
Au fil des années, le Bahreïn a vu son paysage législatif évoluer, notamment en matière de droit des étrangers. En 2025, ces évolutions prennent une tournure nouvelle avec des mesures législatives inédites visant à équilibrer les besoins économiques du pays tout en répondant aux défis sociaux associés à une population expatriée importante.
Les récentes réformes mettent en lumière une volonté accrue de renforcer les droits des travailleurs immigrés tout en assurant la sécurité nationale et le développement économique durable.
Cet article explore en profondeur ces changements législatifs impactants, en offrant un aperçu des enjeux et des implications pour les étrangers vivant au Bahreïn aujourd’hui.
Analyse des réformes récentes en matière d’immigration à Bahreïn
Réformes récentes introduites par le gouvernement de Bahreïn en matière d’immigration :
- Interdiction de la conversion des visas de visite en permis de travail
En janvier 2025, le Parlement a approuvé un projet de loi qui interdit explicitement la conversion des visas de visite en permis de travail. Cette réforme modifie la loi de 1965 sur l’immigration et la résidence des étrangers et vise à réserver en priorité les opportunités d’emploi aux citoyens bahreïniens. Le texte prévoit également l’annulation des règlements contradictoires et introduit des directives pour sa mise en œuvre. - Suspension du « Flexible Work Permit Scheme »
En octobre 2022, Bahreïn a suspendu le système du permis de travail flexible, qui permettait aux étrangers de travailler sans parrainage d’employeur. Cette suspension découle de réformes visant à réduire les abus liés à la non-renouvellement des permis et à renforcer la protection des employeurs. - Introduction de la résidence permanente pour investisseurs (« Golden Residency Visa »)
Dans le cadre du plan de relance économique 2025-2026, Bahreïn a mis en place un visa de résidence permanente destiné aux investisseurs, entrepreneurs et professionnels hautement qualifiés, pour attirer les talents et capitaux étrangers et renforcer la diversification économique. - Réforme de l’indemnité de fin de service
Depuis mars 2024, le système d’indemnité de fin de service impose aux employeurs du secteur privé de verser des contributions mensuelles à l’Autorité générale pour l’assurance sociale (SIO), lesquelles sont reversées directement aux travailleurs migrants à la fin de leur contrat.
Réforme | Mesure principale | Motivation officielle | Réaction des acteurs | Impact attendu | Conformité internationale |
---|---|---|---|---|---|
Conversion visa-visite/interdiction | Interdiction de convertir un visa de visite en permis de travail | Favoriser l’emploi national | Soutien gouvernemental, critiques ONG | Diminution du recours à la main-d’œuvre migrante | Risque de restriction de mobilité |
Suspension Flexi-Permit | Suppression du permis de travail sans sponsor | Lutter contre les abus, protection PME | Préoccupation société civile | Réduction de la précarité, plus de contrôle | Critiqué par ONG |
Résidence pour investisseurs | Visa permanent pour investisseurs et professionnels | Attirer capitaux et compétences | Soutien secteur privé | Augmentation des investissements étrangers | Conforme aux standards |
Indemnité de fin de service | Contributions mensuelles obligatoires pour employeurs | Réduire la pression financière, protéger les travailleurs | Contestation PME, saluée par OIT | Sécurité accrue pour les travailleurs migrants | Approuvée par l’OIT |
Motivations déclarées par les autorités :
- Renforcer l’emploi national et réduire la dépendance à la main-d’œuvre étrangère.
- Mieux contrôler les flux migratoires et limiter les abus des régimes de permis flexibles.
- Attirer les investissements étrangers et des compétences qualifiées pour soutenir la diversification économique.
- Garantir les droits sociaux des travailleurs migrants en sécurisant le versement des indemnités.
Réactions des différents acteurs :
- Société civile et ONG :
- Inquiétudes concernant la restriction de la mobilité des migrants et le risque accru de travail informel.
- Critiques sur l’absence de consultation avant certaines réformes, notamment pour les indemnités.
- Organisations internationales :
- L’OIT a salué le nouveau système d’indemnité de fin de service comme une avancée majeure pour les droits des travailleurs migrants.
- Secteur privé et PME :
- Préoccupations face à l’alourdissement des charges administratives et financières, notamment pour les petites entreprises.
Exemples concrets de nouvelles politiques :
- Impossibilité pour un visiteur de changer son statut pour travailler localement sans repartir et obtenir un visa dédié.
- Fin du Flexi-Permit, qui offrait une solution de travail indépendante pour de nombreux migrants.
- Lancement du « Golden Residency Visa » pour investisseurs et professionnels hautement qualifiés.
- Paiement mensuel obligatoire des indemnités de fin de service via la SIO.
Évaluation critique de la conformité avec les normes internationales en matière de droits de l’homme :
Les réformes liées à la protection sociale des travailleurs migrants (indemnité de fin de service) sont reconnues comme conformes et innovantes par l’OIT.
Les mesures restrictives sur la mobilité (interdiction de conversion de visa, fin du Flexi-Permit) suscitent des critiques sur la limitation de la liberté de mouvement et l’accès à l’emploi pour les étrangers, ce qui pose question au regard des principes de non-discrimination et du droit au travail.
L’absence de consultation systématique avec la société civile et les acteurs économiques est régulièrement soulignée comme un point faible en matière de bonne gouvernance.
Impact attendu sur la communauté immigrante et l’économie locale :
Pour les migrants :
- Accès plus sécurisé aux indemnités de fin de service.
- Diminution des possibilités d’obtenir un emploi localement via des visas temporaires.
- Risque accru de travail non déclaré ou de précarité.
Pour l’économie :
- Incitation à la nationalisation de la main-d’œuvre.
- Atténuation de la dépendance aux travailleurs étrangers peu qualifiés.
- Attente d’un afflux de capitaux et de talents via la résidence pour investisseurs.
À retenir : Les réformes bahreïniennes témoignent d’une volonté de moderniser le marché du travail tout en renforçant la protection sociale, mais elles suscitent de vifs débats sur la conformité avec les standards internationaux en matière de droits humains et la capacité à maintenir un équilibre entre attractivité économique et justice sociale.
Bon à savoir :
Les réformes récentes à Bahreïn incluent la facilitation des procédures de visa et l’introduction d’un système de permis de travail flexible, motivées par le désir de dynamiser l’économie tout en respectant partiellement les normes internationales; cependant, la société civile et certaines organisations internationales expriment des réserves sur leur impact sur les droits des travailleurs migrants.
Impact des nouvelles législations sur les expatriés
Bahreïn a adopté en 2025 une série de réformes législatives qui redéfinissent profondément la place des expatriés dans son tissu social et économique. Ces mesures, qui touchent les visas, les permis de travail et la régulation de l’emploi, s’inscrivent dans une dynamique régionale de modernisation du marché du travail tout en répondant à des enjeux nationaux spécifiques.
Aspects clés des nouvelles législations
- Visa et permis de résidence : Bahreïn a élargi l’accès au permis flexible (Flexi Permit), permettant désormais à davantage d’expatriés qualifiés d’obtenir un statut indépendant, sans sponsor local. Ce système facilite la mobilité professionnelle et offre une plus grande liberté contractuelle. Parallèlement, le Golden Visa (10 ans renouvelable) est étendu aux investisseurs immobiliers (à partir de BHD 200 000), salariés expérimentés (plus de 5 ans avec un salaire supérieur à BHD 2 000/mois), retraités disposant d’une pension élevée et talents exceptionnels.
- Régulation du marché du travail : La politique dite de « bahreinisation » se renforce : les employeurs sont tenus de privilégier l’embauche des nationaux dans certains secteurs clés. Des quotas stricts sont imposés pour garantir que les Bahreïnis occupent une part croissante des postes qualifiés.
- Protection sociale : Les expatriés ne bénéficient toujours pas du système public local mais doivent être couverts par une assurance maladie privée souscrite par leur employeur. Un fonds d’indemnité de fin de service est obligatoire pour tous les étrangers travaillant dans le secteur privé.
- Droits au travail : Les nouvelles lois interdisent toute discrimination fondée sur le sexe, l’origine ou la religion et renforcent la protection contre le harcèlement au travail. Des mécanismes accélérés ont été mis en place pour traiter les litiges entre employeurs et employées.
Type visa/permis | Conditions principales | Avantages principaux |
---|---|---|
Flexi Permit | Travailleurs qualifiés hors sponsor | Mobilité professionnelle accrue |
Golden Visa | Investisseurs/salarié/retraité/talent exceptionnel | Résidence longue durée |
Visa famille | Membres proches sponsorisés par résident bahreïni ou détenteur Golden Visa/Visa Flexi | Regroupement familial facilité |
Impact sur la vie quotidienne des expatriés
Les nouveaux dispositifs offrent aux expatriées hautement qualifiées davantage d’autonomie vis-à-vis des sponsors traditionnels, ce qui améliore leur pouvoir négociation salariale et leurs perspectives professionnelles long terme. En revanche :
« Beaucoup ressentent encore une pression accrue autour des quotas locaux, surtout ceux travaillant dans l’éducation ou la santé où ces règles sont appliquées strictement », témoigne un consultant européen installé à Manama depuis cinq ans.
L’accès aux services publics reste inégalitaire : si certains titulaires du Golden Visa bénéficient désormais d’une carte CPR facilitant leurs démarches administratives locales (banque, logement), nombre d’expatriées dépendantes classiques doivent toujours passer par leur employeur pour ouvrir un compte bancaire ou louer un appartement.
La question sociale demeure centrale :
« Nous avons gagné en flexibilité mais il manque encore une vraie couverture santé publique accessible à tous », explique Nadia K., responsable associative indienne active auprès des communautés migrantes peu qualifiées.
Comparaison avec les pays voisins
Bahreïn se distingue par sa volontarisme affiché autour du Flexi Permit – dispositif unique dans le Golfe – alors que ses voisins restent attachrés au système kafala classique où tout changement emploi nécessite accord préalable patron/sponsor :
- Émirats arabes unis : Introduction progressive visas longue durée (« Green Visa ») mais maintien fort rôle sponsors jusqu’en fin contrat.
- Arabie saoudite/Qatar/Koweït : Très lent assouplissement kafala ; droits sociaux limitrés même après réformes récentes.
- Oman : Politique intermédiaire ; quotas locaux moins contraignants qu’à Bahrein mais absence cadre réellement flexible type Permis Libre/Flexible Permis comme chez voisin nordiste.
En somme,
Si Bahrein avance vers plus souplesse juridique visibles certaines catégories priviligiables étrangers via programmes innovants type Goldens Visas & Flexible Permits, la réalité quotidienne reste contrastrante selon profils socio-professionels concernnables: certains y trouvent opportunitaires amélioration notable conditions vie/travail tandis qu’autres continuents subir effets secondaires politiques priorisations nationalistes locales (« bahrainisation »).
Bon à savoir :
Les nouvelles législations adoptées à Bahreïn en 2025 simplifient l’obtention de permis de travail pour les expatriés, mais imposent des restrictions plus strictes sur le transfert de visas entre employeurs, suscitant des ajustements significatifs dans la communauté expatriée. Comparativement aux autres pays du Golfe, Bahreïn offre désormais un accès plus étendu aux services publics, mais reste vigilant sur les droits sociaux accordés aux non-ressortissants.
Perspectives de l’évolution du droit des étrangers à Bahreïn
Bahreïn traverse actuellement une période de transformation significative de ses politiques migratoires, marquée par des réformes majeures qui redéfinissent l’accueil et la gestion des ressortissants étrangers. Ces changements s’inscrivent dans une démarche d’intégration régionale et de modernisation administrative qui aura des répercussions durables sur l’attractivité du royaume.
Réformes récentes du système de visa
Les autorités bahreïniennes ont mis en place des modifications substantielles concernant la conversion des visas de visite, entrées en vigueur le 12 février 2024. Le nouveau cadre réglementaire supprime la possibilité de conversion automatique des visas touristiques en permis de travail ou de résidence familiale, exigeant désormais un parrainage bahreïni obligatoire. Cette mesure s’accompagne d’une augmentation drastique des frais de conversion, passant de 60 dinars bahreïniens (160 USD) à 250 dinars bahreïniens (663 USD).
Parallèlement, l’Autorité de régulation du marché du travail (LMRA) a lancé le 1er juillet 2024 un système électronique intégré pour la gestion des permis des employés domestiques, permettant aux employeurs de traiter entièrement en ligne les demandes, renouvellements et résiliations via le système de gestion des expatriés (EMS).
Impact sur les communautés étrangères
Ces réformes génèrent des conséquences différenciées selon les catégories de ressortissants étrangers. Les travailleurs qualifiés bénéficiant d’un parrainage local voient leurs démarches simplifiées grâce à la digitalisation, tandis que les candidats à l’immigration économique sans sponsor préalable font face à des barrières financières accrues. Cette orientation privilégie clairement les profils recherchés par l’économie bahreïnienne tout en décourageant l’immigration non planifiée.
Le maintien du système de kafala continue d’affecter particulièrement les travailleurs migrants, notamment les employés domestiques majoritairement féminins, qui demeurent exclus de protections essentielles comme les jours de repos hebdomadaires, les heures supplémentaires rémunérées ou les congés maladie payés.
Intégration régionale et visa unifié du CCG
L’initiative la plus ambitieuse concerne l’introduction d’un visa touristique unifié pour les six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), approuvée lors de la 40e réunion des ministres de l’Intérieur à Mascate. Ce dispositif révolutionnaire permettra aux visiteurs de séjourner 15 jours maximum dans l’ensemble de la région avec une seule autorisation, ciblant principalement les touristes européens, américains et asiatiques.
Avantage | Description | Impact attendu |
---|---|---|
Simplification administrative | Une seule demande pour six pays | Augmentation du tourisme régional |
Attractivité touristique | Accès facilité aux destinations du Golfe | Diversification économique |
Intégration régionale | Harmonisation des politiques migratoires | Renforcement de la coopération CCG |
Perspectives d’évolution jusqu’en 2025
Les facteurs économiques orientent clairement les réformes vers une sélectivité accrue, privilégiant les profils contribuant au développement national. La hausse des frais de conversion s’inscrit dans cette logique de promotion de l’emploi local et de réduction de l’exploitation des travailleurs. L’extension des interdictions de travail en milieu de journée de deux à trois mois à partir de 2025 témoigne d’une attention croissante aux conditions de travail, bien que jugée insuffisante par les observateurs internationaux.
Sur le plan social et politique, Bahreïn maintient des restrictions sur l’expression, l’association et l’assemblée qui influencent indirectement les politiques migratoires. Cette approche sécuritaire pourrait perdurer, conditionnant l’accueil des ressortissants étrangers à des critères de stabilité politique.
Collaborations internationales et régionales
L’harmonisation avec les standards du CCG constitue l’axe principal de coopération régionale. Le visa unifié représente une convergence historique des politiques migratoires golfiques, préfigurant potentiellement d’autres initiatives d’intégration. Cette démarche s’inspire des modèles européens tout en préservant les spécificités nationales.
Les partenariats avec les organisations internationales du travail pourraient également évoluer, notamment concernant la protection des travailleurs migrants. L’introduction du système de protection salariale et la collecte des contributions de fin de service par l’Autorité générale de l’organisation d’assurance sociale depuis mars 2024 indiquent une volonté d’amélioration progressive des standards internationaux.
L’évolution des politiques migratoires bahreïniennes jusqu’en 2025 s’orientera vraisemblablement vers un équilibre délicat entre attractivité économique, intégration régionale et contrôle sécuritaire, dans un contexte de transformation numérique accélérée et de pression internationale croissante pour l’amélioration des droits des travailleurs migrants.
Bon à savoir :
Les réformes prévues pourraient renforcer la régularisation des travailleurs expatriés tout en augmentant les exigences pour les visas de travail, à la lumière des collaborations potentielles avec le Conseil de coopération du Golfe et des ajustements liés à la diversification économique. Les experts anticipent une législation plus stricte, influencée par des considérations de sécurité régionale et de stabilité économique, modifiant ainsi considérablement le paysage légal pour les étrangers souhaitant s’installer à Bahreïn.
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