Comment lever des fonds pour votre entreprise au Guatemala

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

Lancer ou faire grandir une entreprise au Guatemala n’est plus réservé à une élite connectée à l’étranger. Entre microfinance rurale, business angels, capital-risque, crowdfunding et programmes publics ou internationaux, les options se multiplient. Mais l’écosystème reste fragmenté, les investisseurs sont plus exigeants, et le cadre légal est parfois flou, notamment pour les modèles les plus innovants comme le crowdfunding.

Bon à savoir :

Cet article détaille les leviers de financement disponibles pour tous types d’entreprises au Guatemala, des petites activités familiales aux startups tech en phase Série A. Il s’appuie sur des données récentes d’organismes régionaux, présente des exemples d’investisseurs actifs, et explique le fonctionnement des incubateurs, accélérateurs et réseaux de microfinance locaux.

Sommaire de l'article masquer

Comprendre le terrain de jeu : l’écosystème entrepreneurial guatémaltèque

Le Guatemala est souvent décrit comme le « nouveau hub d’innovation » de l’Amérique centrale. Le pays compte environ 17,6 millions d’habitants et affiche un taux d’activité entrepreneuriale précoce très élevé : selon des études type Global Entrepreneurship Monitor, plus d’un quart de la population adulte se lance dans un projet entrepreneurial, et près de 80 % des Guatémaltèques déclarent vouloir entreprendre.

75

Pourcentage de la population vivant sous le seuil officiel de pauvreté dans le pays.

Paradoxalement, ces défis créent un vivier d’opportunités pour les entrepreneurs qui cherchent à traiter de vrais problèmes : accès à l’énergie, inclusion financière, santé, logistique, agriculture durable, eau potable, etc. Des entreprises guatémaltèques emblématiques comme Kingo Energy (énergie solaire hors réseau), Hugo App (livraison et logistique) ou Ecofiltro (eau potable) illustrent cette approche.

Le pays est classé 102e au niveau mondial pour son écosystème startup. Les secteurs jugés les plus prometteurs sont le logiciel et la donnée, la fintech et le marketing & sales. Face à cela, les investisseurs recherchent surtout des modèles B2B, scalables, exposés à ces verticales, tout en restant attentifs à l’impact social et environnemental.

Panorama des grandes options de financement au Guatemala

Lever des fonds pour une entreprise au Guatemala signifie jongler avec plusieurs familles de financements : fonds propres (equity), dette (crédits bancaires ou alternatifs), quasi-fonds propres (revenue-based financing, obligations, etc.), subventions et prix de concours, et financement participatif.

Un résumé utile pour se repérer : cette méthode permet de synthétiser l’information essentielle et de faciliter la compréhension des concepts clés.

Type de financementStade viséTicket typique (région LAC)Contrepartie principale
Microcrédit / microfinanceMicro-entreprises, commerce localDe quelques centaines à quelques milliers $Remboursement + intérêts
Prêt bancaire / crédit PMEPME établiesDe quelques milliers à plusieurs centaines de milliers $Remboursement + garanties
Business angelsPré-amorçage / amorçageDe 10 000 à 200 000 $Equity ou dette convertible
Capital-risque (VC)Amorçage à Série BDe 500 000 $ à plusieurs millions $Equity
Accélérateurs / incubateursIdéation à croissance5 000 à 200 000 $ pour certains programmesEquity (5–10 %) ou non-dilutif
Crowdfunding (hors prêt P2P)Tout stade, selon projetTrès variable (de quelques milliers à 100k$+)Récompenses, equity ou dons
Subventions / aides publiquesEmploi, innovation, inclusionVariable, souvent < 200 000 $Sans remboursement (mais reporting)
Financement alternatif (RBF, etc.)Startups avec revenus récurrentsJusqu’à ~65 % du revenu annuel récurrent (exemple régional)Part du chiffre d’affaires

Dans la pratique, la plupart des entrepreneurs guatémaltèques combinent plusieurs sources : épargne personnelle (bootstrapping), aides familiales, microcrédit, puis accompagnement en incubateur, et enfin recherche de business angels ou de VCs régionaux.

Microfinance et crédit pour micro-entreprises : le premier échelon

Pour de très nombreuses familles guatémaltèques, lever des fonds commence par un prêt de quelques centaines ou milliers de dollars, souvent obtenu via une institution de microfinance plutôt qu’une banque classique. Le pays est l’un des plus structurés d’Amérique centrale en la matière.

Les grands acteurs de la microfinance

Plusieurs institutions se distinguent par leur envergure et leur impact :

InstitutionClients / bénéficiairesPart de femmesRéseau / branchesParticularités majeures
Fundación Génesis Empresarial> 401 00072 %156 agencesLeader régional, forte présence rurale
FUNDAP – Programme de microcrédit12 946 (en 2021)Forte présence féminine (village banks)29 989 km² couverts4 lignes de crédit (micro, agro, infra, banques communautaires)
FINCA Guatemala> 430 000 clients servis depuis l’origineMajoritairement femmes27 agencesPartie du réseau FINCA Impact Finance
FAPE> 2 000 familles~50 % indigènesPlusieurs agencesForte dimension chrétienne et accompagnement spirituel

À ces acteurs s’ajoutent des ONG et associations comme ADICLA, ADIGUA, ADISA, FIACG, MUDE, etc., qui opèrent des programmes ciblant des territoires ou publics spécifiques.

Un exemple concret illustre ce type de financement : en zone rurale, une femme nommée Etelvina a obtenu un microcrédit via l’Église épiscopale et Episcopal Relief & Development. Elle a utilisé une partie du prêt pour démarrer un commerce de tortillas, l’autre pour acheter des semences pour le potager de son mari. En vendant tortillas et légumes au marché, le couple améliore sa vie quotidienne et vise à financer les études de leurs jumeaux. Cette trajectoire – petit prêt, activité complémentaire, amélioration progressive des conditions de vie – est typique de la première marche de financement au Guatemala.

Partenariats internationaux : une profondeur de capital croissante

Les grandes institutions de microfinance guatémaltèques ne fonctionnent pas en vase clos. Elles mobilisent des lignes de crédit et des garanties auprès de bailleurs de développement internationaux.

Exemple :

Proparco, la branche secteur privé de l’Agence Française de Développement, a octroyé un prêt de 20 millions de dollars (en équivalent local) à Fundación Génesis Empresarial au Guatemala. Cette première opération de Proparco dans la microfinance en Amérique centrale et premier financement en quetzal pour le groupe AFD vise à maintenir près de 30 000 emplois, financer plus de 18 000 microcrédits et soutenir plus de 9 000 micro, petites et moyennes entreprises. L’objectif est aligné sur les ODD 1 (pas de pauvreté), 8 (croissance et emploi décents) et 10 (réduction des inégalités).

De son côté, la banque de développement européenne BIO a également prêté 20 millions de dollars à Génesis, confortant la capacité de l’institution à refinancer et étendre son portefeuille.

90.3

Montant, en millions de dollars, décaissés par la BCIE via des intermédiaires financiers guatémaltèques entre 2021 et mi-2024 pour soutenir les MPME affectées par la COVID-19.

Ces flux ne tombent pas directement dans les caisses des petites entreprises, mais se traduisent par davantage de lignes de crédit disponibles dans les institutions locales, souvent avec des conditions mieux adaptées.

Pourquoi la microfinance reste centrale

Malgré le développement de la fintech et des solutions innovantes, l’accès au crédit bancaire traditionnel reste difficile pour les MPME guatémaltèques. Faible formalisation, absence de garanties immobilières, historique de crédit incomplet, coûts de transaction élevés et réglementation stricte rendent l’offre bancaire peu accessible aux plus petits acteurs.

La microfinance comble une partie de cette lacune en misant sur la proximité (groupes solidaires, églises, coopératives) et la responsabilité mutuelle. Dans une enquête de 2003, des institutions de microfinance guatémaltèques affichaient des taux d’intérêt moyens autour de 30 %, parfois jusqu’à 36 %. Ces taux peuvent paraître élevés mais reflètent la petite taille des prêts, les coûts opérationnels en zones rurales et le risque perçu.

Pour un entrepreneur, la microfinance peut donc constituer un premier pas structurant, à condition de bien évaluer sa capacité de remboursement et de profiter de l’accompagnement non financier proposé (formation, assistance technique, éducation financière).

Banques, garanties et systèmes régionaux : la dette pour PME

Au-delà du microcrédit, les PME plus structurées peuvent chercher à obtenir des prêts bancaires classiques. Là encore, les contraintes de garanties sont lourdes, mais plusieurs initiatives régionales tentent de fluidifier l’accès au crédit.

Bon à savoir :

Un projet pour l’Amérique centrale, incluant le Guatemala, propose la création d’un Fonds de contre-garantie. Ce système vise à partager les risques entre les institutions de garantie nationales, les banques et les bailleurs internationaux, afin d’élargir l’accès des PME à des crédits à coût raisonnable. Des modèles similaires existent déjà dans d’autres pays d’Amérique latine, comme le Pérou (FOGAPI), la Colombie (FNG), le Chili (FOGAPE) et le Mexique (NAFIN, FEGA).

L’enjeu est d’autant plus fort que le déficit de financement des MPME en Amérique latine et Caraïbes est massif : la demande totale est estimée à 2,15 billions de dollars, pour une offre d’environ 347 milliards, soit un gap de 1,8 billion de dollars, équivalant à plus de 40 % du PIB régional. Dans cette configuration, formaliser son entreprise, tenir une comptabilité claire et préparer correctement ses demandes de crédit est stratégique pour se positionner favorablement face aux banques.

Capital-risque, business angels et fonds d’impact : viser la croissance

Pour les startups et entreprises innovantes du Guatemala, l’accès au capital-risque (VC) et aux business angels est devenu un sujet central. Le pays est encore loin des volumes observés au Brésil ou au Mexique, mais la tendance régionale est claire.

Tendances régionales du capital-risque

En Amérique latine, le marché VC a évolué par cycles. Après un pic historique en 2021, les montants ont reculé, mais un rapport Endeavor–Glisco indique qu’en 2024, 2,85 milliards de dollars ont été levés dans la région, soit +26 % par rapport à 2023. Cette somme est toutefois très concentrée : 66 % des capitaux vont à des tours de croissance et late stage, alors que les tickets moyens sont passés de 5,1 à 6,6 millions de dollars. Plus de 60 % des capitaux se dirigent vers l’IA et la fintech.

En Amérique centrale, l’année 2022 a été la meilleure des cinq dernières années, avec 83 millions de dollars investis sur 39 tours. Au Guatemala, le nombre de tours est passé de 40 à 54 en 2024, mais le volume total est retombé à environ 104 millions de dollars, signe d’une multiplication de petits tickets plutôt qu’un emballement spectaculaire.

Astuce :

Pour un fondateur guatémaltèque, il est essentiel de comprendre que des capitaux existent, y compris pour des montants significatifs. Cependant, les investisseurs sont devenus plus sélectifs. Pour les attirer, il est indispensable de démontrer une réelle traction commerciale, de présenter un modèle économique réaliste et de garantir une bonne gouvernance au sein de l’entreprise.

Qui investit effectivement au Guatemala ?

Plusieurs classements recensent les investisseurs les plus actifs dans les startups guatémaltèques, en se basant sur le nombre d’opérations réalisées. Parmi les 25 principaux acteurs, on trouve :

InvestisseurNombre d’investissements au GuatemalaProfil synthétique
PeopleFund6Holding privé, seed à Série B, Internet, énergie, transport
FMO2Banque de développement néerlandaise
Draper University Ventures2VC lié à l’écosystème Draper
Opes Impact Fund2Fonds d’impact pour entreprises sociales
Cacao Capital2Fonds local basé à Guatemala Ciudad
E101VC focalisé sur l’énergie solaire et renouvelable
NXTP Ventures1VC B2B LatAm, tickets de 500 000 à 5 M $
Wayra1Hub d’innovation ouvert de Telefónica
Kibo Ventures1Fonds madrilène early stage (320 M $ sous gestion)
SOSV1VC deep tech global (HAX, IndieBio)
Oikocredit, Acumen, Proparco, StillMark, Hivemind Capital Partners, etc.1 chacunActeurs d’impact ou crypto, souvent via dette ou equity

Certains de ces investisseurs se concentrent sur des secteurs très spécifiques :

Lightning Ventures et Ten31 soutiennent des startups Bitcoin et Lightning Network, avec des tickets de 50 000 à 200 000 $ à des stades pré‑seed.

– E10 finance des solutions d’énergie propre et d’efficacité énergétique, typiquement autour de la Série A.

– Opes Impact Fund vise des entreprises sociales en agriculture, communautés et services.

– Oikocredit et Acumen se positionnent sur les services financiers inclusifs et les entreprises à fort impact social.

Des individus jouent aussi un rôle de « super angels » ou d’architectes de fonds : Matias de Tezanos (serial entrepreneur lié à Getaround), Fernando Pontaza (co‑fondateur d’Invariantes Fund), ou encore Tom Chi.

Attention :

Des fonds régionaux comme Invariantes Fund (Guatemala Ciudad), Pomona Impact, SEAF Guatemala, Sierra Capital et Alterna Catalyzer Fund ancrent davantage de capital dans le pays, souvent avec une forte sensibilité impact.

Se repérer et contacter les investisseurs

Trouver ces investisseurs n’est pas trivial pour un fondateur en début de parcours. Des plateformes comme OpenVC peuvent néanmoins simplifier la recherche : cette base de données gratuite recense plus de 20 000 investisseurs vérifiés (VC, anges, family offices, accélérateurs). Elle permet de filtrer par pays – y compris le Guatemala –, secteur, taille de ticket et stade d’investissement, puis de gérer une liste cible, envoyer des pitch decks et suivre l’engagement (vues, réponses).

Des startups passées par OpenVC ont levé plus d’un milliard de dollars auprès de grands noms comme Y Combinator, Sequoia, Google Ventures ou M12. Même si la plupart ne sont pas guatémaltèques, l’outil donne un bon panorama de qui finance quoi en Amérique latine.

Pour augmenter ses chances, il est recommandé de privilégier les « warm introductions » – introductions chaleureuses réalisées par des mentors, autres fondateurs ou accélérateurs – plutôt que des cold emails massifs. Le réseau compte énormément dans la région : comme le résume un acteur local, « contacts = contrats ».

Incubateurs, accélérateurs et hubs : des tremplins qui financent et structurent

Une particularité forte du Guatemala est la densité croissante d’incubateurs, d’accélérateurs et de hubs d’innovation qui fournissent non seulement du mentorat, mais parfois aussi des tickets d’amorçage.

Incubation versus accélération : deux logiques complémentaires

Les experts locaux – comme Herbert Mendoza (Bridge for Billions) ou Lucía Barreda (Prodetur) – distinguent clairement :

Bon à savoir :

L’incubation s’adresse aux projets très jeunes (6 à 42 mois), souvent au stade d’idée ou de prototype. Son but est d’entrer sur le marché, de formaliser l’entreprise et d’obtenir un premier financement, sur une durée de 3 à 6 mois. L’accélération concerne des entreprises plus établies (MPME de plus de 42 mois, avec chiffre d’affaires et emplois). Elle vise la croissance, la levée de fonds et la structuration, via des programmes d’au moins 6 mois, souvent liés à des fonds d’investissement.

Beaucoup de programmes sont gratuits pour les entrepreneurs, car financés par des agences de coopération, des fondations ou des universités. Certains accélérateurs prennent en revanche une petite participation (5–10 % du capital) en échange de leur investissement et de leurs ressources.

Les principales structures au Guatemala

Parmi les dispositifs actifs dans le pays, on peut citer : dispositifs actifs

StructureStade cibléSecteurApports principaux
Bridge for BillionsIdéationTous secteursProgramme structuré en ligne, mentorat individuel
Founders GroupIdéation / lancementTous secteursRecherche de cofondateurs, accompagnement initial
AlternaIdéation / lancementImpact socialAccompagnement, connexion à investisseurs, cas Ecofiltro
MultiverseIdéation / lancement / croissanceTous secteurs+150 entrepreneurs soutenus en 2024, réseau de +120 mentors, mise en relation avec investisseurs
Progreso XLancementProductivité, durabilité, systèmes constructifsProgrammes corporate, accès au groupe Progreso
Founder Institute GuatemalaLancementTous secteursProgramme global FI Core, accès au réseau FI Venture Network
Techstars WeXchangeLancementTech, femmesAccélération régionale, accès au réseau VC de Techstars
Campus Tecnológico (TEC)Pré‑incubation / incubation / accélérationTIC, high‑techParc technologique, cowork, labs, appui à la levée de fonds
Centre d’innovation BiIdéation à expansionMulti-secteursCoworking, makerspaces, « Seed Capital » et produits d’accélération

Campus Tecnológico (TEC), situé en zone 4 de Guatemala Ciudad, illustre bien ce rôle d’« usine à startups » : plus de 100 entreprises high‑tech y sont installées (logiciel, télécom, audiovisuel, BPO). L’incubateur propose du soutien à la commercialisation, des ateliers, du conseil juridique et RH, des connexions locales et internationales, et de l’appui à la levée de fonds.

Le Centre d’innovation Bi

Un espace complet combinant lieux de travail, laboratoires spécialisés et accès à des produits financiers adaptés aux différentes phases de développement des projets.

Espaces et Laboratoires

Offre des espaces de travail collaboratifs ainsi que des laboratoires spécialisés (alimentaire, couture et prototypage) pour développer vos projets.

Financement d’Amorçage

Accès à du capital-amorçage spécifiquement conçu pour soutenir les jeunes entreprises en phase de démarrage.

Financement d’Accélération

Propose un financement d’accélération pour les projets ayant déjà fait leurs preuves et entrant en phase d’expansion.

Tarifs Accessibles

Des tarifs exprimés en quetzales, étudiés pour rester abordables pour les équipes en démarrage.

Impact concret : des success stories et des milliers de connexions

Des startups comme Programa Valentina (plateforme de talents), Osigu (fintech pour les assurances santé), Hugo App, Kingo Energy ou Ecofiltro ont émergé ou se sont renforcées grâce à ces programmes.

Multiverse, par exemple, revendique plus de 3 700 candidatures reçues, plus de 560 clients accompagnés et 14 000 « collisions » (connexions) facilitant partenariats, recrutements ou investissements. Son réseau de plus de 120 mentors et ses nombreuses émissions radio ont touché plus de 700 000 personnes. Ce type de densité relationnelle est critique pour aboutir à des introductions vers des fonds comme PeopleFund, Invariantes, Cacao Capital ou NXTP.

Pour un entrepreneur, rejoindre un incubateur ou un accélérateur n’est donc pas seulement une question de méthodologie ou de formation : c’est une porte d’entrée vers des investisseurs qui, autrement, resteraient difficiles à approcher.

Réseaux d’anges, associations et capital-risque régional

Au-delà des structures visibles, une bonne partie du financement passe par des réseaux d’anges et des associations d’investisseurs.

Anges investisseurs et réseaux

En Amérique latine, les business angels – parfois appelés « padrinos de inversión » – jouent un rôle clé en phase très amont. Une étude menée par Cuantico VC rapporte que les anges de la région ont réalisé 1 251 tours, pour un volume total d’environ 1,2 milliard de dollars. Le ticket moyen d’un angel était d’environ 843 000 $ en 2022, même si ce chiffre agrège des deals de tailles très diverses.

Au Guatemala, plusieurs réseaux structurent cette offre :

Réseaux d’investissement en Amérique latine

Présentation des principales plateformes et réseaux d’investisseurs et de capital-risque actifs en Amérique centrale, dans les Caraïbes et en Amérique latine.

CAFI

Réseau d’investisseurs providentiels (anges) centraméricains et latino‑américains.

CAPCA

Plateforme régionale de capital‑risque pour l’Amérique centrale et les Caraïbes, regroupant une trentaine de membres, dont des fonds d’investissement, des universités, des ONG et des fonds corporate.

Membres notables

Inclut des acteurs tels que 500 Latam, Pomona Impact, Kamay Ventures, Cacao Capital et Bahlam Capital.

CAPCA se donne pour mission de connecter investisseurs, entrepreneurs et autres acteurs via événements, rapports et activités. Son conseil d’administration rassemble des figures reconnues de l’écosystème guatémaltèque, ce qui en fait un interlocuteur stratégique pour tout fondateur cherchant à comprendre qui finance quoi dans la région.

Capital‑risque transfrontalier

Les startups guatémaltèques ne se financent pas uniquement auprès d’investisseurs locaux. Des fonds présents dans plusieurs pays d’Amérique latine – comme NXTP Ventures, Kibo Ventures, SOSV, Nordic Eye, Acumen LatAm Impact Ventures – ont déjà investi au Guatemala, souvent à partir de bureaux au Mexique, au Brésil, en Uruguay ou en Argentine.

130

Le portefeuille de NXTP compte plus de 130 startups, incluant 6 licornes et 32 exits.

Pour être éligible à ce type d’investisseur, une startup guatémaltèque doit souvent démontrer :

Un marché adressable au‑delà des seules frontières nationales (région centraméricaine, voire LatAm),

Un modèle B2B ou B2B2C avec revenus récurrents,

– Une équipe capable d’interagir en anglais ou en espagnol avec des interlocuteurs multiples,

– Une gouvernance respectant les standards régionaux (cap table claire, process de reporting, conformité de base).

Crowdfunding : une alternative intéressante, mais juridiquement délicate

Le financement participatif s’est imposé au niveau mondial comme un outil majeur pour financer projets créatifs, produits innovants, causes sociales ou entreprises en amorçage. Des plateformes comme Kickstarter, Indiegogo, GoFundMe, Ulule ou Idea.me ont fait émerger des milliers de campagnes, et l’industrie globale du crowdfunding dépasse les trente milliards de dollars.

Un cadre juridique guatémaltèque encore incomplet

Au Guatemala, le panorama juridique est plus complexe. Un projet de « Loi de renforcement de l’entrepreneuriat » (initiative 5241) avait initialement reconnu la « financiación colectiva » (micro‑mécénat) comme option de financement pour les entrepreneurs, en distinguant trois formes : dons, récompenses et equity. Mais dans la version finalement adoptée (Décret 20‑2018), toute référence au crowdfunding a été supprimée. La loi s’est contentée de créer un nouveau type de société (« Empresa de Emprendimiento »).

Conséquence : il n’existe pas aujourd’hui de loi spécifique encadrant le crowdfunding au Guatemala. Cela ne signifie pas que tout est interdit, mais que les projets doivent naviguer dans un environnement réglementaire conçu pour d’autres instruments :

Bon à savoir :

La collecte de fonds auprès du public pour des opérations de crédit est réservée aux entités supervisées par la Superintendencia de Bancos, interdisant de fait le prêt P2P pur pour les plateformes non bancaires. Les offres publiques de valeurs mobilières doivent être enregistrées en bourse. Une offre limitée à 35 investisseurs ou moins peut être considérée comme privée et exempte de certaines obligations. Des structures comme les sociétés, les fiducies (fideicomisos) ou les certificats fiduciaires/hypothécaires peuvent être utilisées pour des montages d’investissement collectif.

En pratique, toute initiative de crowdfunding guatémaltèque sérieuse doit être structurée avec des avocats maîtrisant les aspects corporate, financiers, fiscaux et prudentiels, afin de ne pas tomber dans l’intermédiation illégale.

Plateformes accessibles depuis le Guatemala

En dépit de ce flou, les entrepreneurs guatémaltèques utilisent plusieurs types de plateformes :

Plateformes de financement participatif

Un aperçu des différentes plateformes de crowdfunding disponibles, classées par portée et modèle.

Plateformes globales

Kickstarter (modèle « tout ou rien »), Indiegogo (financement flexible), GoFundMe (causes sociales et personnelles), Ulule (projets créatifs ou solidaires), GoGetFunding (projets personnels et d’urgence).

Plateformes régionales

Idea.me, très utilisée pour des projets créatifs en Amérique latine.

Plateformes locales à but non lucratif

Kapalaj, qui finance des projets de développement durable et l’amorçage d’entreprises sociales via dons en ligne et promotion sur les réseaux sociaux.

Pour maximiser les chances de succès d’une campagne, plusieurs bonnes pratiques sont recommandées : définir un objectif réaliste, produire une vidéo claire et engageante, proposer des contreparties pertinentes, communiquer régulièrement sur l’avancement, et adapter le discours au public guatémaltèque (langue, références culturelles, moyens de paiement locaux).

Attention toutefois à ne pas surestimer le crowdfunding : les autorités financières soulignent que ces instruments ne peuvent à eux seuls combler le gigantesque déficit de financement des MPME, et qu’une large part des entreprises continuent à se financer majoritairement sur fonds propres (autofinancement supérieur à 60 % dans de nombreux pays étudiés).

Aides, subventions et programmes internationaux

En parallèle du crédit et de l’equity, les entrepreneurs guatémaltèques peuvent mobiliser des subventions, en particulier sur des thèmes comme l’inclusion, l’entrepreneuriat féminin, la formation ou l’export.

Par exemple, le Département d’État américain finance des projets pour renforcer les Small Business Development Centers (SBDC) en Amérique centrale et les connecter avec les chambres de commerce américaines (AmChams) et des conseillers à l’export. Dans ce cadre, les petites entreprises guatémaltèques – en particulier celles portées par des migrants ou des populations vulnérables – peuvent bénéficier indirectement d’un meilleur accompagnement, d’un accès accru aux chaînes de valeur régionales et de formations ciblées.

150000

Budget alloué par l’Academy for Women Entrepreneurs pour structurer des cohortes et activités au Guatemala.

À côté de ces dispositifs, le ministère guatémaltèque de l’Économie (MINECO) pilote des programmes nationaux pour les MPME, tandis que des bailleurs comme l’Union européenne, KfW (Allemagne), TaiwanICDF ou la DFC américaine soutiennent des initiatives via la BCIE ou des institutions locales.

Pour les fondateurs, l’enjeu est d’apprendre à lire les appels à projets, à constituer des dossiers solides (objectifs, indicateurs, budget, reporting) et à articuler ces subventions avec d’autres sources de financement (elles n’ont pas vocation à couvrir 100 % des besoins, mais plutôt à dé-risquer ou catalyser des projets).

Structurer sa levée de fonds : culture, pitch et préparation

Quel que soit le canal – microfinance, VC, angels, subvention, crowdfunding –, la capacité à raconter son projet de manière claire, crédible et adaptée à son interlocuteur fait la différence.

Adapter son pitch au contexte guatémaltèque et international

Les entrepreneurs guatémaltèques naviguent souvent entre plusieurs cultures : locale, régionale (LatAm) et internationale (États-Unis, Europe, Asie). Les codes du pitch varient :

– Certains investisseurs privilégient les faits, les chiffres, la fiabilité opérationnelle (profil « germanique » ou institutionnel),

– D’autres valorisent davantage la relation, la confiance, la loyauté (profil plus asiatique ou latino‑américain),

– Tous attendent cependant une proposition de valeur claire, un marché identifié et une équipe capable de délivrer.

Un bon pitch pour un fonds régional ou un investisseur de développement inclura généralement : une présentation claire des objectifs du projet, une analyse du marché et des opportunités, un plan financier solide et une équipe compétente.

Attention :

La proposition doit intégrer : l’analyse du problème concret au Guatemala (corruption, services publics inefficaces, malnutrition, fragmentation agricole) ; la solution proposée et son avantage comparatif ; la taille du marché et la stratégie d’expansion au-delà du Guatemala ; le modèle économique et ses indicateurs (acquisition, marge, rétention) ; la traction démontrée (revenus, utilisateurs, partenariats) ; la composition, la diversité et l’ancrage local de l’équipe ; le montant du financement recherché et son allocation (produit, commercial, équipe, opérations).

Sur la forme, les investisseurs recommandent de garder une présentation de 10 à 15 slides pour un premier échange, avec une version plus détaillée à envoyer par email. Les slides doivent être visuelles, concises, sans jargon inutile. L’« ask » – combien vous levez et pour quoi faire – doit être explicite.

Tirer parti des réseaux et des événements locaux

Le Guatemala dispose aujourd’hui d’un calendrier dense d’événements orientés entrepreneuriat et innovation : Volcano Summit, Disrupt Fest, Training Day, Guatemala Innovation Forum, Innovate Summit, meetups Fintech ou Startup Grind, Creative Mornings, Fuckup Nights, etc.

Astuce :

Ces rencontres permettent de maintenir une communication fluide, de renforcer la cohésion d’équipe, de suivre l’avancement des projets et d’identifier rapidement les obstacles ou besoins.

D’agrandir son réseau de mentors, pairs et investisseurs,

De tester son pitch sur des publics variés,

D’identifier des programmes ou appels à projets adaptés,

De mieux comprendre les attentes des différents types de financeurs.

Des organisations comme Mosto, Emprende Guatemala, Swisscontact ou Seedstars jouent un rôle de « connecteurs », en organisant compétitions, bootcamps et ateliers de pitch. Participer activement à ces initiatives, donner de son temps pour d’autres projets, est souvent un bon moyen de devenir soi-même visible et légitime.

Stratégies concrètes pour augmenter ses chances de financement

En synthèse, plusieurs axes se dégagent pour un entrepreneur au Guatemala qui souhaite lever des fonds de manière réaliste.

Formaliser et professionnaliser très tôt Même si une large part des entreprises du pays évoluent dans l’informalité, prendre le temps de constituer une société (capital minimum de 200 quetzales pour une SA), d’ouvrir un compte bancaire, de s’enregistrer au fisc (SAT) et de tenir des états financiers de base renforce énormément la crédibilité auprès des banques, des bailleurs de développement et des VCs. Les structures de type Sociedad Anónima ou Sociedad de Responsabilidad Limitada sont bien connues des investisseurs régionaux.

Travailler sa gouvernance et sa cap table Les fonds internationaux attachent de l’importance à la transparence : procès‑verbaux d’assemblées, registres d’actionnaires, absence d’investisseurs « toxiques » au capital, règles de sortie claires, etc. Se faire accompagner par des conseillers juridiques locaux qui comprennent les attentes des VCs étrangers est un investissement rentable.

Construire une trajectoire de financement en étapes Au lieu de viser dès le départ un tour de quelques millions de dollars, il peut être plus efficace de séquencer le financement :

Exemple :

Le parcours de financement type pour une startup dans un écosystème émergent peut suivre quatre étapes clés. Premièrement, le bootstrapping, souvent complété par du microcrédit ou de la microfinance, permet de valider le produit et son adéquation au marché local sans dilution. Ensuite, l’entrée dans un programme d’incubation ou d’accélération, couplée à un premier tour d’amorçage (petits tickets d’anges) auprès d’investisseurs locaux ou de la diaspora, aide à structurer l’équipe, démontrer une première traction et formaliser la société. La troisième phase est un tour de table seed, avec des montants adaptés au stade de développement, mené par des fonds locaux ou régionaux comme Invariantes, Cacao Capital, Pomona, PeopleFund ou NXTP. Enfin, une fois la scalabilité du modèle prouvée et une présence régionale amorcée, la startup peut lever une Série A auprès de fonds de capital-risque (VCs) régionaux ou globaux pour accélérer sa croissance.

S’aligner sur les thèses d’investissement existantes Il existe une forte appétence pour certains types de projets : fintech d’inclusion financière, agritech, énergie renouvelable, climate tech, SaaS B2B, IA appliquée. Étudier les portefeuilles d’investisseurs actifs au Guatemala permet de comprendre quels secteurs, modèles et métriques les intéressent. Un projet d’énergie solaire a davantage de chances auprès d’acteurs comme E10, Kingo ou Opes Impact qu’auprès d’un fonds purement SaaS.

Bon à savoir :

Dans un contexte de pauvreté et d’inégalités, les bailleurs de fonds (Proparco, BIO, Acumen, etc.) privilégient les projets alliant viabilité économique et impact social/environnemental. Il est crucial de démontrer précisément comment votre entreprise contribue à des Objectifs de Développement Durable (ODD), tels que l’emploi féminin, la réduction de la pauvreté rurale, l’accès aux ressources ou la résilience climatique. Cette preuve d’impact peut être un facteur décisif dans l’obtention d’un financement, à revenus équivalents.

Explorer les financements alternatifs Le contexte post‑2021, avec un recul des montants de VC en Amérique latine, pousse les fondateurs à être créatifs. Des modèles de revenue‑based financing (RBF), où l’entreprise reverse un pourcentage de son chiffre d’affaires au financeur jusqu’à remboursement, se développent dans la région. Ils sont particulièrement adaptés aux SaaS ou entreprises à revenus récurrents. De même, le factoring, le leasing ou les lignes de crédit basées sur les factures clients peuvent compléter ou remplacer un tour de VC trop dilutif.

Ne pas négliger l’autofinancement Les données internationales montrent que l’autofinancement représente souvent plus de 60 % du financement des entreprises dans les économies en transition. Au Guatemala, où seules une fraction des PME recherchent activement des financements externes, travailler à augmenter progressivement sa rentabilité, optimiser son fonds de roulement et réinvestir les bénéfices reste une stratégie robuste, même si elle est moins « sexy » qu’une levée de fonds annoncée dans les médias.

Conclusion : lever des fonds au Guatemala, une affaire de stratégie et d’ancrage local

Lever des fonds pour une entreprise au Guatemala, c’est composer avec un environnement paradoxal : d’un côté, une forte activité entrepreneuriale, une effervescence d’incubateurs, d’accélérateurs et d’ONG, l’arrivée de VCs régionaux, une microfinance puissante et des bailleurs de développement mobilisés ; de l’autre, un cadre légal encore parcellaire pour certains instruments (crowdfunding), une difficulté persistante d’accès au crédit pour les MPME, et des investisseurs devenus plus prudents.

Dans ce paysage, les entrepreneurs qui réussissent à financer leur croissance sont ceux qui :

Bon à savoir :

Pour réussir à lever des fonds au Guatemala, les entrepreneurs doivent : maîtriser le cadre juridique et réglementaire local ; tirer parti des programmes de soutien existants ; élaborer une trajectoire de financement adaptée à leur croissance ; et construire un récit solide, chiffré et crédible qui démontre l’impact de leur solution sur un problème concret du pays.

Le Guatemala n’est peut‑être pas encore le nouvel eldorado du capital‑risque, mais pour les entrepreneurs capables de conjuguer ancrage local et ambition régionale, les opportunités de financement n’ont jamais été aussi nombreuses.

Pourquoi il est préférable de me contacter ? Voilà un exemple concret :

Un futur retraité de 62 ans, disposant de plus d’un million d’euros de patrimoine financier bien structuré en Europe, souhaite transférer sa résidence fiscale au Guatemala pour alléger sa pression fiscale et diversifier ses investissements tout en gardant un lien fort avec la France. Budget alloué : 10 000 € pour un accompagnement complet (conseil fiscal international, formalités de résidence, délocalisation et structuration patrimoniale), sans vente forcée d’actifs.

Après étude de plusieurs destinations (Portugal, Panama, Costa Rica, Guatemala), la stratégie retenue a consisté à cibler le Guatemala, combinant coût de vie nettement inférieur à la France, fiscalité personnelle plus douce pour les non-résidents français, nombreuses opportunités dans l’immobilier locatif touristique et accès à la zone latino‑américaine. La mission inclut : audit fiscal pré‑expatriation (exit tax, conventions de non‑double imposition), obtention de la résidence (visa de rentier, achat ou location longue durée), transfert de résidence bancaire, plan de rupture des liens fiscaux français (183 jours, centre d’intérêts économiques), mise en relation avec un réseau local (avocat, fiscaliste, agents immobiliers, accompagnement bilingue) et adaptation patrimoniale. Ce dispositif vise à réduire de plus de 50 % la fiscalité globale, tout en maîtrisant les risques de contrôle, de double imposition et d’adaptation culturelle.

Vous souhaitez créer une société à l'étranger : contactez-nous pour des offres sur mesure.

Décharge de responsabilité : Les informations fournies sur ce site web sont présentées à titre informatif uniquement et ne constituent en aucun cas des conseils financiers, juridiques ou professionnels. Nous vous encourageons à consulter des experts qualifiés avant de prendre des décisions d'investissement, immobilières ou d'expatriation. Bien que nous nous efforcions de maintenir des informations à jour et précises, nous ne garantissons pas l'exhaustivité, l'exactitude ou l'actualité des contenus proposés. L'investissement et l'expatriation comportant des risques, nous déclinons toute responsabilité pour les pertes ou dommages éventuels découlant de l'utilisation de ce site. Votre utilisation de ce site confirme votre acceptation de ces conditions et votre compréhension des risques associés.

RETROUVEZ-MOI RÉGULIÈREMENT DANS LA PRESSE

Découvrez mes dernières interventions dans la presse écrite, où j'aborde divers sujets.

A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Expert en gestion de patrimoine internationale depuis plus de 20 ans, j’accompagne mes clients dans la diversification stratégique de leur patrimoine à l’étranger, un impératif face à l’instabilité géopolitique et fiscale mondiale. Au-delà de la recherche de revenus et d’optimisation fiscale, ma mission est d’apporter des solutions concrètes, sécurisées et personnalisées. Je conseille également sur la création de sociétés à l’étranger pour renforcer l’activité professionnelle et réduire la fiscalité globale. L’expatriation, souvent liée à ces enjeux patrimoniaux et entrepreneuriaux, fait partie intégrante de mon accompagnement sur mesure.

Retrouvez-moi sur les réseaux sociaux :
  • LinkedIn
  • Twitter
  • YouTube
Nos guides :