Les avantages fiscaux pour les investisseurs immobiliers en Inde

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

L’immobilier occupe une place à part dans la fiscalité indienne. De nombreux experts financiers considèrent même que c’est l’actif qui bénéficie du plus grand nombre de coups de pouce fiscaux. Entre déductions sur les intérêts d’emprunt, exonérations de plus-values, subventions pour le logement abordable et traitement favorable des revenus locatifs, le cadre légal a été pensé pour encourager l’accession à la propriété… mais aussi pour rendre l’investissement locatif particulièrement attractif.

Bon à savoir :

Pour constituer un patrimoine en Inde, la compréhension des règles fiscales est essentielle. Elle permet d’optimiser les rendements nets, de structurer les acquisitions (en nom propre, en couple ou en famille) et d’arbitrer au bon moment entre l’achat, la détention et la revente d’un bien.

Sommaire de l'article masquer

Un cadre légal très pro‑immobilier

L’ensemble des avantages fiscaux repose sur la loi de l’impôt sur le revenu, l’Income Tax Act de 1961, complétée par les lois de finances successives. Ce texte définit :

la manière dont les revenus locatifs sont imposés (rubrique « Income from House Property »)

les grandes déductions pour intérêts et capital (Sections 24(b) et 80C)

– les exonérations de plus‑values lors d’une réinvestition (Section 54, 54F, 54EC, 54GB, etc.)

– les régimes spécifiques pour primo‑accédants et logements abordables (80EE, 80EEA, PMAY)

Attention :

Les dernières réformes fiscales ont accentué l’avantage de l’investissement immobilier par plusieurs mesures : la limitation des plus-values de long terme à un taux unique, la facilitation de la détention de plusieurs résidences principales, l’élargissement des déductions sur les intérêts pré-construction, et un nouveau plafonnement des exonérations de plus-values sous la Section 54.

Pour un investisseur, ces dispositions s’articulent autour de trois piliers :

1. Favoriser l’achat via des prêts immobiliers, grâce aux déductions d’intérêts et de capital. 2. Protéger la rentabilité locative via un calcul avantageux du revenu imposable. 3. Limiter l’impôt au moment de la revente, à condition de réinvestir intelligemment.

Déductions sur les prêts immobiliers : un levier central

La plupart des investisseurs passent par l’emprunt. Le fisc indien en tient compte en accordant des déductions substantielles sur les intérêts et une partie du capital remboursé.

Intérêts d’emprunt : Section 24(b)

La Section 24(b) est l’un des outils les plus puissants. Elle permet de déduire les intérêts payés sur un prêt contracté pour acheter, construire, réparer ou rénover un logement.

Pour bien saisir son impact, il faut distinguer entre résidence occupée par le propriétaire et bien locatif.

Type de bienPlafond annuel de déduction d’intérêts (Section 24(b))Conditions clés
Logement occupé par soi‑mêmeJusqu’à ₹2 00 000Construction/achat en 5 ans, usage résidentiel
Logement loué (let‑out)Pas de plafond légal sur les intérêtsDéduction intégrale des intérêts payés

Pour un bien occupé par le propriétaire, la déduction de ₹2 lakhs par an est significative : sur une tranche d’imposition élevée, l’économie d’impôt peut représenter plusieurs dizaines de milliers de roupies chaque année. Si la construction prend plus de 5 ans, ce plafond est réduit à ₹30 000, ce qui incite à suivre de près les délais de livraison des promoteurs.

2

Le montant annuel maximal, en lakhs de roupies, de pertes foncières imputables sur les autres revenus pour un bien locatif.

Intérêts de pré‑construction : lisser la charge fiscale

Autre particularité importante : les intérêts payés pendant la phase de construction, avant la remise des clés, ne sont pas perdus sur le plan fiscal. Ce « pre‑construction interest » est défini très précisément : il court de la date de décaissement du prêt jusqu’au 31 mars précédant l’année de fin de travaux ou d’obtention de l’occupation.

Astuce :

Une fois la construction terminée, le total des intérêts payés pendant la période de chantier (généralement de deux à trois ans) est déductible en 5 annuités égales, à partir de l’année de livraison du bien. Pour un investisseur ayant payé plusieurs lakhs d’intérêts, cette déduction s’ajoute à la limite annuelle générale de ₹2 lakhs pour une résidence occupée par le propriétaire. Pour un bien donné en location, cette déduction est, quant à elle, sans plafond.

Remboursement du capital : Section 80C

Le capital remboursé sur un prêt immobilier bénéficie d’une autre disposition : la Section 80C. Dans le plafond global de ₹1,5 lakh par an (qui couvre aussi d’autres investissements comme certaines assurances vie ou l’épargne retraite), l’investisseur peut inclure :

la part de capital de ses EMI

les droits de timbre et frais d’enregistrement payés à l’achat

Deux précisions importantes :

le bien doit être résidentiel (les locaux commerciaux sont exclus)

la vente du bien dans les 5 ans suivant la possession entraîne la « reprise » de ces avantages : toutes les déductions 80C déjà prises au titre du capital, du timbre ou de l’enregistrement sont réintégrées dans le revenu imposable l’année de la revente.

Avantages supplémentaires pour primo‑accédants : Sections 80EE et 80EEA

Pour soutenir l’accession à la propriété, surtout dans le segment abordable, deux dispositifs bonifient encore les intérêts d’emprunt.

SectionPublic viséPériode de sanction du prêtPlafond additionnel sur intérêtsConditions sur le bien
80EEPrimo‑accédantsEntre le 1er avril 2016 et le 31 mars 2017Jusqu’à ₹50 000/anValeur du bien ≤ ₹50 lakhs ; prêt ≤ ₹35 lakhs
80EEAPrimo‑accédants, logement abordableEntre le 1er avril 2019 et le 31 mars 2022 (prolongé jusqu’en 2026 dans certains textes)Jusqu’à ₹1,5 lakh/anValeur de timbre ≤ ₹45 lakhs ; plafond de surface (60 m² métros, 90 m² ailleurs)

Ces deux sections ne sont pas cumulables : un même contribuable ne peut prétendre à la fois à 80EE et 80EEA. Mais combinées avec la Section 24(b), elles permettent à un acheteur éligible de déduire jusqu’à ₹3,5 lakhs d’intérêts par an (₹2 lakhs + ₹1,5 lakh) sous l’ancien régime fiscal.

Cas des prêts conjoints : multiplier les plafonds

La législation est particulièrement favorable aux acquisitions conjointes. Si un couple contracte un prêt immobilier conjointement et que tous deux sont copropriétaires, chacun dispose de ses propres plafonds de déduction.

Pour un couple investissant dans un logement occupé par eux‑mêmes :

chacun peut déduire jusqu’à ₹2 lakhs d’intérêts (Section 24(b))

chacun peut déduire jusqu’à ₹1,5 lakh de capital (Section 80C)

En théorie, cela double les plafonds globaux. Par exemple, sur un prêt dont les intérêts s’élèvent à ₹3 lakhs par an, deux co‑emprunteurs peuvent ensemble déduire la totalité (₹1,5 lakh chacun), là où un seul propriétaire aurait été plafonné à ₹2 lakhs.

Revenu locatif : un mode de calcul généreux

Une fois le bien acquis et éventuellement financé à crédit, l’investisseur se retrouve face à la fiscalité des loyers. Là encore, le cadre est plutôt favorable, à condition de classer correctement le revenu et d’appliquer toutes les déductions possibles.

Classification : « house property » ou activité de business

Par défaut, les loyers perçus sur un bâtiment (et le terrain attenant) sont imposés dans la catégorie « Income from House Property », tant que le propriétaire n’exploite pas le bien dans le cadre de sa propre activité professionnelle. C’est le cas typique de l’investisseur particulier qui loue un appartement ou un immeuble.

Dans certains cas précis – notamment pour des sociétés dont l’activité principale est la location de biens – la Cour suprême a admis que ces revenus relèvent davantage des bénéfices professionnels, avec à la clef un éventail de charges déductibles plus large. Mais pour la plupart des particuliers, le régime « House Property » s’applique.

Du loyer brut au revenu imposable

Le fisc calcule l’impôt sur la base de la « valeur annuelle » du bien. Le schéma de calcul est très structuré :

Exemple :

Le calcul du revenu locatif imposable pour un bien immobilier en Inde suit plusieurs étapes. Premièrement, on considère la Valeur Annuelle Brute (GAV), qui correspond aux loyers annuels perçus ou à percevoir. De ce montant, on soustrait les taxes municipales effectivement payées par le propriétaire pour obtenir la Valeur Annuelle Nette (NAV). Ensuite, une déduction forfaitaire de 30% est appliquée sur cette NAV, conformément à la Section 24(a) de la loi sur l’impôt, pour couvrir les frais d’entretien et de réparations, quel que soit le coût réel engagé. Enfin, on déduit les intérêts payés sur tout emprunt contracté pour l’acquisition ou la rénovation du bien, comme prévu par la Section 24(b).

Ce résultat constitue le revenu imposable au titre de la propriété.

Un exemple typique issu des données : pour un loyer annuel de ₹4,2 lakhs, des taxes municipales de ₹20 000 et des intérêts de ₹60 000, le revenu imposable ressort à ₹2,2 lakhs après application de la déduction de 30 % et des intérêts.

Bon à savoir :

Ce mécanisme fiscal est intéressant pour les investisseurs car la déduction de 30 % s’applique même lorsque les dépenses réelles sont inférieures, ce qui a pour effet d’améliorer la marge nette.

Autres subtilités : loyers impayés, arriérés, biens partiellement loués

Le régime prévoit aussi des règles spécifiques :

– un loyer « irrécouvrable » (un locataire qui quitte les lieux sans payer) peut être déduit du loyer brut, sous conditions de preuve des démarches de recouvrement

– si ce loyer est finalement encaissé plus tard, il sera imposé l’année du recouvrement, mais seulement après une nouvelle déduction forfaitaire de 30 %

– les arriérés de loyers (rattrapage sur les années passées) suivent la même logique : taxation l’année d’encaissement, déduction de 30 %

Si une partie du bien est occupée par le propriétaire et une autre louée (par exemple un duplex avec un étage loué), chaque partie est traitée comme une unité indépendante pour le calcul du revenu, ce qui permet de combiner déduction d’intérêts sur la partie louée sans plafond et statut « self‑occupied » sur l’autre.

Plus‑values immobilières : un régime en mutation

Pour un investisseur, la façon dont les plus‑values sont imposées est décisive. Les dernières réformes ont simplifié le système, mais aussi supprimé un avantage clé : l’indexation.

Court terme vs long terme : la durée de détention

Pour les immeubles en Inde, un bien est désormais considéré comme un actif de long terme après 24 mois de détention (contre 36 mois auparavant). Concrètement :

– vente avant 24 mois : plus‑value de court terme, imposée au barème d’impôt sur le revenu du contribuable

– vente après 24 mois : plus‑value de long terme, imposée à un taux forfaitaire de 12,5 %, sans indexation

Dans le régime antérieur, les plus‑values de long terme sur l’immobilier étaient taxées à 20 % avec indexation du coût d’acquisition, permettant de réduire fortement la base imposable en tenant compte de l’inflation. Le passage à 12,5 % sans indexation simplifie, mais change les arbitrages selon la durée et l’évolution des prix.

Exonérations clés en cas de réinvestissement

C’est ici que les Articles 54, 54F et 54EC entrent en jeu. Ils transforment un gain imposable en opportunité de réallocation patrimoniale avec report ou annulation de l’impôt.

SectionActif venduCondition principale de réinvestissementNature de l’exonération
54Maison résidentielle (LT)Achat ou construction d’une autre maison résidentielle en IndeExonération sur la plus‑value réinvestie, dans des limites
54FTout autre actif LT (or, actions…)Réinvestir la totalité du prix de vente dans une maison en IndeExonération proportionnelle si réinvestissement partiel
54ECTerrain ou bâtiment (LT)Investir la plus‑value dans des obligations spécifiques dans les 6 moisExonération à hauteur de l’investissement, plafonné

Section 54 : l’outil central des investisseurs résidentiels

La Section 54 est au cœur des stratégies de « roll‑over » de capital. Elle s’applique aux personnes physiques et aux Hindu Undivided Families (HUFs) qui vendent une résidence occupée au titre des revenus de la propriété pour acheter ou construire une autre résidence en Inde.

Conditions Majeures

Les principales exigences à connaître pour le processus.

Âge Minimum

Le candidat doit être âgé d’au moins 18 ans.

Nationalité

Le candidat doit être de nationalité française ou ressortissant d’un pays de l’UE/EEE.

Diplôme Requis

Possession d’un diplôme de niveau Bac+3 ou équivalent est obligatoire.

Expérience Professionnelle

Une expérience d’au moins 2 ans dans le domaine concerné est nécessaire.

Maîtrise Linguistique

Une certification de niveau B2 en français est exigée.

Casier Judiciaire

La fourniture d’un extrait de casier judiciaire vierge est requise.

– le bien vendu doit être une résidence de long terme, détenue plus de 24 mois

– le nouvel achat doit intervenir dans l’année précédant la vente ou dans les deux ans suivant la cession

– la construction doit être achevée dans les trois ans qui suivent la date de cession

– le nouveau bien doit être situé en Inde (les acquisitions à l’étranger ne permettent pas l’exonération)

Le montant exonéré est égal au minimum entre :

la plus‑value réalisée

le coût d’acquisition (ou de construction) du nouveau bien

Une réforme récente a introduit un plafond : le montant maximum de plus‑value pouvant être exonéré sous la Section 54 est désormais cappé à ₹10 crores. Au‑delà, la fraction excédentaire reste imposable.

Par ailleurs, si la plus‑value ne dépasse pas ₹2 crores, le contribuable dispose d’une option unique dans sa vie : réinvestir dans deux logements plutôt qu’un seul pour bénéficier de l’exonération. Une fois cette option utilisée, il ne peut plus être fait appel à cette souplesse pour les cessions futures.

Article du code fiscal indien

Enfin, une clause de « clawback » protège le fisc : si le nouveau logement est revendu avant trois ans, l’exonération est annulée. La somme précédemment exonérée est alors traitée comme un gain imposable l’année de la revente, et le coût d’acquisition du bien revendu est ajusté en conséquence (réduit du montant déjà exonéré).

Capital Gains Account Scheme : sécuriser l’exonération quand le projet n’est pas encore prêt

Dans la pratique, il n’est pas rare de vendre avant d’avoir signé pour le nouveau bien. Pour éviter de perdre le bénéfice de la Section 54 à cause d’un simple décalage de calendrier, l’administration a créé le Capital Gains Account Scheme (CGAS).

Le principe est simple :

Bon à savoir :

Si, au moment de déclarer ses revenus, un investisseur n’a pas encore utilisé tout ou partie de sa plus-value pour un achat ou une construction, il peut la déposer sur un compte bancaire spécifique avant la date limite de dépôt de la déclaration. Ces sommes sont alors considérées comme investies et permettent de demander l’exonération, à condition de les utiliser effectivement dans les délais impartis (2 ou 3 ans).

Si, au terme de ces délais, le capital n’a pas été entièrement utilisé, la partie non utilisée est imposée comme plus‑value dans l’année de l’expiration du délai.

Section 54F et 54EC : diversifier source et destination

La Section 54F vise plutôt les investisseurs qui réalisent des plus‑values de long terme sur d’autres actifs (terrain, or, actions non exemptées…) et souhaitent basculer vers l’immobilier résidentiel. Elle impose :

de réinvestir l’intégralité du prix de vente dans une résidence en Inde pour bénéficier de l’exonération totale

– ou, en cas de réinvestissement partiel, d’obtenir une exonération proportionnelle à la part réinvestie

La Section 54EC offre une alternative non immobilière : en vendant un terrain ou un bâtiment, l’investisseur peut placer la plus‑value dans des obligations spécifiques (NHAI, REC, IRFC, PFC, etc.) dans les 6 mois suivant la cession. Le montant est plafonné à ₹50 lakhs par an et ces obligations sont bloquées 5 ans. La plus‑value est exonérée à hauteur de l’investissement.

Programmes de logement abordable et subventions : amplifier les effets

Au‑delà de la stricte fiscalité, l’État a développé un arsenal de programmes pour pousser au logement abordable, qui concernent autant les accédants que les investisseurs positionnés sur ce segment.

Pradhan Mantri Awas Yojana (PMAY) : subventions d’intérêts

Lancé avec l’ambition de « Housing for All », ce programme accorde des subventions d’intérêts liées au crédit (Crédit Linked Subsidy Scheme). Trois catégories de ménages sont visées :

Catégorie de revenusRevenu annuel maximumMontant de prêt subventionnableTaux de subvention
EWS (Économiquement faible)< ₹3 lakhsJusqu’à ₹6 lakhs6,5 %
LIG (Bas revenus)< ₹6 lakhsJusqu’à ₹9 lakhs4 %
MIG (Revenus moyens)< ₹12 lakhsJusqu’à ₹12 lakhs3 %

Concrètement, ces subventions réduisent le coût effectif du crédit et améliorent très nettement la rentabilité nette d’un investissement locatif dans le segment abordable. À cela s’ajoutent des taux de GST réduits sur les projets de logements abordables en construction, avec un taux de 1 % sans crédit de taxe en amont, contre 5 % pour les autres projets résidentiels.

Définition du logement abordable et Section 80EEA

La Section 80EEA est venue s’aligner sur la logique du logement abordable. Pour y accéder, le bien doit respecter :

4500000

Le plafond de la valeur du timbre pour bénéficier du crédit subventionné PMAY‑CLSS est fixé à 45 lakhs de roupies.

Ce ciblage fin valorise les biens de taille moyenne en périphérie urbaine et dans les villes secondaires. Pour un investisseur, il peut être judicieux de structurer ses acquisitions sur ce segment pour cumuler :

prix d’achat plus bas

subventions PMAY éventuelles pour ses locataires ou pour lui‑même s’il est primo‑accédant

déduction 80EEA supplémentaire sur les intérêts

taxation favorable des loyers avec le standard deduction de 30 %

Stamp duty, enregistrement et remises : optimiser le coût d’entrée

L’achat d’un bien immobilier en Inde s’accompagne de droits de timbre et de frais d’enregistrement significatifs, souvent entre 5 % et 8 % du prix d’acquisition selon les États. Ces montants, qui ne sont pas en général inclus dans le financement bancaire, doivent être mobilisés en fonds propres.

La bonne nouvelle, c’est qu’une partie peut ouvrir droit à déduction :

Attention :

Les frais de timbre et d’enregistrement payés pour l’achat d’un logement neuf sont déductibles dans la limite de la Section 80C (1,5 lakh ₹). La déduction doit être réclamée l’année du paiement. Attention : en cas de revente du bien dans les 5 ans, cette déduction est reprise et ajoutée au revenu imposable.

De nombreux États pratiquent aussi des taux réduits pour les femmes, parfois 1 à 2 points de moins que pour les hommes (par exemple Delhi : 4 % pour les femmes contre 6 % pour les hommes ; Maharashtra : 5 % contre 6 %). Enregistrer un bien au nom de l’épouse – ou en copropriété – peut ainsi réduire le coût initial tout en permettant de bénéficier des mêmes déductions d’intérêts et de capital, à condition qu’elle soit aussi co‑emprunteuse.

Vieux régime vs nouveau régime fiscal : quels impacts pour l’investisseur ?

L’introduction d’un nouveau régime fiscal (Section 115BAC), devenu par défaut pour de nombreux contribuables, a rebattu les cartes. Les avantages immobiliers ne sont pas traités de la même façon selon le régime choisi.

Bon à savoir :

Sous l’ancien régime, les propriétaires endettés peuvent bénéficier de toutes les grandes déductions (80C, intérêts de résidence principale, 80EE, 80EEA, 80GG…). Le nouveau régime supprime ces déductions pour la résidence principale et l’investissement (80C, 80EE/80EEA). Il ne conserve que la déduction des intérêts d’emprunt pour un bien loué, limitée au montant du revenu locatif.

Pour un investisseur fortement exposé à l’immobilier (plusieurs biens, emprunt conséquent, revenus locatifs significatifs), l’ancien régime conserve généralement un net avantage, surtout si les plafonds de ₹2 lakhs d’intérêts et ₹1,5 lakh de capital sont régulièrement saturés. À l’inverse, un contribuable sans prêt immobilier et avec peu de déductions peut préférer le nouveau régime, surtout si ses loyers restent modestes.

Investissement en couple ou en famille : la force de la copropriété

La loi indienne encadre précisément le traitement des propriétés détenues à plusieurs. Dans un schéma de copropriété classique, chaque co‑propriétaire :

est imposé sur sa quote‑part de loyer (si le bien est loué)

– peut déduire sa part des taxes municipales

– bénéficie de la déduction de 30 % sur sa propre NAV

– peut réclamer la déduction d’intérêts (Section 24(b)) dans la limite de ₹2 lakhs par personne pour un logement occupé, et sans plafond pour un bien loué

– peut utiliser son plafond 80C pour la part de capital qu’il rembourse effectivement

Bon à savoir :

La loi prévoit que si les parts ne sont pas explicitement définies dans l’acte, elles sont présumées égales par défaut, simplifiant ainsi la répartition. Cette disposition permet de structurer des investissements familiaux pour maximiser l’utilisation des plafonds de déduction fiscale par chaque membre.

En matière de plus‑values, chaque co‑propriétaire calcule séparément sa plus‑value sur sa part de prix de vente et de coût d’acquisition, et peut demander une exonération sous Sections 54, 54F ou 54EC sur sa propre part, par exemple en réinvestissant individuellement dans un nouveau logement ou des obligations 54EC.

Non‑Resident Indians (NRIs) : mêmes outils, contraintes spécifiques

Les Non‑Resident Indians qui investissent dans l’immobilier en Inde bénéficient en grande partie des mêmes dispositions :

accès aux déductions 80C pour le capital

utilisation de Section 24(b) pour les intérêts (plafond de ₹2 lakhs pour la résidence, pas de plafond pour un bien loué)

– admissibilité à 80EEA pour certains prêts logement abordable

– possibilité d’exonération de plus‑values via Sections 54, 54F, 54EC

En revanche, les flux sont lourdement chargés à la source :

31,2

Taux effectif de retenue à la source (TDS) applicable aux loyers payés à un non-résident indien.

Les NRIs peuvent réduire cet impact :

en demandant un certificat de TDS réduit si leur impôt calculé est inférieur au TDS théorique

en utilisant les conventions de non double imposition (DTAA) pour éviter une double imposition dans leur pays de résidence et en Inde

Ils doivent également veiller à bien déclarer en Inde les revenus et plus‑values relatifs aux biens situés sur le territoire et à déposer une déclaration si leurs revenus imposables dépassent le seuil d’exonération.

Pourquoi l’immobilier reste un outil majeur d’optimisation fiscale

Au regard de l’ensemble de ces règles, se dégage une tendance nette : le fisc indien a construit, au fil des décennies, un édifice très incitatif en faveur de l’immobilier, à la fois pour les ménages et pour les investisseurs aguerris.

Comparé à d’autres actifs :

l’or ne propose quasiment aucun avantage fiscal structurel : les plus‑values sont imposées sans grande possibilité d’exonération, sauf à passer par des dispositifs de réinvestissement (Section 54F en basculant sur l’immobilier)

les actions bénéficient d’un traitement favorable via un taux réduit sur les plus‑values de long terme, mais avec des plafonds et sans l’arsenal de déductions liées à l’endettement

L’immobilier, lui, cumule :

Astuce :

Le régime fiscal indien offre plusieurs avantages significatifs aux investisseurs dans l’immobilier résidentiel. Il permet notamment des déductions généreuses sur le remboursement du capital et des intérêts de l’emprunt. La fiscalité des revenus locatifs est atténuée grâce à une déduction forfaitaire de 30 % et à la possibilité de reporter les pertes immobilières sur les années futures. En cas de revente, les plus-values peuvent être neutralisées fiscalement sous condition de réinvestissement. Des incitations supplémentaires existent pour le logement abordable via les sections 80EEA, PMAY (Pradhan Mantri Awas Yojana) et des taux de GST réduits. Enfin, des opportunités d’optimisation sont possibles en copropriété en ajustant la répartition des déductions entre les co-propriétaires.

Dans un contexte où l’immobilier représente une part significative du PIB et de l’épargne des ménages, ces avantages ne sont pas anodins. Ils expliquent en partie pourquoi tant d’investisseurs indiens continuent de privilégier la brique et le mortier comme vecteur principal de constitution de patrimoine, malgré les cycles de marché et les contraintes de gestion locative.

Attention :

Pour transformer une exonération fiscale en gain net réel, il est essentiel de maîtriser les règles techniques, de documenter chaque étape (intérêts, certificats de prêt, contrats, dépôts) et de s’appuyer sur des conseils professionnels pour arbitrer entre les régimes fiscaux, les modes de détention et les options de réinvestissement lors des cessions.

Dans ce jeu d’optimisation, l’investisseur qui comprend finement les avantages fiscaux disponibles en Inde se retrouve avec un atout déterminant : la capacité de construire un portefeuille immobilier où chaque roupie de loyer ou de plus‑value est utilisée au mieux, non seulement pour rembourser la dette et financer de nouveaux projets, mais aussi pour réduire durablement sa facture fiscale globale.

Vous recherchez de l'immobilier rentable : contactez-nous pour des offres sur mesure.

Décharge de responsabilité : Les informations fournies sur ce site web sont présentées à titre informatif uniquement et ne constituent en aucun cas des conseils financiers, juridiques ou professionnels. Nous vous encourageons à consulter des experts qualifiés avant de prendre des décisions d'investissement, immobilières ou d'expatriation. Bien que nous nous efforcions de maintenir des informations à jour et précises, nous ne garantissons pas l'exhaustivité, l'exactitude ou l'actualité des contenus proposés. L'investissement et l'expatriation comportant des risques, nous déclinons toute responsabilité pour les pertes ou dommages éventuels découlant de l'utilisation de ce site. Votre utilisation de ce site confirme votre acceptation de ces conditions et votre compréhension des risques associés.

A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Cyril Jarnias est un expert indépendant en gestion de patrimoine internationale avec plus de 20 ans d'expérience. Expatrié, il se consacre à aider les particuliers et les chefs d'entreprise à construire, protéger et transmettre leur patrimoine en toute sérénité.

Sur son site cyriljarnias.com, il développe son expertise sur l’immobilier international, la création de société à l’étranger et l’expatriation.

Grâce à son expertise, il offre des conseils avisés pour optimiser la gestion patrimoniale de ses clients. Cyril Jarnias est également reconnu pour ses interventions dans de nombreux médias prestigieux tels que BFM Business, les Français de l’étranger, Le Figaro, Les Echos ou encore Mieux vivre votre argent, où il partage ses connaissances et son savoir-faire en matière de gestion de patrimoine.

Retrouvez-moi sur les réseaux sociaux :
  • LinkedIn
  • Twitter
  • YouTube
Nos guides :