Comprendre le coût de création d’une société au Guatemala

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

Se lancer en affaires au Guatemala séduit de plus en plus d’entrepreneurs étrangers. Plus grande économie d’Amérique centrale, croissance stable autour de 3,5–3,8 %, administration pro‑investissement, accès compétitif aux marchés des États‑Unis, du Mexique et du reste de l’Amérique latine… le pays coche beaucoup de cases. Mais dès qu’il s’agit de passer à l’acte, une question domine : combien coûte réellement la création d’une société au Guatemala, et quelles charges faut‑il anticiper à court et moyen terme ?

Bon à savoir :

Derrière l’image d’un pays « bon marché », la réalité est plus nuancée. Si le capital minimum est très faible et les formalités administratives souvent rapides, il faut anticiper des frais supplémentaires significatifs : frais de notaire, timbres fiscaux, publication légale, honoraires juridiques, dépôts obligatoires et premiers impôts. La facture réelle dépasse ainsi largement le seul capital social.

Cet article propose un décryptage complet, chiffré et concret, du coût de création d’une société au Guatemala, en se basant exclusivement sur les données et études disponibles (Mercantile Registry, SAT, Doing Business, presse économique locale et sources spécialisées).

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Un environnement globalement favorable, mais encadré

Le Guatemala fonctionne sur un système de droit civil, avec un Code de commerce (Décret 2‑70) qui encadre les sociétés. La Constitution garantit l’égalité de traitement entre investisseurs locaux et étrangers, et il n’existe pas de loi générale limitant l’activité économique des non‑résidents. La propriété étrangère est autorisée, y compris jusqu’à 100 % du capital d’une société guatémaltèque.

85

C’est la part du secteur privé dans le PIB du Guatemala, selon le contenu fourni.

Du point de vue administratif, le Guatemala se situe vers le milieu du classement mondial : 96e sur 190 économies dans le rapport Doing Business 2020 pour la facilité de faire des affaires. Pour la création d’entreprise, ce rapport relève :

Indicateur (Doing Business 2020)Valeur pour le Guatemala
Nombre de procédures6
Délai moyen de constitution15 jours
Coût (frais officiels)17,3 % du revenu par habitant
Capital minimum libéré0,6 % du revenu par habitant

Ce cadre donne une première idée : créer une société est relativement abordable en capital, mais les frais administratifs pèsent proportionnellement plus lourd que dans certains pays développés.

Choisir sa forme juridique : impact direct sur les coûts

Le choix de la structure influe sur le coût de création, mais aussi sur les frais récurrents (gouvernance, obligations comptables, fiscalité). Au Guatemala, les formes les plus utilisées à but lucratif sont :

– la Sociedad Anónima (S.A.), l’équivalent d’une société par actions (corporation) ;

– la Sociedad de Responsabilidad Limitada (S.R.L. ou Ltda.), assimilable à une SARL/LLC ;

– l’Entreprise individuelle (Comerciante Individual) ;

– des variantes de sociétés de personnes (générale, en commandite) ;

– la branche de société étrangère ;

– la Sociedad de Emprendimiento (S.E.), société d’entrepreneuriat simplifiée, plafonnée à 5 millions de quetzals de revenus annuels.

Pour un investisseur étranger, deux options dominent en pratique : S.A. et S.R.L.

Société Anónima (S.A.) : structure standard pour investisseurs

La S.A. est la forme reine pour les projets d’envergure ou accueillant des investisseurs externes. Elle possède une personnalité juridique propre, un capital divisé en actions nominatives (les actions au porteur sont interdites) et une gouvernance structurée autour de l’Assemblée des actionnaires et d’un administrateur unique ou d’un Conseil d’administration.

Principales caractéristiques liées aux coûts :

Bon à savoir :

Pour constituer une S.A. au Guatemala, il faut au minimum 2 actionnaires. Leur responsabilité financière est limitée au montant de leurs apports. Le capital social minimum légal est de 200 GTQ (environ 25–30 USD), dont au moins 25% doit être libéré lors de la constitution. En pratique, il est courant et recommandé de démarrer avec un capital plus élevé (par exemple 5 000 GTQ ou plus) pour des questions d’image, de crédibilité auprès des banques et pour couvrir les frais de démarrage.

Une S.A. doit être constituée par acte notarié (escritura pública) et enregistrée au Registro Mercantil puis à la SAT (Superintendencia de Administración Tributaria) pour l’obtention du NIT (Numéro d’identification fiscale).

Sociedad de Responsabilidad Limitada (S.R.L.) : adaptée aux PME

La S.R.L. convient davantage aux petites et moyennes entreprises, partenariats fermés ou filiales modestes. Son capital est divisé non en actions mais en « quotas » ou parts sociales, et la gouvernance est plus simple qu’en S.A.

Points clés qui jouent sur les coûts :

Associés : 2 à 20 personnes physiques ou morales.

Capital minimum : le droit prévoit un minimum de 200 GTQ, mais la pratique mentionne souvent 2 000 GTQ par associé dans certains montages, avec capital entièrement libéré dès la constitution.

Direction : un seul directeur suffit, pouvant être étranger, mais un représentant légal résident au Guatemala est obligatoire si le directeur n’est pas résident.

Les frais de constitution sont du même ordre de grandeur qu’une S.A., car les étapes (notaire, enregistrement, timbres) sont comparables.

Branche de société étrangère : dépôt obligatoire de 50 000 USD

Ouvrir une succursale d’une société étrangère suppose une procédure plus lourde. Au‑delà des frais habituels (notaire, traductions, enregistrement), la loi impose un cautionnement en faveur de tiers de 50 000 USD, déposé en quetzals. Ce seul élément fait exploser le « ticket d’entrée » et réserve cette option à des groupes déjà capitalisés.

La succursale doit en outre :

déposer ses statuts et certificats d’existence, légalisés et traduits en espagnol ;

nommer un représentant local ;

être enregistrée au Registro Mercantil et à la SAT ;

assumer la responsabilité directe de la maison‑mère sur les dettes locales.

Entreprise individuelle et société d’entrepreneuriat : coûts réduits mais limites

L’entreprise individuelle (Comerciante Individual) permet de lancer rapidement une activité avec peu de contraintes et des coûts faibles. Mais elle ne protège le patrimoine personnel de l’entrepreneur, ce qui, en pratique, renchérit le risque plutôt que le coût monétaire.

La Sociedad de Emprendimiento (S.E.) est une forme simplifiée, parfois unipersonnelle, pensée pour des projets de démarrage, avec des exigences de capital et de formalités allégées, mais un plafond de chiffre d’affaires annuel fixé à 5 millions de GTQ. Au‑delà, elle doit se transformer, ce qui génère à nouveau des frais de modification et de re‑rédaction d’actes.

Capital minimum : très bas sur le papier, secondaire dans la facture réelle

Sur le plan légal, le Guatemala impose un capital minimal extrêmement faible pour toute société commerciale : 200 GTQ, soit environ 25 à 30 USD. Ce seuil s’applique à la fois aux S.A., S.R.L. et autres entités de droit commun.

Mais cette souplesse ne doit pas tromper :

Attention :

Le traitement du capital social lors de la constitution d’une société au Guatemala varie selon son montant. En dessous de 2 000 GTQ, il peut être remis directement à un administrateur. Au-delà de ce seuil, les fonds doivent impérativement être déposés sur un compte bancaire au nom de la société en formation avant la signature de l’acte. Pour un capital supérieur à 499 999,99 GTQ, des droits d’enregistrement proportionnels de 8,50 GTQ par tranche de 1 000 GTQ (plafonnés à 40 000 GTQ) s’appliquent.

Autrement dit, le capital minimum légal est bas, mais dès que l’on choisit un capital « sérieux » (par exemple 100 000 GTQ), les frais de registre grimpent selon une grille tarifaire.

Le tableau ci‑dessous illustre quelques ordres de grandeur :

Scénario de capital autoriséCapital (GTQ)Droits d’enregistrement au Registro Mercantil
Micro‑société de test2000 GTQ (en‑dessous de 499 999,99 GTQ)
Petite S.R.L. locale20 0000 GTQ
PME structurant un projet500 0008,50 GTQ × 500 = 4 250 GTQ
Filiale d’un groupe2 000 0008,50 GTQ × 2 000 = 17 000 GTQ
Grand projet (> 4,7 M GTQ)5 000 000Plafond : 40 000 GTQ

Ces droits viennent en plus des frais de notaire, timbres et autres coûts de procédure.

Frais de notaire, timbres fiscaux et publication : le noyau dur des coûts de constitution

La pièce maîtresse de la création d’une société est la rédaction de l’acte constitutif (statuts) devant notaire. Le Guatemala impose que cet acte soit reçu par un notaire public guatémaltèque (les signatures électroniques ne sont pas admises pour cet acte), puis soumis au Registro Mercantil.

Plusieurs sources convergent pour donner une idée des coûts habituellement rencontrés.

Barème moyen pour la constitution (données Doing Business et registres)

Pour une S.A. typique, Doing Business et le Registro Mercantil indiquent des frais moyens :

Poste de dépenseMontant (GTQ) approximatif
Honoraires de notaire (constitution)5 000 GTQ (moyenne)
Taxe de timbre fiscal250 GTQ
Timbre notarial pour copie certifiée300 GTQ
Édit (avis de constitution)30 GTQ
Publication de l’édit dans la presse200 GTQ
Vérification/réservation de nom (par nom)50 GTQ

En additionnant ces éléments, hors droits d’enregistrement proportionnels, on arrive déjà à un ordre de grandeur d’environ 5 830 GTQ, soit environ 750 USD (en supposant 1 GTQ ≈ 0,13 USD).

À cela peuvent s’ajouter :

– des frais de traduction et de légalisation de documents étrangers (200 à 500 USD par document dans certains cas) ;

– des frais d’ouverture de compte bancaire (variables selon la banque) ;

– l’éventuelle caution de 50 000 USD pour les succursales ou filiales nécessitant un bond.

Barème détaillé de services juridiques courants

Certaines études donnent également une grille de prix pour des actes juridiques récurrents, utile pour mesurer ce que coûteront les ajustements ultérieurs (changement de représentant légal, augmentation de capital, cession d’actions, etc.) :

Service juridique (exemple)Investissement typique (GTQ)
Constitution d’une S.A.6 000
Renouvellement du représentant légal (expiration du mandat)1 250
Révocation/annulation de représentant légal1 000
Acte notarié d’Assemblée générale + certification de procès‑verbal350
Déclaration sous serment (Declaración Jurada)250
Vente/achat de parts ou d’actions d’une société1 500
Inscription d’une société commerciale (personne physique ou morale)500
Légalisation de documents125
Légalisation de signatures150
Contrat de bail immobilier (rédaction et légalisation)500

Ce barème montre que, même après la constitution, toute modification non triviale entraîne de nouveaux actes notariés et donc de nouveaux coûts.

Coûts de services d’accompagnement : packages tout‑en‑un

De nombreux investisseurs étrangers préfèrent déléguer la constitution à des cabinets spécialisés. Plusieurs offres commerciales standardisées existent, sous forme de packages qui incluent généralement :

Exemple :

La création d’une société au Guatemala, comme une S.A. ou S.R.L., implique plusieurs étapes obligatoires : la vérification et réservation du nom de l’entreprise, la rédaction et l’enregistrement des statuts juridiques, ainsi que le paiement des frais gouvernementaux. Ensuite, l’entreprise doit s’enregistrer auprès de la SAT (Superintendence of Tax Administration) pour obtenir son NIT (Numéro d’Identification Tributaire) et, si nécessaire, s’inscrire à l’IGSS (Institut Guatemaltèque de Sécurité Sociale). Des services complémentaires peuvent inclure la rédaction des statuts définitifs, l’obtention du sceau social, une assistance pour l’ouverture d’un compte bancaire, et parfois la fourniture d’un directeur ou représentant local pour une durée d’un an.

Un prestataire type propose par exemple :

Package de constitutionContenu général (extraits)Coût (USD)
BronzeConstitution S.A., frais gouvernementaux, NIT, sceau, etc.2 500
SilverBronze + services additionnels (par ex. plus de support)3 700
GoldServices étendus (support renforcé, options bancaires, etc.)4 700

Des options additionnelles sont souvent proposées :

Service complémentaireCoût (USD)
Adresse légale (domiciliation) pour 1 an1 500
Enregistrement à distance + transfert de pouvoirs300
Services comptables (forfait de base)150

Ces montants incluent les frais officiels mais intègrent aussi une marge de conseil et de gestion de projet. Ils sont donc nettement supérieurs aux seuls coûts administratifs, mais offrent une solution clé en main comprenant la coordination avec la banque, le suivi du dossier, et parfois la mise à disposition d’un représentant légal local.

Coût de la création : vision synthétique d’un cas standard

Pour un investisseur qui passe par un notaire et gère lui‑même la plupart des démarches (sans package premium), un budget courant pour constituer une S.A. ou S.R.L. “standard” peut se décomposer ainsi :

Frais de création d’une société au Guatemala

Détail des coûts administratifs et légaux estimés pour l’enregistrement d’une entreprise. Les montants sont approximatifs et en Quetzals guatémaltèques (GTQ).

Honoraires de notaire

Environ 5 000 GTQ pour les services légaux de rédaction et d’authentification des actes.

Timbres et publication

~550 GTQ de timbres fiscaux et notariaux, plus ~230 GTQ pour la publication légale obligatoire.

Formalités administratives

50 GTQ pour la réservation du nom de l’entreprise et frais variables pour copies et déplacements.

Droits d’enregistrement

Gratuits (0 GTQ) si le capital social est inférieur à 500 000 GTQ.

On peut raisonnablement estimer un coût global de l’ordre de 6 000 à 7 000 GTQ (800–900 USD) pour un dossier simple, hors éventuels coûts de traduction/légalisation de documents étrangers.

Pour un capital autorisé plus élevé (par exemple 2 000 000 GTQ), les droits du Registro Mercantil (17 000 GTQ) et les honoraires de conseil peuvent porter facilement la facture bien au‑delà des 3 000–4 000 USD.

Coûts fiscaux et charges sociales dès la mise en route

Créer la société ne suffit pas : il faut ensuite l’immatriculer fiscalement, choisir un régime d’imposition, mettre en place la facturation électronique et, le cas échéant, employer du personnel. Chacune de ces étapes génère des coûts d’exploitation récurrents, parfois dès le premier mois.

Enregistrement fiscal auprès de la SAT et choix de régime

L’obtention du NIT (Numero de Identificación Tributaria) par l’intermédiaire du Registro Tributario Unificado (RTU) est une étape obligatoire mais en soi gratuite. En pratique, le principal coût est indirect : temps passé, assistance d’un comptable ou d’un avocat.

Une fois immatriculée, la société doit choisir son régime d’impôt sur le revenu (ISR). Deux grands schémas existent pour les activités lucratives :

– 1. Régime sur les bénéfices (ISR sobre utilidades)

– Base imposable : bénéfice net (recettes – charges déductibles).

– Taux : 25 %.

– Paiements : acomptes trimestriels, régularisation annuelle.

– 2. Régime simplifié optionnel sur les revenus (ISR sobre ingresos)

– Base imposable : chiffre d’affaires brut, sans déduction des charges.

– Taux :

– 5 % sur les revenus mensuels jusqu’à 30 000 GTQ ;

– 1 500 GTQ + 7 % sur la fraction dépassant 30 000 GTQ.

– Paiements : mensuels.

Exemple :

La SAT (Société Anonyme de Télévision) fournit des exemples concrets qui illustrent le coût fiscal mensuel supporté par les contribuables. Ces exemples chiffrés permettent de visualiser l’impact financier des différentes taxes et impôts sur un budget mensuel.

Situation fiscale (régime ISR)Base mensuelle (GTQ)Impôt mensuel (GTQ)Coût annuel (GTQ)
Petit contribuable simplifié 5 % (recettes 25 000)25 0001 25015 000
Régime simplifié 5 % (recettes 25 000)25 0001 25015 000
Régime simplifié 5/7 % (recettes 35 000)35 0001 500 + 7 % de 5 000 = 1 85022 200
Régime bénéfice 25 % (bénéfice net 35 000)35 0008 750105 000

À ces impôts sur le revenu s’ajoute généralement : d’autres prélèvements fiscaux.

– la TVA (IVA) au taux standard de 12 %, à déclarer tous les mois ;

– l’Impôt de solidarité (ISO) à 1 % sur le plus élevé entre un quart des actifs bruts et un quart des recettes brutes pour les sociétés au régime sur les bénéfices (exonération pendant les quatre premiers trimestres d’activité, et exemption si la marge brute est inférieure à 4 %).

Pour une nouvelle société, ces charges se manifesteront dès les premières facturations, ce qui implique de prévoir une trésorerie fiscale suffisante.

Coût de l’affiliation à la TVA et de la facturation électronique (FEL)

L’inscription à la TVA suit l’obtention du NIT et n’entraîne pas de frais officiels en soi. En revanche, la mise en place de la facturation électronique (FEL) implique :

– l’activation du profil d’émetteur de factures électroniques dans l’Agence Virtuelle de la SAT ;

– la connexion à un système informatique interne ou à un certificateur accrédité (PAC).

Astuce :

L’administration fiscale (SAT) ne facture pas directement l’activation de la facturation électronique. Cependant, les prestataires privés agréés (éditeurs de logiciels de facturation, intégrateurs) facturent leurs services pour cette activation et pour la gestion du système. Cela se traduit par un coût technologique supplémentaire, généralement sous forme d’un abonnement mensuel ou annuel, à intégrer dans le budget de l’entreprise.

Coût du travail : salaires minima, charges sociales et obligations

Dès que la société emploie du personnel, le coût d’exploitation augmente sensiblement. Pour les entreprises de 3 salariés ou plus, l’inscription à l’IGSS (Institut guatémaltèque de sécurité sociale) est obligatoire.

Les taux de contribution sont les suivants :

Cotisation sociale (par rapport au salaire brut)Taux
Part employeur totale12,67 %
– dont IGSS10,67 %
– dont IRTRA (loisirs des travailleurs privés)1 %
– dont INTECAP (formation technique)1 %
Part salarié4,83 %

Les salaires minima mensuels (selon le secteur) se situent dans les ordres de grandeur suivants :

SecteurSalaire minimum mensuel (GTQ)Prime incitative (GTQ)
Non agricole≈ 2 959 – 3 384250
Agricole≈ 2 872 – 3 384250
Export / Maquila≈ 2 704 – 3 384250

À ces montants bruts s’ajoutent :

les contributions patronales (12,67 %) ;

deux primes annuelles obligatoires de l’ordre d’un mois de salaire chacune (bonus de juillet / « Bono 14 » et bonus de Noël) ;

– 15 jours de congés payés par an après un an d’ancienneté ;

– l’indemnité de licenciement en cas de rupture sans cause (un mois de salaire par année de service) ;

– 84 jours de congé maternité rémunéré.

En pratique, le coût total d’un employé peut représenter 1,25 à 1,4 fois son salaire de base, selon le secteur et la politique interne de l’entreprise. Ce coefficient doit impérativement être intégré dans le business plan dès la création.

Frais réglementaires annexes : licences, registres, domiciliation

Une société nouvellement constituée ne peut pas toujours démarrer son activité immédiatement. Plusieurs autorisations et enregistrements complémentaires peuvent être requis, avec des coûts associés.

Licence commerciale municipale et autres permis

La plupart des municipalités exigent une licence d’exploitation commerciale, à renouveler chaque année. Un service en ligne cite par exemple une offre de traitement d’une licence commerciale pour 775 GTQ, incluant taxes et frais. Ce montant peut varier fortement d’une commune à l’autre.

D’autres permis spécifiques, souvent payants, peuvent s’ajouter :

Attention :

Pour exercer légalement au Guatemala, diverses activités économiques nécessitent des autorisations spécifiques. Cela inclut les permis sanitaires pour l’alimentation, les autorisations du ministère de la Santé pour les établissements de soins, une licence bancaire pour la finance, un enregistrement auprès de l’INGUAT pour le tourisme, et une Étude d’Impact Environnemental (EIA) pour les projets industriels, énergétiques ou immobiliers.

Chaque démarche engendre non seulement des taxes officielles, mais aussi des honoraires professionnels pour la préparation des dossiers et la gestion des relations avec les autorités.

Domiciliation et prestataires locaux

Même s’il n’est pas requis d’avoir un grand bureau physique, la loi impose :

Bon à savoir :

Pour s’enregistrer auprès de l’administration fiscale guatémaltèque (SAT), il est nécessaire d’avoir un domicile fiscal dans le pays pour recevoir les notifications, ainsi qu’un représentant légal résident (citoyen ou détenteur d’un visa de résidence). Ce représentant doit se présenter en personne à la SAT pour procéder à un enregistrement biométrique, comprenant la prise d’empreintes et une photo.

Beaucoup d’investisseurs non résidents recourent à une fiduciaire ou un cabinet d’avocats qui :

– fournit une adresse légale (domiciliation) ;

– met à disposition un représentant légal local.

Un prestataire type facture :

Service de support corporateCoût indicatif (USD / an)
Adresse légale / domiciliation1 500
Mise à disposition d’un directeur local 1 anInclus parfois en package
Secrétariat / suivi administratifVariable

Ces frais constituent un coût de fonctionnement récurrent, distinct des coûts de constitution stricto sensu.

Coûts comptables, déclaratifs et de conformité

Une fois immatriculée et opérationnelle, la société doit respecter de nombreuses obligations comptables et fiscales. Là encore, il existe peu de frais officiels, mais des coûts de services spécialisés incontournables.

Comptabilité, audit et déclarations

Les sociétés guatémaltèques doivent tenir des livres comptables autorisés par la SAT (journal, grand livre, inventaire, registres de ventes et achats mensuels) et produire des états financiers conformes aux normes locales, largement alignées sur les IFRS.

Elles doivent en outre :

Attention :

Les entreprises doivent notamment : déposer des déclarations mensuelles de TVA et, selon le régime, des acomptes d’ISR ; déposer une déclaration annuelle d’impôt d’ici le 31 mars de l’année suivante ; produire des états financiers audités pour certaines catégories (grands contribuables, secteurs régulés, etc.) ; et déposer ces états au Registro Mercantil.

Dans la pratique, très peu d’entreprises gèrent cela en interne dès le départ. Elles recrutent un comptable public et auditeur (CPA enregistré au Collège des comptables) ou sous‑traitent à un cabinet.

Les coûts varient fortement selon :

la taille de l’entreprise ;

le volume de transactions ;

la complexité (présence d’opérations internationales, TVA export, prix de transfert…).

150

Montant en dollars des forfaits pour services comptables de base, concernant des réalités très simplifiées.

– documentation de prix de transfert (obligatoire pour les transactions avec parties liées étrangères, selon les lignes directrices OCDE) ;

– préparation de rapports pour d’éventuels crédits de TVA à rembourser.

Coûts de mise en conformité continue avec la SAT

Même s’il n’existe pas de cycle d’audit fiscal systématique, la SAT soumet tout remboursement de TVA à un contrôle préalable et publie un plan annuel de vérification. Les entreprises doivent être prêtes à fournir :

contrats, factures, preuves de paiement ;

documents douaniers ;

justificatifs de prix de transfert.

Cette réalité se traduit par des coûts de gestion documentaire, parfois de conseil fiscal spécialisé, surtout pour les activités exportatrices ou les entreprises soumises à régimes spéciaux (zones franches, maquila, énergie).

Régimes spéciaux et incitations : économies potentielles, coûts de mise en place

Pour certains secteurs, la loi guatémaltèque prévoit des incitations fiscales significatives qui peuvent réduire très fortement le coût fiscal de l’activité, principalement sur l’impôt sur les sociétés et la TVA.

Zones franches, maquila et ZOLIC

Les sociétés installées dans des zones franches ou dans des zones de développement économique spécial (ZOLIC) peuvent bénéficier, selon les cas :

– d’une exonération totale d’impôt sur le revenu pendant 10 ans ;

– d’une exonération de taxe sur les dividendes pendant 10 ans ;

– d’une exonération de TVA et de droits de douane sur les importations de biens d’équipement et intrants.

Les entreprises de secteurs tels que :

– l’énergie et pétrochimie,

– la maquila (industrie d’assemblage),

– les centres d’appels et BPO,

0

Taux d’imposition sur les sociétés applicable pendant les dix premières années d’activité.

Bien entendu, ces avantages s’obtiennent au prix de :

procédures de demande d’agrément ;

investissements minimums ;

documentation de suivi et rapports à produire ;

conseils juridiques et fiscaux spécialisés .

Ce sont des coûts de structuration, souvent élevés au départ, mais qui peuvent être largement compensés par les gains fiscaux à long terme.

Régimes simplifiés pour petits contribuables et agriculture

En parallèle, des régimes spécifiques visent à alléger la charge fiscale des petites structures :

496000

À partir d’avril 2025, le seuil de revenus annuels pour bénéficier du régime du petit contribuable au Guatemala est porté à environ 496 000 GTQ.

Ces régimes simplifient la comptabilité et réduisent la pression fiscale, mais comportent des plafonds de chiffre d’affaires et ne conviennent pas à tous les modèles économiques (notamment ceux qui ont de fortes charges déductibles ou qui investissent lourdement).

Autres taxes et coûts à ne pas négliger

Au‑delà de l’impôt sur les sociétés et de la TVA, plusieurs autres impôts et contributions peuvent peser sur les entreprises :

10

Taux de l’impôt sur les gains en capital appliqué aux plus-values sur les actifs guatémaltèques.

Ces charges ne sont pas des coûts de création à proprement parler, mais elles doivent être intégrées dans les prévisions financières dès le montage du projet.

Temps, formalités et “coût d’opportunité”

Un dernier volet, souvent sous‑estimé, concerne le temps et le risque de retard, qui ont un coût économique réel, même s’ils n’apparaissent pas sur une facture.

Les différentes sources convergent vers les ordres de grandeur suivants :

Étape de la création d’entrepriseDélai courant estimé
Vérification et réservation du nom~3 jours
Dépôt du capital à la banque1 jour
Rédaction et signature de l’actequelques jours
Enregistrement au Registro Mercantil2 jours (plateforme en ligne) à 1 semaine (papier)
Processus global de constitution3 à 6 semaines en pratique
Mise en place complète (taxes, NIT, IGSS…)jusqu’à 1 mois ou un peu plus

Un goulot d’étranglement fréquent est l’enregistrement biométrique du représentant légal auprès de la SAT, qui exige sa présence physique et un statut de résident (pour un étranger). Tant que cette étape n’est pas finalisée, les opérations fiscales (facturation, paiement de TVA, etc.) peuvent être bloquées.

Bon à savoir :

Les délais administratifs pour créer une structure locale engendrent un coût d’opportunité significatif (loyers, salaires, frais de conseil) sans générer de chiffre d’affaires. C’est pourquoi de nombreux investisseurs utilisent des prestataires (EOR/PEO) pour tester le marché sans immatriculer d’entité locale immédiatement.

Conclusion : un coût de création faible en capital, modéré en frais, mais exigeant en préparation

Le coût de création d’une société au Guatemala se caractérise par quelques grands traits :

Astuce :

La création d’une entreprise au Guatemala nécessite un capital minimum symbolique de 200 GTQ, accessible aux petites structures. Les frais officiels de constitution pour une S.A. ou S.R.L. sont raisonnables (environ 6 000–7 000 GTQ hors traductions), mais peuvent augmenter avec un capital élevé ou pour une succursale. Les frais de services professionnels (notaires, avocats, comptables, domiciliation, représentants légaux) ont un poids important, surtout pour les investisseurs non-résidents. Dès le lancement, les charges fiscales et sociales sont significatives : impôt sur les bénéfices à 25% (ou régime simplifié à 5–7% du chiffre d’affaires), TVA à 12% et cotisations sociales employeur à 12,67%. Des allègements fiscaux considérables sont possibles via des régimes spécifiques (zones franches, maquila, énergie, BPO, petits contribuables), moyennant des procédures supplémentaires.

En résumé, créer une société au Guatemala n’est ni hors de prix ni totalement anodin. Le capital social n’est pas le sujet principal ; ce sont les frais d’installation, la fiscalité et les coûts de conformité continue qui déterminent le véritable “prix” d’une implantation.

Pour tout projet sérieux, la donnée clé est donc moins « Combien coûte la constitution ? » que « Quel sera le coût total, sur 2 à 3 ans, de faire tourner légalement cette structure, compte tenu de mon secteur, de mon chiffre d’affaires cible et de mon mode d’organisation ? ». C’est dans cette perspective qu’un accompagnement local qualifié – juridique, comptable et fiscal – cesse d’être un luxe pour devenir une composante incontournable du budget.

Pourquoi il est préférable de me contacter ? Voilà un exemple concret :

Un chef d’entreprise français de 45 ans, expérimenté, avec un patrimoine financier structuré en Europe, souhaitait diversifier ses activités en créant une société au Guatemala pour optimiser sa fiscalité internationale et développer une activité de holding ou de services numériques (IT/tourisme éco-responsable) tournée vers l’Amérique centrale.

Budget alloué : 50 000 à 100 000 €, couvrant capital initial, frais de création et mise en place opérationnelle, sans crédit. Après analyse de plusieurs juridictions latino-américaines (Panama, Costa Rica, Guatemala), la stratégie retenue a consisté à opter pour une Sociedad de Responsabilidad Limitada (SRL), forme souple pour non-résidents, avec imposition territoriale (seuls les revenus de source guatémaltèque taxés) et accès facilité aux marchés de la région (CA-4, DR-CAFTA). La mission a inclus : choix d’un secteur porteur (IT nearshore, immobilier touristique, services aux expatriés), vérification du nom et rédaction des statuts en espagnol, dépôt du capital en banque locale, enregistrement au Registro Mercantil, obtention du NIT et inscription TVA (IVA 12%), mise en relation avec un réseau local (avocat, comptable, domiciliation ~2500 €/an) et choix de la gouvernance (gérant français ou local).

Ce type d’accompagnement permet de profiter des coûts opérationnels faibles et d’intégrer la société guatémaltèque dans une stratégie patrimoniale internationale maîtrisée (conformité fiscale France–Guatemala, gestion du risque pays et linguistique).

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A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Expert en gestion de patrimoine internationale depuis plus de 20 ans, j’accompagne mes clients dans la diversification stratégique de leur patrimoine à l’étranger, un impératif face à l’instabilité géopolitique et fiscale mondiale. Au-delà de la recherche de revenus et d’optimisation fiscale, ma mission est d’apporter des solutions concrètes, sécurisées et personnalisées. Je conseille également sur la création de sociétés à l’étranger pour renforcer l’activité professionnelle et réduire la fiscalité globale. L’expatriation, souvent liée à ces enjeux patrimoniaux et entrepreneuriaux, fait partie intégrante de mon accompagnement sur mesure.

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