déclarer ces revenus spécifiques.

Paiement de l’IBI : La date limite de paiement de l’IBI varie selon les municipalités, mais se situe généralement entre septembre et novembre.

Obligations supplémentaires : N’oubliez pas de déclarer vos comptes bancaires étrangers (Modelo 720) si leur valeur cumulée dépasse 50 000 €.

Bon à savoir :

L'administration fiscale espagnole (Agencia Tributaria) propose de nombreux services en ligne pour faciliter vos démarches. Il est recommandé de se familiariser avec le site web et d'obtenir un certificat électronique pour effectuer vos déclarations en ligne.

Conseils d’expert pour optimiser votre fiscalité d’expatrié en Espagne

Naviguer dans le système fiscal espagnol peut être complexe, mais avec les bons conseils, vous pouvez optimiser votre situation et éviter les pièges courants.

1. Anticipez votre statut fiscal : Avant votre départ, évaluez précisément votre future situation fiscale en Espagne. Selon votre profil (salarié, retraité, entrepreneur), les implications peuvent être très différentes.

2. Maîtrisez la convention fiscale franco-espagnole : Cette convention permet d’éviter la double imposition. Assurez-vous de bien comprendre comment elle s’applique à votre situation, notamment pour les pensions de retraite ou les revenus immobiliers.

3. Explorez les régimes spéciaux : Le régime des « impatriés » peut être très avantageux pour certains profils. Renseignez-vous sur les conditions d’éligibilité et les avantages qu’il peut vous apporter.

4. Optimisez vos investissements : Certains produits d’épargne ou d’investissement bénéficient d’avantages fiscaux en Espagne. Pensez à diversifier votre patrimoine en conséquence.

5. Restez informé des changements : La législation fiscale évolue régulièrement. Tenez-vous au courant des modifications qui pourraient impacter votre situation.

Bon à savoir :

Il est fortement recommandé de consulter un expert fiscal spécialisé dans les questions d'expatriation franco-espagnole. Son expertise peut vous faire économiser bien plus que ses honoraires en optimisant votre situation fiscale.

S’expatrier en Espagne offre de nombreuses opportunités, mais requiert une bonne compréhension du système fiscal local. En maîtrisant les principes de l’IRPF, de l’IBI et des autres obligations fiscales, vous pourrez profiter pleinement de votre nouvelle vie sous le soleil espagnol, sans mauvaises surprises fiscales. N’oubliez pas que chaque situation est unique et que les règles peuvent évoluer. Restez vigilant et n’hésitez pas à vous faire accompagner par des professionnels pour optimiser votre situation fiscale en toute légalité.

N'hésitez pas à me contacter pour bénéficier d'un accompagnement personnalisé dans votre projet d'expatriation en Espagne. Mon expertise en fiscalité internationale vous aidera à optimiser votre situation et à aborder sereinement votre nouvelle vie ibérique.

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A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Cyril Jarnias est un expert indépendant en gestion de patrimoine internationale avec plus de 20 ans d'expérience. Expatrié, il se consacre à aider les particuliers et les chefs d'entreprise à construire, protéger et transmettre leur patrimoine en toute sérénité.

Sur son site cyriljarnias.com, il développe son expertise sur l’immobilier international, la création de société à l’étranger et l’expatriation.

Grâce à son expertise, il offre des conseils avisés pour optimiser la gestion patrimoniale de ses clients. Cyril Jarnias est également reconnu pour ses interventions dans de nombreux médias prestigieux tels que BFM Business, les Français de l’étranger, Le Figaro, Les Echos ou encore Mieux vivre votre argent, où il partage ses connaissances et son savoir-faire en matière de gestion de patrimoine.

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