Fiscalité des Non-Résidents en Inde : Obligations Déclaratives

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

Dans un monde en constante mondialisation, de nombreux individus et entreprises trouvent des opportunités en dehors de leurs pays d’origine, ce qui amène à des questionnements cruciaux sur la fiscalité des non-résidents en Inde.

Reconnu pour ses opportunités diversifiées, ce pays impose aux non-résidents des règles fiscales particulières, nécessitant une compréhension fine des obligations déclaratives pour éviter les erreurs coûteuses.

Ce système fiscal unique peut paraître complexe, mais il est essentiel pour gérer efficacement ses affaires financières et s’assurer de respecter les lois tout en optimisant ses charges fiscales.

À travers cet article, vous découvrirez les subtilités des obligations et comment naviguer dans l’univers fiscal indien, offrant une vue d’ensemble indispensable pour quiconque cherchant à s’établir en Inde sans les complications associées à une méconnaissance des règlements locaux.

Fiscalité des non-résidents : cadre général en Inde

Cadre fiscal applicable aux non-résidents en Inde

Un non-résident en Inde est imposé uniquement sur ses revenus de source indienne, selon des règles, taux et conventions spécifiques.

Critères de résidence fiscale

Un individu est considéré comme non-résident s’il ne séjourne pas en Inde :

  • 182 jours ou plus durant l’année fiscale en cours, ou
  • 60 jours ou plus durant l’année fiscale en cours et 365 jours ou plus durant les 4 années précédentes.

Pour les citoyens indiens ou personnes d’origine indienne visitant l’Inde, la condition des 60 jours est portée à 182 jours.

Statut fiscalCritère de présence en Inde
Non-résident (NRI)Ne satisfait aucun des critères ci-dessus
RésidentSatisfait au moins un des critères ci-dessus

Principes généraux de l’imposition des non-résidents

Seuls les revenus de source indienne sont imposables pour les non-résidents.

Les principaux types de revenus concernés sont :

  • Revenus d’emploi pour un travail effectué en Inde
  • Revenus locatifs de biens situés en Inde
  • Intérêts, dividendes, redevances et honoraires de source indienne
  • Plus-values sur la cession d’actifs situés en Inde

Taux d’imposition applicables

Tranche de revenu (INR)Taux d’imposition pour non-résidents
Jusqu’à 2 50 0000 %
2 50 001 à 5 00 0005 %
5 00 001 à 10 00 00020 %
Au-dessus de 10 00 00030 %

Ces taux s’appliquent en général, sans les déductions ou abattements spécifiques réservés aux résidents.

Certains revenus (intérêts, dividendes, redevances) sont soumis à des taux spécifiques à la source, souvent entre 10 % et 20 % selon la nature du revenu et les conventions fiscales.

Catégories de revenus imposables

  • Revenus d’emploi : imposés si l’activité est exercée en Inde.
  • Intérêts : imposés à la source, sauf exonération conventionnelle.
  • Dividendes : imposés à la source, avec des taux parfois réduits par convention.
  • Plus-values : imposées sur les actifs situés en Inde, avec distinction entre court terme et long terme.

Conventions fiscales internationales

L’Inde a signé de nombreuses conventions de non-double imposition (CDI).

Ces conventions permettent :

  • D’éviter la double imposition
  • De réduire les taux de retenue à la source pour certains revenus (dividendes, intérêts, redevances)
  • D’accorder un crédit d’impôt dans le pays de résidence du non-résident

Il faut se référer à chaque convention pour déterminer les taux applicables et les modalités de crédit d’impôt.

Modifications récentes

  • Les seuils et critères de résidence ont été précisés pour éviter les abus (notamment pour les Indiens travaillant à l’étranger).
  • L’exit tax et la notion de « stateless person » ont été introduites pour éviter la planification fiscale agressive.
  • Le régime fiscal des dividendes a évolué, passant d’un système de taxation de la société distributrice à une imposition directe chez l’actionnaire, y compris pour les non-résidents, avec application des taux conventionnels si applicable.

Points clés à retenir

  • Le statut de non-résident limite l’imposition aux seuls revenus d’origine indienne.
  • Les taux d’imposition peuvent différer selon la nature des revenus.
  • Les conventions fiscales internationales jouent un rôle central dans la limitation de la double imposition et la détermination des taux applicables.
  • Les critères de résidence sont strictement définis et encadrés par la législation, avec des ajustements récents pour mieux contrôler la mobilité internationale.

Bon à savoir :

En Inde, les non-résidents sont soumis à l’impôt sur le revenu uniquement sur les revenus de source indienne, tels que les salaires, les revenus d’investissements ou d’activités professionnelles effectuées dans le pays. Les taux d’imposition varient selon le type de revenu et peuvent aller jusqu’à 40 % pour les revenus élevés. Les conventions fiscales internationales, signées avec de nombreux pays, offrent souvent des allègements pour éviter la double imposition et sont cruciales pour déterminer le montant réel à payer. Le statut de non-résident est fixé par le nombre de jours passés en Inde au cours de l’année fiscale; moins de 182 jours en Inde au cours d’une année donnée peut exempter de certaines obligations fiscales locales. Des réformes récentes ont simplifié le processus de déclaration en ligne pour les non-résidents, facilitant ainsi le respect des obligations fiscales. Les changements législatifs de 2020 ont également introduit un cadre appelé « Economic Substance Requirement » pour lutter contre la fraude fiscale, ce qui peut influencer la manière dont certains revenus sont déclarés par les non-résidents.

Obligations déclaratives pour les expatriés en Inde

Types de revenus soumis à déclaration pour les expatriés en Inde :

  • Revenus d’emploi : salaires, avantages en nature, primes, etc.
  • Revenus de capitaux mobiliers : dividendes, intérêts, plus-values sur titres.
  • Revenus immobiliers : loyers perçus sur des biens situés en Inde.
  • Autres revenus : pensions, honoraires, revenus professionnels indépendants.

Seuils de revenu définissant les obligations fiscales :

Tranche de revenu annuel (INR)Taux d’imposition
Jusqu’à 200 0000 %
200 001 à 500 00010 % sur la partie excédant 200 000
500 001 à 1 000 00030 000 + 20 % sur la partie excédant 500 000
Au-delà de 1 000 000130 000 + 30 % sur la partie excédant 1 000 000
  • Au-delà de 500 000 INR, la déclaration et le paiement de l’impôt doivent obligatoirement se faire en ligne.
  • Les employeurs retiennent l’impôt à la source sur les salaires.
  • Les seuils peuvent varier selon les tranches spécifiques ou en fonction de déductions accordées.

Délais de déclaration spécifiques :

La déclaration annuelle de revenus (Income Tax Return) doit généralement être déposée avant le 31 juillet de l’année suivant l’exercice fiscal concerné.

En cas de retard, des pénalités financières s’appliquent.

Formulaires fiscaux requis :

FormulaireUtilisation principale
ITR-1 (Sahaj)Revenus salariaux, pensions, un seul bien immobilier, certains revenus d’intérêts (pour résidents et RNOR uniquement)
ITR-2Revenus multiples (salaires, plus-values, plus d’un bien immobilier, revenus étrangers), pour résidents et non-résidents
ITR-3Professions libérales, revenus d’entreprise (non-salariés)
ITR-4Régime simplifié pour professionnels et indépendants (Presumptive Taxation Scheme)

Les expatriés sont généralement concernés par ITR-2 ou ITR-3 selon la complexité de leur situation.

Exceptions ou particularités pour les expatriés issus de pays ayant un accord fiscal avec l’Inde :

  • L’Inde a signé de nombreuses conventions de non-double imposition (notamment avec la France).
  • Ces conventions permettent d’éviter la double imposition sur certains revenus (salaires, dividendes, intérêts).
  • Les conventions précisent les modalités de répartition du droit d’imposer entre les deux pays et les mécanismes de crédit d’impôt.
  • Il est essentiel de déclarer la résidence fiscale et de présenter, le cas échéant, un certificat de résidence fiscale du pays d’origine pour bénéficier des avantages conventionnels.

Obligations de déclaration des actifs financiers à l’étranger :

Les résidents fiscaux indiens doivent déclarer dans leur déclaration annuelle tous les actifs financiers détenus à l’étranger (comptes bancaires, actions, biens immobiliers, trusts, etc.).

Cette obligation s’applique également aux expatriés considérés comme résidents fiscaux selon les critères de séjour.

Pénalités en cas de non-conformité :

  • Déclaration tardive ou omission : pénalités financières variables selon le retard et la gravité (jusqu’à 50 % de l’impôt éludé).
  • Non-déclaration d’actifs étrangers : pénalité pouvant atteindre 100 % de la valeur de l’actif non déclaré, voire des poursuites pénales pour fraude fiscale.

Ressources officielles et services de conseil fiscal :

  • Portail officiel de l’Income Tax Department of India pour la déclaration et les informations à jour.
  • Ambassades et consulats, services des impôts locaux.
  • Cabinets spécialisés en fiscalité internationale, experts-comptables bilingues, services d’accompagnement pour expatriés (ex : UFE, CFE).
  • Guides pratiques et simulateurs disponibles sur les sites gouvernementaux et associatifs.

À retenir :

Tout expatrié en Inde doit évaluer son statut fiscal, déclarer l’ensemble de ses revenus et actifs mondiaux le cas échéant, utiliser les formulaires adaptés à sa situation et respecter strictement les délais pour éviter sanctions et pénalités. En cas de doute, l’accompagnement par un professionnel est fortement recommandé.

Bon à savoir :

Les expatriés en Inde doivent déclarer leurs revenus mondiaux si leur séjour excède 182 jours, et ce, sur divers formulaires fiscaux tels que l’ITR-1 pour les revenus de salaires et pensions, et l’ITR-2 pour les revenus de capital. Le seuil actuel pour la déclaration est fixé à 250 000 INR, avec une date limite généralement au 31 juillet suivant l’exercice fiscal. Les résidents de pays avec accords de non-double imposition doivent vérifier les particularités de chaque traité pour éviter une double imposition. Déclarer ses actifs financiers étrangers est obligatoire, sous peine de lourdes sanctions. Le site de l’Income Tax Department et les services de consultants spécialisés fournissent des ressources précieuses pour garantir la conformité fiscale.

Éviter la double imposition : stratégies et conseils

La double imposition survient lorsque les non-résidents en Inde sont imposés à la fois dans leur pays de résidence et en Inde sur un même revenu.

Cela implique des obligations fiscales déclaratives dans chaque pays, notamment la nécessité de déclarer les revenus de source indienne dans le pays de résidence, même si ceux-ci ont déjà été imposés en Inde. En l’absence de convention fiscale, le contribuable risque d’être imposé deux fois, sauf si des dispositifs internes permettent la déduction de l’impôt payé à l’étranger.

Accords de double imposition (DTAAs) signés par l’Inde

L’Inde a conclu un large réseau de DTAAs avec de nombreux pays afin de limiter ou d’éliminer la double imposition. Ces accords précisent :

  • Les types de revenus concernés (intérêts, dividendes, loyers, plus-values, etc.)
  • Les règles de résidence fiscale (critères de domicile, foyer permanent, centre d’intérêts vitaux, etc.)
  • Le pays ayant le droit d’imposer chaque catégorie de revenus
  • Les mécanismes d’atténuation : exemption ou crédit d’impôt

Utilisation des DTAAs pour atténuer la double imposition

  • Exemption : le revenu n’est imposé que dans un seul pays, l’autre accorde une exonération.
  • Crédit d’impôt : le pays de résidence accorde un crédit d’impôt correspondant à l’impôt payé en Inde.
  • Les DTAAs fixent souvent des taux maximums de retenue à la source, par exemple sur les dividendes ou les intérêts.

Conseils pratiques pour réduire la double imposition

  • Vérifier l’existence d’un DTAA entre l’Inde et le pays de résidence.
  • Demander l’application des taux préférentiels de retenue à la source prévus dans la convention.
  • Obtenir un certificat de résidence fiscale pour bénéficier du DTAA.
  • Utiliser le mécanisme de crédit d’impôt étranger : déclarer en détail l’impôt payé en Inde pour le faire valoir dans le pays de résidence.
  • Prendre en compte les éventuelles exonérations spécifiques prévues par le DTAA (par exemple, exonération sur certains types d’intérêts ou de plus-values).

Meilleures pratiques de documentation fiscale

  • Conserver tous les certificats de retenue à la source (TDS) émis par l’administration fiscale indienne.
  • Garder les copies des déclarations fiscales indiennes et étrangères.
  • Archiver les contrats, relevés bancaires et justificatifs de résidence fiscale.
  • Préparer un tableau récapitulatif des revenus perçus, impôts payés et crédits d’impôt réclamés.
Type de documentUtilité principale
Certificat de retenue à la source (TDS)Justifier l’impôt payé en Inde
Certificat de résidence fiscaleAppliquer le DTAA
Déclarations fiscales annuellesSuivi des obligations déclaratives
Relevés bancaires et contratsPreuve de la nature et de la source des revenus

Implications fiscales selon la nature des revenus pour les non-résidents en Inde

Type de revenuImposition en IndeTraitement courant par les DTAAs
IntérêtsRetenue à la source, taux variableTaux maximum fixé par le DTAA, crédit d’impôt
Gains en capitalSelon la nature de l’actifGénéralement imposable en Inde, crédit possible
Revenus de locationImposés à la source en IndeImposition en Inde, crédit d’impôt dans l’autre pays
DividendesRetenue à la source, taux plafonnéTaux réduit par le DTAA, crédit d’impôt

À retenir

Les non-résidents doivent analyser la nature de chaque revenu, vérifier les dispositions du DTAA applicable et conserver une documentation exhaustive pour optimiser la déclaration et la récupération de crédits d’impôt. Une planification rigoureuse et le recours à des conseils spécialisés sont recommandés pour limiter la charge fiscale globale.

Bon à savoir :

La double imposition pour les non-résidents en Inde peut survenir lorsque des revenus générés dans le pays sont également taxés dans le pays de résidence, compliquant ainsi les obligations fiscales. Pour minimiser cet impact, l’Inde a signé des Accords de Double Imposition (DTAAs) avec plusieurs pays, permettant aux non-résidents d’éviter d’être imposés deux fois en utilisant des crédits d’impôt ou des exonérations prévues par ces accords. Il est crucial pour les non-résidents de bien comprendre ces accords afin de maximiser les avantages fiscaux, notamment en ce qui concerne les revenus d’intérêts, les gains en capital ou les revenus de location. En maintenant une documentation fiscale précise et exhaustive, comme le réservoir de gain en capital et les justificatifs de crédits d’impôt étrangers, les non-résidents peuvent faciliter la déclaration et le crédit d’impôt. Des conseils pratiques incluent l’examen régulier des changements dans les politiques fiscales internationales et l’interaction avec des experts fiscaux pour tirer parti au mieux des lois des DTAAs et des crédits d’impôt disponibles.

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A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Cyril Jarnias est un expert indépendant en gestion de patrimoine internationale avec plus de 20 ans d'expérience. Expatrié, il se consacre à aider les particuliers et les chefs d'entreprise à construire, protéger et transmettre leur patrimoine en toute sérénité.

Sur son site cyriljarnias.com, il développe son expertise sur l’immobilier international, la création de société à l’étranger et l’expatriation.

Grâce à son expertise, il offre des conseils avisés pour optimiser la gestion patrimoniale de ses clients. Cyril Jarnias est également reconnu pour ses interventions dans de nombreux médias prestigieux tels que BFM Business, les Français de l’étranger, Le Figaro, Les Echos ou encore Mieux vivre votre argent, où il partage ses connaissances et son savoir-faire en matière de gestion de patrimoine.

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