Comparaison des prix immobiliers entre les villes du Nicaragua

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

Le marché immobilier nicaraguayen est en plein réveil. Les prix restent parmi les plus bas d’Amérique centrale, tout en enregistrant depuis 2020 des hausses régulières de 15 à 30 % selon les zones. Pour un investisseur étranger ou un acheteur qui hésite entre plusieurs villes, la question est simple mais cruciale : où l’euro ou le dollar va-t-il le plus loin, et avec quelle perspective de plus-value ou de revenu locatif ?

Bon à savoir :

Une analyse comparative des marchés, basée sur des données récentes, révèle les différences de coût au m², de budgets d’achat typiques et de rendements potentiels entre Managua, Granada, León, San Juan del Sur, le département de Rivas (notamment Tola/Côte Émeraude), Estelí et les zones rurales ou côtières.

Un marché national encore bon marché, mais en hausse

Le point de départ de toute comparaison est la moyenne nationale. Pour les maisons, les données disponibles convergent vers un prix médian d’environ 930 $ par mètre carré à l’échelle du pays, tandis que les appartements se situent autour de 1 230 $/m². Les hausses annuelles se situent entre 3 et 7 %, avec une projection de croissance de l’ordre de 4,91 % par an pour le résidentiel jusqu’en 2029. D’ici 2030, les analystes évoquent une augmentation potentielle de 25 à 40 % des valeurs actuelles.

Exemple :

La pression touristique, la qualité des infrastructures, la proximité de la côte pacifique, le caractère colonial et patrimonial, ainsi que le profil des acheteurs (locaux ou étrangers) sont les principaux éléments qui structurent les différences de prix entre les villes. Managua concentre le dynamisme économique, Granada et León capitalisent sur leur patrimoine historique, tandis que San Juan del Sur ou Tola bénéficient du boom balnéaire et du développement de la Coastal Highway. À l’inverse, Estelí et les zones rurales restent nettement plus abordables.

Pour visualiser l’échelle des prix, il est utile de comparer quelques moyennes nationales et urbaines en dollars par mètre carré.

Zone / Type de bienPrix médian approximatif (USD/m²)Commentaire synthétique
Moyenne nationale – maisons~930Base de comparaison pour l’ensemble du pays
Moyenne nationale – appartements~1 230Légère prime par rapport aux maisons
Managua – appartements~1 235Capitale, forte demande locative
Managua – maisons (estimation)1 170–1 488Fourchette observée sur le marché
Granada – maisons coloniales~878Moins cher que Managua, mais plus cher que les zones rurales
Rivas (maisons, incluant côte)~1 395Effet « plage » et tourisme, au‑dessus de la moyenne
Estelí – maisons~679Ville importante la moins chère
Zones rurales et petits bourgs630–670Décote de 35–50 % vs centres urbains

Cette première grille permet déjà de situer les grandes tendances : Rivas (et donc San Juan del Sur et Tola) se place en haut de l’échelle, Managua suit de près, Granada occupe une position intermédiaire, tandis qu’Estelí et les campagnes restent les plus économiques.

Managua : des prix élevés mais des rendements locatifs solides

Capitale politique et économique, Managua affiche logiquement des prix supérieurs à la moyenne nationale. Les estimations de marché évoquent des maisons entre 1 170 et 1 488 $/m² et des appartements autour de 1 235 $/m². À l’achat, une maison familiale de trois chambres de 120 à 180 m² se négocie généralement entre 120 000 et 240 000 $, tandis que les biens haut de gamme dans les quartiers les plus recherchés montent jusqu’à 350 000 $ et parfois largement au‑delà.

900

Le prix au mètre carré d’une maison dans le quartier résidentiel Sacuanjoche à Managua, illustrant le segment de marché moyen.

Le rapport entre loyers et prix est l’un des atouts majeurs de la capitale. Les études de rendement brut estiment les appartements entre 8 et 11 % par an, avec une nuance : les logements de gamme moyenne ou populaire, moins chers à l’achat, peuvent atteindre 8–10 % de rendement brut, alors que les biens très « premium » cumulent loyers modérés au regard de leur valeur et coûts d’entretien plus élevés.

Exemple :

Une maison de 170 m² dans le quartier aisé de Las Colinas, proposée à 140 000 $ (environ 823 $/m²) et louée 375 $/mois, génère un rendement net d’environ 1,7 % après frais. En comparaison, dans des secteurs moins prestigieux où le prix d’achat est bien inférieur à 1 000 $/m², les loyers restent solides et peuvent permettre un rendement brut de 8 à 10 %.

Les loyers eux‑mêmes restent relativement bas par rapport aux capitales voisines, ce qui explique en partie la bonne performance locative. Une chambre en centre‑ville se loue en moyenne autour de 250–260 $ par mois, voire beaucoup moins en périphérie. Pour des appartements plus grands, les moyennes publiées tournent autour de 437 $/mois pour un trois chambres dans le centre et des montants comparables ou légèrement inférieurs dans les faubourgs.

Pour un investisseur qui cherche un flux de trésorerie régulier, Managua apparaît donc comme la ville la plus rationnelle : prix d’achat élevés mais compatibles avec des rendements supérieurs à ceux de nombreuses capitales d’Amérique centrale, marché de la location long terme profond, croissance démographique urbaine et infrastructures en amélioration (projets de transport de type Bus Rapid Transit, développement de quartiers d’affaires).

Granada : charme colonial et prix intermédiaires

Granada occupe une place à part. Ville coloniale sur les rives du lac Nicaragua (Cocibolca), elle attire depuis des années touristes, retraités et expatriés, notamment nord‑américains. Cette demande étrangère a déjà transformé le cœur historique : plus de la moitié des maisons coloniales du centre ont été achetées et restaurées par des Américains, selon les données citées.

Les prix y sont sensiblement inférieurs à ceux de Managua, mais supérieurs à ceux d’Estelí ou des campagnes. Les chiffres fournis indiquent un prix moyen autour de 32 218 córdobas par mètre carré, soit environ 878 $/m² pour les maisons coloniales. La hausse annuelle observée est de l’ordre de 7 %. Les projections évoquent pour Granada une progression de 3 à 7 % supplémentaires à court terme, portée par la reprise touristique, l’amélioration des infrastructures et la rareté relative des belles demeures anciennes.

120000-180000

La fourchette de prix pour la plupart des annonces immobilières standards au Nicaragua se situe entre 120 000 et 180 000 dollars.

Les écarts de prix reflètent l’état du bâti. Les maisons coloniales « brutes » ou nécessitant une rénovation importante peuvent se trouver sous la barre des 60 000 $, tandis que les propriétés entièrement restaurées se vendent entre 80 000 et 200 000 $. Certaines maisons de prestige, très grandes ou magnifiquement réhabilitées, dépassent les 500 000 $. Les appartements suivent la même logique : l’entrée de gamme se situe dès 70 000 $ pour une unité d’une chambre, mais les résidences de luxe peuvent grimper au‑delà de 200 000 $.

68

Taux d’occupation médian des locations touristiques à Grenade.

Les rendements locatifs bruts sur l’hôtellerie de type Airbnb sont estimés entre 8 et 12 % dans les meilleurs cas, mais pour des maisons coloniales exploitées en location saisonnière classique, les rapports se situent plus souvent entre 5 et 7 %. On est donc sur un compromis intéressant : prix d’achat encore raisonnables, potentiel d’appréciation, et revenus locatifs au moins corrects, particulièrement dans le centre historique.

León : un marché plus abordable, surtout hors côte

À première vue, León ressemble beaucoup à Granada : grande ville coloniale, architecture historique, ambiance étudiante, un patrimoine suffisamment riche pour avoir valu à la ville un classement au patrimoine mondial de l’UNESCO. Pourtant, sur le plan immobilier, León se montre globalement plus abordable.

Attention :

Dans cette ville importante, le marché est caractérisé par des prix d’entrée bas. Une maison de 2 chambres à l’intérieur des terres se négocie généralement entre 80 000 et 150 000 $, avec des annonces pouvant descendre jusqu’à 68 000 $. Les maisons coloniales en bon état sont estimées entre 100 000 et 200 000 $, tandis que les propriétés à rénover, avec des coûts de travaux de 20 000 à 50 000 $, se trouvent bien en deçà de ces fourchettes.

Le contraste le plus spectaculaire concerne la façade maritime. Près de León, des parcelles en front de mer ont été commercialisées à des niveaux extrêmement bas, de l’ordre de 7 $ par pied carré, avec des petits bungalows proches de la plage proposés aux alentours de 30 000 $. Ces niveaux, très inférieurs à ceux des stations balnéaires du Sud, traduisent un développement touristique moins avancé et une demande internationale encore limitée.

Astuce :

Dans l’ensemble, León est décrite comme offrant un meilleur rapport qualité/prix que Granada, surtout dès que l’on s’éloigne du bord de mer immédiat. Pour un budget donné, un acheteur peut s’offrir un peu plus de superficie ou un emplacement légèrement meilleur qu’à Granada. En termes de perspective, les analyses annoncent une appréciation attendue des biens coloniaux de 4 à 6 %, portée par l’essor touristique progressif et le caractère encore « authentique » de la ville.

Côté location, un exemple significatif mentionne une maison de trois chambres dans un lotissement sécurisé louée 380 $ par mois, plus 20 $ de sécurité. Ces niveaux montrent qu’en l’absence de forte pression des expatriés et de tourisme de masse, les loyers restent modérés. Les rendements bruts pour un investisseur achetant peu cher peuvent toutefois être intéressants, à condition d’accepter une clientèle principalement locale et un potentiel de plus‑value moins rapide que sur la côte pacifique sud.

San Juan del Sur et le département de Rivas : la prime balnéaire… et ses limites

Dès qu’on quitte l’intérieur du pays pour la façade pacifique sud, la logique change. San Juan del Sur, située dans le département de Rivas, est devenue l’une des vitrines du pays pour les retraités étrangers, les nomades numériques et les investisseurs en location saisonnière. Les données agrégées pour le département de Rivas indiquent un prix médian des maisons autour de 51 190 córdobas/m², soit environ 1 395 $/m². On se situe donc nettement au‑dessus de la moyenne nationale, et même au‑dessus des niveaux de Managua pour ce segment.

1790000

Prix d’affichage d’une maison de luxe en front de mer à San Juan del Sur, illustrant le haut de gamme du marché immobilier balnéaire nicaraguayen.

Dans le même temps, l’offre à plus petit budget subsiste : des terrains à La Talanguera (quartier en bord de plage de San Juan del Sur) sont proposés autour de 60 000 $, des lots avec vue mer à Brisas del Pacífico à 64 900 $, et certains terrains constructibles démarrent même à partir de 15 000–20 000 $ à San Juan del Sur ou dans les lotissements de Big Sky Ranch, avec des lots affichés entre 39 000 et 110 000 $. Ces niveaux montrent que l’accès au marché reste possible à des prix relativement modérés, même dans une région devenue très prisée.

379

Revenu journalier en haute saison pour les meilleurs logements locatifs de courte durée, pouvant accueillir six personnes ou plus.

Malgré ces chiffres bruts séduisants, le rendement net s’avère plus modeste une fois soustraits les frais de gestion, d’entretien, d’électricité (très élevée pour les logements climatisés), et les périodes de vacance. Pour le même appartement, le taux de capitalisation net est évalué à 2,8 % pour la location longue durée, et à environ 5,3 % pour la location de courte durée. Le message adressé aux investisseurs est clair : San Juan del Sur convient mieux à ceux qui recherchent une appréciation du capital à long terme qu’à ceux qui visent un cash‑flow mensuel important.

Bon à savoir :

Après une chute de 30% en 2018, les prix se sont stabilisés depuis 2020, avec parfois de légères baisses dues à une offre abondante de locations saisonnières. Malgré cela, les biens restent environ deux fois moins chers qu’au Costa Rica voisin pour des caractéristiques similaires. Cet écart devrait se réduire progressivement grâce à la construction de la Coastal Highway, à la croissance de la communauté d’expatriés et au développement d’infrastructures comme les écoles internationales.

Pour comprendre la hiérarchie interne à San Juan del Sur, il faut enfin évoquer la segmentation par quartiers. Le centre (« El Centro ») offre la demande locative la plus forte, avec de nombreuses boutiques, restaurants et services, et une possibilité de bâtir jusqu’à trois étages. La Talanguera, de l’autre côté de la rivière, est légèrement décotée par rapport au centre mais accueille déjà les résidences secondaires de familles aisées de Managua. Des zones comme Pacific Marlin, perchées sur la colline du Christ, concentrent les villas les plus chères, véritable achat « plaisir » plus que pur investissement. Les nouvelles zones en cours de spéculation, proches mais encore peu aménagées, offrent quant à elles des terrains à bas coût avec un pari assumé sur la progression future de la ville.

Tola et l’Emerald Coast : flambée des terrains et luxe balnéaire

Toujours dans le département de Rivas, la région de Tola – incluant des stations haut de gamme comme Rancho Santana ou Hacienda Iguana – illustre un autre visage de la côte pacifique nicaraguayenne. Ici, la poussée des prix est alimentée par l’arrivée de gros projets hôteliers et résidentiels, par l’investissement massif de promoteurs internationaux et par la construction de la fameuse Coastal Highway (ou « La Costanera »), un chantier estimé à plus de 400 millions de dollars.

150-200

Les terrains en bord de mer à Tola se négocient entre 150 et 200 $/m², un prix nettement supérieur aux autres zones balnéaires du Nicaragua.

Les annonces haut de gamme abondent : une maison moderne en front de mer à Rancho Santana est par exemple proposée à 4 550 000 $, tandis que plusieurs villas et condos luxury se positionnent entre 400 000 et 1,5 million de dollars. Même les terrains au sein de ces communautés peuvent atteindre des montants significatifs : un lot de plage dans Hacienda Iguana est listé à 235 000 $, un autre en bordure de rivière à 150 000 $, et divers lots de colline ou proches du golf gravitent autour de 59 000 à 120 000 $.

Investir à Tola

Un profil d’investissement distinct de San Juan del Sur, ciblant une clientèle internationale et haut de gamme.

Clientèle Premium

Cible une clientèle aisée et internationale, attirée par le surf de haut niveau, les golfs, les villas design et les services de resort.

Rendements Locatifs Élevés

Taux d’occupation saisonniers supérieurs. Revenus mensuels moyens dépassant 2 000 $ à Tola, contre environ 1 400 $ à San Juan del Sur.

Perspectives de Croissance

Les analyses de marché anticipent une croissance des prix pouvant atteindre 7 à 9 % par an à court terme dans cette zone.

Estelí et les hauts plateaux : l’option urbaine la moins chère

À l’écart de la côte, dans les régions de montagne comme Estelí, la réalité est toute autre. Estelí, souvent qualifiée de « capitale du cigare » du pays, reste une ville dynamique sur le plan économique mais encore peu investie par les étrangers. Le marché immobilier y est largement dominé par des acheteurs locaux, ce qui explique des prix nettement plus bas.

24924

Prix médian par mètre carré à Estelí, en córdobas, faisant de cette ville la plus abordable parmi les grandes villes étudiées.

Pour un acheteur en quête de surface à un coût minimal, ou d’un pied‑à‑terre dans une ville moyenne agréable sans ambition de gros rendement locatif international, Estelí représente une option à étudier. La faiblesse des prix au mètre carré compense en partie la progressivité plus lente de la valeur, et les coûts de construction ou de rénovation, déjà bas ailleurs, y sont d’autant plus accessibles.

Zones rurales, petits bourgs et littoral caraïbe : décote importante et paris à long terme

En sortant des grandes villes et des pôles balnéaires du Pacifique, le mètre carré se négocie encore une fraction du prix. Dans de nombreuses zones rurales ou dans les petites villes moins recherchées, les estimations convergent vers 630–670 $/m², soit une décote de 35 à 50 % par rapport aux centres urbains. Il est possible d’y trouver des maisons entières aux alentours de 25 000 $, et un prix courant d’environ 80 000 $ pour une maison dans une petite ville illustre ce fossé avec Managua, Granada ou Rivas.

Attention :

Les Corn Islands offrent des terrains de plage à un prix très compétitif (moins de 29 $/m²), bien inférieur à d’autres îles caribéennes. Cependant, cette opportunité s’accompagne de défis majeurs : des infrastructures limitées, des routes déficientes sur la côte Est, une exposition aux tempêtes tropicales et aux ouragans, ainsi qu’un horizon de développement plus long et incertain pour les investisseurs, malgré un potentiel touristique indéniable.

Dans l’intérieur rural, les exemples abondent de fermes et de grandes propriétés à prix cassés. Près de Granada, une propriété agricole de plus de 56 000 m² avec maison est proposée à 129 000 $, soit à peine plus de 2 $/m², tandis que de vastes terrains à vocation agricole ou de développement se négocient en‑dessous de 30 $/m² dans certaines zones. Sur le plan purement financier, ces acquisitions sont souvent des paris sur un changement d’usage futur (développement touristique, infrastructures nouvelles) plutôt que des placements à rendement rapide.

Comparer les villes : budgets types et profils d’investisseurs

Pour un acheteur étranger qui souhaite se repérer, il est utile de synthétiser les fourchettes de prix typiques par ville et par type de bien. Même si chaque propriété est unique, les données permettent de dégager des ordres de grandeur.

Ville / RégionType de bien typiqueFourchette de prix observée (USD)Profil d’acheteur le plus fréquent
ManaguaMaison 3 ch. familiale120 000 – 240 000 (jusqu’à 350 000 pour du premium)Classes moyennes locales, investisseurs locatifs urbains
ManaguaAppartement en quartier recherché100 000 – 300 000Investisseurs cherchant un fort rendement locatif
GranadaMaison coloniale 2 ch. rénovée120 000 – 180 000 (jusqu’à 200 000+)Retraités étrangers, investisseurs location saisonnière
GranadaPetite maison ou projet à rénover< 60 000 – 100 000Acheteurs « value » à budget moyen
LeónMaison 2 ch. en ville80 000 – 150 000Locaux et expatriés à la recherche de bonne affaire
LeónBungalow proche de la plage~30 000Investisseurs opportunistes, budgets serrés
San Juan del Sur / RivasVilla en front de mer (entrée de gamme)150 000 – 250 000Investisseurs locatifs, résidences secondaires
San Juan del Sur / RivasMaison moderne proche plage250 000 – 500 000Retraités / expatriés aisés
San Juan del Sur / RivasVilla de luxe front de mer500 000 – 1 500 000+Ultra‑aisés, achat plaisir plus que rendement
Tola / Emerald CoastTerrain front de mer150 – 200 $/m²Promoteurs, investisseurs haut de gamme
EstelíMaison urbainePrix très variables, env. 679 $/m²Locaux, quelques expatriés écoresponsables
Zones rurales / petites villesMaison simple25 000 – 80 000Locaux, retraités cherchant un coût de vie minimum

Au‑delà des montants, ce tableau traduit aussi les logiques d’usage. Managua sert d’abord l’investissement locatif urbain, avec une demande essentiellement locale. Granada et León conjuguent patrimoine et tourisme, avec un marché mixte locaux/étrangers. San Juan del Sur et Tola sont des terrains de jeu pour investisseurs orientés vacances, au croisement du tourisme international et du lifestyle balnéaire. Estelí et les campagnes enfin représentent des refuges de prix, adaptés aux budgets plus modestes ou aux projets agricoles et écotouristiques.

Coûts annexes : fiscalité, frais de transaction et charges

Comparer des prix au mètre carré ne suffit pas : les coûts de transaction, la fiscalité et les dépenses récurrentes peuvent sensiblement modifier la rentabilité d’un investissement, quelle que soit la ville choisie.

Sur le plan fiscal, la structure est relativement homogène sur tout le territoire. Le transfert de propriété supporte une taxe de 1 à 4 % de la valeur déclarée, le plus souvent 4 %, à la charge théorique du vendeur mais souvent négociée avec l’acheteur. S’y ajoutent des frais de notaire autour de 1,5–2 % du prix, des frais d’enregistrement publics de 1 %, et les honoraires d’avocats pour la vérification de titre et la due diligence juridique, souvent situés entre 1 et 2 % (avec un minimum courant de 1 000 $). En pratique, la plupart des achats supportent des coûts d’entrée globaux compris entre 7,5 et 9 % du prix d’acquisition.

800

L’impôt foncier annuel (IBI) au Nicaragua représente généralement 0,8% du prix d’achat, soit environ 800$ par an pour une maison de 100 000$.

Les coûts de fonctionnement sont plus sensibles aux conditions locales. L’électricité est réputée chère dans tout le pays, particulièrement pour les maisons climatisées de la côte pacifique : dans les secteurs chauds comme San Juan del Sur, une villa avec piscine et climatisation peut générer 200 à 300 $ de facture mensuelle, voire davantage. À l’inverse, dans les villes de montagne comme Estelí ou Matagalpa, la climatisation est rarement nécessaire et les factures tombent parfois sous les 100 $ par mois. L’eau reste globalement bon marché (5 à 50 $ par mois), tandis que l’internet haut débit coûte environ 55 $ mensuels.

Bon à savoir :

Les non-résidents sont soumis à une retenue à la source de 15% sur 70% des loyers bruts (déduction forfaitaire de 30% pour charges), soit un taux effectif de 10,5%. Pour les terrains nus, l’assiette est de 80% des loyers. Les plus-values immobilières sont imposées à 15% de la plus-value nette, avec une base d’acquisition présumée de 60% du prix de vente en l’absence de justificatifs. Ces règles fiscales uniformes s’appliquent à l’ensemble du pays, mais le montant absolu de l’impôt varie selon le niveau de loyer local.

Construction neuve ou rénovation : des écarts de coût d’une ville à l’autre

Le dilemme entre acheter construit ou bâtir soi‑même se pose dans tout le pays, mais prend des formes différentes selon les villes. Globalement, le coût de construction hors terrain varie d’environ 450–500 $/m² pour un standard basique, à 500–600 $/m² pour une bonne qualité, autour de 800 $/m² pour un style colonial soigné, entre 1 100 et 1 600 $/m² pour du moderne haut de gamme, et plus de 1 600 $/m² pour le très haut de gamme sur‑mesure.

Bon à savoir :

La hausse des matériaux rend la construction neuve 30 à 50 % plus chère au m² que l’achat d’un bien existant. À San Juan del Sur ou Tola, où les prix sont déjà élevés, l’achat d’une maison existante est souvent plus avantageux, sauf pour des projets hyperluxueux ou très spécifiques. À Managua, Granada ou León, la rénovation de maisons coloniales ou anciennes est attractive, avec un coût de main-d’œuvre bas : une remise à niveau peut coûter entre 20 000 et 50 000 $.

En pratique, cette réalité se traduit par une survalorisation progressive des biens anciennement construits mais bien situés. C’est particulièrement visible à Granada, où les demeures coloniales déjà restaurées se vendent plus cher au mètre carré qu’un projet neuf hors du centre, ou à San Juan del Sur, où des maisons prêtes à habiter démarrent autour de 100 000 $, alors que bâtir un équivalent de zéro revient 30 à 50 % plus cher.

Conclusion : choisir sa ville en fonction de sa stratégie

La comparaison des prix immobiliers entre les villes du Nicaragua fait apparaître un paysage très contrasté mais cohérent. Managua se détache comme le pôle d’investissement locatif classique, avec des prix élevés mais des rendements robustes, notamment pour les appartements de gamme moyenne. Granada et León offrent un compromis entre charme historique et tarifs encore raisonnables, avec un avantage prix à León et une prime patrimoniale à Granada.

Bon à savoir :

Le département de Rivas, et notamment San Juan del Sur, présente les valeurs foncières les plus élevées, stimulées par le tourisme, la Coastal Highway et l’amélioration des infrastructures. La zone de Tola/Emerald Coast constitue le segment le plus luxueux, avec des prix de terrain et de villa comparables à d’autres marchés régionaux, mais un potentiel de plus-value important persiste en raison de l’écart de prix avec le Costa Rica voisin.

À l’autre bout du spectre, Estelí et les zones rurales confirment que le Nicaragua reste le pays de la région où l’on peut acheter le plus de mètres carrés pour un même budget, avec des opportunités sérieuses pour qui privilégie le coût d’entrée et la tranquillité à la rentabilité immédiate.

Bon à savoir :

Le choix de la ville dépend de vos objectifs : Managua, Granada et León offrent les meilleurs rendements locatifs à court/moyen terme. Pour une plus-value à long terme et un cadre de vie balnéaire, privilégiez San Juan del Sur et Tola, malgré un rendement courant plus faible. Si vous recherchez le coût de vie le plus bas, comme pour une retraite, Estelí et les petites villes rurales sont les plus avantageuses.

Dans tous les cas, la combinaison de prix encore largement inférieurs à ceux du Costa Rica et du Panama, d’une croissance touristique soutenue et d’infrastructures en amélioration fait du Nicaragua un terrain de jeu singulier pour l’immobilier. La clé consiste à comprendre, ville par ville, jusqu’où s’étend déjà la hausse… et où elle n’a peut‑être pas encore pleinement commencé.

Vous recherchez de l'immobilier rentable : contactez-nous pour des offres sur mesure.

Décharge de responsabilité : Les informations fournies sur ce site web sont présentées à titre informatif uniquement et ne constituent en aucun cas des conseils financiers, juridiques ou professionnels. Nous vous encourageons à consulter des experts qualifiés avant de prendre des décisions d'investissement, immobilières ou d'expatriation. Bien que nous nous efforcions de maintenir des informations à jour et précises, nous ne garantissons pas l'exhaustivité, l'exactitude ou l'actualité des contenus proposés. L'investissement et l'expatriation comportant des risques, nous déclinons toute responsabilité pour les pertes ou dommages éventuels découlant de l'utilisation de ce site. Votre utilisation de ce site confirme votre acceptation de ces conditions et votre compréhension des risques associés.

A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Cyril Jarnias est un expert indépendant en gestion de patrimoine internationale avec plus de 20 ans d'expérience. Expatrié, il se consacre à aider les particuliers et les chefs d'entreprise à construire, protéger et transmettre leur patrimoine en toute sérénité.

Sur son site cyriljarnias.com, il développe son expertise sur l’immobilier international, la création de société à l’étranger et l’expatriation.

Grâce à son expertise, il offre des conseils avisés pour optimiser la gestion patrimoniale de ses clients. Cyril Jarnias est également reconnu pour ses interventions dans de nombreux médias prestigieux tels que BFM Business, les Français de l’étranger, Le Figaro, Les Echos ou encore Mieux vivre votre argent, où il partage ses connaissances et son savoir-faire en matière de gestion de patrimoine.

Retrouvez-moi sur les réseaux sociaux :
  • LinkedIn
  • Twitter
  • YouTube
Nos guides :