Investir en Russie : Secteurs économiques porteurs

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

À l’heure où le monde des affaires évolue rapidement, la Russie émerge comme une opportunité prometteuse pour les investisseurs cherchant à diversifier leur portefeuille. Ce vaste territoire, riche en ressources naturelles et doté d’une main-d’œuvre qualifiée, offre un large éventail de secteurs porteurs prêts à être explorés. Des technologies de l’information en plein essor à l’industrie énergétique, en passant par l’agriculture et les infrastructures, chaque domaine présente un potentiel de croissance qui défie les projections traditionnelles. Alors que le pays continue de renforcer ses relations commerciales internationales, comprendre où et comment investir peut ouvrir de nouvelles perspectives aux entrepreneurs audacieux.

Introduction à l’économie russe : un aperçu des secteurs en croissance

L’économie russe traverse actuellement une phase de ralentissement marqué après une reprise temporaire portée essentiellement par l’augmentation des dépenses militaires et la réorganisation de l’appareil productif autour des priorités de défense.

Données économiques récentes :

  • Croissance du PIB estimée à 1,1 % au deuxième trimestre 2025, après 4,3 % en 2024.
  • Prévision officielle pour 2025 abaissée à 1,5 %.
  • Forte décélération de la croissance, passant de 4,5 % en décembre 2024 à seulement 0,4 % en juillet 2025.

Secteurs en croissance et moteurs actuels :

  • Complexe militaro-industriel : la production liée à la défense reste le principal moteur, stimulée par les commandes publiques et les besoins du conflit en Ukraine.
  • Énergie : la Russie demeure l’un des premiers producteurs mondiaux de pétrole et de gaz naturel, continuant à générer d’importants revenus d’exportation.
  • Services : ce secteur pèse 58 % du PIB, le commerce de gros et de détail représentant une part notable, bien que la croissance y soit très inégale selon les segments.

Secteurs en difficulté :

  • Industries civiles : stagnation généralisée, recul dans la production de meubles (-12 %), habillement (-7 %), équipements électriques (-6,5 %) et métallurgie (déclin >10 %).
  • La croissance hors secteur militaire est quasiment nulle depuis l’été 2023.

Réformes économiques et politiques d’adaptation :

  • Réorientation des dépenses publiques vers l’investissement militaire.
  • Hausse des taux d’intérêt pour contenir l’inflation, impactant négativement le crédit et la consommation.
  • Diversification des partenaires commerciaux vers l’Asie et le Moyen-Orient pour compenser la perte de marchés occidentaux.

Facteurs géopolitiques et impact des sanctions :

Les sanctions occidentales ont profondément affecté l’accès aux technologies, aux capitaux et aux marchés extérieurs, contribuant à la stagnation des secteurs civils.

La Russie tente de contourner ces restrictions par la substitution aux importations et la création de chaînes logistiques alternatives, mais les résultats restent limités.

Industries émergentes et attractivité pour les investisseurs étrangers :

SecteurDynamique actuelleExemples d’entreprises/projets
Défense/armementExpansion soutenueRostec, Kalachnikov
Énergie (hors Europe)Maintien des exportations vers l’Asie, investissements dans le GNLNovatek (projet Arctic LNG 2)
Technologie/ITCroissance dans le développement logiciel orienté sécurité, cloud souverainYandex, Kaspersky Lab
AgroalimentaireSubstitution aux importations, exportations vers l’AsieMiratorg, Rusagro
Logistique/transportDéveloppement des corridors vers l’Asie centrale et la ChineRZD (chemins de fer russes)

Projets et réussites notables :

  • Novatek poursuit le développement du projet Arctic LNG 2, malgré les sanctions, en s’appuyant sur des financements et technologies asiatiques.
  • Yandex et Kaspersky Lab continuent de croître sur le marché domestique et à l’international, profitant du retrait de concurrents occidentaux.
  • Miratorg et Rusagro ont accru leur production et leurs exportations alimentaires, notamment vers la Chine et le Moyen-Orient.

L’économie russe est donc aujourd’hui largement tirée par la défense, l’énergie et certains segments technologiques, tandis que l’industrie civile et la consommation subissent de plein fouet l’effet des sanctions et de la guerre.

Bon à savoir :

Malgré l’impact des sanctions internationales, les secteurs de la technologie de l’information et de l’agriculture en Russie ont montré une forte croissance, avec des entreprises comme Yandex et Rusagro attirant des investissements étrangers significatifs. Les réformes économiques récentes ont favorisé l’innovation locale, rendant le pays moins vulnérable aux pressions géopolitiques et créant un environnement propice pour les start-up émergentes.

Les secteurs clés à surveiller pour les investisseurs en Russie

Secteur de l’énergie (pétrole et gaz)

Le secteur de l’énergie russe demeure fondamental pour l’économie nationale, avec une production électrique majoritairement issue des combustibles fossiles : 45,1 % du gaz naturel, 17,8 % du charbon, et 0,7 % du pétrole en 2024. Le pays possède les plus grandes réserves mondiales prouvées de gaz naturel (44 750 milliards m³), principalement situées en Sibérie. La société Gazprom domine la chaîne gazière nationale.

En juillet 2025, les revenus pétroliers et gaziers ont chuté de 27 % sur un an, impactant directement le budget fédéral. Face aux sanctions internationales et à la contraction des marchés européens, la Russie accentue ses partenariats avec la Chine : le projet « Power of Siberia 2 » prévoit d’acheminer jusqu’à 50 milliards m³/an vers Pékin pendant trente ans.

La stratégie énergétique pour 2035 table sur une augmentation forte du GNL (objectif révisé à 140 Mt/an) ainsi qu’une modernisation des centrales thermiques ; cependant plusieurs projets accusent des retards dus aux restrictions sur les importations technologiques occidentales.

Source d’électricitéPart (%) en 2024
Gaz naturel45,1
Charbon17,8
Nucléaire17,8
Hydroélectricité
Pétrole0,7
  • Les politiques gouvernementales favorisent :
    • Maintien ou augmentation des volumes extraits.
    • Diversification géographique des débouchés énergétiques.
    • Soutien à l’industrie locale face aux sanctions.
  • Tendances :
    • Modernisation progressive vers plus d’énergies renouvelables (objectif solaire/éolien : 7.5% de capacité totale en 2035 contre 2% actuellement).
    • Pression budgétaire accrue due au recul des recettes export.

Industrie technologique

L’industrie technologique russe connaît une croissance rapide malgré les défis posés par l’isolement international. Les segments dynamiques incluent :

  • Développement logiciel orienté intelligence artificielle et solutions cloud.
  • Cybersécurité : accélération dans le chiffrement souverain et protection contre les cyberattaques externes.
  • Augmentation sensible du nombre de start-ups innovantes soutenues par le Fonds russe d’innovation.

Les politiques publiques encouragent :

  • L’indépendance numérique via développement interne d’écosystèmes logiciels alternatifs aux solutions occidentales ;
  • Investissements accrus dans la formation IT ;
  • Incitations fiscales pour entreprises high-tech.

Perspectives :

  • À moyen terme : poursuite de la croissance portée par le marché intérieur ; consolidation autour de grands groupes locaux.
  • À long terme : dépendance vis-à-vis des composants étrangers pourrait limiter certains segments avancés sans stratégie efficace de substitution.

Agriculture

La Russie est un acteur majeur mondial dans la production céréalière :

ProduitRang mondialVolume annuel estimatif
Blé#1 exportateur~90 Mt
OrgeTop #3

La politique agricole vise :

  • Soutien massif à l’agriculture intensive
  • Modernisation logistique
  • Diversification régionale

Tendances récentes :

  • Hausse continue du rendement grâce à mécanisation accrue
  • Renforcement commercial vers Afrique/Moyen Orient suite au recul européen

Perspectives :

  • Croissance soutenue attendue si conditions climatiques favorables
  • Risques liés aux fluctuations climatiques et instabilité géopolitique

Secteur infrastructures

Le secteur infrastructurel traverse une phase active de modernisation :

Liste des axes prioritaires :

  • Rénovation réseau ferroviaire transsibérien
  • Extension autoroutes fédérales
  • Déploiement réseaux électriques intelligents

Politiques gouvernementales :

  • Plans quinquennaux favorisant financement public/privé mixte
  • Ciblage prioritaire logistique interrégionale stratégique

Perspectives :

À moyen terme : gains logistiques internes significatifs ; attractivité accrue pour investisseurs asiatiques.

À long terme : dépendance persistante vis-à-vis innovations étrangères pour équipements stratégiques tant que substituts russes ne sont pas pleinement opérationnels.

Tendances générales & perspectives

  • L’énergie reste structurante mais subit un choc externe durable ; adaptation forcée vers nouveaux marchés asiatiques & diversification mix énergétique.
  • La technologie bénéficie d’un soutien étatique fort mais fait face à un défi structurel sur l’accès matériel avancé.
  • L’agriculture consolide sa place internationale grâce à son potentiel productif unique.
  • Les infrastructures évoluent rapidement sous impulsion publique mais demeurent vulnérables au contexte international technique.

Bon à savoir :

L’énergie reste cruciale avec le pétrole et le gaz au cœur des exportations russes, tandis que le secteur technologique, en forte progression, bénéficie de soutiens gouvernementaux pour les logiciels et la cybersécurité; l’agriculture excelle grâce à une production céréalière record et les infrastructures voient d’importantes modernisations, promettant une croissance soutenue à moyen terme.

L’impact de l’investissement européen sur l’économie russe

L’investissement européen en Russie a historiquement joué un rôle important dans la croissance économique du pays, bien que son impact ait été fortement réduit depuis 2022 en raison des sanctions et des incertitudes géopolitiques.

AnnéeFlux d’IDE entrants (millions USD)Stocks d’IDE (millions USD)Nombre d’investissements greenfield
202010.410449.050178
202138.639497.690156
2022*-18.681379.12715

* Forte chute liée à l’intensification des sanctions européennes et internationales.

Principaux secteurs bénéficiaires :

  • Secteur minier et extractif : hydrocarbures, gaz naturel, pétrole
  • Industrie manufacturière : machines-outils, métallurgie
  • Activités financières et assurance
  • Commerce et réparation de véhicules
  • Activités professionnelles, scientifiques et techniques
  • Immobilier
  • Transport et stockage

Part des principaux investisseurs européens en Russie (2021) :

  • Royaume-Uni : 8 %
  • Pays-Bas : 6 %
  • Irlande : 5 %
  • Luxembourg : 5 %
  • Allemagne : 4 %

Effets sur le PIB russe :

  • Les investissements européens ont contribué à la modernisation industrielle, à l’expansion du secteur financier ainsi qu’à l’amélioration de la productivité dans plusieurs branches clés.
  • Le poids de ces investissements a favorisé une croissance annuelle du PIB russe qui s’élevait à plus de 4 % en 2023, malgré le contexte difficile.
  • La part européenne dans les flux commerciaux reste significative ; avant les sanctions récentes, l’UE représentait environ 52 % du commerce extérieur russe, avec jusqu’à 75 % des IDE étrangers provenant de l’Union européenne.

Effets sur l’emploi :

  • Les IDE européens ont permis la création directe ou indirecte d’emplois qualifiés dans les secteurs manufacturier, extractif et financier.
  • Toutefois, depuis le durcissement des sanctions en 2022-23, on observe une contraction rapide du marché du travail avec une pénurie estimée à près de 11 millions d’emplois vacants attendus d’ici 2030, accentuée par le déclin démographique.

Impact sur l’innovation technologique :

  • L’arrivée de capitaux européens a stimulé les transferts technologiques principalement via les investissements greenfield ou partenariats industriels.
  • La réduction récente des flux limite désormais cette dynamique — seuls 15 nouveaux projets greenfield ont été enregistrés en Russie pour toute l’année 2022, contre plus de cent chaque année auparavant.

Politiques économiques russes influençant les IDE européens :

Liste des politiques attractives avant crise :

  • Adhésion tardive mais effective à l’OMC
  • Espaces communs UE-Russie pour faciliter commerce & innovation
  • Accords sectoriels bilatéraux

Liste des politiques décourageantes depuis fin 2014 / surtout post-février 2022 :

  • Nationalisme économique accru
  • Restrictions sectorielles & contrôle renforcé sur capitaux étrangers
  • Instabilité monétaire (chute rouble)
  • Contrôle administratif renforcé & climat réglementaire imprévisible

Défis majeurs affectant la relation investissement-croissance :

Défi principalImpact constaté
Sanctions européennes/USEffondrement brutale IDE (-18 Mds USD/22)
Guerre UkrainePriorité aux dépenses militaires (>7% PIB)
Volatilité monétaireChute rouble >30%, fuite capitaux
Déficit budgétaire croissantFonds souverain divisé par deux

En résumé:

Les investissements européens étaient déterminants pour diversifier et moderniser certains secteurs russes ; ils soutenaient directement le PIB national ainsi que la création d’emplois hautement qualifiés tout en favorisant le progrès technologique. Depuis fin 2021-début 2022 cependant — sous effet combiné sanctions/guerre/incertitude politique — leur poids recule brutalement au profit de dépenses publiques orientées vers la défense plutôt que vers une croissance innovante durable ou inclusive.

Bon à savoir :

En 2022, les investissements européens représentaient 12 % du PIB russe, principalement dans les secteurs de l’énergie et des technologies; cependant, les sanctions récentes compliquent l’accès au marché, créant des défis pour l’innovation et l’emploi.

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A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Cyril Jarnias est un expert indépendant en gestion de patrimoine internationale avec plus de 20 ans d'expérience. Expatrié, il se consacre à aider les particuliers et les chefs d'entreprise à construire, protéger et transmettre leur patrimoine en toute sérénité.

Sur son site cyriljarnias.com, il développe son expertise sur l’immobilier international, la création de société à l’étranger et l’expatriation.

Grâce à son expertise, il offre des conseils avisés pour optimiser la gestion patrimoniale de ses clients. Cyril Jarnias est également reconnu pour ses interventions dans de nombreux médias prestigieux tels que BFM Business, les Français de l’étranger, Le Figaro, Les Echos ou encore Mieux vivre votre argent, où il partage ses connaissances et son savoir-faire en matière de gestion de patrimoine.

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