Erreurs à éviter Lors De L’achat Immobilier En Espagne

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

L’Espagne, avec son climat ensoleillé et son style de vie décontracté, attire de nombreux investisseurs étrangers désireux d’acquérir une propriété. Cependant, le processus d’achat immobilier dans ce pays peut s’avérer complexe et parsemé d’embûches pour les non-initiés. Dans cet article, nous allons explorer les erreurs les plus courantes commises par les acheteurs étrangers et vous donner les clés pour les éviter. Que vous envisagiez d’acheter une villa sur la Costa del Sol, un appartement à Barcelone ou une maison de campagne en Andalousie, ces conseils vous aideront à sécuriser votre investissement et à réaliser votre rêve espagnol en toute sérénité.

1. Négliger les vérifications juridiques : le piège de l’insouciance

L’une des erreurs les plus fréquentes et potentiellement coûteuses lors de l’achat d’un bien immobilier en Espagne est de sous-estimer l’importance des vérifications juridiques. Contrairement à la France, où le notaire joue un rôle central dans la sécurisation de la transaction, en Espagne, cette responsabilité incombe principalement à l’acheteur.

De nombreux acquéreurs, emportés par l’enthousiasme de leur projet, négligent de vérifier minutieusement le statut juridique du bien convoité. Cette négligence peut avoir des conséquences désastreuses, allant de la découverte de dettes cachées à l’achat d’un bien construit illégalement.

Pour éviter ce piège, il est crucial de faire appel à un avocat spécialisé en droit immobilier espagnol. Ce professionnel pourra effectuer toutes les vérifications nécessaires, notamment :

  • L’examen de la « Nota Simple », un document officiel qui détaille l’historique et le statut juridique du bien
  • La vérification au Registre de la Propriété pour s’assurer de l’absence d’hypothèques ou de charges
  • Le contrôle de la conformité urbanistique du bien
  • La vérification des éventuelles dettes liées à la propriété (impôts, charges de copropriété, etc.)

En investissant dans ces vérifications préalables, vous vous protégez contre de nombreux risques et vous assurez la tranquillité d’esprit nécessaire pour profiter pleinement de votre acquisition.

Bon à savoir :

En Espagne, le notaire n'effectue pas de contrôle légal approfondi comme en France. Il est donc essentiel de s'entourer d'un avocat spécialisé pour sécuriser votre achat.

2. Ignorer les spécificités urbanistiques : le cauchemar de la construction illégale

Une autre erreur majeure consiste à négliger les aspects urbanistiques spécifiques à l’Espagne. Le pays a connu par le passé des périodes de construction intensive, parfois au mépris des réglementations en vigueur. Résultat : de nombreux biens, en particulier dans les zones côtières ou rurales, peuvent avoir été construits sans les autorisations nécessaires.

Acheter une propriété non conforme aux règles d’urbanisme peut entraîner des conséquences graves :

  • Risque de démolition partielle ou totale du bien
  • Impossibilité d’obtenir certains services (raccordement à l’eau, à l’électricité)
  • Amendes substantielles imposées par les autorités locales
  • Difficultés pour revendre le bien à l’avenir

Pour éviter ce scénario catastrophe, il est impératif de :

  • Vérifier l’existence d’un permis de construire (Licencia de Obra) valide
  • S’assurer que le bien possède un certificat de fin de travaux (Certificado Final de Obra)
  • Contrôler que toutes les extensions ou modifications ont été dûment déclarées et autorisées
  • Consulter le plan d’urbanisme local pour connaître les restrictions éventuelles sur la propriété

Dans certains cas, il peut être possible de régulariser une situation non conforme, mais cela implique généralement des démarches longues et coûteuses. Il est donc préférable de s’assurer de la conformité du bien avant l’achat.

Bon à savoir :

Certaines régions espagnoles, comme l'Andalousie, ont mis en place des procédures de régularisation pour les constructions anciennes non conformes. Renseignez-vous auprès des autorités locales si vous êtes confronté à ce cas de figure.

3. Sous-estimer les coûts annexes : la facture qui s’allonge

Beaucoup d’acheteurs étrangers se focalisent uniquement sur le prix d’achat du bien, sans prendre en compte l’ensemble des frais annexes qui peuvent considérablement alourdir la facture finale. Cette erreur peut rapidement transformer une bonne affaire en cauchemar financier.

En Espagne, les frais liés à l’achat d’un bien immobilier sont généralement plus élevés qu’en France et peuvent représenter entre 10% et 15% du prix d’achat. Ces coûts comprennent notamment :

  • L’Impôt sur les Transmissions Patrimoniales (ITP) pour les biens d’occasion, variant de 6% à 10% selon les régions
  • La TVA (IVA) de 10% pour les biens neufs
  • Les frais de notaire, environ 1% à 2% du prix d’achat
  • Les frais d’inscription au Registre de la Propriété, environ 0,5% du prix d’achat
  • Les honoraires d’avocat, généralement entre 1% et 2% du prix d’achat
  • Les frais d’agence immobilière, si vous passez par un intermédiaire

À ces frais initiaux s’ajoutent des coûts récurrents à ne pas négliger :

  • L’Impôt sur les Biens Immobiliers (IBI), équivalent de la taxe foncière
  • Les charges de copropriété pour les appartements
  • L’assurance habitation
  • Les éventuels frais de gestion si le bien est destiné à la location

Pour éviter les mauvaises surprises, il est essentiel d’établir un budget détaillé incluant tous ces coûts avant de vous engager. N’hésitez pas à consulter un expert fiscal ou un avocat pour obtenir une estimation précise des frais à prévoir.

Bon à savoir :

Certaines régions espagnoles offrent des avantages fiscaux pour l'achat de biens immobiliers, notamment pour les primo-accédants ou les familles nombreuses. Renseignez-vous sur les possibles réductions d'impôts auxquelles vous pourriez avoir droit.

4. Négliger l’importance du NIE : le sésame administratif oublié

Une erreur fréquente chez les acheteurs étrangers est de sous-estimer l’importance du NIE (Número de Identidad de Extranjero) et de ne pas anticiper son obtention. Ce numéro d’identification pour les étrangers est indispensable pour toute transaction immobilière en Espagne, mais aussi pour de nombreuses démarches administratives comme l’ouverture d’un compte bancaire ou la souscription de contrats d’eau et d’électricité.

Obtenir un NIE peut prendre plusieurs semaines, voire plusieurs mois dans certains cas. Ne pas l’avoir au moment opportun peut considérablement ralentir, voire compromettre, votre projet d’achat. Voici les étapes à suivre pour obtenir votre NIE :

  • Préparer les documents nécessaires : passeport, justificatif de domicile, formulaire EX-15 rempli, et justificatif du motif de la demande (dans ce cas, l’achat immobilier)
  • Prendre rendez-vous auprès du bureau des étrangers (Oficina de Extranjería) de la province où vous souhaitez acheter
  • Se présenter en personne au rendez-vous avec tous les documents requis
  • Payer les frais administratifs associés

Il est possible de demander le NIE depuis votre pays d’origine via le consulat espagnol, mais le processus peut être plus long. Certains avocats ou gestionnaires (gestores) peuvent vous aider dans cette démarche moyennant des frais supplémentaires.

Bon à savoir :

Le NIE est valable à vie, mais le certificat qui vous est délivré a une validité limitée (généralement 3 mois). Assurez-vous d'avoir un certificat en cours de validité au moment de la signature de l'acte d'achat.

5. Se précipiter sur le premier bien : l’erreur de l’achat coup de cœur

L’enthousiasme de trouver une propriété en Espagne peut parfois conduire les acheteurs à se précipiter sur le premier bien qui semble correspondre à leurs attentes. Cette hâte peut mener à des décisions regrettables et coûteuses à long terme.

Le marché immobilier espagnol est vaste et varié, avec des différences significatives de prix et de qualité selon les régions et même les quartiers. Se précipiter sur un achat sans avoir exploré toutes les options disponibles peut vous faire passer à côté de meilleures opportunités ou vous conduire à surpayer votre bien.

Pour éviter cette erreur, voici quelques conseils :

  • Prenez le temps de bien définir vos critères de recherche : type de bien, localisation, budget, etc.
  • Explorez différentes régions et comparez les prix au mètre carré
  • Visitez plusieurs biens correspondant à vos critères, même si le premier vous semble parfait
  • N’hésitez pas à revenir visiter un bien qui vous intéresse à différents moments de la journée pour évaluer l’environnement (bruit, luminosité, etc.)
  • Renseignez-vous sur les projets d’urbanisme à venir dans le quartier qui pourraient impacter la valeur du bien
  • Consultez les statistiques du marché immobilier local pour vous assurer que le prix demandé est en adéquation avec les tendances du marché

Prendre le temps de bien comparer et réfléchir vous permettra de faire un choix éclairé et de trouver le bien qui correspond réellement à vos attentes et à votre budget.

Bon à savoir :

Les prix de l'immobilier en Espagne peuvent varier considérablement d'une région à l'autre. En 2025, des villes comme Málaga ou Alicante offrent encore un bon potentiel d'investissement avec des hausses de prix prévues, tandis que les grandes métropoles comme Madrid ou Barcelone affichent des prix au mètre carré beaucoup plus élevés.

6. Ignorer les spécificités fiscales : le piège de la double imposition

Une erreur courante chez les acheteurs étrangers est de négliger les implications fiscales de leur acquisition immobilière en Espagne. Cette négligence peut entraîner des surprises désagréables, notamment en termes de double imposition.

En tant que propriétaire non-résident en Espagne, vous serez soumis à plusieurs obligations fiscales :

  • L’Impôt sur le Revenu des Non-Résidents (IRNR) : même si vous ne louez pas votre bien, vous devrez déclarer un revenu fictif basé sur la valeur cadastrale de la propriété
  • L’Impôt sur le Patrimoine (Impuesto sobre el Patrimonio) : applicable si la valeur de vos biens en Espagne dépasse un certain seuil
  • L’Impôt sur les Successions et Donations (Impuesto sobre Sucesiones y Donaciones) : en cas de transmission du bien

De plus, selon votre pays de résidence, vous pourriez être soumis à une double imposition sur ces revenus ou sur la plus-value en cas de revente. Il est donc crucial de :

  • Consulter un expert fiscal familier avec les conventions fiscales entre votre pays de résidence et l’Espagne
  • Comprendre vos obligations déclaratives dans les deux pays
  • Envisager des stratégies d’optimisation fiscale légales, comme la création d’une société de patrimoine dans certains cas
  • Anticiper les implications fiscales d’une éventuelle revente du bien

Une planification fiscale adéquate peut vous faire économiser des sommes considérables et vous éviter des complications administratives.

Bon à savoir :

L'Espagne a signé des conventions fiscales avec de nombreux pays pour éviter la double imposition. Cependant, les modalités d'application peuvent être complexes. N'hésitez pas à faire appel à un conseiller fiscal spécialisé dans les transactions internationales.

7. Sous-estimer les différences culturelles et légales : le choc des systèmes

La dernière erreur, mais non des moindres, est de sous-estimer les différences culturelles et légales entre votre pays d’origine et l’Espagne. Ces différences peuvent affecter non seulement le processus d’achat mais aussi votre expérience de propriétaire à long terme.

Voici quelques points clés à garder à l’esprit :

  • Le système notarial espagnol diffère du système français : le notaire espagnol a un rôle plus limité et n’effectue pas les mêmes vérifications qu’en France
  • Les contrats et documents sont généralement rédigés en espagnol : assurez-vous de bien comprendre tous les termes avant de signer quoi que ce soit
  • Les délais et les procédures administratives peuvent être plus longs qu’attendus : armez-vous de patience
  • Les règles de copropriété et de voisinage peuvent différer de celles de votre pays d’origine
  • Les normes de construction et les standards de qualité peuvent varier : ce qui est considéré comme normal en Espagne peut vous surprendre

Pour naviguer efficacement dans ce nouvel environnement, il est recommandé de :

  • Travailler avec des professionnels locaux expérimentés dans les transactions avec des étrangers
  • Ne pas hésiter à poser des questions et à demander des clarifications sur les aspects qui vous semblent flous
  • Prendre le temps de vous familiariser avec les coutumes et les pratiques locales
  • Apprendre les bases de l’espagnol ou de la langue locale pour faciliter vos interactions

En prenant en compte ces différences culturelles et légales, vous serez mieux préparé à faire face aux défis de l’achat immobilier en Espagne et à profiter pleinement de votre nouvelle propriété.

Bon à savoir :

Certaines régions espagnoles, comme la Catalogne ou le Pays Basque, ont leurs propres langues et traditions. Familiarisez-vous avec les spécificités locales pour une meilleure intégration.

En conclusion, acheter un bien immobilier en Espagne peut être une expérience enrichissante et un excellent investissement, à condition d’être bien préparé. En évitant ces erreurs courantes et en vous entourant des bons professionnels, vous maximiserez vos chances de réaliser une transaction réussie et de profiter pleinement de votre propriété espagnole.

N’oubliez pas que chaque situation est unique et que les règles peuvent évoluer. Il est toujours recommandé de consulter des experts locaux pour obtenir les conseils les plus à jour et les mieux adaptés à votre situation personnelle.

Bon à savoir :

Le marché immobilier espagnol continue d'offrir des opportunités intéressantes en 2025, avec des prix encore attractifs dans certaines régions et un potentiel de croissance, notamment dans les zones côtières et les grandes villes. Cependant, une due diligence approfondie reste essentielle pour sécuriser votre investissement.

Vous envisagez d'acheter un bien immobilier en Espagne ? Ne laissez pas ces erreurs courantes compromettre votre projet ! En tant qu'expert en immobilier international, je peux vous guider à travers chaque étape du processus d'achat, de la recherche du bien idéal aux vérifications juridiques et fiscales. Contactez-moi dès aujourd'hui pour bénéficier d'un accompagnement personnalisé et réaliser votre rêve espagnol en toute sérénité.

Décharge de responsabilité : Les informations fournies sur ce site web sont présentées à titre informatif uniquement et ne constituent en aucun cas des conseils financiers, juridiques ou professionnels. Nous vous encourageons à consulter des experts qualifiés avant de prendre des décisions d'investissement, immobilières ou d'expatriation. Bien que nous nous efforcions de maintenir des informations à jour et précises, nous ne garantissons pas l'exhaustivité, l'exactitude ou l'actualité des contenus proposés. L'investissement et l'expatriation comportant des risques, nous déclinons toute responsabilité pour les pertes ou dommages éventuels découlant de l'utilisation de ce site. Votre utilisation de ce site confirme votre acceptation de ces conditions et votre compréhension des risques associés.

A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Cyril Jarnias est un expert indépendant en gestion de patrimoine internationale avec plus de 20 ans d'expérience. Expatrié, il se consacre à aider les particuliers et les chefs d'entreprise à construire, protéger et transmettre leur patrimoine en toute sérénité.

Sur son site cyriljarnias.com, il développe son expertise sur l’immobilier international, la création de société à l’étranger et l’expatriation.

Grâce à son expertise, il offre des conseils avisés pour optimiser la gestion patrimoniale de ses clients. Cyril Jarnias est également reconnu pour ses interventions dans de nombreux médias prestigieux tels que BFM Business, les Français de l’étranger, Le Figaro, Les Echos ou encore Mieux vivre votre argent, où il partage ses connaissances et son savoir-faire en matière de gestion de patrimoine.

Retrouvez-moi sur les réseaux sociaux :
  • LinkedIn
  • Twitter
  • YouTube