Créer son Entreprise en Croatie : Guide Entrepreneurial

Publié le 3 novembre 2025 et rédigé par Cyril Jarnias

S’installer en Croatie pour démarrer sa propre entreprise est une aventure séduisante et pleine de promesses, mais elle nécessite une bonne préparation et une stratégie bien pensée. Connu pour ses paysages pittoresques et son riche patrimoine culturel, ce pays offre un cadre de vie attractif et un marché en pleine expansion pour les investisseurs.

Dans cet article, nous allons explorer les étapes essentielles pour lancer votre entreprise en Croatie, des démarches administratives à la découverte des opportunités commerciales spécifiques à la région. En comprenant les défis et les avantages de s’implanter dans ce pays, vous serez mieux équipé pour transformer votre rêve entrepreneurial en une réussite tangible.

Comprendre les structures juridiques en Croatie pour les entrepreneurs

Type de structure	Principales caractéristiques	Avantages	Inconvénients	Exigences légales et fiscales	Processus de création
Société à responsabilité limitée (d.o.o.)	– Capital minimum : 20 000 HRK (~2 700 €) – 1 ou plusieurs actionnaires – Responsabilité limitée des associés – Forme la plus courante pour PME	– Responsabilité limitée – Structure flexible – Procédure simple	– Capital à libérer – Formalisme modéré – Comptabilité obligatoire	– Statuts rédigés et signés devant notaire – Compte bancaire local – Inscription au registre du commerce – Numéro de TVA – Comptable local	– Rédaction des statuts – Dépôt du capital – Enregistrement au registre du commerce – Ouverture de compte bancaire – Immatriculation fiscale
Société par actions (d.d.)	– Capital minimum : 200 000 HRK (~27 000 €) – Actions cotées en bourse possible – Structure adaptée aux grandes entreprises	– Accès au financement par actions – Responsabilité limitée	– Procédure lourde – Capital élevé – Obligations de transparence	– Statuts notariés – Siège social obligatoire – Conseil d’administration – Publication et audit annuel des comptes	– Rédaction des statuts – Dépôt du capital – Enregistrement au registre du commerce – Formalités fiscales et administratives
Entreprise individuelle (obrt)	– Pas de capital minimum – Propriété exclusive – Responsabilité illimitée	– Création rapide – Coûts faibles – Simplicité de gestion	– Responsabilité sur patrimoine personnel – Capacité de croissance limitée	– Enregistrement administratif – Immatriculation TVA si nécessaire – Obligations comptables allégées	– Inscription auprès de l’administration locale – Ouverture de compte bancaire – Déclaration fiscale annuelle
Partenariats (j.t.d. / k.d.)	– Général (j.t.d.) : au moins 2 associés, responsabilité illimitée – Limité (k.d.) : commandités (illimité) et commanditaires (limité à l’apport)	– Facilité de création – Pas de capital requis – Structure souple	– Responsabilité illimitée pour certains associés – Risques financiers personnels	– Contrat de partenariat – Enregistrement au registre du commerce – Immatriculation fiscale	– Rédaction du contrat – Enregistrement auprès des autorités – Déclarations fiscales et sociales

Réglementation comptable et publication des comptes

D.o.o. et d.d. doivent tenir une comptabilité complète, préparer des états financiers annuels, les soumettre au registre du commerce et, pour les grandes structures, faire certifier les comptes par un commissaire aux comptes.

Entreprises individuelles et petits partenariats bénéficient d’exigences comptables simplifiées, mais doivent tout de même tenir une comptabilité régulière et déclarer leurs revenus.

Particularités pour les entrepreneurs étrangers

Les étrangers peuvent créer une entreprise en Croatie sans restriction de nationalité, à condition de ne pas avoir de litige fiscal ou judiciaire en Croatie.

Il est obligatoire de disposer d’un siège social local, d’un compte bancaire croate et d’un comptable local.

La création peut être réalisée via un représentant légal ou une procuration.

L’obtention d’un visa ou d’un permis de séjour est requise pour les expatriés souhaitant s’installer en Croatie.

Démarches administratives pour expatriés et entrepreneurs étrangers

• Préparation et légalisation des documents d’identité (passeport, preuve d’adresse)
• Rédaction et signature des statuts devant notaire
• Ouverture d’un compte bancaire local pour le dépôt du capital
• Immatriculation au registre du commerce croate
• Inscription à la TVA et à la sécurité sociale si nécessaire
• Demande de permis de séjour/travail pour les non-résidents souhaitant diriger l’entreprise sur place

Ressources locales utiles

• Chambres de commerce croates : accompagnement administratif, conseils juridiques, mise en réseau, informations sectorielles.
• Agences de développement local : soutien à l’implantation et à la recherche de partenaires.
• Experts-comptables et avocats spécialisés : prise en charge des formalités et des obligations fiscales.

Les étapes administratives essentielles pour créer votre entreprise en Croatie

Structure juridique	Capital minimum	Responsabilité	Caractéristiques principales
Société à responsabilité limitée (d.o.o.)	2 500 à 20 000 EUR	Limitée au capital	Structure la plus courante, adaptée aux petites et moyennes entreprises, souplesse de gestion, statuts personnalisables
Société anonyme (d.d.)	27 000 EUR	Limitée au capital	Structure adaptée aux grandes entreprises, formalités plus complexes
Entreprise individuelle	Aucun	Illimitée	Formalités légères, responsabilité personnelle, non transmissible
Société en nom collectif (j.t.d.) / société en commandite (k.d.)	Aucun	Illimitée pour au moins un associé	Responsabilité solidaire ou partagée, peu utilisée par les expatriés

Étapes administratives essentielles pour créer une entreprise en Croatie :

1. Choix de la structure juridique
   • Analysez le modèle adapté à votre activité (d.o.o. pour la majorité des PME, autres formes pour des cas spécifiques).
2. Préparation des documents et critères requis
   • Statuts de la société rédigés et signés devant notaire.
   • Preuve d’identité (copie du passeport).
   • Certificat de non-condamnation pour les dirigeants.
   • Spécimen de signature.
   • Justificatif d’adresse du siège social en Croatie.
   • Dépôt du capital minimum sur un compte bancaire provisoire.
3. Enregistrement de l’entreprise
   • Dépôt du dossier auprès du tribunal de commerce (registre du commerce).
   • Obtention du certificat d’immatriculation et du cachet officiel de l’entreprise.
   • Délai moyen : 1 semaine pour l’enregistrement, 2 à 3 semaines pour l’ensemble du processus.
4. Obtention du numéro d’identification fiscal (OIB)
   • Démarches auprès de l’administration fiscale locale.
   • Obligatoire pour toute activité économique.
   • Inscription à la TVA si le chiffre d’affaires dépasse le seuil légal (environ 40 000 EUR/an) ou sur option.
5. Ouverture d’un compte bancaire professionnel
   • Présentation du certificat d’immatriculation, des statuts, et du numéro OIB.
   • Nécessaire pour déposer le capital social définitif et gérer les opérations courantes.
6. Enregistrement auprès des organismes sociaux
   • Inscription obligatoire des employés au système national d’assurance sociale (santé, retraite, chômage).
   • Déclaration auprès de l’agence croate de sécurité sociale dans les 8 jours suivant l’embauche.
7. Formalités complémentaires
   • Création d’un cachet d’entreprise (obligatoire en Croatie).
   • Désignation d’un comptable local.

Délais indicatifs pour chaque étape :

Étape	Délai moyen
Préparation des statuts et documents	3 à 5 jours
Passage chez le notaire	1 jour
Enregistrement au tribunal de commerce	5 à 7 jours
Obtention OIB et TVA	2 à 5 jours
Ouverture du compte bancaire	1 à 3 jours
Enregistrement des employés	1 à 2 jours

Conseils pratiques pour faciliter le processus :

• Préparez tous les documents traduits en croate par un traducteur assermenté.
• Faites appel à un notaire expérimenté et à un comptable local pour éviter les erreurs administratives.
• Privilégiez un siège social dans une grande ville pour accélérer certains traitements.

Assistance et accompagnement pour expatriés :

• Chambres de commerce franco-croates ou internationales.
• Services spécialisés de cabinets d’avocats et d’experts-comptables bilingues.
• Plateformes d’accompagnement à la création d’entreprise pour étrangers.

Variations régionales et sectorielles :

• Certaines administrations locales peuvent demander des documents complémentaires ou des délais variables.
• Secteurs réglementés (finance, santé, éducation) nécessitent des licences spécifiques.

Coûts administratifs courants :

Poste	Coût estimatif
Notaire	500 à 1 000 EUR
Capital social (d.o.o.)	2 500 à 20 000 EUR
Frais d’enregistrement	100 à 500 EUR
Cachet d’entreprise	20 à 50 EUR
Traductions assermentées	100 à 300 EUR
Honoraires comptable	100 à 300 EUR/mois

Astuces budgétaires :

• Optez pour le capital minimum légal pour une d.o.o. si l’activité ne requiert pas d’importants investissements de départ.
• Mutualisez certains frais (traductions, comptabilité) avec d’autres entrepreneurs.
• Comparez les offres bancaires pour limiter les frais de gestion de compte.

Particularités locales à connaître :

• La culture d’affaires croate valorise la formalité et le respect des procédures officielles.
• Les relations de confiance avec les partenaires locaux, notaires et comptables facilitent grandement les démarches.
• L’utilisation du cachet d’entreprise demeure une pratique administrative courante, même à l’ère numérique.

Pour les expatriés, s’entourer de professionnels locaux compétents et bien informés est la clé d’une création d’entreprise fluide et conforme aux attentes culturelles et administratives croates.

Considérations fiscales et financement pour les entrepreneurs expatriés en Croatie

Aspects fiscaux essentiels pour les entrepreneurs expatriés en Croatie

Type d’imposition	Taux standard	Taux réduit (petites entreprises)
Impôt sur les sociétés	18 %	10-12 % selon le CA annuel
Taxe sur la valeur ajoutée	25 %	Réductions possibles secteur ciblé
Impôt sur le revenu	20-36 %	Progressif, selon tranches

• Les entreprises non résidentes sont imposées uniquement sur les revenus de source croate.
• Les plus-values sont soumises au taux standard d’impôt sur les sociétés.
• Déductions possibles : créances douteuses, amortissements, dépenses de R&D, réinvestissement des bénéfices.

Obligations fiscales spécifiques aux non-résidents

• Obligation de déclaration des revenus de source croate.
• Les sociétés étrangères doivent respecter les mêmes taux d’imposition que les entreprises locales.
• Les non-résidents ne sont imposés que sur les revenus générés en Croatie.

Accords de double imposition

• La Croatie a signé des conventions de double imposition avec de nombreux pays européens et internationaux.
• Ces accords permettent d’éviter la double imposition sur les revenus transfrontaliers et d’obtenir des crédits d’impôt ou des exemptions selon les situations.
• Les entrepreneurs doivent vérifier la convention applicable entre la Croatie et leur pays de résidence fiscale.

Options de financement disponibles pour les entrepreneurs expatriés

Sources de financement locales :

• Banques croates proposant des crédits professionnels classiques et des lignes de financement pour PME.
• Programmes de subventions gouvernementales pour investissements majeurs, création d’emplois et projets innovants.
• Financements participatifs et business angels locaux.

Sources de financement internationales :

• Fonds européens (FEDER, Horizon Europe) accessibles pour projets innovants ou à forte valeur ajoutée.
• Prêts bancaires via filiales internationales ou banques étrangères présentes en Croatie.
• Partenariats avec investisseurs étrangers.

Collaborations avec banques locales :

• Ouverture de comptes professionnels, accès à des solutions de paiement adaptées.
• Accompagnement pour les expatriés par certains établissements spécialisés.
• Possibilité de négocier des conditions spécifiques pour les investissements étrangers.

Considérations légales liées à l’investissement étranger direct

• Les investissements étrangers sont généralement libres en Croatie, sous réserve de respecter la législation locale.
• Certaines activités stratégiques ou secteurs spécifiques peuvent nécessiter des autorisations particulières.
• Les investisseurs étrangers bénéficient souvent de régimes fiscaux avantageux, comme des exonérations ou réductions d’impôt sur les sociétés pour les nouveaux projets créant des emplois ou investissant dans des infrastructures.
• Respect des normes comptables et fiscales locales (IFRS, obligations de reporting).

Défis courants pour les entrepreneurs expatriés en matière de fiscalité et de financement en Croatie

• Complexité des procédures administratives et fiscales, notamment pour les non-résidents.
• Barrière linguistique et différences culturelles dans la relation bancaire et administrative.
• Accès limité à certains financements sans garanties locales ou historique de crédit croate.
• Risque de double imposition en l’absence de convention adaptée ou mauvaise gestion des déclarations internationales.
• Respect des obligations de déclaration et des délais fiscaux.

Conseils pratiques pour naviguer ces obstacles

• Consulter un conseiller fiscal spécialisé en fiscalité internationale et croate avant toute installation ou investissement.
• Vérifier systématiquement la convention de double imposition applicable pour optimiser la charge fiscale.
• Préparer un dossier complet pour les demandes de financement, incluant business plan, garanties et justificatifs d’investissement.
• S’informer sur les subventions et incitations gouvernementales disponibles et leurs critères d’éligibilité.
• Maintenir une veille régulière sur la législation fiscale croate et les changements réglementaires.

À retenir : Les entrepreneurs expatriés bénéficient d’un environnement fiscal compétitif en Croatie, mais doivent anticiper les obligations spécifiques liées à leur statut et optimiser leurs choix de financement en s’appuyant sur l’expertise locale et internationale.

Conseils culturels et ressources d’accompagnement pour réussir en tant qu’entrepreneur expatrié

Spécificités culturelles en affaires

• Relations interpersonnelles : En Croatie, la construction de relations personnelles solides est essentielle pour réussir en affaires. Il est courant que la confiance se développe lors de rencontres informelles, comme des pauses café ou des déjeuners, où les sujets personnels sont abordés. Les liens personnels sont souvent la base de collaborations professionnelles à long terme.
• Ponctualité et communication : La ponctualité est attendue lors des rendez-vous professionnels, bien qu’une certaine flexibilité soit tolérée en contexte moins formel. Le style de communication est direct mais courtois. Il est recommandé d’utiliser les titres professionnels et de soigner sa tenue vestimentaire. L’écoute active et le respect de la hiérarchie sont valorisés.
• Négociation et pratiques commerciales :
  • Les négociations se font à un rythme posé. Il est conseillé de ne pas précipiter les discussions et de privilégier la transparence.
  • Le respect des prix affichés est de mise, la négociation de prix étant moins courante que dans d’autres pays.
  • La gestion des conflits privilégie la discussion calme et la discrétion, les confrontations publiques étant mal perçues.
• Hospitalité et cadeaux : Accepter une invitation pour un café ou un repas est un excellent moyen de renforcer les relations. Les petits cadeaux symboliques sont appréciés, mais il faut éviter les présents trop onéreux.

Ressources disponibles pour les entrepreneurs expatriés

Type de ressource	Description	Exemples ou rôles clés
Chambres de commerce	Facilitent l’accès au réseau, à l’information et à des événements économiques	AmCham Croatia, CCFCI, Chambre allemande, italienne, autrichienne, Chambre nationale croate
Réseaux professionnels	Permettent de rencontrer des partenaires, investisseurs et mentors	LinkedIn, Facebook, clubs d’affaires, événements sectoriels
Incubateurs & accélérateurs	Offrent accompagnement, mentorat et espaces de travail	ZIP Zagreb, Impact Hub Zagreb, Algebra LAB
Programmes de mentorat	Aide personnalisée de professionnels expérimentés	Initiatives des chambres de commerce, programmes universitaires locaux

Success stories d’entrepreneurs expatriés en Croatie

• Un entrepreneur français dans la tech a partagé que la patience et l’intégration active dans la communauté locale, via des événements et associations, ont été déterminantes pour son succès. Il insiste sur l’importance de comprendre les attentes culturelles et de maintenir un suivi régulier avec ses partenaires croates.
• Une entrepreneure allemande dans le secteur du tourisme a réussi en adaptant son offre aux préférences locales et en participant à des foires et festivals pour renforcer sa visibilité et son réseau.

Leçons partagées :

• Investir dans la relation humaine, au-delà du simple cadre professionnel.
• Adapter ses offres et ses communications aux attentes locales, notamment en matière de prix et de modes de paiement.
• Maintenir une présence régulière sur place pour asseoir la confiance et saisir de nouvelles opportunités.

Conseils pratiques pour s’adapter et réussir

• Soignez votre première impression : présentation soignée, usage des titres, ponctualité.
• Participez activement à la vie économique locale : foires, conférences, événements sectoriels.
• Multipliez les points de contact : messages personnalisés, invitations à des rencontres informelles, suivi régulier.
• Utilisez les outils numériques locaux : LinkedIn pour le B2B, Facebook pour le réseautage local.
• Appuyez-vous sur les chambres de commerce et clubs d’affaires pour accéder à des ressources, à des contacts clés et à des opportunités de mentorat.
• Restez flexible : adaptez vos méthodes de paiement, vos délais et vos offres à la réalité du marché croate.
• Intégrez-vous culturellement : apprenez quelques mots de croate, intéressez-vous à la culture et à l’histoire du pays pour créer du lien.

Pour réussir en Croatie, privilégiez la construction de relations de confiance, la compréhension des attentes culturelles locales et l’appui sur les réseaux et ressources existantes.