Fiscalité USA : Impôt Sur Le Revenu Et Taxe Foncière Expatriés

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

Vous envisagez de vous expatrier aux États-Unis ou vous y êtes déjà installé ? Préparez-vous à plonger dans un système fiscal complexe mais fascinant. Entre l’impôt fédéral sur le revenu, les taxes d’État et les particularités locales, la fiscalité américaine peut sembler être un véritable labyrinthe pour les nouveaux arrivants. Mais ne vous inquiétez pas, ce guide complet vous aidera à y voir plus clair et à optimiser votre situation fiscale en tant qu’expatrié aux USA.

Le système fiscal américain : un mille-feuille complexe mais logique

Aux États-Unis, le système fiscal est organisé en trois niveaux principaux : fédéral, étatique et local. Cette structure en couches peut sembler intimidante au premier abord, mais elle reflète en réalité la structure fédérale du pays et permet une certaine flexibilité fiscale selon les régions.

Au niveau fédéral, l’Internal Revenue Service (IRS) est l’organisme chargé de collecter les impôts. L’impôt sur le revenu est la principale source de revenus pour le gouvernement fédéral. Il est calculé selon un barème progressif, avec des taux allant de 10% à 37% pour l’année fiscale 2024.

Au niveau des États, la situation est plus variée. Certains États, comme le Texas ou la Floride, n’imposent pas de taxe sur le revenu des particuliers, tandis que d’autres, comme la Californie ou New York, ont des taux d’imposition élevés. Cette disparité peut influencer significativement le choix de votre lieu d’installation aux USA.

Au niveau local, certaines villes ou comtés peuvent imposer des taxes additionnelles. Par exemple, New York City a sa propre taxe sur le revenu en plus de celle de l’État de New York.

Outre l’impôt sur le revenu, les expatriés doivent être conscients d’autres taxes importantes :

  • La taxe foncière (property tax) : elle varie considérablement selon les localités et peut représenter une charge importante pour les propriétaires.
  • Les taxes de vente (sales tax) : elles remplacent en quelque sorte la TVA européenne, mais sont appliquées différemment selon les États et les produits.
  • Les taxes sur les sociétés : pour les entrepreneurs expatriés, elles peuvent s’appliquer au niveau fédéral et étatique.

Bon à savoir :

Le système fiscal américain est complexe mais offre aussi des opportunités d'optimisation. Certains États comme le Texas ou la Floride, sans impôt sur le revenu, peuvent être particulièrement attractifs pour les expatriés.

L’impôt sur le revenu : le cœur du système fiscal américain

L’impôt sur le revenu est la pierre angulaire de la fiscalité américaine pour les particuliers. Pour les expatriés, il est crucial de comprendre comment il fonctionne et quelles sont les spécificités liées à leur statut.

Le principe de base est simple : les résidents fiscaux américains sont imposés sur leurs revenus mondiaux. Cela signifie que, si vous êtes considéré comme résident fiscal aux USA, vous devrez déclarer tous vos revenus, qu’ils proviennent des États-Unis ou de l’étranger.

Le statut de résident fiscal est déterminé par deux tests principaux :

  • Le « Green Card Test » : si vous avez une carte verte, vous êtes automatiquement considéré comme résident fiscal.
  • Le « Substantial Presence Test » : basé sur votre présence physique aux USA sur une période de trois ans.

Si vous ne remplissez pas ces critères, vous serez considéré comme non-résident fiscal, ce qui peut avoir des implications importantes sur votre imposition.

Les taux d’imposition fédéraux pour 2024 sont progressifs, allant de 10% à 37%. Voici un aperçu des tranches pour un célibataire :

  • 10% : de 0 à 11 600 $
  • 12% : de 11 601 $ à 47 150 $
  • 22% : de 47 151 $ à 100 525 $
  • 24% : de 100 526 $ à 191 950 $
  • 32% : de 191 951 $ à 243 725 $
  • 35% : de 243 726 $ à 609 350 $
  • 37% : au-delà de 609 350 $

Il est important de noter que ces taux s’appliquent de manière marginale. Autrement dit, chaque tranche de revenu est imposée au taux correspondant.

Pour les expatriés, il existe des dispositifs spécifiques comme la Foreign Earned Income Exclusion (FEIE), qui permet d’exclure jusqu’à 126 500 $ de revenus étrangers de l’assiette imposable pour 2024. Cependant, cette exclusion ne s’applique qu’aux revenus gagnés à l’étranger, pas aux revenus d’investissement ou aux pensions.

Bon à savoir :

Les expatriés peuvent bénéficier de crédits d'impôt pour les taxes payées à l'étranger, évitant ainsi une double imposition. Il est crucial de bien comprendre ces mécanismes pour optimiser sa situation fiscale.

La taxe foncière : un enjeu majeur pour les propriétaires expatriés

La taxe foncière, ou « property tax », est une réalité incontournable pour les propriétaires aux États-Unis, y compris les expatriés. Cette taxe, perçue au niveau local (comté ou municipalité), peut représenter une charge significative et varie considérablement d’une région à l’autre.

Le principe de la taxe foncière est relativement simple : elle est basée sur la valeur estimée de votre propriété. Chaque année, les autorités locales évaluent la valeur de votre bien et appliquent un taux d’imposition à cette valeur. Ce taux peut varier de moins de 0,5% à plus de 2% selon les localités.

Par exemple, en 2024, le taux moyen de taxe foncière aux États-Unis est d’environ 1,1% de la valeur du bien. Cependant, ce chiffre cache d’énormes disparités :

  • Dans l’État de New Jersey, le taux moyen atteint 2,49%, le plus élevé du pays.
  • À l’opposé, Hawaï affiche le taux le plus bas avec seulement 0,28%.

Pour les expatriés propriétaires, il est crucial de prendre en compte cette taxe dans le calcul du coût total de la propriété. Une maison dans un État à faible taxe foncière peut s’avérer moins coûteuse à long terme qu’une propriété similaire dans un État où les taux sont élevés.

Il est également important de noter que la taxe foncière finance souvent des services locaux essentiels comme les écoles publiques, les services d’urgence ou l’entretien des routes. Un taux élevé peut donc parfois être synonyme de meilleurs services publics.

Quelques stratégies pour gérer la taxe foncière :

  • Contestez l’évaluation de votre propriété si vous pensez qu’elle est surestimée.
  • Renseignez-vous sur les exemptions possibles, notamment pour les propriétaires occupants ou les seniors.
  • Tenez compte de la taxe foncière dans votre choix de localisation aux USA.

Bon à savoir :

La taxe foncière peut être déduite de vos impôts fédéraux, mais depuis la réforme fiscale de 2017, cette déduction est plafonnée à 10 000 $ pour l'ensemble des taxes locales et d'État.

Déclarations fiscales : un exercice annuel incontournable

Pour les expatriés aux États-Unis, remplir sa déclaration d’impôts est une obligation annuelle qui ne doit pas être prise à la légère. Ce processus peut sembler complexe, mais avec une bonne préparation et une compréhension des formulaires clés, il devient plus gérable.

La date limite standard pour déposer votre déclaration d’impôts fédérale est le 15 avril de chaque année. Cependant, les expatriés bénéficient automatiquement d’une extension jusqu’au 15 juin. Si vous avez besoin de plus de temps, vous pouvez demander une extension supplémentaire jusqu’au 15 octobre.

Les formulaires principaux à connaître sont :

  • Form 1040 : C’est la déclaration de revenus standard pour les résidents fiscaux.
  • Form 1040-NR : Pour les non-résidents fiscaux.
  • Form 2555 : Utilisé pour réclamer la Foreign Earned Income Exclusion.
  • Form 1116 : Pour le crédit d’impôt étranger.

Pour les expatriés, il est crucial de déclarer tous vos comptes financiers étrangers si leur valeur cumulée dépasse 10 000 $ à un moment de l’année. Cela se fait via le formulaire FinCEN 114, aussi connu sous le nom de FBAR (Foreign Bank Account Report).

N’oubliez pas que vous devrez peut-être aussi faire des déclarations d’impôts dans votre État de résidence. Les dates limites et les formulaires varient selon les États.

Quelques conseils pour faciliter votre déclaration :

  • Gardez une trace détaillée de tous vos revenus, américains et étrangers.
  • Conservez les justificatifs de vos dépenses déductibles.
  • Familiarisez-vous avec les conventions fiscales entre les USA et votre pays d’origine pour éviter la double imposition.
  • N’hésitez pas à consulter un expert fiscal spécialisé dans l’expatriation, surtout les premières années.

Bon à savoir :

Le système fiscal américain fonctionne sur la base du "pay-as-you-go". Si vous êtes salarié, votre employeur retiendra des impôts sur chaque paie. Si vous êtes indépendant, vous devrez faire des paiements trimestriels estimés pour éviter les pénalités.

Conseils d’or pour optimiser votre fiscalité d’expatrié aux USA

Naviguer dans le système fiscal américain en tant qu’expatrié peut être un défi, mais avec les bonnes stratégies, vous pouvez non seulement vous conformer aux règles, mais aussi optimiser votre situation fiscale. Voici quelques conseils précieux pour vous aider à tirer le meilleur parti de votre statut fiscal aux États-Unis.

1. Maîtrisez votre statut fiscal

Comprendre si vous êtes considéré comme résident fiscal ou non-résident est crucial. Ce statut détermine comment vous serez imposé et quels formulaires vous devrez remplir. Si vous avez le choix, pesez soigneusement les avantages et les inconvénients de chaque statut en fonction de votre situation personnelle.

2. Exploitez les conventions fiscales

Les États-Unis ont des conventions fiscales avec de nombreux pays. Ces accords peuvent vous permettre d’éviter la double imposition et offrir d’autres avantages. Par exemple, certaines conventions permettent aux étudiants ou aux chercheurs de bénéficier d’exonérations spécifiques.

3. Optimisez la Foreign Earned Income Exclusion (FEIE)

Si vous avez des revenus provenant de l’étranger, la FEIE peut vous permettre d’exclure jusqu’à 126 500 $ (pour 2024) de votre revenu imposable. Assurez-vous de remplir correctement le formulaire 2555 pour en bénéficier.

4. Utilisez judicieusement les crédits d’impôt étrangers

Pour les revenus qui ne peuvent pas être exclus par la FEIE, le crédit d’impôt étranger peut vous aider à éviter la double imposition. Gardez une trace détaillée des impôts payés à l’étranger pour maximiser ce crédit.

5. Planifiez vos investissements

Les règles fiscales américaines pour les investissements étrangers peuvent être complexes. Certains types de comptes ou d’investissements étrangers peuvent être soumis à des déclarations supplémentaires ou à une imposition défavorable. Envisagez de restructurer vos investissements pour les adapter au système fiscal américain.

6. Attention aux PFIC

Les Passive Foreign Investment Companies (PFIC) sont soumises à un régime fiscal particulièrement défavorable aux USA. Beaucoup de fonds communs de placement étrangers entrent dans cette catégorie. Si possible, évitez ces investissements ou consultez un expert pour les gérer efficacement.

7. Ne négligez pas la planification successorale

Les règles successorales américaines peuvent être très différentes de celles de votre pays d’origine. Une planification adéquate peut vous aider à minimiser les droits de succession et à protéger votre patrimoine.

8. Restez informé des changements fiscaux

La législation fiscale évolue régulièrement. Restez à jour sur les changements qui pourraient affecter votre situation, tant aux USA que dans votre pays d’origine.

Bon à savoir :

La complexité du système fiscal américain pour les expatriés justifie souvent le recours à un conseiller fiscal spécialisé. L'investissement dans un bon conseil peut se révéler très rentable à long terme, en vous évitant des erreurs coûteuses et en optimisant votre situation fiscale.

Vous envisagez de vous expatrier aux États-Unis ou vous y êtes déjà installé et vous vous sentez dépassé par la complexité du système fiscal américain ? Ne laissez pas la fiscalité devenir un obstacle à votre aventure américaine. En tant qu'expert en expatriation, je peux vous aider à naviguer dans ces eaux complexes, à optimiser votre situation fiscale et à éviter les pièges courants. N'hésitez pas à me contacter pour un accompagnement personnalisé qui vous permettra de vous concentrer sereinement sur votre nouvelle vie aux USA, sans craindre les surprises fiscales. Ensemble, transformons la fiscalité américaine d'un défi en une opportunité pour votre réussite aux États-Unis !

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A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Cyril Jarnias est un expert indépendant en gestion de patrimoine internationale avec plus de 20 ans d'expérience. Expatrié, il se consacre à aider les particuliers et les chefs d'entreprise à construire, protéger et transmettre leur patrimoine en toute sérénité.

Sur son site cyriljarnias.com, il développe son expertise sur l’immobilier international, la création de société à l’étranger et l’expatriation.

Grâce à son expertise, il offre des conseils avisés pour optimiser la gestion patrimoniale de ses clients. Cyril Jarnias est également reconnu pour ses interventions dans de nombreux médias prestigieux tels que BFM Business, les Français de l’étranger, Le Figaro, Les Echos ou encore Mieux vivre votre argent, où il partage ses connaissances et son savoir-faire en matière de gestion de patrimoine.

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