Droit des étrangers à Bahreïn : actualités et tendances

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

Dans un contexte mondial en constante évolution, le droit des étrangers à Bahreïn est un domaine qui mérite une attention particulière, marqué par des changements législatifs récents et des développements complexes.

Bahreïn, cette nation insulaire dynamique du golfe Persique, aborde des questions cruciales liées à l’immigration et à la résidence, intégrant des politiques innovantes tout en répondant aux attentes internationales en matière de droits humains.

Les débats autour des droits des travailleurs étrangers et des nouvelles réformes concernant l’accès à la résidence et à la citoyenneté soulignent l’importance d’une analyse approfondie des tendances prévues pour 2025, offrant ainsi une vision éclairée sur la façon dont le pays aborde ces défis contemporains.

Dernières réformes en matière de droit des étrangers à Bahreïn

Réformes récentes de la législation sur le droit des étrangers à Bahreïn

  • Interdiction de conversion des visas de visite en permis de travail
    Le Parlement a approuvé un projet de loi interdisant la conversion des visas de visite en permis de travail. Cette réforme modifie la loi sur l’immigration et la résidence de 1965, ajoutant un article qui interdit explicitement cette pratique. L’objectif affiché est de donner la priorité aux nationaux bahreïniens sur le marché du travail, conformément à la stratégie de « Bahrainisation » visant à réduire la dépendance à la main-d’œuvre étrangère et à promouvoir l’emploi local.
  • Renforcement des quotas de Bahrainisation
    Un projet de loi en cours d’examen propose de limiter la proportion de travailleurs étrangers à 30 % dans les établissements du secteur privé. Les employeurs dépassant ce seuil risquent des amendes pouvant atteindre 20 % du salaire du travailleur étranger concerné. L’État vise l’embauche de 20 000 Bahreïniens et la formation de 10 000 autres d’ici fin 2024.
  • Augmentation des frais de visa
    Depuis le 20 décembre 2024, le coût de conversion d’un visa de visite en visa de travail est passé de 60 à 250 BHD (+400 %). Cette hausse s’applique aussi aux conversions pour regroupement familial. Les entreprises ne respectant pas les quotas de Bahrainisation doivent s’acquitter du double de ces frais.
  • Obligation d’assurance santé
    À partir de 2025, tous les employeurs du secteur privé doivent fournir une assurance santé obligatoire à leurs employés étrangers.
  • Visa touristique unique pour le CCG
    Bahreïn participera à l’introduction du visa touristique unique pour le Conseil de coopération du Golfe (CCG), facilitant la circulation régionale pour les touristes et les résidents d’affaires. Cette réforme, attendue pour 2024 ou 2025, simplifiera les démarches pour voyager dans les six pays membres.
MesureDescriptionObjectif principalImpact attendu
Interdiction conversion visa visite/emploiImpossibilité de transformer un visa de visite en permis de travailPriorité à l’emploi nationalRéduction de la flexibilité pour employeurs
Limitation travailleurs étrangersQuota de 30 % de travailleurs étrangers par entreprise privéeRenforcement de la BahrainisationSanctions financières pour dépassement
Augmentation frais de visaFrais conversion visa multipliés par plus de 4Dissuasion de la conversion abusiveHausse des coûts pour entreprises
Assurance santé obligatoireObligation de couverture santé pour tous les employés étrangersAmélioration des conditions de séjourSécurité sociale accrue pour travailleurs
Visa touristique unique CCGUnification des visas touristiques pour les six pays membres du CCGIntégration régionale, attractivitéSimplification des voyages dans le Golfe

Objectifs poursuivis par le gouvernement bahreïni

  • Renforcer les contrôles migratoires et limiter l’entrée de travailleurs étrangers par des voies détournées.
  • Favoriser l’emploi des nationaux par des quotas et des incitations.
  • Améliorer les conditions de vie et de travail des étrangers via l’assurance santé obligatoire.
  • Optimiser l’intégration régionale grâce à la facilitation du tourisme et des affaires dans le CCG.

Réactions des parties prenantes

Plusieurs députés et représentants de PME ont exprimé leur inquiétude quant à l’impact disproportionné de ces mesures sur les petites entreprises, soulignant le risque de pénaliser l’économie locale, majoritairement composée de PME.

Des comités parlementaires ont manifesté leur opposition à l’interdiction stricte de conversion des visas, jugeant la mesure trop rigide et susceptible de nuire à la flexibilité du marché du travail.

Les organisations de défense des droits humains et la communauté internationale surveillent de près l’évolution de ces réformes, notamment pour leurs implications sur les droits et la sécurité des travailleurs étrangers. Des ONG ont déjà souligné que le durcissement des conditions d’emploi peut exposer certains travailleurs à une précarité accrue.

« Le gouvernement doit veiller à ne pas fragiliser les PME, qui constituent l’épine dorsale de notre économie, en imposant des mesures trop strictes sur l’emploi des étrangers. »

Un parlementaire bahreïni

Statistiques et cas d’impact

En 2023, les travailleurs étrangers représentaient environ 77 % de la main-d’œuvre totale à Bahreïn. Une application stricte des quotas pourrait entraîner une diminution significative de ce chiffre, avec des conséquences sur certains secteurs clés (construction, services).

L’augmentation des frais de visa a déjà été ressentie par les entreprises, qui voient leurs coûts administratifs et de recrutement augmenter, ce qui pourrait freiner certaines embauches.

À noter : Les réformes sont encore en cours de discussion ou d’implémentation. Leur impact définitif dépendra des modalités d’application et des éventuelles mesures d’accompagnement pour les entreprises et les travailleurs.

Bon à savoir :

Les récentes réformes à Bahreïn incluent l’introduction de visas électroniques pour simplifier les procédures d’entrée et des ajustements sur les permis de travail visant à équilibrer la main-d’œuvre locale et étrangère, un mouvement salué par l’Organisation internationale du travail. Les autorités ont déclaré que ces mesures visent à renforcer la sécurité tout en attirant les talents internationaux, bien que des critiques subsistent, notamment de Human Rights Watch, quant aux impacts sur les droits des travailleurs migrants.

Tendances actuelles pour les expatriés à Bahreïn

Récentes évolutions des politiques d’immigration à Bahreïn (2024-2025)

  • En 2025, Bahreïn poursuit une politique de « bahreïnisation » renforcée, avec l’adoption ou l’étude de nouvelles lois visant à limiter la part d’expatriés dans la main-d’œuvre :
    • Projet de loi en cours d’examen pour imposer un plafond de 30 % de travailleurs étrangers dans les établissements privés commerciaux, avec des amendes pouvant aller jusqu’à 20 % du salaire du travailleur étranger en cas de non-respect.
    • Objectif gouvernemental d’employer 20 000 Bahreïnis dans le secteur privé et de former 10 000 citoyens d’ici fin 2024.
    • Nouvelle loi exigeant que 50 % de la main-d’œuvre dans les services étatisés privatisés soit composée de Bahreïnis.
    • Limitation prévue du nombre total de permis de travail délivrés aux étrangers par période donnée.
  • Depuis mars 2024, les contributions de fin de service pour les expatriés sont désormais collectées par l’Autorité générale de l’assurance sociale, ce qui vise à mieux garantir le paiement des indemnités de fin de contrat.
  • Extension de l’interdiction de travail en extérieur pendant les heures les plus chaudes de l’été, passant de 2 à 3 mois à partir de 2025, pour améliorer la protection des travailleurs migrants.

Secteurs attirant le plus d’expatriés

Secteur/IndustrieRaison de l’attractivitéExpatriés majoritaires
ConstructionDemande de main-d’œuvre non qualifiéeAsiatiques (Inde, Bangladesh)
Services (hôtellerie, restauration, nettoyage)Croissance du tourisme, urbanisationDivers, surtout asiatiques
SantéBesoin de compétences spécialiséesPhilippines, Inde
Technologies et financeDéveloppement économique, zones franchesOccidentaux, Arabes
Pétrole et gazTradition historique, salaires attractifsDivers (principalement région MENA et Asie)

Facteurs économiques et culturels influençant ces tendances

  • Croissance économique dans les secteurs non pétroliers et investissements dans les infrastructures.
  • Politiques de nationalisation de l’emploi pour réduire le chômage local.
  • Réseaux communautaires expatriés favorisant l’attraction continue de main-d’œuvre étrangère.
  • Ouverture culturelle relative mais volonté de préserver l’identité nationale.

Défis et opportunités pour les expatriés

Liste des principaux défis :

  • Stabilité de l’emploi menacée par les quotas et restrictions nouvelles.
  • Dépendance au système de kafala : visa lié à l’employeur, risque d’expulsion en cas de rupture de contrat.
  • Exclusion de certaines protections sociales (notamment pour les employés de maison).
  • Risques sanitaires : tests médicaux obligatoires, restriction pour les personnes séropositives.
  • Intégration sociale limitée en raison de barrières linguistiques et culturelles.

Liste des opportunités :

  • Accès à des salaires plus élevés que dans les pays d’origine pour de nombreux expatriés.
  • Expérience professionnelle internationale et perspectives de mobilité régionale.
  • Certaines améliorations récentes en matière de protection des droits (paiement des indemnités via l’assurance sociale).

Qualité de vie, intégration et accès aux services

  • Qualité de vie variable selon la catégorie professionnelle : élevée pour les cadres, plus difficile pour les travailleurs non qualifiés.
  • Intégration : relativement faible, la plupart des expatriés vivent dans des communautés séparées.
  • Accès aux services :
    • Santé : accès correct mais restrictions pour certaines pathologies (ex. VIH).
    • Éducation : écoles internationales coûteuses.
    • Logement : large offre, mais ségrégation résidentielle.

Perceptions locales et impact sur la société bahreïnie

  • Perceptions contrastées : reconnaissance de la contribution économique des expatriés, mais inquiétudes quant à la préservation de l’identité nationale et à la concurrence sur le marché du travail.
  • Impact sociétal :
    • Transformation démographique : population expatriée représentant plus de la moitié de la population totale.
    • Renforcement des politiques d’intégration et de nationalisation pour répondre aux préoccupations sociales.
    • Tensions parfois accrues lors de périodes économiques difficiles, mais coexistence généralement pacifique.

Résumé encadré des évolutions 2024-2025 :

– Renforcement des quotas d’expatriés et des exigences de nationalisation de l’emploi.

– Nouvelles protections partielles pour les travailleurs étrangers, mais maintien de la dépendance au système de kafala.

– Opportunités économiques persistantes dans la construction, les services et la santé.

– Défis accrus en matière de stabilité de l’emploi et d’intégration sociale.

– Perceptions locales oscillant entre pragmatisme économique et préservation de l’identité nationale.

Bon à savoir :

En 2025, de nouvelles lois faciliteront l’obtention de visas de travail dans les secteurs financier et technologique à Bahreïn, tandis que l’intégration culturelle reste un défi en raison de la barrière linguistique et des différences socioculturelles. Les expatriés bénéficient d’un environnement d’affaires dynamique, mais doivent s’adapter aux réglementations locales et à l’évolution des perceptions envers les étrangers dans la société bahreïnie.

Analyse des évolutions législatives récentes sur l’immigration

Depuis 2023, Bahreïn a poursuivi une série de réformes législatives visant à encadrer l’immigration et améliorer la régulation du travail des migrants, mais ces mesures suscitent un débat important quant à leur portée réelle et leurs conséquences.

Évolutions législatives récentes (2023-2025) :

  • Renforcement du système de protection salariale (Wage Protection System, WPS)
    Depuis 2022, le gouvernement impose aux employeurs de verser les salaires par virement bancaire pour tous les travailleurs du secteur privé. En mars 2024, la Social Insurance Organization a commencé à collecter directement auprès des employeurs les contributions pour indemnités de fin de service destinées aux travailleurs migrants, dans l’objectif d’éviter le non-paiement fréquent des indemnités lors de la rupture du contrat.
  • Modifications autour du permis flexible (« Flexi-Permit »)
    Le permis flexible permettait aux migrants irréguliers ou victimes d’abus salariaux d’obtenir un statut légal en payant des frais élevés pour s’auto-sponsoriser. Depuis 2019 déjà critiqué pour son coût croissant et son accès restreint (excluant notamment les travailleurs domestiques), ce dispositif fait désormais l’objet d’un examen gouvernemental avec plusieurs propositions visant à sa suppression sous pression des entreprises locales qui souhaitent garder le contrôle sur la mobilité des travailleurs.
  • Accès au fonds chômage
    Bahreïn reste pionnier dans la région en autorisant théoriquement l’accès au fonds chômage pour certains migrants licenciés. Cependant, en pratique cet accès demeure très limité : délais administratifs longs incompatibles avec les contraintes imposées aux migrants (nécessité de changer rapidement d’employeur), absence fréquente d’information claire sur leurs droits.
  • Extension réglementaire liée au climat professionnel
MesureDescriptionObjectif
Extension interdiction travail extérieur pendant étéProlongation par décret ministériel en mai 2024 ; couvre désormais trois mois (juin–août) contre deux auparavantRéduire risques liés à l’exposition extrême au soleil

Objectifs déclarés et implications :

  • Lutter contre le non-paiement des salaires
  • Améliorer la traçabilité et limiter les abus patronaux
  • Encourager le recrutement national via augmentation progressive des coûts liés à l’emploi étranger

Cependant, beaucoup restent exclus ou vulnérables :

  • Les travailleuses domestiques ne bénéficient pas pleinement ni du WPS ni du Flexi-Permit.
  • La dépendance légale envers le sponsor reste forte : perte automatique du visa si rupture avec l’employeur sans son consentement.
  • Les sanctions pénales restent lourdes en cas « d’irrégularité » administrative ou fuite (« absconding »).

Acteurs principaux impliqués :

Liste synthétique :

  • Gouvernement bahreïni (Ministère de l’Intérieur ; Labour Market Regulatory Authority ; Cabinet)
  • Organisation générale pour la sécurité sociale
  • Entreprises locales & groupes économiques influents
  • ONG locales/internationales telles que Human Rights Watch ou Migrants-Réfugiés Section

Tableau acteur / position :

ActeurPosition/Action principale
GouvernementRenforcement contrôle administratif ; protection salariale
EntreprisesOpposition Flexi-Permit ; souhait maintien kafala
ONG/Human Rights WatchCritique efficacité réformes & persistance abus
Travailleurs immigrésRevendication extension protections

Tendances globales politiques migratoires :

Bahreïn affiche une volonté affichée « de modernisation » tout en maintenant un cadre restrictif inspiré par ses partenaires GCC. Les dispositifs innovants comme le Flexi-Permit sont limités voire remis en cause sous pression interne alors que certains droits sociaux progressent timidement sous contrainte internationale.

Réactions publiques & débats :

Les experts dénoncent souvent une façade progressiste masquant peu d’améliorations concrètes : obstacles administratifs persistants, exclusion systémique dans certains secteurs clés comme le travail domestique féminin. La société civile s’exprime surtout via réseaux sociaux où circulent récits documentant retards salariaux et expulsions arbitraires malgré discours officiels favorables à une meilleure intégration économique.

Débats actuels :

  • Utilité réelle versus effet cosmétique réforme Flexi-Permit
  • Accès effectif aux allocations chômage versus obstacles pratiques
  • Absence réforme profonde kafala perçue comme obstacle structurel

⧉ Évaluation critique impacts potentiels

À court terme :

  • Probable amélioration traçabilité paiements grâce WPS mais efficacité dépendra mise en œuvre rigoureuse.
  • Incertitude majeure concernant avenir permis flexible accentuant précarisation statutaire si supprimé sans alternative.

À long terme :

  • Risque persistant marginalisation socio-économique communauté immigrée faute inclusion pleine protections sociales,
  • Maintien attractivité limitée vis-à-vis talents internationaux qualifiés,
  • Potentiel frein développement durable lié faible sécurisation juridique main-d’œuvre étrangère essentielle économiquement mais vulnérabilisée structurellement.

Bon à savoir :

Les récentes réformes législatives à Bahreïn visent à renforcer l’intégration des immigrés en assouplissant les conditions de résidence, avec une supervision accrue du ministère de l’Intérieur et un soutien croissant des ONG; cependant, les débats sur l’impact socio-économique de ces mesures restent vifs.

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A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Cyril Jarnias est un expert indépendant en gestion de patrimoine internationale avec plus de 20 ans d'expérience. Expatrié, il se consacre à aider les particuliers et les chefs d'entreprise à construire, protéger et transmettre leur patrimoine en toute sérénité.

Sur son site cyriljarnias.com, il développe son expertise sur l’immobilier international, la création de société à l’étranger et l’expatriation.

Grâce à son expertise, il offre des conseils avisés pour optimiser la gestion patrimoniale de ses clients. Cyril Jarnias est également reconnu pour ses interventions dans de nombreux médias prestigieux tels que BFM Business, les Français de l’étranger, Le Figaro, Les Echos ou encore Mieux vivre votre argent, où il partage ses connaissances et son savoir-faire en matière de gestion de patrimoine.

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